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 Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]

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Burnagore
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MessageSujet: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeDim 20 Sep - 23:30

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Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] Burnag11

Les forêts de Begnion. Vastes étendues verdâtres quasi-infinies. Les plus beaux vestiges de la nature entremêlés les uns aux autres. Buissons, arbres centenaires, arbustes, fleurs, parcelles de terre sèche et sentiers travaillés par les mains destructrices des beorcs.
Un paysage aussi beau qu'étouffant.
Le vent soufflait sur les sentiers abîmés par de multiples passages de meules, de chariots, de vagabonds ou de personnes malintentionnées agissant en groupe.
Le nombre représente le plus terrible des avantages et aussi le sommet de la lâcheté, surtout sur ce genre de route.
Les buissons dansaient au gré du vent et l'herbe ondoyait le long des sentiers terreux. Les oiseaux pépiaient en concert et répandaient l'harmonie de la nature par-dessus les arbres. Un sérénité exemplaire, un lieu de paradis.

Du moins, tout aurait pu se passer ainsi. Un monde de joie et de bonheur, de simplicité et de passions.
Non.
Le rouge dominait la scène. Foncé et tâchant. Liquide et écœurant. Sanglant et meurtrier.
Le rouge accompagnait furieusement l'acier, répandant mort et agonie dans son sillage à discrétion. Cette même couleur pourpre berçait les créatures des enfers en attente de nouveaux jouets disposés à être démembrés ou punis selon les circonstances. La Mort suivait le vent, ainsi que le chemin de ce mercenaire sanglant.
Des tâches de sang dénonçaient un parcours sinistré, labouré par des batailles mouvementées. Les festivités avaient déjà commencées et brisaient une ambiance paisible.
Le fracas du fer et les cris de terreur gagnaient du terrain. L'ardeur des combats étouffait les bruits produits par les oiseaux, les faisant fuir vers une destination bien plus enviable. Toutes les créatures sensées fuyaient cet endroit imprégné de discorde.
Une rouge ensanglantée, une terre sèche rectiligne s'abreuvant de cette magnifique couleur vive, des arbres souillés par du sang, voire bien pire que cela.

Vous vous demandez sans doute comment la situation a t-elle pu dégénérée à ce point ?
La fureur ne pardonne pas la témérité.
Haine se rebiffe pour mettre fin à l'audace des bandits ivres de richesse. D'aucuns ne s'y risquent pas, certes, mais le nombre peut s'avérer trompeur. La quantité ne peut pas toujours venir à bout de la qualité. C'est un fait.
Ainsi, une embuscade mal préparée s'était transformée en massacre sans nom.

Les lieux, loin d'êtres atypiques de par leur nouveau design fraîchement mis à jour, respiraient la mort. Le sentier originellement beige, proche d'un jaune éclatant, comprenaient d'innombrables traces de pas profondément creusés au point de créer des bosses et des nids-de-poule déséquilibrant quiconque s'y risquerait. Des traînées de sang maculaient le sol et se mélangeaient à la poussière pour tapisser d'une façon très spéciale ce cadre anciennement idyllique.
Un cadavre était suspendu à un arbre, transpercé par sa propre lame en guise de clou au niveau de la bouche, les yeux encore ouverts.
Un autre bandit jonchait le sol en agonisant, une main recouverte de sang lui pressant le ventre dans le but de retenir ses abats. Pour lui, la seule certitude se trouvait de l'autre-côté, derrière la Dernière Porte, une contrée plus digne de ce genre de fourbe : les enfers.
Une carcasse semi-vivante poussait des grognements étouffés, puis des mots déformés, à peine audibles, proches des gargouillis dissimulés dans une écume de sang.


- «  L'oiseau... de... Sang... L'oi...seau... de... Sang... », bredouillait t-il avec difficulté, son poignard enfoncé dans l'aine jusqu'à la garde.

Une silhouette recouverte d'une toge sombre - la capuche rabattue - empoignait fermement le cou d'un survivant mal en point. Un sourire dément aux lèvres, Des yeux rouges aussi luisants que les flammes de l'enfer les plus intenses, Burnagore soulevait d'un bras puissant l'une de ses futures victimes sans paraître inquiéter par son poids. Sa main droite maintenait Eskhàrion, son Ignifer hérité de son père, la pointe de la lame dorée tournée vers la gorge de l'audacieux. L'individu rencontrait déjà de grandes difficultés à respirer et le manque d’oxygène croissant l'empêchait de se débattre, sans parler de sa bouche ensanglantée et de son corps brisé par son ultime affrontement.
Sans doute le regrattait-il a posteriori. Mais ce qui le tenait suspendu en l'air ne résonnait plus, la morale disparaissait, la bienséance s'était évaporée dès leur rencontre.
Burnagore incarnait sa bête noire et ne prononçait pas un mot. Il s'apprêtait à transpercer la gorge de sa proie avec délectation, savourant chaque centimètre de sa lame susceptibles de la parcourir mais un événement imprévu – tout comme cette foutue embuscade – interrompit son geste.

Un bruit. Léger mais perceptible, le regard du mercenaire sanguinaire parcourra les lieux à la recherche d'un indice visuel., de la source de cette interférence.
Haine continuait de lui dicter sa conduite et lui ordonnait de planter sa lame dans la grogne du bandit sans plus tarder, mais ce simple moment d'égarement détourna son attention du brigand. Son regarde de braise parut moins vif, plus digne des mortels, laissant place à deux pupilles rougeâtres dont l'une barrée d'un ignoble trait.


- « Qui que vous soyez, montrez-vous. Le temps m'est compté. Si vous souhaitez rejoindre les compagnons de cet imprudent, libre à vous de continuer de vous cacher ou bien de m'attaquer. Sinon, présentez-vous sans plus tarder », s'exclama t-il sans se soucier du malheureux suspendu par sa main gauche.

Le bandit commençait à devenir rouge... puis bleu. Un changement lent et une mort en approche.
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Khar'a Mell
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeLun 21 Sep - 22:49

Le pas feutré de la féline parcourait silencieusement le sol meuble des bois. Pas de chemin pour elle, elle préférait de loin la pénombre des sous-bois, là où la nature était encore sauvage et profuse. L'air embaumait les senteurs de plantes étrangères à celles qui poussaient dans sa forêt natale, et elle aimait la diversité des fragrances qui chatouillaient son odorat sensible. Mais tandis qu'elle avançait, une odeur étrange, inquiétante, pemmican dans son paysage olfactif idyllique. Elle plissa ses yeux rubis, suivant l'odeur. Un animal s'était fait chasser à proximité ? Suivant son odorat, la jeune Laguz arriva bientôt au niveau du sentier pavé de sang. Elle entendit un bruit et, effrayée, se précipita dans un buisson pour se cacher. Elle tendit les oreilles et observa ce qui l'avait effrayé à travers les branchages.

Lorsque ses yeux se posèrent sur la scène, elle eut un haut le cœur et le gout de la bile envahit sa gorge. La scène était parfaitement horrifique. Un homme terrifiant se tenait droit au milieu d'un massacre immonde, et elle comprenait enfin d’où venait l'odeur de sang qui l'avait attirée ici. Il y avait un homme mort, planté dans un arbre. Un autre agonisant au sol, essayant de ramener dans son ventre ce qu'il restait de ses entrailles. Et un troisième, tenu à bout de bras par le probable instigateur de cette boucherie, qui semblait en cet instant désintéressé de sa victime.

« Qui que vous soyez, montrez-vous. Le temps m'est compté. Si vous souhaitez rejoindre les compagnons de cet imprudent, libre à vous de continuer de vous cacher ou bien de m'attaquer. Sinon, présentez-vous sans plus tarder »

La féline n'en revenait pas. Ce type était debout, au beau milieu du pire massacre auquel elle ait jamais assisté, et il avait l'air d'en avoir absolument rien à faire ! Un Beorc... Un foutu beorc... Insensibles, cruels et violents. La jeune Laguz se demanda si les membres de cette raçe étaient tous ainsi inconstants. Certains étaient bons, d'autres mauvais comme l'enfer... Mais elle ne tenait pas à se faire découper en morceaux par ce psychopathe. Et si elle ne sortait pas pour se présenter, si elle se contentait de prendre la fuite, il y avait des chances pour qu'il la poursuive jusqu'à la tuer... Bon, elle était un chat, elle courrait certainement plus vite que lui sous sa forme animale, mais elle ne voulait pas vivre avec le traumatisme de ce massacre toute sa vie... Elle voulait connaitre les motivations de l'individu, et elle pourrait toujours prendre la fuite après si cela s'avérait nécessaire... Tremblante, elle s'extirpa de son buisson et avança vers l'inconnu, essayant de ne pas regarder le pauvre gars qui se balançait au bout de son bras tendu. Elle était aidée en cela par le fait qu'elle devait examiner soigneusement le sol pour ne pas mettre les pieds dans une flaque de sang, d'autant qu'elle ne portais pas de chaussures et que si elle aimait le gout du sang d'animal dans sa bouche, elle n'aimait pas en avoir entre les doigts de pieds. Cela dit, elle avait du mal à soustraire à sa vision les reliefs du massacre, et elle sentait son cœur chavirer un peu plus à chaque pas qu'elle faisait.

La féline inspira longuement pour reprendre une contenance, mais elle se rendit compte que c'était une mauvaise lorsque le parfum entêtant du massacre s'infiltra dans ses poumons, la faisant tousser. Elle abandonna l'idée de s’oxygéner correctement et se cantonna à de petites inspirations, ses yeux larmoyants se posant enfin sur la victime survivante du psychopathe.

« Euh... Je... Je me présenterais quand vous aurez relâché la gorge de ce monsieur ! »

Le jeune esprit de la féline ne supportait pas de parler tranquillement avec un homme alors qu'il en étranglait un autre comme s'il en avait absolument rien à faire. Ce type la rebutait, non à cause de son physique inquiétant ou de la balafre qui barrait sa joue, mais à cause de ce qu'il avait fait. Une tel sauvagerie, barbarie, ne saurait en aucun cas être cautionné par la jeune Laguz. Mais elle avait beau essayer d'imposer des conditions, elle n'en menait pas large, et ses jambes étaient tendues, prêtes à prendre la fuite au moindre signe de danger pour elle.
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Burnagore
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeLun 21 Sep - 23:59

Burnagore, le regard tourné vers la féline, contemplait silencieusement la scène se jouant devant lui. Une jeune femme mal à l'aise devant cette abominable boucherie. Depuis combien de temps n'avait-il pas croisé un laguz ? Le dernier souvenir paraissait lointain dans son esprit embrumé par cette folie macabre. La seule chose qu'il vît en cet instant précis fut la brève image de sa mère aux ailes de jais, toujours munie d'un livre, une habitude léguée à sa sœur disparue.
Une vision agréable dans une forêt souillée par du sang abondant.
Une illusion très vite balayée par le dégoût de la pauvre féline visiblement répugnée par cet endroit immonde. Une nature corrompue par la folie des hommes, par un massacre prononcé et quelque peu inventif. Ha ! On pourrait presque voir de l'art suivant la disposition des carcasses abîmées. Des conceptions salissantes, même si notre exterminateur de bandits ne portait pas la moindre tâche de sang sur sa toge. Seules ses bottes pataugeaient dans une mare pourpre, et il s'en moquait royalement.
Selon lui, tous ces salopards méritaient ce châtiment. Après tout, ces hommes souhaitaient lui faire subir un sort plus ou moins équivalent... peut-être pas aussi violent, certes. Mais comme dirait on-ne-sait-plus-qui, c'est l'intention qui compte. Et celle respirait la malhonnêteté, la facilité et la disgrâce. Le quatuor mourant donnait désormais l'impression d'être faible, presque gentil en comparaison du tueur impitoyable.
Quelle terrible méprise !


