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 Alrahyr Kuroda - Loknak le Noldorim [Terminé]

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MessageSujet: Alrahyr Kuroda - Loknak le Noldorim [Terminé]   Alrahyr Kuroda - Loknak le Noldorim [Terminé] I_icon_minitimeDim 22 Mai - 22:01

Nom: Kuroda
Prénom : Alrahyr
Surnom : Loknak - Le Noldorim
Rang : Le Noldorim
Âge : 21 ans environ
Sexe : Masculin
Race : Beorc
Classe : Voleur
Pays d'origine : Criméa, Mélior (Aux derniers souvenirs)

Alrahyr Kuroda - Loknak le Noldorim [Terminé] 0908-c10

Alrahyr Kuroda - Loknak le Noldorim [Terminé] Ligne_10

Description du Personnage :

Caractère :

Les sentiments ont toujours été difficiles à décrire, et la langue Beorc ne dispose pas d’assez de mots pour caractériser correctement les sentiments de la plupart des créatures vivantes. Cependant il existe des termes assez proches de la réalité, capables de définir plus ou moins bien la façon d’être, la manière de penser d’un individu.
Alrahyr est un être dont le léger sourire ne quitte jamais le sombre visage : soit il jouit d’un plaisir quelconque, soit il prémédite un acte vicieux dont l’ébauche lui apporte une joie perverse. Et même lorsque quelque chose ne tourne pas à son avantage, il se réconforte en prévoyant minutieusement sa vengeance, dont la préparation le mène au bord de l’hystérie.
Le jeune voleur n’a foi qu’en ses propres actes et en ses propres instincts. Ayant été habitué à douter de ses souvenirs, il s’est rapidement imposé une discipline de fer visant à réduire le besoin de mémoire : chaque fin de journée se solde par le bref récit des événements, rapportés sur des parchemins qu’il conserve précieusement. De cette manière, impossible de douter.

En termes de relations sociales, on ne peut dire qu’Alrahyr ait été au contact d’une grande diversité de populations. Côtoyant depuis toujours – ou du moins aussi loin que remontent ses notes quotidiennes et ses souvenirs – des ivrognes, des drogués et des brigands arpentant les ruelles sombres du quartier pauvre de Mélior, le jeune homme n’a jamais été confronté à une réelle relation avec qui que ce soit. Loin d’être ouvert aux autres, il préfère se renfermer sur lui-même derrière le mince comptoir de son échoppe. Les rares étrangers osant fréquenter ce coin de la ville se risquent rarement à entrer dans une petite boutique de plantes « médicinales ». Ainsi Alrahyr n’eut l’occasion au cours de sa vie de ne connaître que les vils habitants de son quartier.
Son employeur habituel n’ayant donné ni de nom ni d’apparence claire, il va de soi que les discussions ne se limitent qu’au contrat de vol en cours.

Mais qu’en est-il de la manière de penser du jeune homme ?
Au sujet de la mort tout d’abord. Il s’agit pour lui d’un événement tout à fait banal puisque parfois offert à ses victimes lorsque le contrat le demande. « La Mort m’offre le droit de tuer, d’autres auront un jour l’accord de m’abattre. Mais ce n’est pas encore arrivé ». Ces mots pourraient être les siens s’il en parlait avec quelqu’un. Passant de nombreux moments à côté des cadavres, soit pour les cacher, soit pour les maquiller en victimes d’un simple vol, ou encore pour observer l’effet de ses poisons, Alrahyr ne demeure en aucun cas gêné ou mal à l’aise en présence d’un mort. « Un corps privé de vie n’est par définition plus vivant. Pourquoi lui devoir respect ou honneur ? S’il est dans le néant, c’est que la Mort a décidé de lui prendre ce qu’elle avait bien voulu lui laisser ».
Parlons-en, du néant. Qu’y-a-t-il après la mort ? Toutes les croyances existent, mais le jeune homme a des idées plus sombres. « Nous ne conservons aucun souvenir de notre état avant de vivre, parce que nous n’existions pas, parce que nous n’étions rien. Pourquoi deviendrions-nous quelque chose après la fin de notre vie ? Nous ne vivons que parce que la Mort nous a offert un sursis. Elle gouverne notre existence et nous autorise à la prolonger ».
Pour le jeune voleur, la Mort attend des vivants des actions en son honneur. Si les circonstances avant un meurtre se déroulent comme prévu, c’est que la Mort autorise le crime et nous incite même à le commettre. Et elle considère cela comme une offrande à sa puissance ; c’est en tout cas le point de vue d’Alrahyr. En prenant en compte de telles considérations, il suffit de suivre les directives de la Mort pour qu’elle accepte de nous laisser notre vie.

