De toute évidence, son petit récit de s'emblait pas l'avoir totalement convaincu. Qui plus est, il se montrait tout à coup bien soucieux. Après tout, il était prêtre, et elle se rendait bien compte qu'il n'allait sûrement pas laisser une personne blessée alors qu'il pourrait sans mal la soigner... Pourtant, elle ne voulait pas vraiment qu'il le fasse, car d'un côté, elle ne souhaitait pas lui devoir quelque chose, et surtout, cela faisait si longtemps maintenant qu'elle avait appris à se débrouiller seule, sans avoir à compter sur qui que ce soit, qu'elle avait bien du mal à accepter l'aide du premier venu. C'était bien dommage, d'ailleurs, mais au fil de temps, elle avait appris la méfiance, mais aussi la débrouillardise. Et de ce fait, elle se montrait très hésitante lorsque quelqu'un, n'importe qui, lui proposait son aide.

Enfin, son intelocuteur, lui, semblait avoir du mal à détacher son regard de sa personne, que ce soit son visage ou son apparence en générale, ou encore sa blessure. Décidémment, il ne semblait pas enclin à lâcher l'affaire. Qui plus est, ses paroles le confirmèrent :

-Veuillez m’excuser, mais je doute que vous m’ayez tout dit. Même si cela ne me concerne pas j’exige au moins une chose… Que je puisse m’occuper de votre blessure, cela entre dans mes compétences.

Maleen aurait voulu protester, inventer une autre excuse, n'importe quoi qui aurait pu l'en dissuader, mais non, il ne lui en laissa pas l'occasion, car déjà, il s'était emparé de son bâton de soin, et avait déposer sa main sur la blessure, prononçant des paroles en language ancien. La blessure fut rapidement soignée, et sans aucune douleur. La Laguz était très impressionnée par les capacités du prêtre. Et lorsqu'il eut terminé son soin, il s'écarta, pour ensuite ajouter :

-A présent, vous êtes guérie, vous me voyez navré de ne pas vous avoir laisser le temps d’accepter, mais vous ne me sembliez pas prête à le faire.

Il avait bien raison, elle était effectivement prête à refuser, et d'un côté, il avait bien eut raison de le faire sans son consentement... Et, alors que cette fois, elle voulu ouvrir la bouche, non pas pour protester, mais pour le remercier, elle le vit vaciller, et chuter, mais se rattrapa bien vite à elle, évitant ainsi une collision bien désagréable avec le sol. De toute évidence, lui aussi semblait fatigué. Alors, lorsqu'il s'excusa, elle s'empressa de lui rétorquer, un léger sourire aux lèvres, bien plus sincère et doux qu'auparavant :

~Ce n'est rien, je vous assure. Il n'y a aucun mal. Et puis, il faut mieux que vous soyez tombé sur moi plutôt que sur ce sol boueux, vous ne pensez pas?

Elle l'aida donc à se redresser correctement, car tout de même, la soudaine proximité qu'avait entraîné sa chute manquée la gênait quelque peu. Sentiment contradictoire avec sa pensée, qui elle, ne trouvait pas déplaisant de le voir d'un peu plus près... Et une fois de plus, elle se maudit d'avoir de pareilles pensées. Mais cette fois-ci, cela se manifesta par les rougeurs légères qui apparurent sur les joues pâles de la jeune femme. Puis, essayant de se reprendre, elle ajouta :

~Et merci beaucoup pour vos soins... J'aurais été bien bête de refuser, je m'en rends compte... Vous avez eut raison de le faire...

Puis, ressentant tout à coup la fatigue lui tomber dessus, elle s'adossa un peu mieux à l'arbre qui les abritait pour le moment, avant de finalement dire, son regard se posant la première fois un peu plus longuement sur celui de son interlocuteur :

~De toute évidence, nous sommes tous deux fatigués. Ne pensez-vous pas qu'il serait préférable de trouver un lieu plus adéquat pour nous reposer, ne serait-ce qu'un peu?

Il était évident que autant pour lui que pour elle, ce contact n'avait pas été désagréable du tout, bien au contraire. Et cela, elle l'avait remarqué grâce aux regards qu'ils, s'échangèrent, mais également lorsque les paroles du Beorc lui parvinrent aux oreilles...