« Euh... Je... Je me présenterais quand vous aurez relâché la gorge de ce monsieur ! »

Un monsieur ? Quel monsieur ?
Son regard pourpre se tourna vers la victime entrain de bleuir. Le pauvre fou rencontrait visiblement quelques difficultés à se mouvoir, au point de ne plus pouvoir lever sa main pour tenter de dé-serrer cette étreinte humiliante.
Ah, ce monsieur ?
Burnagore afficha un air d'incompréhension en le voyant. Comment diable avait-il pu oublier d'en finir avec ce tordu ? Cet abruti agonisant lui posait désormais problème. Le tuer rendrait la conversation plus ardue. Et le laisser fuir ne rendrait les choses que plus tortueuses.
Le bandit, suspendu en l'air par un bras vengeur, leva cahin-caha sa main gauche vers Khar'a, il ne comptait plus que sur elle pour se sortir de ce mauvais pas. Quelle ironie, un beorc suppliant une laguz de lui venir en aide alors que dans d'autres circonstances, ce monstre désirerait sans doute en faire son repas.
Risible.
Le mercenaire sanguinaire lâcha sa proie éreintée sur le point de pousser son dernier soupir et la laissa s'affaler dans le sang.

Franchement, vous y avez cru ?
La lame de l'Ignifer entra nonchalamment dans sa main gauche figée au sol. Le bougre ne s'enfuira pas avec une telle contrainte. Un hurlement presque strident s'échappa de sa gorge ensanglantée. Un miracle en considérant le fait que cet homme allait étouffer de la main même de son bourreau.
Burnagore posa la main sur le pommeau de son arme sans prendre en compte les cri de douleur du bandit. Il paraissait fier d'avoir trouvé LE bon compromis.


- « Soit. Vous voilà exaucée. », dit-il sans trop de conviction, en haussant les épaules.

Le bandit sanglotait et se noyait dans ses larmes, la vision de sa propre main perforée le terrifiait autant que sa mauvaise rencontre. La féline ressentira sûrement de l'empathie envers lui, quoi de plus normal étant donné son manque d’expérience dans le domaine de la boucherie...
Le vengeur écrasa sa botte imbibée de sang sur le visage du souffrant et lui adressa ces quelques mots :


- « Ferme-là, veux-tu ? Tu passerais presque pour un gentil, dans la souffrance. », le rabroua sèchement Burnagore avant de continuer en analysant sa nouvelle interlocutrice. « J'ai l’impression d'avoir rempli ma part du marché. Votre nom, maintenant ? »

Burnagore s'exprimait t-il en ayant les idées claires ou Haine l'inspirait dans sa démarche ?
Dans tous les cas, le mercenaire attendait une réponse sans ciller, son sabre traversant la main détruite du bandit se tordant de douleur.
Le sabreur paraissait imperturbable et criblait la féline du regard, surveillant le moindre de ses mouvements. Elle disposait de toute l'attention du fou sanguinaire, et cela n’inaugurait rien de bon.
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeJeu 24 Sep - 22:37


La féline se sentit quelque peu soulagée lorsque le pauvre type se retrouva enfin au sol, capable de respirer correctement. Elle ne s'attendait cependant pas à ce que le Beorc fou lui plante la main dans le sol, et elle fit un bond en arrière en poussant un miaulement strident qui retentit avec les cris du malheureux fiché dans le sol. Mais il était pas bien ce type..! La Laguz se sentait flouée. Techniquement, il avait fait ce qu'elle avait demandé. Dans les fait, elle ne trouvait pas la solution qu'il avait trouvée plus acceptable que la situation précédente, et elle avait l'impression d'avoir été trahie, quand bien même elle n'avait rien à attendre de ce fou psychopathe.

« Soit. Vous voilà exaucée. »

Elle était livide. Les sanglots du malheureux résonnaient dans l'espace étrangement silencieux du sentier, et la féline se demandait si elle n'allait pas elle-même fondre en larmes devant l'horreur de la scène qui se déroulait sous ses yeux. L'inconnu écrasa le talon de sa botte sur le visage de sa victime, étouffant ses plaintes. Khar'a n'osait pas imaginer à quel point il devait souffrir... Elle fit à nouveau un bond en arrière lorsque le malade lui accorda à nouveau son attention, l'apostrophant :

« - J'ai l’impression d'avoir rempli ma part du marché. Votre nom, maintenant ?
- K... Khar'a... »

Elle avait dit son nom, alors elle pouvait être tranquille non..? Par prudence, elle recula tout de même de quelques pas, son petit cœur fragile redoutant de finir comme ce brigand, à moitié étouffé par une botte et la main plantée dans le sol. Cependant, elle était profondément choquée par la scène qui se déroulait sous ses yeux, et sa conscience était en proie à un doute affreux.

Devait-elle s'échapper et sauver sa peau ou tenter d'aider le malheureux qui se tordait de douleur sur le sol, seul rescapé d'une boucherie dont elle ne connaissait pas les tenants et aboutissants ? Bah tiens, si on commençait par là ?

« Et vous, vous vous appelez comment ? Et pourquoi vous avez fait... ça..? »

Elle n'avait pas de mot pour décrire ce carnage. Alors à la place, elle désigna les corps sur le sol, les mares de sang et les morceaux de chair, réprimant une puissante envie de recracher son dernier repas.
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Burnagore
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeSam 26 Sep - 22:45

Innocente et effrayée. Si facile à tuer, dans de telles conditions... mais cette fille ne représentait pas une menace, et la découper ne servirait assurément à rien sinon satisfaire un sadisme provenant d'une volonté malsaine. L'absurdité d'une mauvaise conscience, la folie du créature enfouie dans un esprit tourmenté par une entité inventée. L'incarnation intérieure d'une haine personnifiée.
Non, il fallait résister. A quoi bon devenir un monstre pour chasser des monstres ? Cette punition sanglante ciblait uniquement ces maudits bandits et non une laguz égarée.
Pourtant, chacune de ses actions répandaient la peur chez cette fille. Des cris, des sursauts, de brusques mouvements de recul et une voix chevrotante.


«  K... Khar'a... »

Un nom prononcé avec hésitation. Des geste imprégnés de prudence et une expression de dégoût prononcée. Visiblement, ce spectacle répugnait la fille. Contrairement à Burnagore qui se moquait éperdument de ses victimes et de leur agonie. D'autres cadavres à ajouter à son palmarès, rien de plus. Des vies éteintes ou presque pour d'autre.
De ses rubis oculaires, il scrutait les réactions de Khar'a et devina apaisement le manque d'expérience de celle-ci. La mort ne la côtoyait pas souvent et ce flot de sang suscitait un mal-être grandissant chez elle. Une réaction tout à fait naturelle et similaire à ses propres débuts.
Mais cette vie brisée... il n'en voulait plus.


« Et vous, vous vous appelez comment ? Et pourquoi vous avez fait... ça..? »

Sa botte plaquait toujours le visage du survivant dans une mare de sang et le mercenaire ne s'en souciait guère. Accoutumé à ce genre de barbarie, un geste devenu tout à fait anodin pour lui.
Burnagore inspira profondément et répondit calmement. Un ton parfaitement contrasté avec cette scène cauchemardesque.


- « Mon nom est Bolganone. Je ne mérite pas d'être nommé par autre chose que cela, mais une sombre réputation précède mes agissements semblables à tout... ça. », déclara t-il en parcourant les lieux du regard. « D'aucuns me surnomment L'Oiseau de Sang. Étant donné la situation, je peux difficilement nier cette pensée. »

Le visage plus sévère, il remarqua le pauvre type à l'agonie, les tripes à l'air, entrain de se retourner la main plaquée contre son ventre. Une importante quantité de sang se répandait dans son sillage limité par son hémorragie. Le voir encore vivant relevai du miracle, mais la volonté de vivre de certain dépassait les facultés humaines. Dans tout les cas, son destin le mènerait inéluctablement face à la mort et bien plus tôt que prévu.

- « Je lis la peur dans votre regard. De la peur et du dégoût. N'ayez crainte, vous ne finirez pas comme eux. Je ne tue pas pour le plaisir. Ces gens méritent leur châtiment. Ma façon de punir les démons déplaît à beaucoup d'entre-vous. Je dispose d'un vécu dépassant toutes vos considérations. Une expérience de la vie plutôt désastreuse. Vous me prenez sûrement pour un psychopathe, pour un monstre. Mais ces hommes-là vous donnent la change, ils vous trompent. », expliqua t-il d'un ton à glacer le sang.

Le vengeur libéra le visage de sa victime en levant sa botte souillé et serra les dents, toujours victime d'une flopée de visions horrifiques. Constamment baigné dans les remords et dans la haine, il comptait bien faire partager cette mauvaise expérience à son interlocutrice. Avec des mots et non avec sa lame. Lui balancer toute la laideur de ce monde en pleine face. Lui épargner de commettre les mêmes erreurs que lui. Lui montrer la noirceur de l’humanité. Il posa sa main gauche sur le pommeau de son sabre et leva sa main droite aux bandages ensanglantés. Une main crispée par une rage irrépressible.

