Chasse en forêt (Din)

La pauvre bête se démenait comme elle le pouvait, mais plus elle gigotait, plus les liens se resserraient autour de ses pattes. Dans son dos, le cerf entendait les pas qui s'approchaient petit à petit puis un bruit métallique. Une main ferme se pose sur son corps tandis que son destin se certifia d'un seul coup.

TCHAC !

Le sang coula tandis que sa masse se fit inerte et que ses pattes furent libérés. Un funeste destin pour le gibier innocent.

Alan commença le dépeçage afin de récupérer toutes les parties comestibles de l'animal et l'ajouter à sa collection de viande. La charge se fit un peu plus lourde. Lapin, sanglier, cerf... il avait assez de viande pour au moins deux jours à présent... enfin, plutôt une journée vu qu'il a une Laguz à nourrir et qu'elle raffolait de la viande.

Alors qu'il commençait à prendre la direction de la cabane, un bruit se fit entendre.

L'aube se levait à peine, mais la paire d'oreilles grisonnante qui s'échappait du buisson ne laissait aucun doute. L'épéiste déposa délicatement son sac au sol puis sortit lentement son épée d'argent du fourreau. Un lièvre, c'était vif. A peine aura-il fait un pas que la bestiole se sera enfuie. Enfin, c'était jour de repos aujourd'hui. Et puis, ça ne durera qu'une demi-seconde, il pouvait se le permettre. Il aura juste un très léger moment de vertige.

Les yeux clos, l'épéiste se concentra. Le corps et l'âme partageaient un lien spirituel très ténu. Les lier le plus étroitement possible avec ce lien était un exercice complexe qu'il n'a maitrisé à la perfection qu'au bout de deux ans, voir plus.

Pendant trois secondes, la masse musculaire de l'épéiste gonfla jusqu'à la limite de son corps. Il était prêt.

Un dixième de secondes plus tard, il se trouvait devant le buisson, tenant par les oreilles le lapin égorgé qui n'a rien vu venir. Ses muscles revenus à leurs proportions d'origine, Alan rapporta sa proie au sac puis la dépeça de sa viande avant de jeter le cadavre par terre. C'était plus que suffisant désormais. Ceci fait, il s'assit par terre le temps que sa tête arrête de tourner et qu'il soit en état de continuer.

D'autres bruits captivèrent son sens de l'ouïe, mais peu importait, c'était sans doute encore du gibier... et puis au cas où, il avait toujours son épée d'argent et Alondite au fourreau.

Din regarda autour d'elle tandis qu'elle marchait. Elle était arrivée dans une forêt... Et regarda sa carte encore une fois. Se serait-t-elle trompée encore une fois? Elle n'était pas du tout dans la direction de Criméa!

''Aaaah et puis zut!'' soupira-t-elle en chiffonnant la carte qu'elle s'était faite.

Din n'avait jamais vraiment eu le sens de l'orientation. Après son exil, elle avait errer de villages en villages, se dessinant une carte au fur et à mesure qu'elle voyageait, mais elle lui était désormais assez inutile...

L'épéiste pris le temps, de s'asseoir au pied d'un arbre et soupira. Elle garda la main sur le fourreau de son épée, guettant le moindre son au cas où...

Depuis son départ, elle s'était habituée à se reposer un peu n'importe où. Durant ces quatre années d'exil, Din avait toujours éviter les villages. Elle s'y arrêtait de temps en temps pour s'approvisionner en potion, vêtements... Mais repartait aussitôt.

Pour l'eau et la nourriture, elle s'arrangeait avec ce qu'elle pouvait bien trouver. Ce n'était pas facile, mais il s'y était habituée. Cependant, la compagnie lui manquait. Elle n'avait pas vraiment eu l'occasion d'avoir des amis ou même des connaissances.

Elle ne pouvait pas fuir éternellement. Din avait commis une faute et tenait à se racheter. Pour commencer: Se rendre à Criméa. Pour le reste... il fallait improviser. Par quoi commencer, elle l'ignorait. Offrir ses services en tant que mercenaire, rejoindre l'armée? Peut importe, tant qu'elle pouvait servir une cause juste.

Son côté idéaliste n'avait pas changé...

Ses pensées furent interrompues lorsqu'elle entendit quelque chose... peut-être un animal?

Ça tombait plutôt bien, les vivres commençaient à manquer.

L'épéiste se releva, sortant doucement sa Flamberge de son fourreau et avança silencieusement, guettant une éventuelle proie...

Une dizaine de minutes étaient passées depuis que sa tête avait cessé de lui tourner. Il était temps de reprendre la route pour sa cabane. Kwendal était peut être réveillée. Elle savait qu'Alan était parti relever ses pièges de chasseur et rapporter de la viande, mais bon, mieux valait ne pas trainer. Après tout, une femme enceinte pouvait avoir besoin d'aide à tout moment, même si ça ne faisait guère plus d'une semaine ou deux qu'elle portait leur enfant.

Toutefois, un détail inquiétait Alan. Il avait cru entendre une voix pendant qu'il se remettait de son choc. Ce n'était peut être que son imagination, mais l'on ne savait jamais.

Ce n'était pas pour rien qu'Alan avait choisi la forêt de Serenes comme cachette. Il connaissait bien le terrain pour y être déjà venu et elle représentait beaucoup pour elle. L'enterrement définitif de sa vie d'esclave, sa rencontre avec Kwendal et c'était ici que sa vie avait entamé son dernier tournant. Mais la véritable raison était que ce lieu appartenait officiellement aux Laguz (bien qu'il n'en aie croisé aucun hormis Kwendal) et par conséquent, les Beorcs ne foulaient pas souvent ces terres, par conséquent, c'était l'endroit idéal pour se faire oublier du peuple. Il était recherché pour avoir causer bien trop d'ennuis à la noblesse corrompue, après tout. Ces raclures qui demeurent impunies ont réussi à officialiser un avis de recherche le concernant et les murs de bien des villes/villages arboraient fièrement sa tête au dessus d'un chiffre pour le moins alléchant.