-Je dois avouer que, mis à part la gravité, vous êtes bien plus attirante que le sol…

Hé bien, quelles charmantes paroles. Enfin, charmeuses, plutôt. Quoi qu'il lui semblait avoir remarqué qu'il ne s'était pas tout à fait rendu compte de ce qu'il venait de lui dire, ni de la façon dont elle pouvait les interpréter. Car pour tout dire, il y avait quelque chose d'étrange dans son attitude, sans pour autant qu'elle ne sache dire quoi. Qui plus est elle devait bien avouer que le fait qu'il soit tombé sur elle ne la gênait pas le moins du monde. Et, alors qu'elle l'aidait à se redresser, leurs regards se croisèrent, tandis que la Laguz rougissait malgré elle suite à ses pensées peu louables. Et sa grande surprise, le prêtre détourna le regard à son tour. Était-il gêné lui aussi, ou ce geste ne voulait-il rien dire de bien particulier? Encore une question qui de toute évidence allait rester sans réponse encore un certain temps. Et Maleen, curieuse de nature, n'aimait pas les questions sans réponse. La preuve avec ce qui s'était passé avec le mage noir, le jour précédent. Enfin, pour l'heure, il était temps de ce déplacer. En effet, à peine avait-elle fait cette proposition que Samael empoignait son bâton, la rejoignant dans son idée. Apparemment, il connaissait un lieu qui pourrait leur servir d'abri le temps que la pluie se calme. Cette nouvelle ravi grandement la demoiselle qui bien évidemment, le suivit, après avoir récupéré son manteau...

Et tout en marchant, elle l'observait, longuement. Pour un Beorc, il avait le mérite d'être séduisant. Enfin, elle n'arrivait toujours pas à dire avec certitude s'il était réellement un Beorc ou non. Toujours cette sensation étrange, indescriptible, là même que le jour précédent. Enfin, ce n'était pas le moment de se perdre dans ce genre de considérations. Non, il fallait se dépêcher d'arriver à ce fameux abri, avant de tomber malade. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de le regard, fascinée par cet homme. En un sens, il lui rappelait Kaen, ce Beorc dont elle était tombée amoureuse mais qui à présent était mort, à son grand regret. Mais elle devait bien se faire une raison, ce n'était pas lui, et elle devait cesser d'y penser. Oui, elle devait se détacher de ce douloureux passé, et aller de l'avant, quand bien même c'était dur...

Quelques minutes passèrent encore, sous la pluie, et finalement, tous deux arrivèrent devant l'abri dont lui avait parlé le prêtre. Une cabane de forestier, modeste, mais convenant parfaitement pour s'abriter, et aussi, si possible, se réchauffer et se reposer. Ils ne tardèrent donc pas à entrer, bien heureusement. Un intérieur simple, contre un des mur de bois, un lit plutôt spartiate, pas forcément confortable, mais c'était mieux que rien; un peu plus loin, une table et deux chaises de bois un peu abîmées; et surtout, un foyer, et du bois sec, de quoi faire un feu bien agréable, pour se sécher et se réchauffer. Elle ne prit pas la peine de détailler plus la pièce, et s'empressa d'aller déposer son manteau sur une des chaises, pour ensuite s'asseoir et se déchausser... Maleen passa une main dans sa chevelure d'ébène totalement trempée, et soupira, son regard passant du tas de bois mort au prêtre, pour finalement dire :

~Puis-je vous laisser l'honneur d'allumer un feu? Pour tout vous dire, je n'ai jamais été très douée pour ce genre de choses...

Et tout en disant cela, elle afficha un petit sourire gêné, avant d'ajouter, d'un ton enjoué :

~Dans tous les cas, je suis bien contente de vous avoir suivi, cet endroit est parfait...

