[Mission] C'est en forgeant qu'on devient réputé

<< Merci beaucoup ! Revenez bientôt ! >>

Exca salua le convoi de gardes jusqu'à ce qu'ils soient hors de vue. Il était presque midi... bientôt, un groupe de mercenaires allait se regrouper dans son salon et ils allaient voir les détails de l'affaire.

La forge d'Exca se trouvait dans une vaste plaine entre la forêt de Serenes et Sienne. C'était une petite masure tout ce qu'il y a de plus banal avec une vaste cheminée en pierre qui indiquait l'emplacement de sa salle de forge où s'entassent d'innombrables armes. Epées, lances, arcs, poignards... il y avait de tout, sauf des tomes. Et pourtant, il pratiquait un peu la magie pour insuffler du pouvoir dans certaines armes. Oui, après cinquante ans de pratique, un forgeron tel que lui se doit de pouvoir fabriquer tout et n'importe quoi. Quoi qu'il en soit, bientôt, il portera un dernier coup de marteau avant de laisser son apprenti prendre les rênes... enfin, tout dépendra de ceux qui ont répondu à son annonce.

<< Hel, prépare le repas, s'il te plait. Pour sept !
- Bien m'sieur. Je dois préparer quoi ?
- Regarde ce qu'il y a dans le garde manger et fait ce qui te plait.
- Bien m'sieur. >>

Et le jeune homme fouilla dans les placards où s'entassaient légumes mûrs à point et pièces de viande juteuses. Hel avait la vingtaine d'années et son corps aux muscles tendus témoignait d'une pratique musclée de l'art du marteau et du fer. Il portait un tablier de cuir tâché et troué par des flammèches fuyardes au dessus d'une veste bleue et d'un pantalon noire. Son maître, Exca, affichait la soixante dizaine. Sa barbe grisonnante et sa calvitie ne jouaient pas en la faveur de son physique, bien que son corps fasse le double de l'épaisseur de son apprenti. Sa tenue est identique à celle de son élève, mais en plus détériorée.

Exca soupira et s'appuya sur le bord de la fenêtre, comptant pour le deuxième fois les pièces se trouvant dans le sac, gage de sa transaction.

<< Une belle transaction. L'armée effectue de plus en plus de commandes, ces derniers temps. Et pas qu'eux, les groupes anti-Laguz aussi. Mon garçon, on a bien choisi notre vocation.
- Oh oui, m'sieur ! >>

Bien vite, une odeur de poulet rôti et de haricots embauma la maison. Exca apprécia l'odeur, ayant hâte que vienne l'heure du repas de midi et du débat sur l'affaire.

Rappel de l'ordre de passage :
- MJ
- Enzeru
- Neltharion
- Yue
- Ray Molfing
- Stefan

« Ah ... Bon sang ... Saletés de minous ! J'ai encore mal à cause d'eux. Mais bon sang, plus jamais, je dit bien plus jamais, je ne me laisse embarquer dans une saleté de mission ou le dialogue entre différentes races est impossible. »

Le jeune mage se souvenait encore de la douleur qu'il avait ressentit. Cela faisait pourtant déjà trois mois que sa mission était achevée, mais ça ne changeait rien. Il avait mal, il avait mal, point. Et pourtant, il était déjà repartit sur une autre mission. En y repensant, c'était pas très loin de chez lui ... Peut-être pourrait-il en profiter pour voir comment se portait sa mère. Ainsi fit-il un détour. De ce fait, il arriva dans la plaine aux alentours de midi alors qu'il aurait pu se présenter dès l'aurore. En chemin, il avait croisé une troupe de garde ... Bof, sans intérêt ... Ou presque ...

« Vous êtes bien le petit fils du sieur Senro n'est-ce pas ? Pourrez-vous remettre ceci à votre grand-père ? C'est une demande de la part du nouveau seigneur en charge de la région. Il aimerait avoir le droit de reprendre cinquante pour cent des terres de vos ancêtres.
- Aaah ... Bon, je veux bien tenter de transmettre le message. Mais s'il n'y a aucune réponse, prenez ça pour un non de sa part.
- Nous vous remercions d'avoir au moins pris en considération cette demande. »

Décidément, il n'aimait vraiment pas les agissements de la noblesse. Et pourtant, il souhaitait fortement en faire à nouveau parti, afin de posséder le droits de tous les détruire les uns après les autres. Le tout, avec la grande bénédiction de l'Apôtre.
Quelques minutes après ces faits, le jeune mage marqué arrivait enfin à la forge où le rendez-vous avait été donné. Une délicate odeur permit à Enzeru de comprendre que l'avance était actuellement dans le four.
Moins de cinq minutes plus tard, il frappait à la porte.

Neltharion était parti de Crimea il y a environ 3 jours. Faut dire que faire Nord Criméa/Sienne était plutôt long comme trajet. Mais ça a permis au jeune loup de "faire connaissance" avec la région. Il a d'ailleurs été subjugué par la forêt des légendaires hérons. Habitué à vivre dans le désert étant petit, il avait découvert les arbres en tant qu'esclave, mais à Begnion, la forêt sacrée était complétement brûlée. Il avait ensuite vu les bois de Criméa, beaucoup plus beaux cette fois-ci. Mais observer le changement entre des tas de cendres et une forêt luxuriante, rayonnante, débordante de vie lui avait fait un choc.

Mais les 3 jours de voyage étaient passés assez vite pour le Laguz. En effet, il était accompagné par la charmante Yue, et il a (re)découvert la beauté de la nature. Il avait put faire plus amples connaissance avec la chasseuse.

Enfin bref, revenons au sujet principal: la mission. Je vois déjà les petits malins dire: "quelle mission?"...En fait, si Neltharion a fait ce long en voyage en bonne compagnie, c'est pour répondre à la demande d'un vieux forgeron....

Il avaient bien dû mettre une matinée entière (5h-13h) pour traverser la forêt sacrée. Mais ils devaient encore passer les longues et interminables plaines entre les bois et la capitale, et trouver la maison du forgeron.

Juste à la lisière, le jeune laguz se retourna vers son amie, s'étira, et lâcha subitement, fatigué:

"On est obligés de continuer?"

Question totalement inutile, il le savait. Mas c'était un besoin inopiné et inconditionnel chez lui: il devait dire quelque chose de temps en temps. Ils continuèrent donc leur chemin, en recherche du vieux forgeron. Après environ deux heures de marche, Neltharion s'assit sans prévenir, et sans se retourner parlait avec Yue:

"Tu crois qu'on va réussir à trouver le vieux forgeron?...."

Yue avait passé les trois jours les plus amusant de sa vie, elle n’aurait jamais imaginé que de partager du temps, des loisirs et des points communs avec un autre être vivant pouvait être aussi plaisant. Il n’y avait pas de relation de servitude, ni de maitre et d’apprenti. Une vraie amitié existait entre eux. Bien sûr, elle avait Jaf mais elle devait reconnaitre qu’un ami proche de son espèce comme l’était Neltharion, était un peu différent, elle ne pouvait pas délirer avec son loup roux comme elle le faisait avec son noir.
Il avait décidé de se rendre chez un forgeron pour une mission et gagner de l’argent. Yue était un peu juste au niveau liquidité, elle s’était donc subrepticement invitée dans cette aventure en suivant Neltharion. Allier le travail à l’agréable était vraiment … agréable. Néanmoins une question se posait dans l’esprit de la chasseuse. Une question qu’elle n’osait pas poser à Neltharion.

*C’est quoi un forgeron ???*

Si ça avait était Jaffar, elle n’aurait pas hésité une seconde de toute façon il l’avait prise pour une idiote dès le début. Mais Neltharion avec sa manière de la regarder plein de respect et d’admiration parfois… Elle ne pouvait réellement pas descendre ainsi dans son estime en lui posant une question qui relevait certainement de l’évidence pour le commun des mortels.

*Je me fais peut être des films …*

Elle le suivait donc sans se préoccuper de la destination tant qu’elle savait qu’il y avait de l’argent, du combat et de la nourriture ça lui allait.
- On est obligés de continuer?

Yue le regarda avec un grand sourire ne comprenant pas la raison de sa question. Il était évident qu’ils devaient continuer, mais il était également évident qu’avec ses problèmes de peau, elle ne pourrait pas s’exposer trop longtemps au soleil. Etait-il complètement inconscient ??? Ils ne pouvaient plus avancer ou du moins beaucoup moins rapidement. Yue soupira, si elle avait su qu’il y aurait des plaines, elle aurait pressé le pas la veille pour passer cet obstacle. Elle prit une petite fiole dans sa cape et bu la gorgée qui lui restait de sa potion anti-UV. Avec ce qu’elle avait bu elle ne pourrait pas tenir longtemps mais suffisamment pour passer ces plaines au pas de course.
- Si tu m’avais dit qu’on avait des plaines à traverser… et bien on les aurait traversées avant le levé du soleil car moi dans une plaine en pleine lumière ça donne du cochon grillé…

Elle fit une petite moue qu’elle transforma rapidement en sourire. Sans prévenir elle fit un signe de tête à Jaf lui demandant de partir en éclaireur. Il la regarda avec un air trop Beorc à son goût et se mit à courir droit devant. Même si elle, elle n’avait pas de notion de distance et de direction lui si. Elle se jeta à sa poursuite oubliant Neltharion derrière elle. Elle avait l’intention d’affronter la lumière la tête haute mais surtout avec sa lotion anti-UV.

- On se fait une course Nel ???

Comme pour les épices ce n’était pas une question s’il ne la suivait pas elle le perdrait et ne reviendrait pas le chercher ou du moins pas tout de suite.

Elle sentait le vent lui fouetter le visage la fraicheur de la nuit lui glacer les extrémités et la chaleur imprégner ses muscles… C’était génial de pouvoir vivre en pleine nature mais encore plus quand c’était avec des amis.

La traversée des plaines fut plus rapide que prévue, elle arriva de l’autre coté quelque peu exténuée mais en même temps, complètement détendu. Elle s’étira sans délicatesse regardant derrière elle Neltharion qui l’avait suivi sans peine. Puis tranquillement elle reprit sa marche habituelle. Tout en marchant elle enveloppait son corps avec des bandages fins mais opaques. Si Nel qui était son ami ne pensait pas à sa maladie, les autres partenaires qui les accompagneraient dans cette mission n’y penseront pas non plus…

Soudain, une odeur vint chatouiller ses papilles expertes et entrainées.

*Du poulet !!!*

- Tu crois qu'on va réussir à trouver le vieux forgeron?....

Yue le regarda avec la bave aux lèvres, elle ne savait pas s’ils allaient trouver le forgeron, mais elle, elle avait trouvé la direction qu’ils allaient prendre.
- Mais oui, ne t’inquiète pas j’ai senti une odeur de forgeron par là _ elle leva le doigt dans la direction d’où venait l’odeur_ Je suis sure que c’est par là.

Jaf avait du sentir les intentions de son amie car il était déjà parti. Elle le suivit d’un pas ni pressé, ni lent pour ne pas paraître trop morphale mais sans s’en rendre compte elle accélérait progressivement.
Ils tombèrent alors sur une plaine où trônait en son milieu une habitation des plus banales mais à l’odeur si attrayante…
- N’est-ce pas la maison de ton forgeron ???

Elle n’attendit pas sa réponse car elle avait déjà l’intention d’y aller. Elle fonça la tête la première et sans frapper à la porte, elle entra sourire aux lèvres. Elle avait décidé de squatter le repas qu’il y ait un forgeron ou non.

Ray se trouvait à Crimea, il parcourait les rues, en quêtes d'argent et il rencontra un ancien ami soldat qui lui dit qu'un forgeron prêt de Daien proposait de l'argent pour trouver un matériau, Ray décida de s'y rendre, il arpenta cette fois la rue jusqu'a la sortie.

Passage chiant qui n'apporte Rien.:

Il était maintenant prêt, il se trouvait devant la porte principale pour sortir du royaume. Il prenna son courage à deux mains, se mit à lire les notes de la missions.

"Prêt de Daien, Forgeron, Cherche personnes compétentes."

Avec ses dernières économie, il paya un marchand qui se rendait à Daien afin qu'il le laisse prendre par au voyage. Il prit la place qu'il resté prêt de lui. Et regarda autour de lui, le paysage défilé, le voyage était long, il a du dormir plusieurs fois le long du trajets, mais tout fin de compte il était arrivé sains et sauf. Le marchand le laissa à quelque pas de Daien, il du traverser toute la ville afin d'arriver à la sortie opposé. On pouvait voir au loin de la fumée, une petite maison isolée, des personne y entraient, d'abord un beorc, puis une autre qui était suivit par un laguz, on pouvait voir qu'ils étaient armés, Ray se disait alors qu'il n'était pas le seul, et se rendit à la maison. Sa commencait à plus en plus, sentir le poulet, Ray avait rien mangé durant le voyage, et crévé de faim. Il espérait donc qu'il allait être inviter à manger. Ray se trouvait donc maintenant devant la porte.