Si on apprenait qu'il habitait ici, il était fichu !

Epée en main, sac de viande dans l'autre, Alan se frayait un chemin parmi les arbres, prudemment, guettant le moindre bruit... c'est d'ailleurs ce qui lui fit remarquer que les bruits de pas n'étaient pas qu'à lui, un autre se faisait entendre, tout près... et ceux-là aussi étaient précautionneux.

Trop tard pour fuir : il était sans doute repéré et s'en aller brusquement était le meilleur moyen de se faire poursuivre. Seul choix, affronter son destin. Il allait voir qui était là et, si besoin, défendre sa vie et celle de son amour !

Une profonde inspiration, la main resserrée sur son arme, un grand pas en avant et Alan se dévoila aux yeux de l'autre personne. Il remarqua déjà une chevelure flamboyante et une épée, donc non seulement ce n'était pas Kwendal, mais en plus il risquait d'y avoir duel.

Deuxième détail, c'était une femme... femme, cheveux roux, épée... ça lui rappelait vaguement un truc... il avait croisé une femme comme ça un jour... il se remémorait ce jour, mais les traits de la femme en face de lui à l'heure actuelle n'étaient pas conformes à ses souvenirs, donc ce n'était pas celle-la.

Alan attendit, épée toujours brandie en position défensive tandis qu'il était prêt à lâcher sa viande pour se défendre en cas d'agression. La situation était tendue, à son goût... trop tendue...

Din était préparée à n'importe quoi, un ours, un lapin... Mais elle ne s'attendait certainement pas à voir un autre humain surgir devant elle. Elle recula d'un pas, clignant brièvement des yeux, étonnée. Din tenait son arme prête malgré tout, voyant que l'étranger tenait la sienne fermement.

Un homme aux cheveux noirs et aux yeux noirs. Elle ne l'avait jamais vu auparavant. Un bandit? Non, probablement pas.

Ce qui était sûre, c'est que la tension dans l'air était insoutenable. Il était prêt à la tuer au moindre faux mouvement, ça c'était sûr.

Din prit une bonne inspiration, histoire de se calmer les nerfs un peu. Elle n'aimait pas l'idée de devoir l'affronter. Elle leva la main gauche, la paume ouverte et se baissa, pour poser son arme et libérer sa main droite. Elle fixait intensément les yeux de l'inconnu, guettant sa réaction. Elle allait peut-être le regretter..., mais Din se releva.

Si l'homme l'attaquait malgré tout, il serait lâche... Mais elle aurait le réflexe de rattraper son arme pour se défendre. Elle l'avait déjà fait autrefois, s'il portait le premier coup, elle prendrait les mesures nécessaires.

Pour l'instant, elle tenta de lui parler.

'' Du calme! Je ne sais pas qui vous êtes et je n'ai pas l'intention de vous faire du mal!'', dit-elle.

Peut-être que cela calmerait la tension? Du moins, elle l'espérait.

Il dura un court moment avant que la rouquine lève sa main, paume vers Alan puis se baisse pour poser son arme, mains en l'air.

<< Du calme! Je ne sais pas qui vous êtes et je n'ai pas l'intention de vous faire du mal! >>

Alan la regarda un moment puis rengaina son arme prudemment, toujours à cran, prêt à réagir. Si cette femme disait vrai, les avis de recherches lui sont restés inconnus et ça valait mieux pour lui. Toutefois...

<< Si ce n'est pas trop indiscret, j'aimerais bien savoir ce qu'une Beorc comme vous fait dans la forêt de Serenes. >>

Il s'attendait à la même réponse que Kameryu : une promenade là ou le vent le portait, mais Kameryu avait également des motifs de nostalgie, lui.

Soit elle venait bel et bien pour lui afin de se faire de l'argent, soit elle avait autre chose à faire ici... Quoi qu'il en soit, il n'allait pas trop s'attarder sur la question et abandonner la jeune rouquine pour rejoindre sa bien-aimée si celle-ci ne présentait aucun danger pour sa famille.

Désolé, c'est court ^^'

L'inconnu semblait tout aussi tendue, c'était bien normal après tout. On ne voyait pas une humaine se promener souvent ici... Mais elle pourrait lui poser la même question. Elle lui répondit, après tout c'est lui avec une arme qui pose les questions...

''Pour être honnête... C'est le dernier endroit où je voulais me retrouver. On peut pas dire que j'ai le sens de l'orientation... Je suis une voyageuse qui cherche à retourner à Criméa.
Je ne voudrais pas être indiscrète non plus, mais je suis étonnée de croiser un autre Beorc ici'', dit-elle.

Cela devrait suffir. Din n'allait sans doute pas avoir besoin de raconter sa vie pour s'en sortir. Par contre, elle était plutôt curieuse de savoir ce qui amenait cet homme dans cette forêt.

Son regard s'attarda sur son sac de viande, à vue d'œil, il y en avait assez pour survivre plusieurs jours, à moins qu'il ne soit pas seul?

Din devient un peu plus nerveuse... Il y avait quelqu'un d'autre avec lui?

''...Vous vivez dans cette forêt?'', demanda-t-elle, ramenant ses yeux vers lui.

Elle garda toujours les mains levées, au cas où que ce soit un mal entendu. Mais s'il avait un ou des compagnons... Que faisaient-t-ils dans cette forêt?

<< Pour être honnête... C'est le dernier endroit où je voulais me retrouver. On peut pas dire que j'ai le sens de l'orientation... Je suis une voyageuse qui cherche à retourner à Criméa.
Je ne voudrais pas être indiscrète non plus, mais je suis étonnée de croiser un autre Beorc ici. >>

Un mauvais sens de l'orientation ? Bah après tout, pourquoi pas ? A ses débuts de mercenaire, Alan s'était bien égaré dans Daien en cherchant à rejoindre Begnion.

