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 La larme de la déchéance [PV Jaffar]

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Yue
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MessageSujet: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeLun 27 Déc - 2:23

La larme de la déchéance


Aimez-vous le silence ? Moi il m’exècre au plus au point…

Yue avait fui la forêt ne supportant plus la solitude de ses terres sans fin et sans bruit. Trois ans d’entière solitude l’avait rodée pour toute une vie et confortée dans sa certitude qu’elle n’était pas faite pour rester seule et dans les silences innombrables de la nuit forestière. Cependant, elle ne s’était jamais sentie plus seule qu’en compagnie du compagnon de route qu’elle s’était trouvée depuis quelques mois maintenant.
Elle galopait à ses cotés, elle mangeait avec lui, elle dormait et partageait tous les instants de sa vie. Pourtant, elle aurait pu ne pas exister, tout se serait déroulé de la même manière pour lui. Elle était transparente aux yeux du Croc Pourpre, une tâche indésirable dans son champ de vision...
Du moins c’était l’impression qu’il lui donnait depuis qu’il avait quitté Nevassa.

En temps habituel, elle aurait essayé de renouer le dialogue, de le faire rire ou simplement d’exister ne serait-ce qu’en tant que parasite, pour qu’il la remarque et la voit… mais pas cette fois. Elle avait vraiment tout donné pour leur mission, même son âme et son respect d’elle-même. Mais elle avait fait une erreur, une seule petite erreur celui d’avoir une morale et des principes autres que les siens. Elle ne tuait pas de sang froid à la différence de ce qu’il aurait espéré d’elle.
Un silence glacial c’était donc installé entre les deux protagonistes sans que ni l’un, ni l’autre ne tente de le briser.


*A quoi sert-il de parler à quelqu’un qui ne vous entend pas et ne vous respecte pas en tant que personne*

Ce soir encore ils avançaient sans s’arrêter pour faire paitre ces saletés de quadrupèdes et ce soir encore elle le suivait sans savoir où ils allaient. Elle avait cru comprendre qu’ils avaient quitté Daein mais n’en était même pas sûre. Le paysage avait changé tellement de fois depuis leur départ qu’elle était incapable de calculer la distance qu’ils avaient parcouru ou même de l’estimer un tant soit peu.

Savez-vous à quel point il est épuisant de suivre quelqu’un sans savoir où vous allez, combien de temps vous mettrez encore pour y arriver, que ferez-vous là-bas… ?

Entrer dans le Fang, une ‘guilde d’assassin’, s’engager à vie dans une vie qui ne lui plaisait pas, qu’allait-elle faire là-bas… ?
Depuis leur départ, elle avait cogité sur ce point sans jamais oser poser de questions à celui qui était censé être son mentor, son guide dans cette voie brumeuse. Il n’y avait aucune communication entre eux alors comment pouvait-elle en savoir plus au sujet de cet organisation qui n’hésitait pas à envoyer des Hommes tuer leurs semblables ou pire les torturer. Parfois la nuit, elle entendait le cri de douleurs du nobliau, le son du crâne d’un homme s’exploser sur le sol en répandant des morceaux de cervelles autour du point d’impact. Elle voyait le sang gicler de la gorge d’un enfant trop impétueux et les pleures de rage d’une femme perdant sa dignité.
Elle ne regrettait que peu ce qu’elle avait fait, elle avait été obligée d’agir ainsi, elle ne l’avait pas fait par plaisir. Cependant parfois des images apparaissaient de manière éphémère dans son esprit alors qu’elle mangeait ou chassait pour mieux disparaître quelques secondes plus tard.

C’était particulièrement désagréable…

Le pire étant certainement qu’elle était seule à affronter ces choses. Elle aurait tant voulu en parler, partager ses sentiments, ses doutes avec Jaffar,… Mais parfois, elle se demandait si leur relation de maitre à apprentie ne les empêchait pas d’avoir de telles conversations. Elle aurait tellement préférée qu’il se présente comme son ami et non pas comme son supérieur hiérarchique…
Rien était simple dans cette relation et pourtant, elle ne voulait pas lâcher ce lien qui les rattachait l’un à l’autre car elle en espérait justement plus… un ami, un frère, quelqu’un de confiance c’était ce dont elle avait le plus besoin et qu’elle espérait trouver en Jaffar.

Mais voilà, une semaine de galopades effrénées était passée et elle ne lui avait toujours pas reparlé.
La solitude lui pesé…

C’en était trop, elle en avait marre de cette situation ridicule… ce sentir seule à deux n’était-ce pas ironique. Talonnant son cheval plus fortement elle le fit devancer celui de Jaffar. Elle lui lança un regard emplit de reproches avant de le regarder de haut et de le toiser de toute sa hauteur. Puis son regard devint aussi froid que celui de Jaffar.

- Tu auras des rides trop tôt mon garçon !


Puis elle se retourna en faisant cabrer son cheval et démarra en trombe. Elle ne savait pas où aller mais un seul chemin était tracé devant eux.
Elle aurait pu dire des choses bien plus intéressantes, parler du temps ou des anges qui passent mais non, elle s’était sentie obligée de lui lancer une pique enfantine. En espérant qu’il réagirait.
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Jaffar
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeMar 28 Déc - 3:01

Le jour puis la nuit et de nouveau le jour avant de retrouver la nuit. Un cycle monotone s’était établi sur ce long voyage qui les séparait de Criméa, un cycle silencieux et déprimant. Les sabots des bêtes avalaient les kilomètres à un rythme effréné mais malgré le peu de repos que leur accordaient leurs cavaliers les deux coursiers, habitués à ces longs voyages, poursuivaient inlassablement leur route. Ils avaient eu de la chance, malgré le froid ambiant, ni la neige ni la pluie ne s’étaient mises en travers de leur chemin et un faible soleil hivernal tentait maigrement de réchauffer leurs corps raidis sur les selles. De nuit la température chutait de manière drastique si bien que chacun restait emmitouflé dans ses couvertures le plus près possible des braises de leur habituel feu de camp. Chacun montait la garde à tour de rôle et cela même se faisait dans le silence le plus absolu.

L’assassin ne pouvait reparler à la jeune chasseuse. Bien loin de la sombre colère qui s’était emparée de lui à Nevassa, le Croc Pourpre ne ressentait plus qu’une indifférence mitigée pour son apprentie et ses journées étaient principalement occupées à la réflexion. Faire de cette gamine une tueuse était certes un beau rêve mais encore fallait-il passer outre les quelques principes de morale qu’elle avait acquis... En une seule mission, l’assassin avait du choisir entre sa fidélité à Lilith et son désir de voir Yue suivre ses traces. En une seule mission, l’un des quatre Fangs avait rompu son serment à l’organisation et effectué suffisamment de faux pas pour être considéré comme un traître. Dans le pire des cas, si la Dame l’apprenait, il serait simplement traqué et exécuté par d’autres assassins qui prendraient sa place. Dans le meilleur des cas, son rang lui serait retiré mais Yue serait éliminé avant que son assassin ne prenne sa place... Place qu’il ne garderait sans doute pas longtemps face à la furie du Croc Pourpre.

Or la Dame l’apprendrait certainement un jour. Ils avaient laissés un témoin vivant derrière eux et pour peu que celle-ci soit suffisamment vive à se réveiller, elle parviendrait aisément à échapper à l’organisation et les châtiments ne se feraient pas attendre. Qu’importe, ce qui était fait était fait. Si la Dame n’avait pas assez confiance en son jugement pour le tuer à la première occasion, alors il quitterait l’organisation de son plein gré et éliminerait froidement ses poursuivants : un à un. Mais ce, uniquement si Lilith apprenait ses erreurs.

Restait la question de Yue. Naturellement il appréciait la jeune femme au-delà de ce qu’il voulait bien admettre mais, en temps que simple supérieur hiérarchique, il ne pouvait se permettre de tolérer son comportement. L’ennui étant que ni lui ni elle ne pouvait pardonner à l’autre, leurs deux personnalités étant diamétralement opposées. Son esprit calculateur avait déjà revu la majorité des possibilités qui s’offraient à lui et bien peu aboutissaient à une conclusion où la jeune femme accepterait sans broncher les lois du Fang.

Il en était là de ses réflexions quand l’albinos remonta finalement à son coté le regard froid et hautain, si semblable au sien pensa-t-il, avant de lui lancer une pique acide et emplie de reproches. Sa provocation lancée, l’archère talonna sa monture et s’élança au galop. Ainsi elle souhaitait renouer le contact la première... Ce n’était pas grand-chose mais c’était déjà mieux que rien. Une esquisse de sourire naquit sur les lèvres du tueur alors qu’il se penchait en avant : l’heure des règlements de comptes était arrivée. Talonnant sa propre monture, le voleur la lança sur les traces de son élève. Plus habitué qu’elle à chevaucher, il parvint à la rattraper après un temps avant de la dépasser au triple galop. Les montures soufflaient, l’écume aux lèvres, le regard hagard mais le tueur n’en avait cure. Piquant un sprint il fila sans un mot droit devant avant de carrément quitter le chemin, sa monture exécutant un saut de champion par-dessus la barrière qui empêchait l’accès à une petite sente sur le coté.

Toujours lancé au galop sur la piste caillouteuse, le tueur rentra les épaules, sa cape battant au vent et fouettant les branches alentours avant de déboucher dans une petite clairière près d’un lac. Tirant sur les rênes, l’assassin força l’animal à passer au trot puis au pas avant de sauter à terre, laissant enfin la bête épuisée se reposer. Lui flattant l’encolure, il la déharnacha tranquillement tandis que Yue approchait à son tour, sa bête dans un état d’épuisement semblable à celle de son mentor. Une fois les deux bêtes mises au repos, le tueur entraina sans un mot la jeune archère à l’écart.

La fixant carrément dans les yeux, il lut sans aucun problème l’étincelle de défi caractéristique de le jeune albinos. Ses membres et son cou étaient entourés de bandelettes alors que sa tête était enfoncée sous sa capuche mais les deux sphères sanguinolentes de son regard le dévisageaient sans aucune honte.

- Je crois qu’il est temps de régler notre petit problème.

Il avait parlé de son habituel ton froid et neutre mais ses yeux brillaient d’une nouvelle lueur. Une lueur qui n’avait rien à voir ni avec la colère ni avec la honte de son échec non, il s’agissait d’un tout autre sentiment.
- J’ai eu le temps de réfléchir à ce que j’allais dire mais...

Il avait décroisé les bras et prenait allègrement son temps pour finir sa phrase. Une attitude provocante qui n’avait strictement rien à voir avec le sujet de leur discussion. Aucune suffisance ne transparaissait dans sa démarche, il s’agissait simplement d’une mise en garde, un petit échauffement vocal et technique avant la mise en pratique.
-... Aucun de nous deux ne reviendra sur ses paroles. En temps que membre des quatre Fang je désapprouve totalement ton comportement face à cette femme. Quand à toi, tu détestes profondément ce que je t’ai fais faire cette nuit là. Il ne reste qu’une solution.

Ses mains se dirigèrent vers ses lames et l’acier scintilla sous le soleil hivernal alors qu’il en pointait une sur son élève.
- Le dialogue ne sert à rien ici, toi comme moi nous sommes incapables de convaincre l’autre alors... Montre-moi la force de cette soi-disant conviction que tu possèdes ! Prouve-moi que j’ai tort par la force de tes armes et fais moi éprouver cette haine que je t’inspire !

Ses yeux brillaient d’excitation mais son visage était resté de marbre. Tous ses muscles tendus s’apprêtaient à le propulser dans une direction ou une autre que ce soit pour attaquer ou pour esquiver. Il ne voulait pas tuer Yue, jamais. Le combat était la seule façon dont ses sentiments s’étaient jamais réellement exprimés et son unique moyen de prouver la force de ses convictions à la jeune albinos... De se la prouver à lui-même alors que l’archère parvenait à les faire vaciller dans les instants les plus critiques. L’intensité de leur affrontement vaudrait tous les dialogues et mettrait en jeu la haine de l’archère face à la foi de l’assassin. Il était le Croc Pourpre, rien ne devait ébranler sa volonté.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeMar 28 Déc - 15:59


La fureur avait pris le dessus sur tous les autres sentiments de Yue…

La haine de ce qu’elle avait fait ??? Elle l’avait fait pour lui et ne le regrettait pas le moins du monde ou plutôt ne le regrettait plus… Mais lui et ses grands airs, il était incapable de comprendre la raison de son mécontentement. Haine était un mot si peu approprié à ce qu’elle ressentait… non ce n’était pas une colère froide et démesurée qui lui créait un tel mal être mais une grande déception…

Pourquoi était-il incapable de comprendre son geste ?

Pourquoi était-il incapable de parler avec elle, de discuter simplement et de lui expliquer son point de vue ?

Pourquoi devaient-ils régler tout ça par la violence alors qu’une simple conversation aurait pu mettre à plat leur désaccord… ?

La réponse était simple, Jaffar ne connaissait aucun autre langage que celui du combat, du sang et de la mort. Au fond d’elle-même, Yue avait pitié pour cet être incapable de s’exprimer autrement que dans la violence… elle retira sa cape, défit ses bandages et prit une gorgé de potion, rien ne la gênerait dans ce combat pour imposer sa vision des choses.
D’un geste répété des centaines de fois elle noua ses cheveux en une queue de cheval bien haute et jeta ses flèches loin d’elle ne gardant à la main que son arc.

- La haine m’est complètement inconnue Jaffar, je pensais que tu aurais comprit cela en me côtoyant si longtemps…
_ elle tendit son bras bien droit, tenant son Eristoff parallèle au sol en signe d’acceptation du défi_ la seule chose que je ressens en te regardant aujourd’hui c’est de la déception…

Il n’avait pas su comprendre ce qu’elle était, il n’avait pas su comprendre ce qu’elle avait dû sacrifier pour lui. Tous les efforts qu’elle faisait se transformaient en cendre dans la paume de mains de cet être froid et sanguinaire. Elle l’admirait tant, essayait tellement d’attirer son intention, elle voulait lui plaire et se rendre utile pour lui, mais lui…
Comment avait-il pu résumer la complexité des ses sentiments à une simple et grossière haine ?

N’avait-il donc jamais fait attention à elle ?

N’était-elle qu’un objet ayant le potentiel de devenir tranchant ?

Pensait-il qu’elle deviendrait une arme entre ses mains… ?

Jamais. Yue était capable de mener sa vie sans l’aide de personnes. Elle avait ses idées, ses principes et bien qu’elle était capable de les adapter pour coller à ceux du Croc Pourpre, elle ne les changerait ou ne les laisserait de coté pour rien au monde. Ses principes faisaient d’elle un être à part entière, c’est ce qui faisait d’elle une personne unique et irremplaçable. Des péquenots obéissant et un minimum doués existaient dans tous les coins de rues, tu tapais dans une poubelle et dix en sortaient… Mais Yue pouvait se targuer de savoir réfléchir, peut être pas comme un grand stratège mais suffisamment pour pouvoir se regarder dans la glace et ne pas se dégouter elle-même.

Jaffar le Croc Pourpre pouvait-il se regardait dans un miroir et en dire autant… ? Oui, surement car il était convaincu du bien fondé de ce qu’il faisait…
C’était triste…

Elle abaissa son arc et regarda droit dans les yeux de son mentor, son ami, son frère… une étincelle d’excitation faisait échos à la fureur glaciale qui habitait Yue. Elle sentait l’air se charger en électricité, la pression augmenter autour d’eux et une ambiance des plus explosives se répandait dans l’atmosphère.

- Très bien laissons parler nos cœurs à travers nos corps et que le meilleur gagne !

Yue savait qu’elle n’avait que peu de chances de gagner ce combat, mais même si elle ne remportait pas la victoire, elle lui ferait comprendre l’abîme de sa peine, elle lui ferait ressentir la profondeur de sa déception et elle lui ferait comprendre qui elle était vraiment.

Elle resserra le poing sur Eristoff et ferma les yeux pour concentrer toute sa puissance dans ses jambes. Quand elle rouvrit les yeux elle était prête à lui coller la raclée de sa vie.

- Je ne voudrais pas te blesser mortellement Jaffar
_ lança t’elle avec hargne_ je me battrais donc sans mes flèches…

Et alors qu’elle finissait à peine sa phrase, elle se jeta en avant via sa célérité et arriva en un clignement de paupières assez proche de Jaffar pour pouvoir humer le parfum musqué de sa peau ambrée. Il esquiva son coup mais alors qu’il se décalait d’un léger saut sur le coté pour éviter l’assaut titanesque, elle déplaça toute sa force dans ses bras et les muscles de son dos pour lui asséner un coup monumental de son arc. Elle avait saisi Eristoff par l’une de ses extrémités et avait fait une torsion pour venir frapper de toutes ses forces le Croc Pourpre au niveau des côtes avant de faire un roulé boulé au sol ayant concentré toutes sa puissance dans ses bras en sacrifiant ses jambes.

La force d’une archère au corps à corps était souvent sous-estimée pourtant même les épéistes n’avait pas les bras aussi finement musclés qu’eux car la force nécessaire à bander un arc, son arc était bien plus grande que celle développée pour soulever une épée.

Elle se releva avec toute la grâce du monde, rééquilibrant ses forces dans son corps et jeta son arc sur le côté sachant qu’elle ne pourrait pas réutiliser cette attaque une seconde fois. Elle avait bénéficié de l’effet de surprise avec sa portée rallongée par la taille de l’arme mais maintenant ça ne servait plus à rien. Le duel était lancé, le premier coup donné et elle espérait bien lui avoir cassé quelques côtes.

Elle pencha la tête sur le côté et avec un sourire qu’elle n’avait plus, depuis longtemps, offert à la face du monde elle lui lança :

- Tu me fais pitié Jaffar… mais je t’aime qu’en même alors je vais essayer à travers chacun de mes coups, dans chacune de mes attaques de t’exprimer toute la déception, toute la peine que tu m’inspires…

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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeJeu 30 Déc - 3:49

Il l’avait cruellement blessée, même un être aussi insensible que lui parvenait à s’en rendre compte même si ce n’était pas réellement dans ses intentions. Il avait engagé le dialogue à sa manière, exprimer ses sentiments par le langage du corps était nettement plus simple que d’essayer de formuler une phrase. Les mots pouvaient être manipulés avec une telle facilité : des assassins aussi talentueux que Kratos les utilisaient sans cesse afin de masquer leur véritable visages. Il était tellement simple de tromper son monde avec une phrase. S’il avait réellement voulu se servir de la jeune albinos, il lui aurait probablement sorti une phrase d’excuse, à mi-chemin entre sa pensée et celle de la jeune femme histoire de relancer le dialogue mais non. Il avait préféré s’exprimer clairement et de la meilleure façon qui lui était connue. Oui il ne pouvait lui pardonner et oui il n’avait sans doute rien comprit aux émotions troublées de sa jeune amie mais qu’y pouvait-il ? L’assassin avait appris à manier un couteau à l’age de dix ans, savait tuer à mains nues d’une centaine de façons différentes, équivalait facilement un groupe de mercenaire basiques à lui tout seul mais jamais on ne l’avait formé à écouter ses sentiments et encore moins ceux des autres. Ce n’était pas son rôle de réfléchir, les émotions étaient des chose tellement compliquées qu’elles le déstabilisaient plus qu’autre chose et des émotions… Cette gamine en avait réveillée plus d’une au plus profond de son cœur de glace. Mais il ne se laisserait plus déborder, il allait mettre toute sa force au service de ce qu’il ressentait, toute sa hargne à démêler cette espèce d’enchevêtrement incompréhensible qui embrouillait ses réflexions et au final, il trancherait pour suivre la voie qu’il avait toujours su être la plus juste.
- Très bien laissons parler nos cœurs à travers nos corps et que le meilleur gagne !
- …

Son corps parlait pour elle et elle aurait tout aussi bien put ne rien dire. Son poing crispé sur son arc, ses jambes légèrement repliées et tout ses muscles tendus n’étaient que les signes précurseurs de sa future charge. Elle avait ôtée cape et bandages en prévision des mouvements brusques qu’elle allait devoir faire et l’assassin ne put s’empêcher de penser que ses cheveux coiffés ainsi en queue de cheval lui allaient remarquablement mieux que lorsqu’elle les laissait simplement dénoués. Encore quelque chose qu’il n’avait jamais pensé pour qui que ce soit. Il aurait sans doute pu reconnaitre son sentiment s’il s’agissait du même trouble qu’il avait ressenti envers Nino mais… C'était encore quelque chose de différent et le simple fait d’être incapable de mettre un nom dessus le convainquait purement et simplement du bien fondé de sa décision.
- Je ne voudrais pas te blesser mortellement Jaffar. Je me battrais donc sans mes flèches…

Le fourreau de l’assassin ainsi que ses lames avaient simplement rejoints le sol herbu à ces mots. Il s’agirait d’un affrontement à mains nues. L’archer contre l’assassin. N’importe qui aurait déjà parié sur la victoire de l’homme habitué à tuer de sa poigne de fer mais ce dernier connaissait son adversaire. Ce ne serait surement pas aussi simple. L’air se chargea d’une tension palpable au moment où son adversaire ouvrait les yeux. Moins d’une seconde plus tard, usant de son arc comme d’une massue, elle se trouvait près de lui, propulsée par cette force insoupçonnée qu’il avait déjà eu l’occasion d’apercevoir : cette célérité qui lui avait permis de rattraper un cheval lancé au galop. Le coup, bien que rapide, restait quand même trop prévisible et l’assassin n’eut qu’à se décaler sur le coté pour éviter de prendre le morceau de bois poli dans la figure mais, alors qu’il s’apprêtait à contre-attaquer, la jeune femme repartit d’une superbe reprise de volée qu’il ne chercha même pas à esquiver. Son bras en protection, il encaissa violemment le choc, sentant les os de ses côtes accuser le coup de coude qu’il s’auto-infligeait alors que l’onde de choc se répandait jusque dans les os de l’épaule. Propulsé par l’attaque, il ne chercha pas à s’opposer de peur de se briser le bras et roula à terre avant de s’immobiliser. Son bras l’élançait atrocement et l’assassin laissa la douleur l’envahir sans chercher à la bloquer, les dents serrées, le poing crispé.
- Tu me fais pitié Jaffar… mais je t’aime quand même alors je vais essayer à travers chacun de mes coups, dans chacune de mes attaques de t’exprimer toute la déception, toute la peine que tu m’inspires…
- …

Le tueur resta à terre quelques seconde supplémentaires alors que son effort de concentration portait ses fruits. L’étourdissement du à la douleur disparaissait progressivement alors qu’un hématome monstrueux se formait sur son avant-bras. Il serait surement inutilisable après le combat... Mais seulement après. Se servant de son autre bras, l’assassin se remit sur pied, son regard froid fixé sur la jeune femme qui lui souriait de toutes ses dents :
- Ta déception hein… Il va falloir que j’y aille méchamment si je veux te faire comprendre la mienne dans ce cas.