L’objectif principal de Loknak est donc de devenir le meilleur assassin que la terre ait porté et que la Mort ait soutenu. Ainsi, en demeurant le Messager de la Mort – le Noldorim – et en n’étant égalisé par personne au monde, la Mort lui offrira une existence prolongée, appréciant les efforts pour satisfaire ses demandes. Tuer, c’est prolonger sa propre vie. Enfin, c’est ce dont le jeune voleur est persuadé.

Revenons enfin sur un point qui marque le quotidien d’Alrahyr. Il va sans dire que le vol est une passion, et le meurtre une idolâtrie, mais ce ne sont pas ces termes triviaux qui permettront d’apprécier à leur juste titre l’ardeur et l’aveuglement engendrés par ces deux crimes. Vous n’imaginez pas le fanatisme dépravé que l’on peut éprouver pendant un larcin ! Et encore plus impressionnant, la préméditation d’un assassinat engendre à coup sûr un appétit pervers.
Avez-vous déjà goûté le sang frais d’un mort ? Quel délice ! Quelle exaltation ! Ce sérum rougeoyant à la lumière de la lune, encore chaud, coule sur votre langue et vous revigore. C’est un peu comme déguster les passions toutes entières d’une autre âme. Et c’est aussi une récompense supplémentaire – en plus du contrat –, un cadeau illustrant la vie prolongée que vous accorde la Mort.

Alrahyr Kuroda - Loknak le Noldorim [Terminé] Ligne_10

Physique :

Alrahyr Kuroda est un herboriste timide se cachant toute la journée derrière le comptoir de sa minuscule échoppe. Du moins c’est ce qu’il laisse apercevoir de lui. Pour n’importe qui ne le voyant qu’ainsi, le jeune homme, enveloppé dans un ample manteau noir, semble bien loin d’être imposant, dangereux, ou tous les adjectifs menaçants que vous pourrez trouver. Allez lui acheter des onguents et vous verrez un homme courbé, usé par le temps. Certainement penserez-vous qu’il a une bonne trentaine d’année et qu’il est maladif !
Cependant, si vous vous penchez sur certains détails, vous remarquerez un être tout à fait différent. Rasé de près, à l’œil vif et cherchant sans cesse à découvrir tous les détails offerts à sa vue, Alrahyr pourrait effrayer les âmes craintives par ses manières étranges. Ses longs cheveux d’un noir ébène coulent sur ses épaules et dans son dos, à l’image des ruissellements du sang sur un corps blessé. Mais un banal visiteur n’en pourra distinguer plus.

Qu’en est-il de Loknak ? Sa tenue de voleur est assez simple : des bottes en cuir souple, un pantalon noir serré, une chemise grise, une veste noire-écarlate et un large manteau à capuche, de couleur rougeoyante. Le sang est à l’honneur, et la présence de la mort se fait toujours ressentir. Grand d’un mètre quatre-vingt-dix, il regarde de haut la plupart des pauvres gens qui ont le bonheur de le croiser sans qu’ils soient impliqués dans un quelconque contrat. Mais il va sans dire que les soldats massifs le dominent sans problème.
Sa vie d’errance à travers les rues, de vols divers, d’escalades de toits en toits et d’escapades nocturnes lui ont forgés des muscles uniquement destinés à ces usages. Il a la musculature nécessaire à son occupation, mais sans plus. Ses quatre-vingt-cinq kilos lui offrent l’avantage de pouvoir s’effondrer depuis un haut muret sur ses victimes, les prenant par surprise et empêchant toute contre-attaque.
Que dire de ses sens ? Travailler la nuit garantit une vision et une ouïe très développées. L’œil brillant aux reflets verts, on peut aisément demeurer impressionné par son regard noir qui semble scruter chaque détail de notre silhouette.
La peau du jeune voleur est anormalement claire, à l’image de la mort qu’il apporte. Ses veines saillantes donnent la sensation d’un corps plus musculeux qu’il ne l’est réellement : tout est dans le « faire-croire ». Son corps entier est parsemé de cicatrices trahissant l’instable vie d’égarement qu’il a parcourue, depuis aussi longtemps que remontent ses souvenirs et ses écrits.