- « Ce monde baigne dans la corruption. Quand votre meilleur ami vous poignarde dans le dos, il est impératif de se poser des questions sur la condition humaine. Mais revenons-en à notre sujet. Ces fous m'ont accosté sans se préparer correctement. Des paysans reconvertis de par leur manque de finesse. Une bêtise courante pour s’enrichir facilement sur le dos de leurs semblables, sans efforts importants. Un mal ciblé destiné à nuire à quiconque croiserait son chemin. Mais admettons qu'un homme, ayant tout perdu et souffrant d'une douleur morale constante, les rencontre et fait l'objet de menaces et d'une injustice intolérable... Que ferait-il ? Rendrait-il les armes par crainte de perdre la vie ? », il marqua une pause le temps d'un reniflement de mépris puis continua. « Non. Il ne laisserait jamais passer un tel outrage, et expédierait ses opposants en enfer sans crier gare. »

Suite à cette conclusion, l’œil droit de Burnagore s'illumina brièvement d'une lueur rouge étrange, tout comme son impressionnante balafre. Un rouge infernal reflétant ses pensées les plus vives. Un éclat rapide semblable au passage d'une étoile filante dans un ciel assombri par la nuit noire. Mais il ne bougea pas d'un pouce, mis à part sa main droite désormais décontractée retombant doucement sur son flanc.

- « Pardonner aisément incite à l'offense. Je ne juge pas, je punis. »


Dernière édition par Burnagore le Dim 27 Sep - 19:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeDim 27 Sep - 11:20

Plus l'inconnu parlait, plus la féline sentait la colère monter en elle. Ainsi les quatre pauvres personnes auxquelles il s'en prenait étaient-ils des bandits... Quand bien même, les éconduire aurait largement suffit, voir même les assommer pour les livrer à la justice Beorc ! Il n'avait pas besoin de conduire un tel massacre ! Et il parlait d'amis qui poignardent dans le dos ? Ces gars étaient des voleurs ! Pas des amis de longue date ! La féline se dressa de toute sa - petite - hauteur, indignée. Elle en oublia presque son dégoût pour le massacre qui s'était achevé sous ses yeux.

« Ces gens n'étaient pas vos amis, ils ne pouvaient pas vous poignarder dans le dos ! »

Elle désigna le pauvre homme toujours planté dans le sol, celui qui était en train d'agoniser, et qui ne pouvait pas être sauvé... Son cœur se serra. Elle fit quelques pas vers lui, se disant qu'il vaudrait peut-être mieux abréger son agonie... Mais elle était encore jeune, et son cœur était fragile, et elle ne parvenait pas à se résoudre à porter le coup finale qui aurait permit au bandit de rejoindre la mort. Elle en était malade. Elle vrilla son regard empli d'une juste colère sur le dénommé Bolganone, les poings serrés.

« Il ne vous est pas venu à l'idée que, peut-être, ils n'avaient pas eu le choix ? Qu'ils aient pu être poussés à piller par la pauvreté ou la faim ? Ou qu'ils aient eu une famille à nourrir ? »

Emportée par la fureur, elle fit quelques pas vers le guerrier, brandissant son doigt dans une attitude moralisatrice.

« Et puis même ! Vous autres humains, vous n'avez pas une justice pour les gens comme eux ? Et quand bien même, s'il s'agissait réellement de légitime défense, vous pouviez tout simplement leur faire peur ! Ce n'était pas la peine d'en venir à... ça ! »

Dans sa colère, elle avait complètement oublié qu'il était un guerrier entrainé, visiblement sadique, et que s'il le voulait il pouvait la découper en deux dans un simple mouvement de sa lame. Elle ne pouvait tout simplement pas accepter une tel attitude.
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeDim 27 Sep - 20:52

La dénommée Khar'a paraissait sous l'emprise de la colère, non pas de la fureur guerrière, mais plutôt de l'indignation. Une émotion évaporant la brume épaisse liée à la peur. Burnagore, toujours dans la même posture - c'est-à-dire la main gauche posée sur le pommeau de son sabre embrochant la main du malheureux dans le sol et l'autre reposée en frôlant sa toge obscure -, la regardait droit dans les yeux, son visage balafré dénué de plis, d'émotions. Un vide pendant un court instant.

« Ces gens n'étaient pas vos amis, ils ne pouvaient pas vous poignarder dans le dos ! »

"Ils pouvaient faire bien pire que cela", pensa le vengeur.
En désignant le bandit sanglotant et crachant difficilement du sang, sa colère grimpait les échelons.


« Il ne vous est pas venu à l'idée que, peut-être, ils n'avaient pas eu le choix ? Qu'ils aient pu être poussés à piller par la pauvreté ou la faim ? Ou qu'ils aient eu une famille à nourrir ? »

La féline ravalait visiblement son dégoût pour protester, trouver des excuses à ces bouseux téméraires et prôner la "Justice des Beorcs".
Visiblement, le survivant parmi les brigands l'apitoyait.
Ces paroles lui rappelèrent sa propre justice de mercenaire appliquée autrefois sur ce même genre d'individu indésirable. Ce genre de fous écartés du droit chemin pour commettre des délits, voire même des crimes pour survivre ou simplement pour s'amuser. La nécessité ou le plaisir malsain d'aller à l'encontre des lois. Briser la morale pour se sentir plus libre que les autres. Empiéter sur la bonté et profiter de l'angoisse d'autrui dans l'unique but de satisfaire ses désirs qu'ils soient vitaux ou secondaires.
Mais le médiateur n'est plus. Et ce, depuis une chute mémorable par-dessus une falaise. Cette  façon de parler... cette envie d'une justice raisonnable... accorder une seconde chance aux mauvais.
Un passé déchiré et anéanti. Seule la vengeance persiste.
Le mercenaire fronça les sourcils et lui lança un regard noir sous sa capuche semblable à celles des assassins ou des mages noirs.
Mais la féline sous-estimait la bêtise humaine. Burnagore se contenta de la regarder et de l'écouter en silence, celle-ci toujours aussi indignée voir même davantage.


« Et puis même ! Vous autres humains, vous n'avez pas une justice pour les gens comme eux ? Et quand bien même, s'il s'agissait réellement de légitime défense, vous pouviez tout simplement leur faire peur ! Ce n'était pas la peine d'en venir à... ça ! »

Les assommer pour qu'un autre que lui les condamne et les confier à une justice insuffisante. Les réhabiliter comme autrefois. Faire le bien, en somme. Agir selon les limites autorisées par la légitime défense.
Quelle utopie !
Serrant les dents de rage pour se contenir de ne pas commettre un geste assurément regrettable dans un avenir proche, sa main gauche suivit le pas de sa mâchoire pour faire tourner sa lame à l'intérieur de la terre boueuse et susciter un cri de souffrance de la part du bandit scellé au sol. Avant ce cri féroce, les os de la main du torturé crissèrent puis finirent par se rompre dans un bruit très éloquent.
Le début de sa réponse.


- « Bien sûr. Les épargner pour les confier à des incapables, les punir équitablement, leur offrir une seconde chance. Dit comme ça, le monde en deviendrait presque rose. Quiconque tentant de me tenir en respect, une arme pointée dans ma direction, en fera inéluctablement les frais. Peu importe les raisons, qu'elles tiennent du plaisir, de la nécessité ou de la folie. Je ne suis pas un justicier et cette forêt délaissée par les hautes instances représente un nid favorable au banditisme. Chacun est libre de tuer son prochain ici-bas ou de vivre dans un but plus noble. La loi du plus fort décide du vainqueur et se débarrasse des plus faibles. Il en est ainsi céans. Ma philosophie est de couper le mal à la racine pour faire en sorte que ce monde ne se noie pas dans la merde répandue par la folie du genre humain. »

Le mercenaire posa son regard cruel sur le dernier survivant du quatuor et le bandit piégé par sa propre folie n'osait pas lever les yeux. Plus exactement, il fixait sa main brisée et perforée, les yeux emplis de larmes. Il faisait vraiment pitié, mais le voir ainsi répugnait simplement son bourreau.
Aussi, il décida d'empoigner son Ignifer encastré dans la boue et de l'arracher promptement de sa base via la main gauche. Une petite fontaine de sang jaillit de la plaie ouverte du bandit et un autre hurlement accompagna sa souffrance. De toute manière, il ne pourrait pas aller bien loin ainsi.
Sans se soucier de sa victime, Burnagore entreprit posément de déplier les bandages ensanglantés de sa main droite et d'en serrer le poing une fois celui-ci à nu. Une marque sombre, dont la forme se rapprochait d'une aile, ornait le dos de cette main meurtrière.
La fin de sa réponse.


- « Je ne suis pas l'un des leurs, ni l'un des vôtres. Et mon aversion ne cible pas spécifiquement les beorcs. Non, elle va bien plus loin que ça. », grommela t-il en serrant les dents de colère.

Que fallait-il en déduire ? Le voleur survivra t-il ? Pourquoi le mercenaire exposait-il sa marque devant la laguz, le visage plissé par la haine ? Que projetait-il de faire en agissant ainsi ?
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Khar'a Mell
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeDim 11 Oct - 12:36


« Bien sûr. Les épargner pour les confier à des incapables, les punir équitablement, leur offrir une seconde chance. Dit comme ça, le monde en deviendrait presque rose. Quiconque tentant de me tenir en respect, une arme pointée dans ma direction, en fera inéluctablement les frais. Peu importe les raisons, qu'elles tiennent du plaisir, de la nécessité ou de la folie. Je ne suis pas un justicier et cette forêt délaissée par les hautes instances représente un nid favorable au banditisme. Chacun est libre de tuer son prochain ici-bas ou de vivre dans un but plus noble. La loi du plus fort décide du vainqueur et se débarrasse des plus faibles. Il en est ainsi céans. Ma philosophie est de couper le mal à la racine pour faire en sorte que ce monde ne se noie pas dans la merde répandue par la folie du genre humain. »

Bon. Ce n'était visiblement pas la peine de lui parler, ce type était totalement imperméable à l'argumentation. Elle laissa retomber son doigt brandit, et lorsque le guerrier arracha sa lame de la main dans laquelle il l'avait plantée, elle se rendit compte qu'elle avait approché plus que de raison car quelques gouttes de sang avaient giclées jusqu'à sa cuisse nue. Elle poussa un cri en bondissant en arrière, un feulement jaillissant de sa gorge, et se ramassa sur elle-même dans une attitude défensive. Sous forme humaine peut-être, mais elle restait une Laguz chat, et elle savait se défendre non de dieu, et s'il libérait son arme, il y avait tout à parier qu'il voudrait s'en servir contre elle, vue le caractère du personnage. Elle fit néanmoins la grimace lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait atterri sur une flaque de sang et qu'elle en avait à présent plein entre les orteils et les doigts. Beurk.

Cependant, contrairement à ce à quoi elle s'attendait, l'inconnu ne l'attaqua pas, se contentant de retirer les bandages qui couvraient sa main droite. Elle observa la marque ainsi exposée avec circonspection, ne comprenant pas où il voulait en venir. Ce tatouage devait avoir une signification pour lui, mais elle-même ne l'avait jamais vu alors elle ne savait pas trop ce qu'elle était censé comprendre lorsqu'il brandit le motif dans sa direction pour bien le mettre en évidence.