Son bras se crispa et il le secoua dans une grimace de souffrance. Ca tiendrait le choc, il n’avait pas le choix de toutes les façons. Sans crier gare, et alors même que son bras blessé retombait, le tueur se jeta en avant. Le Croc Pourpre n’avait rien d’un épéiste. Tout petit déjà, il avait préféré le maniement des lames légères à celui des épées bien trop lourdes. Ses bras s’étaient musclés naturellement mais il s’agissait de la force souple et gracieuse des félins, de ceux qui chassaient depuis le couvert des arbres. Tout en finesse, l’assassin avait largement eu le temps de se tailler un corps fait pour la course, l’escalade et les poursuites sur les toits. C’est donc avec cette même agilité qu’il déployait au dessus du sol qu’il fila à travers la courte distance qui le séparait de Yue avant de placer un coup de poing dans le même mouvement qu’elle para sans trop de difficultés.

Trop tard. Dans le même mouvement, son genou était remonté brutalement au niveau de la hanche de l’archère. Le coup était pathétique par rapport à celui qu’il avait pris mais il lui donna le temps de se décaler rapidement dans le dos de sa cible. La manchette partit avant même que le tueur n’ait repris son équilibre et, alors qu’il pensait l’avoir déstabilisée, il lui faucha purement et simplement les jambes d’une balayette bien placée. Son style était surement moins… Brutal que celui de la sauvageonne mais surement plus efficace. Se relevant lentement, son ombre projetée par les rayons du soleil sur le visage de l’albinos, il la contempla d’un air goguenard sans paraitre ressentir les hurlements d’alerte que lui envoyait son bras :

- Tu as relâchée ta garde.

Il aurait pu en profiter pour purement et simplement tabasser la jeune femme sur place mais ce n’était pas le but. Les préliminaires venaient à peine de s’achever et les deux combattants finissaient de s’échauffer. Ils allaient pouvoir rentrer dans le vif du sujet.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeVen 31 Déc - 1:50



Elle bouffait de la terre et de l’herbe, avait mal aux tibias mais sinon elle n’avait rien de casser et points d’autre douleur. Elle avait anticipé la contre-attaque et même si elle n’avait pas esquivé, elle avait particulièrement bien encaissé ayant concentré sa force dans les muscles de son ventre pour parer le coup puis dans ceux de sa nuque à une grande vitesse. Néanmoins, elle n’avait su prévoir la troisième attaque et l’amortir lui aurait couté trop cher en énergie. Elle s’était donc retrouvée la tête dans l’herbe et un Beorc trop fier de lui à son gout au dessus de son corps affalé sur le sol…

- Ta déception hein… Il va falloir que j’y aille méchamment si je veux te faire comprendre la mienne dans ce cas

Sa déception… ? N’était-il pas satisfait avec tout ce qu’elle lui avait offert ? Elle avait même passé sous silence l’un de ses principes fondamentaux pour lui, pour sa belle gueule. Ne le comprenait-il pas ?

*Ne pas s’attaquer aux plus faibles que soit*

Elle l’avait laissé tuer un gamin, un être inexpérimenté et pratiquement sans défense dans une situation semblable à la sienne à l’instant présent… D’ailleurs, il aurait pu faire de même avec elle, elle était presque à sa merci enfin pas vraiment mais à ses yeux surement et ça l’étonnait qu’il n’ait même pas essayé de l’achever sur ce coup. Elle rigola à cette idée d’un rire de gorge sombre et malsain.

- Si je ne te connaissais pas un tant soit peu je dirais que tu appliques l’un de mes principes cher Croc Pourpre, ‘ne pas frapper un Homme à terre’…

Elle avait fait exprès d’utiliser ce nom distant cherchant à lui faire comprendre et à lui imprimer ce sarcasme au plus profond de sa chair. Cependant, elle était en un sens satisfaite de voir qu’il ne l’avait pas frappée. Tout comme elle, il avait changé depuis leur rencontre. Il était moins froid et son visage était devenu plus expressif.

Soudain, Yue se rendit compte de quelque chose de très important. Il était vrai qu’elle avait du changer pour s’adapter au Beorc, à son mode de vie, à ses principes. Il en attendait tant d’elle que ça en devenait pesant mais… Ne faisait-elle pas la même chose avec lui. Quand elle y réfléchissait bien, il avait épargné la soldat alors que tous ses sens lui hurler de l’achever… il l’avait attendu alors qu’il aurait du partir…

Etaient-ils tous les deux trop butés pour comprendre les efforts de l’autre ?

Yue sourit. Oui… ils étaient trop butés et même si elle l’avait compris ou plutôt puisqu’elle l’avait compris, elle allait le battre jusqu’à ce qu’il se rende compte également du piège qu’ils avaient créés autour d’eux. Yue ne serait jamais un autre Jaffar, et Jaffar ne pourrait jamais devenir Eristoff.

Elle se hissa sur ses bras ramenant ses jambes sous son corps et tout en gardant sa tête vers le bas elle chuchota à l’intention du Beorc

- Le savais-tu Jaffar
_ ce nom qu’il n’avait confié qu’à quelques privilégié _ nous sommes souvent déçu quand nous en attendons trop d’une personne. J’ai peut être trop attendu de toi.

Puis avec la vivacité du serpent, elle se jeta sur la jambe de l’assassin en un geste typique du prédateur se jetant sur sa proie et elle plongea ses crocs dans le cuir en renforçant les muscles de sa mâchoire. Elle déchira le tissu rigide et enfonça plus profondément sa morsure sentant bientôt le sang sous ses canines perler en fin filament.

Son geste n'était que pure sauvagerie. Un geste stupide et imprudent, elle ne le savait que trop bien. Elle était à la portée du moindre coup de pied, elle était proche du sol et sans aucune défense tant que ses crocs restaient dans la jambe de l’homme. Cependant, elle ne relâcha pas une seconde la pression. Elle n’était pas folle ni suicidaire. Elle voulait simplement rappeler à l’assassin que son monde jusqu’à présent était celui de la forêt, que sans arc elle se battait comme une louve à l’aide de ses crocs et de ses griffes. Frapper avec ses poings, ses pieds et ses genoux comme Jaffar, elle savait le faire, elle l’avait bien prouvé à Nevassa. Néanmoins, si elle n’avait pas connu le Croc Pourpre, elle aurait arraché les bras de cette femme à coup de dents ou l’aurait frappé de ses flèches. Mais non… parce qu’elle avait rencontré Jaffar, parce qu’elle ne voulait pas lui attirer d’ennuis, elle avait joué le rôle d’une Beorc ce qu’il y a de plus banale et avait stoppé la femme avec ses poings et ses paroles…, elle avait su s’intégrer au monde des Beorcs pendant quelques minutes et serait certainement capable de le refaire.
Il lui avait porté de nombreux préjudices,… elle aussi… mais en retour elle avait gagné quelque chose et devait se concentrer sur ce gain, cette récompense à ses efforts plutôt que sur ce qui la dérangeait chez l’homme. Elle l’avait compris et était prête à l’accepter. Prendre le meilleur de cet échange et partir quand on ne pouvait plus le concevoir, voilà ce qu’elle devait faire. Maintenant, si Jaffar ne s’en rendait pas compte également avant la fin de leur combat, qu’elle perde ou qu’elle gagne, elle partirait.

Cependant, lui apportait-elle vraiment quelques choses de bon pour lui… ?
Elle n’en était pas sure…

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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeVen 31 Déc - 3:19

Sa provocation n’eut pour toute réponse qu’un rire rauque et légèrement entrecoupé par sa respiration accélérée. Un principe... C’était stupide. Yue n’était ni faible ni désavantagée. Même s’il s’était jeté sur elle pour la rouer de coup dans cette position, elle se serait débattue avec l’énergie du désespoir pour le repousser. Pas comme n’importe quel abruti qu’il aurait mis au tapis simplement avec les quelques coups qu’il lui avait déjà placés.

Elle se retourna sur le ventre, s’appuyant sur les avant-bras. Le Croc Pourpre esquiva un mouvement de recul, s’attendant tout naturellement à se prendre une contre-attaque sournoise mais tout ce qu’il obtint fut une phrase. A peine chuchotée, il dut tendre l’oreille pour la percevoir complètement :

- Le savais-tu Jaffar ? Nous sommes souvent déçus quand nous en attendons trop d’une personne. J’ai peut être trop attendu de toi.

Trop attendu... De lui ? Qu’en était-il de ses attentes en ce cas ? De toutes ces règles qui avaient guidées son existence qu’il avait du enfreindre dans le seul but de garder un tant soit peu de valeur à ses yeux ? Avant son arrivée, même si le Fang avait monstrueusement souffert, l’assassin menait une vie rude mais qui lui plaisait. Un contrat, un mort. La loi du Fang rythmait son existence et jamais il n’aurait pensé devoir désobéir aux ordres de leur nouvelle dirigeante et ce, même pour Nino qui avait accepté les valeurs morales de l’organisation ! Depuis qu’il avait accepté la présence de l’archère à son coté, il avait du piétiner plusieurs des règles qui l’avaient jusqu’ici guidé et formé à être ce qu’il était. Un tueur sans pitié, sans sentiments, sans aucun remord et qui était sur de lui et des convictions qui le menaient toujours plus loin. Un assassin ne pouvait se permettre d’être troublé ainsi, de douter ou d’échouer dans sa mission ! Il ne pouvait se permettre d’échouer !

Une lueur froide et inhumaine s’était allumée dans son regard. Que lui avait-elle apportée depuis qu’il avait accepté de la recueillir ? Qu’avait-elle à lui offrir si ce n’était ces belles leçons de morales ? Rien. Il ne voyait rien qui justifiait jusqu’ici son sacrifice. Aveuglé par sa fierté blessée, l’assassin contemplait le visage baissé de l’archère et fit un pas en avant. Qu’elle essaie de se relever... Juste pour voir.

L’attaque ne lui parvint pas de là où il l’attendait. Vive comme un serpent, l’albinos se rua sur la botte de son tuteur avant de mordre fermement le cuir épais de la chausse, enfonçant ses crocs à travers l’épaisse protection malgré la raideur de cette dernière. L’assassin perçut le souffle chaud de la jeune femme sur sa peau une fraction de seconde avant que la douleur ne le ramène à la réalité. Elle avait percée sa botte avec ses dents ! Et elle le mordait en plus ! Et fort ! Les canines de l’archère s’étaient emparées du premier morceau de chair à leur portée pour le broyer fermement dans leur étreinte digne de celle d’un loup, perçant la fine membrane de chair, faisant couler le sang dans la bouche de l’albinos et le long du mollet du tueur.

Le Croc Pourpre tressaillit face à la douleur mais ce fut tout. C’était une attaque désespérée, celle d’une bête aux abois. Elle savait qu’elle n’aurait pas le temps de se relever et avait saisi la première occasion à sa portée. Elle était redevenue la sauvage qu’il avait trouvé sur le bord de la route et se battait comme les bêtes avec lesquelles elle avait été élevée. L’assassin aurait pu simplement lui balancer un coup de pied, la faire rouler au sol et l’allonger de quelques coups supplémentaires mais non. Puisqu’elle en revenait à ce qu’elle était, alors il lui montrerait qui il était. Qui il pouvait devenir. Sans la moindre hésitation, le tueur posa un genou à terre tandis que ses mains se tendaient vers le cou dénudé de sa victime. Sa poigne de fer se referma sur la chair échauffée par l’effort de l’archère et ses doigts retrouvèrent en un instant la conformation qu’ils avaient été habitués à adopter.

Et le tueur serra. Lentement mais surement, opprimant chacun des points de respiration de son élève, il appliquait une leçon apprise dix ans auparavant et qu’il avait parfaitement assimilée. L’étau mortel se resserra et le Croc Pourpre sentit le souffle s’accélérer contre sa peau jusqu’à ne plus filtrer qu’en très minces filets presque imperceptibles. Elle se trouvait désormais en apnée, incapable de respirer, incapable de refournir ses poumons en ce précieux gaz qu’était l’air. Il la sentit se crisper, mais ses mâchoires ne faiblirent pas. Ses doigts affirmèrent leur prise, surveillés par son regard de glace. Il n’était plus un humain, il ne ressentait même pas la souffrance de son bras ou de sa jambe. Il était la machine formée à tuer.

*Lâche...*

Cette pensée lui avait échappée sans qu’il le veuille. Il était capable de la tuer, il le sentait dans la pression de ses paumes, mais le souhaitait-il vraiment...
*Lâche !*

C’était un combat de pure volonté, un affrontement qu’il ne voulait pas perdre. En dessous de lui, la jeune femme commençait à s’agiter. Bientôt elle essaierait de respirer et alors... Elle disparaitrait.
- Lâche ! Mais lâche espèce d’abrutie !

L’assassin secoua le cou de la jeune femme, accentuant sa pression jusqu’à sentir les mâchoires faiblir sous le manque d’oxygène. Profitant de l’occasion, il arracha violemment sa jambe à l’étreint des crocs de Yue, s’ôtant par ce geste inconsidéré un morceau non négligeable de mollet. Une seconde plus tard, il relâchait sa propre étreinte et saisissait son idiote d’apprentie par le col, la forçant à se relever à son niveau alors qu’elle toussait et suffoquait pour respirer.
- Qu’est-ce qui t’as pris espèce d’imbécile ! Tu voyais pas que j’allais te buter ou quoi !

Sa rage ne connaissait plus de limite et il la secouait comme un vulgaire sac à patate avant de la projeter à terre d’un magistral coup de poing. L’imbécile pourquoi avait-elle fait ça ! Pourquoi ne s’était-elle pas défendue ! Qu’aurait-elle fait s’il avait vraiment poursuivi sa besogne ? Qu’aurait-il fait s’il...

Le tueur s’arrêta alors que sa propre colère s’éteignait misérablement, contemplant le corps prostré de son apprentie. Ses mains tremblaient alors qu’il posait un regard effaré dessus. C’était ça... Ce qu’elle lui avait appris, ce en quoi elle lui était utile... Elle n’était pas une tueuse comme lui, elle n’était surement plus non plus la sauvage qu’il avait trouvé. Non, pour la première fois depuis des années, l’assassin avait vraiment quelqu’un à protéger, quelqu’un pour qui se battre, quelqu’un qui comptait pour lui et pour qui il comptait. Loin de l’affection respectueuse que lui apportait son maître, loin de l’amour que lui avait prodigué Nino et encore plus loin du sentiment de crainte qu’il inspirait à tous, ce que Yue lui apportait lui donnait force et courage, le transformait en un monstre enragé lorsqu’on le lui enlevait, lui donnait l’envie de se battre non pas pour le gout du sang... Mais pour elle. Pour la protéger.

Avant de comprendre ce qu’il faisait, le tueur sanguinaire s’accroupissait à coté de son apprentie et l’entourait de ses bras meurtris. C’était la première fois qu’il lui donnait ainsi une trace d’affection, sans chercher à aussitôt se dissimuler sous le masque meurtrier du Croc Pourpre. Incapable de trouver les mots pour s’exprimer, il ne parvint qu’à resserrer légèrement son étreinte, bredouillant d’un ton bien éloigné de celui enragé qu’il avait utilisé.

- Pardon... Pardon...
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeDim 2 Jan - 18:47



La peur est un mal qui peut ronger votre être jusqu’au plus profond de votre âme. Un mal qui peut vous défigurer à vie, changer ce que vous êtes au plus profond de vous. Ce sentiment aussi fort que l’amour et la haine peut vous paralyser, vous faire douter, vous empêcher d’avancer…
Yue n’avait jamais ressentit de peur dans sa vie, elle ne savait pas ce que c’était car personne ne lui avait appris. Elle était téméraire, inconsciente et têtue comme une mule. La peur l’aurait empêchée de s’améliorer, de devenir plus forte, de prendre des risques, Eristoff s’était donc bien gardé de lui enseigner une telle chose. D’ailleurs ce qu’il avait apprécié chez elle était la manière totalement innocente et inconsciente avec laquelle elle lui avait donné son nom et sourit à lui qui venait de tuer sa famille.
Néanmoins, ce n’était pas forcément la meilleure des décisions qu’il avait pris car ne sachant ce que c’était, elle n’avait su la reconnaitre…


Jaffar avait enserré sa gorge de ses mains rudes et froides et avait rétréci son étreinte jusqu’à ce que Yue ne puisse plus respirer. Rapidement, elle avait senti sa prise sur la jambe diminuer, son contrôle de la situation également. Elle avait suffoqué, elle avait tenté de tousser pour dégager ses bronches. Ses poumons lui faisaient mal et tous son corps lui hurlait de lâcher prise pour respirer. Mais elle n’en fit rien, trop têtue, trop fière pour abandonner, pour renoncer, pour s’accepter vaincue. C’était un travail de volonté. Il lâcherait le premier, elle en était persuadée.
Cependant, le temps passait et sa certitude s’effritait. Elle ne respirait plus.
Elle monta ses mains faiblement vers les avant-bras de l’assassin y appliquant une faible pression mais rien n’y avait fait, il n’avait pas relâché sa poigne. Elle avait échoué.

Mais que signifiait l’échec dans sa situation… ?

La mort, elle n’en avait que faire, la perte de son avenir… non elle n’était pas fille à penser à l’avenir, ne pensant qu’à son repas du jour même, le futur était une notion qu’elle ne comprenait encore que trop mal. L’échec pour elle signifiait simplement que Jaffar resterait un tueur avec sur la conscience le meurtre de sang froid de son… de quoi.

Qui était-elle pour lui ?