[HRP] Désolé, pour les fautes, si j'ai le temps je corrigerai, mais j'ai pas la patate à cause du gage d'Enzuro è_é [/HRP]

Le chariot cahotait sur le sentier caillouteux qu’il empruntait désormais. La journée était belle : le soleil brillait de milles feux là haut dans le ciel, les oiseaux chantaient et même Pyu se laissait aller à pousser la chansonnette, lui qui d’habitude ronflait paisiblement dans la chevelure de son propriétaire. Brusquement, le calme environnant fut troublé par le pincement d’une corde. Penché sur un étrange instrument, l’épéiste aux cheveux gazon tritura un instant les clés du manche avant de refaire un essai. Le son qu’il en tira dut lui sembler suffisamment convaincant car il entreprit de jouer quelques accords d’introduction avant de se lancer dans une mélodie qui se voulait paisible et lancinante "telle le rythme de ce foutu chariot."

La musique n’était pas désagréable mais les hommes qui lui faisaient face firent la grimace au vu de l’inexpérience de leur compagnon. Le rythme y était mais certaines notes ressemblaient plus au crissement d’une craie sur un tableau de salle d’étude qu’à une mélopée...
- I’m a poor lonesome swordman...
- Woh woh woh stop!
- Ben quoi?
- A ce rythme là tu vas me bousiller les cordes ! Je ne doute pas de tes capacités vocales mais j’ai besoin d’un instrument intact mon gars !
- Bon d’accord, je reconnais avoir perdu un peu depuis le temps mais je suis sur qu’en m’entrainant...
- Sans vouloir te vexer j’aimerais arriver à poursuivre ce voyage en étant heureux de vivre.
- ...

Avec un grand sourire, le ménestrel récupéra son instrument auprès de l’épéiste qui arborait désormais un air bougon et renfrogné. Certes il n’avait pas joué d’un instrument depuis des années mais le voyage était suffisamment long pour lui permettre de retrouver un peu de pratique. Se calant un peu mieux contre le bois de la paroi afin de soulager les contusions de son dos, l’épéiste jeta un rapide coup d’œil aux trois hommes qui occupaient également le véhicule.

Il avait rencontré cette petite troupe d’artistes itinérants alors qu’il se rendait sur son nouveau lieu de travail. Le chariot n’avançant pas bien rapidement, l’épéiste avait accéléré le pas afin de se mettre à sa hauteur et rapidement, passagers, conducteur et voyageur avaient engagés la conversation. Bien au delà du fait qu’il pouvait profiter du paysage confortablement installé dans le véhicule, cette rencontre lui évitait l’interminable soliloque qu’il entretenait généralement avec Pyu et qui lui procurait la désagréable sensation d’être fou. Ils avaient donc parlés de tout et de rien, l’épéiste s’était essayé à presque tous les instruments de ses compagnons et chacun d’eux s’accordaient sur le fait qu’il était à l’orée d’une incroyable carrière dans le triangle.

Les heures s’étiraient tandis que les conversations dérivaient de la politique à la philosophie en passant par des discussions plus que salaces à l’humour gras et bien moins raffiné que les sujets précédents. Enfin, les chaumières d’un village se firent apercevoir et Stefan dut se séparer de ses nouveaux amis. D’après ce qu’il savait, son client habitait dans un véritable trou paumé semblable à son désert... Mais en plus vert. Les plaines arides qui s’étendaient devant lui n’offraient aucun refuge face au vent et les rares arbres qui y poussaient avaient servis de paratonnerre au premier orage venu comme à peu près tout ce qui devait dépasser les un mètre cinquante aux alentours. Pour survivre là dedans, il fallait soit être végétarien, soit être capable de se nourrir du petit gibier qui devait se planquer dans des trous eux même planqués sous l’herbe haute, soit habiter assez près du village pour faire quelques courses. Et en effet, balayant le reflet plus que plat de son regard perçant, l’épéiste ne tarda pas à distinguer la silhouette d’une habitation vers laquelle il se dirigea aussitôt. Au vu de la distance, il lui faudrait bien une à deux heures en marchant tranquillement mais plus il se rapprochait, plus il distinguait aisément l’immense cheminée caractéristiques d’une forge... Ca tombait bien, le client était forgeron : il avait au moins le mérite de ne pas s’être gouré de destination même après une sévère pause dans le métier de mercenaire. D’ailleurs...

Le regard perdu dans l’immensité bleu des cieux, l’épéiste réfléchit un instant à ce qui avait pu le pousser à reprendre son ancien travail. Cela faisait des années qu’il avait cessé de combattre pour quelques pièces alors pourquoi avait il ressentit ce besoin irrépressible de se refaire à son ancien style de vie ? Ses réflexions le ramenèrent rapidement à cette terrible nuit. Son deuil fait, il avait quitté les nomades une fois de plus avec la ferme intention de retrouver le meurtrier et de mettre un terme à ses actes. Problème, lors de leur dernier affrontement, la Danse de la Lune s’était heurtée à un mur d’insensibilité. Il s’agissait pourtant d’une attaque uniquement destinée à détruire, dirigée par la fureur et la haine qui l’habitaient à ce moment précis et pourtant, le shaman l’avait encaissée comme si de rien n’était. Pire il avait répliqué immédiatement après manquant de peu sa cible. La magie de cet homme était décidément terrifiante et la façon dont il s’en était servi avait prouvé à l’épéiste que sans l’intervention d’Erin, il aurait surement été éliminé lui aussi. Il fallait donc qu’il devienne plus fort ; que son épée lui serve aussi bien à se protéger qu’à attaquer. S’il lui fallait devenir aussi insensible que son ennemi pour vaincre, alors il n’hésiterait pas.

Ses sombres pensées se dissipèrent dès qu’il perçut l’arome que le vent lui apportait. Une odeur de viande grillée qui arracha immédiatement de profonds gémissements à son estomac vide depuis le matin. Il s’était également énormément rapproché de la demeure, perdu qu’il était dans ses songes et ce fut d’un pas rendu gaillard par la proximité d’un bon repas qu’il franchit le pas de la porte, sans frapper, un large sourire aux lèvres. Le silence l’accueillit alors que cinq étranges individus tournaient le regard vers lui. Il ne s’était certes pas trompé d’adresse cependant... Il était à la bourre. Sans se départir de son sourire, l’épéiste s’avança dans la pièce, emplissant ses narines du délicieux fumet de viande rôtie qui rodait et évita de justesse d’écraser la queue d’un gros chien roux au moment où son ventre lâchait une nouvelle protestation face à ce supplice insoutenable. Sans pour autant se laisser décontenancer, le nomade conserva son inimitable sourire et lança à la cantonade un jovial :
- Exca c’est ici ?

Le premier arrivé fut un homme dans une tenue assez insolite. Exca le salua puis désigna la table.

Les suivants furent un homme encapuchonné et une femme aux cheveux blancs-gris flanquée d'un chien roux. Ils entrèrent sans frapper, mais ça ne dérangea pas Exca leur désigna la table puis alla chercher des gamelles d'eau et de nourriture pour l'animal.

Ensuite, ce fut un blondinet en tenue noire, bien plus posé. Il rejoignit ses comparses à table.

<< Bon, tout le monde est...
- Exca c’est ici ? >>

Le vieux forgeron se retourna vers l'homme aux cheveux verts et lui indiqua la place en bout de table. Une fois tout le monde installé et le repas servi, Exca commença le dialogue après avoir avalé un petit morceau de poulet.

<< Bon, alors vous savez tous plus ou moins ce qui vous attend, n'est ce pas ? J'ai l'intention de faire un coup d'éclat avant de prendre ma retraite. Je veux faire une arme qui n'aura pas son pareil, une magnifique arme dont la beauté de ses courbes n'aura d'égal que sa solidité et son tranchant. Et pour ça, j'ai besoin du meilleur minerai. Et il s'avère qu'on le trouve à l'est d'ici, à deux heures de marche. Je me rendais régulièrement là-bas pour me fournir, mais depuis une semaine, la réputation de ce minerai à valu au site d'excavation la visite de bandits qui ont pris le contrôle du coin. Et vu qu'ils ont des otages, l'armée à peur d'agir. Voilà ce que je vous demande : allez la bas et ramenez moi de quoi faire mon chef d'oeuvre, c'est tout. Faire du zèle est autorisé bien sur, tant que j'ai ce que je veux. >>

Et il continuait de dévorer tranquillement son assiette en parlant. Après avoir avalé un impressionnant morceau de pain aux céréales, il reprit.

<< La mine dispose de deux entrées : une au sud, et une au nord. Je n'ai jamais visité l'intérieur, l'accès est interdit au public. Mais je me souviens qu'ils ont gravé le plan sur une plaque de marbre aux deux entrées. Ca peut vous éviter de vous perdre, mais ça ne vous guidera probablement pas là où se trouve le minerai, je pense.

Des questions ? >>

Enzeru était arrivé le premier. Après lui arrivèrent, dans l'ordre, un laguz loup emmitouflé dans une cape, accompagné d'une archère aux allures sauvages et un simple loup roux, puis un mage ... jour, était-il possible de supposer à l'aura magique de ce dernier et enfin un épéiste affamé, ne désirant que s'empiffrer, mais tout de même suffisamment poli pour se retenir et faire preuve de bonne manière avant de s'atteler à l'affaire.
Le forgeron expliqua la situation aux cinq mercenaires, dont certain improvisé, avouons-le. Une mine, deux entrées des bandits, des otages, voilà en résumé la situation.

« Des questions ?
- Vous avez dit que vous n'étiez jamais entré dans la mine ... Si même vous, un forgeron, n'avez pu y entrer, comment, à votre avis, vont réagir les gérants de la mine si nous y entrons, même si c'est pour chasser les bandits ? Enfin bon ... au pire, s'il ne se montre pas coopérant, nous ferons, nous aussi, actes de vandalisme, là n'est pas le problème. Bon, donc deux entré avez-vous dit ... Alors, il vaudrait mieux que nous fassions deux groupes. S'ils doivent essuyer deux assauts, les bandits auront bien plus de mal à gérer. Car de toute évidence, ils restent terrés dans la mine non ? Aussi, j'aurais volontiers proposé les groupes ainsi : M. capuche, la demoiselle et moi dans un groupe, le moine et l'épéiste dans l'autre ... mais par souci de niveau de compétence, je suis marqué ne vous étonnez pas de mes habilités, il vaudrait mieux que je sois avec l'épéiste ... Espérons juste qu'il n'y aura pas d'histoire. »

Enzeru avait donné une certaine couleur aux choses ... Il fallait que les autres aiment ces couleurs, sinon tous allaient voir rouge.

Déjà...ce mec-là filait du mauvais coton: s'auto proclamer chef du groupe plus s'estimer très fort, ça commençait mal...Et puis son plan n'était pas très élaboré: faire deux groupes, attaquer des deux côtés, et foncer dans le tas.

"Bon...déjà, M.capuche porte un nom, Neltharion. Ensuite, je pense que tu ne dois pas décider de la stratégie seul, mais plutôt qu'on devrait faire une "réunion" et qu'on choisisse la meilleure, à la majorité et/ou l'unanimité. Personnellement, j'aurais pensé à faire deux groupes, comme tu l'a proposé, l'un composé de moi-même, la chasseuse et le moine, l'autre de toi et l'autre épéiste. Vous deux, vous attirerez l'attention des bandits, car vous êtes les plus à-mêmes de vous en sortir en combat, alors que nous autres, on fera les éclaireurs:le flair du loup roux allié à la magie du moine pouvant éclairer nous faciliterai le déplacement dans la mine; de plus la jeune femme et ses flèches nous seront utiles lors d'une attaque surprise. Enfin pour ce qui est de ma part, je serais utile pour le combat rapproché. Après moi je dis ça, mais je ne fait que de proposer une solution, après, vous en faites ce que vous voulez...

Yue était entrée dans la chaumine et un bon diner l’attendait sur une table déjà entourée d’un mini Beorc et d’un jeune homme aux cheveux blancs. Sans attendre Netharion, elle s’était installée avec un grand sourire aux lèvres à la table. Jaf toujours à la porte hésitait à entrer, il n’était pas habitué aux Beorcs et ne supportait pas d’être coincé entre quatre murs, surtout quand il n’y avait qu’une sortie. D’un geste rassurant pour le loup et pour lui seul, elle sortit l’une de ses flèches et la posa sur la table à la vue de tous. Quiconque l’approcherait, elle le poignarderait sans hésitation car elle n’avait aucun remord à tuer pour protéger quelqu’un qui lui était cher. Le loup roux se rapprocha avec un pas proche du sol et à l’affût de la moindre réaction. Il se posa près de Yue et ne bougea plus.
Leur hôte apporta une gamelle de nourriture pour son loup. Elle le regarda avec dédain sans qu’il ne s’en aperçoive apparemment et rejeta la gamelle du bout du pied… Comment osait-il traiter son loup, un animal fier et sauvage, comme un vulgaire chien de compagnie. Jaf montra les dents mais Yue, d’un simple contact derrière ses oreilles, le calma.