A la suite de sa demande, il finit par allumer le dit feu. Heureusement, c'était bien le genre de chose qu'elle préférait éviter de faire. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle était maladroite. Terriblement maladroite et potentiellement catastrophique. Oui, la demoiselle Laguz n'était pas faite pour les travaux manuels. Maintes fois, Kaen le lui avait fait remarqué, ce qui un premier temps avait le don d'énerver la belle, avant que finalement, elle parte dans un fou-rire incontrôlable, abandonnant sa tâche, et laissant le soin de la terminer à son compagnon. Cela valait avant tout pour la cuisine. Non, elle n'était vraiment pas un cordon-bleu. Pas bonne à marier, comme aimait le dire le Beorc, pour la taquiner, avant de lui voler un tendre baiser. Et elle le laissait dire, quoi qu'intérieurement, elle se promettait de réussir, un jour, à cuisiner quelque chose d'à peu près mangeable. Rien que pour lui clouer le bec, et lui rendre la monnaie de sa pièce. Et elle l'aimait, ce coquin. Cet homme si séduisant qui ne cessait de la taquiner, pour mieux se faire pardonner ensuite. Oui, elle l'aimait, de tout son coeur, sans limite, qu'importe sa provenance ou sa race. Ça n'avait pas d'importance. Et encore aujourd'hui, c'est une chose qui n'a pas changé. Elle ne juge pas par rapport à ce genre de critère. C'est si triste, si cruel.

Et à présent, l'intérieur de la cabane se réchauffait petit à petit. C'était agréable, vraiment. Et elle espérait vraiment ne pas tomber malade, chose qui serait vraiment embêtante. Vraiment. Et surtout, elle n'avait pas besoin de cela. Absolument pas. C'est alors que son regard se posa à nouveau sur le prêtre qui l'accompagnait. Il était lui-même entrain de se dévêtir. Il retira sa chemise, tout aussi trempée que la plupart de leurs vêtements, et la déposa au dessus de la cheminée. La jeune femme put alors observer son torse dénudé, fin mais joliment dessiné, gâché par quelques cicatrices. Elle était d'ailleurs intriguée. D'où venaient-elle ? Mais elle ne put l'admirer plus longtemps, que déjà, il s'était rhabiller, enfilant un vêtement sec. D'ailleurs, elle réalisa que ce n'était pas très convenable de le regarder de la sorte. Il sortit ensuite de la nourriture, pour finalement lui adresser la parole, se tournant vers elle :

-Maintenant que le feu et lancé, je pense qu’il serait de bon ordre de manger, je ne sais pas pour vous mais mes dernières activités m’ont donné faim. En plus vous devriez songer à faire sécher vos vêtements si demain vous ne voulez pas mourir de froid.

Il n'avait pas tort, en effet. C'est pourquoi, lentement, elle se releva, lui souriant doucement. Puis, lui tournant le dos, elle retira son haut marron, pour le placer près de son propre manteau, proche du feu, afin de le faire sécher, comme il le lui avait recommandé. Puis se fut au tour de son pantalon, qu'elle retira aussi, pour le faire sécher également. Et, bien loin de se retrouver nue, Maleen était à présent vêtue d'une sorte de débardeur léger, découvrant son ventre, de couleur crème, en lin sûrement, cachant sa poitrine mais laissant apparaître un charmant décolleté, peut-être un peu trop suggestif, mais ça, c'était une des choses dont elle avait du mal à se rendre compte, n'ayant plus l'habitude de se retrouver seule en présence d'un homme. Qui plus est, elle ne se doutait pas que se retrouver ainsi dos à lui pouvait permettre bien des choses... Et pour ce qui était du bas, il s'agissait d'un pantalon s'arrêtant au dessous de ses genoux, du même tissu que le haut, plutôt moulant...

Finalement, elle se tourna vers lui, tout en arrangeant sa chevelure, soupirant doucement, pour ensuite reprendre place sur la chaise, face au Beorc. Homme qu'elle ne pouvait s'empêcher de regarder, d'observer, avant de finalement dire :

-Je n'ai pas vraiment faim, mais ne vous en faites pas pour moi... Et vous avez bien raison, prendre froid ne serait pas une judicieuse idée...

Puis la corbeau se tut, son regard glissant sur le torse de l'homme, couvert par son maillot. Cela dit, une cicatrice se faisait légèrement voir. Et, toujours aussi intriguée, elle ne put s'empêcher de tendre le bras, effleurant sa cicatrice du bout de ses doigts fins, avant de demander, ne pensant pas une seconde que son geste pourrait le gêner, surtout du fait qu'elle s'était grandement approchée, et que l'espace entre leur deux visages s'était considérablement réduit :

-Toutes ces cicatrices, d'où viennent-elles, au juste ?