Une abrutie découverte au hasard dans la rue,… il n’aurait aucun problème à tuer une telle personne. Mais peut être était-elle un peu plus,… son apprentie. Mais même un tel statu pouvait lui valoir la mort en cas de désobéissance…
En l’attaquant de la sorte qu’avait-elle espéré être à ses yeux… elle ne s’en souvenait plus. Le manque d’air lui brouillait l’esprit…


Son amie… voilà ce qu’elle avait espéré être, une personne assez importante à ses yeux pour pouvoir postuler à ce statu. C’était également sous cette hypothèse qu’elle l’avait attaqué, celle qui l’empêcherait de la tuer. Cependant, ses doigts se resserraient encore autour de sa trachée et durant quelques secondes, avant de perdre connaissance Yue avait ressenti une peine sans fond. Elle allait mourir de la main d’une personne qu’elle aimait, qu’elle considérait comme son frère et elle se rendait compte qu’elle ne représentait rien à ses yeux. Elle s’était fourvoyée dans leur relation. Elle avait pensé avoir noué un lien profond avec lui et se rendait compte de son erreur… En un sens, il valait mieux que ça se passe ainsi. Il était mieux pour Jaffar de ne rien ressentir pour elle, il vivrait mieux avec la mort d’une personne sans importance sur la conscience qu’avec celle d’une amie… Il avait été égoïste de la part de Yue d’avoir espéré autant d’un inconnu. Mais cela n’empêchait pas sa tristesse, sa peine de creuser un trou béant dans son cœur.
Au moins, quand elle rendrait son dernier souffle ne ressentirait-elle plus rien. Elle n’éprouverait plus de tristesse, plus de douleur, elle ne serait plus sujette au mal de mer qu’elle avait à chaque fois qu’elle montait sur un cheval, elle ne sentirait plus le vent dans ses cheveux quand elle chassait, elle ne pourrait plus embêter Jaffar et le taquiner.

On dit souvent qu’au moment de mourir, on revoit toute notre vie défiler devant nos yeux. Et si s’était un moyen à notre cerveau, à notre corps de nous faire comprendre qu’il ne voulait pas mourir… Yue ne le savait pas mais pour la première fois de sa vie elle ressentit une chose communément appelée la peur. Durant une durée de temps courte et extrêmement longue à la fois Yue avait été sujette à l’effroi.

Elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas.

Elle s’accrocha aux dernières gouttes d’oxygène qui lui restait et reprit le contrôle d’elle-même assez longtemps pour percevoir l’expression de son mentor. Le froid de son regard ne possédait aucun défaut, il allait la tuer. Il n’y avait aucun doute là dessus. Elle se débattit un peu plus resserrant sa mâchoire pour que la douleur lui face reprendre ses esprits. Elle serra avec un dernier espoir…

- Lâche ! Mais lâche espèce d’abrutie !

Elle perdu toutes forces, lâcha prise en sentit la chair et le sang se déverser dans sa bouche, couler sur son visage bientôt rejoint par ses larmes.

*Je ne veux pas mourir…*

Elle n’avait pu le dire, elle n’avait pu le crier et ne savait même pas pourquoi elle l’avait pensé… mais comme une réponse à son appel, la poigne se relâcha, l’air entra dans ses poumons avec avidité et désespoir. Elle toussa, s’étouffa avec le sang qui remplissait sa bouche, toussa encore et sentit la vie reprendre le dessus sur ses sens. Jaffar la saisit par le col alors qu’elle reprenait à peine sa respiration et hurla…

- Qu’est-ce qui t’as pris espèce d’imbécile ! Tu voyais pas que j’allais te buter ou quoi !

…avant de lui coller un coup de poing phénoménal.

Yue affalée sur le sol, incapable de se redresser, toussa encore crachant le sang du Croc Pourpre mélangé au sien. Il s’approcha d’elle l’enlaça et la serra dans ses bras en s’excusant. Yue accepta l’étreinte avec plaisir et lui rendit avec toute la chaleur qu’elle pouvait pleurant dans ses bras à chaudes larmes et lui montrant qu’elle lui pardonnait, heureuse qu’il ait enfin compris… Du moins c’était ce qu’elle aurait aimé faire, mais elle n’avait pas compris ce qui s’était passé.
Il l’avait serré dans ses bras de la même étreinte qu’il avait effectué sur sa gorge, il s’était excusé encore et encore mais sans que ses mots n’arrivent jusqu’au cerveau embrouillé de la jeune fille. Même la chaleur de ses bras, la douceur de son geste ne l’avait pas atteint, ne l’atteignait plus.
Doucement, reprenant le contrôle de ses membres, elle le repoussa et se releva. Chancelant quelque peu, elle lui tourna le dos et partit d’abord en marchant puis en courant aussi vite que ses membres lui permettaient, fuyant sans savoir ce qui la poursuivait.

Arrivée à l’abri des arbres, elle s’écroula sur le sol haletant comme un bébé, cherchant son air qui lui avait tant manqué. Elle enfonça son visage dans le sol et la terre et cria, pleura tout ce qu’elle avait sur le cœur, mais en étouffant ses hurlements dans la mousse au goût infect... Elle essaya de se tenir sur ses bras faibles et tremblant et régurgita tout ce qu’elle avait sur le ventre, toute la peur qu’elle ressentait.
Ce n’était pas l’image qu’elle voulait lui donner, il avait enfin fait un pas vers elle, il s’était rendu compte de sa présence, de son importance, elle aurait voulu se tenir droite devant lui, lui sourire et lui tendre la main pour repartir ensemble pour tout effacer et recommencer. Mais son corps en avait décidé autrement…

- Arrête-toi de trembler crétin…

Après plusieurs minutes elle se releva, essuya le sang, les larmes et les vomissures qui barraient son visage. Elle prit appui sur un arbre, le temps que chacun de ses membres arrêtent de trembler. Elle serra le poing et se dirigea directement vers le Beorc. Elle devait décoincer la situation,… il fallait que cet affrontement se termine sur une note positive. Elle devait éloigner ce sentiment nouveau qui l’avait empêché d’agir comme il se devait. Elle devait trouver la force d’avancer et de guider le Croc Pourpre.
Sa joue avait enflée à l’endroit où il l’avait frappé, tant mieux. Elle s’approcha de l’assassin la tête haute et d’un ton méprisant elle l’appela.

- Jaffar…

L’assassin se retourna. Elle lui rendit au centuple le coup de poing qu’il lui avait donné y mettant toute la rage qu’elle avait ressentit pour sa propre faiblesse, toute la peur et la honte qu’elle avait éprouvée pour les larmes qu’elle avait versé. Par ce geste elle exulta toute sa frustration. Déboitant la mâchoire de l’homme. Elle prit une longue inspiration après ce coup y ayant mis toute sa force et lança en se retournant.

- Nous sommes quittes.

Elle tourna la tête et sourit d’un sourire crispé mais qu’elle voulait profondément sincère car elle le pensait vraiment... Puis elle alla près des chevaux, prit ses bandages, recouvrit de ces derniers sa gorge sensible et envoya le reste à Jaffar.

- Soigne et bande ta plaie, tu risques d’avoir mal avec tes cotes et ton bras fêlés mais nous ne ralentirons pas le pas sache-le.

Après ces mots elle récupéra ses flèches et son arc les plaça sur son cheval et monta sur la monture en lui assénant un coup de talon bien placé.
Elle partit sans se retourner.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeDim 9 Jan - 20:02

Il l’avait perdue. Ce n’était que la suite logique des évènements. Qu’espérait-il après ce qu’il lui avait infligé ? Il avait tenté de la tuer. Ses doigts avaient enserrés la gorge de sa propre apprentie, de son amie, avant de se refermer en un geste qui lui était si... Naturel ! Une simple étreinte, même sincère, pouvait-elle balayer l’horreur de ce qu’il avait fait... De ce qu’il aurait fait si... Si quoi ? Ses mains n’avaient pas tremblés une seule fois, il en avait même annihilé la douleur de son bras et pourtant, il avait craint de la perdre. Il s’était réveillé au dernier moment et l’avait lâchée. L’aurait-il fait s’ils n’avaient pas passés tant de temps ensemble ?

A l’heure actuelle cependant, il aurait peut-être mieux valu qu’elle soit morte. Quel était le pire ? Porter le fardeau de sa disparition éternellement ou devoir affronter la terreur qu’il lui inspirait désormais ? Car c’était ça. Elle ne pouvait lui cacher même derrière son plus sincère sourire, son regard ne trompait pas. L’assassin qu’il était avait tenté de la supprimer, il n’était plus digne de confiance et elle se cantonnerait désormais à la même attitude que les autres à son égard : la peur. La peur d’être tuée, la peur de lui déplaire, la crainte qu’il inspirait naturellement à tout être vivant.

C’était son fardeau, sa destinée. Il était né pour être un assassin, un prédateur, un ange déchu annonciateur de trépas et personne ne pouvait l’approcher sans en subir les conséquences. Même Yue qu’il avait pensé différente le fuirait désormais. Elle intègrerait peut-être le Fang mais plus jamais elle ne le provoquerait en espérant le voir réagir, plus jamais elle n’oserait se moquer de lui ou même lui faire des reproches. Leur première dispute serait la dernière : il avait assuré sa position de dominant et était parvenu à ses fins... Mais à quel prix ?

Sa joue et son bras l’élançaient douloureusement, sans parler de l’hématome qui devait s’être formé au niveau de ses côtes, qu’il avait probablement fêlées d’ailleurs, mais tout cela lui était indifférent. Le Croc Pourpre contemplait fixement le rouleau blanc dans sa main, les bandages qu’elle lui avait lancés. Une vague émotionnelle bouillonnait au plus profond de son être. Un tsunami de haine, de tristesse et d’incompréhension bien pire que lorsqu’il avait cru sa jeune apprentie morte. Ses doigts se recroquevillèrent sur le tissu blanc, faisant trembler sa main alors que ses traits se crispaient, déformés par le dégout qu’il ressentait envers ses actes. C’était la première fois, ce serait aussi la seule et unique. Il ne pouvait se permettre de s’entourer de monde. Il devait s’y tenir pour se protéger lui et pour protéger ceux qu’il détruisait.

Rageusement, l’assassin frappa le sol rocailleux de toutes ses forces, de toute son âme. Son poing enserrant le tissu blanc s’immobilisa contre les graviers coupant avant de reprendre. Un lent mouvement de plus en plus brutal, de plus en plus rapide. L’assassin frappait sans pouvoir s’arrêter, s’écorchant les phalanges contre la roche, maculant ses doigts de terre alors que le sol avide aspirait les gouttelettes pourpres dévalant la peau ambrée du tueur. Enfin, épuisé par la douleur aussi bien que par la tristesse, l’assassin s’immobilisa, le souffle court et précipité. Son sang marquait la terre comme le tatouage de son épaule marquait sa chaire, infime trace de ce qu’il était et de ce qu’il serait à jamais.

Un souffle de vent balaya les environs, rafraichissant le liquide pourpre suintant le long de sa jambe jusque dans ses bottes et le ramenant à la réalité. Son regard vide fixa intensément l’endroit où désormais ne l’attendait plus qu’un cheval. Yue avait pris les devants et ne l’avait même pas attendu, il devait se dépêcher s’il ne voulait pas se laisser distancer. Se relevant, l’assassin se dirigea vers ses lames toujours au sol, ses blessures altérant à peine son pas. Son poing se referma sur le manche de ses lames et alors qu’il les ceignait à leur place habituelle, il chassa d’un revers négligent l’insecte qui le chatouillait depuis quelques instants au niveau de la joue. En fait d’insecte, et à sa grande surprise, une goutte d’eau contrastant étrangement avec la clarté actuelle du ciel, s’écrasa sous la pression de sa main, s’étalant le long du dos de cette dernière. L’assassin contempla longuement la trace humide que cette dernière avait laissée avant de porter ses doigts abîmés jusqu’à son visage, hésitant à tâter la peau mâte.

Depuis combien de temps n’avait-il pas pleuré ? Avait-il seulement versé une larme un jour ? Oui... Une fois... Lorsqu’un clochard l’avait tabassé pour lui voler les fruits de son propre larcin, du temps de son enfance... C’était désagréable et le fait qu’il ne parvenait pas à se contrôler l’était encore plus. Oui... Peut-être valait-il mieux que leurs routes se séparent ainsi, qu’ils ne gardent qu’une simple liaison de maître à élève, le reste était bien trop douloureux.

Galopant à en perdre haleine, le Croc Pourpre finit par rattraper son élève. Un mince bandage enserrait son bras du poignet jusqu’à l’avant-bras mais aucune autre protection ne l’équipait, le Croc Pourpre devant guider sa monture. Un superbe bleu marquait désormais sa mâchoire tandis qu’un autre bandage recouvrait sa plaie à la jambe. Il n’avait cependant rien pu faire pour ses côtes et souffrait le martyr à chaque enjambée de la bête, sans pour autant le laisser percevoir à son entourage. Le vent avait achevé de sécher ses larmes et l’assassin avait repris son masque habituel.

Pas plus que la première fois il n’essaya d’adresser la parole à la jeune femme et il n’était pas sur qu’elle en ait particulièrement envie à son tour. La fin du trajet se fit donc en silence et les deux cavaliers poursuivirent leur route jusqu’à la nuit tombante. Jaffar avait prévu d’introniser officiellement la jeune femme dans une des nombreuses petites bourgades de Criméa mais, à mesure que les lueurs de la ville s’approchaient, le doute de son cœur s’amplifiait également.

Le silence de la nuit les accueillit et, malgré les quelques personnes encore présentes dans les rues, seuls résonnaient les sabots de leur chevaux sur le sol terreux de la bourgade. Le Croc Pourpre les guida mécaniquement jusqu’à une petite bâtisse d’apparence tout à fait quelconque avant de mettre pied à terre, accrochant l’animal à l’un des anneaux qui pendait au mur. D’un pas rendu raide par ses blessures, le voleur s’avança vers la porte mais stoppa son geste au moment où il allait y frapper. Le poing suspendu en l’air, le tueur roux baissa la tête et se retourna finalement vers Yue. Cherchant ses mots, il hésita plusieurs secondes avant que cette phrase, si simple, si évidente et qu’il avait pourtant mis tant de temps à trouver, ne franchisse ses lèvres :

- Souhaites-tu réellement intégrer le Fang ?

Ce choix... Ce n’était pas à lui de le faire pour elle.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeDim 23 Jan - 16:27


Le silence, l’absence totale de bruits… même dans les forêts les plus sombres, les plus désertiques, Yue n’avait jamais ressenti le silence comme elle l’avait perçu au seuil de la mort…
A chaque coin d’un bois, on pouvait percevoir le crissement des insectes, les feuilles craquer sous le sabot d’une biche ou même le son du vent dans les arbres. La forêt possédait ses propres intonations, des bruits qui lui étaient si caractéristiques et qui résonnaient comme une chanson, une berceuse aux oreilles de l’albinos. Bien sûr, elle s’était souvent sentie seule dans l’immensité des bois mais ces perturbations sonores avaient toujours accompagné ses pas.

Même aujourd’hui, elle chevauchait vaillamment sa monture à quatre pattes et malgré le silence imposé par son camarade de chemin, elle pouvait percevoir le cahot des sabots sur la terre pierreuse, le froissement des vêtements sur les flancs de la bête, la respiration calme et lente de Jaffar. Néanmoins, ce dernier avait bien failli la priver de tous sons, de toutes vues, de tous goûts,… il avait failli la priver de la vie.

Elle ne lui en voulait pas d’en être arrivé à cette extrémité, elle l’avait provoqué à bien des reprises… Mais elle regrettait quelque peu qu’il ne se soit pas arrêté plus tôt car sa démonstration de force lui avait fait se rendre compte de tout ce qu’elle avait à perdre. Ayant toujours pensé ne rien posséder, elle n’avait jamais craint de disparaitre, mais l’assassin avait mis le doigt sur quelque chose à laquelle elle tenait… ses souvenirs. Aussi vides soient-ils, elle chérissait son passé et ses précieux moments avec Eristoff. Même sa rencontre avec Jaffar faisait parti de ses souvenirs qu’elle voulait tant garder… et en moins d’une minute il aurait pu tous les balayer d’un revers de la main.
Elle ressentait désormais le sentiment que l’on possède quand nous tenons à quelque chose,… la peur de le perdre.

Tout aurait été tellement plus simple si elle ne s’était pas impliquée autant avec ce Beorc. Elle s’était donnée tant de mal pour entretenir et améliorer leur relation qu’elle avait maintenant peur de la perdre car elle l’aimait comme un ami, comme un frère…

*Rah c’est stupide !!! Réfléchit ma fille !!!*

Il avait plus d’une fois failli la tuer, cet homme était un danger public, un assassin, un meurtrier, un criminel. Mais pire que tout c’était un inadapté social, un Beorc incapable de s’exprimer correctement ne sachant même pas reconnaître SA gentillesse… et a tout les coups il n’avait pas de libido… Si elle en venait à être séparé de lui ce ne serait pas une si mauvaise chose en tout cas pour elle. Au moins elle pourrait dormir tranquillement durant la journée comme son horloge biologique lui ordonnait, elle n’aurait plus à tuer des inconnus, elle n’aurait plus à supporter ses humeurs et le mieux dans cette histoire est qu’elle n’aurait plus jamais à monter ces saletés de quadrupèdes.
Elle n’avait pas besoin de lui, elle ne l’aimait pas tant que ça… Et en plus, il lui avait encore abîmé le cou. L’égorger avec l’un de ses couteaux empoisonnés ne lui avait pas suffit, il avait fallu qu’il l’étrangle et face d’horribles marques violacées sur son petit cou fragile.
Il méritait une correction.

Le pas des chevaux ralenti alors que Jaffar faisait bifurquer sa monture pour rejoindre un village isolé et silencieux. Ils passèrent devant quelques Beorcs et elle baissa la tête pour qu’aucun d’eux ne la voient… encore un reflexe qu’elle avait acquis avec l’assassin. En un sens, il lui avait certainement bousillé la vie avec ses principes et sa vision du monde.

*Tu es stupide ma fille…*

Malgré tout ce qu’elle pouvait penser de lui, malgré tout ce qu’il lui avait fait vivre, elle voulait rester à ses cotés. Si ce n’est pour elle, elle voulait le faire pour lui car elle avait perçu durant quelques instants infimes qu’il avait changé, qu’il était bon, qu’il pouvait faire preuve d’amour et de bonté, qu’il tenait à elle.

Le son d’un anneau de fer la fit sortir de sa réflexion. Yue n’avait même pas remarqué qu’ils s’étaient arrêtés et qu’il était descendu de sa monture.
Rapidement elle quitta sa selle pour rejoindre le Croc Pourpre. Il ne le laissait pas paraître, mais Yue se doutait qu’il avait vraiment mal. Elle se tint derrière lui sans un bruit ne souhaitant pas être la première à briser le silence et étant prête à affronter le destin qu’il lui imposait…

- Souhaites-tu réellement intégrer le Fang ?

Yue leva ses yeux sur le Beorc aux cheveux de sang. Il lui demandait son avis, il voulait savoir si elle était d’accord pour continuer à le suivre… Il la reconnaissait enfin comme une personne à part entière. Jamais il ne lui avait demandé ce qu’elle voulait faire… c’était sa première fois !
Ses jambes s’affaissèrent et elle s’écroula par terre en explosant d’un rire incontrôlé, des larmes perlèrent du coin de ses yeux et un sourire rayonnant traversait la totalité de son visage. Elle attrapa le bras de Jaffar pour s’aider à se remettre debout et dans un mouvement fluide et rapide elle déposa un baiser sur la joue du Beorc.

- Ce n’est peut être pas moi qui ait perdu le combat finalement. Et puis tes amis, je verrais plus tard si je veux les rejoindre. Je fais toujours ce qui me plait.

D’un coup de pied, elle ouvrit la porte de la maisonnée banale devant laquelle il se trouvait et passa la porte avec témérité.
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Jaffar
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeMer 2 Fév - 22:59

Devant son regard effaré, il la cru tétanisée ou plus gravement blessée qu’il ne le pensait mais bientôt, son rire transperça le silence de la nuit. Pur et cristallin, le son suraigu balaya toutes les appréhensions et la tension qui habitaient l’assassin bouleversé. Elle ne souhaitait pas le quitter, elle l’avait même pardonné pour son méfait et, malgré leurs différences, malgré tout ce qui les opposaient, elle souhaitait rester avec lui. L’attirant à lui pour l’aider à se relever, il reçut son baiser comme celui d’une sœur. Un baiser de réconciliation qui valait nettement plus que n’importe quelle argumentation et de ce dernier, Jaffar en tira une conclusion. Tuer Yue lui serait impossible. Bien au-delà du fait qu’elle était largement capable de se défendre face à lui, l’assassin savait inconsciemment qu’un tel acte le détruirait bien au-delà de tout ce qu’il pouvait imaginer. Il tiendrait donc sa promesse. Quelles qu’en soient les conséquences, rien ne le priverait jamais de ce sourire éclatant qui illuminait son doux visage au teint d’albâtre.
- Ce n’est peut être pas moi qui ait perdu le combat finalement. Et puis tes amis, je verrais plus tard si je veux les rejoindre. Je fais toujours ce qui me plait.

