Sur le chemin

Le soleil commençait à peine à se réveillé, pourtant Ratharg marchait déjà sur le bord d’une vieille route de terre peu utilisé. Il se dirigeait dans un petit village à la frontière ouest de la seigneurie de Seliora. Quelques semaines auparavant, Ratharg avait entendu des ivrognes discutés dans une taverne d’un riche marchand qui aurait pris sa retraite et se serait établi dans ce village. Apparemment, il s’agit d’un grand collectionneur d’objet en tous genres de grande et surtout de grande rareté. Il serait le propriétaire d’une bibliothèque rempli d’ouvrages uniques.

Ratharg espérait pouvoir jeter un coup d’œil aux livres, question de trouver quelque chose d’intéressant. Dernièrement, ses recherches n’ont pas rapporté beaucoup, il se disait que la moindre légende griffonnée dans un vieux livre de compte pourrait être intéressante.

Donc, Ratharg était en chemin pour la demeure de ce vieux riche, il en était encore à au moins deux jours de marches. L’absence d’auberge l’obligea à passer une nuit blanche et le manque d’énergie commençait à se faire ressentir. C'est pourquoi en dévalant une petite colline que Ratharg perdit l’équilibre et trébucha.

-Par Ashunera, dit-il en se relevant lentement.

Il ramassa son livre qui était tombé de son bagage. C’est en le replaçant qu’il se rendu compte que le livre n’était pas la seule a être sorti durant la chute. Ratharg commença à tourner sur lui-même.

-Bon, où est ma carte?

Sa voix sonnait tout endormi. Il finit par voir le bout de papier à quelque pas de lui. En se reprochant, un petit vent souleva la feuille qui s’éloignait un peu plus de la route.Ratharg semblait vraiment hérité par la poursuite qui s’entamait. Il courut un petit moment après sa carte, mais fini par la récupérée. Il remarqua alors un petit boisé devant lui, il regarda derrière lui en direction du chemin de terre puis regarda le boisé de nouveau. En jaugeant le pour du contre, Ratharg arriva à la conclusion qu’il était trop fatigué et que la meilleure solution était d’allé s’allonger sous un arbre. Il se dirigea donc dans cette direction. Il trouva finalement un arbre qui lui offrait assez d’ombre pour lui donner une impression de pénombre. Il s’allongea et se servi de son livre en office d’oreiller. Il fut rapidement enlacé par les bras de Morphée. Il fut réveillé plus tard par un bruit, il ne pourrait dire si quelque minute ou quelque heure passèrent. Il se redressa légèrement pour tenter de trouver la source du son qui le réveilla. Mais puisqu’il ne vit rien, il se recoucha en prétextant l’imagination.

Kerorian soupira lourdement alors qu'il parcourait l'un des innombrables sentiers du pays. Qu'est ce qu'il était revenu faire à Begnion ? Cette fichue nation était si immense qu'il aurait le temps de faire le tour de Daein à cloche-pied en marche arrière avant d'avoir traversé le territoire d'un bout à l'autre, d'autant plus qu'un tel domaine signifiait de nombreux citoyens et malheureusement pour lui il est un peu ochlophobe...
Et puis chaque fois qu'il vient il lui arrive un truc ! Une fois il failli se faire descendre par un Laguz, bon d'accord ce jour là s'était très bien terminé à part quelques blessures qui s'était bien refermées, mais à un autre moment il était tombé sur cette dragonne là...Kwen...Kwendal lui semblait-il, et avait manqué de peu d'être poursuivi pour complicité avec un "sous-humain", rien que l'usage de ce terme justifiait sa haine envers l'empire. Et on va éviter de faire toute la liste hein ?

Alors qu'est ce qu'il fichait ici à nouveau ? Ah oui, il s'était un peu perdu et avait fini par arriver à la forêt de Serenes puis étant dans cette vaste nation s'était dit "Autant faire un peu de tourisme". Ouais, ben des fois il ferait mieux de ne pas penser... Mais bon, puisqu'il était lancé, autant continuer sur cette foulée.
Sauf qu'il ne dirait pas non à un peu de repos, après tout pour éviter de croiser trop de gens durant ses voyages ou ne pas devoir marcher au grand soleil, être originaire d'un pays frais n'aide pas à supporter de grandes températures, et du coup avait tendance à se déplacer durant une bonne partie de la nuit quand il n'était pas "chez lui", et devoir se trimballer l'espèce de plaque à tarte géante qu'il ose appeler épée sur le dos tout le temps épuise assez rapidement... Donc va pour une pause ! Tiens, il y a un arbre un peu plus loin...il "tombe" bien celui-là, il fera un chouette pare-soleil.

Mais approchant du végétal en pensant s'installer au pied de son tronc après en avoir fait un peu le tour pour trouver le coin le plus confortable, le Rôdeur dut retenir son pied de peu pour ne pas écraser lourdement la tête de quelqu'un qui y était déjà installé. Oula, il retiendra : Dormir contre un arbre peut-être assez dangereux si les autres regardent pas où ils mettent les pieds, une seconde de plus et splotch, il l'écrabouillait comme un œuf sous un bœuf.
Reposant sa jambe menaçant un peu plus loin, le guerrier s'excusa rapidement en détaillant l'étrange dormeur : Étrange car il avait l'air plutôt jeune pourtant il avait des cheveux blancs, presque comme son écharpe, ce qui contrastait pas mal avec le reste de sa tenue. Bon il trouve ça étrange comme mélange de couleurs mais lui a l'air d'un voyou avec des cheveux et yeux rouges et sa tenue cendré...

"Excusez moi, j'ai failli vous marcher dessus, je ne vous avez pas vu."

Ratharg était sur le point de se rendormir, à la suite de la petite intermittence dans son sommeil, quand il remarqua que tout semblait plus sombre lorsqu’il ouvrit les yeux. Il se redressa en sursaut croyant avoir dormi bien plus longtemps qu’il le pensait. Devant lui se dressait un homme, la source du surplus de noirceur. L’homme avait une allure assez menaçante, l’effet de contreplongée ne devait surement pas aider. L’homme semblait être bien armé pour un bandit, Ratharg conclut donc qu’il s’agissait probablement plus d’un mercenaire. De plus Ratharg avait cru entendre l’individu s’excuser. Quel bandit qui se respecte s’excuse ? La conclusion qui lui venait donc en tête c’était qu’il était sécurité. Ainsi, Ratharg prit le temps de bien s’étirer et de se réveillé, il n’y avait aucun doute prendre le dormir fut une excellente décision. Loin d’être sa meilleure nuit, rien ne vaut un vrai bon lit près du feu, mais au moins il ne se sentait plus sur le bord de s’évanouir.