Un silence s’installa dans la salle alors qu’aucun des convives ne se présentaient, ni ne parlaient. Yue hésitait même demander à manger puisque personne ne le faisait. Apparemment, on attendait d’autres personnes qui avaient l’air de vouloir se faire désirer. Soudain, la porte s’ouvrit sur un homme aux cheveux de blé. Comme les autres, il s’installa à la table. Yue le regarda et le détailla du regard mais ne trouva rien d’intéressant à dire… en fait la seule chose à laquelle elle réussissait à penser, c’était la nourriture qui faisait défaut à son estomac.
Le repas fut servi par un petit Beorc et ne tenant plus elle se mit à entamer le poulet qui lui faisait de l’œil depuis un certain temps. Jaf mit deux pattes sur la table et vola le morceau qui trônait dans son assiette. Elle le regarda d’un air noir mais il s’éloigna d’elle et se plaça près de la sortie. Cependant, il en fût rapidement délogé par une énergumène aux cheveux verts qui ouvrit la porte avec trop d’enthousiasme et faillit lui écraser la queue.
- Exca c’est ici ?

Le loup grogna, Yue le fusilla du regard mais avant qu’elle ne put faire l’une de ses réflexions acerbes, le chef de maison qui semblait s’appeler Exca et pas ‘forgeron’, d’ailleurs elle ne savait toujours pas ce que c’était…, le fit s’asseoir et commença à leur parler.

*Eh bien il était temps*

- Bon, alors vous savez tous plus ou moins ce qui vous attend, n'est ce pas ? J'ai l'intention de faire un coup d'éclat avant de prendre ma retraite. Je veux faire une arme qui n'aura pas son pareil, une magnifique arme dont la beauté de ses courbes n'aura d'égal que sa solidité et son tranchant. Et pour ça, j'ai besoin du meilleur minerai. Et il s'avère qu'on le trouve à l'est d'ici, à deux heures de marche. Je me rendais régulièrement là-bas pour me fournir, mais depuis une semaine, la réputation de ce minerai à valu au site d'excavation la visite de bandits qui ont pris le contrôle du coin. Et vu qu'ils ont des otages, l'armée à peur d'agir. Voilà ce que je vous demande : allez la bas et ramenez moi de quoi faire mon chef d'oeuvre, c'est tout. Faire du zèle est autorisé bien sur, tant que j'ai ce que je veux.
La mine dispose de deux entrées : une au sud, et une au nord. Je n'ai jamais visité l'intérieur, l'accès est interdit au public. Mais je me souviens qu'ils ont gravé le plan sur une plaque de marbre aux deux entrées. Ca peut vous éviter de vous perdre, mais ça ne vous guidera probablement pas là où se trouve le minerai, je pense.

Que de blabla pour pas grand-chose, un mini Beorc en quête de gloire qui avait besoin de cailloux pour faire un dernier joujou. En plus de ça, il semblait bien égoïste, il leur parlait d’otages et allez savoir comment mais Yue connaissait ce mot, mais s’en foutait si on les ramenait en vie ou pas… et ceux qui prirent la parole après ça ne firent pas mieux à ses yeux.
- Vous avez dit que vous n'étiez jamais entré dans la mine ... Si même vous, un forgeron, n'avez pu y entrer, comment, à votre avis, vont réagir les gérants de la mine si nous y entrons, même si c'est pour chasser les bandits ? Enfin bon ... au pire, s'il ne se montre pas coopérant, nous ferons, nous aussi, actes de vandalisme, là n'est pas le problème. Bon, donc deux entré avez-vous dit ... Alors, il vaudrait mieux que nous fassions deux groupes. S'ils doivent essuyer deux assauts, les bandits auront bien plus de mal à gérer. Car de toute évidence, ils restent terrés dans la mine non ? Aussi, j'aurais volontiers proposé les groupes ainsi : M. capuche, la demoiselle et moi dans un groupe, le moine et l'épéiste dans l'autre ... mais par souci de niveau de compétence, je suis marqué ne vous étonnez pas de mes habilités, il vaudrait mieux que je sois avec l'épéiste ... Espérons juste qu'il n'y aura pas d'histoire.

Déjà lui il n’avait pas du bien comprendre… La mine était d’ores et déjà aux mains des bandits et elle supposait surement à raison que les otages n’étaient autres que les propriétaires de la mine. Quant à sa manière pompeuse de présenter sa personne et son plan… il aurait pu commencer par leur dire son nom. Tant pis elle commençait à être habituée à nommer les personnes par leur s’attribut. Lui ce serait le marqué, il s’était après tout vanté d’en être un. Quant à son plan,… comment dire, trop compliqué pour qu’elle le retienne. En plus, comme leur hôte, il s’en foutait des otages et déjà ça l’exaspérait.

Elle se leva de table et partit rejoindre Jaf près de la sortie. Elle s’accroupit près de lui et plongea sa main dans son poitrail. Une bouillante envie de rire germait dans le creux de son ventre.
- Bon...déjà, M.capuche porte un nom, Neltharion. Ensuite, je pense que tu ne dois pas décider de la stratégie seul, mais plutôt qu'on devrait faire une "réunion" et qu'on choisisse la meilleure, à la majorité et/ou l'unanimité. Personnellement, j'aurais pensé à faire deux groupes, comme tu l'as proposé, l'un composé de moi-même, la chasseuse et le moine, l'autre de toi et l'autre épéiste. Vous deux, vous attirerez l'attention des bandits, car vous êtes les plus à-mêmes de vous en sortir en combat, alors que nous autres, on fera les éclaireurs : le flair du loup roux allié à la magie du moine pouvant éclairer nous faciliterai le déplacement dans la mine; de plus la jeune femme et ses flèches nous seront utiles lors d'une attaque surprise. Enfin pour ce qui est de ma part, je serais utile pour le combat rapproché. Après moi je dis ça, mais je ne fais que de proposer une solution, après, vous en faites ce que vous voulez...

Yue explosa de rire. Bon déjà son plan lui paraissait plus réalisable, en plus il avait eu le bon sens de se présenter. Il n’y avait rien à dire elle aimait bien Neltharion, quoi que le ‘la femme aux flèches’ l’avait fait tiquer… ils avaient qu’en même passé une semaine ensemble. Néanmoins elle ne pouvait s’empêcher de rire à gorge déployée. Essayant de se calmer, elle donna des grands coups sur le parquet et respira fortement les larmes aux yeux.
- Franchement, vous me faites bien rire… la femme aux flèches que je suis, Yue pour ceux qui préfèrent m’appeler par mon prénom _ elle regarda Neltharion avec ce sourire avenant que ceux qui la connaissaient vraiment et il n’y avait que Jaffar et peut être Allen, savait faux_ vous trouve particulièrement… non je ne le dirais pas. Déjà que les choses soient claires, Jaf qui est là ne se joindra à nous que s’il le désire, hors vu qu’il n’a rien à y gagner si ce n’est des insultes _ elle jeta un regard à la gamelle_ vous pouvez oublier sa participation. Mais notre ami le Laguz loup pourra tenir le rôle d’éclaireur car son flair est certainement aussi développé que celui du loup.

*Même si le mien et plus développé que le sien…*

- Quant à aller ramasser des cailloux… Bah ça ne me dérange pas mais faudrait pas oublier les OTAGES, qui sont aux mains des bandits qui contrôlent la mine _ elle regarda le marqué _ vous pouvez aller chercher les cailloux autant que ça vous chante mais moi j’irai sortir les otages de là, je m’occuperai des bandits et après j’irai chercher les pierres, quand le terrain sera dégagé quoi. Et se séparer alors que l’on un qu’un seul vrai guerrier…

Yue regarda l’homme aux cheveux verdoyant. Par rapport à tous les autres il avait une aura sereine mais qu’elle trouvait bouillonnante de puissance. De plus son odeur attirait le prédateur qui sommeillait en elle.

Durant tout son monologue qu’elle savait long et ennuyant car même elle s’était fait chier à parler autant, elle ne comprenait pas ceux qui en faisait des tonnes, elle avait gardé un sourire rayonnant et chaleureux :
- Je travail mieux seule car je n’accepte point d’ordres, ne m’incluez pas dans vos pseudo plan. _ Son regard changea d’un coup devenant plus sombre et plus dur. Seul Neltharion devait savoir ce que ça signifiait. La tension augmenta dans l’atmosphère venant de la fine silhouette de l’albinos_ ne venez simplement pas encombrer mes pas.

Sa phrase se termina sur son doux sourire habituel emportant toutes tensions avec lui mais son regard restait rouge sang. Elle caressa avec plus d’intensité son loup roux et remit sa flèche dans le carquois. Personne ne pouvait prévoir l’imprévisible, alors comment pouvait on contrôler Yue…

La salle était maintenant remplit, Ray était assis près des autres. La salle était remplie d’une odeur de bonne viande de qualité mais, passons le plus intéressant était la stratégie à opter pour récupérer le métal. Ray écoutait attentivement ce que disaient ses futurs compagnons et la stratégie la plus judicieuse était celle de Neltharion. Neltharion pensait-il en regardant son avant bras, il avait encore la cicatrice… Il décida alors de prendre la parole afin de se présenter et donner son avis sur la stratégie proposée par le jeune Laguz. Il attendait que Yue finissait son monologue chiant et long mais comme même intéressant.

« Je suis d’accord avec la stratégie du Laguz » Ray regardait le laguz pour voir s’il l’avait reconnu avec un petit sourire.

« Excusez moi, je ne me suis pas présenté Ray Molfing »

Il plaçait alors un sourire assez dérangé, il avait pris la parole sans se présenter au préalable. Ray avait finis de parler, il ne voulait absolument pas se faire remarquer avec un monologue qui aurait fait chier tout le monde.

Bon, par flemme de prendre le compte MJ (inutile pour si peu, remarquez), je viens juste vous annoncer un changement dans l'ordre qui prendra effet une fois le prochain post MJ effectué :

- MJ
- Enzeru
- Neltharion
- Ray Molfing
- Yue
- Stefan

Notez que c'est la seule fois où je changerais l'ordre. Toute autre demande de changement devra être argumentée par des motifs valable (indisponibilité à long terme, par exemple)

L’homme qui lui répondit était âgé comme pouvait le laisser témoigner son crane presque chauve et la blancheur de la pilosité qui recouvrait son visage. Les bras croisés, il dévisageait Stefan d’un regard quelque peu voilé par les ans mais aucun tremblement, aucun signe quel qu’il soit en pouvait témoigner d’une quelconque faiblesse. Bien au contraire, le nomade eut été largement surpris d’apprendre que le vieux forgeron avait soixante dix ans au vu de ses muscles puissants et de la carrure de mastodonte qu’il possédait encore. Le poids des ans n’avait guère altéré ni son mental ni son physique et qu’il puisse faire voler un homme d’une simple torgnole n’aurait certes pas étonné l’épéiste aux cheveux verdoyants. D’un naturel visiblement peu bavard, le forgeron lui adressa un simple signe de tête, l’invitant par ce geste à rejoindre les autres. Oui visiblement c’était ici, et oui il était attendu... Et en retard. Traversant la pièce tant bien que mal en tentant d’éviter le regard accusateur du chien roux, aux traits bien plus proches du loup que du simple canidé, l’épéiste se vautra allègrement sur sa chaise et détacha la sangle de Katti avec un soupir de complaisance.

La pièce sentait bon le poulet rôti et la chaleur qui se dégageait de l’âtre eut vite fait de le requinquer après l’aridité des plaines qu’il avait traversées et seul son estomac restait à combler. Bien vite, un jeune homme, probablement un apprenti ou encore le fils du vieillard, lui apporta sa propre écuelle et l’épéiste entama gaiement son plat sans même attendre une quelconque autorisation. De toute façon les autres avaient déjà commencés. Son écuelle fut de celle qui se vida le plus rapidement tandis qu’il examinait ses compagnons supposés. Il y avait d’abord cet... Individu tout de cuir vêtu aux cheveux presque blancs, cheveux d’ailleurs ornés de... Plumes et autres accessoire folichon. A ses oreilles pendaient des boucles d’oreille d’un goût tout à fait discutable tandis que chacun de ses mouvements faisait gémir les lanières de cuir qui protégeaient, de manière très impudique il faut le dire, le haut de son torse aussi développé physiquement parlant que pouvait l’être le torse du détenteur du record de flemmardise. Il n’avait nullement l’allure d’un mercenaire et encore moins celle d’un forgeron. Ses mains fines, son visage presque enfantin et pourtant ces manières si typiques de celles des adolescents rebelles... Un gosse... prétentieux, snob et sans doute doté d’un sens de l’humour déplorable. Inutile d’essayer de jauger ses compétences, l’épéiste savait parfaitement que les plus grands talents ne se révélaient que sur le champ de bataille. Et s’il était aussi faible qu’il en avait l’air ? La perspective de devoir jouer les nounous ne l’amusaient guère. Portant son bol à ses lèvres, il avala goulument la sauce qui garnissait le fond de son assiette avant de se resservir sans la moindre gêne vis-à-vis de ses hôtes tout en écoutant d’une oreille distraite le forgeron qui avait entamé son discours d’une voix puissante et grave.
-... courbes n'aura d'égal que sa solidité et son tranchant. Et pour ça, j'ai besoin du meilleur minerai.