Là-dessus, l’archère pénétra dans le bâtiment avec toute la délicatesse qui lui était propre, laissant le Croc Pourpre seul au dehors... Perdre le combat ? Pouvait-on réellement parler de défaite dans le cas présent ? Un soupir franchit les lèvres du rouquin. Elle allait sans doute rapidement déchanter à la vue de ses « amis ». Pénétrant à son tour le repaire, le tueur rattrapa rapidement la jeune femme et entreprit de la guider à travers les étages du bâtiment.

Le hall dans lequel ils avaient débouchés menait à diverses pièces agréablement aménagées dont un salon où se prélassait un couple d’âge assez avancé tandis qu’un puissant feu ronflait dans la cheminée. Au passage d’un homme tout de noir vêtu et de son acolyte albinos, le vieillard et sa femme n’eurent pour toute réaction qu’un doux sourire en direction de Jaffar. Ce dernier leur accorda à peine un bref signe de tête avant d’entraîner l’archère à sa suite en direction de la cave. Une volée de marches en pierre taillée plus bas, l’assassin s’immobilisa net, les yeux écarquillés par la surprise.

- Tu m’avais habitué à plus de ponctualité.

Ses longs cheveux coiffés en queue de cheval s’ornaient désormais de quelques mèches blanches, seule preuve réellement flagrante de son âge ses rides n’étant que peu marquées. Il n’avait pas perdu ses vieilles habitudes et une barbe mal rasée lui mangeait le visage tandis qu’un long manteau de couleur indéterminée recouvrait les chiffons qui lui servaient de vêtements. Mais son regard n’avait pas changé. La lueur qui y brillait n’était nullement voilée, l’intelligence qu’il recelait nullement altérée. Son sourire charmeur dévoilait une dentition parfaite avant que ses lèvres fines ne la recouvrent et qu’il ne croise les bras, se rejetant contre le dossier de son siège. Sa posture, parfaitement étudiée, laissait deviner ses paumes calleuses tandis que ses doigts, fins et longilignes de vraies mains d’artiste, tapotaient légèrement son bras replié. Croisant les jambes avec un flegme hors du commun, il finit par relever les yeux vers son apprenti, déplaçant sa stature d’athlète de quelques millimètres vers l’avant.
- Bonsoir Jaffar.

L’assassin tressaillit, semblant revenir à lui avant de se jeter un genou en terre, tête baissée.
- Allons pas de ça entre nous, depuis le temps...

L’homme se redressa tandis que le Croc Pourpre se remettait d’aplomb. Son ton était toujours aussi neutre mais une admiration contenue perçait dans son regard de glace.
- J’ignorais que vous aviez survécu...
- La qualité première des membres de notre groupe reste la discrétion. L’aurais-tu oublié, toi le Croc Pourpre ?
- ...

L’homme abandonna finalement sa position pour quitter sa chaise et se dresser face à l’assassin qu’il supplantait d’une bonne tête. Sa main se posa en une affectueuse étreinte sur l’épaule du Croc Pourpre :
- Je suis tout de même heureux de te revoir.
- Je le suis également, maître.
- Tu es devenu plus bavard depuis la dernière fois... Et l’odeur de ton sang trahit ce que tu essaies de me cacher...

Le Croc Pourpre se crispa légèrement sous la remarque mais ne répondit pas. De tous ce qu’il aurait souhaité que cet homme ne remarque pas, son handicap actuel était surement en première position. L’homme au regard de jade bascula en arrière avec un soupir théâtral :
- Aaaaah... Jaffar, Jaffar, mon cher petit louveteau comment veux-tu accomplir correctement ton prochain travail si tu ne prends même pas le temps de te reposer. Je te sais impatient de poursuivre la justice du Fang mais...
- Je peux encore me battre.

Le maître assassin tiqua, coupé en plein milieu de son élan lyrique. Un sourire s’étira sur son visage alors qu’il considérait le bras blessé de son novice d’apprenti.
- Vraiment ?

Le sifflement de l’acier, un mouvement aussi furtif qu’inattendu. Le couteau avait jaillit de nulle part, prêt à accomplir sa sinistre besogne et l’homme ne put qu’hausser un sourcil impressionné lorsque son bras fut presque instantanément bloqué par la poigne de fer de l’assassin roux. Ce dernier frémit sous l’impact mais ne recula point. Une goutte de sueur perla sur son front, son sixième sens l’avait protégé d’un sale coup... Mais toute compétence secrète a un prix... Dont celui de ne pouvoir être utilisé qu’une fois dans le cas présent.
- Trop lent.

Son genou s’enfonça impitoyablement dans les côtes brisées de son apprenti avant que la lame ne disparaisse de nouveau dans les replis de son vêtement. La douleur percuta le système nerveux de l’assassin avant que celui-ci ne puisse tenter de l’endiguer et ce dernier s’effondra de nouveau au sol, suffoquant et râlant, tentant désespérément de reprendre son souffle.
- Les côtes aussi alors ? Pauvre de toi qu’est-ce qui a bien pu te mettre dans cet état ?

Semblant finalement la remarquer, il détailla sans aucune gêne la peau pâle et le regard rougeoyant de l’archère, notant chaque détail propre à sa physionomie.
- Serait-ce la faute de cette jeune créature ?

S’approchant de la fillette, le maître assassin passa superbement outre le corps toujours prostré de son apprenti dont la respiration sifflante indiquait qu’il tentait toujours de reprendre plus ou moins vainement son souffle.
- Pendant que notre ami commun se remet de ses émotions, peut-être pourriez vous m’expliquer pourquoi une jeune femme armée d’un arc assiste ainsi à nos retrouvailles ?

Aucun sourire ne vint orner son visage et son regard était tout ce qu’il y a de plus sérieux. Derrière lui, le Croc Pourpre parvenait finalement à reprendre un rythme respiratoire normal tandis que devant lui se trouvait la seule et unique personne autorisée à répondre à sa question.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeMer 9 Fév - 15:59


- Les côtes aussi alors ? Pauvre de toi qu’est-ce qui a bien pu te mettre dans cet état ? Serait-ce la faute de cette jeune créature ?

Méfiance… voilà le seul mot qui lui venait à l’esprit lorsqu’elle regardait, écoutait cet homme. Sa manière de parler, l’assurance de ses paroles, sa façon de l’ignorer… le moindre millimètre de cet être m’était tous ses sens en alerte. Il était dangereux…

Il avait soumis Jaffar comme on soumet un chiot. Il l’avait frappé et mis à terre sans aucun problème alors qu’elle avait dû mettre toute sa vitesse et sa force pour seulement le blesser. Il n’était même pas essoufflé ou même un minimum tendu après la démonstration de force qu’il venait de montrer… Le pire, cependant, restait cette aura sombre et meurtrière qui émanait de lui. Il était opaque, complètement fermé et même les sens développés de Yue ne perçait pas cette aura mystérieuse. Il recelait d’une puissance qu’elle ne pouvait pas négliger mais surtout, comme Jaffar, il possédait un égo surdimensionné. Tel maitre tel élève se disait Yue en souriant pour elle-même en pensant à Eristoff. Elle était certainement devenue aussi têtue et insouciante que son mentor.

- Pendant que notre ami commun se remet de ses émotions, peut-être pourriez vous m’expliquer pourquoi une jeune femme armée d’un arc assiste ainsi à nos retrouvailles ?


Sa question froidement posée ne laissait transparaître aucun semblant de sentiments. Il s’avançait droit vers elle et à chaque pas resserrant la distance qui les séparait, l’albinos sentait la pression sur ses épaules augmenter… c’était une impression plutôt intéressante.

De manière presque théâtrale, la jeune archère se mit à s’étirer faisant craquer toutes ses articulations et détendant ses muscles pour les débarrasser habilement de la tétanie qui les avaient saisis alors que le Beorc s’approchait d’elle. Elle jeta un regard amusé à Jaffar qui se tenait les côtes et se rappela quelques secondes le coup qui avait affligé cette blessure… Elle pourrait ceratinement utiliser la même technique pour donner le même coup à cet homme désagréable. Il verrait alors qu’il est douloureux de se prendre un coup de genoux. Elle l’imaginait à la place de Jaffar et un sourire rayonnant vint étirer ses lèvres.
Ce type lui était particulièrement antipathique.

Comme une enfant espiègle fière des différents complots naissant dans sa tête, Yue se mit à se balancer sur ses jambes de droite à gauche, changeant petit à petit le poids de son corps sur son appui droit. Le Beorc restait stoïque devant son agitation quelque peu incongrue mais ses yeux restaient fermes et froids. Il avait plus de patience que Jaffar, mais comme lui elle avait des limites. Il aurait été presque drôle de tester ses dernières mais les conséquences risquaient d’être bien plus désastreuses qu’avec le Croc Pourpre, elle préféra donc le provoquer plus ouvertement.
Avec une fluidité extraordinaire et une vitesse phénoménale, elle prit appui sur sa jambe droite et se projeta derrière le Beorc donnant l’effet aux yeux d’une vue normale l’impression qu’elle avait disparue pour réapparaitre dans son dos.

L’homme avait réussit à la suivre du regard au vue du petit sourire qui trônait sur son visage mais si elle l’avait voulue, elle aurait pu lui déchirer le bras et la jambe gauche s’en qu’il ne réagisse. Après il n’était pas donné qu’elle puisse le battre mais savoir qu’elle pouvait se défendre lui donnait un sentiment de sécurité. Elle clama d’ailleurs avec un ton provocant et très proche de celui qu’elle avait précédemment entendu dans la bouche du Maître de Jaffar :

- Trop lent !

Sans se retourner, sans craindre une attaque ou du moins en restant droite et solide sur ses jambes, elle avança et passa à coté du Croc Pourpre qui se relevait avec difficulté. Elle aurait pu l’aider et fit même un geste imperceptible vers lui lorsqu’elle le vit serrer les dents. Cependant, agir de la sorte l’aurait certainement blessé dans son orgueil, et même si elle ne le connaissait que depuis un petit bout de temps, elle savait qu’elle lui ferrait plus mal en lui tendant la main qu’en lui assénant un second coup d’arc de la tronche. Elle passa donc son chemin, l’ignorant royalement et vint prêt du bureau pour s’y asseoir avec toute la douceur, la légèreté et le silence d’un chat.

Ne faisant guère attention aux différents parchemins qu’elle écrasait et cornait de sa divine personne, elle croisa les jambes avec un soupçon de mépris et de vanité. Le sourire restant sur ses lèvres elle s’adressa à Jaffar et ne regarda que lui ignorant totalement le nouveau protagoniste.

- Il est rare de te voir si pitoyable, je ne pensais pas t’avoir m’y si mal avec les quelques coups que je t’ai donné… tu n’as même pas la force de me faire les présentations... je suppose que je vais devoir m’introduire moi-même.


Elle ferma les yeux avec lenteur et les retourna avec une intensité profonde vers l’inconnu. Son regard flamboyait de milles flammes.

- Mon nom est Yue, je suis une amie de… du Croc Pourpre qu’en a la raison de ma venue en ce lieu demandez la lui.

Sa voix était suave et assurée, pourtant son être était loin de ressentir cette même assurance car elle se trouvait dans un endroit clos où la seule voie de sortie se trouvait à l’opposé de sa position et était gardée par un obstacle non négligeable. Elle se pencha en arrière pour se reposer sur ses mains et saisit discrètement l’une de ses flèches. Jaffar l’avait certainement vue, mais l’autre Beorc était placé dans un angle où sa main lui restait invisible. Elle ne le provoquerait pas mais, elle n’était pas le genre d’agneau à se jeter dans la gueule d’un loup.

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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeJeu 24 Fév - 23:15

Le regard perçant du vieux maître suivit avec précision chacun des mouvements de la jeune inconnue. Une telle rapidité... Une telle fluidité de mouvement... Il sentit le frôlement de ses cheveux lorsqu’elle le dépassa, il contempla ses orbes sanguinolents dont l’éclat le fixait d’un air amusé. Une seconde qui s’étira en une infinité. Son dos était faible, l’ouverture était trop grande et elle pourrait le frapper si elle le souhaitait...
- Trop lent.

L’incrédulité fit place à l’avidité, l’intérêt marqua son regard étincelant. Il abaissa la tête, masquant le sourire que la remarque lui avait arraché. Et insolente avec ça... Il ne se laisserait plus surprendre par cette technique. Le poignard remonta lentement le long de sa manche avant de retrouver la gaine que cette action brutale lui avait fait quittée. Son jeune élève avait le chic pour se choisir des amis... Intéressants.
- Il est rare de te voir si pitoyable, je ne pensais pas t’avoir mis si mal avec les quelques coups que je t’ai donnés… Tu n’as même pas la force de me faire les présentations... Je suppose que je vais devoir m’introduire moi-même.

Le vieil assassin s’était désormais retourné. Son sourire amusé ne l’avait pas quitté et il contemplait d’un œil nouveau cette jeune femme impudemment assise sur sa table de travail. Son élève n’avait répondu à la pique que d’un faible grognement, plus occupé à contenir le peu de dignité qu’il lui restait qu’à chercher une réplique cinglante... Ce n’était d’ailleurs assurément pas son style, Jaffar avait toujours été trop taciturne pour pouvoir développer un tant soit peu son sens de l’ironie... Ce qui n’était pas son cas.
- Mon nom est Yue, je suis une amie de… du Croc Pourpre quand à la raison de ma venue en ce lieu demandez la lui.

L’assassin haussa un sourcil devant cette hésitation avant de jeter un regard dubitatif à son apprenti.
- Ainsi donc ton état est l’œuvre de cette jeune péronnelle ?

Son regard insistant arracha un bref hochement de tête au Croc Pourpre qui détourna bien vite le regard. La question n’avait été qu’une simple formalité. Cette querelle ne le concernait point et l’homme qui se tournait désormais vers sa jeune amie lui avait très rapidement inculqués quelques notions qu’un apprenti se devait de respecter en présence de son maître... En particulier distinguer les moments où sa prise de parole était tolérée de ceux où le silence devait régner. Le vieux maître se contenta d’un bref haussement d’épaule.
- Qu’il en soit ainsi. Tes batifolages ne me concernent guère cependant...

Son regard d’émeraude affronta sans ciller celui flamboyant de la jeune archère. Les flammes de la détermination heurtèrent le mur glacé de l’âme du tueur sans même parvenir à l’échauffer et c’est d’un ton tranchant qu’il reprit :
- Il me semble que c’est à vous que j’ai posé la question et non pas à Jaffar...
- Elle souhaite intégrer le Fang.

L’assassin affronta à son tour le regard, bien trop perspicace à son gout, de son maître. Oui, Jaffar avait appris très tôt à distinguer ses temps de paroles du reste d’une conversation... Et cet instant n’en faisait pas partie.

Le Croc Pourpre sentit une goutte de sueur dévaler le long de sa nuque tandis qu’il faisait un pas en avant, se plaçant l’air de rien entre Yue et son maître.

- Je ne sais quel tour du destin l’a placée sur ma route mais j’ai l’intime conviction que Yue pourrait être un avantage non négligeable pour l’organisation de plus...

La main impatiente de son maître l’interrompit d’un simple geste.
- Je ne sais certes pas ce que vous avez fait... Mais cela t’a clairement rendu plus causant... D’accord supposons qu’elle souhaite effectivement nous rejoindre et qu’elle ai les capacités pour... Ecarte-toi.

Le Croc Pourpre se décala docilement alors que le vieil assassin s’avançait d’un pas impérieux. Sans un regard pour les deux jeunes gens, il farfouilla rapidement parmi les liasses de papier qui recouvrait la table pour finalement en dégager une du tas.
- Ta prochaine cible.
- ...
- Richard Dickens. Un marchand bourgeois tout ce qu’il y a de plus banal qui travaillait pour nous autrefois. La demeure est très mal gardée, il n’est probablement même pas au courant de ce qui l’attend. La Dame l’a désigné comme une priorité absolue.
- Qu’as-t-il fait ?

Le sourire que lui adressa son maître lui fit hérisser le poil. Aucune intention meurtrière ne perçait dans son aura mais l’assassin ne put s’empêcher de faire un pas en arrière sous la menace silencieuse de ce simple mouvement.
- Fais ton travail, c’est tout ce que le Fang t’ordonne.
- ...
- Ce sera l’occasion de prouver votre fidélité à l’organisation.

L’assassin tiqua... Votre ? Le regard du maître se posa doucereusement sur l’archère blanche :
- Tous les deux...

Un test... Il comprenait pour Yue, il était naturel de vérifier la capacité d’un novice à obéir aux ordres et en un sens, cela signifiait qu’elle était acceptée dans le groupe mais... Pourquoi lui ? Avait-il déçu l’homme qui l’avait propulsé aussi haut dans l’organisation ?
- C’est tout ce que j’avais à te dire. Tu devrais réussir à localiser Dickens sans trop de problème il est assez connu en ville et son commerce est prospère. Tu peux t’en aller.

Décontenancé, l’assassin s’inclina légèrement et se dirigea vers la sortie, adressant un signe à Yue pour qu’elle le suive sans discuter. Ils avaient un peu trop testés la patience de son maître à son gout pour ce soir.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeDim 6 Mar - 0:32


La jeune fille écouta la conversation sans un bruit de plus, elle aurait aimé intervenir lorsque que l’humain l’avait ouvertement provoquée mais l’intervention de Jaffar avait évité la confrontation… Cependant à quel prix car si ce comportement avait étonné la jeune fille, il avait surement choqué son maître. De plus, sa façon presque protective de se mettre entre elle et le Beorc ne lui avait pas échappée. Elle en était relativement flattée mais elle était également effrayée car l’homme qui leur faisait face ne semblait pas apprécié que son apprenti puisse s’opposer de quelques manières que ce soit à lui…
Yue avait sentie la tension dans l’air redoubler devant ce geste et une inquiétude prit place dans son cœur, Jaffar avait-il espéré ce comportement servile de sa part... être apprentie se résumait-il à devenir le chien de son maître comme il était le chien du sien… Yue regarda celui qu’elle considérait comme un ami, un frère et elle le trouva bien misérable.

Le maitre assassin s’approcha d’elle pour fouiner dans ses affaires et sortir un morceau de papier. Il frôla à plusieurs reprise la main posée sur la table de l’archère et à chaque contact elle avait un frisson tant la peau de cette homme était glacial. Il y avait quelque chose de malsain dans sa manière de s’adresser au Croc Pourpre, une possessivité presque inconsciente comme s’il le considérait comme son objet son arme,… Yue n’appréciait réellement pas cet homme.

- Ta prochaine cible.

- ...

- Richard Dickens. Un marchand bourgeois tout ce qu’il y a de plus banal qui travaillait pour nous autrefois. La demeure est très mal gardée, il n’est probablement même pas au courant de ce qui l’attend. La Dame l’a désigné comme une priorité absolue.

- Qu’as-t-il fait ?


La tension était encore remontée d’un cran alors qu’il répondait en les regardant chacun leur tour de son œil perfide et sadique. Yue resserra sa poigne sur la flèche et se retint de suivre son instinct qui lui hurlait ‘tue-le’. Mais elle serra tellement fort que son sang se mit à perler en fines gouttes sur la table de bois et les papiers les recouvrant. Il lui faisait peur c’était un fait comme le cerf à peur du loup. Cependant, même en fuyant, un cerf n’échappera jamais à son prédateur. La seule manière qu’il avait de se défendre était d’utiliser ses bois et d’attaquer. Yue avait envi comme ce cerf de sortir ses flèches et de frapper mais pensant à Jaffar, ses blessures et sa situation, elle contint cette idée, cette pensée, sa nature.

- Fais ton travail, c’est tout ce que le Fang t’ordonne.

- ...

- Ce sera l’occasion de prouver votre fidélité à l’organisation. Tous les deux...

Yue n’était fidèle qu’à elle-même et elle aurait voulu lui dire mais Jaffar l’attira hors de la salle avec trop d’empressement pour qu’elle puisse refuser. Cette mission ne testerait pas sa fidélité elle lui montrerait simplement si elle pouvait concevoir cette vie comme la sienne. En passant près du maitre elle ne s’empêcha pourtant pas de lui montrer subrepticement la flèche qu’elle tenait à la main et lui tira la langue de manière totalement immature mais tellement naturelle.