Après qu'elle l'ait informé qu'elle n'avait pas faim, le prêtre commença à manger, tranquillement, mais aussi bien pensif. La jeune femme était intriguée, encore, se demandant bien ce qui pouvait le préoccuper à ce point là. Cet homme était décidément étrange, en plus du fait qu'elle se sentait toujours étrange en sa présence. Il avait quelque chose de particulier, sans qu'elle puisse déterminer avec exactitude ce que c'était. Toujours était-il que cela la perturbait légèrement. Puis vint la question qu'elle lui posa, vis-à-vis des cicatrices qui se trouvaient sur son torse. Il ne réagit pas immédiatement, et après avoir tourné la tête, il lui répondit, toujours aussi pensif, son regard planté dans le sien :

-La majeure partie de ces cicatrices viennent de blessures qui auraient du me couter la vie lorsque je brandissait encore une lame... Une sinistre époque ou j'ai tué bien plus que je ne sauverai jamais.

Maleen haussa un sourcil en l'entendant. C'est vrai qu'il avait déjà mentionné le fait qu'avant d'être un prêtre comme il l'était actuellement, il maniait l'épée. Ces cicatrices étaient donc les vestiges de sa vie passée. Et dans sa voix, elle décela de la tristesse. Peut-être une manifestations des remords qu'il pouvait avoir, quoi qu'au final, elle ne connaissait absolument rien de sa vie, si ce n'est qu'il fut un temps ou il n'était point prêtre. Un homme vraiment étrange, et en rien simple à cerner. Et, alors qu'il la regardait toujours fixement, la Laguz se surprit à admirer ses prunelles dorées, si belles qu'on pourrait s'y noyer et s'y perdre définitivement. Mais elle ne put esquisse un seul mouvement ou parole, qu'elle sentit sa main se poser sur elle, la faisant soudainement se rapprocher du visage de son interlocuteur, pour que finalement, ses lèvres se posent sur les siennes. La jeune femme ne réagit pas immédiatement, trop surprise par ce geste qu'elle n'aurait su prévoir. Elle se laissa donc faire, les yeux grand ouvert, cherchant à comprendre ce qui passait par la tête de l'homme ne face d'elle. Pour tout dire, elle était à la fois gênée par ce geste, du fait qu'il fut un total inconnu, mais frissonnait également, car ce baiser était loin d'être désagréable. Mais il ne dura pas bien longtemps, car soudainement, tous deux chutèrent de leur chaise respective, du fait de leur position pour le moins bancale...

A présent, le prêtre au dessus d'elle, la corbeau se retrouvait allongée sur le sol, légèrement étourdie à cause du choc avec le plancher. Sa longue chevelure sombre était étalée autour d'elle, tandis que sa respiration, jusqu'alors calme, s'était faite un peu plus prononcée, rien de flagrant non plus. Et lui, de toute évidence gêné et honteux, s'empressa de s'exclamer, sans pour autant la regarder :

-Je... Veuillez m'excuser Maleen... Je... Je n'aurais pas du me comporter ainsi...

Toujours aussi muette, la belle demoiselle l'observait, intriguée et pensive, se demandant qu'elle était la réaction appropriée. Il fallait dire que cela faisait déjà un certain temps qu'elle vivait seule, et qui plus est, elle ne rencontrait que rarement un peu de compagnie. De ce fait, elle n'avait plus aucunement l'habitude de ce genre de situation. Autre chose qui ne lui facilitait pas la tâche, il lui faisant tant penser à son amour perdu que cela faussait légèrement son jugement, tout comme le fait que le baiser avait été de loin pas désagréable... Mais il allait bien falloir qu'elle fasse quelque chose, ils ne pourraient pas rester comme cela éternellement... Alors, après plusieurs longues minutes de réflexion, la jeune femme se redressa sur ses coudes, tout en le regardant, se retrouvant ainsi à sa hauteur, créant à nouveau un certain rapprochement entre leur deux visages, quoi qu'il restait correct. Puis, d'une voix qui se voulait douce, elle dit :

-Ce... Ce n'est rien... Je ne vous en tiens pas rigueur, Samael... Par ailleurs...