L’épéiste se détourna de l’adolescent pré pubère aux tendances clairement affichées pour se venger sur l’énorme miche de pain qui trônait au centre de la table. Son geste se suspendit toutefois une fraction de seconde. Juste en face de lui, de l’autre côté de la table, se tenait un... Laguz. Les yeux arrondis par la surprise, le nomade posa un regard plus qu’insistant sur les oreilles pointues et la queue de loup qui battait joyeusement au vent. Son regard parcourut rapidement l’assemblée : personne n’avait tilté... Ni le blondinet ni l’homme de cuir ni l’albinos assise à coté de lui et pas même le forgeron. Etait-ce une autre dimension ? Un paradis Greenpeace dans lequel il venait de pénétrer inconsciemment ? L’énormité de la situation le laissa sans voix. Comment un Laguz, loup de surcroit, avait-il réussi à parvenir au cœur même des territoires Beorcs, qui plus est dans la maison d’un commerçant lui-même Beorc, le tout pour accepter une mission de ce même commerçant.

Un regard neuf emplit d’étoiles envahit ses pupilles alors qu’il se servait une énorme tranche de pain, hochant gravement la tête face au forgeron, celui-ci ayant désormais gagné une place bien méritée dans l’estime du nomade.
- ... deux heures de marche. Je me rendais régulièrement là-bas pour...

Le Laguz ne présentant pas d’aspect physique plus intéressant, l’épéiste s’intéressa à la seule femme de leur petit groupe pour constater... Qu’elle était au moins aussi jeune que les deux hurluberlus qu’il avait déjà analysé.
*C’est pas possible... Tous les vieux sont-ils déjà mariés et incapables de tenir une arme ?*

Encaissant sans broncher le brutal coup de vieux que cette affluence de jeunots avait provoqué, l’épéiste tilta sur les yeux sanglants de la jeune femme au chien, ou était-ce un loup ? Bref il était toutefois évident que l’animal lui appartenait plus ou moins. Toutefois, bien que l’animal soit suffisamment magnifique pour réussir à détourner l’épéiste d’un membre de la gente féminine, le Beorc revint rapidement au détail le plus marquant chez la jeune femme : la foultitude de bandages qui recouvrait la quasi-totalité de ses membres apparents. Curieux détail qui le ramena bien vite à son visage, marqué d’une fine cicatrice sur le coté droit, aux pupilles sanguinolentes et aux cheveux d’un blanc aussi étincelant que sa peau était pâle. Caractéristiques tout à fait caractéristiques d’un albinisme développé. L’épéiste ne put s’empêcher de jeter un bref coup d’œil au soleil qui rentrait à flot par les petites fenêtres de l’habitation avant de revenir à la jeune femme, un sourcil impressionné levé en guise d’hommage à sa détermination. C’était toujours ça de gagné pour elle. Le reste de sa tenue se composait d’un ensemble gris vert qui contrastait très nettement avec la fourrure flamboyante de son animal et qui devait former un camouflage des plus idéal en pleine nature.
- La mine dispose de deux entrées...
*On oublie le camouflage...*

Enfin, elle s’était laissé aller à une petite fantaisie en ornant sa cape de deux têtes de loups argentées. Une tenue relativement correcte somme toute mais qui sentait la sauvageonne à des kilomètres au vu de son état quelque peu... Usé. Son écuelle vide le narguait sournoisement mais son ventre ne l’élançait plus et il en profita pour reculer sa chaise histoire de s’installer plus confortablement.

Faisant agréablement craquer ses articulations, il s’étira avant de fixer son regard sur le quatrième et dernier individu tandis que le forgeron entamait une partie de son discours que l’épéiste n’allait guère apprécier. Le quatrième en question ressemblait de près comme de loin à un bourgeois snobinard mais dans un style bien différent de celui de l’adolescent aux cuirs. Il semblait déjà plus vieux bien que toujours aussi jeune par rapport à l’épéiste par contre, son physique laissait presque autant à désirer que l’autre. A bien y réfléchir, l’albinos et le Laguz semblaient nettement plus taillés pour le combat que les deux autres gugusses. Réprimant un sourire, l’épéiste essaya de ne pas s’imaginer à quoi il devait ressembler pour eux. Au moins le torse du jeune blond était-il recouvert entièrement d’un vêtement blanc pur orné de diverses teintes de couleurs en son centre et duquel s’échappaient moult froufrous de dentelle. En y regardant mieux, le nomade put discerner deux pupilles de couleur différentes sous la tignasse blonde. Il s’agissait probablement d’un cas très particulier au vu des teintes exotiques qu’elles avaient empruntées mais il ne pouvait en dire plus de là où il se trouvait. En somme, il était le plus vieux de la bande et allait devoir s’arranger avec une bande de gamins, la plupart n’ayant sans doute même pas le quart des kilomètres qu’il avait parcouru sur cette bonne vieille terre dans les pattes.
- ... là où se trouve le minerai, je pense. Des questions ?

Son regard se balada sur l’assemblée tandis que Stefan se concentrait de nouveau sur lui. Il avait écouté le discours dans son intégralité bien entendu... Et ce faisant, le forgeron avait perdu presque tout le respect qu’il avait réussi à accumuler. Décroisant les bras, il leva légèrement la main attirant par ce geste simple mais poli, l’attention du vieil homme. Il avait intérêt à l’avoir ce qu’il allait dire n’allait certes pas lui plaire.
- Je...
- Vous avez dit que vous n'étiez jamais entré dans la mine...

Estomaqué, l’épéiste tourna un regard furibond vers le gosse qui avait osé prendre la parole. Le respect des anciens se perdait donc à ce point ? L’adolescent adopta une position que le nomade jugea suffisante avant de poursuivre :
- Si même vous, un forgeron, n'avez pu y entrer, comment, à votre avis, vont réagir les gérants de la mine si nous y entrons, même si c'est pour chasser les bandits ?
- ...
- Enfin bon ... au pire, s'il ne se montre pas coopérant, nous ferons, nous aussi, actes de vandalisme, là n'est pas le problème.

Quels gérants ?
- Car de toute évidence, ils restent terrés dans la mine non ? Aussi, j'aurais volontiers proposé les groupes ainsi.
- ...

L’épéiste laissa tomber la formation des groupes qui le plaçait soit avec le blondinet soit avec ce type qui clamait ouvertement son état de marqué. Dans la vie, on est suicidaire où on ne l’est pas. La tolérance de leur employeur l’étonnait d’ailleurs de plus en plus. Les marqués n’étaient ils pas considérés comme des abominations dans cette contrée ?
- Espérons juste qu'il n'y aura pas d'histoire.
*Et comment que j’vais t’en faire des histoires gamins !*
- Bon...déjà, M.capuche porte un nom, Neltharion.

Inutile d’essayer de reprendre la parole, le Laguz avait décidé de faire entendre sa voix, aux tonalités aussi changeantes que pouvaient l’être celle d’un adolescent. Le gamin aux cuirs avait d’ailleurs fait preuve du même défaut. Bien que maitrisées, leurs vocalises vibraient par moment dans les tonalités de l’enfance ou de l’âge adulte, bien que cela ne soit pas plus choquant que ça.
-Ensuite, je pense que tu ne dois pas décider de la stratégie seul, mais plutôt qu'on devrait faire une "réunion" et qu'on choisisse la meilleure...

L’épéiste ne put retenir un faible soupir. Ca allait être long. Ces gens n’avaient pas d’expérience. La situation était claire autant filer sur le terrain dès maintenant, ils aviseraient sur place et finiraient probablement par foncer simplement dans le tas. Si un seul d’entre eux possédait un quelconque talent pour la guerre cela serait déjà un gros plus pour leur petit groupe de bras cassés. Mais Neltherius, ou quel que soit son nom, ne semblait pas décidé à vouloir lui laisser le temps d’en placer une. Motivé comme pas deux, le Laguz proposa sa propre alternative. Evidemment, aucun des deux n’avaient tort, c’était même de bonnes stratégies... Mais on ne parlait pas d’une vulgaire grotte il s’agissait d’une mine : un dédale labyrinthique dans lequel les attendait un groupe de bandits que même l’armée n’osait défier quitte à sacrifier quelques otages. Alors soit ils étaient très bons... Soit ils étaient très nombreux et deux pécores ne parviendraient jamais à en attirer suffisamment en dehors de leur repère... Le cas échéant, ils se feraient dépecer avant même d’avoir pu tenter quoi que ce soit.

Un rire sonore mit fin à ses réflexions. La gamine de tout à l’heure avait rejoint son compagnon animal et riait à gorge déployée, frappant le plancher de ses poings comme prise d’une hilarité incontrôlable. L’épéiste allait craindre pour sa santé mentale lorsqu’elle sembla reprendre le contrôle de son corps.
- Franchement, vous me faites bien rire… la femme aux flèches que je suis, Yue pour ceux qui préfèrent m’appeler par mon prénom vous trouve particulièrement… non je ne le dirais pas.

Le ton était incisif et moqueur voire presque cassant. Il n’y avait pas à tergiverser, elle se foutait ouvertement de la discussion des deux autres. Un sourire ironique au visage elle poursuivit :
- Déjà que les choses soient claires, Jaf qui est là ne se joindra à nous que s’il le désire, hors vu qu’il n’a rien à y gagner si ce n’est des insultes vous pouvez oublier sa participation. Mais notre ami le Laguz loup pourra tenir le rôle d’éclaireur car son flair est certainement aussi développé que celui du loup.
*Donc c’est un loup... Bon à savoir ça.*

Malgré son éblouissement face à la surprenante révélation de la nature de l’animal flamboyant, l’épéiste ne put s’empêcher de penser qu’elle énonçait seulement l’une des nombreuses banalités qu’il avait déjà envisagées. Le Laguz en question ne semblait pas avoir de réelle expérience du « travail de groupe » ou même du combat et pour l’instant, seul son flair jouait en sa faveur.
- Quant à aller ramasser des cailloux… Bah ça ne me dérange pas mais faudrait pas oublier les OTAGES, qui sont aux mains des bandits qui contrôlent la mine. Vous pouvez aller chercher les cailloux autant que ça vous chante mais moi j’irai sortir les otages de là, je m’occuperai des bandits et après j’irai chercher les pierres, quand le terrain sera dégagé quoi. Et se séparer alors que l’on a qu’un seul vrai guerrier… Je travaille mieux seule car je n’accepte point d’ordres, ne m’incluez pas dans vos pseudo plan. Ne venez simplement pas encombrer mes pas.
- Enfin une personne censée !

L’épéiste buggua un instant en considérant que sa réaction pouvait être prise comme un accès de vantardise face au compliment alors qu’il cherchait seulement à cautionner l’attitude de l’albinos. Choisissant toutefois d’ignorer les possibles spéculations de ses coéquipiers, il se repoussa sa chaise et se releva brusquement, ayant décidé qu’il était temps pour lui de parler.
- Je suis d’accord avec la stratégie du Laguz.
- Certes certes mais...
- Excusez moi, je ne me suis pas présenté Ray Molfing.

L’épéiste lui adressa un regard de tueur avant de placer son meilleur sourire et de répondre d’un ton cinglant :
- Enchanté, Stefan pour vous servir. Maintenant si vous aviez l’amabilité de ranger votre tas de froufrous dans un coin je pourrais exposer ma propre théorie sur l’affaire qui nous intéresse actuellement !

Le silence s’installa alors qu’il captait enfin l’attention de son assistance. Baissant le regard, il se pencha légèrement vers la jeune femme avant de lui adresser un sourire des plus chaleureux :
- Je suis heureux de constater que nous sommes plus ou moins sur la même longueur d’onde seulement, vous devriez apporter un peu plus de considération au travail de groupe.

Se relevant, il adressa un regard meurtrier au forgeron qui n’avait pas pipé mot depuis l’échange avant de se tourner vers le gamin de cuir et le Laguz :
- Votre stratégie ne peut tout simplement pas fonctionner pour deux raisons. Premièrement, nous sommes cinq et deuxièmement, même l’armée n’ose pas intervenir contre ces hommes que nous allons « joyeusement » affronter. Otages ou pas, vous ne me ferez pas croire que la plus grande puissance militaire de ce continent n’ose pas intervenir au prix de la vie de trois péquenots au risque de paralyser l’économie de la région !

Tout en parlant, il dévisageait et l’un et l’autre d’un regard implacable qui n’admettrait aucune intervention. Il avait décidé de faire son petit exposé jusqu’au bout sans être interrompu.
- Je vous laisse faire le raisonnement quand à la puissance de notre ennemi tout seul je crois que vous aurez compris.

