Un peu de politique [PV: Griffin]

C'était un petit matin, l'aurore établissait inexorablement l'empire du jour sur tout Tellius. C'était un matin qui résonnait au rythme des cloches et des clameurs. Un matin dans un village nommé Lalivéro, charmante bourgade au nord de l'empire qui recevait aujourd'hui la visite d'un être plutôt atypique. Commencer cette nouvelle journée par un verre de lait et quelques viennoiseries, voila qui semblait tout à fait prometteur pour le félin. La météo était bonne, les gens souriant, excellente matinée en perspective. Cela aurait pu le demeurer, malheureusement une mascarade pathétique prit un malin plaisir à entacher ce début de journée.

Cela devait être en milieu de mâtiné, Dust finissait tranquillement son petit déjeuner et depuis quelques minutes il ne pouvait plus se résoudre à quitter du regard les courbes généreuses de la serveuse. L'audace le saisissant, il tenta une approche envers la jeune femme malgré les mesures de précaution pour garder sa nature cachée. Néanmoins, le dragueur fut dérangé dans son entreprise par de funestes sons de trompette. Que pouvait causer vacarme pareil?

Telles des abeilles attirées par le miel, la population attiré par le bruit se rua vers la grande place. Une estrade était agencé apparemment en hâte, un être vêtu d'une toge blanche monopolisait la scène. Avec ce monde il était impossible d'observer et d'écouter le clown blanc de manière satisfaisante. Curieux le félin choisit une place disons plus agréable pour observer le spectacle. Montant rapidement un étage de l'auberge ou il logeait, Dust entra dans la pièce faisant face à la grande place et donc à l'estrade. Ouverte, la chambre semblait occupé mais pour l'instant vide. Poussé par l'agitation du dehors, le félin ne se posa davantage de question et se positionna à la fenêtre. Vue imprenable et écoute convenable, c'était parfait. Il ne restait plus qu'a Dust de juger la prestation de ce sénateur à priori.

Il était sénateur de Culbert comme il avait aimé le répéter, c'était un vrai démagogue il n'y avait rien à redire sur sa prestation et sa maitrise du langage politique. Pour une fois nous avions affaire à un homme politique plutôt jeune et gracieux, blond, visage avenant, manières délicates, tout ce que le félin détestait. De la jalousie? Surement pas, disons plutôt une antipathie naturelle. De l'extérieur, on pouvait penser que le félin buvait les paroles du politicien mais intérieurement il analysait chaque mot, en vérité il n'y avait pas grand chose à analyser. Le gros du discoure était composé de phrases inutiles et pompeuses. Le peuple flatté par les propos du politique applaudissait et s'exclamait. C'était exaspérant et navrant... Heureusement la partie intéressante du discoure ne se fit pas attendre longtemps.

"Cher peuple de Begnon, je suis venu ici faire partager le village de Lalivéro de nouvelles inquiétantes. Cinq années ont passés et pourtant... Voyez le résultat et quel triste constat ...des morts! Un champ entier de nos fiers soldats morts. Mutilé, assassiné, arraché à la vie, voila quel est le résultat de ces cinp années!"

Clameurs.

"Devons nous laisser courir cette menace, devons-nous attendre cinq ans de plus et voir les familles se détruire, la nation dépérir? Devons-nous laisser encore du crédit aux peuples laguz et ainsi prendre ce terrible risque? J'en appel à votre ferveur à l'empire, au sénat et à l'impératrice. Nous ne pouvons, nous ne devons nous laisser faire! Moi Zarchias duc de Culbert je faits don de ma personne au peuple de Begnon et jure sur la déesse de rendre à l'empire tout l'éclat qu'il a perdu lors de ces cinq années d'échecs. Vive l'empire!"

Les clameurs n'en finissaient pas, la foule habité par l'euphorie applaudissait et criait l'admiration qu'elle avait pour cet imbécile. Le félin était silencieux, il regardait médusé cette population qui avait si soudainement changé. C'était si facile, le cœur des gens paraissait si versatile. La scène devenait écœurante pour le félin. De la manipulation, des mensonges, aucunes preuves, rien, le néant. Et pourtant on le croyait, il suffisait de porter une toge blanche et de crier "vive l'empire" et on le croyait. Occultant totalement son environnement, le félin rongé par une haine encore inconnue à ce jour ne put s'empêcher de prononcer à haute voix ces quelques mots.