« Je ne suis pas l'un des leurs, ni l'un des vôtres. Et mon aversion ne cible pas spécifiquement les beorcs. Non, elle va bien plus loin que ça.
- Et alors ? C'est pas parce-que tu n'aimes pas les gens que tu doit obligatoirement les tuer. Sinon y'aurait beaucoup plus de morts sur cette terre. Et si tu continue à tuer aveuglément comme ça, tu va finir par devenir encore pire qu'eux, parce-que ton seul motif, ce sera que tu ne les aiment pas. »

Inconsciente de la sagesse des paroles qu'elle venait de proférer, la féline se dirigea vers un rocher moussu qui bordait le sentier et entreprit de débarrasser au moins ses mains du sang qui les maculaient à présent. Elle tira la langue, dégoutée. Elle aimait la viande crue, mais le sang des humains, elle ne voulait pas en avoir sur les mains !

Elle se tourna ensuite vers le guerrier, les sourcils toujours froncés par le dégout, mais une lueur interrogative brillant également dans son regard de rubis. Et puis peut-être que si elle le distrayait suffisamment longtemps, le survivant pourrait-il s'enfuir ? Pensée naïve, mais ca soulage un peu quand-même...

« C'est quoi cette marque ? »

Elle se souvint alors que ces marques pouvaient être l’apanage des marqués, un détail que l'ambiance morbide avait fait sortir de son esprit. Son visage s'illumina, et elle oublia un instant le carnage qui l'entourait pour se rapprocher d'un pas vif vers le guerrier.

« Tu es un marqué ? »

Mais lorsque ses pieds foulèrent à nouveau une flaque de sang, elle se souvint d'où elle était et elle cessa d’avancer. Un marqué certes, mais un marqué qui massacre des gens ! Et puis les connexions se firent dans son esprit.

Si ça se trouvait, ce type avait été victime de la haine généralisée des humains et des Laguz contre les marqués. Elle-même ne partageait pas ces préjugés qu'elle trouvait stupide, mais elle était bien placée pour savoir que ce mal touchait aussi bien les humains que ceux de son peuple car sa mère en faisait montre, bien qu'elle eut de bonnes raisons de détester tout ce qui était au moins à moitié Beorc. Une mine désolée s'empara de ses traits et elle baissa un peu les yeux, s'éloignant de quelques pas.

« Désolée pour vous... »

Elle n'était pas désolée qu'il fut marqué, mais désolée qu'il ait eu à subir la discrimination et la haine des autres peuples. Cette attitude la révoltait, mais elle était bien petite à l'échelle du monde, et elle ne pouvait pas y faire grand chose... D'une toute petite voix, elle enchaina :

« Un jour, les vôtres n'auront plus à subir toutes ces horreurs... »
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeLun 19 Oct - 20:15

Voir la laguz se mouvoir étrangement en raison de l'omniprésence du sang et de ses multiples éclaboussures était presque comique. Mais Burnagore n'esquissa pas le moindre rictus, il se contenta de patienter calmement en se moquant royalement des sanglots étouffés de sa victime à la main perforée. Ou devrait-on plutôt dire, à la main ravagée, détruite, anéantie, définitivement hors d'usage. Franchement, autant la couper à ce niveau-là... Un membre mort, rien de plus.
Le mercenaire sanglant ne prêtait pas la moindre attention au carnage provoqué par ses propres mains destructrices. Pire encore, lorsqu'il exposa sa marque, pendant sa tirade, un groupe de corbeaux s'installa sur les branches des arbres alentours. Là encore, il n'en avait cure. Comme si cet événement lui paraissait tout à fait normal, tout à fait classique, une habitude. Rien de plus.
Les charognards partageaient visiblement ce point de vue car malgré la présence de Khar'a, il entamèrent nonchalamment un festin avec les tripes d'un homme à terre, anciennement à l'agonie et désormais déchu. Heureusement pour lui, n'est-ce pas ? Qui souhaiterait vivre avec ses propres tripes constamment retenues entre ses mains ? Ha !


« Et alors ? C'est pas parce-que tu n'aimes pas les gens que tu doit obligatoirement les tuer. Sinon y'aurait beaucoup plus de morts sur cette terre. Et si tu continue à tuer aveuglément comme ça, tu va finir par devenir encore pire qu'eux, parce-que ton seul motif, ce sera que tu ne les aiment pas. »

Les sourcils froncés de Burnagore se détendirent et son impitoyable cicatrice ressemblait presque à une ligne droite, bien que légèrement courbée. D'ailleurs, le vengeur paraissait étonnamment propre après avoir commis un tel massacre, car seule la manche de son bras porteur goûtait au sang versé.
Ensuite, il soupira. Sa lame calée contre sa hanche, la pointe posée doucement contre le sol souillé.


- « Vous pensez vraiment que mon point de vue les concernant se limite à une simple haine ? A un ressentiment aussi infime ? Vous vous méprenez.... Khar'a, c'est bien ça ? », répondit-il, bien plus calme, la main droite toujours exposée.

Pendant que la laguz se nettoyait du sang imbibant ses mains innocentes, le dernier bandit rampait avec grande peine, une main totalement inerte virant au violet. Dans son épreuve futile pour s'extirper de cette situation périlleuse, il chassa de sa seule main valide un corbeau sautillant dans sa direction sous le regard quasi-inexpressif de son bourreau. Toutefois, même ce visage un tant soit peu apaisé l'effraya, lui inspirant une crainte absolue et l’immobilisant par peur d'une nouvelle souffrance ô combien méritée selon son bourreau semblable aux corbeaux.
Burnagore croisa de nouveau le regard de son interlocutrice dégoûtée. Certes écœurée par ce spectacle morbide, mais avec une pointe d'intérêt. Un changement étrange rythmé par sa double interrogation durant laquelle il se contenta de garder le silence un court instant.
Puis, il hocha doucement la tête, assez longtemps pour que la Laguz remarque cette réponse silencieuse.
Visiblement, elle comprenait quelque chose à en lire les traits de son visage désolé. Cependant, elle restait tout de même prudente, une réaction tout à fait normale aux yeux du mercenaire baignant dans sa violence.


« Désolée pour vous... », dit-elle en toute sincérité.

- « Vous n'avez pas à l'être. Ni moi, ni vous, ni personne. Il existe bien des moyens de cacher ce détail de mon existence. J'ai simplement opté pour des bandages... », continua le mercenaire en les enroulant de nouveau autour de son poing nu.

Oui. Ni lui, ni elle, ni personne. Après tout, Burnagore ne pensait pas que cette marque soit le seul événement déclencheur de la trahison des siens. Le désir de commander, le besoin continu et étouffant de s'enrichir. Deux émotions caractéristiques des intentions des mercenaires les plus véreux et ingrats. Ni honneur, ni famille. Ni grâce, ni justice. Encore moins de pitié. Rien sinon des intentions personnelles parmi une communauté de guerriers hypocrites et malveillants lorsqu'une tête pesante sensée finit par tomber. Voici exactement la situation dans laquelle devrait se trouver sa fratrie, actuellement.
Tout ce qu'il espérait ne jamais voir arriver. Une odieuse communauté se faisant encore passer pour des justiciers, et agissant pour le pire dans l'ombre. Quoi de mieux pour garder sa clientèle et faire taire les plus bavards ?
Définitivement, Burnagore pensait trop, et à chaque fois que cela se produisait, les tourments du passés se réveillaient comme un coup de tonnerre fendant les nuages sombres de son esprit meurtri.
Il posa son regard de braise sur le survivant apeuré. Un flot de haine renaissant après une accalmie presque rassurante.


« Un jour, les vôtres n'auront plus à subir toutes ces horreurs... »


De nouveau, son regard glissa dans la direction de Khar'a pendant le festin des corbeaux qui ne dérangeait toujours pas. L'un d'eux entreprit d'ailleurs de se nourrir en dépiautant le visage du bandit  au visage perforé au niveau de la bouche, le corps pendant à l'arbre comme une vulgaire poupée de chiffon, ou l'objet d'un rite vaudou peu banal...

- « Un jour, peut-être. Mais pour le moment, le monde doit être purgé de la souillure humaine. Bien sûr, je ne tuerai pas à l'aveuglette. J'agirai selon mes principes, non pas guidé par la haine, mais pas la raison. Ma raison. Cela déplaira très certainement à certains... ou à certaines, mais pour la retrouver, je vais devoir agir au plus vite. Pour sauver, je dois aussi tuer. L'opinion commune appelle ça : combattre le mal par le mal. C'est une façon de voir les choses... », expliqua t-il en haussant les épaules.

Le regard d'autrui - en dehors des villages - ne l'inquiétait pas. Après tout, dans la jungle, aucune loi n'existe pour régir ces terres. Et dans la jungle, les hommes redeviennent des bêtes destinées à satisfaire leurs besoins, et non pas leurs désirs.
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeLun 7 Déc - 13:53

« Un jour, peut-être. Mais pour le moment, le monde doit être purgé de la souillure humaine. Bien sûr, je ne tuerai pas à l'aveuglette. J'agirai selon mes principes, non pas guidé par la haine, mais pas la raison. Ma raison. Cela déplaira très certainement à certains... ou à certaines, mais pour la retrouver, je vais devoir agir au plus vite. Pour sauver, je dois aussi tuer. L'opinion commune appelle ça : combattre le mal par le mal. C'est une façon de voir les choses... »

La Laguz n'était absolument pas d'accord avec cette manière de penser. Il n'y avait aucune raison dans le massacre dont elle avait les conséquences sous les yeux. Le pauvre type qui essayait de s'en aller perdait énormément de sang, et les corbeaux commençaient à lui tourner autour. Il était définitivement perdu, et son bourreau semblait bien décidé à le laisser patauger indéfiniment dans son propre sang. Le cœur serré, Khar'a releva les yeux vers Burnagore et le regarda avec insistance.

« Les humains ne sont pas les seuls à persécuter les marqués. Alors quoi, vous allez aussi tuer tous les Laguz ? Et pour finir, vous serez seul au monde... »

Elle réunit tout son courage dans son petit cœur ou se mêlait dégoût, peur et pitié, et elle approcha de l'homme en train d'agoniser. Se faisant, elle tourna le dos à Burnagore, mais elle décida que ce serait une mise à l'épreuve. Elle voulait qu'il comprenne ce qu'elle essayait de lui dire, et s'il n'essayait pas de la tuer, c'était qu'elle avait eu raison. Elle se pencha sur le malheureux et posa une main apaisante sur son épaule avant de se pencher vers son oreille pour parler doucement.

« Vous êtes perdu. Les corbeaux vous tournent déjà autour, et vous avez perdu trop de sang. Je suis une chasseuse, et je sais ce que cela veut dire lorsque les charognards rôdent autour de vous. »

Elle écarta de la main un des oiseaux qui s'approchait du pauvre homme.