- Au fait Monsieur qui n’a pas de nom, sans le vouloir j’ai tâché votre table et tous les papiers de mon sang,… certain risque bien d’être illisible. Veuillez avoir la bonne grâce de me pardonner.

Elle n’insista pas sur le fait qu’elle avait posée sa main sur tous les dossiers, visant plus spécifiquement les noms.

En sortant, elle remarqua que Jaffar semblait quelque peu énervé, tendu, voire même perturbé. Le pouvoir d’un maitre sur son apprenti était-il si grand que ça… Si c’était le cas, elle n’avait pas l’intention de revêtir ce statu. Elle appréciait énormément Jaffar, mais elle ne se sentait en rien inferieur à lui. Jamais elle ne baisserait les yeux devant lui comme un chien devant son maitre. Elle aurait protesté devant ses réprimandes quitte à se prendre des coups… La fierté de son ami avait été largement entamée mais ce n’était pas que de la faute de l’archère, son silence devant ce qu’il trouvait injuste avait fait une grosse partie du travail…elle se sentait presque triste pour lui.

Ils repassèrent devant le couple de personnes âgées mais ne s’arrêtèrent pas et à peine furent-ils sortis que le Croc Pourpre se dirigeait vers les écuries pour récupérer des chevaux. Son empressement ne lui ressemblait pas… Elle n’aimait pas ça.

- Arrête tout de suite ! Je suis épuisée et tu es blessé… Nous faisons une belle équipe de bras cassés mais personnellement je n’ai pas envie de me lancer dans une nouvelle mission avec un partenaire à moitié estropié. En plus je n’ai plus de potion et je ne supporterais pas un jour de plus dans mon état au soleil.

Elle retira l’une des bandes qui entourait son bras pour lui montrer que malgré tous ses efforts, le soleil perçait ses bandages et sa peau était rouge et irrité en dessous. Par endroit, des lambeaux de peaux pendaient mollement et du sang perlait de petites écorchures.

- Aujourd’hui, on va se reposer pour mieux pouvoir remplir ta saleté de mission demain et sache que je ne te laisse pas le choix.

Elle lui prit le bras avec douceur et sur un ton bien plus tendre elle lui dit :

- Ne te surmène pas, s’il te plait…

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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeDim 20 Mar - 23:10

-Ne te surmène pas, s’il te plait…

Son bras crispé frémit sous le contact frais de ses doigts et son regard contempla la peau incroyablement pâle sous les rayons lunaires sans comprendre. Ses pupilles parcoururent les plaies qui marquaient la chair, dardant leur regard sur ces meurtrissures d’un rouge presque insultant par rapport à la pureté du bras qu’elles ornaient. De ce rouge grisant, le néant de ses iris s’emplit, absorbant la teinte éclatante et refoulant l’ordre impérieux qui le forçait à accomplir son devoir immédiatement.

En un instant, la douleur reprit son droit, pulsant comme un cœur blessé à l’intérieur de son bras, rongeant ses côtes avec voracité, se répandant dans tout son organisme avec la rage et la volonté d’une bête blessée cherchant à se relever malgré tout. Des étincelles dansèrent un court instant devant son champ de vision avant que son regard ne croise à nouveau celui de l’archère. Elle avait malheureusement raison... Jamais il ne pourrait prouver sa valeur dans cet état. Il lui fallait repousser ses investigations au lendemain... La nuit allait être longue... Bien trop à son goût.

La lune était haute dans le ciel lorsque le Croc Pourpre et sa jeune compagne s’installèrent finalement dans la petite chambre de l’auberge du coin. En temps que membre éminent du Black Fang, l’assassin eut simplement pu être hébergé chez les deux agents dormants de l’organisation mais rien n’aurait pu décider le Croc Pourpre à une seconde confrontation avec son maître. La tension qui l’habitait n’avait d’égale que la honte que lui inspiraient les commentaires de ce dernier.

Depuis son plus jeune âge l’assassin n’avait agi que dans les intérêts de l’organisation, obéissant tel un bon chien dressé aux ordres que cet homme effrayant lui donnait. Il avait tué plus d’une fois selon la simple volonté de cet être dont la force résidait essentiellement dans le mystère qui l’entourait. En dehors de ses maigres contacts avec lui, le Croc Pourpre réalisait qu’il n’avait jamais réellement établi de relation avec lui. Il était l’élève et lui le maître ; l’un commandait l’autre exécutait c’était aussi simple que cela et jamais il n’avait essayé d’établir le moindre contact comme il l’avait fait avec Yue.

Pouvait-il considérer qu’il y ait seulement un quelconque lien entre lui et cet homme ? Il ne connaissait même pas son nom et ne l’avait jamais désigné autrement que par le terme de Maître. Il n’avait toujours été qu’un outil et s’en était contenté tout comme son maître avait accepté de l’utiliser. Mais l’on pouvait jeter un outil devenu usé ou inutile... Et c’était précisément ce que le Croc Pourpre craignait désormais.

Il en était là de ses réflexions lorsqu’il rouvrit l’œil. Allongé sur le dos, il contempla d’un œil vague la lumière lunaire qui se déversait sans discontinuer par la fenêtre. Combien de temps avait-il dormi ? La soirée n’était plus qu’un mélange d’ombre et de brume, il doutait même d’avoir seulement fait attention à quoi que ce soit. Une nouvelle fois la question du « comment en était-il arrivé là » le tarauda avant qu’il ne renonce et à dormir et à réfléchir. Il savait pertinemment que seule l’action pourrait l’aider à mieux gérer cette situation.

Le sommeil l’avait fui mais la douleur était toujours présente, bien que moins violente et plus localisée. Au lieu de la vague de souffrance qui l’avait brutalement heurté, ne restait qu’une douleur sourde et lancinante au niveau des diverses blessures qu’il avait encaissées. Pas de quoi faire les petites folies de son dernier combat mais amplement suffisant pour bouger sans tomber inanimé dans un coin.

Se redressant un peu trop brusquement, le Croc Pourpre posa les pieds sur le sol en serrant les dents tandis que ses côtes protestaient allègrement contre son mouvement. La douleur n’était rien, la douleur ne pouvait l’arrêter. La sensation disparut rapidement et l’assassin se releva. Après quelques minutes passées à se préparer dans un silence des plus totaux, le tueur ceignit son bandana et s’emmitoufla rapidement dans sa cape. Vérifiant rapidement la présence de ses lames à son côté, Jaffar fit lentement s’actionner la clenche avant de franchir le seuil sans un regard en arrière.

Le Croc Pourpre agissait de nuit. Son monde était fait d’ombres et de ténèbres et c’est dans cet univers familier qu’il décidait de commencer son enquête.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeSam 2 Avr - 23:05

Avait-il fallu qu’elle le lui dise pour qu’il s’en rende compte ?
Alors qu’elle terminait sa phrase et qu’elle posait une main tendre sur le bras de Jaffar pour le rassurer, lui montrer qu’il pouvait lui faire confiance et se reposer sur elle, celui-ci vacilla comme une feuille sous le vent. Son expression changea instantanément devenant plus tourmentée comme s’il ressentait enfin la brûlure de son corps. Son visage se colora de cette couleur pâle qui était normalement spécifique à l’archère et il perdit de son équilibre. Yue passa rapidement son bras en-dessous de lui pour le soutenir et dégagea les cheveux de son visage pour voir un Croc Pourpre brûlant de fièvre à moitié conscient. Il avait mal, il avait sommeil, il avait faim… Il était dans le même état qu’elle.

Il s’était trop surmené.

Usant de ses propres forces déjà bien amoindries, elle passa son bras valide par-dessus son épaule. Il ne marchait pas réellement et elle se retrouva à le trainer jusqu’à une auberge toute proche et plutôt humble qui ferait le parfait refuge pour les deux êtres de la nuit.
Elle mena le roux dans une chambre que l’aubergiste leur indiqua et le déposa dans l’unique lit double qui constitué la chambre. Il ‘y avait rien de remarquable à cette chambre mais elle constituait un cocon de chaleur idéal à la récupération des deux camarades.

- Tu es vraiment dans un sale état…

Yue n’aimait pas le voir ainsi. Le voir souffrir physiquement par sa faute ne la dérangeait pas tant que ça. Il l’avait mérité. Mais savoir qu’il souffrait moralement à cause d’un homme malveillant à son égard l’énervait au plus au point. Elle aurait aimé être capable de le détourner d’un tel monde, de le détourner de cet homme qui semblait avoir le même poids sur la vie du Croc Pourpre que ce dernier en avait sur la sienne. Cependant, cet homme était malsain, elle l’avait senti au premier abord. Il n’était pas comme Jaffar il n’avait pas au fond de ses yeux cette flamme de bonté spécifique au Croc Pourpre. Peut être était-ce du à la jeunesse de ce dernier mais Yue voyait en lui une possibilité de retrouver une voie moins triste de vivre. Son maitre quand à lui semblait tellement aimer ce qu’il faisait que sa lui donnait des frissons dans le dos…
Elle s’assit près de Jaffar et posa une main fraiche sur son front. Son corps se démenait pour le soigner le plus rapidement possible, c’était une bonne chose mais il allait passé une sale soirée… Il était étrange de voir à quel point les relation entre les gens pouvait différer. Elle avait le même statu que Jaffar avec son maitre pourtant elle ne voyait pas le roux prendre soin du vieillard s’il tombait malade…

Après quelques instant de détente ou elle absorbait la chaleur du corps du Beorc, elle se leva et alla cherche un saut d’eau froide dans l’arrière cour de l’auberge et demanda à son propriétaire de faire préparer un bain. Lui ne pourrait surement pas en profiter cette nuit mais elle, elle en avait grand besoin aussi. Elle retourna au chevet de l’assassin dont les gémissements de douleur la firent presser le pas. Son corps était tout en sueur, sa peau moite et une légère odeur de sang se dégageait de ses vêtements et de son corps… Yue entreprit de le déshabiller. Elle retira sa cape qui lui serrait la gorge et le front faisant bien attention à ne pas aggraver les blessures. Elle aurait eu mieux fait de déchirer tous les vêtements plutôt que de manipuler le corps endolori de son ami mais elle n’était pas sure que ce dernier apprécierait le geste. Elle retira donc le plus doucement possible le haut qui enserrait son torse.
Une main hésitante se posa sur la poitrine se gonflant d’air du Beorc. Son cœur battait vite et sa respiration était rapide. Elle prit un bout de tissus qu’elle humidifia d’eau froide et avec douceur elle le passa sur le corps mâte du Beorc. Essuyant le sang, essuyant la crasse,… elle recommença à plusieurs reprises.

- Tu ne devrais vraiment pas en faire autant surtout sans suivre de réel but…Agir ainsi comme un outil, un objet dans les mains de cet homme… il finira par te briser.

Elle chuchotait ses mots, réfléchissant plus à voix haute qu’autre chose. Sachant pertinemment qu’il ne lui répondrait pas. Puis elle releva sa tête et ouvrit sa bouche pour y verser un peu de la mixture infâme qui lui permettait de soigner ses blessures internes. Ça ne le soignerait pas complètement mais ça soulagerait la douleur.
Elle avait pensé à certain moment à l’empoisonner pour faire en sorte qu’il ne puisse plus se passer d’elle et qu’il ne puisse plus combattre. Elle avait pensé l’emporter avec elle dans une vie loin de tuerie et de ses devoirs tortueux. Tuer des gens sans raisons n’était pas une bonne façon de vivre, elle en était persuadée. Elle aurait voulu l’entrainer avec elle dans une autre vie. Cependant, elle n’en avait aucune à lui offrir… elle était bien venu à lui en en cherchant une… Elle ne pouvait rien faire pour lui, du moins pas comme elle était actuellement. Elle devait se créer une vie meilleur que celle qu’il vivait. Cependant, jamais elle ne pourrait le faire en restant avec lui…

Elle se pencha sur le Beorc et déposa un baiser sur son front. Elle ressentait pour lui un amour sincère, celui d’une sœur pour son frère. Et elle aurait voulu que cet amour soit suffisant…. Mais il ne le serait pas. Yue l’avait bien comprit à l’expression du Croc Pourpre à l’entente du défi que lui lançait son maitre… elle ne pouvait lutter avec ses faibles moyens contre cet homme et tous les principes qu’il avait inculqué à son disciple.
Elle se releva et sortit prendre ce bain qui l’attendait.

L’eau froide sur son corps détendit tous ses muscles. Le liquide ruisselant tout le long de son dos de sa nuque et de ses jambes emportait sur son passage la saleté, la peau morte au soleil. Elle emportait la douleur de sa peau qui tiraillait. Le froid imprégnait son corps et son âme alors qu’elle se recroquevillait dans son bain en pensant à ce qu’elle ferait demain… demain serait un autre jour mais il ressemblerait étrangement à aujourd’hui. Demain elle suivrait encore Jaffar dans cette quête du meurtre qui n’était pas la sienne. Demain… Elle partirait et le laisserait… Seul.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeMer 13 Avr - 0:59

C'était si simple... Son investigation lui avait pris si peu de temps qu'il doutait même de pouvoir parler d'investigation. A travers les ruelles vides pour la plupart, le Croc Pourpre retrouvait ces sensations si familières qui peuplaient son monde. Les cris rauques d'une bagarre d'ivrognes quelques pâtés plus loin, le gloussement sensuel et dénué d'émotion d'une catin de bas étage gagnant sa vie au détour d'une ruelle, les rires d'une taverne mal famée... Les bas quartiers. Même en Criméa, nation réputée pour sa justice sans faille et sa reine aimante et attentionnée, ce genre de lieu existait dans n'importe quelle bourgade un peu développée. Lieu sordide et désert de jour où clochards et chiens errants faisaient la loi ; véritable coupe-gorge la nuit pour qui possédait la moindre richesse apparente. La misère des lieux lui rappelait ces trop nombreuses nuits où, en temps que membre « prometteur » du Fang il avait du mener des expéditions punitives en de semblables lieux. Plus douloureux était le souvenir d'une nuit de « test » où l'enfant roux qu'il était avait du survivre un mois entier dans ces lieux. Loin d'être de tout repos, ce genre de petite cure lui avait appris à se battre non pas comme un simple enfant des rues, mais à se battre pour survivre... Et bien souvent cela revenait à tuer de sang-froid, éliminer un adversaire endormi pour récupérer son bien ou tout simplement l'égorger lors d'une bataille au fin fond d'un caniveau. Ce genre de chose était monnaie courante en ces lieux.

Mais désormais ce temps n'était plus. L'équilibre des forces était inversé et le Croc Pourpre régnait en maître sur les pauvres et les miséreux. Non pas que l'endroit était désormais plus sur pour lui oh non. Il y avait toujours une de ces pauvres âmes trop imbibées ou tout simplement trop confiante en la lame de son poignard pour tenter de le détrousser. Mais bien rapidement le tatouage de l'assassin en faisait déguerpir plus d'un et les ignorants ne pouvaient désormais plus se vanter d'avoir croisé un membre de la plus redoutable organisation d'assassins d'un temps désormais révolu.

- Richard Dickens ? Bien sur que je vois de qui vous parlez monseigneur!
- Je n'ai pas le temps d'écouter tes flatteries. Parle, idiot!

L'homme se recroquevilla sous le regard glacial de l'assassin. Il ne lui avait fallu que très peu de temps pour se rendre compte à qui il avait réellement affaire. Oh bien sur, il avait entendu parler des assassins d'élites comme tout un chacun dans l'organisation... Mais jamais il n'aurait pu penser en rencontrer un pour de vrai et encore... Il n'était pas sur de sortir vivant de cette simple conversation.
- Sa... Sa demeure se trouve à l'extrémité ouest de la ville, sans doute pour pouvoir surveiller plus étroitement son petit commerce... On dit de lui qu'il est un bon gérant et que c'est ce qui fait de lui l'un des meilleurs commerçants de la ville.
- Suffit. As-tu d'autres informations quand à l'état de la demeure ou de la sécurité?

L'informateur frémit sous l'impact des mots. Ses doigts osseux se resserrèrent sur le béret miteux qu'il tortillait nerveusement entre ses doigts et il déglutit bruyamment avant de répondre:
- N... Non monseigneur... On ne m'avait pas informé que... Que vous pourriez rechercher des infor... Je veux dire... Quel crime cet homme a-t-il...

Le regard meurtrier du Croc Pourpre le figea net et il eut la subtile mais cruelle impression d'avoir commis la bourde de la soirée... Une bourde qui allait sûrement lui être fatale là maintenant tout de suite. Mais à sa grande surprise, l'assassin se contenta de faire demi-tour dans un ample mouvement de cape révélant son bras bandé avant de s'éloigner d'un pas parfaitement assuré dans l'obscurité d'où il avait émergé.
- Le Fang ne te paie pas pour poser des question... Et je suis là pour appliquer sa sentence... Pas pour m'interroger sur les causes de mes actes.

Oui, Jaffar avait grandi. Et il en avait profité pour abandonner derrière lui l'enfant faible et blessé qu'il était. Mais à quel prix ?

***

Une aube blafarde et timide se levait lentement sur cette simple bourgade, projetant l'ombre de la mort sur une demeure paisible. Captés par le tissu noir de son habit, les rayons chaleureux de l'astre céleste réchauffaient lentement mais sûrement l'âme gelée et meurtrie de l'ange noir. Relâchant son attention quelques secondes, ce dernier ferma les yeux et laissa la pleine chaleur du jour le revigorer. Toute la nuit durant, malgré son état de fatigue extrême, le tueur avait fait le tour de la villa. Car il s'agissait clairement d'une villa. La bâtisse aux murs blancs trônait de l'autre côté d'un muret plus là pour délimiter les limites de la propriété qu'empêcher une véritable intrusion. Un petit jardin entourait une minuscule allée pavée menant à la porte de bois verni. Sur la droite de la propriété, une simple fontaine glougloutait joyeusement tandis qu'un doberman, visiblement en bonne santé, ronflait comme un bienheureux à son pied. L'animal pourrait se révéler problématique mais le Croc Pourpre avait eu l'occasion de lutter avec des bêtes nettement plus impressionnantes et dressées pour le combat. Celui-ci ne lui poserait aucun problème.

Outre le chien, le tueur avait pu repérer deux gardes, sans doutes des agents de sécurité. Etonnamment, la propriété ne semblait pas garder plus intensivement... Comment un homme dans la ligne de mire du Fang pouvait-il vivre de façon aussi inconsciente ? Etait-il trop orgueilleux pour seulement penser pouvoir risquer quelque chose ? Ou savait-il se défendre mieux que l'assassin ne le pensait ? Sa question ne pourrait trouver de réponse qu'une fois en face de l'homme. Il n'avait pas le temps d'attendre, pas le temps de pister Dickens sur son trajet habituel, pas le temps de planifier un assassinat discret et mystérieux. Le marchand mourrait dans son sommeil en même temps que sa famille et leur cadavres ne seraient-sans doute pas retrouvés avant un bout de temps si le Croc Pourpre s'occupait également des gardes.

Lorsqu'enfin le tueur descendit de son perchoir pour s'éloigner de sa cible, le jour était levé depuis quelques heures et la fatigue commençait cruellement à se faire ressentir. C'était sans doute l'investigation la plus rapide et la plus hasardeuse qu'il avait faite... Mais quel coup d'éclat ce serait s'il parvenait à remplir son objectif en aussi peu de temps. Il ne craignait point pour sa sécurité : dans peu de temps son bras serait suffisamment fort pour lui permettre de retenter ses petites acrobaties et ses côtes ne tarderaient sans doute pas à se ressouder d'elles-même. Quand à sa jambe... Ce n'était pas la morsure d'une fillette qui allait l'empêcher de courir et d'accomplir sa mission.


***

Silencieusement, le battant s'abaissa avant que la porte ne s’entrouvre pour laisser passer le rouquin. La chambre était aussi silencieuse que lorsqu'il l'avait quittée à la différence que les fenêtres poussiéreuses laissaient désormais passer la lumière du jour. Au centre de la pièce trônait le lit où Yue l'avait déposé, les couvertures encore rejetées en boules et complètement vide alors que dans le coin se trouvait la Yue en question, entièrement nue et affalée dans un bain sans doute devenu glacial.