"Tss... C'est pathétique, pitoyable, il n'y même pas de mots. Toute cette crédulité m'écœure, la guerre va gagner beaucoup de terrain avec ce genre de discour lamentable. J'aurai du me préparer à cela, quel naïf je suis."

L'agitation en cette journée ensoleillée n'avait échappé à personne habitant Lalivéro ou même les voyageurs de passage, comme c'était le cas de Griffin. Sa venue en ce lieu était du au fait de son éloignement de la capitale, où il vagabondait depuis un peu à droite et à gauche. Il portait une cape longue t une capuche, masquant son visage en grande partie, et avait un pansement sous l'œil gauche pour masquer sa Marque. Ayant écouté le discours du sénateur qui, à priori, n'avait rien à faire ici. Mais aux vues des gardes autour et de la prestance de l'homme, c'était bien lui, hélas. Lui qui fuyait les affaires de la capitale, le voilà replongé dans les intrigues sénatoriales. Oh et puis zut, cela ne le regardait plus. Il était dans un sens favorable à une action militaire, mais des résurgences de sa promesses à Sanaki lui indiquaient qu'il devait quand même faire quelque chose 'contre' ça.

Discrètement il emboîta le pas vers l'estrade, qui bien qu'entourée de gardes, ne l'empêcha pas d'arriver au pied de celle-ci. Il lança un sourire à un garde, sourire plein d'assurance qui pouvait signifier "laisse-moi passer ou tu risques de le regretter", et réussit à monter dessus, avant de se placer face au duc, un peu surpris de cette intrusion durant son speech.

"Mais... Qui êtes-vous ? Et qui vous a permis de venir jusqu'ici !?"

"Allons allons Zarchias, pas de ça entre nous voyons... J'ai tout autant le droit que vous à la parole."

"...Griffin ?! Que faites-vous ici ? Vous êtes porté disparu depuis deux semaines déjà, et...!"

"Ah, mauvaise réponse !"

D'un geste vif, Griffin sortit une dague et fit une croix sur sa main gauche taillée dans la chair et dans le sang, avant d'aposer cette main ensanglantée sur le front du duc de Culbert, immobile. Quelques secondes après, il tomba littéralement par terre, inconscient.

"Au moins comme ça il oubliera m'avoir vu..."

Griffin rangea ses ustensiles pendant que la garde allait voir le duc, tandis que l'homme en capuche s'avançait davantage sur l'estrade.

"Bien messieurs dames, désolé de ce contre-temps, mais je vais prendre la parole à mon tour. Je me présente, Adams, simple vagabond de passage, mais néanmoins philosophe. Ce beau-parleur a oublié certains faits, comme le fait que c'est bel et bien à cause du Sénat que la guerre a été déclenchée il y a cinq ans. Et maintenant il ose prôner cette solution à nouveau ? Non, pas cette fois. 'Vive l'Empire' disiez-vous, mais n'oubliez pas que l'Empire n'est pas le Sénat, mais notre Apôtre qui entend la voix divine d'Ashera pour nous diriger. N'oubliez pas ce fait..."

Le discoure était devenu insupportable, irrité par ces paroles et cet auditoire abusé le félin quitta courroucé la fenêtre duquel il observait la scène. Lentement Dust prit la direction de ses appartements, mais un élément attira son attention. Les clameurs s’étaient tût, des signes de contestation commençaient à naître dans la foule. Quelle la raison de cette soudaine agitation ? Existait-il donc une opposition ? Sur ces questions, le félin curieux prit la direction de la grande place. Ici la donne avait été changé de manière plutôt amusante. Il fallait bien du courage pour braver ainsi la parole d’un sénateur. Le fait d’avoir assommé le sénateur était néanmoins étrange, pour prouver la bêtise de l’individu ne fallait-il pas mieux l’obliger à faire face à son discoure absurde et à sa bêtise. Montrant ainsi les failles, la crédibilité du politicien malgré tout son aplomb finira par chuter inexorablement aux yeux de son auditoire. Le discoure politique est cruel, en excluant la possibilité d’échange ce philosophe jouait au même jeu que le sénateur.