Il s’apprêtait à repartir lorsqu’un piaillement se fit entendre depuis la massive table de bois. Pyu avait décidé de se réveiller et se tenait maintenant fermement campé sur la gamelle de son compagnon de voyage. Sans même lui prêter attention, l’épéiste s’en empara et le déposa délicatement sur son épaule avant de reprendre :
- Pour tout vous dire je ne fais confiance ni à l’un ni à l’autre pour assurer mes arrières. Vous êtes... Des gamins ! Combien de combats avez-vous livrés jusqu’ici ? Même si vous étiez des prodiges je ne vous ferais pas confiance. Je ne puis compter que sur une seule chose.

Katti étincela alors qu’il la dégainait dans un chuintement métallique avant de la poser, avec une douceur qui contrastait avec la dureté de son discours, sur la table.
- Je suis un bretteur. Libre à vous d’estimer mon niveau ou pas, aucun de vous deux ne m’a précisé son domaine de compétence, me laissant ainsi dans le flou le plus total quand à nos chances de succès. De plus, vous n’êtes motivés que par l’argent de la récompense malgré les vies en jeu...

Son regard flamboyait lorsqu’il se tourna vers leur employeur :
- Cela s’adresse particulièrement à vous. Vous nous demandez de récupérer de stupides cailloux malgré les otages ! Votre stupidité et vote égoïsme n’a sans doute d’égal que votre talent.

S’inclinant légèrement face au vieil homme, il pivota vers le blondinet, les sourcils arqués par le cynisme qu’il sentait venir :
- Quand à toi... Taches de porter quelque chose de moins... Voyant la prochaine fois que nous nous verrons.

Saisissant sa lame, il en posa l’acier sur l’épaule avant de se rapprocher du forgeron, pas du tout intimidé par la taille et la force de l’homme :
- Je refuse de travailler pour vous. Estimez vous heureux que quelqu’un ici ait un peu de jugeote.

Son regard s’arrêta sur la jeune albinos toujours par terre. En trois pas, il fut à son côté et lui ébouriffa les cheveux d’un geste affectif :
- Il est dommage que quelqu’un de si jeune soit déjà si affectée par tous ces conflits. Essaye de sauver ta peau tant que tu le peux encore.

Puis, s’adressant au reste de l’assemblée :
- Libre à vous de décider de poursuivre ou non. Essayez juste de ne pas me déranger lors de mon sauvetage.

D’un pas déterminé, l’épéiste ouvrit tranquillement la porte avant de quitter la chaumière une bonne fois pour toute. Il avait de gros doutes quand à ses capacités de succès mais rien ne l’empêchait de tenter déjà un simple repérage des lieux, il aviserait sur le coup comme il l’avait prévu. S’orientant vers l’est, il pressa le pas, bien décidé à franchir l’étendue herbeuse qui lui faisait face.

Chacun exposait son point de vue. Le mage « SM » proposa un plan, ou plutôt IMPOSA comme le fit remarquer « Mr Capuche » qui dit se nommer Neltharion. Celui-ci proposa un autre plan. L'archère, Yue, commença par annoncer que le loup était insulté par la gamelle et ne participera donc pas (Exca lança un regard désolé au loup) avant d'annoncer qu'elle se chargera de libérer les otages tandis que Mr SM allait ramasser le minerai. Et elle conclut en disant qu'elle fera cavalier seul. Voilà qui arrangeait bien les affaires de tous. Le dénommé Ray se contenta d'approuver le loup et enfin l'homme avec le gazon sur la tête parvint à en placer une après moult grimaces et tentatives de prendre la parole. Pour commencer il salua la seule femme du groupe en approuvant ses paroles sauf sur la partie « travail en solo » puis démanteler les propositions de Mr SM et Mr Capuche. Un piaillement près de la gamelle de l'épéiste trahit la présence d'un poussin qui picorait dedans. Apparemment, Monsieur avait également un animal de compagnie. Il lança une pique à chacun, employeur partit, complimenta l'archère et s'en alla. Avant qu'il ne soit totalement hors de porté de sa voix, Exca lui lança :

<< Mon annonce portait déjà tous les détails nécessaire, pourquoi être venu si tu ne voulais pas travailler pour moi ? C'était juste pour profiter de ma bouffe ? >>

Le forgeron soupira puis aborda, pour commencer, Mr SM et Mr Capuche.

<< Il marque néanmoins un point : vos stratégies consistent à foncer tête baissée sans tenir compte de la puissance de l'ennemi. L'armée elle même n'ose pas s'y frotter. Selon moi, votre meilleur chance est de rester discret et d'éviter tout affront direct. Pour le reste, libre à vous de choisir mais si vous y restez, je ne prendrais pas le risque d'aller chercher vos cadavres. >>

Ensuite, il se tourna vers Ray

<<Un peu plus de présence de votre part serait fort agréable, monsieur. >>

Et enfin vint le tour de l'archère.

<< Tout d'abord, je tiens à m'excuser d'avoir offensé votre loup. Votre souhait de libérer les otages est honorable, mais très risqué malgré tout. Les bandits sont parfaitement organisés et redoutable. Enfin, libre à vous de voir ce qu'il convient de faire une fois le moment venu. >>

Exca finit par un soupir puis but le contenu de son verre.

<< J'ai dit tout ce que je savais, mademoiselle et messieurs. Tout le reste dépend de vous. Bonne chance. >>

Il se leva de table et se tourna vers son disciple.

<< Hel, je vais faire un somme. Si nos invités ont besoin de quelque chose, occupes toi d'eux. Et tiens la boutique une fois qu'ils seront parti.
- Oui m'sieur ! >>

Et Exca s'en alla par la porte du fond profiter du confort de son lit. Il repensa à ceux qu'il envoyait en mission.

*Le seul qui semblait assez compétent s'est fait la malle et les quatre autres ont des points de vue bien trop différents pour travailler en équipe... je vais devoir repasser une annonce une fois qu'ils seront morts...*

« ... »

Le loup venait de faire une remarque qui, aux oreilles d'Enzeru, était des plus stupides ... Ce, car il venait de répéter exactement le même plan que le mage ... Monsieur Molfing, avait juste ouvert la bouche pour montrer que lui non plus n'avait point écouté ce qui avait été dit. Les deux seul à avoir porté un jugement, que l'on pourrait dire correcte, furent le bretteur et l'archère. Mais ce n'était toujours pas ce qui était le plus intelligent quand aux remarques ...
Enzeru repris donc la parole, dans le but de relever les quelques points sur lesquels il y avait désaccord.

« Vous savez tout autant que moi que l'armée sainte de Begnion est la meilleurs des armées, ce ne sont donc pas ces quelques bandits, aussi organisés soient-ils, qui vont les effrayer. Si l'armée n'intervient pas, c'est que plus haut il y a quelqu'un qui fait en sorte que personne ne bouge. Pour ma part, je miserait fort sur le Duc de la région voisine, car d'après vos information, la mine se trouve là-bas. Ça me fait penser ... le Duc voisin, ça serait pas le cousin du nouveau seigneur, par hasard ... Enfin, peu importe. Aussi, je pencherait plus sur des hommes payés par un noble plutôt qu'un simple groupe de bandit. De ce fait, l'armée n'intervient pas de peur de créer un conflit et de faire chuter l'Apôtre. Laissez-moi me présenter plus en détail, je me nomme Enzeru Senro Dïnvoï. Il y a plus de cent ans, ma famille dominais encore sur cette région et reliait les tomes magiques. Le premier tome Thoron est sortit de la demeure de mes ancêtres. Cependant, suite à un dissident dans ma famille, mon nom a perdu ses titres de noblesse, bien que nous soyons encore considérés comme une des plus grandes familles de la région. Aussi, il ne m'étonnerait pas que ces bandits ne soient là que pour dire, la mine est fermée, personne d'autre que nous autres nobles aurons droit aux minerais qui s'y trouvent. Il ne serait pas étonnant non plus que les "gérants" de la mine soient et aussi dans le coup et se fasse passer pour otage afin de s'assurer que l'armée sainte ne vienne pas y fourrer son nez. Mais cela n'est que mon point de vu, ne nous attardons pas la-dessus. Enfin, mademoiselle l'archère, le but de la formation de groupe est surtout là pour éviter que les dits bandits puissent s'en prendre à nous sans qu'il n'y ait personne pour nous aider. Certes, vous vous avez votre loup qui se portera à votre secours, mais le sieur Molfing et moi-même qui somme des mages, nous aurons bien des difficultés à résister à un assaut de quatre ou cinq hommes formés au combats. Sur ce, je vous laisse le soin de prendre en considération mes paroles et que vous me donniez votre avis. »

Le jeune marqué se tut, mais au bout de seulement quelques secondes, il repris la parole.

« Au fait sieur Neltharion, je n'ai pas vraiment trouvé de différence entre votre plan et le mien, si ce n'est le fait que vous demandiez que le bretteur et moi-même allions mourir le temps que vous et les deux autres se retrouvent encerclés au plus profond de la mine à subir les pire souffrance qu'il puisse exister sans avoir la moindre chance de vous extirper. Stratégie très intéressante, d'autant plus que si le but avait été de former un groupe pour faire diversion, vous auriez été justement le plus à même de mener cette tâche de par votre nature. Enfin, un groupe d'infiltration se doit d'être le plus petit possible, hors vous auriez été quatre pour vous infiltrer contre deux seulement pour faire diversion ... Je doute vraiment très fortement de vos talents stratégiques ... »

Sur cette note sarcastique, le mage foudre laissa enfin la parole aux autres.

Les discours s'enchaînaient. Il y avait des propositions diverses, différentes. Chacun y allait de son grain de sel. Au premier abord, les mentalités de certains étaient en contradiction avec celle des autres. Impossible donc de mettre au point quelque chose de censé qui plaise à tout le monde. C'est alors que le mage fit une remarque sarcastique sur le plan du jeune Laguz. Il la prit de plein fouet. Toute critique était bienvenue, du moment qu'elle était constructive...Il s'assit donc, baissa la tête et croisa les bras quelques instants. Il n'entendit plus rien de ce que disait les autres, s'ils disaient quelque chose. Soudain, après ce moment d'absence, il se leva, prit une assiette et demanda à l'assistant du forgeron:

"Je peux me servir?"

Sans attendre la réponse, il prit un peu de nourriture. Certes, c'était malpoli, mais il allait risquer sa vie pour lui permettre de finir sa carrière tel un maître. Le jeune Laguz attendit un "blanc" dans la discussion pour prendre calmement la parole.

"Permettez-moi de résumer la situation actuelle, telle que je la voit. Nous avons une grotte, difficile d'accès, et présentant des aspects hautement stratégiques pour les bandits qui y sont logés. D'après vos dires, même la sainte armée de Begnion n'ose pas entrer là-dedans, c'est bien cela? Mais un problème autre que la grotte me préoccupe. Nous sommes tous en désaccord. Je ne lis pas dans les pensées, et ne prétend pas les deviner, mais je sens bien que l'atmosphère est quelque peu...singulière. J'ai comme l'impression que personne ne fait confiance à l'un seul d'entre nous. De plus, nous semblons (je m'inclue dedans) tous être persuadés que notre technique vaut mieux celle des autres. Je ne veux pas être défaitiste, mais comment voulez-vous prendre d'assaut une grotte surprotégée, et ce de manière fine pour avoir une chance de s'en sortir, si nous ne nous entendons pas? Je suis désolé mais une telle mission sans un minimum de cohésion sera un vrai suicide..."

Une fois avoir fini de parler, il s'assit de nouveau, et continua son "repas".

[HRP//: excusez-moi du retard encouru ^^']

Après la demande du forgeron qui demandait plus de présence de Ray, la touche sarcastique du dialogue de l’autre mage habillé comme un homosexuel qui était tout de même enrichissant et Neltharion avait finit un dialogue plus qu’intéressant car il traitait de suicide. Oui, ce serait un suicide s’ils partaient non organisés. Ray ne savait pas quoi faire, ni dire d’ailleurs, il cherchait en en venant même malpoli. Il baissait sa tête, se mettait les mains dans les cheveux comme pour empêcher que les idées s’en aille, focaliser son cerveau sur la chose, certes ça ne marchait pas mais ça l’aider à se concentrer. C’était confus, les idées fusaient il gérait plusieurs idées en même temps et son cerveau chauffait, serrant de plus en plus fort son crâne. Il avait laissé sortir un petit « putain » pendant qu’il réfléchissait à la chose. Il ne voulait surtout pas sortir une connerie devant le monde, il n’avait pas eu une grande expérience de la guerre. Il relevait tête avec un air toujours aussi dubitatif mais cette fois-ci soulé, il ne trouvait lui-même pas la réponse à sa question. Il replaçait ses cheveux en position et reprit ses esprits.