Poussant un soupir harassé l'assassin ôta sa cape et passa une main légèrement tremblante dans ses cheveux humides de sueur. Son regard se rouvrit sur la bande qui enserrait son bras. Le nœud avait été refait de façon plus serrée et maintenait le bras en place plus efficacement. Pas même besoin de vérifier sa jambe pour deviner que le même traitement y avait été appliqué. Son regard se posa sur le corps blanc dans la bassine et il ne put s'empêcher d'éprouver un bref sentiment de gêne vis à vis de la jeune albinos. Contrairement à son Maître, il éprouvait une réelle affection pour son apprentie. Sa franche honnêteté avait su l'atteindre et ses bandages refaits ainsi que cette chambre qu'il n'avait pu réservée était une preuve de plus que peut-être, cette dernière l'aimait bien malgré le train de vie qu'il lui infligeait.

S'approchant du baquet, l'assassin contempla la chevelure d'albâtre dégringolant en fines mèches encore humide sur le corps musclé mais fin. Doucement, et avec le plus de délicatesse possible l'assassin plongea les bras dans l'eau devenue réellement glaciale pour en sortir la jeune femme. Le liquide froid imprégna rapidement ses manches mais le tueur souleva sans peine le corps léger de son apprentie qu'il déposa encore trempée sur le matelas. Sa respiration était toujours paisible lorsqu'il la recouvrit de sa cape, le noir de cette dernière contrastant étrangement avec la pâleur de sa peau. Sans même prendre le temps de vider la bassine, l'assassin s'étendit paisiblement à son côté, déposant précautionneusement ses lames sur la table toute proche. Un dernier regard pour s'assurer qu'il n'avait point troublé son sommeil et en un soupir, Jaffar s'endormit à son tour.

- Merci.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeSam 16 Avr - 19:35


Elle se réveilla alors que le crépuscule prenait place dans leur bourgade. A ses cotés Jaffar était étendu un bras sur sa taille la réchauffant étrangement. Elle s’étira alors tel un chat et remarqua que le Beorc n’avait pas pris la peine de la rhabiller… Il était mignon. Elle repoussa la cape de son corps nu et froid et continua d’étirer ses muscles en poussant quelques gémissements qui ne réussir pas à réveiller le bel endormi. Poussant son espièglerie un peu plus loin, elle se posa avec toute la légèreté dont elle pouvait faire preuve sur le corps du rouquin se mettant à califourchon sur lui. Elle se pencha sur lui faisant doucement varier le poids de son corps sur l’avant sans pour autant faire de mouvements trop brusques pouvant le réveiller. Elle s’approcha de son visage et susurra à son oreille.

- Jaffar… tu as été bien entreprenant cette nuit…

Les yeux de l’assassin s’ouvrir alors soudainement. Devant sa surprise Yue ne put s’empêcher d’exploser de rire alors que voyant le roux reprendre ses esprits et analyser la totalité de la situation, elle s’empara de la couverture et s’en revêtit aussi vite que possible, cachant sa nudité dans les draps mités. Alors qu’elle avait pris la peine de refaire tous bandages, de le border et de prendre soin de ses blessures, lui il n’avait fait que la déposer nue dans un lit avec pour seule protection contre le froid, une cape de voyage ne couvrant même pas son corps en entier. Ses blessures étaient restées à l’air libre ouvertes à toutes bactéries et microbes qui auraient voulu y entrer. Elle tira la langue à Jaffar encore surpris de se réveille en fanfares et sortit de la pièce prenant au passage chacun de ses vêtements.

Chacune de ses blessures avaient une histoire mais celles recouvrant son corps avait pour la plupart la même. Une exposition trop longue au soleil pour rester et accompagner un crétin qui ne prenait pas en compte les besoins de son corps. Elle banda chacun de ses membres en faisant bien attention à recouvrir entièrement ses plaies et sourit devant chacune d’entre elle. Ce soir, elle était étrangement heureuse. Ce réveiller auprès de son ami lui avait mis du baume au cœur, pouvoir l’embêter comme quand ils s’étaient rencontrer, le taquiner, plaisanter avec lui aussi naturellement même après tout ce qui avait pu se passer la rassurait. Alors qu’elle s’était endormie en pensant qu’elle allait le fuir, le voir ainsi à ses cotés lui faisait croire qu’elle pourrait rester plus longtemps avec lui.

***

La nuit était fraiche mais la brise particulièrement agréable. Comme la première fois, elle ne connaissait qu’à moitié le but de sa mission mais à la différence de cette fois-là, elle ne regarderait pas sans agir car elle ne pouvait tuer sans raison. Si une chose était sure, c’était bien celle-là. Tuer pour Jaffar ne lui posait aucun problème, pour sa survie également mais tuer parce que d’autres l’avaient décidé ainsi… elle ne pouvait pas. Elle ne supportait d’ailleurs pas cette mentalité qui faisait que sous l’ordre d’une personne considérée supérieure nous, nous devions faire ses quatre volontés. Ça signifiait que si demain, une mission était mise sur sa tête, Jaffar n’hésiterait surement pas longtemps à la tuer… il ne pourrait y avoir aucune raison pourtant, il le ferait elle n’en doutait pas. Du moins jusqu’à hier, elle n’en doutait pas mais depuis qu’elle s’était réveillée, il lui restait un petit espoir celui que peut être elle se trompait, qu’elle était trop fataliste, trop pessimiste.
Par des chemins détournés, ils finirent par rejoindre la villa du dit Diskens et elle s’étonna du peu de gardes qui protégeaient l’endroit. Son odorat lui indiquait ceux qui gardait la porte, l’écuyer qui dormait dans la grange où une demi-douzaine de chevaux reposaient ainsi que deux chiens de chasse en plus du chien dans la cours. Elle pouvait également sentir de l’activité dans les cuisines qui ne dormaient jamais et une femme qui errait dans les couloirs. En se concentrant sur son ouï elle percevait même la respiration profonde d’une enfant endormie dans un profond sommeil.
Elle n’aimait pas ça… aucun d’entre eux ne semblaient armés, personne dans cette demeure ne s’attendait au sort que le Black Fang leur réservait…

- Jaffar es-tu sûr de toi ?

Mais alors qu’elle lâchait ses mots dans la nuit noire, le Croc Pourpre était déjà parti.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeDim 17 Avr - 17:45

Sur de lui, il ne l'avait jamais autant été. Son dernier sommeil avait sans doute été le plus simple et le plus reposant depuis des lustres et la motivation qu'il pensait avoir perdue était désormais bien là, présente et enflammant son être de cette flamme qui d'ordinaire parvenait à rendre le regard vivant. L'assassin savait pourtant qu'il lui faudrait d'ici peu « mourir » encore une fois. Il ne pouvait permettre à ses émotions d'interférer dans une mission ni même de laisser son cœur supporter ce que son devoir lui imposait. C'était l'une des leçons les plus essentielles de son existence : seules les machines tuent de sang-froid. Devenir la machine, appliquer la sentence sans se laisser atteindre... C'était ce qu'il faisait de mieux, saisir le peu d'émotions qu'il possédait et les enfouir au plus profond de lui même, à des profondeurs que personne ne pouvait atteindre lui y compris.

Il guida Yue jusqu'à l'arrière de la demeure, loin de la porte d'entrée surveillée par les vigiles. Il n'y avait rien pour les arrêter, rien même pour les empêcher d'escalader la façade. C'était si simple... La méfiance s'éveilla lentement en lui mais l'assassin escalada quand même le muret avant de bondir à l'intérieur de la propriété, tâche sombre dans l'obscurité de la nuit. Ses pieds atterrirent souplement dans l'herbe fraîche du jardin tandis que ses yeux parcouraient rapidement les alentours. Il avait bien calculé son coup : les écuries se dressaient un peu plus loin mais ils étaient hors du champ de vision de quiconque aurait eu l'idée d'en franchir les portes. Le dos de la villa leur faisait face, aussi pâle sous la lueur lunaire que pouvait l'être la peau de son apprentie. Cette dernière ne tarda pas à le rejoindre et l'assassin lui jeta un rapide coup d’œil. Sa méfiance était aussi perceptible que l'éclat rouge de ses yeux à l'ombre du mur. Ni l'un ni l'autre ne comprenait que la demeure semble aussi peu gardée et il était pourtant impossible qu'ils se soient trompés.

Le rouquin balaya ses pensées pour se concentrer sur la mission. Si Dickens avait fui ailleurs ils le découvriraient bien assez tôt. L'objectif restait toujours le même : infiltrer la demeure. S'adressant rapidement à Yue:

- Mieux vaut nous séparer pour l'instant. Je me charge d'infiltrer l'objectif mais il y a des chiens... Je sais que tu as... Plus de feeling que moi à ce niveau... Je compte sur toi ?

Sa question avait une légère intonation d'obligation d'ailleurs le tueur n'attendit pas la réponse avant de s'éloigner, vif et discret, en direction du bâtiment. Il ne lui faudrait que peu de temps avant de trouver une ouverture, la villa regorgeait de fenêtre et l'assassin possédait un crochet comme à son habitude. Il avait juste besoin que les animaux ne détectent point son odeur et les éliminer lui même l'aurait clairement ralenti... Finalement le travail d'équipe avait peut-être du bon mine de rien.

Fidèle à ses prévisions, le Croc Pourpre finit par trouver une pièce en apparence vide et donc la fenêtre donnait pile à sa hauteur. La pointe fine du crochet s'inséra entre les deux battants et le loquet sauta en un temps record... Un peu trop bruyamment d'ailleurs. A peine avait-il mit un pied à l'intérieur que des bruits de pas se firent entendre tandis que la lueur d'une chandelle suintait sous la porte. La clenche s'abattit et le battant pivota pour laisser place à la tête blonde et interrogatrice d'un valet. Ses yeux parcoururent rapidement la pièce sombre pour s'arrêter sur les rideuax claquant au vent de la nuit.

- Allons bon quel est l'imbécile qui a laissé cette fenêtre ouv... Ghk!!

Sa phrase mourut au fond de sa gorge lorsqu'une main puissant lui emprisonna la gorge alors qu'il s'approchait de l'ouverture. Un intrus s'était glissé derrière lui sans qu'il le voit. L'homme sentit la piqûre aiguë des ongles courts de son adversaire s'enfonçant dans sa chaire alors que la poigne se raffermissait, bloquant l'arrivée d'air. Il tenta de crier mais seul un râle rauque et étouffé lui échappa tandis qu'il sentait ses jambes flancher sous son poids Avant même d'avoir pu entrapercevoir le visage de son agresseur, le valet s'effondra.

Jaffar déposa précautionneusement le corps au fond de l'armoire avant d'en rabattre les portes et de le verrouiller. Cela fait, il rengaina rapidement sa lame, dégainée en cas de besoin mais le serviteur n'avait émit que peu de résistance et le mettre hors d'état de nuire avait été un véritable jeu d'enfant. Heureusement pour ce dernier, il resterait en vie ce soir.

Il lui fallait faire vite désormais, des gens allaient forcément s'inquiéter de sa disparition et si jamais ce dernier se réveillait, sa prison de fortune ne saurait lui résister bien longtemps. Fermant enfin la fenêtre, l'assassin se glissa dans les couloirs à la recherche de sa cible. La propriété n'était pas bien grande mais il lui fallait localiser rapidement la chambre du maître de maison. En espérant que Yue s'en sortait de son côté.
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Yue
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeDim 17 Avr - 21:57


La lune brillait d’une lumière des plus agréables. La nuit fraiche et silencieuse n’annonçait aucune tuerie, aucun crime. Pourtant, l’astre lunaire se colorait d’une douce nuance rousse alors que le temps passait sans s’arrêter. Jaffar lui avait demandée de s’occuper des bêtes et de le rejoindre par la suite. Elle aurait selon lui un meilleur feeling avec les animaux… ce qu’il ne comprenait pas, c’est que ce n’était pas une question de feeling, mais simplement de compréhension. Entre bêtes sauvages, on se comprend. Cependant, les chiens Beorcs n’avaient rien des bêtes sauvages qu’elle côtoyait. Il ne connaissait que peu la loi du plus fort et encore moins l’instinct de survie. Elle pouvait les intimider certes mais ne pouvait les commander. Car les chiens de Beorcs avaient cette particularité qu’elle exécrait et admirait en même temps. Leur fidélité à leur maître.
Heureusement pour elle, le seul animal qui lui poserait problème était celui qui surveillait la cours. Les autres dans leur chenil ne bougeraient pas d’un pouce s’ils n’entendaient rien de suspect. Or elle comptait sur le Croc Pourpre pour sa discrétion. Quant au chien de garde le problème qui se posait était qu’il se trouvait un peu en plein dans le champs de vision des vigils… donc si elle désirait le maitriser, elle devait également maitriser ces deux là. Jaffar avait le don pour lui refiler les tâches chiantes. Elle avait trois adversaire et elle devait s’en débarrasser sans qu’un seul ne passe l’alerte et ne réveille tout la tripoté de canidés.

Yue se faufila dans un angle mort du jardin, un endroit que seul le chien pouvait apercevoir mais à l’abri dans l’ombre de l’édifice, il ne pourrait distinguer que le rouge de ses yeux.

*Viens à moi mon petit… Viens*

Les animaux par rapport aux humains ont un instinct bien plus développé, il faut du temps à un humain pour s’apercevoir qu’on le fixe avec insistance et encore, quand il s’en apercevait mais un chien ou tout autre quadrupède le sente bine plus facilement. Comme des mauvaises ondes ou une aura malsaine. Le chien leva une oreille et tourna son regard ambré dans la direction de l’albinos. Ses dents se découvrirent alors qu’un râle sourd sortait d’entre ses mâchoires puissantes. La bête se leva le poil s’hérissant sur le haut de son dos et doucement il s’avança dans son piège.

- Rufus à l’air d’avoir repéré quelque chose.

- A tous les coups c’est encore un lapin, il nous en a ramené trois hier. Si tu veux j’en ai gardé un, on pourra se faire un casse-croute.

- Mouais… bah je vais le suivre qu’en même histoire qu’il ne le bouffe pas tout seul dans son coin.

C’était parfais pour la jeune archère s’il se séparait se serait plus rapide, plus simple. Elle se recroquevilla dans sa cachette alors le museau du chien ne se trouvait qu’à quelques centimètres de son visage. Il la reniflait, essayait de l’identifier et étrangement il la lécha.
Quel chien de garde lécherait un intrus… ? A moins que ce ne soit pas un chien de garde…

- Eh bien Rufus qu’as-tu trouvé ?

Le chien battait la queue alors que Yue restait hébétée ne sachant plus ce qu’elle devait faire. Cet animal n’était qu’un chien de compagnie surement là pour égayer la vie de ses maitres… une main se saisit du collier du chien alors qu’elle distinguait le regard d’un jeune homme brun la dévisageant d’un air surpris.

- Eh bien c’est une drôle de trouvaille que voilà…
_ le vigil adressa un sourire charmant à Yue tout en lui tendant la main _ Viens ma petite n’est pas peur, le chien ne te fera pas de mal. Tu t’es perdu ?

Qu’étaient-ils en train de faire… ? Il n’y avait pas de garde pas de protection, pas de méfiance de la part de ces gens. Personne ne pensait mourir ce soir. Personne ne pensait devoir combattre… Que faisaient-ils ici ? Jaffar et Yue n’avait pas leur place dans un endroit respirant ainsi la paix et la gaieté… ils devaient commettre une erreur. Ces gens n’avaient rien d’agressif ou de dangereux. C’était des innocents… elle se releva des fourrées affichant son arc mais même là, il ne vint pas à la pensée de l’homme que de se défendre. Il ne s’attendait pas le moins du monde à une attaque, il ne comprendrait pas. Son arc fendit l’air et vint percuter la tête de l’homme alors que le chien qui sautillait joyeusement s’arrêta soudainement montrant de nouveau les dents prêt à attaquer… il plongea sur elle, et s’écroula au sol après avoir également reçu un coup d’arc. Ce n’était pas du tout un chien de combat…
Discrètement, elle se dirigea vers la porte d’entrée découvrant le troisième larron en train de se fumer une pipe… quelque chose n’allait vraiment pas dans cette demeure, dans cette mission. Elle l’assoma.
Elle cacha les corps dans le jardin et pria pour que personne ne remarque leur disparition avant qu’elle n’éclaircisse certaine chose.

*

La demeure était sombre et pourtant pleine de vie. Se concentrant sue les sons pour ne pas être perturbée par les odeurs de cuisine, elle perçu une bonne dizaine de personnes se baladant tranquillement dans les couloirs de la villa. A croire que la demeure de dormait jamais. Cependant ce qui était différent par rapport à Nevassa était que ces personnes ne portaient nullement d’armes ou d’armure sur elle. C’était des femmes de chambre, des majordomes ou des valets s’activant à droite et à gauche de la demeure pour leur maître.

- Ne touche pas à sa Francine. C’est le gâteau pour Madame, c’est son préféré.

- Mais c’est le mien aussi.

- Tu n’auras qu’à lui en demander un bout quand je le servirais au petit déjeuner demain. Tu sais bien que madame ne nous refuse jamais une petite gâterie de temps en temps.

Ces gens aimaient leurs maître à n’en point douter et une étrange douleur partant du bas du ventre de l’archère et remontant jusqu’au fond de sa gorge marquait chacun de ses pas, l’enfonçant dans ce petit nid de paix. L’atmosphère était agréable, détendue, alors que demain au réveil, Madame ne serait plus là pour déguster son gâteau préféré. Monsieur ne viendrait pas flatter l’encolure de son Rufus,… demain serait baigné de larmes et de cris…
Du moins sauf si elle empêchait ce massacre…

Que devait-elle faire… ? S’opposer à Jaffar pour protéger une famille dont elle ne connaissait rien… Suivre les ordres de celui qui l’avait recueillie et acceptée à ses cotés, son ami, son frère… Devait-elle suivre son propre instinct, même si cela signifiait qu’elle perdrait Jaffar…

Il est difficile de choisir entre soit et les personne que nous aimons. Cependant, si nous n’étions plus capables de nous regarder dans un miroir… alors nous ne vivrions plus qu’à travers le reflet de ceux que l’on a décidé de suivre. Yue ne voulait pas vivre que pour Jaffar. Elle voulait sa propre vie. Elle ne voulait pas qu’on lui impose ses choix.

*Cette soirée avait pourtant si bien commencé…*

Déambulant à travers le second étage, Yue frôlait les murs et se cachait dans les recoins de la villa. Personne ne la voyait car personne ne s’attendait à la voir. Aucune porte n’était fermée et alors qu’elle passait l’une d’entre elle pour se cacher d’un majordome, une main vint l’empêcher de rabattre le battant. Une vraiment toute petite main.

- Mademoiselle Sophie vous n’avait rien à faire ici… vous devriez déjà dormir à cette heure-ce…

- J’ai oublié mon Rufus en peluche je vais tout de suite me coucher M. Stephan

Yue se faufila dans une armoire alors qu’une jolie petite tête brune se profilait dans la pièce. Elle ne devait avoir que 6 ans et possédait de magnifiques petites bouclettes qui redescendaient jusqu’à la moitié de sa chemise de nuit. Elle se dirigea vers le canapé où une peluche à l’effigie de son chien l’attendait et alors qu’elle allait repasser la porte elle ferma celle-ci et se retourna vivement.

- Qui est là ? Je sais qu’il y a quelqu’un.

Yue n’avait pourtant fait aucun bruit mais à la différence des autres adultes qu’elle avait croisés, cette petite semblait avoir un instinct plus affûté. L’albinos ouvrit la porte de l’armoire et sortit se redressant de toute sa taille mais gardant haut sur sa tête la cape voilant son visage.

- Un démon, je savais qui y’avait des démons, papa a dit que y’avait pas, mais moi je savais qui y’avait et j’ai Rufus pour me protéger.


L’enfant tendait sa peluche en avant comme un bouclier. Yue devait tuer cette enfant, si elle suivait les ordres de Jaffar, tous membres de la famille Diskens devait disparaître et cette petite également.

Ce devait être ça qu’avait du ressentir Eristoff quand il s’était retrouvé face à elle, gamine de 4 ans à peine recouverte de boue. Il avait du ressentir ce dilemme en lui, cette rage croissante contre ceux qui commande. Il avait dû sentir son cœur cogner contre sa poitrine devant une telle injustice.

Pourquoi devait-elle la tuer ?
Qu’avait-elle pu bien faire de mal alors qu’elle était si jeune ?
Qu’elle crime avait-elle commis pour mourir de manière si prématurée ?

Il avait du se poser les mêmes questions… mais Jaffar lui ne se les posait pas. Voilà la différence entre eux deux… l’un avait appris à réfléchir, l’autre n’avait appris qu’à obéir.