N’ayant jamais eu de relation réelle avec d’autres personnes, on ne peut dire si Alrahyr a l’allure séduisante ou non. Seul l’avenir nous le dira, en espérant que ses prochaines péripéties l’amèneront à rencontrer du monde !

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Passé :

« Mrroouuuu… »
Ce son ressemblait à une complainte. La créature qui venait de se manifester devait certainement attendre quelque chose du jeune homme allongé là. Celui-ci ouvrit un œil et aperçu un petit félin ébène assis juste devant sa tête, attendant le réveil de son maître. L’animal commença à ronronner, appréciant qu’on s’intéresse enfin à son cas.

Dans un petit grognement, le jeune homme se redressa doucement et s’assis sur les pavés. Il semblait perdu, regardant dans le vague à la recherche d’on ne sait quoi. En réalité c’était bien le cas : il ne se souvenait de rien. Portant sa main à son cou, plus par réflexe qu’en réponse à toute autre chose, il tâta à la recherche d’un objet. Sa main ayant enfin saisit le fruit de sa fouille, il porta à ses yeux ce qu’il remarqua être un pendentif. Il se demanda pourquoi il venait de faire tout cela, mais ne chercha pas à s’empêcher de continuer.
Une petite inscription était gravée en lettres fines au dos du minuscule colifichet rond :
« Alrahyr Kuroda »
Le jeune homme se répéta ce nom, à la recherche de quoi que ce soit dans sa mémoire ; en vain. Puis il se tourna vers le petit chat qui avait attiré son attention, dont les ronronnements s’intensifièrent. Machinalement, il fourra sa main dans sa poche gauche et en ressortit un humble sac de toile refermé à l’aide d’une cordelette de lin. Il en extrait sans réfléchir quelques morceaux de viande dérisoires qu’il proposa au félin. Ce dernier n’en fit qu’une bouchée et s’en alla immédiatement après, comme si ce rituel n’était pour lui qu’un fait habituel.

A partir de ce moment, il prit conscience de ne pas savoir où il demeurait. Observant les alentours, il s’efforça de détailler son environnement malgré la faible lumière.
Tout d’abord, c’était le petit matin : le soleil ne s’était pas encore levé mais on pouvait apercevoir sa douce lueur orangée pointer dans un coin du ciel. Le sol pavé semblait sale, on pouvait remarquer sans difficulté la crasse qui en avait infiltré les moindres recoins. Il se trouvait adossé à un mur dans l’entrebâillement d’une porte ridiculement petite. La ruelle était étroite et les habitations avaient l’air insalubres, quoique certainement plus accueillantes que les pavés. S’il se trouvait en ville, il devait forcément s’agir d’un quartier des plus pauvres ; mais cela ne semblait pas être un problème pour le jeune homme.
Tâtonnant derrière lui, il mit la main sur un tas d’affaires dont il extirpa un objet qui retenait son attention. Il s’agissait d’un empilement assez volumineux de parchemins, probablement triés au vu du numéro d’indexation situé en haut à droite de la page. Il en lu quelques bribes.