Maintenant debout et bien réveillé, Ratharg ramena son attention sur l’étranger. Il fut une fois de plus surpris par l’allure de l’homme qui le surplombait. Les yeux rouges n’étaient pas donnés à tout le monde et ce n’est surement pas un caractère particulièrement amical. Sa carrure imposante recouverte de la grande cape noire semblait créer un réel mur entre Ratharg et le chemin par lequel il était venu. Après y avoir repensé, Ratharg se sentait menacé par la présence de ce mystérieux personnage.

-Désolé est-ce que je peux vous aider ? Je veux dire, je dormais je vous ai mal entendu, pouvez répéter. Euh non-pardon, est-ce que je vous déran…

Ratharg comprit clairement que son réveil fut trop brusque et qu’il n’avait pas encore tout les idées claires et en place. Il frotta son visage avec ses mains avant de toussé un bon coup pour dénoué sa voix roque du matin. Il prit une posture bien droite, question de se donné plus de prestance pour rivalisé la carrure de l’homme qui lui fessait face, puis lui tendit la main.

-Pardonné ma confusion, je ne crois pas m’être présenté, je m’appelle Robyn, Robyn Xecryt.

Ratharg se rendit compte qu’il avait inconsciemment utilisé son alias du temps qu’il se fessait passer pour un beorc. Après une courte réflexion, il se dit qu’il valait mieux ne pas rectifier la situation, déjà assez complexe et embarrassante. De plus, il ne savait rien de ce voyageur, il valait peut-être mieux ressortir la vieille identité, les laguzs sont encore parfois mal reçues à l’extérieur de leur frontière.

L'inconnu endormi s'éveilla lorsqu'il failli l'écraser, puis se releva pour mieux l'observer. S'il avait été joueur, Kerorian aurait été prêt à parier que ce probable jeune homme devait le trouver assez inquiétant. Après tout qui serait rassuré de voir un type en noir vous dépasser en étant lourdement armé ? Paraissant pris d'une espèce de légère panique, il bafouilla quelque chose de tellement précipité que le Rôdeur hausse simplement un sourcil en tentant de décrypter le flot de paroles, sans grand succès. Semblant réaliser quelque chose, il se frotta le visage avant de tousser un peu, il est vrai que s'il vient de se réveiller il doit pas être au mieux de sa forme mentale. Puis il lui tendit la main.

-Pardonné ma confusion, je ne crois pas m’être présenté, je m’appelle Robyn, Robyn Xecryt.

Le guerrier regarda la main tendue vers lui d'un air d'incompréhension, avant de se rappeler de cette étrange coutume qui veut qu'on se serre les paumes, pour lui ça restait décidément une tradition sans aucun sens mais bon, ne contrarions pas les habitudes... Il alla serrer la main du dénommé Robyn en se concentrant sur le fait de ne pas refermer trop fort sa prise : Ce sont des doigts, pas une épée, on attrape mais on empoigne pas, on saisit sans écrabouiller. Décidément les gens avaient des goûts bien étranges, ou peut-être était-ce juste qu'il vivait trop souvent reclus pour s'y habituer ?

"Enchanté. Je suis Kerorian Daeroth, navré d'avoir failli vous marcher dessus."

Lâchant après sa présentation la main de l'homme aux cheveux blancs, le Rôdeur confirma qu'il était définitivement mal à l'aise avec les codes sociaux. Pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé de s'y faire, mais il ne supporte pas la compagnie trop prolongée... En détaillant le polymorphe qui lui faisait face, il réalisa vraiment que celui-ci n'était pas armé. Et il n'avait pas non plus l'air d'un prêtre ou d'un mage, bon après il est loin d'être un connaisseur dans l'identification de l'emploi... Mais tout de même, c'était dangereux d'entreprendre un voyage quel qu'il soit sans moyen de se défendre.

"Ce n'est pas prudent de voyager désarmé, vous allez loin ?"

Il est vrai qu'il y avait toujours la possibilité qu'il soit parti d'un coin pas loin d'ici et qu'il ne faisait qu'un petit voyage de routine, contrairement à lui qui s'est mis en tête de parcourir le monde... Même si dans l'idéal avoir une arme est toujours plus prudent...

Ratharg esquiva un léger sourire, il est rare qu’on se présente comme l’homme qui a failli nous écraser. Keorian lâcha si rapide la main de Ratharg que se dernier cru avoir fait erreur. Il ramena lentement sa main contre le long de son corps, il ne voulait pas être encore plus brusque qu’il croyait l’avoir été. L’homme le dévisagea quelque instant.

"Ce n'est pas prudent de voyage désarmé, vous allez loin ?"

Ratharg regarda légèrement autour de lui, il était dans une impasse. Il chercha une raison probable à son manque de moyen de défense.

-Et bien c’est que je suis un marchand, enfin j’étais un marchand… Ce que j’essaie de dire c’est que je n’ai jamais appris à me battre. Mais je m’en suis toujours bien sortir. Et pour être franc oui je vais plutôt j’ai encore quelque jours de marche à faire. Je voyage beaucoup, j’en ai vu du pays.

Il se rendit vite compte de son erreur, dire à un parfait inconnu bien armé qu’il tait encore loin de sa destination et aussi laissé transparaitre qu’il ne vient surement pas de la région. Il se sentait de moins en moins à laisse avec ce curieux personnage qui semblait en savoir peu sur les interactions humaines.

Kerorian écouta le décoloré lui répondre qu'il n'est, enfin n'était, qu'un simple marchand et qu'il n'avait donc jamais eu à apprendre à se battre, qu'il avait encore pas mal de route à faire et qu'il aimait voyager. Un point commun au moins, après tout cela ne sert à rien de rester en permanence aux mêmes endroits, surtout pour un marchand probablement...enfin, il suppose puisqu'il n'est qu'un simple guerrier-vagabond lui : Il se balade, tabasse les méchants au besoin, se fait un peu bastonner aussi, puis reprend son chemin... Ses connaissances en transaction se limitent au prix de la viande séchée qu'il achète parfois quand il passe en ville.