Elle sortit l’une de ses flèches et la leva au dans le ciel alors que l’enfant déterminée à se protéger via sa peluche lui faisait face sans ciller. La pointe de la flèche trancha et le sang coula. Yue fit descendre la cape sur ses épaules et s’agenouilla près de la petite fille.

- Tu vois, je ne suis pas un démon, sinon je ne saignerais pas.

Yue affichait son plus tendre sourire et ses yeux avait perdu de leur éclat pour sembler plus normaux. L’estafilade qu’elle s’était elle-même infligée au bras perlait en grosses gouttes de sang d’un rouge identique à ses yeux. La petite fille la regarda en écarquillant ses orbites et lâcha son chien pour se jeter sur Yue, posant ses petites mimines sur la plaie.

- Vous êtes blessée, il faut soigner ça tout suite !!

- Mais non ne t’inquiète pas. Par contre ce que j’aimerais que tu fasses pour moi, c’est que tu te caches ici avec Rufus et que tu ne sortes de ta cachette sous aucun prétexte
_ puis elle rajouta sur le ton de la confidence_ j’ai entendu dire qu’il y avait un démon aux cheveux de sang qui voulait sans prendre à tes parents alors je vais l’arrêter mais il ne faut pas qu’il te voit sinon il risquerait de sans prendre à toi.

Yue ramassa la peluche et la redonna à la jeune brunette. Elle devait vraiment arrêter ce massacre. Elle plaça l’enfant derrière le canapé, l’incitant au silence et poussée par un instinct qu’elle ne se connaissait pas, elle la prit dans ses bras avant de lui chuchoter à l’oreille :

- Tout se passera bien pour toi, tu verras, je te protégerai.


Elle déposa un baiser sur le haut du front de l’enfant et rabattit sa cape sur son visage.

- Pour attraper un démon, il faut lui ressembler.

Elle lui fit un petit clin d’œil et dans un mouvement de cape digne de Jaffar, elle disparut
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeLun 18 Avr - 0:46

- Qui...

Le poing du Croc Pourpre dépassa rapidement la pensée de la jeune servante et un simple coup au plexus l'envoya rejoindre le valet de l'armoire. Jaffar stoppa le corps dans sa chute et le déplaça jusque dans un coin de la pièce où il l'allongea. La jeune femme avait perdue sa pince à cheveux sous le choc et de longues mèches noires recouvraient son visage rougi par le brusque manque d'air que le Croc Pourpre lui avait infligé. Un mince filet de bave dégoulinait de la bouche haletante et le tueur se détourna bien rapidement de ce spectacle affligeant.

Il n'avait toujours rencontré aucune résistance. Les différents domestiques passaient devant lui sans même remarquer cette ombre derrière la porte, le moindre bruit attirait leur attention sans même qu'ils se doutent de ce qui pouvait les attendre. L'assassin était en territoire conquis avant même que la bataille n'ait commencée.

Il avait déjà plus ou moins exploré le rez-de-chaussée et avait éliminé d'office les quelques pièces restantes, bien trop proches des cuisines. A moins d'aimer particulièrement les odeurs de friture, le maître de maison devait se trouver à l'étage. Esquivant de justesse un majordome au bâillement retentissant, le Croc Pourpre gravit lestement les escaliers recouverts de velours rouge avant de s'enfoncer dans l'ombre d'une nouvelle pièce. Un simple débarras, la planque idéale à cette heure de la nuit. Les serpillières et les balais sont sans doute les meilleurs amis de l'assassin car certainement les plus silencieux.

Glissant un coup d’œil à travers la porte entrouverte, l'assassin n'eut que le temps de disparaître au fond du cagibi avant qu'une main inconnue ne referme la porte. La clé tourna dans la serrure et des pas lent et fatigués s'éloignèrent. Il fallut quelques secondes au Croc Pourpre pour relâcher sa respiration et reprendre un rythme cardiaque normal. C'était juste mine de rien. Le tueur patienta quelques instants, s'assurant que le couloir était vide de tout bruit suspect avant de faire sauter le verrou d'un coup de crochet magique. La voie était libre, le personnel devait sûrement commencer à plier bagages et dans quelques temps il serait complètement maître des lieux. Sans plus attendre, le rouquin s'élança dans le couloir vide avant d'ouvrir une porte au hasard. Une lueur sombre étincela dans son regard face au lit double, aux draps de satin et aux rideaux de velours. Il ne restait au tueur qu'à attendre son heure.


***

L'attente est sans doute la partie la plus irritante mais également la plus palpitante du métier d'assassin. La surprise peut-être du côté du chasseur comme de celui de la proie et les rôles peuvent s'inverser très rapidement. C'est un domaine où le temps s'étire et s'allonge, jouant avec les nerfs et l'attention du prédateur, forçant ce dernier à maintenir sa garde constamment relevée. A deux reprises en l'espace de dix minutes, la porte s'ouvrit, provoquant une brusque poussée d'adrénaline de l'assassin, dissimulé dans les profondeurs de la nuit. La première fois, une femme de chambre déposa simplement une pile de vêtement propre dans l'armoire avant de sortir sans même remarquer la présence d'un inconnu dans la chambre de ses maîtres. La seconde, le cœur de l'assassin accéléra lorsqu'il aperçut le couple. L'homme riait à une plaisanterie de sa charmante compagne et tenait à la main un verre au fond duquel trônait un liquide très semblable à un fond de vin rouge.

Il était grand, plus que Jaffar. Ses cheveux bruns étaient sans doute bien coiffés d'ordinaire mais la soirée les avaient légèrement éméchés tout comme leur propriétaire. Il portait une chemise à carreau en dessous d'un gilet des plus simples et ses dents blanches resplendissaient sous sa fine moustache que surplombaient deux yeux noisettes sous une petite paire de lunettes rondes. Il ne semblait pas bien âgé, la quarantaine au maximum et présentait tous les signes d'un homme bien portant et sur de lui. Un homme d'affaire comme on le lui avait présenté.

Sa compagne avait la peau légèrement plus mâte que la sienne et possédait de longs cheveux noirs. Son rire résonnait clair et cristallin dans la maisonnée et avait du égayer bien des cœurs. Elle portait ce soir une robe bleu clair des plus simples que la moindre brise faisait voleter, provoquant une infinité de vaguelette dans le tissu un peu trop léger pour la saison. A son cou pendait un pendentif, dont la chaîne dorée s'achevait en un minuscule rubis reposant juste au dessus de sa poitrine généreuse sans trop l'être.

Elle se pendit au cou de son mari et déposa sur ses lèvres un baiser qu'il lui rendit passionnément. L'image même du couple parfait en toute simplicité. D'un geste coquin, il glissa la main le long de son dos, descendant lentement le long de son échine avant de brusquement raffermir sa prise et de la soulever, la faisant tournoyer rapidement tandis qu'elle riait aux éclats et qu'il parsemait sa peau de baisers. Les mots d'amours échangés, le tueur ne les retint pas. La joie de vivre de ces deux amants, il la rejeta. Il ne voyait que les points où sa lame avait le plus de chance de pénétrer sans rencontrer de résistance. Aucune des cibles ne possédait de protection, ce serait rapide. Aussi rapide et vif que le cri de surprise de madame Dickens lorsque son mari l'allongea sur le lit conjugal. Visiblement, la donzelle n'était pas du genre à se laisser faire car elle repoussa son conjoint jusqu'à se retrouver au dessus de lui, souriant de toutes ses dents tandis que ses mains caressaient son torse. Richard Dickens lui rendit son sourire et l'attira à lui pour l'embrasser de nouveau. Lorsqu'il rouvrit les yeux, son regard s'écarquilla et il repoussa rapidement son amante:

- Mais qui êtes-vous!

A côté du lit, un ange noir contemplait la scène de son regard fantomatique. Ses cheveux avaient la couleur du sang et sa main tenait l'instrument de son jugement. Son bras se leva avant même que le pêcheur n'ait compris ce qui l'attendait et son unique aile noire n'émit qu'un vague bruissement lorsque la créature appliqua sa sentence. L'homme eut un vague hoquet tandis que sa langue se colorait d'un rouge plus vif que celui des cheveux du tueur. Ses lunettes glissèrent lentement tandis qu'il contemplait, ahuri, le manche qui dépassait de son torse. Sa chemise se colora du liquide sombre qui suintait de sa poitrine tandis que son dernier réflexe était de toucher la joue de celle qu'il aimait.

La main retomba, froide et inerte.

Richard Dickens était mort.

L'assassin se redressa légèrement tandis que le regard de sa future victime remontait vers lui. La bouche si souriant n'était plus qu'un rictus, se tordant de plus en plus sous l'effet du hurlement montant aux lèvres de la désormais veuve. Ses yeux étaient sec, son esprit n'avait pas encore assimilé la chose. Il ne fallait pas qu'elle crie, il fallait qu'il en finisse maintenant. Le Croc Pourpre saisit sa deuxième lame, toujours au fourreau avant de la dégainer rapidement. La lame siffla vers la gorge offerte avec l'assurance que ne pouvait qu'offrir des années d'expérience. Mais au lieu du fin chuintement de la peau déchirée, le Croc Pourpre ne sentit que le choc d'une main lancée au hasard. Le cri tant redouté traversa la nuit, emplissant la demeure endormie, glaçant d'effroi ceux qui l'entendait. Derrière son fauteuil, une petite fille redressa la tête avec un gémissement de peur, serrant sa peluche favorite contre son petit cœur.

Avec l'énergie du désespoir, la femme repoussa le tueur et roula sur le dos avant de s'effondrer de l'autre côté du lit. Elle poussa un deuxième cri, moins puissant que le précédent, à moitié entre le gémissement de terreur et les pleurs avant de se relever, sa main entaillée répandant déjà son sang le long du bras. Sans attendre le tueur qui récupérait déjà sa lame dans le cadavre de son mari, la maîtresse de maison s'élança contre la porte qu'elle ouvrit à la volée avant de fuir dans les couloirs, le tueur roux sur ses talons.

Ses appels au secours résonnaient dans toute la villa mais le Croc Pourpre ne se pressait pas. Rien ni personne ne pouvait l'arrêter en ces lieux. Des portes s'ouvrirent, des gens couraient... Mais pas au bon endroit. Jaffar entendait les pas pressés de serviteurs, s'interrogeant, cherchant l'origine du bruit mais il n'avait d'yeux que pour cette femme au pieds nus qui fuyait devant lui. Elle allait atteindre le bout du couloir lorsqu'une hésitation la retint. Son regard paniqué s'arrêta sur la porte qu'elle venait de dépasser avant de rencontrer celui de son meurtrier.

L'instinct maternel est une merveilleuse chose, dans la nature nombre de mères sont capable de tuer pour leurs petits. Mais que pouvait faire une faible femme face à un homme armé et déterminer ?

- Maman!

La troisième victime faisait son entrée. Pétrifiée, elle contemplait cette longue traînée rouge le long du bras de sa mère. La lame avait également frôlé la chair du décolleté, laissant une fine coupure ainsi qu'un accroc à la robe. Le Croc Pourpre fit encore trois pas vers ses proies.
- Maman...
- Tout... Tout va bien ma chérie.

Elle pleurait. Il y avait du bruit dans l'escalier mais il serait trop tard.
- Pitié...

Ses jambes se dérobèrent sous elle alors qu'elle tombait à genoux. Les larmes ruisselaient sur son visage, devant sa fille, effarée et effrayée. Elle ne comprenait pas, elle ne pouvait pas comprendre.
- Pitié... S'il-vous-plaît... Pour ma fille.

Un sanglot lui échappa alors que le Croc Pourpre la dominait.
- Ce sera rapide.

Le sifflement aiguë reprit juste avant que l'acier ne transperce le torse, à peine quelques centimètres plus haut que son mari. Et avant même que le rubis ne s'écrase au sol, la tête de madame Dickens s'affaisait contre la jambe de son meurtrier.
- Cours ma chérie... Sauve toi...

La petite regardait sans comprendre et son regard monta jusqu'à croiser celui de l'assassin. Serrant son chien contre elle, elle fit un pas en arrière tandis que l'assassin repoussait négligemment le corps. Le démon aux cheveux de sang était là. Et il était là pour elle.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeLun 18 Avr - 2:37


Un cri, des pleures, des hurlements et les bruits de pas qui s’affolent dans la demeure… il était trop tard, le démon avait d’ores et déjà opéré. La machine avait exécuté son office de sang froid et il avait poursuivit sa victime jusque devant ses yeux. Les siens et ceux de Sophie, petite fille de 6 ans à peine qui en une nuit venait de devenir orpheline. Les yeux de Yue se remplirent de larmes alors qu’elle saisissait son arc et ses flèches. Elle bandait son arme dans le silence relatif de la pièce à peine perçait par les pleures silencieux de la petite brunette.

Yue n’avait pas de famille, elle n’avait jamais eu qu’Eristoff et ne possédait que peu de souvenirs de sa véritable famille. De longs cheveux noirs, des yeux émeraudes, un frère désagréable et cruel avec elle… seules quelques brides lui restaient de ce passé. Elle était trop jeune, savait à peine dire son nom… elle n’était pas en âge de raison. Elle remercia d’ailleurs le ciel de lui avoir évité la vue traumatisante de ses parents dévorés par des loups… peut être que si ça n’avait pas été le cas elle aurait détesté les loups qu’elle adorait désormais.
Hélas, la petite Sophie n’aurait pas cette chance. Dans ses yeux écarquillés par la peur, l’angoisse, la tristesse, Yue pouvait voir l’avenir torturé de cette enfant. Jaffar, elle-même, ils avaient détruit sa vie, son monde. Ils lui avaient pris ses parent et pourquoi… par ce qu’ils en avaient reçu l’ORDRE !!!

- C’EST INTOLERABLE !!!

Yue sortit de l’ombre de la pièce où elle était restée paralysée impuissante devant ce massacre. Elle n’était pas allée assez vite, elle avait faillit envers elle-même et le résultat de son impuissance se trouvait devant ses yeux. Elle décocha sa flèche à la vitesse de l’éclair n’essayant même pas d’épargner la vie de celui qu’elle considérait comme son frère. Sa rage n’avait plus de limite. C’était impardonnable… ce qu’il avait fait n’était pas acceptable où qu’elle se place à travers n’importe quel regard, ce ne pouvait pas paraitre normal !

- Comment peux-tu accepter ça !

De tout point de vue imaginable pour elle, quelque soit sa réflexion elle ne pouvait comprendre, elle ne pouvait acquiescer devant un tel acte. Tuer pour se défendre,… elle acceptait. Tuer pour défendre quelqu’un qui nous est cher, … elle acceptait. Tuer pour prévenir un désastre… elle acceptait. Mais comment était-il même concevable par une personne saine d’esprit d’accepter la mort d’une femme qui tente désespérément de protéger son enfant. Comment pouvait-on tuer une enfant inoffensive, adorable qui plus est et si charmante pour… pour rien, juste parce que quelqu’un avait décidé de se prendre pour Dieu et de décider de l’heure de la mort des gens.
Mais ce qu’elle comprenait encore moins c’est comment, comment toute l’humanité qu’il lui avait montré la matinée même avait pu disparaître si rapidement. Avait-elle imaginé la scène de son réveil ? Car la personne qui lui faisait face n’était pas la même. Celui qui l’avait allongé dans un lit douillet et recouverte de sa propre cape ne pouvait être le même homme que celui qui se tenait debout face à elle.

La flèche ne l’avait pas touché mais elle n’avait même pas perçu son mouvement d’esquive. Ce qui importait c’est qu’il lui faisait désormais face et que durant quelques secondes son regard avait lâché la gamine des yeux. Elle tenait toujours son bras armé et avait concentré toute sa puissance dans ses bras prête à dégainer plusieurs flèches à la seconde. Elle tuerait cette personne s’il le fallait car ce démon n’était pas Jaffar, ce n’était pas son frère… c’était le Croc Pourpre, une machine entrainée pour tuer. Les larmes ruisselaient sur ses joues pâles alors que Yue comprenait qu’elle venait de perdre son ami. Elle ne pouvait le comprendre, elle ne pouvait accepter cette partie malsaine de sa personne et il ne comprendrait pas pourquoi elle ne pouvait l’accepter tout entier comme il était.

- Sophie viens là maintenant ! Quant à toi Croc Pourpre ne bouge pas, ne m’énerve pas plus que je le suis déjà.

Ses yeux flamboyèrent tant sa colère était incontrôlable. La gamine releva la tête à l’entente de ce nom qui était le sien. Elle était en train de se perdre dans ses pensées,… elle était en train de se perdre. Se relevant lentement, elle se dirigea tremblante vers l’archère et trébucha à ses pieds faisant tomber son Rufus à ses pieds. La peluche n’avait su protéger ceux qu’elle aimait de la morsure du démon.
Yue tira trois flèches à la suite s’aidant de célérité avant de saisir la gamine à ses pieds et de partir en courant. Ses jambes portées par la puissance de Célérité la firent gagner le rez de chaussé en un saut où elle tomba au milieu de Beorcs plus incrédules les uns que les autres. Elle les ignora royalement et replaçant la gamine plus confortablement en la serrant contre sa poitrine, elle fuit à travers les couloirs cherchant à regagner l’air libre. La gamine s’évanouit…

C’était peut être mieux pour elle.

Sur son passage les cris se faisaient plus forts et plus effrayants. Certain l’accusaient de kidnapping d’autre d’assassin mais elle n’en avait que faire. Une femme sortit, un couteau de cuisine à la main mais Yue ne fit rien pour l’esquiver trop occupée à fuir le démon. L’entaille, elle ne la sentit pas le sang qui s’en écoulait ne l’inquiété pas, la seule chose qui avait vraiment de l’importance était qu’elle venait de provoquer le démon… elle qui était certainement la personne la plus proche de lui elle venait de le trahir. Elle en souffrait certainement autant que lui mais lui, ce rendait-il compte qu’il avait trahis tout ce qu’elle était… Non il ne réfléchissait pas assez pour ça. Il ne chercherait pas à approfondir la question, il se contenterait de la superficialité et son maitre l’encouragerait dans cette voix… Il n’avait pas besoin d’un jouet qui pouvait s’attacher à d’autre. Elle serait une traitresse à ses yeux, une personne vile ayant abusé de lui. Il la détesterait, il la maudirait…

Ça faisait mal…

Elle passa la porte d’entrée déboulant dans le jardin. Se souvenant de l’emplacement où elle avait caché les corps endormis des vigils et du chien elle plongea dans cette direction et allongea le petit corps inerte entre les pattes de l’animal. Une vision familière aiderai peut être l’enfant à son réveil. L’un des vigils se mit à bouger et l’albinos posa sa main sur ses lèvres pour en clore leur ouverture.

- Ne bougez pas. Cette nuit M. et Mme Diskens se sont fais assassinés par le Black Fang. Seule leur fille a survécue à l’attaque et si vous voulez que ça reste le cas je vous conseil de vous taire et d’écouter attentivement ce qui va suivre…

Yue expliqua à l’homme à peine éveillé qu’il devait fuir avec l’enfant des qu’elle aurait éloigné l’assassin. Elle lui expliqua que l’enfant devait oublier son nom de famille et son héritage si elle voulait survivre et échapper au filet de l’organisation. Elle lui dit aussi que désormais, l’homme devrait s’en occuper comme s’il s’agissait de sa fille… Que de vie bouleversée en une seule nuit.
S’assurant que l’homme avait comprit l’albinos se releva dans la nuit. Comme elle s’y attendait, le Croc Pourpre l’avait déjà rejoint dans le jardin et à travers ses yeux ternes, elle savait qu’elle n’échapperait pas à sa sentence. Se baissant de nouveau, elle attrapa les vêtements de la fillette dont elle recouvrit une dizaine de bandage pour simuler un corps et alors que le démon s’approchait de sa position Yue fuit dans la direction opposée, s’éloignant de Sophie, de Rufus et des deux vigils.n’allant pas trop vite pour s’assurer que l’assassin la suivait.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeSam 23 Avr - 16:12

- C'EST INTOLERABLE!!!

La voix familière retentit à ses oreilles alors qu'il avançait encore vers la gamine. Son esprit repéra aussitôt la position de Yue aussitôt accompagnée du sifflement caractéristique de ses flèches... Ce même sifflement qui avait marqué leur première rencontre. Prenant appui sur ses jambes, le tueur pivota immédiatement, enjambant le cadavre encore chaud, afin de se retrouver face à son apprentie tandis que le projectile allait se ficher dans la cloison juste derrière.
- Comment peux-tu accepter ça!
- ...