« Mais je peux encore faire quelque chose pour vous. J'aurais aimé arriver plus tôt, je suis désolée... »

Dans un chuintement feutré, elle fit sortir ses griffes. Longues et acérées, elle n'aimait pas s'en servir. A vrai dire, si elle tuait régulièrement des animaux pour se nourrir, c'était un acte de chasse parfaitement naturel. Ce qu'elle s'apprêtait à faire la révulsait, mais elle ne supportait plus de voir ce pauvre homme souffrir pour les caprices d'un dégénéré. Les larmes, aux yeux, elle plaqua ses griffes sur le cou du bandit et trancha artère et trachée d'un coup précis. La vie le quitta dans un dernier soupire, et le dernier regard qu'il lui jeta était rempli non de reconnaissance mais d'horreur. Elle en était malade.

C'était la première fois qu'elle tuait un humain.

Elle se releva, au bord de la nausée, et s'éloigna de quelques pas. Elle avait sa main propre plaquée sur la bouche, et ses yeux étaient humides, les larmes roulant sur ses joues pour s'abîmer dans la rainure entre sa main et la peau de son visage. Et lorsqu'elle tourna le visage vers le guerrier, elle était en état de choc. C'est d'une toute petite voix, tremblante, qu'elle reprit la parole.

« L'achever, au lieux de le laisser souffrir, c'est quelque chose que vous auriez dû faire vous même... Que vous tuiez est une chose déjà horrible en soi, mais que vous y preniez du plaisir au point de torturer vos victimes... C'est parfaitement inhumain. »

Qu'il veuille purger le monde des bandits, des crapules et des personnes qui lui avaient fait du mal était quelque chose qu'à la limite, elle pouvait comprendre. Avec difficulté, mais elle pouvait. Fondamentalement, elle était partisane du pardon et elle avait du mal à comprendre la soif de sang qui animait Burnagore. Mais s'il avait été attaqué, il avait eu raison de se défendre. Là où ça n'allait absolument pas, c'était qu'il n'avait pas cherché à faire ça vite et bien. Il s'était complut dans le massacre, il n'avait fait preuve d'aucune pitié pour ses assaillants - des humains, des êtres vivants comme lui - et il avait prit un plaisir malsain à les tuer lentement, de la manière la plus horrible qui soit. Elle l'avait vu au visage qu'il arborait lorsqu'elle était arrivée sur les lieux.

Elle commençait à désespérer un peu de la nature humaine.

« Pourquoi..? N'y a-t-il donc aucun chemin menant vers la paix entre les Humains et es Laguz, et avec leurs propres enfants, les Marqués ? Vous, votre existence même, est pourtant la preuve que ce soit possible... Et si vous continuez à perpétuer le cycle de la violence, on n'en sortira jamais... »
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeLun 7 Déc - 23:21

Le vent soufflait à travers le sentier, soulevant une nuée de feuille dans un tourbillon à la fois vert et marron. Les guenilles déchirées des bandits décédés ondoyaient selon ses exigences. Le sang se mêlait odieusement aux éléments forestiers, répandant sa souillure tel un étranger belliqueux. Plus la conversation durait, plus la scène devenait macabre. Le plumage sombre et sinistre des corbeaux rendait le cadre encore plus lugubre et malsain. Pour faire court, la mort prédominait sur la vie.
Mais le pire se tenait encore sous les longues branches noueuses des arbres secoués par la frénésie des cieux. Il s’agissait bien évidemment de l'infâme tueur aux yeux de Khar'a. De ce meurtrier au bord de la folie. De cet être disposé à verser le sang à la moindre de ses rencontres. Du moins, elle y croyait fermement.


« Les humains ne sont pas les seuls à persécuter les marqués. Alors quoi, vous allez aussi tuer tous les Laguz ? Et pour finir, vous serez seul au monde... »

La main droite de Burnagore serra la garde de son Ignifer d'où ruisselait un filet de sang. Il poussa un soupir las avant de retrousser ses lèvres en guise d'exposition de sa colère. Sa balafre luisait d'un rouge sanglant à faire peur. Elle donnait l'impression qu'une simple étincelle provoquerait un incendie sans précédent. Les corbeaux firent une courte pause en ressentant cette curieuse impression glaciale dégagée par les émotions du vengeur. Un frisson avant la mort par immolation.

- « Vous n'avez décidément pas compris mes propos. Je ne m'arrête pas à ce genre de préjugé. Les races ne sont qu'un détail. Le sang est identique, rouge pour chacun de nous. Si le sang d'un laguz doit couler parce que ce dernier ose se mettre en travers de ma route, alors il en sera ainsi. Pour le moment, ils sont plutôt rares. Mais je vous mentirais si je vous disais qu'aucun d'entre eux n'ait rendu l'âme sous ma lame. », gronda le mercenaire en criblant Khar'a du regard, accroissant la tension ressentie par cette dernière.

Cela dit, même si celle-ci lui tournait le dos, sa lame ne bougeait pas d'un cil. Peu importe ce qu'elle ferait pour le bandit en fin de vie. Ce dernier finirait tôt ou tard par clamser. La Mort faucherait une âme de plus et ne s'en contenterait pas, car « Haine » continuerait de nourrir la folie de son hôte. Car chaque bataille incarnerait les préludes d'un bain de sang. Car son destin se dessinait inlassablement sur un monticule de cadavres, voire une véritable montagne de carcasses déchiquetées par les corbeaux après coup.
Il fallait se faire une raison. Il voyait le monde dans toute sa noirceur, avec des éclats rouges symbolisant les vies destinées à s'éteindre.


« Vous êtes perdu. Les corbeaux vous tournent déjà autour, et vous avez perdu trop de sang. Je suis une chasseuse, et je sais ce que cela veut dire lorsque les charognards rôdent autour de vous. »

Un corbeau prit son envol pendant sa triste déclaration. Burnagore assistait à cette scène, le visage détendu, impassible comme le serait une statue aux yeux pénétrants. L'attitude de Khar'a le laissait physiquement de marbre, mais il brûlait intérieurement d'envie de voir ce qui allait se passer.
La petite voix dans sa tête l'encourageait constamment à ce que le sang soit versé d'une manière ou d'une autre.


« Mais je peux encore faire quelque chose pour vous. J'aurais aimé arriver plus tôt, je suis désolée... »

Elle tua le malfrat, ni plus ni moins. Proprement et promptement. Le vengeur voulut esquisser un sourire narquois, mais celui-ci ne naquit pas. Non. Il s’éteignit tel un feu de paille lorsque la laguz féline tourna son visage larmoyant en direction de Burnagore. A en lire la profonde tristesse nichée dans son regard, elle en souffrait moralement. A en juger ce regard embué par les larmes, elle venait de prendre la vie d'un humain pour la première fois de sa vie. Dorénavant, elle vivrait avec le visage de cet homme déchu piégé dans sa conscience, et à jamais. Ce lourd fardeau qui, aux yeux du mercenaire, ne valait plus rien. Certes, ce qui le retenait en vie et occupait la plupart de ses pensées avait un rapport avec sa sœur. Mais à certains moments, sa vue se teintait de rouge et laissait place à un flot de rage meurtrier.
Il rendit un regarde de braise à Khar'a, bien décidé à ne pas flancher. Même si son interlocutrice respirait la bonté, quand bien même le sang sur ses griffes la rendait moins attrayante. Cette dernière s'exprima en empruntant un ton abattu.


« L'achever, au lieux de le laisser souffrir, c'est quelque chose que vous auriez dû faire vous même... Que vous tuiez est une chose déjà horrible en soi, mais que vous y preniez du plaisir au point de torturer vos victimes... C'est parfaitement inhumain. »

Inhumain. Ce simple mot poussa sa poigne rude à s'apaiser. La lame dorée pendit un instant au sol avant que sa pointe finisse par se poser lentement contre la terre humidifiée par le sang.
Elle avait raison. Et sur le coup, il ne trouva rien à lui redire. Difficile de nier une telle pensée. C'était comme si le sang brouillait son bon sens. Et, effectivement, depuis que sa sœur avait disparue, il s'en voulait. Non seulement il s'en prenait à lui-même quand il se retrouvait seul, mais en plus de cela, chaque bandit rencontré sur son chemin, chaque tête recherchée pour avoir commis des atrocités permettait à sa lame de s'exprimer en son nom.
A défaut de protéger la seule personne qui lui restait, elle se contentait de prendre des vies. Dénué d'un entourage décent, il se réfugiait inlassablement dans les ténèbres, cherchant désespérément sa lumière à sa manière.
Mais il ne se voyait pas comme un monstre à part entière. Pas encore, du moins.


- « ...En effet. Sur ce point, je suis d'accord. Mon sang-froid peut parfois s'éclipser sans demander son reste. Quelque chose me pousse à rendre les maux infligés par ces maudits bâtards, au centuple. Le passé laisse des marques inaltérables. », fit-il d'un ton neutre en haussant les épaules.

Le simple fait de penser que si ces bandits avaient interpellé un autre homme que lui – comme un marchand, par exemple -, ils ne se seraient pas montrés très courtois avec lui. Il auraient très certainement profité de sa faiblesse, de sa joie de vivre, de son bonheur. Et le malheureux ne s'en serait peut-être pas sorti indemne, ni même vivant. Un témoin en vie leur aurait coûté très cher. Têtes mises à prix, chasses à l’homme, et ainsi de suite.
Il serra les mâchoires pour ne pas faire croître la haine à moitié éteinte par les larmes de la laguz.


« Pourquoi..? N'y a-t-il donc aucun chemin menant vers la paix entre les Humains et es Laguz, et avec leurs propres enfants, les Marqués ? Vous, votre existence même, est pourtant la preuve que ce soit possible... Et si vous continuez à perpétuer le cycle de la violence, on n'en sortira jamais... »

Ce débat ne les mènerait pas bien loin. Cette paix n'en était une que de nom. Bien des complots devaient de dérouler au sein des royautés de chaque contrée. Bien des villes faisaient face à des conflits raciaux, un peu partout dans le monde. Bien des laguz souffraient en silence, ne souhaitant guère réanimer le bras armé de la guerre. Le vent soufflait et le temps passait, mais nul n'oublierait si facilement le passé. Il en était de même pour Burnagore.
D'un coup de pied, il heurta le dos de la pointe de sa lame et la fit tournoyer d'un geste du poignet. La lame dorée se réfugia dans son fourreau en produisant un crissement métallique digne du plus horrible croassement du corbeau. Un son soudainement coupé par le claquement de la garde de l'Ignifer contre le bord de son fourreau.
Il ne voyait plus l'intérêt de s'en servir.