"Du moment que tout ce passe bien...peut-être que parce que vous ne cherchez pas d'ennuis vous passez des voyages sans encombre ?"

Le Rôdeur commença à se gratter un peu le menton en réfléchissant. On dit que celui qui s'imagine n'avoir que des ennemis se retrouve effectivement avec de nombreux problèmes, et lui, mercenaire officieux, vit de ces fameux conflits...en fait oui, c'était absolument ça : Comme il se fiche de sa propre santé il n'hésite pas à aller au contact de tout ce qui va mal, il ne fait pas que chercher les complications, il leur fonce carrément dessus !

"M'enfin on est jamais trop prudent, si vous voulez je peux vous accompagner, Begnion n'est peut-être pas une nation de truands mais elle n'est pas non plus réputée pour être sûre, après tout il y a sans doute encore du trafic de Laguz qui se fait en secret, rien que ça est un bon exemple que ce n'est pas l'endroit le plus sain du continent...

Kerorian avait une sainte horreur des bandits organisés, des complots de l'état, des manières prétentieuses de ces débiles de nobles et des crétins qui appelaient les Laguz "Sous-humains", ceux-là il était encore plus tenté de leur en mettre une à la première syllabe prononcée. Et Begnion entassait malheureusement ces critères, que ce soit dans son histoire ou actuellement encore, il ne sait pas trop comment ça se passe au gouvernement mais pour dire vrai il s'en fiche pas mal...tant que ce n'est plus comme avant.

Ratharg semblait peser le pour et le contre. Il connaissait très peu au sujet de son interlocuteur, outre le fait qu’il était menaçant et bien armé. N’étant pas fan d’affrontement, Ratharg ne s’était pas transformé depuis un bon moment déjà, mais ne se sentait pas en réel danger. D’autre part, il restait encore deux jours de marche et la solitude commençait à l’ennuyé.

C’était décidé, de la compagnie rendrait ce voyage que plus agréable. Ratharg ramassa son baguage qui était resté sur le sol. Et puis offrit à Keorian un énorme sourire en signe d’approbation.

-Si vous montez vers le nord, alors je serais plus qu’enchanté de partager la route avec vous.

Ratharg contourna le grand gaillard et commença déjà à rejoindre la route en gravelle. Keorian ne semblait pas comprendre dans quel pétrin il s’était mis, Ratharg pouvait être un vrai moulin à parole à un point insupportable. Il avait déjà commencé a parlé et ne semblait pas près a s’arrêter.

-Je crois que vous avez raison, c’est en cherchant les ennuis qu’on les trouve c’est selon moi la seule explication logique. Vous croyez qu’il y a encore du trafic de Laguz ? C’est effrayant ! Et vous croyez réellement qu’il s’en prenne à tout le monde ? Même ceux dépourvus d’ailles ? À regardé moi ce grand soleil et c’est air frais vivifiant, il n’y a rien de mieux pour voyagé vous ne trouver pas ?

Le moulin a parole s’était arrêté et retourné pour observer son partenaire de voyage en finissant cette phrase. Il voulait surement voir la réaction de l’individu au sujet du beau temps, ou d’une de ces autres questions. En même temps, Ratharg réfléchissait au dire de Keorian. Un trafic de Laguzs, pas de ‘’sous-humains’’, Ratharg l’avait surement sous-estimé il semblait être un homme bon sous son énorme cape. Finalement il se retourna de nouveau vers la route et tout en regardant derrière lui en direction de l’arbre et de Keorian.

-Mais dites-moi ce qui vous amène à Begnion? Vous savez vous me sembler être un bien singulier personnage !

Essayer de percer son interlocuteur, savoir qui il était réellement semblait pour Ratharg un jeu tout simplement passionnant ! Et qui sait ? Peut-être lui dira-t-il qui il est vraiment.

Ratharg semblait accepter sa proposition après en avoir peser l'envers et l'endroit car il se tourna vers lui avec un immense sourire avant de lui indiquer sa destination : Plein nord. Pour le Rôdeur ce n'était pas un problème, il n'avait aucune direction prédéfinie et ne se souciait pas d'aller à un point cardinal ou un autre, il avait bien rencontré un jour un type complétement malade qui gueulait "jamais au nord !" mais bon, lui s'en fichait pas mal.
Suivant donc son nouveau compagnon de route, le guerrier resta stupéfait quand celui-ci tenta de le noyer sous un flot de paroles tout simplement hallucinant : D'après ce qu'il a saisit il a enchainé trois sujets différents d'un souffle en parlant de l'esclavage des laguz en demandant s'ils étaient tous poursuivis même ceux sans ailes puis avait parlé du temps. Sa surprise fut telle qu'il ne remarqua pas que le moulin à phrases s'était tourné vers lui.

Le Beorc ne revint sur terre que lorsqu'il lui demanda la raison de sa venue à Begnion, mais il s'assombrit lorsque le causant lui dit qu'il trouvait qu'il était un personnage bien singulier... Il était une espèce de mercenaire qui errait presque désespérément d'un pays à un autre sans rien accomplir d'extraordinaire en transportant une épée aussi dangereuse qu'une armée au lieu de la balancer à la mer. Et pour couronner le tout, il se mettait à dos les Laguz qui n'aimaient pas les humains, les Beorcs qui n'aiment pas les Laguz, et tous ceux qui étaient contre ses idéaux presque utopistes. Donc oui ce n'est pas l'être le plus anodin qu'on puisse rencontrer... Mais s'il s'abstint bien de raconter cela, il pouvait répondre à la question posée au moins.

"Hé bien... Begnion est une vaste nation, riche en cultures, arts et traditions, un vrai trésor de diversité. De plus, quoiqu'en dise les lois et autres décrets, je reste persuadé que le trafic d'esclave se fait encore, et ça ne me déplairait pas de mettre la main sur un de ces pourris qui asservissent les Lague et de lui expliquer à ma façon le principe d'équité..."

Oui, en vérité il rêverait de chopper un de ces sagouins et de lui faire passer l'envie d'avoir un esclave à grand coup de poing dans les dents. Et pour continuer dans le vrai, s'il n'était pas aussi allergique à la foule, il aurait probablement foncé tout droit à Sienne pour voir l'épée sacrée Ragnell. Les armes passionnent toujours les guerriers, et si elles ont des pouvoirs bénis ou autre c'est encore mieux ! D'ailleurs il était extrêmement bien placé pour le savoir au vu de la lame maléfique qu'il transporte sur son dos, sauf que pour une fois ça lui aurait fait du bien d'aller voir un truc qui n'est pas maudit...bref.