Yue était en colère. Son arc tendu le tenait en joue, sa voix était hargneuse et pleine de menace envers lui et pourtant, elle pleurait... Quel être étrange... Il n'y avait rien à accepter juste un acte à accomplir. Pas besoin de réfléchir, cette gamine devait périr. Quoi qu'il en soit, il était en mauvaise posture. D'un simple saut il pouvait atteindre l'archère et l'égorger mais nul doute qu'il y perdrait également la vie, laissant une de ses cibles en vie au final. Pourquoi l'empêchait-elle d'agir encore une fois ? Son maître n'avait-il pas été clair ? Cette mission, ils ne pouvaient la rater ! Ils devaient prouver leur fidélité au Fang !
- ...

Et brusquement, le déclic : Yue avait trahie. C'était si évident, elle attaquait son coéquipier et prenait la défense de la cible, comment avait-il fait pour ignorer cette possibilité aussi longtemps. Les souvenirs de leur dernière mission lui revinrent en tête et sa prise sur sa lame s'accentua. Il ne ressentait même pas de colère justifiée, non, il ne ressentait rien. En cet instant se trouvait face à lui un traître et une cible, les deux devaient mourir. Pour la gloire du Fang !
- Sophie viens là maintenant!
- ...

La cible bougeait. Elle s'éloignait de lui, lentement mais sûrement. S'il laissait faire, elle s'éloignerait avec la traîtresse, et lui resterait coincé sous la menace de l'arc tel un débutant... Et la mission échouerait.
- ...

Seulement voilà, le Croc Pourpre n'était plus un débutant depuis longtemps et ses missions s'achevaient désormais par un succès total... Toutes, sans exceptions. Sa lame se leva et l'assassin fit un pas vers l'arc tendu.
- Quant à toi Croc Pourpre, ne m'énerve pas plus que je le suis déjà.
- ...

Elle ne l'avait jamais appelé ainsi... Le Croc Pourpre était son identité pour les inconnus ou les membres du Black Fang... Pour Yue, il avait toujours été Jaffar... L'avait-elle déjà refoulé ? Il valait peut-être mieux, il souffrirait moins lorsque son travail serait achevé.

Son regard quitta la petite fille choquée pour replonger dans celui humide mais déterminé de l'albinos. Non, il ne ressentait que le besoin d'accomplir ce pourquoi il était né. Il enjamba le crâne de la morte, plongeant son regard hors du temps dans celui flamboyant de l'archère. Un nouveau duel entre les ténèbres glacées de la mort et les flammes ardentes de la jeunesse... Résolument, le tueur fit un nouveau pas tandis que la menace en suspens s'abattait. Trois projectiles sifflèrent vers lui. Trois pointes acérées destinées à tuer.

- ...

A cette distance, il n'aurait pas du survivre. La Faucheuse qu'il servait si noblement aurait due l'accueillir au sein de son étreinte décharnée, mais c'était sous estimer la fidélité et l'honneur du Fang. Face à la mort, face à son propre échec, l'assassin déclencha presque instinctivement le sixième sens dormant au plus profond de son être. Le temps s'allongea et s'étira autour de lui tandis que la première pointe acérée écorchait son visage, un millimètre à peine au dessous de son œil. Frémissant à peine, l'assassin fit un autre pas en avant, son torse pivotant instinctivement sur lui même, le second projectile transperçant sa cape là où se trouvait sa poitrine une seconde plus tôt. Les cibles s'éloignaient, elles avaient déjà tournés les talons et s'apprêtaient à lui échapper. Un autre pas, un choc, son genou qui heurte le sol...
- ...

Son regard se déporta sur l'imposant morceau de bois qui ressortait maintenant de son épaule. Une impression de chaleur se répandit le long de son bras alors qu'un filet de sang commençait de dégouliner lentement. Quelque chose semblable à de la douleur explosa au point d'impact mais le tueur fit encore un pas. Rien ne le stopperait. Même la mort ne pouvait le vaincre car il était la mort incarnée !

Les filles avaient déjà tournés et se précipitaient dehors tandis que lui même descendait lentement les escaliers. Un homme tenta de lui barrer la route mais s'écarta bien rapidement sous le regard glacial du meurtrier. L'ange noir avait vaincu. Le sang se répandant le long de son bras, sa longue cape flottant derrière lui et surtout ce regard inhumain. Le messager de mort traversa la demeure sans que personne ne cherche à le retenir. Le silence se faisait sur son passage tandis que chacun s'écartait docilement sous la menace de son poignard empoissé du sang de ses victimes.

Le contact frais de la nuit dissipa légèrement le brouillard sanguinolent duquel il s'était entouré. Son regard se posa sur la propriété et repéra immédiatement sa proie. Elle l'attendait, elle le défiait... Typique de son ancienne apprentie. Son regard croisa celui de l'archère juste avant qu'elle ne disparaisse au coin de la demeure. La chasse était lancée.

Rengainant sa lame, le tueur s'élança sur les traces de celles qu'il avait pu considérer comme une amie... Celle qui l'avait trahi... Sa future victime. Elle franchit le muret d'un bond félin, il la suivit de près, bondissant dans la rue dallée. Elle utilisait cette technique qui lui permettait de rattraper un cheval lancé au galop et de distancer n'importe quel homme... Mais pas lui. Il maîtrisait trop le terrain sur lequel ils se trouvaient pour être vaincu aussi facilement qu'en forêt.

Galopant sur ses traces, il prit un tournant serré, rebondissant de son pied contre le mur afin de prendre son élan. Elle était déjà bien plus loin qu'il ne le pensait et malgré ses efforts, la distance se creusait imperceptiblement. Leur course-poursuite les mena jusqu'à une plus grande artère, vide à cette heure-ci de la nuit. Avisant une pile de caisse sur le côté, le Croc Pourpre se déporta légèrement tandis que sa lame sortant du fourreau brisait le rythme monotone de leur pas précipités sur les pierres. En deux bonds il fut au sommet de la pile, un troisième le propulsait dans les airs. Sans un bruit, sans un cri, le tueur fixa la nuque de son apprentie d'un regard perçant avant de cingler l'air de son bras valide, propulsant son outil de mort vers la tête blanche qui filait devant lui. Le sifflement de l'arme fendit un court instant le silence nocturne avant de heurter bruyamment le mur et de rester fichée dedans, la cible ayant disparue dans une ruelle perpendiculaire.

Se réceptionnant souplement, le tueur fondit sur la dague avant de suivre le même chemin. Son regard agrippa la jambe qui disparaissait sur la toiture un peu plus haut. Les murs étaient proches, il n’eut aucun mal à prendre le même chemin, bondissant de l'un à l'autre aussi souplement qu'un félin. Ce n'est que lorsqu'il se hissa sur le toit que ses côtes le coupèrent dans son élan l'obligeant à briser son rythme... Fermant les yeux, le Croc Pourpre se concentra un court instant, refoulant la souffrance qu'il sentait monter en lui. Il n'avait pas le temps de s'occuper de ça, pas maintenant, Yue fuyait devant lui.

L'archère avait de nouveau creusé la distance entre temps mais il savait qu'il avait encore une chance. Ne s'était-elle pas retrouvée paralysée après avoir rattrapée sa monture la dernière fois ? Serrant les dents, l'assassin se jeta à son tour sur les tuiles sèches, bondissant de toit en toit, multipliant les risques tandis que l'albinos fuyait toujours. Porté par sa fureur, le tueur en oubliait les handicaps de son corps blessé, bondissant par dessus un abîme plus vaste, il agrippa le rebord en face avant que son corps ne heurte brutalement la façade. Son épaule blessée fut rudement sollicitée tandis que la hampe de bois heurtait le mur de pierre, perforant le muscle plus profondément. Un hurlement de souffrance franchit ses lèvres sous le choc tandis que chacune de ses blessures profitait de sa faiblesse pour se rappeler à son bon souvenir. La sueur perla à son front alors que faisant appel à tout ce qui lui restait d'énergie, l'assassin se hissait tant bien que mal à la force de ses bras sur la toiture. Ses côtes le brûlaient, son bras souffrait le martyr tandis que sa cheville blessée ne lui était d'aucun secours, incapable de trouver une prise ou de supporter suffisamment longtemps son poids. Avec l'énergie du désespoir, ahanant et rugissant contre sa propre faiblesse, le Croc Pourpre finit toute fois par se hisser, d'abord un bras, puis le haut du torse et enfin un genou.

Reprenant son souffle, l'assassin s'éloigna du rebord avant de poser son regard sur la flèche toujours enfoncée dans sa chair. Rageusement, ignorant complètement sa souffrance, l'assassin l'arracha violemment, maîtrisant le cri qui lui montait de nouveau aux lèvres tandis qu'un brouillard de larmes brûlantes l'aveuglait. Le sang dégoulinait le long de son bras, masquant le tatouage de l'organisation et imprégnant la peau mate. Respirant à pleins poumons, le tueur contempla l'objet de ses souffrances qu'il tenait toujours. Etait-ce la douleur ? Une retombée d'adrénaline ? Une intervention divine ? Toujours est-il que l'assassin reprit conscience de ce qui l'entourait, de ce qu'il faisait... De ce qu'il avait fait.

- Yue...

Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'il se relevait. Les toits de la ville endormie s'offraient à lui, vides à perte de vue. Une bouffée de panique le saisit alors qu'il se précipitait au bord du toit, sa voix s'emplissant d'une détresse sincère.
- YUE!!!

Longtemps, ses appels désespérés retentirent, mais Yue était partie, le laissant seul avec sa folie, seul avec le Black Fang. Ne restait d'elle que la flèche que Jaffar serrait dans son poing.

***

Le jour était levé depuis plusieurs heures déjà et avec lui, le Fang avait abandonné tout espoir de la retrouver. Naturellement, en bon élève qu'il était l'assassin avait du rendre compte de ses actions à l'homme qui l'avait élevé mais ce dernier ne s'était contenté que d'un mince sourire hypocrite à l'annonce de la disparition de l'archère.
- Tout cela est bien regrettable. Non seulement cette traîtresse est encore en vie mais elle a protégée l'une de tes cibles, toujours en vie elle aussi d'après ton rapport.
- ...
- Mon pauvre Jaffar. En temps que conseiller personnel de notre Dame j'aurais du te réserver un sort bien pire que celui que je te prépare sois en bien conscient.
- ...
- Si cette fille a pu intégrer l'organisation et participer à nos « activités » c'est entièrement ta faute. Toute cette affaire est sous ta responsabilité.
- ...
- En conséquence, je suggère de te laisser prendre les mesures nécessaires pour réparer tes erreurs. Je place tes autres contrats en suspens jusqu'à ce que tu ais réglé tout cela.
- ...
- Jaffar ? Me suis-je bien fais comprendre?
- … Oui... Maître...

Sur ces biens sévères paroles, l'homme l'avait congédié d'un simple revers de la main. Désormais, le Croc Pourpre avait un nouveau but : châtier celle qui les avaient trahis... Celle qu'il avait trompé. Relevant la tête face au soleil, l'assassin cessa de contempler la flèche qu'il avait soigneusement nettoyée de son propre sang. Il savait qu'en la gardant, Yue ne tarderait pas à lui revenir mais... Souhaitait-il vraiment la revoir ? Avait-il seulement envie de la croiser, sachant ce qu'il devait lui faire, sachant quel était son devoir désormais ? Serrant le poing, le rouquin descendit lestement le long du mur, quittant le toit sur lequel il s'était posé. Parvenu au niveau de la fenêtre qu'il visait, il jeta un rapide coup d’œil à l'intérieur avant de faire sauter le loquet d'un coup de couteau.

La pièce respirait encore cette atmosphère de paix et de sérénité dans laquelle il avait baigné la veille. Tant de choses s'étaient passées depuis qu'il avait du mal à penser que ces événements simples et innocents avaient pu se dérouler. Le lit avait été refait, la bassine avait disparue mais autrement, rien n'avait changé. L'assassin s'approcha du chevet et contempla le lieu où il avait dormi si paisiblement à ses côtés. D'un geste presque solennel, le rouquin déposa le simple morceau de bois sur la table de chevet, ne doutant pas un seul instant qu'elle repasserait forcément. Ceci était son dernier cadeau à Yue, son amie. La prochaine fois, ils seraient probablement ennemis.


***

Il faisait un temps magnifique aujourd'hui. Un temps parfait pour se mettre en chasse. Nouant ses longs cheveux en leur habituelle queue de cheval, l'homme s'étira avant de prononcer dans un soupir:
- Ven.
- Je suis là.

Comme sorti de nulle part, visiblement apparu dans l'ombre même de celui qui l'avait appelé, l'homme à l'armure rouge sombre se tenait derrière lui, un genou en terre, ses longs cheveux noirs cascadant presque jusqu'au sol tandis qu'il inclinait la tête. Sa main droite tenait un arc de la même couleur que l'armure de cuir qu'il portait tandis que dans son dos trônait un carquois aux flèches noires.
- Naturellement tu as déjà tout entendu et tu te doutes plus ou moins de ce que je m'apprête à te demander.
- Dois-je l'abattre sans sommation?
- Surtout pas, j'ai bien peur qu'une mort trop violente ne rendre notre cher louveteau incontrôlable. Contente toi de mobiliser tes meilleurs pisteurs. Retrouvez-la mais ne vous montrez pas. Surveillez-la sans vous faire repérer, je veux être tenu au courant de chacun de ses faits et geste.

L'homme acquiesça avant de se relever, dévoilant deux yeux d'un gris des plus perçants ainsi qu'une cicatrice commençant à l'angle de la mâchoire et se poursuivant jusque dans son col. Sans un mot, il passa son arc le long de son épaule avant de dépasser son commanditaire et de s'éloigner.
- Ah Ven, une dernière chose?
- Oui?

Le vieillard sembla réfléchir quelques secondes avant de reprendre.
- Si Jaffar se montre quelque peu... dérangeant... Débrouille toi pour lui faire comprendre où est sa place.

Un sourire cruel étira les lèvres minces de l'archer sombre tandis que ses pupilles étincelaient d'une lueur très semblable à celle du Croc Pourpre dans ses moments les plus meurtriers.
- Avec grand plaisir monseigneur.
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MessageSujet: Re: La larme de la déchéance [PV Jaffar]   La larme de la déchéance [PV Jaffar] I_icon_minitimeSam 23 Avr - 18:22


Le vide. Voilà ce qui emplissait le corps, le cœur, l’esprit de Yue alors qu’elle entendait son ami, son frère hurlait son nom encore et encore passant d’un ton colérique à celui des êtres désespéré. Cachée plus proche de lui qu’il ne pouvait le penser, épuisée par sa fuite et la sur-utilisation de la totalité de ses muscles Yue, gisait silencieuse à l’ombre des bâtiments, à l’abri des toits, les yeux fermés et la cape recouvrant la totalité de son corps pour mieux la camoufler au regard de l’assassin.
A chacune de ses paroles, chacun de ses cris, l’archère percevait son ami, elle entendait son frère mais ne pouvait lui répondre. Elle ne pouvait l’atteindre. Elle avait fui, elle l’avait trahi et ne pourrait jamais revenir. Elle étouffait ses pleures, elle ne respirait plus.

Elle était vide.

Après une durée qui lui parue une éternité, il finit par partir, par s’éloigner et la laisser enfin seule. Le silence emplit alors sa cachette, un silence seulement perturbé par sa respiration humide et ses reniflements stupides. Elle l’avait décidé pour eux deux, c’était elle qui était partie, elle avait fait le choix pour eux. Elle devait porter la responsabilité de leur séparation et de sa … de sa haine. Car elle n’en doutait pas, il la haïrait pour ce qu’elle avait fait. Il la maudirait comme la pire chose qui lui soit jamais arrivé. Il oublierait tout ce qui avait pu se passer de bien, de merveilleux entre eux. Il ne sélectionnerait que les moments de colère, de rage et d’incompréhension. La matinée de la veille disparaîtrait dans les méandres de la haine,… tout disparaitrait. Il ne retiendrait que la vision de celle en qui il avait confiance qui lui tournait le dos et le fuyait.
Cette pensée arracha quelques larmes de plus à l’albinos qui sombra dans le sommeil. Son corps ne pouvait plus la portée. Son esprit n’avait plus envie de bouger. Elle était paralysée par la peine. Ce soir, elle voulait simplement ne plus penser, ne plus bouger et dormir, se laisser aller à la rivière de la vie.
Demain, elle retournerait sur ses pas pour récupérer ses amies qu’elle avait semé en route… demain, elle continuerait d’avancer mais pour l’instant elle voulait simplement restait immobile, arrêter d’avancer. Elle n’avait jamais pensé utiliser ses armes pour blesser Jaffar mais elle n’avait eu le choix.

***

L’agitation régnait dans la villa pourtant personne ne repéra l’ombre blanche qui s’introduit dans la maison. Les corps avaient été retirés des lieux de leur assassinat, certains pleuraient la disparition de Sophie la jeune fille de la maison et beaucoup pleuraient la perte de leur maître. C’était réellement de bonnes personnes, aimées de leurs employés, aimés de leur proche. Ils n’avaient pas mérité leur sort. Ils n’avaient pas mérité leur mort. Yue entra dans le petit salon où une tâche de sang frais couvrait le planché. Là au dessus de cette tâche, Jaffar s’était tenu face à elle. Là débout, elle avait levé son arme sur lui, et l’avait trahi. Là en cet endroit, Yue avait blessé Jaffar non pas physiquement via ses flèches qu’elle récupérait une à une. Non, elle l’avait blessé bien plus profondément en prenant ses distances avec lui en le nommant de ce nom qui n’était pas le sien… Le Croc Pourpre. Elle avait vu ses pupilles se rétrécir alors qu’elle clamait ce nom avec toute la véhémence qu’elle pouvait. Elle vit la blessure entamer l’esprit de cet être, de cet homme. Une blessure à double tranchant qui fit aussi mal à la cible qu’à celle qui l’avait infligée.
Le corps de l’albinos trembla alors que ses jambes lâchaient et qu’elle posait genoux à terre. Un spasme parcouru alors son corps tendit que le bruit de sa chute attirait les curieux.

- Je suis tellement désolée…

La porte s’ouvrit à la volée mais seul un rideau bougeant au souffle du vent perturbait le calme de la pièce.

***
Elle ne pouvait rester dans cette ville plus longtemps, elle devait fuir avant que les chiens du Black Fang ne soient lâchés sur elle. Avant que le Croc Pourpre ne récupère de ses blessures et parte à sa poursuite sous l’ordre de son pourri de maître. Elle devait partir, fuir vers de nouveaux horizons, loin de Jaffar, loin du Croc Pourpre. Elle le savait, elle devait fuir le plus vite possible… mais étrangement ses pas la ramenèrent à cette auberge, le lieu qui avait nourri ses espoirs. Ce lieu qui l’avait laissé croire qu’une issue heureuse pouvait sortir de leur relation. Elle entra dans la chambre qu’ils avaient partagée, dernier lieux de paix. Les rayons du soleil emplissait la pièce alors que la jeune archère, recouverte de bandes entrait silencieusement dans cette pièce humant les dernier instant de simples bonheur qui avaient étés les leurs. Sur la table de chevet, elle vit Mars, flèche de la déchéance et de la destruction, nettoyée et exposée bien en vue. L’idée d’un piège ne lui vint même pas à l’esprit alors qu’elle la prenait dans sa main et la serrait contre son cœur.
Jaffar était un pur imbécile…

- Stupide Jaffar,… je te déteste…

Une seule larme coula de ses yeux rouges alors que la flèche de la déchéance gravait dans la table les derniers mots qu’elle voulait adresser à son ami. Les derniers mots qu’elle voulait qu’il retienne d’elle.

Je t’ai aimé, je t’aime et t’aimerais.
Tu es mon meilleur ami.

Elle ne signa pas, elle ne fit rien de plus et son ami rejoignit ses sœurs dans son carquois. Elle tourna le dos à cette chambre et aux souvenirs qu’elle représentait et sortit dans la chaleur du soleil brûlant. Sa peau brûlait au soleil malgré ses bandages, malgré ses potions mais au moins elle risquait moins de croiser le Croc Pourpre le jour…
Marchant tranquillement, elle gagna la sortie de la ville et s’enfonça dans les ténèbres de la forêt et la solitude qu’elle avait voulu fuir…
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