Il devait prendre la parole mais Neltharion avait déjà tout dit, il allait surement répéter ce qu’il avait dit.

« Vous avez tous les deux raisons. Vous le mage, pour la tactique qui ne tient pas la route et toi Neltharion pour la cohésion dans le groupe. Je ne sais trop quoi dire, tout a été dit lorsque vous parliez. Il faut se dire que chacune de nos compétences à ses failles, c’est pourquoi il faut absolument travailler en équipe et s’occuper des bandits avec une coordination parfaite. Sinon, je n’ai aucune idée de la tactique a utilisé, je préférai vous écoutez au lieu de redire une absurdité et passer par un imbécile. »

Sur ces mots, il s’asseyait. Il avait enfin donné son avis clairement. Il avait comme un sentiment de satisfaction et de vide mais aussi une sensation d’imbécilité et d’absurdité. Il semblait totalement con autour des autres, ils étaient intelligents et lui ? Rien. Même pas foutu de sortir quelque chose qui serait intéressant pour le reste de l’équipe. Il se laissait alors envahir par l’odeur douce et appétissante mais son appétit avait disparu. Ils regardaient les autres de l’équipe afin d’être prêt à une remarque sur son minable discours. Le temps passait rapidement mine de rien, il devait vite se mettre d’accord pour pouvoir commencer la mission ce jour, il faisait tourner la cuillère dans son assiette et attrapa un petit bout de viande, le macha brièvement et l’avala.

Yue regardait la scène se dérouler, écouter les différents protagonistes parler et conclut. Elle n’avait rien à faire avec de telles personnes. Ils avaient ignoré ses paroles comme si elle était invisible.
Etait-ce parce qu’elle était la seule fille ??
Elle fulminait de rage, un sentiment si dérangeant… Sa gorge se crispait à chacun des sons qui sortaient de leur bouche et sa main se refermait de plus en plus fort sur elle-même. Ses ongles s’enfonçaient dans sa chair alors que son cœur battait à ses tempes. La colère était une chose qu’elle ne maitrisait pas ou peu… Elle n’avait jamais été frustrée à ce point. Elle savait que ce n’était pas contre elle, du moins elle l’espérait… mais son sang bouillait.

Le blondinet avait reprit la conversation en outrepassant complètement ce qu’elle avait dit et maintenant, il continuait leurs monologues en oubliant une chose particulièrement importante…
Oh bien sûr, les suppositions paranoïaques du marqué étaient intéressantes, une magnifique histoire à conter à des enfants pour leur permettre de s’endormir. Des nobles pourris jusqu’à l’os, un gouvernement corrompu, des otages qui n’étaient pas des otages mais des criminels...il y avait de quoi faire rêver. Mais bien sûr pourquoi ne pas baser leur plan d’attaque sur ces hypothèses sans queue, ni tête. Il n’avait aucune preuve pour appuyer ses dires et ne faisait que remplir les blancs. Ce qu’elle avait préféré était le moment où il reprochait à Neltharion d’avoir repris mot pour mot sa stratégie et qu’après il l’ait descendu en disant que c’était de la m***. Logiquement, s’ils ont dit la même chose et, si Neltharion a dit n’importe quoi alors, il a dit n’importe quoi, CQFD. Mais bon, leur discours sur l’union qui fait la force était plutôt mignon à part que pour revenir à sa première idée, ils avaient tous autant qu’ils étaient oubliés quelque chose de primordiale… L’un d’entre eux était partit en claquant la porte.
Elle était si énervée qu’elle en devenait désagréable et sarcastique. Si elle se mettait à cracher son venin elle risquait de briser toutes possibilités d’alliance… C’était frustrant de devoir se retenir. Néanmoins, elle comprenait mieux pourquoi elle n’avait jamais ressenti de colère. Elle ne s’était jamais retenue, elle n’avait jamais fait attention à ce qu’on pensait d’elle. Or, le Beorc lui avait reproché son égoïsme… ça l’avait marqué plus qu’elle ne le pensait.
Il était parti emportant avec lui son épée, son expérience et sa force. Sans lui, aucun d’entre eux ne pourrait survivre ou du moins, elle, elle le pourrait mais elle serait certainement la seule. Elle avait pu évaluer la force de Neltharion durant leur petit voyage ensemble et même s’il se débrouillait convenablement, il était bien loin de son niveau. Quant aux autres… elle n’avait aucune confiance en leur force. Le marqué respirait la magie mais sa puissance était bien plus faible que celle du mage noir qu’elle avait affronté et battu, et le petit nobliau… trop soigneux et pompeux pour être un véritable combattant. Ils avaient perdu leur meilleur collègue, celui qui avait le plus d’expérience et au lieu de courir pour le convaincre de rester, ils mangeaient et discutaient comme si de rien était.

Se rendaient-ils compte qu’ils venaient de se mettre à dos un vétéran des combats et qu’elle-même ne les portait pas réellement dans son cœur… ?

Heureusement, Neltharion avait dit quelque chose d’intelligent. Le travail de groupe était essentiel mais tant qu’à faire, autant être un groupe conséquent car un groupe de gamins autant soient ils, restait un groupe de gamins.
Rah,… ça l’exaspérait, elle s’étira bruyamment, remettant tous ses muscles en place et essayant de se décontracter. Elle se leva et donna un petit coup à Jaf pour lui dire de partir devant elle et de rattraper le Beorc aux cheveux verts. Il la regarda d’un sale œil n’appréciant qu’à moitié de recevoir des ordres mais s’exécuta sans un grognement sentant l’énervement de sa compagne. Yue vint près du groupe assis devant leur repas avec un sourire avenant et une lenteur sournoise. Ils ne l’avaient pas remarquée jusqu’à maintenant, elle ferait en sorte que cela change.
Avec toute la force de ses bras dont la puissance était augmentée par la célérité du mouvement, elle explosa la table d’un seul coup de poing.
- Messieurs _ elle adressa son sourire à chacun_ il serait peut être temps de bouger votre petit cul de bambins, d’arrêter de jouer aux grands avec vos longs discours décousus et d’aller voir de plus près cette grotte. Je ne pense pas que cette mission se réglera autour d’une table, qui n’existe plus qui plus est. De plus, je n’ai pas l’intention de sauver votre peau alors vous feriez mieux de rejoindre M. chevelure verdoyante car il a l’air plus… généreux que moi

Sur le sol le reste des plats gisait. Les assiettes n’avaient pas cassés mais étaient retournées dans la poussière. Elle prit dans sa bourse quelques piécettes et les jeta au forgeron.
- Pour le ménage.

Puis sans regarder si les autres la suivaient, elle sortit.

L’air de la forêt avait quelque chose de réconfortant, elle respira à plein poumon et sentit l’énervement diminuer. Elle n’était pas faite pour rester coincée entre quatre murs. Elle leva la tête en sentant l’odeur de son louveteau et le vit au sommet d’une crête. Le loup se trouvait à deux centaines de mètres dans la forêt. Il avait repéré le Beorc.
Elle rattacha bien sa cape, son carquois et son arc et se mit à courir pour les rattraper. La course, le vent dans ses cheveux était si agréable… elle n’était vraiment pas faite pour les regroupements. D’ailleurs, maintenant qu’elle se retrouvait dehors elle se rendait compte que son énervement n’était peut être pas dû qu’à leur conversation, mais peut être aussi à leur odeur nauséabonde. Elle s’était vraiment améliorée depuis ses premières expériences en communauté Beorc, elle n’avait plus de migraine, ni d’envie de vomir, juste une moins grande tolérance...
Elle accéléra le pas.
Seul Neltharion pourrait suivre sa course, les humains sauf s’ils pouvaient se téléporter comme son Allen, resteraient derrière. Tant pis pour eux, elle n’était pas leur mère. En un sens, Yue avait le même âge qu’eux, voire était plus jeune pourtant il était certain qu’elle avait plus d’expériences. C’était plutôt navrant.

Elle parcourut la distance qui la séparait de sa boule de poils roux et rejoignit le Beorc à pas feutrés comme une louve à l’affût, s’arrêtant quelques mètres derrière lui. Il était grand, habillé étrangement, il semblait atypique et en même temps très intéressant… Yue avait trouvé une nouvelle proie. D’un seul coup, elle plongea sur lui.
- Yoch papi !

Elle lui sourit avec chaleur et son loup à ses coté montra les dents d’un air menaçant.
- On ne s’est pas présenté convenablement _ elle lui tendit la main _ je me nomme Yue et voici Jaf. Ça me botte bien d’aller sauver les gens, et puis j’ai envie de me détendre un peu. Je suis une bonne combattante mais surement pas autant que vous. Vous avez l’air d’avoir de longues années d’expérience derrière vous.

Elle lui attrapa le bras avec douceur ralentissant son pas rapide. Il était vraiment plus grand qu’elle, elle ne lui arrivait qu’à l’épaule et encore. C’était d’ailleurs vraisemblablement le Beorc le plus grand qu’elle ait rencontré jusqu’à présent. Jaffar ne jouissait pas d'une haute taille sans parler d’Allen et elle ne se souvenait pas suffisamment du mage noir pour pouvoir comparer avec lui. Cependant, le plus remarquable restait sa chevelure verte… était-ce naturelle ? Elle en doutait.
- Nous pourrions peut être faire équipe, je pense que Jaf vous déteste mais il a une tendance à détester tous le monde. Qu'en dites-vous?

Neltharion ayant annoncé son départ, ne l'attendez plus pour la mission, je me chargerais de le faire partir dans le prochain post MJ

Le regard levé en direction des cieux azurés, l’épéiste lâcha un bref soupir. L’astre céleste avait déjà dépassé son zénith et entamé sa lente descente aux enfers. En prenant en compte les deux heures qui le séparaient de sa destination il ne verrait probablement pas la silhouette rocailleuse de la mine avant la soirée. Or se balader seul près d’une mine hantée par un groupe d’hommes armés, et plus ou moins agressifs, ne l’intéressait vraiment pas plus que ça. Seulement le destin en avait décidé autrement : des gens avaient besoin de son aide et lui accourrait comme un imbécile, se jetant à corps perdu dans la bataille pour ce qu’il pensait être juste...
*Tu parles d’un idéal débile...*

Car au final... Qui avait-il sauvé jusqu’ici ? Il s’était dressé contre Ashnard, il avait même combattu la Déesse Ashera en personne et ce pour trois péquenots égoïstes prêts à laisser périr leurs congénères en échange de quelques cailloux. Il n’avait même pas réussi à protéger celle qu’il aimait ni même à la venger et désormais, voila qu’il courait à la mort pour empêcher trois gosses de s’y précipiter à leur tour après avoir subi le courroux d’une femme aussi belle que dangereuse. Sa force à l’épée l’avait conduit à se battre contre des adversaires auxquels plus d’un aurait succombé mais pourtant, lui se tenait encore debout, vivant et en pleine forme... Dans quel but ? A quoi lui servait cette soi-disante force s’il était incapable de l’utiliser pour les autres...

Ce genre de réflexions pessimistes lui était devenu choses courantes ces derniers temps et il en aurait été le premier étonné s’il n’avait point été au courant de ce qui lui était arrivé dans le désert. D’ordinaire bon vivant, l’épéiste n’avait jamais eu aucun mal à accoster qui que ce soit et n’avait d’ailleurs toujours aucun mal. Cependant, la méfiance et la culpabilité avaient fait naître une nouvelle nature chez lui... Ou plutôt avaient développées un talent qu’il n’utilisait guère autrefois : la manipulation. La puissance d’un sourire chaleureux était une arme redoutable capable d’abuser quiconque et pouvait tout cacher... Y compris les peines les plus profondes et les pensées les plus sombres.

Un brusque mouvement dans les fourrés le ramena sur terre. Il était sorti de la plaine pour s’engager dans un petit bosquet ombragé et n’avait pas fais attention à ce qui pouvait lui tomber dessus. Prudent, sa main se porta automatiquement à la garde de son épée mais ses doigts se décrispèrent rapidement lorsqu’il perçut l’éclair roux jaillissant dans sa direction.
- Salut toi.

L’épéiste s’était naturellement penché vers la bête mais celle-ci semblait légèrement réticente à répondre à son salut. Bondissant souplement, le loup s’élança en travers du passage, babines retroussées, poils hérissés, un grondement sourd montant du fond de sa gorge.
- Eh beh ?

Loin de se sentir impressionné par cet étrange comportement, l’épéiste se pencha vers l’avant, tendant une main rassurante vers l’animal.
- Y m’semblait pas que t’étais si méchant tout à l’heure... Allez viens toutou ! Tu veux on fait copains copains ?

Loin d’apaiser la bête, celle-ci ne fit que grogner de plus belle alors que l’épéiste repliait sagement sa main préférant la garder intacte. En toute logique, si la boule de poil était là alors...
- Yoch papi !