« Toi qui lis ces lignes, si tu ne sais pas dire ce que tu faisais hier ainsi que les jours précédents, alors saches que c’est toi qui les as écrites. Tu es donc l’auteur et le lecteur, mais tu ne te souviens pas de ce que tu as écrit. Tu es ce que je suis, tu es je.
Et je suis Alrahyr Kuroda, je m’assure chaque fois avant de dormir d’écrire sur ces parchemins le résumé de ma journée. Ayant commencé trop tard à mon goût, je ne suis pas en mesure d’en dire beaucoup sur mon enfance. D’où je viens ? Impossible de savoir. Il est probable que je n’aie pas changé de région depuis ma naissance, mais il y a des choses que même les dieux ne voudront me dire.
Pourquoi ce vide dans mon esprit ? Il me semble avoir trouvé la solution à la date où je prends ceci en note, date reportée en bas de page. La réponse est le sommeil. Ironie du sort, l’acte inévitable de la condition humaine est pour moi la plus grande malédiction, cette phase pendant laquelle le corps se ressource me détruit. J’en arrive donc à un équilibre étrange entre le corps et l’âme : le sommeil repose mes membres et agresse ma mémoire, trop dormir c’est tout oublier.
Alors plutôt que de vivre avec des maux du corps, j’ai choisi de tout écrire, de tout prendre en note, afin de me souvenir.
Ainsi que suis-je ? Pas grand-chose en réalité, certainement moins que la moyenne de la population de ce monde – bien que je ne connaisse pas beaucoup de choses. Je passe mes journées dans la rue, et je vais régulièrement au marché effectuer ce que j’ai de plus honnête à faire : vendre les plantes aux différentes vertus que je cueille le matin. Avec l’argent, j’ai juste de quoi me nourrir.
Mais le plus important reste mes activités du soir et de la nuit, pendant lesquelles on m’appelle Loknak. Je n’en écrirai pas plus sur ce sujet, car je n’ai jamais oublié comment me servir de mon corps pour ce travail.
Quoi qu’il en soit, je finirai cette note principale par ces quelques mots : l’équilibre détient mon bien-être. »


Evasif, Alrahyr feuilleta les autres notes, et majoritairement les dernières. Il ne trouva rien sur ces fameuses « activités du soir » qui avaient retenu toute son attention. Rien d’autre, à part toujours la même conclusion : « L’équilibre détient mon bien-être ». Il se leva, avec l’idée en tête d’aller cueillir des herbes en bord de forêt. Pourquoi suivait-il ces notes ? Il n’aurait su le dire…
A peine avait-il fait un pas que le jeune homme trébucha sur un pavé mal agencé. Il se rattrapa de justesse, prenant appui sur sa jambe droite, en équilibre. En équilibre ? La phrase si suspecte qu’il avait lu tant de fois prit instantanément une tournure beaucoup plus compréhensible ! Il s’agissait bien là de sa façon de faire, de sa manière de penser. L’énigme disait en fait que la clé de son existence demeurait là où son équilibre résidait. Autrement dit, dans la jambe droite. Otant sa botte, il sonda le fond de la chaussure à la recherche de quelque chose. Alrahyr n’avait pas réellement conscience de tous les mouvements qu’il faisait, mais il possédait suffisamment de confiance en lui-même pour s’autoriser à suivre ses instincts. Ce qui le poussa à enlever la semelle et à en extraire plusieurs notes à l’image de celles qu’il avait lues quelques instants plus tôt.
Sauf que ces notes-là étaient loin d’être lisibles. C’étaient en fait plutôt des bouts de lettres, ou d’on ne sait quoi… Il garda ce parchemin à la main, réenfila sa botte, et fit un pas de plus… lorsqu’il prit soudain conscience qu’il ne s’était non pas rattrapé sur sa jambe droite, mais sur ses deux pieds, de manière égale. Comment un tel détail avait-il pu lui échapper ? Il réitéra des actions similaires avec son autre botte et trouva un parchemin équivalent au précédent. Alrahyr eut l’étrange idée sortie de nulle part de superposer les deux écrits et de les tourner dos à la lumière croissante du jour. Et les caractères se révélèrent. Il s’agissait d’informations précises décrivant lieu, heure préférentielle, objet, gain, lieu de rendez-vous et lieu du contrat. Un vrai pense-bête de voleur.
C’est alors que certaines choses qu’il avait lues dans les notes précédentes prirent un sens : « l’objet était facile à prendre, et il rapporta gros », « des difficultés se firent ressentir à la fin du contrat », « le paiement fut meilleur que d’habitude », etc. Pourquoi tout cela ne lui avait-il pas mis la puce à l’oreille ?
De toute manière, une nouvelle journée commençait. Et cela ne lui déplaisait pas : ce train de vie monotone n’avait aucune influence sur lui. En tout cas pas pour l’instant.