¤Etrange, il me semble pourtant réfléchit, pourquoi avoir agit de la sorte ?¤

Dans tous les cas son entreprise était juste et ses mots étaient emprunt de bon sens. Ce genre de personne était plutôt rare, mieux valait préserver ce genre de vie. Avoir interrompu aussi violemment le discoure d’un sénateur n’était pas sans répression. Déjà deux gardes s’approchaient de l’opposant pour l’arrêter. Il aurait peut être été plus judicieux de jouer les spectateurs, mais un échange de rhétorique ainsi qu’un peu d’action, cela ne se refusait pas.

Avec agilité le félin se faufila parmi la foule se frayant ainsi un chemin vers l’estrade. Dust devait agir avec célérité peu de temps lui était accordé. Heureusement pour lui toute l’attention était porté sur la scène, c’est pourquoi son passage brusque passa totalement inaperçu. Arrivé sur l’estrade le félin eut juste le temps d’assommé deux gardes qui s’avançait dans l’angle mort de Adams. Gravissant encore quelques marches, il fut enfin a la hauteur de l’homme sur la scène. Léger sourire, derrière ses lunettes Dust observa ce philosophe. Le temps allait surement manqué mais le débat devait être poursuivi.

« Voila une drôle de manière d’éliminer vos opposants, philosophe ! Au moins vous avez le mérite de n’être point ignorant, je constate avec joie que l’amnésie ne vous affecte pas. »

Le tumulte, la chute de Zarchias et l’arrivée d’inconnus sur l’estrade n’avaient que attisés la colère du peuple. Malgré le bon sens et la vérité, la foule accusait Adams et le félin. Le spectacle de cette foule qui grondait sa défiance était impressionnante. Une image d’un peuple abusé par le mensonge, mais aussi l’image absurde de l’esprit humain. Est-ce la peur de la vérité ? En ce lieux c’est tout simplement la bêtise de l’homme à l’état pur. Attaché a des valeurs superficielles, la doxa ne pourra jamais être totalement autonome.

¤Encore un spectacle affligeant, décidément c’est pas ma journée…¤

« Dommage je crains que notre présence soit indésirée. Vous devriez me suivre monsieur Adams, demeurer ici n’est pas recommandé. »

Fuir cette plèbe en furie ne sera pas chose facile, le félin n’avait pas le temps de se soucier d’une autre personne. Espérons que Adams n’aura aucune intention héroïque pour le moment.

Et voilà, il fallait que ça dégénère à nouveau. Il fallait croire que cette nouvelle vie dans l'ignorance la plus totale n'était pas de tout repos, et qu'il était bien mieux quand il agissait sous le couvert du duché de Persis. Mais si son retour s'avérait être connu, alors la situation sera bien plus affolante. Non, il en avait fait la promesse, et il la tiendrait coûte que coûte.

Il était vrai qu'il aurait été plus utile pour Griffin d'opposer son point de vue à celui du Marquis directement, néanmoins il y avait un risque très fort d'être repéré par ce dernier, donc lui effacer sa mémoire immédiate avait été plus que nécessaire. Mais maintenant c'est devant une foule en colère que le Marqué faisait face. Heureusement il avait pris ses dispositions, et placer ses catalyseurs magiques en ligne droite. Un des manifestants tenta de monter sur l'estrade de face, avant de croiser la ligne de mire entre deux des catalyseurs placés devant, et la rencontre d'un corps étranger sur cette ligne lui envoya une légère décharge d'énergie qui l'envoya paître dans la foule à nouveau.

"Allons allons je ne suis pas votre ennemi, c'est plutôt lui qui l'est à essayer de manipuler votre esprit et votre opinion..."

Puis il marmonna à lui-même...

"Je le comprends remarque, c'est tellement facile..."

Mais quelqu'un réussit cependant à s'infiltrer malgré sa barrière, cette personne ne devait pas être n'importe qui, se dit l'ex-duc. Il assomma les deux gardes que Griffin avait ignoré l'espace d'un instant, trop concentré sur la foule.

"Dommage je crains que notre présence soit indésirée. Vous devriez me suivre monsieur Adams, demeurer ici n’est pas recommandé."

Il avait raison, la plèbe était mécontente, malgré le fait qu'elle se soit un peu calmée sur le coup du gars qui a volé parmi eux en essayant de monter, l'arrivée d'un autre indésirable renforçait à nouveau l'animosité populaire. Oser s'en prendre aux représentants de l'ordre et de la loi faisait des deux hommes de vrais dangers publics. Bien décidés à remettre ces hommes aux autorités ou à faire justice eux-mêmes, l'estrade se faisait peu à peu encerclée, mais il y avait encore la place de fuir par l'arrière. Encore facilement quinze secondes de battement, se disait le Marqué, le temps de placer une dernière citation dans le tas.