Elle stoppa sa phrase et détourna légèrement le regard, tout de même gênée de lui avouer une telle chose. Puis elle reprit, de légères rougeurs teintant ses joues pâles :

-Par ailleurs, ce baiser.... n'est pas franchement déplaisant...

Et pour argumenter ses paroles pour le moins audacieuses, elle se rapprocha plus encore, ses lèvres effleurant sa joue, tandis que son souffle chaud venait se perdre au creux de son oreille. Et, d'une voix basse, plus lente et douce, elle finit par dire, sachant pertinemment qu'il pourrait ne pas apprécier, autant ses paroles que les gestes qui allaient les accompagner :

-Et pour être totalement sincère avec vous, je... ne serais pas contre le fait de recommencer...

Et pour argumenter ses mots, elle recula légèrement la tête, ses lèvres venant trouver celles du prêtre, sans se presser, pour doucement l'embrasser, sans se montrer insistante non plus. Et tout doucement, ses paupières se fermèrent, tandis qu'elle soupirait doucement contre les lèvres de cet inconnu qui se trouvait au dessus d'elle...

Une main de l'homme posée sur sa nuque l'avait faite frissonner, alors que qu'elle continuait de bécotter son cou, avec une envie certaine, dévorante, sensuelle. Et elle ne faisait pas les choses à moitié, y allant avec douceur tout en manifestant son envie, son désir, à renfort de coups de langue coquins et appuyé, le faisant légèrement frémir, mais surtout, soupirer. Oui, qu'elle douce mélodie à ses oreilles que les frissons de cet homme qui la maintenant tout contre lui. Un homme des plus désirable, ayant tout d'abord fait remonter de son passé des souvenirs qu'elle pensait enfouis à tout jamais. Mais par la suite, par sa personne, la sienne et non une quelconque ressemblance, quoi que cela avait tout de même joué un rôle, il avait éveillé en elle une flamme longtemps éteinte... Une flamme chaleureuse et passionnée. Qu'arriverait-il ensuite, une fois cet instant terminé, envolé ? Que se passerait-il plus tard ? Il n'était guère l'heure d'y repenser, sachez le bien. Non, ce n'était vraiment pas le moment. Ca rpour l'heure, il fallait apprécier, donner et recevoir, dans la plus grande volupté qui soit. La corbeau l'avait bien compris, et sa certitude fut doublement confirmée lorsqu'elle entendit ses mots...

-Soyez sure qu’à présent, même si je le voulais je serais incapable de m’arrêter là… Mais… je n’en ai aucunement l’intention… Je vous veux…

Un murmure qui la fit frissonner, tant par sa signification que par la chaleur de son souffle au creux de son oreille... Quel délice. Et quel événement déroutant, face-à-face particulier. Était-ce mal ? Sûrement pas. Après tout, personne ne subissait de contrainte ou de menaces, et à sa connaissance, rien n'interidisait ce genre d'actes, parmi les plus beaux et les plus appréciables et appréciés... Oui, peut-être bien n'agissait-elle pas comme elle l'aurait fait quelques années auparavant, mais la solitude changeait les gens. Parfois de façon bien inattendue. Ou encore, le besoin de présence, de chaleur et d'affection de la part d'autrui se faisait si fort qu'il nous poussait à agir de façon bien particulière... Et cela vallait autant pour les Beorcs que pour les Laguz, de toute évidence. Mais toutes ces considérations s'effacèrent bien vite, reléguées au plan des choses secondaires et superflues, lorsque les lèvres de l'homme vinrent retrouver les siennes, avec passion, tandis qu'entre temps, sa main libre s'était glisser le long de dos, l'effleurant à travers le tissu de son vêtement, pour ensuite remonter, s'étant glissée sous ledit vêtement. Sa peau, alors chaude et délicieusement douce, frémit à son toucher, la faisant soupirer de plaisir... Quel ravissement que ces baisers échangés avec cet homme....