- « Vous rêvez toute éveillée. Ce monde n'est fait que de machinations, de traîtrises, de combats, de sang et de morts. La paix est un mythe inventait par les utopistes. Par un jour ne passera, ici-bas, sans que le sang ne soit versé. Quand un moment d'accalmie se profile à l'horizon, d'autres combats éclatent à l'opposé. Et mon travail, c'est d'endiguer ce fléau avant qu'il ne prenne une ampleur démesurée. Je ne suis pas un héros, c'est un fait avéré. Je suis un homme qui brandit son arme pour appliquer son jugement. Telle est la voie que je me suis permis d'emprunter. », s'exclama-t-il en regardant Khar'a droit dans les yeux.

Malgré ses dires, ses pupilles rouges ne respiraient plus la colère. Toute trace de fureur prit fin avant cet aveu. Il ressentait quelque chose de bien moins sombre en scrutant Khar'a. De la compassion ? Il ne saurait décrire ce sentiment, lui qui avait emmuré son cœur noirci par les événements.
Il ne savait pas non plus la raison pour laquelle il s'attardait ici, sachant que les bandits ne pouvaient plus pousser le moindre soupir ni respirer la moindre bouffé d'air. Cherchait-il à persuader la laguz que ce monde méritait une sorte de purge ? Désirait-il implicitement lui décrire le monde tel qu'il le voyait ?
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeVen 15 Jan - 5:08

« Un rêve, hein... »

Depuis qu'elle l'avait vu, depuis qu'elle conversait avec lui, elle n'avait réussi à retirer qu'une seule impression : Cet homme justifiait son attitude en se servant de ses antécédents. Il cherchait à lui dépeindre un monde tel qu'elle ne voulait pas le voir, ni même l'envisager. Le passé laisse des cicatrices. Toujours. Elle était bien placée pour le savoir. Elle avait vue sa mère rongée de haine à l'encontre des Laguz parce-qu'une poignée d'entre eux avaient utilisé l'homme de sa vie, le père de la jeune LAguz, comme cobaye pour l'envoyer tuer ceux de sa propre race. Elle avait elle-même grandit sans père à cause de certains Beorcs. Et alors qu'elle se faisait cette réflexion, une évidence s'imposa à son esprit, claire, net, comme de l'eau de roche. Elle se dirigea vers un arbre et essuya ses griffes souillées sur la mousse odorante qui en couvrait le tronc avant de se tourner vers Burnagore.

La réponse était tellement évidente... Chacun était différent. Chacun avait ses propres antécédents, et si certains humains étaient mauvais... ce n'était pas le cas de tous, ni avec tout le monde. Les hommes qui avaient fit de son père une machine de guerre avaient probablement des familles, des enfants dont ils devaient s'occuper... Cet homme face à elle, Burnagore, mettait en avant sa haine d'un système pour justifier ses massacres. Et elle n'était pas d'accord, car si ce bandit s'était attaqué à lui, cela pouvait tout aussi bien être pour satisfaire ses propres appétits que pour, peut-être, s'occuper de ceux qui tenaient pour lui.

Elle regardait Burnagore. Il était un homme seul, perdu au milieu d'un océan de sang et de larmes, entouré des cris d'agonie et des regrets. Car s'il abordait ainsi son passé sans arrêt, c'était qu'il lui pesait... Elle prit une grande inspiration. Lentement, l'air s'infiltra dans sa gorge, descendit dans sa trachée pour remplir ses poumons et, avec l'oxygène, le courage éveilla quelque peu son corps et elle essuya ses larmes d'un revers de la main. Puis, d'un pas lent, elle approcha de Burnagore. Son pied se levait, avançait, se posait sur le sol ensanglanté et le fluide vitale s'infiltrait entre ses orteils, mais elle refoula le dégoût avec la terreur, tout au fond de son cœur. Elle les en sortiraient plus tard. pour l'heure, elle avait mieux à faire.

Elle s'arrêta à un petit mètre du tueur et vrilla son regard rube sien. La couleur de leurs yeux se répondaient, mais pas le contenu de leurs regard. Celui de l'épéiste semblait  exprimer chagrin, souffrance et regret, peut-être une pointe de culpabilité... Tandis que celui de Khar'a était empli de révulsion pour le théâtre sanglant dans lequel elle jouait involontairement un rôle... mais aussi de l'espoir. Un espoir fou, un rêve comme il disait... Mais un rêve qu'elle ne laisserait pas s'éteindre.

« Le monde tel que je le voie est peut-être un rêve... Mais c'est de rêves que se façonne le monde. Car si personne ne rêvait, rien ne pourrait s'améliorer. Même... tout ceci... »

Elle désigna d'un large geste de la main ce qui les entouraient tout deux, debout au milieu des corps et du sang.

« Tout ceci résulte de ton rêve, quelque part. Tu dis que je vis un rêve éveillé, que je me voile la face... »

Elle serra légèrement les poings et leva le menton avant de tendre le doigt vers l'homme dont elle avait abrégé les souffrances.

« Cet homme... il avait une femme ? des enfants ? des frères, des sœurs..? Tu ne le sait pas, je ne le sais pas non plus. Ce que je sais en revanche, c'est que ces gens, tous ceux qu'il connaissait, ceux qui avaient de l'affection pour lui... tous, sans exception, vont avoir le cœur brisé en apprenant sa mort, et vont en vouloir à celui qui l'a orchestrée. Tu dit vouloir "endiguer ce fléau", mais tu l'entretien à chaque fois que ton épée tranche la chair d'un autre être humain. »

Pas une fois elle n'avait détourné son visage de lui. Il avait un sombre passé, il l'avait évoqué à plusieurs reprises... Mais à ses yeux, cela ne constituait en aucun cas une excuse, et elle comptait bien le lui faire confiance.

« Tu as souffert, et cela se voit... A tes mots, à tes actions, à tout ce que tu montre de toi à ceux que tu rencontres. Et a mon avis, tu souffres encore... Mais te livrer à ce massacre méthodique n'effacera pas le passé. »

Elle avait compris. Il n'était pas le meurtrier aveugle qu'elle avait cru qu'il était, et elle s'en était rendue compte lorsqu'il avait rengainé son arme. Il ne comptait pas lui faire de mal, quand bien même elle ne se montrait pas elle-même le plus amicale du monde - et pour cause ! Il la terrifiait ! Mais la Laguz n'avait pas pour habitude de s'écraser et de laisser la peur la pétrifier, et elle avait une voix à faire entendre - la sienne.

« Je ne sais pas ce que tu as vécu, et je ne prétend pas essayer de le deviner... Si tu ne m'en a pas fait part, c'est que tu n'en a pas envie, et je ne t'obligerais pas à te livrer. Cependant... Ceci ne résoudra rien. »

Elle regarda autour d'elle, désignant à l'attention de son interlocuteur chacun des corps dont les corbeaux se repaissaient à présent. Une nouvelle vague de nausée serra sa poitrine, mais à nouveau elle la refoula avec violence. Elle ne devait absolument pas flancher.

« Lorsque tu tues ceux que tu juge "mauvais", tu t'abaisse à leur niveau. Lorsque tu cherche à oublier tes malheurs par la violence, tu ne fait qu'en empiler de nouveaux pour étouffer les anciens. »

Elle posa sa main sur sa propre poitrine. Son regard flambait de conviction. Il avait peut-être besoin d'un exemple... Et bien elle allait le lui donner.

« Mon père est mort, tué par les miens après avoir été changé en arme de guerre par les humains. Ma mère a vécu depuis cet instant dans la haine farouche de toute la race humaine.J'ai grandit sans père. Est-ce que pour autant je me laisse aller à tuer chacun des humains que je rencontre ? »

Elle secoua la tête pour réfuter ces propos. Non, elle ne se laissait pas aller à ce genre de choses...

« Contrairement à ma mère, j'ai su voir ce qu'il y avait de bon en l'humain. Ils vivent, comme nous, ils s'aiment et ils ont des enfants, ils fondent des familles, nourrissent leurs enfants et les font grandir dans l'amour, même si c'est dur. Ils inventent les villes, les arts et la danse... Et a coté, ils se font la guerre, brandissent des armes de fer et tranchent la chair d'autres vivants pour prendre ce dont ils ont envie ou besoin. Exactement comme tu l'as fait lorsque tu as tués ces gens. »

Elle détourna les yeux, les lèvres tremblantes au point qu'elle doivent les mordre pour empêcher ses dents de s'entrechoquer. Ses poings étaient à nouveau serrés, ses griffes s’enfonçaient dans les paumes de ses mains au point d'u tracer de léger sillons. Mais elle ne se démontra pas.

« Lorsque tu tue, pour le simple prétexte de "purger le monde"... Tu ne fais que satisfaire ta soif de sang. Je n'accepterais pas de vivre dans un monde ou des gens tel que toi existent, rongés par la colère et la haine qui les poussent à faire des choses profondément mauvaises. Et c'est là qu'est la différence entre nous... C'est que je ne tuerais pas pour effacer ce qui ne me plait pas. Je le ferais changer. Je plierais le monde entier s'il le faut pour qu'il ressemble à un monde dans lequel je serais heureuse de vivre, dans lequel les Hommes ne se tueront plus entre eux pour leur race ou pour se voler les uns les autres. Je ne plongerais pas dans la spirale que tu semble prendre tant de plaisir à entretenir... Parce-que cela ne m'aidera pas. Et cela ne t'aidera pas non plus de continuer sur cette voie. »

Elle avait beaucoup parlé. peut-être trop. Mais peu importe. Elle n'en pouvait plus. Et lorsqu'elle disait qu'elle comptait plier le monde pour que les Hommes cessent d'entretenir la spirale de la mort, et bien elle le ferait. A son échelle, certes, mais elle le ferait. Elle ne passerait pas son chemin lorsqu'elle serait confrontée à une injustice ou à un drame. Elle porterait secours à ceux qui en avaient besoin. Car ce n'était qu'en offrant le meilleur d'elle-même qu'elle ferait ressortir ce qu'il y avait de bon chez les autres. Et de cela, elle en était à présent intimement convaincue.
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeVen 15 Jan - 22:00


Deux personnes si contrastées au beau milieu d'un environnement souillé par le fer, le sang et la mort. Pour le mercenaire sanguinaire, se tenir là ne revêtait pas la moindre étrangeté, une situation pour le moins quotidienne et salissante. Mais pour la laguz outrageusement compatissante pour les victimes du vengeur, nul n'aurait pu en dire autant. Cela dit, elle dissimulait très bien son dégoût et bravait les affreuses difficultés qui jonchaient le sol lentement mais sûrement. Au point de se rapprocher dangereusement du bretteur pour se confronter verbalement à ce dernier.
Apparemment, elle tenait absolument à donner son avis. A exposer sa propre vision du monde et ne pas se laisser engloutir par les ténèbres étouffantes de l'Oiseau de Sang.
En bref, une silhouette sanglante se dressait parmi les cadavres et le sang tandis qu'une forme plus fine exprimait sa manière de penser avec audace, repoussant ses peurs par la même occasion.
Pour cause, elle commença par lui exposer les faits : le massacre alentour. Burnagore se contenta de balayer la zone du regard, sans hausser ne serait-ce qu'un sourcil.
Une mare de sang et des morceaux humains éparpillés un peu partout. Un enfer dévorant, un lieu tout à fait bénin à ses yeux. Certes, il avait tué de façon remarquablement atroce, mais la finition lui importait peu... pourvu que ses victimes ne revoient plus jamais le jour se lever. En l’occurrence, ils allaient avoir du mal à savourer les prochains rayons du soleil. Sauf si un médecin extrêmement doué parviendrait à recoller les morceaux. La science et la magie font des miracles après tout, non ?
Pas vraiment, non.
Ensuite, Burnagore écouta un passage particulièrement intéressant énoncé par la laguz. Bizarrement, cette dernière lui fit part des mêmes paroles que le sage du village voisin : Agnan Daeroth. Quelle ironie...