Alors qu'il s’apprêtait à donner la raison de sa présence, l'épéiste remarqua que la jeune femme observait son sac de viande fraiche et semblait devenir nerveuse. Bah quoi, la chasse était interdite ? A moins que ça ne soit une de ces végétariennes souhaitant protéger tout ces pauvres animaux qui se faisaient dévorer chaque jour.

<< ...Vous vivez dans cette forêt? >>

Voila une question qui complétait celle à laquelle Alan s’apprêtait à répondre... bon au moins ça facilitait les choses.

<< Oui, j'habite dans cette forêt pour y vivre en paix avec la femme que j 'aime... et je précise que c'est une Laguz, d'où le fait qu'on vive loin de toute civilisation. >>

Son regard et son ton devinrent provocateur. Il ne tolèrerait pas de remarque raciste sur le fait qu'il aime une Laguz. N'importe qui écoutant l'opinion public irait l'insulter, l'accuser de trahison envers son peuple puis tenter de le tuer avant d'aller en faire de même avec Kwendal, chose qu'il ne tolèrera pas.

… en fait, Kwendal n'était pas en danger vu qu'elle était chez elle. Ce n'étaient pas aux Beorcs de la tuer mais aux Laguz, Laguz qui n'étaient pas vraiment présent dans cette forêt pour le moment donc tout allait pour le mieux de son côté... mais malgré tout, ça serait bien que son homme rentre en un seul morceau histoire que leur enfant ne naisse pas sans père.

Din soupira de soulagement, la tension la quittant. C'était bon de savoir qu'elle n'avait pas affaire à un groupe de brigands cette fois-ci. Ça expliquait pourquoi il était si nerveux, il voulait uniquement protéger sa bien-aimée. Personnellement, elle n'avait pas de préjugés pour ce genre de relation. Si plus de gens étaient comme eux, il n'y aurait moins de racisme entre Béorc et Laguz.

''Ah je comprends... Je ne suis pas venue pour déranger ou quoi que ce soit et je n'ai pas l'intention de faire de commentaires déplaisant non plus'', dit-elle, sincèrement.

La jeune femme ramassa son arme, cette fois pour la ranger dans son fourreau, surveillant l'autre homme. Elle se releva, les mains toujours en l'air pour montrer qu'elle n'avait aucune intention hostile.

''Je craignais seulement de faire une mauvaise rencontre. Pardon de vous avoir pris pour un bandit. On ne sait jamais sur qui on peut tomber parfois. '', ajouta Din avec un sourire gênée.

(pardon si c'est un peu court)

<< Ah je comprends... Je ne suis pas venue pour déranger ou quoi que ce soit et je n'ai pas l'intention de faire de commentaires déplaisant non plus >>

La femme avait poussé un soupir de soulagement puis ramassa son arme pour la ranger sans hostilités

<< Je craignais seulement de faire une mauvaise rencontre. Pardon de vous avoir pris pour un bandit. On ne sait jamais sur qui on peut tomber parfois.
- Ah... >>

Alan se détendit. La femme semblait sincère (ou alors elle jouait parfaitement bien la comédie... fait qui lui rappela Kratos et l'incita à une vigilance passive).

<< Si j'avais entendu parler de bandits dans le coin, je me serais arrangé pour qu'ils partent. Cette forêt est un lieu sacré pour les Laguz et un havre de paix pour moi. Je ne peux pas laisser qui que ce soit troubler le calme de cette forêt, surtout que ça ferait fuir le gibier. >>

Alan posa le sac de viande qui commençait à désagréablement lui creuser dans les phalanges puis poursuivit.

<< Pour aller à Crimea, faites demi-tour et allez tout droit jusqu'à croiser une route, vous n'aurez pu qu'à la suivre jusqu'au prochain village. A partir de là, traversez le vers le nord et suivez le sentier. Quand à la première intersection, allez vers l'ouest puis suivez le chemin en allant toujours tout droit. C'est le chemin le plus court. Pour le lieu précis où vous voulez aller en Crimea, je ne peux pas vous aider car je ne connais pas tous les coins même si c'est ma terre natale. >>

C'est vrai qu'il est rarement allé loin de chez lui pendant le mois qu'il a passé dans sa maison avec Kwendal. Pour les missions les plus éloignées, un membre d'Aurora le téléportait et le ramenait une fois la mission finie, pour le reste il se rendait au village ou bien à Melior qui n'était qu'à une demi-heure de marche de chez lui... enfin, c'était avant les sombres évènements qui l'ont conduits à se cacher dans la forêt.

<< Par contre, sur la route, faites bien attention aux bandits, les embuscades sont monnaies courantes. Sur ce genre de chemins. >>

Voila qui était dit. Il lui avait donné le chemin pour s'excuser de son comportement abusivement méfiant, maintenant que c'était fait, il allait peut être pouvoir rejoindre sa cabane à moins que la fille n'aie quelque chose à ajouter.

Et dans ce genre de cas, c'était presque toujours ce qui arrivait, bien sur...

Voilà qui était rassurant... Au moins les lieux étaient sûrs et d'après ce qu'il lui disait, cette forêt semblait riche en gibier. C'était un bon endroit pour se reposer un peu avant de reprendre la route vers Criméa. Elle écouta attentivement les instructions de l'homme et prit même quelques notes sur le parchemin qu'elle avait sur elle, n'ayant pas très bonne mémoire non plus...

Pour les bandits qu'elle risquait de rencontrer... Din saurait certainement s'en occuper. Elle avait eu l'occasion d'en affronter beaucoup durant ses voyages, ne voyant pas en quoi ceux qu'elle rencontrerait sur la route serait différents. Cependant, elle jugea qu'il serait préférable de rester un peu dans la forêt, le temps de chasser un peu et se reposer pour être bien préparée aux éventuels combats.