"Et vous donc Ratharg ? Que faites vous en ces lieux ?"

Et le Rôdeur réalisa l'instant d'après son erreur : Il ne faut pas poser de questions à quelqu'un qui aime autant parler, surtout si on supporte moyennement les longues discutions, la peste soit de sa bonne éducation si jamais son compagnon se lance dans un discours argumenté avec l'origine de sa décision et toutes les péripéties.

Ratharg fut en quelque sorte surprise par la réponse de Keorian au sujet de Laguz. Premièrement, par la violence qu’il éprouvait au sujet des trafiquants, mais surtout le fait qu’il est réussi a percevoir les mots au sujet des Laguzs dans son interminable monologue, même lui n’aurait pas réussi. Un moment de silence s’en suivit, comme si Keorian semblait se perdre dans ces rêveries. Il reprit enfin la parole en sortant de ces songes.

"Et vous donc Ratharg ? Que faites-vous en ces lieux ?"

-Un peu les mêmes choses que vous, je tente de profité au maximum du fléau de culture et d’histoire qui rempli Begnion, vous voyez, depuis que j’ai abandonné le métier de marchands, je suis devenu collectionneur. Je parcours Tellius à la recherche de vieux manuscrit de valeurs. Ils valent une fortune donc la plupart du temps je ne fais que les feuilletés, je suis assez pathétique comme collectionneur disons ! mais je note tout ce qui mérite d’être noté et mémorisé, je suis plutôt collectionneur de connaissance finalement.

Il donna un coup à son sac en l’emplacement de son énorme encyclopédie personnelle. Il frictionna ensuite le même endroit comme on le ferait avec un objet qu’on chérira et que l’on garde précieusement. Se rendant compte que son comportement pouvait sembler déroutant il reprit la conversation.

-Vous savez, s’est en quelque sorte ironique que Begnion soit le capital du trafic des Laguz quand on se dit que la fondatrice de se pays, Altina, fut marié à un laguz ! Ils eurent ensemble le premier enfant marqué. Lehran qu’il s’appelait. Enfin le père pas l’enfant. Il était du clan des hérons. Quelqu’un de très noble et brillant, un peu strict sur les règles, mais toujours très charismatique.

Ratharg se rendit compte de son erreur comment Robyn Xecryt un beorc marchant aurait pus connaitre un héron né il y a au moins mille ans. Il devait réfléchir et vite avant de dévoilé sa couverture.

-Enfin, c’est ce que les livres de compte disent ! Et ça me semble logique, sil il était un héron il devait surement avoir des allures très nobles et charismatiques et avec leur longévité accumulée un impressionnant bagage de connaissance.

Il regarda Keorian du coin de l’œil pour tenter de savoir si sa pitoyable rattrapé avait fonctionné.

La seule envie de Kerorian, s'était de trouver un gros arbre solide ou un machin coriace dans le genre et se fracasser la tête dessus, ce désir limite suicidaire né quand Ratharg se remit à parler se dissipa cependant assez rapidement lorsqu'il entendit "manuscrit", et soudainement son dialogue lui paraissait très intéressant et ce qu'il en comprit au final c'était "collecteur de connaissances". Finalement ce type n'était pas si mauvais que ça s'il était un érudit, il parle peut-être beaucoup mais un connaisseur ne pouvait qu'être de bonne compagnie.

Le Rôdeur fronça les sourcils lorsqu'il évoqua le mariage spécial d'Altina, il en avait entendu parler : La première apôtre de Begnion, qui avait d'ailleurs fondé le pays, et aidé le lion Soan et le roi dragon Deghinsea à combattre le Dieu Maléfique. Normalement ce genre d'informations ne se sait pas, mais quand on ose se lier aux domaines noirs certaines choses nous parviennent...
Cependant si le nom d'Altina lui était important, c'était parce qu'elle était une formidable guerrière maniant les deux épées sacrées jumelles Ragnell et Alondite. Si la première était maintenant à Begnion, il ne savait en revanche rien de l'autre.

Tiens, ça par contre il ne le savait pas : Les généalogies ne l'intéressaient pas vraiment aussi n'avait-il jamais demandé une telle nouvelle, cependant c'était toujours quelque chose de plaisant à apprendre. Par contre la description qu'il en fit était bien étrange, il semblait bien le connaître...pourtant Altina vécut il y a des siècles et des siècles de là, et même si les Laguz avaient une espèce de vie très longues ça fait quand même trop ! Le terme marqué lui était encore inconnu, il l'avait déjà entendu mais n'en connaissait pas les sombres subtilités... Oh, le guerrier avait bien sa petit idée dessus mais...

L'étrange connaisseur enchaîna en disant que c'était ce que disaient les livres, son argument sur les Hérons était cependant très convaincant... Kerorian ne savait pas grand chose sur ce peuple Laguz mais était au courant de leur noblesse. Il soupira un peu sous ce déluge de parole pourtant déjà enrichissant et déterminant puisque ça le persuada de piller deux ou trois bibliothèques et payer un ou deux gars pas très clair pour obtenir un supplément d'informations sur le Dieu Maléfique, Lehran et sur les Marqués...ou alors il en trouverait un, plus compliqué ça déjà...enfin bon.

"Très intéressant..."

Tiens en fait il devrait aussi faire une recherche sur sa fichue épée démoniaque, certes elle pouvait absolument tout lui raconter depuis que l'esprit y est enfermé mais il doutait de la sûreté de cette méthode et de la validité des histoires racontées...donc oui, d'abord visiter quelques centaines de livres avant d'interroger l'arme du Mal. Par contre peut-être pouvait-il gagner un peu de temps sur une de ses recherches :

"Vous semblez connaisseur des Hérons...voila bien un savoir qui me fait défaut, pouvez-vous m'en parler ? Je suis au courant du massacre de Serenes il y a quelques temps et aussi...des raisons qui en sont à l'origine...mais je sais bien peu de chose sur le peuple en lui-même."

Pour parler de Lehran comme s'il l'avait connu, Ratharg était probablement un passionné des Hérons et pourrait certainement lui en apprendre beaucoup sur cette espèce particulière et presque disparue...du moins l'espérait-il.