Elle avait jaillit dans son dos et s’était placée juste à son côté, un immense sourire aux lèvres et pourtant, l’épéiste avait à peine tilté... Ou plutôt, il était désormais tétanisé. Tous ses membres crispés, son cerveau venait de lâcher et son esprit ne repassait plus en boucle qu’un seul mot.
- On ne s’est pas présenté convenablement. Je me nomme Yue et voici Jaf.
*Papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi...*

La main tendue n’obtint aucune réaction ce qui ne fit qu’accentuer le grognement menaçant du loup. Cependant, même le son sourd et empli de promesses futures ne parvint pas à faire réagir l’épéiste qui avait repris sa route d’un air absent.
*Papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi...*

Rien n’aurait pus blesser plus avant l’ego du bretteur que cette remarque par rapport à son âge. Certes il était le plus vieux des quatre « mercenaires » qui s’étaient présenté mais était-ce une raison pour lui donner ce surnom si grotesque et si insultant ? Etait-ce une raison de briser son honneur avant de le piétiner dans la boue jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien ? Il fut retenu par une faible secousse le long de son bras : visiblement tenace, la gamine s’y était accrochée et le maintenait fermement afin de se maintenir à la hauteur du « papi ».
*Papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi...*
- Nous pourrions peut être faire équipe, je pense que Jaf vous déteste mais il a une tendance à détester tous le monde. Qu'en dites-vous?

Revenant brusquement à lui, l’épéiste posa un regard éteint sur la jeune femme. Ses grands yeux rouges le dévisageaient, emprunts d’un air pur et innocent que seules les enfants de son âge parvenaient encore à maîtriser. Elle avait cet éternel sourire aux lèvres qui laissaient étinceler chacune de ses minuscules dents blanches tandis que quelques mèches rebelles de sa tignasse, aussi désordonnée que blanche, venaient lui chatouiller le bout du nez, effleurant par la même la fine cicatrice qui lui barrait toute la joue. Un véritable petit ange à l’humour très incisif... Visiblement elle venait de lui proposer quelque chose... De faire équipe... mais de faire équipe pour quoi ?
*Papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi papi...*

Revenant complètement à lui, l’épéiste maitrisa le bug qui s’était emparé de son esprit avant de planter son regard éclatant dans celui de braise de la jeune femme. La conversation qu’elle avait tenté de lui tenir lui était finalement revenue en mémoire et le nomade se dégagea d’un petit coup sec de son étreinte avant de s’éloigner de quelques pas et de se retourner vers elle :
- Yue hein...

Le nomade la dévisagea un petit instant avant de pencher la tête sur le côté, les yeux plissés et la bouche étirée en un sourire rayonnant au sens propre du terme.
- Dans ce cas, enchanté de faire votre connaissance très chère...

Son discours s’accompagna d’une gracieuse courbette vers le sol juste avant qu’il ne redresse la tête vers le loup :
- Et de même pour le grincheux juste là. Mon nom est Stefan...

Se redressant il réadopta son attitude souriante avant d’enchainer, d’un ton aussi pur que sincère :
- Et en aucun cas « papi ».

Le Stellaire jaillit presque inconsciemment, se ruant à l’extérieur du corps du nomade en une déferlante d’énergie monstrueuse. Les flammes de son aura se dispersèrent dans les airs avec une puissance jusque là jamais atteinte. La rage qu’il avait ressentie s’exprimait aussi silencieusement que possible en une colère calme mais bien plus redoutable que toutes les engueulades de l’univers. Tiquant légèrement, l’épéiste entreprit de tempérer son ardeur de peur que la jeune femme ne finisse par réellement voir l’air s’enflammer autour de lui et bientôt, le manteau de flammes le recouvrant redevint le paisible fleuve de confiance qu’il émanait d’ordinaire :
- Je trouve le temps merveilleux pour la saison et si nous marchions un peu ?

Sourire. L’épéiste n’attendit pas la réponse et poursuivit son périple dans les bois sans être interrompu par le loup cette fois. Adaptant son pas à celui de la jeune femme, l’épéiste repartit d’un ton amical :
- Alors comme ça tu prétends vouloir m’aider dans ce combat ? Qu’est-ce qui pourrait bien me prouver qu’une jeune femme comme toi, n’ayant même pas la moitié de mon âge, serait différente de la bande que nous venons tout juste de quitter ? Après tout tu l’as dis toi-même, j’ai plus d’expérience que toi.

Nouveau sourire enjoué.

Hel restait à écouter discrètement le groupe se concerter. En premier lieu, le mage foudre, un certain Enzeru, contredit froidement l'idée du sous-humain, soulignant l'absence de logique dans la répartition des groupes. Suite à cela, le Laguz demanda s'il pouvait se servir. Hel acquiesça, chose inutile car le loup était déjà en train de remplir l'assiette puis évoqua le point le plus évident : l'absence de coordination du groupe. Quelle lumière, vraiment ! Une fois encore, le mage de lumière acquiesça les paroles sans rien y apporter.

Ce fut après un moment de silence que quelque chose se produit : la femme frappa violement la table qui se brisa en deux, répandant la bouffe et les assiettes par terre. Hel poussa un « hé ! » d'indignation avant qu'elle prenne la parole :

<< Messieurs, il serait peut être temps de bouger votre petit cul de bambins, d’arrêter de jouer aux grands avec vos longs discours décousus et d’aller voir de plus près cette grotte. Je ne pense pas que cette mission se réglera autour d’une table, qui n’existe plus qui plus est. De plus, je n’ai pas l’intention de sauver votre peau alors vous feriez mieux de rejoindre M. chevelure verdoyante car il a l’air plus… généreux que moi >>

Sur ce, elle lança des pièces à Hel pour payer le ménage (et la table, il y avait de quoi en acheter une neuve et bien robuste) puis s'en alla. Hel déposa les pièces dans le sac qui contenait celle de l'achat d'armes de tout à l'heure puis regarda les invités restants.

<< Si vous v'lez mon avis, vous f'riez mieux d'l'écouter cette damoiselle. C'pas en jouant les pique-assiettes que vous gagn'rez vot' croute. Vous d'vriez partir illico, surtout toi, eul Laguz : on attend des clients dans pas longtemps et ils hésiteront pas à te transformer en descente eud lit si t'veux mon avis... >>

L'instinct de survie dut avoir raison du loup car il se leva, lança un bref « à tout à l'heure » et se carapata dehors...

Un peu plus tard, en chemin vers la mine...

Après une longue marche à travers les bois, Stef et Yue arrivent en vue de la mine (je vous laisse raconter la traversée), immense complexe dans une cuvette bordée par les collines verdoyantes au coucher du soleil. L'extérieur ressemble à une imposante battisse qui semblait bien entretenue jusqu'à ce que les lézardes, témoignant d'un récent grabuge, n'infestent la surface de marbre. Le grand trou creusé soigneusement afin de garder une notion d'esthétique, laissait échapper un flot de lumière et des bruits divers. Cri, rires, éclats de verres, liquides versés... apparemment, la salle d'entrée fut réaménagée en taverne...

Autour du bâtiment, un loup noir rôdait... il vous aperçu et accourra vers vous. Arrivé à votre niveau, il reprit forme humaine : c'était Neltharion.

<< J'ai fait le tour et le forgeron disait vrai : il y a bien deux entrées et aussi bien gardée l'une que l'autre. Ils boivent pas mal, mais ça sentait pas l'alcool... quoiqu'une petite odeur de vin flottait dans l'air. Quoiqu'il en soit, entrer comme ça sera du suicide, il faut trouver un plan... >>

HRP : Pour l'instant, je PNJ Neltharion, on verra bien si je peux l'intégrer ou pas à la mission en tant qu'aide ^^.

Tous, à l'exception de Ray et Enzeru, avaient quitter la salle. Le loup avait fuit quand le forgerons lui annonça la possible venue de marchants de fourrures ... Les autres, c'est à dire la demoiselle et son loup, était parti presque tout de suite après cheveux verts pour le rejoindre. Et le forgerons, venait de faire un beau discours ... Mais sans intérêt vu que de toute façon, restait plus que l'option de partir et d'improviser sur place étant donné que personne n'avait essayé de mener la moindre discussion constructive.
Au final, en gros, moins de cinq minutes après que les conversations soient closes, Enzeru repris une fois de plus la parole.

« Bon, je pense qu'il vaudrait mieux que nous y allions aussi tous les deux. Montrons à ces gens que les mages aussi ont leur mots à dire. Collaborons et dépêchons nous, sinon ils auront soit tout fais sans que nous ayons pu dire quoi que ce soit, soit alors serons tous morts sans nous laisser l'occasion de les aider ou de mener nous aussi la mission à bien. En clair, si mes estimations quand à leur capacité sont juste et que les brigands sont bien ce que je pense, il risque de tout finir sans nous laisser gagner la moindre part de la récompense. Si les brigands sont vraiment de véritables brigands, alors sans le soutien de mages, ils sont morts. »

Et sur ce, en ne prêtant que légèrement attention à la réponse que pourrait donner l'autre mage, Enzeru sortit à son tour de la forge, se dirigeant dans la direction de la mine, sur les traces des quatre autres.

Après avoir fini leurs discours qui malheureusement n’avait été que très peu instructif, Yue partait suivant l’homme aux cheveux vert. Cette femme était froide, aussi froide et impassible que du marbre. Ils ne restaient plus que les deux mages dans la forgerie et le forgeron les forçait à se casser avec une remarque déplacée mais Ray n’en prit pas compte. Enzeru proposa de sortir et ventait les capacités des mages, et étrangement il était d’accord avec lui. Il lui tapota le dos amicalement pour sortir et se diriger vers la Mine. Il devait se grouiller, le soleil sombrait petit à petit laissant en place à un crépuscule. Les couleurs étaient orangés et selon les formes un peu rose. Ils avançaient et Ray afin de ne pas marcher silencieusement comme lors d’une marche religieuse barbante, oui il était moine mais fallait le dire, une marche religieuse c’est CHIANT.

« Tu trouves pas qu’ils se trouvent supérieures ? »

Il affichait un sourire, il voulait juste discuter afin d’éviter de marcher sans parler, comme des imbéciles. Plus il avançait, plus le temps passait, le soleil fatigué commençait à se coucher. On pouvait voir les silhouettes de leur compagnons au loin mais ils prenaient toujours leurs temps pour se rendre là-bas, Ray les avait trouvé vraiment désagréable. Il traversait la forêt appréciant l’air frais et remplit d’oxygène, c’était une petite chose et rien que cette petite chose participait à sa bonne humeur.

« On dirait des amoureux les deux de devant, non ? »

Il parlait avec un petit air blagueur afin de détendre la relation, l’atmosphère à la forge était vraiment tendue. La forêt était assez dense, on pouvait voir le feuillage des arbres reflétait la lumière orangé que le soleil émettait, à cette heure là on pouvait encore entendre le chant des oiseaux, voir les papillons volaient autour des fleurs. Tout en discutant, ils avançaient puis une forme pouvait se faire voir au loin, un énorme bâtiment. On pouvait voir qu’elle s’étalait à telle point qu’on ne pouvait pas tout voir en ne tournant pas la tête.

« A ouai, comme même. »

Il parlait tout seul cette fois ci, que pouvait-on répondre à ça ? Rien. Bref, il avançait et peu à peu se rapprocher des deux autres. Les détails du bâtiment se faisaient de plus en plus précis, une odeur de renfermé mais aussi une odeur d’alcool fort, très fort. Il avançait de plus en plus rapidement, le vent épousait son visage et faisait virevolter ses magnifiques cheveux blonds verdoyants. Tien il y avait Neltharion avec eux. Voilà il était arrivé, il était près de ses compagnons de combats.

« Nous revoilà. »

Il affichait un grand sourire afin de, dans la mesure du possible commençait cette fois-ci le dialogue sans aucunes tensions. Bon il fallait droit dans le sujet, ils devaient éviter de perdre du temps inutilement.

« Alors vous avez un plan ? »

Il regardait l’homme à la chevelure verte et ne se souciait même pas de l’archère qui était à ses cotés. Son cul de bambin ne voulait aucunement jouer le grand devant la magnifique personne qu’elle était.

Fraicheur, chaleur, courant électrique et orage glacé… le Beorc aux cheveux verts parlait et lui répondait un sourire magnifique aux lèvres. Pourtant, Yue avait l’impression de se trouver face à un phénomène météorologique inexpliqué et inexplicable… Elle ne savait pas réellement sur quel pied danser avec cet homme. Tantôt il lui semblait agréable, tantôt elle le trouvait sarcastique et hautain. Elle avait parfois l’impression que l’atmosphère devenait pesante et piquante pour tout de suite laisser place à une douceur fraiche où elle se sentait à l’aise.
Le Beorc dégageait quelque chose de spécial et de particulièrement… magique. En sa présence, elle avait l’impression de se retrouver dans le cercle du mage noir qui l’avait soigné. Mais même si la sensation était semblable, elle lui inspirait une tout autre humeur… C’était marrant et si différent de ce qu’elle avait l’habitude de voir. Jaffar et le mage noir étaient de vraies tombes où aucune expression à part l’impassibilité ne perçait. Allen quant à lui laisser transparaître toutes ses émotions sur son visage tout comme Neltharion d’ailleurs, mais jamais elle n’avait eu à faire à une personne comme lui,… comme elle. Yue avait l’impression de voir dans son sourire le reflet du sien dans une eau calme. La sincérité de son visage le blanc éclatant de ses dents, sa manière encourageante de parler… C’était un personnage intéressant.
Cependant, elle n’avait que moyennement apprécié sa dernière remarque.