Din n'avait pas eu l'occasion de reprendre de repos depuis un moment.

''Merci des indications. Je vais rester dans cette forêt, le temps de me ravitailler en viande et eau avant de repartir. D'ici demain je serai partie, vous n'avez pas à vous inquiétez. Je ferai comme si je ne vous avais vu. Ça vous va?'' demanda-t-elle.

En même temps, il ne lui avait pas dit son nom alors elle ne pourrais pas en parler à qui que ce soit.

Din déposa son sac de cuir au pied de l'arbre où elle s'était assise avant.

La femme nota les explications d'Alan sur un parchemin. C'était pourtant un itinéraire facile à retenir. Cette femme ne devait pas avoir une très bonne mémoire.

<< Merci des indications. Je vais rester dans cette forêt, le temps de me ravitailler en viande et eau avant de repartir. D'ici demain je serai partie, vous n'avez pas à vous inquiétez. Je ferai comme si je ne vous avais vu. Ça vous va? >>

Alan hocha la tête et répondit.

<< D'accord, j'espère juste que vous tiendrez parole. Je me suis attiré assez d'ennuis dans ma vie comme ça. >>

La femme déposa son sac contre l'arbre tandis qu'Alan repris le sien.

<< Si vous avez besoin de quelque chose, ma maison n'est pas bien loin, juste à deux minutes de marche en allant droit vers la direction que je prend. Si vous voyez ma femme alors que je n'y suis pas, dites lui qu'Alan vous a prévenu que c'était ici qu'il habitait et que vous auriez besoin de son aide. Je ne m'absenterais pas aujourd'hui normalement, mais on sait jamais. >>

Sur ce, il salua la femme et prit la direction de sa maison. Kwendal dormait encore, mais quand Alan fera cuire la viande pour le repas de midi, il avait la certitude qu'elle se réveillera si elle dormait encore d'ici la. Pour l'instant, il s'allongea auprès d'elle, histoire de se remettre de sa courte séance de lames-tempêtes.

Tout ça pour un lapin... décidément, il adorait sa femme pour rapporter tant de viande. C'était un soucis mineur qu'une Laguz mange autant, mais qu'est ce que ça sera si leur enfant hérite d'un si gros appétit ?

Din aquiesça, jurant de tenir parole.

''Au fait je m'appelle Din!'', se présenta-t-elle brièvement, tandis qu'elle saluait Alan.

Une fois l'autre épéiste partit, la jeune femme s'étira avant de décider d'aller chasser un peu. Toute cette discussion lui avait donné faim. Sans plus attendre, elle dégaina son arme et partit à la recherche du gibier.

Après une courte marche, elle vit un lièvre. Exactement ce dont elle avait besoin.

Din fonça vers l'animal, qui n'eut pas le temps de la voir venir, et l'égorgea d'un coup d'épée. Elle nettoya sa flamberge et ramena le cadavre par les oreilles avant de retourner s'asseoir au pied de l'arbre.

Tandis qu'elle dépeçait le gibier, elle réfléchit encore à propos de Criméa. Et si quelqu'un la reconnaissait? À cause d'elle, un village à été saccagé... Certes, elle n'était plus aussi naïve qu'avant, mais... Din avait encore ses craintes. Vivre en ermite dans cette forêt ne semblait pas être une mauvaise idée. La jeune femme secoua la tête.

Il en était hors de question. Elle ne voulait pas garder ce statut d'épéiste errante éternellement. Qu'est-ce que son père penserait d'elle s'il était encore là...?

Din soupira tandis qu'elle faisait un feu. Elle devait s'attendre à ce que ça ne soit pas facile...

Elle fit cuire son repas et mangea un peu avant de s'étendre dans l'herbe, ses yeux se fermant peu à peu...

(Je commence à manquer un peu d'idées ^^')

(Forcément, si je te laisse toute seule et que tu trouves pas de raison de me déranger en pleine sieste amoureuse xD je vais arranger ça, tiens)

<< Au fait je m'appelle Din! >>

Din... Alan fit un signe de la main pour signaler qu'il avait entendu avant de partir...

Après un moment, il sentit un mouvement à côté de lui et une délicate odeur de viande cuite lui titillant les narines. Il avait à peine pu s'endormir que Kwendal s'était réveillé en humant la viande sans doute.

<< Tu prépares de la viande, Alan ?
- Tu vois bien que non.
- Mais alors qui... ?
- Ca doit être Din qui a trouvé de la viande...
- Din ? >>

Alan lui raconta les anecdotes de sa rencontre avec Din puis ils déjeunèrent. Comme toujours, les fruits avaient la place dominante au petit déjeuner. Suite à cela vint la liste des corvées du jour. Pendant que Kwendal nettoiera l'intérieur, Alan ira faire la vaisselle et la lessive dans la rivière et en profitera pour se laver, car il sentait encore un peu le sang du gibier.

C'est donc les bras chargés d'assiettes, habits et autres tissus qu'Alan se rendit à la rivière commencer ses tâches ménagères. Non loin de celle-ci, il voyait Din devant un feu, faisant cuire de la viande... du lapin à en juger l'odeur.

Il plongea la main pour juger la température de l'eau... encore plus chaude que la dernière fois. Il fallait dire qu'ils n'avaient pas à se plaindre, côté météo, il faisait beau depuis un bon moment. Il attrapa alors la première assiette de la pile et la plongea dans l'eau avant de frotter avec un chiffon pour la débarrasser des traces de gras.

Petit à petit, la pile diminuait. Bientôt, ça sera à lui de se laver et il aimait faire ça de nu, mais il avait une certaine pudeur et se voyait mal se déshabiller devant une femme autre que Kwendal... enfin, il n'en était pas encore la.