Ratharg aurait du trouvé une façon d’éviter le sujet, ne pas mettre sa couverture en danger. Mais le jeune dragon ne pouvait pas s’empêcher de montrer son érudition surtout que Keorian l’avait appelé un connaisseur. Ratharg n’avait pas d’autre choix de montré à quel point, il était ‘’ un connaisseur’’. Il sortit donc son manuscrit et commença a feuilleté nerveusement. Il sauta rapidement les premières pages remplies de gribouillage sans forme et sans sens et arriva finalement à une page intéressante.

-Les hérons vous dites? Je ne suis pas, tant un connaisseur que ça vous savez… mais voilà ce que je sais. Les hérons ont un lien très intime avec la nature et les énergies. Je ne sais pas si vous connaissez le chaos. Il s’agit d’une des deux grandes énergies qui traversent Tellius, le chaos et l’ordre. Quand un héron est en pleine forme et qu’il se trouve à un endroit où le chaos n’est aucunement présent, il peut lire dans vos pensées. Bien sûr ça arrive très rarement étant donné la constitution faible de ces majestueuses créatures. Ainsi que l’omniprésence du chaos. La majorité du temps, ils vont pouvoir percevoir vos réelles émotions, comme la joie, la triste, la colère, etc. Ils ont décidé de ne pas entrainer leur corps au combat préférant plutôt pratiqué les Galdr, disons un équivalent à ce qui est votre magie. Même si les Galdrs sont majoritairement des chants magiques bénéfiques, certains peuvent servir ‘’d’arme’’. Il existe un Galdr interdit qui ne peut être performé seulement dans la demeure des hérons, la forêt de Serene, j’imagine qu’il ne peut être chanté que là car la forêt donne plus de force au héron. Pour en revenir à ce Galdr, je ne sais pas quel sont ses effets, j’imagine qu’il plonge leur cible dans la folie ou quelque chose du genre. Évidement, la race des hérons est presque décimée suite au tristement célèbre massacre que tout le monde connait. Quatre hérons ont survécu tous de la famille royale. Le roi et trois des ses nombreux enfants 1 garçon et 2 filles, mais apparemment une de ces deux filles, Lillia, est décédé durant la guerre opposant Crimea et Daein. Je ne connais malheureusement pas le nom des autres survivant, le roi s’appelle Lozarien ou Laraizeh quelque chose du genre. Voilà.

Il referma le livre fier de son exposé et le remit à sa place. Il eut ensuite un éclair, une rumeur qu’il avait oubliée et n’avait pas cru important de noter.

-À oui j’oubliais, une rumeur cours qu’un autre héron royal, un deuxième prince héron aurait aussi survécu toutes ces années, mais je n’y crois pas personnellement, vivre seul une vingtaine d’années dans la tristesse d’un massacre, pour un héron ce n’est que du pur suicide.

Des fois la curiosité est un bien vilain défaut, même motivée par de justes causes. Ratharg venait de le noyer sous une avalanche d'informations dans laquelle il n'arrivait pas à nager...bon, au moins a-t-il pu enregistrer vaguement ce qu'il a dit et le passer au ralenti dans tête tandis qu'il sortait son propre livre de voyage et de quoi noter, comment à retranscrire sur de nouvelles pages, le guerrier commença à écrire l'histoire des énergies, puis du fait du peu de révélation à ce propos tourna rapidement la page pour en dédier une nouvelle cette fois aux hérons. Cela prit un peu de temps de marquer tout ce dont l'érudit aux cheveux blancs venait de lui révéler, mais au moins c'était très intéressant.
La page suivante fut dédiée aux Galdr, traçant rapidement les lettres nécessaire aux mots utilisés par le "connaisseur" en y ajoutant quelques avis personnels, mais quelque chose le dérangeait profondément... Il revint un instant à la feuille précédente pour marquer "deuxième prince ?" quand son compagnon de route lui annonça qu'il y avait peut-être un second héritier héron et compléta les dernières notes avant de refermer à son tour son gros bouquin et de se tourner vers le moulin à parole utile d'un regard soupçonneux.

" "Notre" magie ?"

Pour dire vrai ce type lui était bien étrange depuis quelques temps, quelqu'un qui utiliserait le terme "Laguz" à Daein serait très mal vu, et d'apparence ils doivent avoir à peu près le même âge, sauf qu'il y a peu de chance que comme lui il ait vécu avec un vieil ermite retiré du monde...ce n'est pas impossible mais... Il semble aussi parler de Begnion comme en y était un simple passant, ce qui en revent à dire au final qu'il vient probablement de Criméa, mais il possède de bien étonnantes connaissances sur les Laguz et en particulier les Hérons... Une bonne partie des Beorcs, même si ça s'arrange, pensent encore "Moins on parle et voit des Laguz, mieux on se porte", ce qui signifie qu'il a de bons liens avec ceux nommés les sous-humains pour avoir entendu une telle rumeur sur un prince héron.
Ce n'est pas impossible après tout, Criméa est une nation tolérante et il ne serait pas surprenant que l'un d'entre eux soit parti traverser les terres Laguz, lui-même évite car on lui dit que c'était extrêmement mal vu sans une permission royale ou un truc du genre...

Mais il y avait aussi la probabilité pour qu'il soit lui-même un Laguz, pourtant il avait beau chercher des yeux il ne voyait pas d'oreilles, d'ailes ou de queue...mais ça justifierait cette faute de phrase qui lui fit parler des Beorcs comme une autre espèce, car il est extrêmement clair que le "votre" ne s'adressait pas à lui. Celui qui le confondait avec un mage aurait grand besoin d'une renaissance... Après il est vrai qu'il existe toujours la probabilité pour qu'il soit un humain né et élevé en terre "sauvage" et qu'il ait pris l'habitude de parler des siens comme de quelqu'un d'autre. M'enfin on va tirer tout ça au clair... Il a l'air d'un type honnête, on va jouer là-dessus...

"Tu es cultivé, d'où viens-tu donc pour posséder de telles connaissances ? Personnellement je viens de Daein, même si ce n'est pas le meilleur pays où en apprendre plus sur les Laguz..."

Ratharg marcha au côté de Keorian en silence, le temps que ce dernier retranscrive la moelle de ce qu’il avait dit. Il jeta des petits coups par-dessus l’épaule de Keorian, s’assurer que tout était bien retranscrit.