- - -

Et c’est ainsi qu’Alrahyr Kuroda mena sa vie pendant toute sa jeunesse, jusqu’à ses dix-neuf ans. Quelques mois après la fin de l’été, un événement changea sa vie, provoquant un basculement sans retour. A partir de ce moment, dont il ne garde aucune réminiscence, le jeune homme commençait peu à peu à se souvenir de certaines bribes de son passé, se remémorant de courts épisodes. Ces souvenirs apparaissaient comme des flashs, lorsqu’il essayait de s’endormir, encourant des problèmes de sommeil : comment voulez-vous dormir quand votre esprit vous torture avec de telles choses ? Avant, lorsqu’il se couchait, il n’avait en tête que les événements de la journée et le stress de les oublier. Depuis ce temps, il s’allongeait avec la peur de revoir son passé, et parvenait rarement à sombrer dans les bras de Morphée. Cette fatigue s’accumulait et le voleur apprit petit à petit à vivre avec ce fardeau, si bien qu’il ne finissait par dormir qu’une heure ou deux par nuit. C’était désormais pour lui largement suffisant.

Ce qui arriva est donc évident : moins il se reposait, plus il se souvenait de sa vie, et moins il oubliait chacune de ses actions. Son corps le faisait souffrir, mais il jouissait tellement d’avoir retrouvé une partie de sa mémoire qu’il passait outre cette douleur. Cela l’amena évidemment à se rendre compte de la monotonie de sa vie, qu’il décida de modifier.

Un an plus tard, Alrahyr avait rassemblé assez d’argent pour acheter une petite échoppe dans les ruelles nauséabondes du quartier pauvre, et y menait son petit commerce d’herboriste. Il aménagea sa mince cave en petit laboratoire dans lequel il testait certains composés sur différentes bestioles. C’est ainsi qu’il se conçu une pleine étagère de poisons de toutes sortes, allant des plus violents provoquant une mort immédiate, aux plus lents forçant la victime à agoniser pendant plusieurs semaines.
Il s’était également procuré un coutelas de la taille de son avant-bras dans lequel on avait taillé des encoches à poison. Il ne s’en était jamais servi, mais avait déjà testé ses produits mortels. Tout d’abord sur des ivrognes, pour tester l’efficacité de telles attaques, puis il avait eu l’honneur de se voir confier son premier contrat d’assassinat.
Il ne connut jamais le nom de son employeur habituel, mais ce dernier lui donnait rendez-vous à chaque fois en un lieu différent, et le payait bien. C’était l’essentiel. Et d’ailleurs, lui non plus ne connaissait pas le nom du jeune homme, qui s’était présenté à lui sous le surnom de « Loknak ». Au fil des contrats, Loknak avait gagné la confiance de cet embaucheur et avait donc pu organiser son premier assassinat rémunéré.

La cible était un banal dépendant aux herbes hallucinogènes qu’il ne pouvait plus payer depuis longtemps. Il menaçait de divulguer son fournisseur, et il fallait mettre fin à ses jours. Quoi de plus facile ? Escalader la façade d’une maison, se cacher dans l’infractuosité d’une fenêtre dont les volets étaient fermés, et attendre le passage de l’homme qui rentrait chez lui.
Et c’est à partir de là qu’Alrahyr commença, au sens premier du terme, à penser. Ce temps d’attente avant un meurtre permettait de se poser et de réfléchir, de ressentir. Quels sont nos impressions avant de tuer avec préméditation ? Quel effet cela fait-il d’attendre un homme qui est déjà considéré comme mort ? Que se dit-on lorsqu’on le voit arriver, d’un pas chancelant, alors qu’il n’est au courant de rien ? Sa vie est déjà finie lorsque l’assassin trouve la cachette pour tendre son embuscade.
Tout est si simple. L’homme est à la verticale, l’assassin se laisse tomber, dague sortie, imprégnée de poison. La lame fend l’air sans un seul bruit. Elle s’enfonce sans effort dans le cou de sa victime. Le meurtrier tombe de tout son poids sur sa cible. Si l’homme ne meurt pas sur le coup à cause de la blessure et du choc, on peut être certain qu’il succombera dans les prochaines secondes à cause du poison virulent.
Puis que doit-on faire avec un corps, en pleine ruelle, étalé sur les pavés et baignant sans son sang ? Les meurtres sont communs, mais ils sont dus la plupart du temps à des vols et du petit brigandage. Les assassins sont rares, redoutés, et parfois pourchassés. Il semblait donc primordial de maquiller le crime en banale attaque. Des coups de couteau par-ci, par-là, et le vol des objets de valeur.

