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 Shahrazad Númenthag ღ Terminé. |NC-16|

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Shahrazad Númenthag ღ Terminé. |NC-16| Empty
MessageSujet: Shahrazad Númenthag ღ Terminé. |NC-16|   Shahrazad Númenthag ღ Terminé. |NC-16| I_icon_minitimeMer 18 Jan - 18:08

Shahrazad Númenthag
                        
Surnom : Shar
Rang : Neutre Observatrice
Âge : 200 ans
Sexe : ♀
Race : Laguz
Peuple : Dragon Blanc
Pays d'origine : Goldoa
Caractère

Tu peux voir. Tu peux entendre. Tu peux agir. Pourtant, jamais tu ne joues cette dernière possibilité. Jamais ton être ne se meut pour porter secours. Pour apporter aide et soutien. Pas même pour pourfendre celui qui devant toi tuerait un enfant. Cela est bien en dessous de toi. Qui qui n’être qu’être observateur et passif, qui ne fait que regarder, penser, comprendre. Sans agir, à moins que tu ne sois la seule capable d’empêcher un désastre. Tout en gardant en toi une lourde rancœur envers eux qui te poussent à agir contre ta neutralité. Plus que cela encore, peut-être bien. Surement. Ce corps lourd d’années qui est le tien n’agit ni pour le bien d’autrui, ni pour son mal. Il n’agit tout simplement pas. Lèvres éternellement closes, tes yeux se fixent sur l’action que ta pensée détaille avec agilité. Sans bouger, ton souffle inaudible ou presque, les scènes se déroulent sous tes yeux, mais tu ne cilles ni ne flanches. Pas un mouvement. Ni un sourire. Ni même un froncement de sourcils. Si tu détournes la tête, c’est que le vent porte à tes yeux de désagréables poussières. Le sang qui coule, la chair arrachée, les membres mutilés. Cela te laisse de glace. Insensible ? Non. Tu ressens, mais tout est en silence. Tout est gardé emmuré dans ton esprit. Il n’est pas nécessaire de t’apitoyer sur quelque chose que tu n’as pas commis. Quelque chose que tu n’as pas fait. Sans bouger, tu soutiens le regard de cette femme qui se fait violer par ces bandits, juste là, sur le sol poussiéreux. Ils lui ont coupé la langue, elle ne peut plus crier. Ni même signaler ta présence au-dessus d’eux. A la fenêtre de cette bâtisse délabrée, tu les observes, le regard neutre, scrutateur. Inexpressive.

Ta personne n’est pas une aide. Elle n’est pas mauvaise non plus. Tu représentes ton peuple comme il devrait être. Totalement neutre. Ni allié ni ennemi. Elle souffre, tu le vois. Tes prunelles sont accrochées à ses iris martyrisés. Tu la vois se tordre, se débattre. Sa silhouette si frêle être malmenée par ces mains sales et larges. Chaques sentiments s’inscrit en toi. Terreur. Douleur. Peur. Malheur. Tu n’es pas la cause de tout ça. Pas de culpabilité. Elle a mal. La douleur crispe le moindre de ses traits, que tu détailles avec soin. Et tu te demandes pourquoi elle est là. Ce qui l’a menée ici, dans ce coin sale et perdu, réputé dangereux. C’est stupide de sa part. Peut-être même n’a-t-elle que ce qu’elle mérite. Tu ne juges pas. Évoque juste une possibilité. Sa robe de chiffon déchirée indique une basse condition. Besoin d’argent. De nourriture. Ses mains déjà abimées avant d’être agressée te font penser à une fille de ferme. Venue en ville pour trouver une meilleure vie. Et finir égorgée dans une ruelle. Piètre choix. Stupide idée. Le dédain pourrait être supposé tout à coup. Mais pourtant, tu sais qu’elle n’avait d’autre choix. Tu secoues alors la tête. Elle est morte, à présent. Son sang rouge, épais et chaud encore, s’écoule en une rivière pourpre qui balaie la poussière, charrie doucement la saleté. Quelques derniers spasmes que tes yeux décrivent avec précision, alors que les rires gras s’élèvent, et dévient ton observation. Eux. Une allure qui n’a rien d’admirable ni de charismatique. De toutes les créatures que tu as pu observer jusque-là, ceux-ci sont les plus laids, les plus dégoûtants. Hommes à l’allure porcine, sales et sans autres désirs que tuer, salir, écraser et piller. Ils n’ont que ton mépris, mais ça, nul ne peut le deviner.