"Notre" magie ?"

Quand Keorian prononça ces deux mots, Ratharg ne sembla pas comprendre de quoi il était question. Lorsqu’il comprit de quoi il était question, il commença à être nerveux et a sué légèrement. Il commença à bafouiller.

-Bah oui ‘’ma magie’’, ‘’ta magie’’, ‘’votre magie’’, ‘’leur magie’’. C’est une façon de parler.

Keorian sembla être absorbé dans sa réflexion, il passa un long moment sans dire un bon. Ratharg n’avait aucune idée à quoi il pensait et il n’aimait pas ça du tout. Soudainement Keorian sortit de sa réflexion et demanda a Ratharg la pire chose possible, son pays d’origine. Ratharg ne savait plus quoi dire. Il n’avait pas honte de Goldoa, il était fier de son pays, de sa race et de ses aptitudes. Il était particulièrement fier de sa longévité qui aux yeux des beorcs s’apparentait à de l’immortalité. Mais il marchait avec le même homme depuis quelque heure, comment tu expliques un mensonge, qui est inutile depuis le départ ? Il pourrait bien dire qu’il vient de Goldoa mais ça trahirait le fait qu’il est un dragon.

Il commença à réfléchir à ses possibilités de ‘’pays d’origine’’. Il ne pouvait pas venir de Daein, son interlocuteur venait de dire que Ratharg ne semblait pas correspondre au profil type. Il avait laissé sous-entendre auparavant qu’il n’était pas réellement de Begnion. Il ne lui restait que Crimea, mais il ne se sentait pas alaise de dire cela. Personnellement il n’y croirait pas une seconde. Il était de plus en plus mal alaise, son silence durait déjà depuis un bon moment il lui fallait une réponse au plus vite, sinon il n’aurait même pas la chance d’essayé une réponse.

-Euuuuh Crimea, je viens de Crimea, du sud-ouest de Crimea !

Kerorian regardait fixement dans les yeux sont interlocuteur qui semblait bien mal à l'aise... Depuis un moment ce type est bien étrange, avoir des connaissances sur les hérons passe encore ce n'est pas impossible qu'on en parle dans des livres qu'il n'a jamais ouvert, mais sa façon de parler l'intrigue, et la panique qui semble le saisir ne fait que renforcer ses doutes quant à cet homme. Pour s'agiter ainsi sans répondre c'est qu'il cherche comment cacher son origine de façon crédible, il y a donc un problème avec son origine...

-Euuuuh Crimea, je viens de Crimea, du sud-ouest de Crimea !

Imperturbable, le Rôdeur ne quitta pas de son sombre regard écarlate le dénommé Robyn. Le temps de réflexion, l'intonation de sa voix et cette hésitation dans sa phrase trahissait clairement qu'il mentait, à moins d'être le dernier des idiots personne n'y croirait un instant. Il passa cependant sa vue suspicieuse, presque accusatrice, sur toute la silhouette du "jeune homme" en face de lui. dans ses interminables discussions de tout à l'heure il a lui-même avoué ne pas venir de Begnion, et il ne ressemblait pas du tout à un natif de son pays et en théorie il ne resterait donc que Criméa pour un Beorc, mais il était clair qu'il n'en venait pas...

"N'essayes pas de me mentir, tu n'es pas doué...je pense avoir compris..."

Oui...il a l'air d'avoir balancé une orientation au pif, mais inconsciemment il a probablement été influencé par son origine réelle et pour le guerrier ça trahissait une certaine origine. Cependant il avait beau regarder comme il pouvait, impossible d'apercevoir le moindre signe d'identité Laguz pourtant d'après lui c'était d'une de ces terres qu'il venait, d'où sa gêne d'en parler... Les Laguz sont encore mal vus par pas mal de monde, pourtant ils en parlent naturellement depuis déjà un moment mais les vieilles habitudes ont la vie dure... Le sud-ouest de Criméa est une zone proche de Gallia, c'est probablement là qu'il a vécu et pris l'habitude d'être discret.

"Peu importe d'où tu viens ou ce que tu es, seuls tes actes comptent. Il faut être fier de son origine et ne pas chercher à la dissimuler, regardes moi par exemple : Daein est le pays d'où est partie la première grande guerre il y a huit ans et qui a fait tant de morts et a ensuite combattu l'alliance laguz lors de la deuxième guerre, et il était connu pour sa haine de ces pauvres gens... Pourtant je ne cherche pas à le cacher, et je suis loin d'être raciste. Alors pourquoi souhaites-tu ainsi garder secrète ton origine ?

C'est vrai quoi, peu importe d'où on vient ou ce qui est arrivé, le passé c'est le passé et il vaut mieux se concentrer sur l'avenir...après si son camarade est gêné de son histoire ou ne tient pas à parler de lui il le comprendra tout à fait, lui-même généralement ne dit pas grand chose sur son cas, et le respectera...

Il était clair que Keorian n’avalait pas du tout ce pitoyable mensonge. Il parla longuement sur l’importance de se respecter et de respecter sa patrie.

Ratharg écouta le discours de Keorian sur l’importance d’être fière de sa patrie. Il n’avait pas tort. Il allait lui dire tout sur lui, il était évidemment plus simple de dire qu’il était un dragon et qu’il s’était juste trompé que de continuer sur un stupide mensonge qui n’allait nulle part. Il fixa au loin et commença a raconté son histoire.

-Non, ce n’est pas ça. Je n’ai pas honte de mon pays…C’est…c’est une longue histoire. Mon nom est Ratharg Niveus, je suis un dragon blanc de Goldoa. J’ai décidé quitté mon pays il ya environ une quarantaine d’années pour voyagé, voir le monde et apprendre autant qu’il était possible. Il y a quarante ans, les conditions des Laguz à travers Tellius restaient a désiré, encore il y a quelque année l’armée aurait pris des mesures à mon encontre. Maintenant dans aux yeux de la loi, je suis vu également que n’importe quels autres citoyens. C’est la population en général qui reste à convaincre. Et je ne me cache pas, je suis fier qui je suis et d’où je viens, mais passé près d’un demi-siècle à se faire passé pour quelqu’un d’autre ça laisse des habitudes. Je ne voulais pas te manquer de respect ou te cacher mon identité, c’est plutôt que j’ai pris la décision de ne pas tomber dans une discussion franchement bizarre. Ironiquement, on est en train d’avoir cette discussion.