Et plusieurs minutes durant, le baiser se prolongeant, la corbeau venant prendre sa suite, mordillant elle aussi ses lèvres, pour finalement, dans un élan de désir plus fort, oser venir glisser sa langue entre les lèvres de l'homme, à la recherche de sa jumelle, pour initier une danse langoureuse et passionnée. Oui, elle aussi, elle le voulait, bien plus que de raison. C'était bien la première fois depuis longtemps qu'elle désirait autant un homme. Et dieu sait que la sensation était des plus appréciable... Et la encore, approfondit de manière coquine et envieuse, le baiser dura encore, jusqu'à ce que finalement, le souffle venant à lui manquer, elle ne se sépare de lui. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle lâcha son regard, bien au contraire. Durant le temps qu'avait perduré le baiser, ses paupières s'étaient closes, pour mieux apprécier le tout, mais à présent, ses prunelles noisettes étaient bien visibles, et n'allaient pas le lâcher de si tôt. Par ailleurs, sur ses lèvres légèrement humides à cause de la passion de leur baiser, et joliment rosées, s'afficha un petit sourire malicieux, avant qu'elle ne vienne murmurer à son oreille, sa poitrine ferme et rebondie venant se presser voluptueusement contre son torse :

-Vos paroles mes ravissent... Et... Je vous veux également... Samael...

Son prénom, lui, avait été prononcé de façon plus délicieuse et sensuelle encore, tandis qu'un baiser était venu se perdre sur le lobe de son oreille... Mais ce n'était pas tout... Non, elle n'allait pas laisser cela comme ça, alors que tout commençait, tout ce dessinait et se préparait pour la nuit à venir... Et c'est pourquoi, se décollant peu à peu de lui, la demoiselle fit progressivement descendre ses mains sur son torse, pour atteindre la limite de son haut. Et lorsque ce fut fait, d'une douce voix, elle dit :

-Permettez...

Et sans en dire plus, préférant les actes aux paroles en ce genre d'instant, elle remontant ses mains, son vêtement remontant par la même occasion. Et c'était avec un certain plaisir qu'elle caressait ce torse qu'elle n'avait pu qu'entre-apercevoir lorsqu'il sétait changé, il y a un petit moment... Et pour tout dire, c'était très plaisant... Puis, enfin, lorsque ses mains eurent atteint le niveau de ses épaules, elle l'aida à retirer le tissu qui devenait dérangeant, pour ensuite poser son regard sur sa peau nue. Et d'un doigts fin et curieux, elle se mit à suivre les lignes de ses muscles fins, passant parfois sur l'une ou l'autre cicatrice, sans pour autant paraître repoussée ou dégoûtés, loin de là. Et lorsque son index eut atteint la limite de son pantalon, elle replongea son regard dans le sien, coquine et malicieuse, pour ensuite se pencher à nouveau, son buste effleurant tout juste son torse, tandis que ses lèvres et sa langue venaient retracer la courbe de son épaule...

Un doux concert de soupirs et de frémissements en tout genre, délicieux et enivrants. Excitants. En y réfléchissant bien, la jeune femme ne se rappellait pas avoir déjà ressentit une telle chose pour un homme autre Kaen. Elle frissonnait à chaque fois qu'il effleurait sa peau ou l'embrassait, à chaque fois qu'il venait laisser son souffle mourir au creux de son oreille. Il la rendait folle, tout simplement. Leur proximité sensuelle avait eu tôt fait de réchauffer l'épiderme de la Laguz, qui à présent, ne frissonnait guère plus que de plaisir. Était-ce mal ? Était-ce correct ? Elle ne le savait point. Elle ne voulait pas le savoir. Ce n'était pas à l'ordre du jour, ni de cette nuit qui plus est. Qu'il soit un inconnu ou non ne changeait rien. Tous deux semblaient ressentir un besoin impératif de chaleur, de tendresse et de désir. Sûrement était-il, tout comme elle, seul depuis bien trop longtemps. Il y avait aucun mal à venir chercher le réconfort de la sorte, quoi que beaucoup en viendraient à dire le contraire. Mais elle n'avait cure des autres, justement. Car après tout, ce qui se passeraient dans cette petite cabane de foretier resterait ici. Et jamais n'en sortirait, assurément...

Et c'est avec cette pensée que la belle jeune femme s'était abandonnée à lui, entre ses mains chaudes qui n'avaient de cesse de la faire frémir et soupirer, avec plaisance. Il y avait à peine quelques instants, elle venait de le délester de son haut, découvrant avec ravissement son torse nu, musclé avec une certaine perfection, arborant ça-et-là quelques cicatrices, vestiges de sa vie passée, selon ses propres dires. Rien de dérangeant ou de repoussant. Et, de ses mains fines et curieuses, elle ne était venue à la ceinture de son pantalon, tout en embrassant son épaule, mais fut bien vite stoppée par son partenaire, qui lui adressa ces quelques mots :

-Vous... vous prenez beaucoup d'initiatives et ne me laissez que peu de temps pour vous offrir du... plaisir.