Comment osait-il prétendre qu’elle n’avait pas le niveau pour l’accompagner… elle, elle avait reconnu au premier regard sa force car elle y était sensible mais rien que le fait de s’en rendre compte faisait d’elle une personne puissante. Et puis elle avait survécue à trois mois, voire plus, de vie commune avec un assassin, elle avait vaincu un mage noire, elle avait réussit à amadouer un loup sauvage,…
Bon, il était vrai que lui ne le savait pas… mais il aurait pu ressentir sa force tout de même comme elle avait ressenti la sienne. Néanmoins, elle ne se laissa pas abattre par sa remarque et concentra ses sens pour lui prouver sa valeur.

Chaque odeur, chaque son, les variations du vent, les mouvements des arbres et du moindre insecte, rien ne lui échappait. Elle entendait, elle sentait, elle voyait tout. Les odeurs affreuses et les effluves qui lui vinrent de par 300 mètres devant eux l’informèrent sur l’état de la mine qu’ils devaient investir, le son velouté des pattes de loup et les mouvements des arbres, buissons et du vent lui firent comprendre qu’un autre loup venait de les dépasser pour les devancer et au loin elle entendit les paroles pleines de rancœur d’un mage blessé dans son orgueil. Elle sourit.
Prenant une large respiration, elle se prépara à partager avec le Beorc ses informations et les largua en un flot ininterrompu de paroles.
- Ecoute bien Beorc car je ne le répéterais pas une seconde fois. _ son ton était acide et incisif pourtant le sourire ne quittait pas ses lèvres _ Dans environs 200 mètres maintenant nous pourrons voir l’objet de notre recherche. Au son, une bonne vingtaine d’hommes la garde et d’après ce que je sens, il n’y a pas que de l’eau dans leur verre. _ elle tourna ensuite son regard en arrière et désigna deux tâches au loin dans son champ de vision surement imperceptible pour le Beorc _ Les deux mage nous suivent depuis un petit moment maintenant et si tu veux tout savoir, il te prenne pour un pédophile _ elle lui adressa un sourire taquin _ quand je pense qu’il a osé me mettre avec un type de trois fois mon âge alors que je n’appartiens qu’à un seul être… _ Elle prit un air rêveur avant de continuer avec plus d’entrain _ Ensuite, tu devrais faire en sorte de camoufler l’odeur de ton piaf, car en plus des prédateurs que nous sommes, j’ai déjà repéré deux rapaces qui lorgnaient sur ta boule de plumes jaunes. Enfin, si je ne me trompe pas et je ne me trompe pas Neltharion devrait apparaître maintenant.

Ils s’arrêtèrent d’un même pas apercevant devant eux la magnificence vieillie d’une mine peu entretenue et soudain, un loup noir sortit des bois pour laisser place à un homme.
- J'ai fait le tour et le forgeron disait vrai : il y a bien deux entrées et aussi bien gardée l'une que l'autre. Ils boivent pas mal, mais ça sentait pas l'alcool... quoiqu'une petite odeur de vin flottait dans l'air. Quoiqu'il en soit, entrer comme ça sera du suicide, il faut trouver un plan...

Elle leva les yeux d’un air satisfait vers le Beorc et vit l’oisillon se balader allègrement dans les cheveux verdoyant. Un faucon sortit alors des branches d’arbre et fondit sur la proie mais avant même qu’il ne puisse plonger ses serres dans la chair tendre du petit oiseau, une flèche le cloua à un tronc.
- Oh et je te serais utile crois moi.

Un sourire avenant recouvrait les lèvres de Yue alors qu’elle rabaissait son arc tout en dévisageant le petit moineau. Comme le faucon, elle aurait aimé le dévorer mais au même titre que son Jaf, cet oiseau était le compagnon de ce Beorc.
Jaf arracha la flèche d’un coup de dent et se délecta du prédateur devenu proie.
- Quant à un plan, je suis du genre à bourriner, à foncer tête la première, donc je pense que l’on peut laisser M. Stefan organiser ça, c’est lui qui a le plus d’expérience comme il la souligné.

Dit-elle à l’adresse de Neltharion avec un sourire chaleureux.
- Nous revoilà… Alors vous avez un plan ?

Yue ne fut pas surprise de leur arrivée car elle l’avait sentie depuis longtemps même si elle leur tournait le dos. Mais ce qui l’énerva c’est que le mage blond ne s’adressait point à elle, il l’ignorait une nouvelle fois… Il ne referait pas la même erreur une nouvelle fois, elle s’assurerait de ça.
Son sang ne fit alors qu’un tour dans sa tête et c’est sous une impulsion sauvage qu’elle accéléra d’une vingtaine de pourcent sa vitesse et saisit la flèche qui gisait par terre en mode furtif et d’un mouvement fluide et calculé. Elle se plaça dans le dos du Beorc ignorant jusqu’au contexte de son action et avec la rapidité d’un félin, elle saisit le mage blanc à la gorge et fit pression sur sa gorge douce et imberbe de la pointe de sa flèche.
- Soit mignon mon garçon, ne m’ignore plus jamais si tu ne veux pas faire de moi ton ennemie, il serait bête d’abimer une si belle peau… Maintenant, M. Stefan va nous exposer sa vision des choses et après cela, nous aurons un petite discussion tous les deux.

Elle susurra ses derniers mots à son oreille et ne retira pas son arme. Sa voix était tonitruante alors que son sourire restait des plus magnifiques. Elle regardait droit dans les yeux le second mage, de son regard flamboyant, lui donnant à lui aussi un avertissement puis elle se retourna vers le Béorc pour écouter son expérience leur exposer la démarche à suivre.

- Ecoute bien Beorc car je ne le répéterais pas une seconde fois.

Le bretteur contempla le superbe sourire qu’elle lui renvoyait, goûtant à l’amertume de sa réplique. Il l’avait vexée, son sourire en disait plus long sur sa volonté de lui rabattre le caquet qu’autre chose et en un sens, elle lui rappelait sa propre jeunesse désireuse de faire ses preuves comme elle l’était. Un doux sourire naquit sur ses lèvres mais pas de ceux qu’il utilisait pour charger son discours d’une ironie calculée non, il s’agissait de l’expression affable de celui près à écouter voir à aider son prochain.

Beorc l’avait-elle appelée… Se pouvait-il qu’elle se considère comme différente d’une humaine ? Ou possédait-elle, elle aussi, une marque cachée, sombre trace de la malédiction divine ?
- Dans environs 200 mètres maintenant nous pourrons voir l’objet de notre recherche. Au son, une bonne vingtaine d’hommes la garde et d’après ce que je sens, il n’y a pas que de l’eau dans leur verre.

L’épéiste haussa un sourcil impressionné. Quel que soit le talent de cette jeune femme, celle-ci venait allègrement de lui prouver qu’elle savait s’en servir. La mine ne lui était pas encore visible et il ne pouvait ni évaluer la taille de l’édifice ni compter comme ça le nombre de gardes présents à l’intérieur… Et encore moins évoquer la contenance de leurs verres.

La jeune albinos se retourna ensuite et lui indiqua l’horizon du doigt, désignant un point que sa simple vision d’humain ne pouvait déceler.
- Les deux mages nous suivent depuis un petit moment maintenant et si tu veux tout savoir, ils te prennent pour un pédophile.

Aïe… C’était la petite pique qui faisait mal. La vengeance puérile à sa remarque sur ses capacités. Deux à un, la balle dans son camp. Il pouvait lui laisser ce petit avantage et simplement ignorer sa remarque plus ou moins justifiée si on considérait sa précédente remarque. Ou alors il pouvait aussi choisir de répliquer avec la même ironie qu’elle et prolonger leur petite joute verbale… Toutefois, ce fut la gamine qui décida pour lui :
- Quand je pense qu’il a osé me mettre avec un type de trois fois mon âge alors que je n’appartiens qu’à un seul être…
- Quand je pense qu’il a osé me mettre avec une gamine n’ayant même pas le tiers de mon âge…

La remarque, aussi ironique que le sourire que les deux protagonistes échangeaient à présent, n’eut pour tout écho qu’une nouvelle critique sur la présence de Pyu sur son crâne ainsi que de celle d’un rapace affamé, lorgnant dangereusement sur la petite boule de plumes sur son crane. A cette dernière remarque, l’épéiste n’offrit qu’un haussement d’épaule dédaigneux. Que ces sales bêtes essaient seulement de lever le petit doigt sur Pyu et on verrait qui était le prédateur.
- Enfin, si je ne me trompe pas et je ne me trompe pas Neltharion devrait apparaître maintenant.

Et en effet, jaillissant d’un buisson dans un mouvement qui n’était pas sans rappelé celui du loup roux il y a quelques minutes, un imposant loup noir se planta en face avant de reprendre forme humaine. Un sifflement s’échappa alors des lèvres de l’épéiste tandis qu’en un souffle il laissait échapper un compliment destiné aux talents de l’archère :
- Impressionnant…

Sans lui laisser le temps de s’exprimer d’avantage, le Laguz s’approcha d’eux d’un pas chaloupé avant de rendre le compte de ses investigations :
- J'ai fais le tour et le forgeron disait vrai : il y a bien deux entrées et aussi bien gardées l'une que l'autre. Ils boivent pas mal, mais ça sentait pas l'alcool... quoiqu'une petite odeur de vin flottait dans l'air. Quoiqu'il en soit, entrer comme ça serait du suicide, il faut trouver un plan...
- Hmmm…

L’épéiste se gratta la tête d’un air contrit, réfléchissant à leurs possibles options. Un sifflement suraigu le tira de ses pensées, aussitôt suivi de grognements sourds et du cri d’agonie d’un faucon mortellement déchiqueté.
- Oh et je te serais utile crois moi.

Décidément… Cette fillette, en plus d’être d’une susceptibilité sans borne, avait choisi de lui faire regretter de l’avoir sous-estimé… Ca lui plaisait, elle avait un caractère fort et déterminé et ferait une allié de poids dans ce conflit. Toutefois la véritable valeur d’un homme, donc d’une femme dans le cas présent, ne se révélait que sur le champ de bataille mais les atouts qu’elle venait de lui offrir ne pouvaient constituer qu’un bonus dans le cas présent. Se retournant vers elle, il lui adressa son sourire le plus étincelant.
- Je n’en doute plus le moins du monde.
- Nous revoilà… Alors vous avez un plan ?

Leurs… Compagnons les avaient finalement rejoints et le moine s’adressait à lui d’un ton léger, ses yeux évitant délibérément l’archère aux cheveux blancs pour une raison inconnue… L’épéiste aurait ensuite aisément pu empêcher ce qui allait suivre, c’était tellement prévisible… Mais il n’en fit rien. La pointe de la flèche se posa avec légèreté sur la peau claire du mage alors que des menaces franchissaient maintenant le sourire étiré de la jeune femme… C’était sans doute là la différence entre lui et cette archère. Stefan n’utilisait pas la violence lorsque la discution suffisait… Néanmoins ils étaient dans un cas où quelques boniments ne pourraient les sortir d’affaire.
- Maintenant, M. Stefan va nous exposer sa vision des choses et après cela, nous aurons une petite discussion tous les deux.
- Heureux de voir que pour une fois je retiens toute votre attention… Si vous pouviez éviter de régler vos comptes maintenant ça m’arrangerait particulièrement.

Contemplant les visages autour de lui, le nomade s’interrompit un bref instant avant de s’éclaircir la gorge. Se tournant vers la mine, il observa l’immense amas de roche noire avant de reprendre :
- D’après ce que nous savons, et compte tenu de la disposition des lieux, je vais proposer une alternative simple, efficace et concise.

Son sourire s’élargit alors qu’il se retournait vers ses alliés :
- Se séparer serait stupide nous sommes trop peu nombreux. Attaquons l’une des deux entrées, la moins bien gardée de préférence.

Il se tourna vers le Laguz avant de reporter son regard sur l’archère :
- Je compte naturellement sur vos talents respectifs pour nous indiquer la meilleure entrée. De même une fois à l’intérieur de la mine pour nous éviter toute mauvaise rencontre avec des groupes trop puissamment armés.

Contemplant le reste de leur petit groupe :
- Nous devrons éliminer ces gardes avant qu’ils puissent donner l’alerte, notre mission n’en sera que facilitée. Visez juste, frappez vite et fort… Et bonne chance à nous. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, nous attaquerons à la faveur de l’obscurité, le temps de faire quelques repérages… Discrètement.

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