Tandis que Din préparait son repas, elle vit Alan revenir avec une pile de linge et d'assiette pour les nettoyer dans la rivière. Elle mangea son repas, tandis qu'il faisait ses tâches.
Puis, la pile d'assiette et de lessive descendit et après un moment Din comprit.

''Oh, si vous avez affaire à vous lavez, je regarde pas!'', dit-elle en se retournant.

Elle s'étendit dans l'herbe et prit son petit sac de cuir pour le mettre sur ses yeux. Din n'était pas trop intéressée de voir un homme déjà en couple se dénuder devant elle. De plus, elle avait une certaine pudeur. Un silence s'en suivit avant que Din reprenne la parole, histoire d'essayer d'engager une conversation quand même...

''Alors euh... Vous venez d'où au juste?'', demanda-t-elle, toujours étendue derrière l'arbre.

(Pardon, c'est court ^^' Je vais m'arranger pour faire des plus long posts la prochaine fois)

<< Oh, si vous avez affaire à vous lavez, je regarde pas! >>

Alan tourna la tête vers Din et la vit s'allonger dans l'herbe, son petit sac sur les yeux. Voilà qui était plus rassurant.

<< Merci. >>

Puis l'épéiste ôta ses vêtements et nettoya les diverses traces de sang animal qui s'y trouvait avant de les étaler dans l'herbe pour qu'ils sèchent et repris sa corvée avec un peu plus d'aisance, maintenant qu'il n'avait plus à se pencher hors de l'eau.

<< Alors euh... Vous venez d'où au juste? >>

Une tentative d'engager la conversation sans doute... bah, c'était toujours mieux qu'un silence gêné jusqu'à ce qu'Alan lui annonce qu'il s'était rhabillé.

<< Je suis né et j'ai grandi à Crimea à sept ans, après ça j'ai passé une dizaine d'anné à Begnion dont cinq des plus déplaisantes... puis ensuite j'ai voyagé un peu partout en terre Beorc et finalement, me voilà loti ici pour je ne sais combien de temps... peut être jusqu'à la fin de mes jours si on y est vraiment heureux. >>

*Et surtout si rentrer chez nous s'avère impossible* se rajouta-il pour lui même avec un maigre sourire aux lèvres. Rentrer chez lui après une dizaine d'années loin des yeux du peuple devrait lui assurer un retour sans risque chez lui, mais qui a dit que sa maison n'aura pas été détruite ou occupée d'ici là ? Ses affaires les plus importantes se trouvent à sa disposition dans la cabane, mais les plus gros meubles sont resté là-bas...

Il n'a fait que survolé le tracé de sa vie, elle n'a pas demandé de détails après tout.

<< Et vous, d'où venez-vous ? >>

Autant poursuivre la conversation tant qu'il y avait des choses à laver et que ses affaires étaient encore un peu mouillés.

(Moi aussi, c'est court, désolé ^^')

Din garda son sac sur ses yeux, écoutant Alan. Effectivement, c'était beaucoup mieux que le silence et puis ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu de conversation avec un Beorc... Du moins un Beorc qui ne tentait pas de la tuer en tout cas.

La forêt de Serenes... Pas mal comme endroit pour s'installer. Tant mieux si le couple était tranquille. Alan ne lui avait pas raconté toute son histoire, mais Din pouvait deviner qu'il avait un lourd passé.

<< Et vous, d'où venez-vous ? >>, lui demanda-t-il.

Din hésita un court instant avant de lui répondre. Autant être honnête sans pour autant donner trop de détails...

''Je suis née à Criméa, mais je n'y ai pas passé toute mon enfance. Quand mes parents sont morts, mon oncle et ma tante m'ont recueillis. J'ai grandis dans un petit village avoisinant.

Il y a cinq ans... Je suis partie. J'ai fais quelque chose dont je ne suis pas très fière... J'ai errer, je suis allée un peu partout. Je me suis perdue pas mal, mais j'ai survécu et maintenant je reviens dans mon pays natal.

Je ne sais pas trop ce que je vais faire encore... Offrir mes services comme mercenaire, ou rejoindre l'armée, je ne sais pas. Je veux seulement trouver une cause juste, une raison de me battre'', expliqua-t-elle.

Din se tût... Ah la la... Quand elle commençait à parler, elle avait toujours l'impression d'en dire trop. Elle ajouta d'un ton gêné.

''Ah, pardon au fait si je parle trop. Ça fait longtemps que je n'ai pas parlé à quelqu'un. Merci d'avoir écouté'', dit la jeune épéiste.

Din semblait avoir hésité avant de finalement faire son exposé de sa vie.

<< Je suis née à Criméa, mais je n'y ai pas passé toute mon enfance. Quand mes parents sont morts, mon oncle et ma tante m'ont recueillis. J'ai grandis dans un petit village avoisinant.

Il y a cinq ans... Je suis partie. J'ai fais quelque chose dont je ne suis pas très fière... J'ai errer, je suis allée un peu partout. Je me suis perdue pas mal, mais j'ai survécu et maintenant je reviens dans mon pays natal.

Je ne sais pas trop ce que je vais faire encore... Offrir mes services comme mercenaire, ou rejoindre l'armée, je ne sais pas. Je veux seulement trouver une cause juste, une raison de me battre >>

Puis il y eut un moment de silence, interrompu seulement par le frottement du chiffon contre la porcelaine ou bien le linge qui sortait de l’eau, débarrassé de toute saleté. D’un certain côté, Alan trouvait des points communs entre elle et lui : orphelins ayant quitté leurs terre natale, Crimea, pour vivre ailleurs. Elle chez son oncle et sa tante, lui en tant qu’esclave puis aide à un vieux propriétaire de magasin avant de pouvoir voler de ses propres ailes. Elle partie en quête de rédemption, lui en quête de vengeance. Elle rentre chez elle pour devenir mercenaire ou soldat, lui fuit sa patrie en détachement lentement les liens qu’il a noué avec l’art de l’épée… tout du moins il essaie, mais Eve le tient vraiment par la bride. C’était si rare de trouver un mercenaire de sa trempe pour qu’elle l’envoie sans cesse en mission loin de Kwendal puis le lui ramener blessé ou tellement fatigué qu’il peine à faire son devoir conjugal pendant au moins douze heures ?