Quelques peut intriguée, elle avait cesser d'embrasser son épaule avec délectation, sans pour autant bouger. Et ce fut lui qui agit, cette fois-ci. En effet, d'une main, il se saisit de celles de la demoiselle, qui n'eut d'autre choix que de se laisser faire, chose qui ne lui déplaisait point du tout. Il en vint à venir mordiller sa gorge ainsi offerte après qu'elle ait redressé la tête, et cette fois, plus que de sensuels soupirs, ce fut un petit gémissement étouffé mais significatif qui s'échappa de ses lèvres, tandis que son épiderme frissonnait à n'en plus finir... Et en parlant de fin... Ce n'était que le début... De son autre main, sans traîner mais avec douceur, il lui retira son haut, dernière barrière entre lui et la nudité de sa poitrine. Poitrne qu'il ne tarda pas à venir flatter de sa main, tandis qu'il la gardait auprès de lui à la force de son autre bras. Son sein, câjolé de toute part par sa main, semblait lui plaire grandement... Par ailleurs, tandis que ses lèvres quittaient sa gorge pour descendre un peu plus bas, elle pouvait sentir son souffle chaud et rapide venir mourir contre sa peau nue et humide. Un vrai délice...

Et, sans qu'elle ne puisse protester, n'en ayant par ailleurs aucunement envie, il finit par glisser sa langue sur son buste, passant par le creux de ses seins, pour ensuite les contourner, lui arrachant un autre petit soupir, qui ne tarda pas à se muer en gémissement lorsqu'il atteint l'extrémité de l'un d'eux. Tout d'abord du bout de la langue, juste de quoi avoir le plaisir de la sentir frémir une fois de plus, avant de se montrer bien plus franc, et d'en venir mordiller la pointe... Là encore, un gémissement, sensuel et plaisant... Et plus il continuait, et plus elle le désirait, le voulait, à tout prix. Un désir qui se faisait plus fort encore à mesure que les secondes en sa compagnie, à sa merci, passaient...

-Maleen... nous avons toute le nuit devant nous et malheureusement un seul lit... qui... plus tard sera bien plus confortable...

La concernée sourit de façon coquine, mais ne répondit rien, jugeant que ce n'était pas nécessaire. Simplement, alors qu'il semblait vouloir à nouveau retourner à son sein, pour peut-être s'occuper de celui qui avait été délaissé jusque là, elle le repoussa gentimment et sans violence, juste de quoi retrouver assez d'espace pour s'emparer de ses lèvres, et l'embrasser avec plus de passion encore qu'auparavant, sa langue cherchant impérativement celle de l'homme, pour la caresser avec désir... Et durant les instants que durèrent ce délicieux baiser, une de ses mains se glissa dans sa chevelure sombre, agripant quelques mèches entre ses doigts, démontrant toute ferveur qui l'animait en cette instant. Son autre main, elle, s'était glisser le long de son dos, ses doigts se crispant légèrement, ses ongles faisant mine de marquer sa chaire, quoi qu'il n'en était rien, ou si peu... Et, finalement, se redressant, elle le regarda longuement, caressant son visage d'une main, l'autre reposant pour quelques instants sur son épaule, avant qu'elle ne lui murmure, mordillant tendrement son oreille par la suite :

"Justement, en parlant de lit... Ne pensez-vous pas que ledit lit serait bien plus confortable que ce sol poussiéreux et froid ? Je serais bien plus aise de continuer sur une surface plus appréciable..."

Et pour donner plus de poids à ses paroles, elle se redressa peut à peu, sa main venant chercher celle de Samael, pour l'inciter à en faire de même, jusqu'à ce qu'elle se retrouve debout... Et, souriant toujours de cette façon coquine et malicieuse qui lui allait si bien, elle ajouta, tout en se mordillant la lèvre inférieure :

"Ne me privez pas plus longtemps de votre si délicieuse chaleur, Samael... Venez me rejoindre..."