- Cet homme... il avait une femme ? des enfants ? des frères, des sœurs..? Tu ne le sais pas, je ne le sais pas non plus. Ce que je sais en revanche, c'est que ces gens, tous ceux qu'il connaissait, ceux qui avaient de l'affection pour lui... tous, sans exception, vont avoir le cœur brisé en apprenant sa mort, et vont en vouloir à celui qui l'a orchestrée. Tu dit vouloir "endiguer ce fléau", mais tu l'entretien à chaque fois que ton épée tranche la chair d'un autre être humain.

Le fameux cycle éternel de la vengeance. Contrairement à sa rencontre avec le vieillard sagace, Burnagore ne put réprimer un gloussement incrédule. Son acte lui paraissait paradoxal, sur le coup. D'une part, il tranchait du salaud sans la moindre pitié, avec un sourire de tueur chevronné aux lèvres. D'autre part, il permettait l’émergence d’autres fous de son espèces, consumés par la haine et, plus tard, par le carnage.
Un cercle vicieux loin d'être simple à rompre.
Le regard écarlate de Burnagore ne vacilla pas. Bien au contraire, une brève lueur de rage émergea des cendres de sa précédente folie pour accompagner sa réponse.


- "Le fait d'avoir des proches a qui l'on tient nous permet donc de répandre la peur ? De sombrer dans le brigandage ? De devenir un pilleur ? Ma morale est aussi bancale que la vôtre. Néanmoins, si les relations de ce 'brave déchu'", dit-il sur un ton ironique en s'attardant bien sur les deux mots, "seront tellement atterrées par sa mort, elles auraient donc dû l'empêcher de se lancer dans un tel ouvrage malsain. On récolte ce que l'on sème. Le jour où mon tour viendra, je l'accepterai également", finit-il par lâcher sèchement.

Sur le coup, il fronça les sourcils, le regard braqué sur son interlocutrice. Il ne ressentait pas l'envie ni le besoin de dégainer son épée. Il se servirait tout simplement de sa langue pour trancher, l'acier ne servirait à rien dans l'immédiat.
De même, le vengeur balaya momentanément les paroles du vieillard pour laisser libre court à ses idées pour le moins malsaines. Et puis, de toute manière, peu importait l'angle de vue emprunté pour le monstre balafré.
Le sol, le ciel, l'horizon... le monde rougeoyé tel un chaudron au bord de l'ébullition.
Son rêve sanglant, effectivement.
Ensuite ? Même manège, juste après une tirade au sujet de la souffrance liée au passé. Khar'a lui indiqua les autres cadavres dépecés par le nuage de corbeaux affamés. Un spectacle atroce, et pourtant on ne peut plus naturel. Au moins, ces bâtards de voleurs servaient désormais à quelque chose. Un peu comme la merde utilisée pour faire de l'engrais. Oui, Burnagore ne les voyait pas autrement. Il les comparait inconsciemment aux meurtriers de ses parents. Et donc, à de la merde particulièrement virulente.


- Lorsque tu tues ceux que tu juges "mauvais", tu t'abaisses à leur niveau. Lorsque tu cherches à oublier tes malheurs par la violence, tu ne fais qu'en empiler de nouveaux pour étouffer les anciens.

Burnagore poussa un soupir las. Néanmoins, lui qui semblait paré à répondre, décida de suspendre ses propos en voyant Khar'a bien partie pour argumenter ces dires. Cette dernière se positionna comme un exemple concret, à la grande surprise du vengeur. Serait-ce là une forme de confiance ? Ou de naïveté ? Que cherchait-elle à faire, mis à part le convaincre d'avoir emprunté une route désastreuse et biaisée par son horrible passé ?
Par respect et par curiosité, il se tut et l’écouta sans broncher. "Toute la sagesse n'est pas dans une seule tête", lui répétait son adorable petite sœur en esquissant son habituel sourire affable. Le simple fait d'y penser le rendait nostalgique et sa mine assombri par la mort retrouva une pointe de compassion.
La jeune laguz féline avait elle-aussi vécu des choses atroces, mais ne faisait pas pour autant un amalgame, chose qu'elle lui fit comprendre en douceur. Plus ou moins. Une pensée noble, cela dit. Une haine destructrice refoulée et de l'acceptation. Deux choses trop complexes et étouffés volontairement par le vengeur. Car plusieurs petits détails ne cessaient d'alimenter le brasier en perpétuel combustion à l’intérieur de son âme brisée. Des pensées insoutenables éveillant une moitié de son esprit rongée par la colère et la fureur.
Ensuite, Khar'a rebondit sur le paradoxe humain, citant l'esprit créatif de ce peuple en comparaison aux aberrations commises par le passé. Un sacré contraste au cœur de la plupart des conversations philosophiques de l'époque, pour sûr.
Mais le meilleur était à venir.


- Lorsque tu tues, pour le simple prétexte de "purger le monde"... Tu ne fais que satisfaire ta soif de sang. Je n'accepterai pas de vivre dans un monde ou des gens tel que toi existent, rongés par la colère et la haine qui les poussent à faire des choses profondément mauvaises. Et c'est là qu'est la différence entre nous... C'est que je ne tuerai pas pour effacer ce qui ne me plait pas. Je le ferai changer. Je plierais le monde entier s'il le faut pour qu'il ressemble à un monde dans lequel je serais heureuse de vivre, dans lequel les Hommes ne se tueront plus entre eux pour leur race ou pour se voler les uns les autres. Je ne plongerais pas dans la spirale que tu semble prendre tant de plaisir à entretenir... Parce que cela ne m'aidera pas. Et cela ne t'aidera pas non plus de continuer sur cette voie.

Un léger sourire incurva un coin des lèvres du mercenaire sanguinaire.
Quelle naïveté. Cette petite rêvait éveillée, et c'était peu de le dire. En la regardant tout en penchant légèrement la tête d'un côté, les yeux morts d'ennui, Burnagore se remémora une nouvelle fois sa précieuse sœur. Il dut détourner les yeux pour mettre un terme à cette vision. Khar'a débordée d'optimisme et cela lui serra les tripes. Une grande volonté et une bonté cinglante, aussi puissantes qu'un coup de fouet appliqué à même la peau. Cependant, malgré l'étreinte nostalgique qui jouait en la faveur de la laguz, Burnagore emmura volontairement son cœur de pierre pour répliquer d'une voix blanche.


- "Un cadre idyllique, un univers atypique. Un monde dénué de haine et rempli de bons sentiments. Assurément, votre objectif est bien plus noble que le mien", déclara-t-il en se détournant, sa toge fouettée par une légère brise glaciale. "Pourtant, le monde est et restera en perpétuel conflit entre ces deux sentiments si différents et pourtant si proches", soupira Burnagore en jetant un bref coup d’œil au cadavre du dernier survivant. "Il vous faudra bien plus que de la volonté pour renverser la balance des forces, tenez-vous-en pour le dit."

Du coin de son œil balafré, il analysa en silence la laguz. Si frêle et pourtant si forte. Quelle étrange impression. Il l'admirait presque, en quelque sorte. Si seulement son cœur sombre ne rechignait pas à s'accrocher aux autres.Au dernier moment, juste avant d'entamer une autre réponse, ses yeux vifs se posèrent sur les quelques nuages maculant le ciel bleuté.

- "Vous me faites penser à ma sœur, d'un point de vue moral. Entêtée, idéaliste, optimiste, forte, intelligente... et pourtant disparue. Pour être franc, mon objectif principal et de la retrouver, si cette dernière respire encore. J'ai failli à ma promesse de la protéger. Décidément...", il resta muet l'espace de quelques secondes et secoua lentement la tête d'un air triste, "...Je dois la retrouver. Et je dois également tuer les salauds qui nous ont séparés, pour que plus jamais ils ne commettent une telle folie. En l’occurrence, je parle de mon meilleur... ennemi. Et des mes anciens alliés, accessoirement. Des crevures de mercenaire appâtées par le profit au détriment de la vie de leurs propres camarades."

Son regard s'embrasa dans un irrépressible flot de rage et les traits crispés de son visage s’ajoutèrent à cette expression de colère prononcée. D'un coup, alors que l'ambiance semblait si calme malgré le sang et les cadavres environnants, la tension grimpa les échelons. Tout redevint rouge et les flammes de la vengeance s'alimentèrent de plus bel pour danser sous les yeux possédés du bretteur enragé.
Sa balafre au visage commençait à peine à l'élancer et pourtant, il dut poser sa main bandée sur cette dernière pour tenter d'en atténuer la souffrance lancinante qui lui barrait la joue jusqu'à l’œil. Burnagore serra les dents, l'esprit embrumé par l’hypocrisie de ses nouveaux ennemis.
"Haine" commentait méticuleusement chaque flashback pour les rendre encore plus infâmes et écœurants.


Dernière édition par Burnagore le Ven 15 Jan - 23:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeVen 15 Jan - 22:47

« Un cadre idyllique, un univers atypique. Un monde dénué de haine et rempli de bons sentiments. Assurément, votre objectif est bien plus noble que le mien. Pourtant, le monde est et restera en perpétuel conflit entre ces deux sentiments si différents et pourtant si proches. Il vous faudra bien plus que de la volonté pour renverser la balance des forces, tenez-vous-en pour le dit. »

Khar'a écouta ces mots, et elle sentit, plus que le dégoût, la fureur monter en elle. Par les déesses, n'avait-il d'autre argument à lui opposer que sa naïveté !? Bien sur qu'il fallait plus que de la simple volonté pour changer le monde ! Il fallait que ceux qui en avaient la possibilité se bougent les fesses et travaillent pour que les choses aillent dans le bon sens ! Elle serra dents et les poings, se retenant de lui crier dessus lorsqu'elle ouvrit la bouche pour répliquer. Mais elle n'en eut pas le temps.