Vingt-et-un ans. Onze victimes sous contrat. Dix-sept empoisonnements d’essai. Un meurtre personnel. Et beaucoup de vols. Qui était la victime pour laquelle Alrahyr ne fut pas payé ? Une nuit, en plein contrat, il croisa un voleur visiblement débutant qui convoitait la même chose que lui. Son sort ne fut pas long à discuter : le coutelas s’enfonça entre ses côtes aussi facilement que dans de la terre meuble.

Mais la vie du jeune voleur ne se résumait en rien à ces activités ténébreuses, car il cultivait aussi sa passion des herbes. Un plaisir sans égal l’emplissait chaque fois qu’il parvenait à créer une nouvelle mixture ; et ce n’était pas seulement de poison dont il s’agissait, mais parfois d’un mélange curatif. Il accueillait souvent des habitués dans sa petite échoppe, mais ne s’était jamais lié d’amitié avec qui que ce soit. Il faut dire que les boiteux, les agonisants, les ivrognes et les drogués ne demeuraient pas d’excellente compagnie.
Ses deux seules préoccupations semblaient donc n’être que les plantes et le vol avec ou sans meurtre.

Et quel plaisir de tuer ! Mais comme tous les plaisirs, il faut savoir les doser, et à chaque nouvelle itération ils sont encore meilleurs à goûter…

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MessageSujet: Re: Alrahyr Kuroda - Loknak le Noldorim [Terminé]   Alrahyr Kuroda - Loknak le Noldorim [Terminé] I_icon_minitimeLun 23 Mai - 19:11

Tout d'abord, bienvenu sur DoD. La notation qui s'en suit a été faite par un administrateur fatigué, méchant et impartial

Langue: 2.5/2.5

Quasiment aucune fautes, donc rien à dire.

Style: 2.5/2.5

C'est beau. Écrire en italique c'est pas encore ça apparemment mais vu l'utilisation que tu en as faite ça rend les choses beaucoup moins dérangeantes. On voit que tu as une très bonne maîtrise du vocabulaire, c'est agréable à lire même si il a certains mots douteux. Par exemple je n'aurais pas parlé de "son embaucheur" mais de "son employeur". Enfin c'est un avis personnel.

Caractère: 2.5/2.5

Un personnage un peu vide à mon goût mais cela semble être son essence même. Disons qu'il ne manque rien.
Je trouve quand même très intéressante sa façon de penser sur la mort.

Physique: 2.5/2.5

Il y a tout, c'est parfait.

Histoire: 5/8

Extrêmement détaillé. Trop court. Tu aurais pu insister sur les passages marquant et les détailler comme le début. Donc en gros la fin est un peu bateau. On se serait attendu à une rencontre avec l'employeur mieux décrite, pareil pour le meurtre personnel... Tout ce genre de choses pour en apprendre un peu plus sur Loknak.

Originalité: 2/2

Un assassin? On a déjà. Du poison? Déjà aussi. Un mec qui oublie tout chaque nuit? Pareil.

Mais rien que pour sa perception des choses, ce personnage est unique: et c'est le plus important.


Note Finale: 17/20

Une bonne note pour un débutant, tu pourra passer une réévaluation dans un mois.
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