Lentement, la jeune femme s'était levée, le désir dictant la plupart de ses paroles et de ses actions. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas retrouvée dans un tel état, frémissant à la moindre parole prononcé par celui qui allait s'avérer être son amant pour cette soirée. Son souffle chaud, sa peau délicieuse ou encore sa voix virile, tout provoquait de délicieux frissons en elle. Plus encore, chacun de ses baisers, chacunes de ses caresses avivait en elle la flamme de désir et de l'envie, et à cet intant précis, il était tout ce qu'elle voulait. Quoi que de simples inconnus, ils partageaient là un pur moment de volupté, sans le moindre remords... Après tout, lui comme elle devaient le savoir, il n'y avait rien à regretter. Et puis, ils ne faisaient rien de mal, de toute façon, alors pourquoi y penser ? Ils ne faisaient que satisfaire une envie trop longtemps oubliée, réprimée, gardée enfermée, et cette rencontre leur avait permis d'enfin la libérer, de goûter à se plaisir trop longtemps oublie...

A son tour, il s'était levé, pour la rejoindre et l'étreindre de façon passionnée et virile. Cela dit, ça ne dura que l'espace de quelques instants, car bien rapidemetn, il la fit se tourner, pour ainsi se retrouver derrière elle, sans pour autant la lâcher, loin de là. D'ailleurs, elle se demandait si ses ailes recouvertes de plumes noires, pas forcément facile à dissimuler, le gênaient. Manifestement non, car il faisait comme si de rien était, chose des plus agréable pour elle... Lui, l'enlaçait toujours avec force, un bras la retenant par la taille, sa main libre en profitant tout d'abord pour caresser son ventre plat, taquinant son nombril, avant de remonter entre ses seins, parcourant leurs creux du bout des doigts, et finalement termina sa course sur sa gorge. Elle frémissait agréablement sous ses caresses, qu'elle appréciait sincèrement. Son autre main, quant à elle, se frayait un passage bien plus bas, progessant lentement vers son bas-ventre... Puis, mordillant son oreille, il lui murmura quelques mots :

-Je ne saurais tenir longtemps loin de vous pour l'instant Maleen... Par contre nous ne sommes pas obligés de nous précipiter vers le lit...

La laguz sourit quelque peu plus et ferma les yeux, ne répondant rien pour l'instant... Un sensuel soupir s'échappa de ses lèvres lorsqu'il la saisit par le menton pour approcher ses lèvres des siennes, les effleurant tout juste... Mais ce qui la faisait réellement frissonner et soupirer d'envie, c'était cette main qu'elle sentait se glisser dans son pantalon, passant outre le tissu, pour se diriger vers son entrejambe... Elle se mordilla la lèvre, avant de se contorsionner légèrement pour pouvoir l'embrasser, puis mordiller ses lèvres, avec un désir manifeste...

Puis elle se détacha de ses lèvres et laissa l'arrière de son crâne reposer sur son épaule, tandis que son dos était collé du mieux possible contre son torse, son postérieur venant sensuellement se presser contre le bassin de l'homme... A mesure qu'elle sentait sa main avancer, elle frémissait et soupira, son souffle se faisant un peu plus court, les battements de son coeur plus présents... Une de ses mains, en mal de caresses, passa derrière elle, et vint se poser contre le creux des reins de son amant, effleurant du bout des doigts sa peau, pour ensuite descendre un petit peu plus bas, coquine...

Sa longue chevelure sombre retombait gracieusement sur ses épaules et son dos, quelques mèches venant épouser le galbe de sa poitrine... Elle le laissa faire quelques minutes, sachant que s'il continuait, elle ne pourrait plus retenir ses gémissements, et d'une voix qui se voulait plaine de reproches, mais qui était avant tout coquine et provoquante, elle lui glissa, dans un soupir des plus sensuel :

"Samael... Vous êtes... Bien cruel... Je ne peux... Même pas... Vous rendre ces délicieuses caresses..."

Cela ne voulait pas pour autant dire qu'elle n'appréciait pas, bien au contraire... De plus, elle ne voulait pas qu'il s'arrête, pas en si bon chemin... Qu'il continue... Elle s'occuperait de lui ensuite...