"Vive l'impératrice ! Vive la Déesse !"

Cria-t-il, avant de sortir un tome de sa cape. Allait-il attaquer la foule pour la disperser ? Il regardait l'estrade, le marquis et les gardes étaient maintenant à l'arrière, et la foule semblait craintive devant la possible démonstration de force qu'allait faire l'inconnu. Griffin marcha le long de l'avant de l'estrade pour ramasser ses catalyseurs magiques, devant une foule qui reculait au moindre de ses pas. Dans un effet de style, Griffin en reculant ouvrit son tome à une page quelconque, et récita en ancien langage une formule qu'il connaissait déjà par cœur. Le ciel s'assombrit au-dessus de l'estrade, et tout à coup une boule de lumière pure descendit avant de frapper le devant de l'estrade avec puissance. Un grand flash aveugla partiellement l'assistance, soulevant en plus des débris de bois et de la poussière à foison. C'était le moment, et Griffin ne se fit pas prier pour partir vers l'arrière, sauter de l'estrade pour retomber au sol, et profitant de la cohue générale et de l'attention vers l'autre côté de la place, partit dans une direction totalement opposée de toutes ses forces. Cinq bonnes minutes plus tard, une fois que tout le monde l'avait perdu de vue, il s'arrêta dans une ruelle et retira la capuche de sa cape. La tempête était terminée.

"Et bien, au moins c'était plaisant de tourner en ridicule ce cher Zarchias..."

Mais un bruit se fit entendre de l'autre côté de la petite ruelle, et Griffin remit instinctivement sa capuche. Apparemment on l'avait suivi, ou attendu, et il constata après plusieurs secondes de stress qu'il s'agissait de l'homme qui avait assommé les gardes auparavant.

"Ah c'est vous... La logique voudrait que je vous remercie de votre intervention, la mienne est cependant différente. Mais je vous pardonne quand même de votre intervention dans mes affaires privées, vu que je suis d'assez bonne humeur."

Quitter cette foule en colère fut disons le plutôt chose facile pour le félin. Surtout lorsque notre cher inconnu faisait une vaine tentative d'exhortation de la plèbe. Bien sur cela se traduisit par un cuisant échec, comme si l'on pouvait atténuer la colère du nombre. Ne se souciant guère de son compagnon philosophe, le laguz prit la poudre d'escampette et après quelques ruelles le félin s'arrêta, plus aucun danger ne semblait troubler ses sens en éveil. L'épreuve ne lui avait que peu couté d'effort, au mieux c'était un petit exercice matinal profitable. Au loin les cris de la foule cessèrent peu à peu.

¤Hum on dirait que la foule n'a pas eu l'objet du litige. Tant mieux, il faudrait maintenant essayer de le retrouver cela pourrait être amusant.¤

Sur ce constat qui ravi le félin, celui-ci se mit en quête de retrouver ce Adams qui avait oser braver un sénateur de Begnon. Évidemment la prudence était de rigueur, tomber dans les griffes sales de la doxa voila qui serait regrettable. Surtout en pensant à la nature de Dust, la cela devenait très dangereux. Finalement le félin ne mit que peu de temps à retrouver son homologue philosophe, tentant d'effacer toute traces de sa course. Cela trahissait un manque flagrant d'activité sportive, mais un autre détail chiffonna l'esprit de Dust.

¤Ouah décidément c'est la mode des capuches, je suis toujours dans le vent. Ou alors il y a autre chose...¤

Comme lui, l'homme portait une capuche et sembla anxieux à l'arrivée du félin. Si anxieux qu'il remit aussitôt la capuche en place, sans que le félin ne puisse voir complètement le visage du philosophe. Cela à la réflexion n'avait que peu d'importance. Dust faisait ainsi face à Addams, la ruelle était assez sombre malgré ce beau soleil. Le visage d'Adams ne laissait que transparaitre un visage assez jeune et avenant, pour ce qui est de Dust on put faire le même constat avec comme exception ses lunettes et évidemment la beauté du félin se situait un échelon au-dessus. Alors qu'il s'apprêtait à initier la conversation, c'est Adams qui prit l'initiative. L'amorce fit sourire le félin, comme il l'avait deviné l'homme semblait intelligent. Comme il était plaisant de converser avec des hommes d'esprit.