<< Ah, pardon au fait si je parle trop. Ça fait longtemps que je n'ai pas parlé à quelqu'un. Merci d'avoir écouté
- Oh, ce n’est rien. Ca me fait du bien à moi aussi de parler à quelqu’un d’autre que ma femme de temps en temps. >>

C’était la première fois qu’il parlait de Kwendal comme étant sa femme. Ils n’étaient pas mariés, mais avec leurs promesses de passer le reste de leurs jours ensemble, on pouvait dire que c’était tout comme.

Alan posa la dernière assiette sur la pile. Le voila de ses débarrassé de ses corvées pour le moment, il allait pouvoir se laver sérieusement maintenant. Il s’immergea complètement dans l’eau puis en ressortit et attrapa le savon pour commencer à l’appliquer contre sa peau.

<< Si vous envisagez sérieusement le métier de mercenaire, vous avez intérêt à faire bien attention. Ce n’est pas rose tous les jours et on passe plus de temps à se battre pour soi même qu’à défendre la veuve et l’orphelin. Je parle d’expérience, comprenez bien. Je me suis un peu trop frotté à la noblesse corrompue, parfois de mon plein gré, parfois parce que j’ai été payé pour ça, et maintenant je dois me terrer comme un rat et lutter contre des collègues de l’ombre payé pour rapporter ma tête sur un plateau alors que j’ai enfin trouvé le bonheur. Ce que je veux dire par la, c’est qu’il ne faut pas trop faire parler de vous. Certains vous admireront pour votre efficacité, d’autres vous haïront pour les avoir un peu trop cherché, les groupes de bandits par exemple.

Pour ce qui est de l’armée… bah je n’ai jamais goûté aux joies de la vie militaire mais on ne voyage pas assez à mon goût. A vous de voir… >>

Maintenant qu’il y pensait, il serait peut être devenu soldat si son père n’avait pas été assassiné devant ses yeux d’enfant. A la place, il a choisi la voie du mercenaire puis à vu en cette voie la possibilité de faire payer à ses bourreaux ces années de chaînes et de fouet en jouant les anti-nobles. Maintenant le voila, vieux rat planqué dans les bois, mettant en garde la petite souris contre les dangers de la vie de mercenaire.

<< Si vous envisagez sérieusement le métier de mercenaire, vous avez intérêt à faire bien attention. Ce n’est pas rose tous les jours et on passe plus de temps à se battre pour soi même qu’à défendre la veuve et l’orphelin. Je parle d’expérience, comprenez bien. Je me suis un peu trop frotté à la noblesse corrompue, parfois de mon plein gré, parfois parce que j’ai été payé pour ça, et maintenant je dois me terrer comme un rat et lutter contre des collègues de l’ombre payé pour rapporter ma tête sur un plateau alors que j’ai enfin trouvé le bonheur. Ce que je veux dire par la, c’est qu’il ne faut pas trop faire parler de vous. Certains vous admireront pour votre efficacité, d’autres vous haïront pour les avoir un peu trop cherché, les groupes de bandits par exemple.

Pour ce qui est de l’armée… bah je n’ai jamais goûté aux joies de la vie militaire mais on ne voyage pas assez à mon goût. A vous de voir… >>

La noblesse corrompue... Din n'avait pas pris cet élément en compte. Et la vie de mercenaire semblait évidement ne pas être une partie de plaisir. Elle croyait s'y être préparée, mais elle venait de réaliser... Au final, peut-être qu'elle sera toujours seule dans cet univers. Peut-être n'y avait-il plus de justice...

Non, il fallait garder espoir, jusqu'au bout. Elle verrait par elle-même.

''J'y prendrai garde... Je vais tenter ma chance en tant que mercenaire libre. En y réfléchissant, je ne suis pas sûre de vouloir servir une nation corrompue. Ce que je veux c'est défendre le peuple, que ce soit Laguz ou Beorc. Ça va vous sembler irréalisable, mais ce que je cherche à découvrir par moi-même, c'est s'il y existe encore une justice en ce monde.'', dit la jeune épéiste.

Elle se remémorait son enfance à ce moment là. Enfant, elle voulait devenir un héros, faire en sorte de chasser les préjugés de Tellius. Les adultes lui disait que c'était absurde, idéaliste de sa part, jamais ça ne marcherait... Un seul homme avait vraiment cru en elle: son père.

''Seule, tu ne pourras pas y arriver. Mais garde toujours espoir, souviens toi de ton rêve et un jour, tu pourras accomplir de grandes choses. Si les enfants comme toi travaillent ensemble, vous pourriez changer le monde quand le temps sera venu'', lui avait-il dit.

Ses paroles lui avait donné le courage d'avancer. Elle voulait faire avancer les choses, même si cela devait lui coûter la vie.

<< J'y prendrai garde... Je vais tenter ma chance en tant que mercenaire libre. En y réfléchissant, je ne suis pas sûre de vouloir servir une nation corrompue. Ce que je veux c'est défendre le peuple, que ce soit Laguz ou Beorc. Ça va vous sembler irréalisable, mais ce que je cherche à découvrir par moi-même, c'est s'il y existe encore une justice en ce monde.
- Une justice... j'aimerais pouvoir encore y croire, moi aussi... >>

Il en était venu à douter de ce en quoi il a longtemps cru. Il a toujours pensé que ce qu'on appelait la justice existait... quelle désillusion... et Eve qui le faisait travailler pour ce qu'elle appelait encore « justice »...