« Vous me faites penser à ma sœur, d'un point de vue moral. Entêtée, idéaliste, optimiste, forte, intelligente... et pourtant disparue. Pour être franc, mon objectif principal et de la retrouver, si cette dernière respire encore. J'ai failli à ma promesse de la protéger. Décidément... Je dois la retrouver. Et je dois également tuer les salauds qui nous ont séparés, pour que plus jamais ils ne commettent une elle folie. En l’occurrence, je parle de mon meilleur... ennemi. Et des mes anciens alliés, accessoirement. Des crevures de mercenaire appâtées par le profit au détriment de la vie de leurs propres camarades. »

Elle sentit sa colère retomber comme un soufflet. Elle ne baissa pas les yeux, mais ils se remplirent de larmes. Il était... encore plus stupide qu'elle ne l'avait pensé. Il avait une sœur, perdue, possiblement encore en vie et attendant qu'il la retrouve, et il perdait son temps à massacrer des gens random dans la foret ? Et à y prendre en plus son temps !? Cette fois elle n'hésita pas. Elle l'attrapa fermement par le col et secoua trois bon coups dans l'espoir de remuer un peu ce qui lui servait de cerveau, et lorsqu'elle reprit la parole, ce fut d'un ton plein de colère.

« Tu veux dire que ta sœur attend que tu vienne la sauver et que tu perd ton temps à perpétrer ces massacres !? Tu attends quoi, qu'elle meurt pour de bon ? Tu veux arriver au moment où ils se seront lassés de l'avoir sois la main et où ils l'auront balancée dans un fossé ? Pourquoi tu est encore la !? Et si elle me ressemble, tu crois qu'elle pensera quoi de ce que tu fait !? Espèce de crétin nihiliste ! »

Elle avait envie, comme le disait sa mère, de l'envoyer faire ce qu'il avait à faire à grand coup de pompes dans le train. Elle relâcha la veste de Burnagore et recula de quelques pas. Elle croisa les bras et leva le menton, l'air furieuse.

« Vas-y ! File ! Va la chercher ! Et essaye de redevenir une personne fréquentable, parce-que sinon je donne pas cher de sa peau ! »
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeSam 16 Jan - 0:03

L'hystérie subite de son interlocutrice laissa en suspens le délicieux déjeuner des corbeaux qui se décidèrent à garder une distance raisonnable par rapport au duo. Burnagore, saisi par le col et secoué à son grand déplaisir, manqua de dégainer sa lame et de trancher la tête de cette impudente pour lui apprendre le respect... ou tout simplement pour la faire taire. Et, effectivement, la petite voix sinistre jouant le rôle de tourmenteur était de cet avis. Pourtant, il n'en fit rien et regarda Khar'a dans le blanc des yeux. En outre, il se contenta de garder les sourcils froncer, une main toujours plaqué sur le côté gauche de son visage meurtri.

- Tu veux dire que ta sœur attend que tu viennes la sauver et que tu perds ton temps à perpétrer ces massacres !? Tu attends quoi, qu'elle meurt pour de bon ? Tu veux arriver au moment où ils se seront lassés de l'avoir sois la main et où ils l'auront balancée dans un fossé ? Pourquoi tu es encore la !? Et si elle me ressemble, tu crois qu'elle pensera quoi de ce que tu fait !? Espèce de crétin nihiliste !

Les jérémiades de cette fille lui montait à la tête. Associées aux folies proférées par cette saloperie de petite voix narquoise et maligne embrumant ses pensées les plus saines, il dut prendre sur lui pour ne pas répandre le sang une nouvelle fois.
Pour commencer, il n'attendit pas la fin de la tirade de la laguz pour la repousser de sa main bandée fraîchement décollée de son visage assombri. Ensuite...


- Vas-y ! File ! Va la chercher ! Et essaye de redevenir une personne fréquentable, parce-que sinon je donne pas cher de sa peau !

Eh bien, il se retint une énième fois pour ne pas compléter le triste tableau actuel que représentait le paysage via la carcasse sanglante de la féline. Cependant, après une brève réflexion, Khar'a ne connaissait pas tous les faits et autres subtilités du mondes des mercenaires. Ni même les personnalités de chacun des membres de cette troupe de bâtards finis. En outre, "Haine" ne méritait pas d'être expliquée et son... "existence" ne renforcerait en rien l'argumentation du vengeur. Il ne pouvait donc pas se permettre de se lancer à l'aveuglette.
Piétinant au beau milieu du sentier, il fit volte-face vers sa direction initialement programmée : le village de ses débuts, celui de son oncle Darod.


- "Vous êtes encore plus naïve que ma sœur", répliqua-t-il sèchement. "Je n'ai pas la moindre idée d'où elle se trouve, ou si cette dernière est encore en vie. Ces informations, je ne les obtiendrai jamais avec vos méthodes pacifiques. Quant à ce qui vient de se passer ici, vous ne pouvez pas comprendre, tout simplement. Puissiez-vous garder votre bonne conscience à jamais, la mienne est, je l’avoue, parfois instable. Sur ce... j'ai une source d'information à faire parler. A ma manière", conclut-il d'une voix ténébreuse tout en balançant un regard noir à son interlocutrice.

Et ses pupilles rouges suivirent le chemin de sa destinée tracé vers le vaste horizon découpé par l'immensité forestière. Les corbeaux revinrent se régaler pour finir leur repas de fortune. Les colporteurs de la mort ne tarderont pas à suivre cette silhouette caparaçonnée de sa toge sinistre pour profiter des multiples infamies à venir. Ses derniers compagnons, en quelque sorte. Aussi sinistres que lui, de surcroît. En baissant les yeux, parmi les cadavres informes qui jonchaient le sol, une unique plume bordeaux pataugeait dans le sang.
La signature du vengeur.
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Khar'a Mell
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeSam 16 Jan - 0:48

Il ne démordrait pas de son discours, elle en était convainque à présent. Il lui faudrait une preuve tangible qu'il se trompait... Et bien il l'aurais. En l'état actuel des choses, elle ne pouvait rien lui prouver, mais un jour, le monde serait meilleur. Et ce jour-là, elle serait là pour le lui mettre en évidence. En attendant, elle espérait sincèrement qu'il parviendrait à retrouver sa sœur, et qu'il ne lui ferait pas de mal... Elle espérait également qu'elle ne développerait pas le même genre de pensées stupides que son frère. La féline recula de quelques pas, s'éloignant du bain de sang, les traits tirés par la déception.

« Un jour, tu te rendras compte que tu avais tors... En attendant j'espère sincèrement que tu va retrouver ta sœur... »

Elle recula encore sous le couvert des arbres. Elle n'avait pas envie de perdre son temps. La colère retombait et le courage qu'elle avait réuni s’essoufflait, et l'horreur de la scène revenait à la charge avec encore plus de puissance. Sa gorge se serra à nouveau et elle dut retenir la bile qui remontait depuis son estomac.

« Moi je m'en vais... Ça ne sert à rien de tenter de parler lorsqu'on ne nous écoutes pas... Et je n'en peut plus de tout... tout ceci... »

Elle s'éloigna à nouveau de quelques pas, et ses yeux se remplirent à nouveau de larmes. Elle ressentait un mélange de sentiments confus, allant de la pitié à la colère en passant par une profonde tristesse et un certain dégoût. Maintenant que les choses s'étaient calmées, les corbeaux recommençaient leur sinistre repas et ses oreilles fines entendaient parfaitement le son des chairs déchirées par les becs voraces des créatures. Elle n'attendit pas plus longtemps. Elle prit sa forme de chatte noire.

Son corps perdit en taille ce qu'il gagna en longueur, et à sa place se tint bientôt une féline, certes plus grande qu'un chat ordinaire, mais plus petite que d'autres félins guerriers. Le ruban ornant sa queue était toujours là, orné de son grelot, qui tinta légèrement lorsqu'elle bondit en arrière et s’élança de ses pattes agiles sur le sol moelleux de la forêt, filant le plus loin possible de la scène horrifique à laquelle elle venait d'assister.

Loin. Loin. Et encore plus loin...
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MessageSujet: Re: Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell]   Le sentier de la terreur [PV=Khar'a Mell] I_icon_minitimeSam 16 Jan - 21:32

Burnagore prévoyait déjà les folies à venir, l'accomplissement tant attendu de sa vengeance. Le besoin de répandre le sang, encore et encore. "Haine" ne manquait pas de le rappeler à l'ordre en raison de la faiblesse passagère ressentie face à la laguz. Cette horrible petite voix aurait tant voulu saigner la féline sans se soucier du futur. Mais Burnagore ne voyait pas la chose sous cet angle. Raison pour laquelle sa bonne conscience réprima les mauvais conseils proférés par le mal qui l'habitait inconsciemment.
Peut-être que le fait de laisser une personne en vie dans son sillage allait calmer un minimum ses pulsions sanguinaires ? Il secoua tristement la tête en marchant. Toutefois, la voix de Khar'a perça le silence morne de a forêt.


- Un jour, tu te rendras compte que tu avais tort... En attendant j'espère sincèrement que tu va retrouver ta sœur...

Sans tourner la tête en direction de la jeune laguz horrifiée par l'abjection des lieux, le vengeur esquissa un sourire en coin. Bien sûr qu'il retrouverait sa seule et unique sœur. Quitte à braver la mot dans le pire des cas. Quant à "avoir tort"... il n'en avait cure. Si la petite féline pouvait changer le monde en répandant son agréable philosophie de la vie, tant mieux. Il ne rechignerait pas à vivre dans un tel monde, même avec son faciès balafré de tueur. Cela dit, pour lui, pour obtenir la paix, il fallait d'abord faire la guerre. La raison de l'histoire ne pouvait guère nier cet adage.
Le vengeur continua donc son chemin dans le même silence sinistre laissé derrière chacune de ses victimes.


- Moi je m'en vais... Ça ne sert à rien de tenter de parler lorsqu'on ne nous écoute pas... Et je n'en peux plus de tout... tout ceci...

Sage décision qu'il salua d'un geste vague de sa main bandée. Rester au beau milieu des cadavres dépiautés ne le dérangeait pas spécialement, il s'y était habitué. Mais voir un mort devenait lassant à force. Au bout d'un certain temps, il finissait par tout se ressembler. Riche ou pauvre, un cadavre devient au final de la merde, et dans tous les cas. Tout ce qu'il emporte, ce ne sont que des actes non finis et des regrets.
Tel un spectre, la silhouette profane du vengeur disparut dans l'horizon boisé.

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