Il se retourna enfin pour regarder à nouveau Keorian qui le fixait, il sourit doucement en attendant sa réaction. Il n’avait pas de doute sur la réaction du mercenaire, c’était un homme bien qui semblait respecter les Laguz depuis longtemps.

Le Rôdeur écouta la longue tirade de celui qui se présenta cette fois sous le nom de Ratharg Niveus et écarquilla un peu les yeux en apprenant qu'il était un dragon blanc de Goldoa, il avait déjà rencontré un dragon par le passé, une dragonne même ! Mais ça fait déjà un moment, et puis il n'avait pas pensé à lui demander quoique ce soit...cette fois il en avait un bon sous la main, c'était bon pour les affaires ça ! Une fois qu'il eut dit tout ce qu'il avait à dire, le Laguz le regarda avec un léger sourire, sans doute se doutait-il qu'il ne risquait pas une crise de frayeur ou de racisme de sa part, il avait déjà prouvé dans leur discussion qu'il n'était pas de ce genre là.

"Un dragon blanc de Goldoa...je ne m'y serais jamais attendu."

Kerorian avait toujours eu envie de visiter les terres Laguz, en particulier la plus mystérieuse d'entre toutes : Goldoa. Mais comme il était interdit aux Beorc, comme la plupart des royaumes des "sous-humains", il ne pouvait rien savoir dessus de plus que ce que donnent de façon très limitée les livres à son propos. Aussi puisqu'il tenait un vrai puits d'informations il n'allait pas se priver. Le guerrier sortit à nouveau son livre et de quoi écrire, se disant que si il pouvait en savoir autant qu'il l'espérait, alors il aurait besoin de renouveler un peu son matériel...pas le livre, il pèse une blinde et a encore assez de pages blanches pour des années et des années de voyages, mais l'encre par contre... Il eut un très léger sourire.

"Je peux te poser quelques questions à propos de ta terre natale et de ton peuple ? Les Laguz et leurs royaumes m'ont toujours passionné, malheureusement je ne peux légalement pas y aller..."

Keorian se mit en marche, il commença à sortir tout un attirail de papier. On croirait qu’il se préparé à écrire un livre au grand complet avec cette tonne de papier. Ratharg le regarda légèrement surpris et a la foi amusée, il avait hâte de savoir le but de toute cette activité.

"Je peux te poser quelques questions à propos de ta terre natale et de ton peuple ? Les Laguz et leurs royaumes m'ont toujours passionné, malheureusement je ne peux légalement ne pas y aller..."

Donc, Keorian allait encore prendre en note ce que Ratharg avait à lui dire. Quand on y pensait un léger moment, il était fort probable que ce papier eut servi à prendre des notes, comme il a été fait auparavant avec les hérons.

-Oui oui bien sûr pas de problème. Qu’est-ce que tu veux savoir ? Je suis tout ouïe. Demande-moi ce que tu veux, je trouve qu’il n’y a pas assez d’échange entre Laguz et Beorc et c’est déplorable.

S’attendant à devoir parler longuement, Ratharg s’assit confortablement sur le bord du chemin. Sa lui donné une pose franchement méritée et ça simplifierait la retranscription de Keorian.

Ratharg ne s'opposa pas à la demande du Rôdeur, au contraire il semblait même enjoué de voir un Beorc s'intéresser aux Laguz, sa remarque quant aux échanges généraux entre leurs peuples était vraie...ça n'en fait qu'une raison de plus de vouloir mieux connaître les "sous-humains", car la peur est issue principalement de l'ignorance aussi en apprenant on dissipe les rumeurs, les vieilles craintes...par contre où commencer ? Prenant une nouvelle page, le guerrier calligraphia : Dragons en lettres propres. Un chapitre des plus intéressants selon lui :

"Hé bien... Pour être franc je ne sais rien sur ton peuple, si ce n'est qu'ils sont d'immenses reptiles pouvant cracher du feu...que peux-tu me dire sur eux et ta patrie ?"

Il n'avait en effet aucune idée de comment s'organisait l'espèce ancestrale, combien de sous-race il y avait, la hiérarchie, l'alimentation, l'espérance de vie, tout ça il n'en avait pas la moindre information...après tout ils se sont bien débrouillés pour ne pas les laisser filtrer non ?
Kerorian tint son livre et son matériel d'écriture d'une main pour pouvoir détacher la sangle retenant l'épée maléfique sur son dos, énorme lame qui s'effondra lourdement sur le sol comme un cadavre d'acier dont le claquement sec contrasta avec le soupir soulagé du guerrier enfin libéré de ce poids, et qui s'assit sur l'arme pour prendre ses notes : C'est bien plus facile une fois assis !

Ratharg ne savait aucunement par où commencer, les dragons s’étaient un sujet qui lui semblait être sans fin. Il souffla un coup et se dit qu’il était mieux de commencer par les bases.

-Il s’agit d’un large sujet. Premièrement, les dragons se divisent en 3 sous catégories : les dragons blanc et rouge qui sont le peuple et les dragons noirs, la classe dirigeante et la famille royale. Les dragons noirs sont les seuls à pouvoir naturellement volé. Présentement, notre roi est Kurthnaga. Son père n’est nul autre que Dheginsea, le dragon de la légende des 3 héros. Je ne lui ai jamais demandé son âge, mais en comptant que cette légende à eu lieu il y a environ 650 ans, j’estime son âge à environ 850-900 ans. Il est mort plutôt jeune si on estime que la vie d’un dragon s’étend sur un peu plus de 1000 ans. Nous sommes la race qui vie le plus longtemps sur Tellius. Les dragons arrêtent de vieillir physiquement quelque part entre 20 et 40 ans. Euh Dheginsea a déclaré un ordre de paix inconditionnel pour ne pas réveiller le dieu du chaos, donc les frontières sont fermées depuis plus longtemps que je suis né….

Ratharg marqua son monologue d’un silence. Le sujet est tellement étendu, il ne savait pas quoi dire, ce qui est pertinent ou tout simplement emmerdant.

-Je ne sais pas, qu’est que tu veux savoir, tu as des questions plus particulières ?