<< Si vous pensez encore pouvoir changer le monde, faites de votre mieux. Vous y parviendrez peut être en marquant le peuple par vos actes, mais le résultat de vos efforts arrivera sans doute bien des années après votre mort. >>

Alan acheva de se laver en silence puis tâta ses vêtements. Ils n'étaient pas encore assez sec. L'épéiste s'allongea donc au bord de la rivière, laissant sa tête dans l'herbe tandis que le reste du corps restait immergé dans l'eau. Il lui revint un souvenir d'une conversation qu'il a eu il y a une semaine avec Kameryu et il a posé une question qu'il ne put s'empêcher de poser à son tour à Din.

<< Mais, selon vous... qu'est ce que la justice ? >>

Pour Alan, c'était une cause qui méritait encore d'être défendue et d'avoir une raison d'être que fournirait le peuple et non les gros bonnets de Tellius. Pour l'instant, la justice n'était qu'une illusion, un mur qui cachait les plus bas secrets de la noblesse. Le rat s'est infiltré dans une brèche de ce tas de pierre et a vu bien des choses qui ont ébranlés sa vision du monde dans sa jeunesse.

Leur vision de la justice était-elle un autre point commun ou bien un détail sur lequel ils différaient ?

-Une justice... j'aimerais pouvoir encore y croire, moi aussi... >>

Elle avait entendu cette phrase tant de fois... Din ne portait pas de jugement à cette manière de penser , après tout, elle ne connaissait pas sa vie. Vu le monde dans lequel ils vivaient... Pas étonnant que le monde doute que la justice existe toujours. Elle avait bien failli abandonner elle aussi.

<< Si vous pensez encore pouvoir changer le monde, faites de votre mieux. Vous y parviendrez peut être en marquant le peuple par vos actes, mais le résultat de vos efforts arrivera sans doute bien des années après votre mort. >>

Din aurait souhaité penser autrement, mais elle devait l'admettre, il avait raison.

''Je ferai tout ce que je peux, même si je ne verrai jamais les résultat, d'autres personnes les verront un jour. Du moins, je le souhaite., répondit-t-elle, pensive.

Puis vint la question: Selon vous... Qu'est-ce que la justice. Din prit un moment pour y réfléchir. Elle disait toujours se battre pour la justice, mais comment la définir?

''Pour moi... La vraie justice se serait un monde où nous n'aurions plus besoin de se cacher. Un monde où des gens comme vous et votre femme pourriez vivre paisiblement, sans jugement et où le peuple ne serait plus oppressé par la noblesse corrompue.

C'est pour un changement de mentalité... Pour cette vision utopique que je continue de me battre. Selon moi, ça vaut toujours la peine de se battre et de garder espoir pour que les choses changent.''

Elle avait déjà répondu à ce genre de question, seulement pour se faire rire dans la figure. Encore aujourd'hui, elle s'attendait à ce genre de réaction. S'y préparant, elle retourna malgré tout la question à Alan.

<< Je ferai tout ce que je peux, même si je ne verrai jamais les résultat, d'autres personnes les verront un jour. Du moins, je le souhaite.
- Tout dépendra de l'énergie que vous dépenserez pour cette oeuvre. >>

Et pour ce qui était de son point de vue sur la justice...

<< Pour moi... La vraie justice se serait un monde où nous n'aurions plus besoin de se cacher. Un monde où des gens comme vous et votre femme pourriez vivre paisiblement, sans jugement et où le peuple ne serait plus oppressé par la noblesse corrompue.

C'est pour un changement de mentalité... Pour cette vision utopique que je continue de me battre. Selon moi, ça vaut toujours la peine de se battre et de garder espoir pour que les choses changent. >>

Alan aussi rêvait de ce monde. Il s'est toujours vu gambadant en ville, tenant la main d'un enfant , qu'il attendait à l'heure actuelle, tandis que Kwendal tenait l'autre. Les oreilles de la dragonne étaient aussi visible que la marque de leur enfant et personne ne disait rien à ce sujet. Beorcs, Laguz et Marqués se côtoyant comme s'ils étaient amis depuis toujours. Un si beau rêve qui verra peut être le jour, mais peut être pas...

La tête d'Alan pencha sur le côté pour regarder la cabane et il vit que Din l'observait.

<< HEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !!!!!!!!!!!!!!!! >>

Par instincts, ses muscles s'étaient gonflés par sa technique et un dizième de seconde plus tard, il était derrière un arbre, serviette autour de la taille et les joues rouges comme des tomates.

<< Je croyais que vous ne me regarderiez pas ! >>

L'indignation et une pointe de honte se devinaient dans sa voix. Le jeune homme allait faire un pas quand sa vision se troubla et qu'un vide se formait dans son esprit. Par instinct, il s'appuya contre l'arbre le temps que ça passe. Fichu effets secondaires et foutu instinct de guerrier. Il faisait toujours ça sous le coup d'une mauvaise surprise comme celle la, alors que sa vigilance était au plus bas.

Une fois que c'était passé, il se dirigea de nouveau vers l'étang, près de ses affaires qui étaient encore humide. La serviette toujours autour de lui, il laissa ses pieds trempés hors de l'eau.

<< Cette justice là, vous allez devoir y travailler comme si la survie de Tellius en dépendaient. La haine réciproque entre Beorcs et Laguz est tellement ancienne qu'on peut croire qu'elle a toujours existé... ce qui est peut être le cas, d'ailleurs... >>

*Et ça sera toujours le cas* s'ajouta-il pour lui même. La preuve : les souverains avaient beau oeuvrer pour cet avenir, le peuple le réduisait en miettes et se préparaient encore à faire couler le sang...