"Nah, nah quelle audace sieur Adams, pour un simple vagabond philosophe je vous trouve bien éloquent et caractériel. Oh ne vous inquiétez pas, ce n'est pas moi qui vous porterai préjudice de ce fait, cela me divertit au contraire. Tiens, tiens je connais votre nom mais cela n'est pas réciproque. Hum il faut remédier à cela, je me nomme Dust et me mêler de vos affaires fut un plaisir. Oh j'y pense nous devrions selon le code de la politesse après les présentations enlever ces capuches inutiles. Quand dites vous sieur Adams, êtes vous un adepte de la politesse?"

Vagabond philosophe, oui. C'était les mots justes pour quiconque ne connaissait aucunement le passé et le présent de Griffin, ce statut lui alla à ravir, bien qu'un peu irritant personnellement. Décidément tout portait à croire que les moindres faits et gestes de l'ancien noble étaient là pour lui rappeler sa nouvelle condition de déchu. C'était fort désagréable de son côté, surtout venant de la part d'un total inconnu. Enfin dans un sens heureusement que c'était le cas, celui-ci ne serait pas prêt de le reconnaître, même en enlevant sa capuche, ce qu'il fit.

" La politesse, hmm ? C'est une denrée rare, mais dans un sens c'est aussi l'arme des haut placés pour caresser le peuple dans le sens du poil. Et vous, est-ce là votre utilisation de la politesse ? "

Griffin plaça son sourire mi-sérieux mi-compatissant assez étrange et suffisamment déstabilisant pour ne pas laisser l'interlocuteur deviner le cours de ses pensées. Les rencontres de ce genre était fortuites, mais autant fallait-il y trouver une once d'importance pour cerner les personnages susceptibles d'échapper ou non au futur Jugement.

On peut dire que l'attitude de ce cher vagabond ne pouvait que plaire au félin, cette désinvolture face au danger et aux autorités voilà qui ne pouvait qu'annoncer un marginal penseur ou un idiot chanceux. Cette partie manquait de fun mais heureusement fut vite démenti aux propos du philosophe. Comme il était agréable de converser avec une personne enfin civilisé. Même si la discussion n'avait réellement pas débuté et ou le terme civilisé était à nuancé au vue des vêtements de l'homme. Cela manquait cruellement de bon goût, c'était sans saveur comme une pâtisserie sans sucre. Dust marmonnait dans son esprit, choses futiles il ne pouvait s'empêcher de disserter sur le sujet. L'étude vestimentaire expira au moment ou l'homme enleva sa capuche. Évidemment le félin ne s'empêcha pas de remarquer la signature sous son œil.

L'homme était donc le fruit d'une union entre beorc et laguz. C'était bien évidemment atypique pourtant le félin ne releva guère ce fait. D'ailleurs il reporta immédiatement toute son attention sur les propos du philosophe. En réponse Dust afficha un sourire franc, chose rare, qu'il fallait absolument profiter. D'ailleurs pensât-il ce sera le dernier de la journée, a sourire trop on devient de bonne humeur et être de bonne humeur nuit trop a la santé. Encore un vagabondage spirituel...

Se remettant les idées en place, Dust enleva ses lunettes pour les nettoyer, excité comme il était cela lui permettait de recentrer ses pensées. Observant Adams la réponse fut pour une fois sérieuse dans le contenu et pour une fois solennel dans le ton.

« A mon tour je pense que cette capuche est inutile, c'est un devoir de réciprocité à laquel je me pli volontiers. »

Les mots suivant le geste le félin fit découvrir sa nature sans qu'aucune suspicion n'allume ses yeux.

« Vous avez tout aussi inconscient que moi à ce sujet, je me permet de vous suivre dans votre folie. Ensuite pour répondre à votre interrogation je réponds : NON. »

Son sérieux n'avait pas tenu longtemps et ces après deux secondes de blanc qu'il répondit.

« Je suppose qu'une argumentation serait la bienvenue, alors je m'exécute. Je ne suis pas adepte de la politesse comme un politicien serait démagogue. A vrai dire je hais les personnes usant de démagogie, c'est si pathétique n'est-il pas? Néanmoins je hais encore plus les flattés que les flatteurs, je hais la faiblesse d'esprit. Si j'avais été membre de cette foule mugissante que croyez -vous qu'il se serait passé apprenant ou vous étiez caché? »

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