Le Laguz commença par le commencement et entama sa longue tirade, expliquant les races chez les dragons, la souveraineté, l'espérance de vie de son peuple et le fait qu'ils cessent de "vieillir" à partir d'un certain âge, l'ordre de paix déclaré par l'ancien roi dont il avait maintenant le nom, ainsi que celui du dirigeant actuel, mais aussi deux choses très intéressantes : La légende des trois guerriers, il n'en avait jamais entendu parler, mais surtout de ce Dieu du Chaos. Sur l'histoire de ces trois combattants il ne devrait pas avoir de mal à se documenter dans cette bibliothèque ou celle-là, mais pour cette divinité probablement maléfique il n'en savait rien. Le Rôdeur avait scrupuleusement noté tout ça, marquant déjà "Dieu du Chaos" sur une autre page après en avoir sauté pas mal.

"Merci... À vrai dire j'ai l'impression qu'il y a plus de réponses que de questions, mais j'en ai un bon nombre. Commençons par celle qui vient de réveiller ma curiosité : Qui est ce dieu du chaos ?"

Ensuite il lui poserait sans doute des questions banales : Est-ce qu'ils crachent du feu, est-ce que deux dragons de "race" différentes peuvent avoir une descendance ensemble, qu'est ce qu'ils mangent, font de leur journée, les lois en vigueur autre que celle de la neutralité...tout ça quoi.
Mais pour l'instant il écoutait Ratharg, prêt à noter. C'était la deuxième fois qu'il rencontrait un dragon, mais cette fois il n'avait pas à se dépêcher de s'enfuir...

Ratharg fut sur le coup surpris de se rendre compte que Keorian ne connaissait pas la légende des héros. Il se rappela ensuite qu’il a grandi dans une bibliothèque entourée d’érudit et qu’il devait donc posséder une connaissance générale plus large.

-Et bien, il y a environ 650-700 ans, un méchant dieu du chaos monta une armée pour détruire Tellius, Ashera, pour défendre notre continent, monta une équipe pour vaincre cet être maléfique et ses subordonnées. Cette équipe se constitua de 3 personnes Soan, le fondateur de Gallia, Dheginsea, le fondateur de Goldoa et Altina la premiers impératrice et apôtre de Begnion. Ensemble ils vainquirent l’armée du dieu du Chaos et l’affaiblie suffisamment pour permettre a Ashera de l’enfermer dans un médaillon. Ensuite, elle se retira pour reprendre ces forces perdues à la suite de ce combat. Mais avant elle prévint que si une guerre venait encore à se propagé à travers Tellius, le sceau qui retenait le dieu dans le médaillon se briserait et plongerait Tellius a jamais dans le chaos et la destruction… Mon père me racontait souvent cette histoire avant que j’aille me coucher, comme un comte pour faire comprendre que la paix doit toujours prévaloir sur la guerre.

Ratharg sorti son propre livre et alla au chapitre sur cette légende, malgré plusieurs légères incongruences griffonnées en marge, comme une histoire mal écrite dans un moment de vitesse, toutes les informations essentielles avait été dites. Il referma donc le livre, mais le laissa a porté de main au besoin des prochaines questions.

-D’autre question ?

Le Rôdeur écouta avec concentration et presque avidité ce puits de savoir reptilien qui avait croisé son chemin. Il n'y a pas à dire : Il avait eu une chance phénoménale de rencontrer ce brave homme. Notant scrupuleusement tout ce que lui raconta le Laguz, le guerrier mémorisa au passage les grandes lignes, l'histoire du médaillon et de son "mode d'emploi", les trois fondateurs dont il retient le nom pour de futures recherches; certes Ratharg pouvait lui raconter sans doute au moins deux ou trois siècles d'histoire de A à Z mais...il n'osait pas le déranger à ce point. Ça devait être éprouvant et embêtant, même pour un passionné, de réciter tout ça. Mais rien que ce qui lui avait déjà été dit était un véritable de trésor, quelque part le manieur de lame se sentait redevable à ce dragon.
Finissant de transcrire les connaissances partagées par le reptile transformé, Kerorian se promit de faire d'intensives recherches pour approfondir tout ce qu'il venait d'apprendre, refusant de demander tous les détails au Laguz qui avait déjà été extrêmement courtois de lui en dire autant, et referma son livre.

"Je te remercie de toutes ces précieuses informations. Bénis soient les dragons qui possèdent tant d'années pour apprendre et partager leur savoir."

Quand le changeforme lui demanda ensuite s'il avait d'autres questions, le Rôdeur failli lui répondre non, mais interrompit sa réponse avant même de l'avoir entamée...il en avait peut-être une en effet, une question qu'il n'aurait jamais pensé poser à qui que ce soit car personne n'aurait pu lui répondre...mais aujourd'hui était un événement : Devant lui se tenait un des légendaires dragons de Goldoa, et rien que le peu de temps qu'ils ont passé ensemble le convainquis qu'il était un érudit. S'il y avait bien quelqu'un qui pouvait avoir une chance à lui répondre, ça devait être lui...

"J'en ai une en effet... Sais-tu quelque chose à propos des armes démoniaques ? Des épées par exemple possédées par un esprit maléfique et animées d'une vie et d'un caractère propre ?"

Kerorian s'était de nombreuses fois interrogées sur la titanesque lame damnée qu'il peinait à porter sur son dos, très peu de fois il avait dialogué avec l'arme qui lui répondit être très ancienne et peut-être même issue d'un des continents engloutis. Aussi les questions ne cessèrent de devenir plus nombreuses : Qui avait forgé un tel outil de mort ? Dans quel but ? Pourquoi devoir ainsi façonner l'épée pour qu'elle soit si immense ? Était-elle prévue pour enfermer un démon et ainsi être protégée des "mauvaises mains" à cause de son poids colossal ? Et à propos de l'âme noire captive, y a t-elle été capturée après avoir été pourfendue ? Ou bien fut-elle le moule qui forma cet étrange métal noir de ténèbres ? Quel était ce matériau qu'il ne parvenait pas à identifier..?
Voilà tant de questions auxquelles il n'avait aucune réponse, le Rôdeur n'attendait pas que le dragon y répondent à toute, mais au moins espérait-il qu'il puisse lui donner une piste, une chance de percer ces mystères...

» Le chemin de la vie [PV : Jim]
» Le chemin de la Lumière
» Un bout de chemin avec Kent ?

Sur le chemin

Sur le chemin

Sujets similaires

Sujets similaires