Alan tourna la tête vers la porte de la cabane. Kwendal avait tout vu et se tordait de rire devant la scène. L'épéiste eut un sourire gêné alors que sa femme riait encore en expulsant un tas de poussière hors de la maison puis rentrait à l'intérieur. Au moins, elle était heureuse, ça lui suffisait à sourir au futur.

(J'ai marqué que j'observais? XD)

Le teint pâle de Din devint aussi écarlate que sa chevelure, elle était tellement prise dans la conversation qu'elle s'était retournée. Aussitôt, elle plaqua ses mains sur ses yeux.

''Ah pardon pardon!!! J'ai rien vu je le jure! Désolée!!!'', dit-elle, les yeux toujours cachée.

La dernière chose dont elle avait besoin c'était de se faire passer pour une perverse! Elle resta là sans bouger. Puis elle l'entendit parler:

<< Cette justice là, vous allez devoir y travailler comme si la survie de Tellius en dépendaient. La haine réciproque entre Beorcs et Laguz est tellement ancienne qu'on peut croire qu'elle a toujours existé... ce qui est peut être le cas, d'ailleurs... >>

Puis, elle entendit un rire. Din se tourna vers la porte de la cabane, se bloquant la vision d'une main pour ne pas voir l'autre épéiste. Il s'agissait sans doute de la femme d'Alan. Le teint toujours écarlate, Din affichait un sourire gêné et désolé.

… Après relecture de ta précédente réponse, je tiens à m'excuser : j'ai lu « elle se retourna vers Alan » au lieu de « elle retourna la question à Alan » ^^' DESOLEEEEEEE !!!!!

<< Ah pardon pardon!!! J'ai rien vu je le jure! Désolée!!! >>

Le réflexe de Din fut de se couvrir les yeux avec ses mains. Elle était sans doute trop prise dans la conversation pour se rendre compte qu'elle s'était retournée.

<< C'est rien, c'est rien... >>

Alan retrouva tranquillement son calme puis tâta ses vêtements, enfin assez secs à son goût. Il se dirigea vers les arbres pour se rhabiller et retourna prendre la vaisselle et la lessive pour les mettre à sécher devant chez lui.

Un silence s'était imposé entre lui et Din. Il ne savait pas quoi lui dire, maintenant. Que dire à une inconnue qui partira sans doute le lendemain démarrer sa carrière de mercenaire ? Il avait encore un peu de temps avant d'aller préparer le repas de midi et le frottement régulier qui émanait de sa cabane indiquait que Kwendal n'avait pas fini le ménage. Il ne pouvait pas rentrer par crainte de la gêner. Ce n'était que quatre murs, après tout, elle avait sans doute presque fini.

L'épéiste s'assit, dos au mur, cherchant quoi dire pour relancer la conversation... et il finit par se lancer dans un sujet bateau pour des épéistes.

<< Ca fait longtemps que vous maniez l'épée ? >>

Il fallait bien dire quelque chose pour briser le silence qui demeurait plus pesant à chaque seconde..

(Ah c'est ce que je pensais XD C'est correct ^^')

Din entendit les pas d'Alan et enleva les mains de ses yeux. Il s'était rhabillé, mais maintenant un silence gêné pesait entre les deux épéistes. Le jeune homme, visiblement mal à l'aise lui demanda, histoire de briser le silence et la tension sans doute:

<< Ca fait longtemps que vous maniez l'épée ? >>

Un sujet typique pour les épéistes, mais elle ne s'en plaignait pas.

<< Assez longtemps oui, mon père m'a montré des bases quand j'étais jeune, avec des épées en bois. C'était un cavalier de Criméa. Par la suite, mon oncle a voulu m'entrainer à tirer à l'arc, mais il a laissé tomber assez vite. Je me sauvais souvent pour aller à l'entraînement d'escrime. Ça doit faire sept ou huit ans que je manie l'épée>>, raconta-t-elle, se remémorant ces années.

Malgré la mort de ses parents, elle avait vécu de belles années dans ce village... Elle n'avait presque aucun soucis à l'époque... Din sortit de sa courte rêverie.

<<...Et vous?>>

(Pardon, c'est court encore ^^')

<< Assez longtemps oui, mon père m'a montré des bases quand j'étais jeune, avec des épées en bois. C'était un cavalier de Criméa. Par la suite, mon oncle a voulu m'entrainer à tirer à l'arc, mais il a laissé tomber assez vite. Je me sauvais souvent pour aller à l'entraînement d'escrime. Ça doit faire sept ou huit ans que je manie l'épée >>

Et hop, encore un point commun : un père soldat dans l'armée Crimenne qui apprend à sa progéniture à manier l'épée... mais elle est sa soeur cachée ou quoi ?

<< ...Et vous? >>

Alan prit une légère inspiration, le temps de se décider par où commencer puis se lança.

<< Je ne sais plus depuis quand je manie l'épée, mais je sais que c'est mon père, soldat dans l'armée de Crimea, qui m'a appris les bases. Par la suite, c'est un maitre d'arme qui m'a appris le reste, mais il passait plus de temps à me faire du mal qu'à m'inculquer des notions solides. Pour le reste, j'ai appris seul et j'ai créé mon propre style. Ca doit faire quinze ou seize ans que je manie l'épée. >>

Alan joignit ses mains caleuses et appuya son front sur les deux pouces en repensant au passé, le menton sur les genoux. Il ne pouvait pas s'empêcher de la vive douleur du fouet quand il faisait une bévue alors que le maitre d'arme lui enseignait des bottes sans explications, juste une démonstration sur le pauvre enfant.

<< Peut être qu'un jour, ça sera à mon tour d'enseigner l'art de l'escrime, mais je n'ai pas trop envie de voir ma progéniture sur le champ de bataille... >>

Pourtant, il faudra bien que son enfant sache se défendre... et puis, avec un père épéiste et une mère qui fut jadis dragonne et désormais mage noire, il n'allait pas être dans les meilleures conditions pour prendre une autre voie que celle des armes.

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