Tu ne parles pas non plus. Si peu. Si rarement. Jamais ta moindre pensée n’est exprimée, dite, dévoilée. Aucun mot partial n’est mis sur tes observations, aucun jugement sur les événements qui devant tes yeux se sont déroulés. Tu es la neutralité même. Jamais tu n’exprimeras la moindre de tes opinions en public. Personne ne saura ce que tu penses de lui, de ses paroles ou de ses actes. Tu n’es qu’objectivité dans ce que tu relates avec soin, sur ces longues feuilles de parchemin, gardant en toi, dans un recoin de ta mémoire si impressionnante, chaque pensée, chaque sentiment ressentit, pour ne jamais plus les ressortir, comme on le ferait avec des archives inintéressantes, rangées dans une immense bibliothèque trop peu fréquentée. Tes sentiments, justement. Tu en as, mais tu ne leur accordes pas grand crédit. Ils ne sont là que pour troubler ton observation impartiale, et pour te mener vers la subjectivité que naturellement tu fuis. Ton cœur ne bat pour personne. Ta famille compte à tes yeux, mais jamais tu n’as dit les aimer, ni autre chose de ce genre. Simplement être là, à leurs côtés. Aucun homme non plus. Quel intérêt y aurait-il à être aimée ? Et à aimer en retour ? L’amour est synonyme de chaos, de problèmes et chamboulements. Tout cela empêche la neutralité, car tu risquerais de pencher pour l’être aimé. Et tu ne te le permettrais aucunement. Plus que ton éducation, c’est ton caractère en lui-même qui est ainsi, si détaché et observateur. N’ayant aucun parti prit, aucun préjugé. Juste une curiosité sans limites, une mémoire infaillible ou presque et une objectivité que tu juges totale.

Un peu prétentieuse peut-être, dans ton opinion de toi-même, mais aussi celle de ta propre race, que tu trouves bien meilleure que les autres. Tu te voiles un peu la face, peut-être, mais pourtant, jamais tu ne l’exprimes clairement ni rabaisse qui que ce soit. C’est une pensée qui souvent revient lorsque tu observes des Beorcs, ou même des Laguz. D’eux tu ne connaissais que ce que tu avais lu dans les récits de ton prédécesseur, leur physique, leurs habitudes et coutumes. Leur façon de se comporter avec autrui, semblables ou non. Que des connaissances jetées sur le papier, sans le ressentit du moment présent. Car comme toi, il avait voyagé et écrit en qualité d’observateur. Et non de conteur. Et tu allais continuer son œuvre, rapportant les changements de ce monde peu à peu troublé et mis à mal, par les guerres. Les conflits. Les différences.
Physique

Je suis ton miroir, ton reflet. Que vois-tu donc quand tes perles bleutées se posent sur moi ? Je te montre un visage qui jamais ne semble bouger, un visage lisse, de marbre. Tes traits tout à fait réguliers jamais ne se déforment sous le coup d’une quelconque émotion, de la moindre expression. Ce visage ovale reste d’une parfaite neutralité. Tes grands yeux qui pourtant pourraient être expressifs ne le sont guère. On raconte souvent que le regard est le miroir de l’âme, mais cet adage est chez toi bien mal pris. Même en passant des heures à scruter tes prunelles, jamais personne n’y verra autre chose que son propre reflet, voilé de temps en temps par le passage bref de tes longs cils gris et fournis. Un reflet trop curieux, bien trop. Ton nez est petit, un peu pointu peut-être, mais encore, ce n’est qu’une apparence, qu’une image pour plaire aux autres. Un détail. Plus bas, tes lèvres. Elles sont fines, délicates et rosées. Et jamais ne furent étirées pour le moindre sourire. En y pensant, on pourrait croire que ton visage est tout simplement paralysé. Pourtant, il n’en est rien. Mais encore une fois. Sourire, rire, et simplement parler briseraient ta neutralité. L’objectivité sur ce qui t’entoure s’effondrerait. Tu n’es pas là pour donner ton avis. Juste regarder. Comprendre, penser, ressentir. Tout en restant un superbe bloc de glaces aux courbes ma foi bien délicieuse. Ce buste qui se dévoile sous la soie délicate de ta robe, dans un ton résultant d’un savant mélange de gris et de lavande. Le tissu l’épouse et la dessine, en tente plus d’un, mais tu restes intouchable, totalement. Personne jamais n’a pu poser les mains sur toi, et jamais cela n’arrivera. Parce que le contact physique est pour toi une perte de temps, quelque chose de superflu. Tu l’as déjà observé, et cette folie qu’on lit dans le regard te déplait grandement.

Et ta peau. Ton épiderme est plutôt pâle. Très pâle, contrairement au teint de tes congénères. Résultat de longs siècles passés à l’ombre de la demeure ancestrale. Qu’importe. Des longues manches de la robe, évasées à partir du coude, dépassent tes bras. Des articulations plutôt fines, des membres sveltes, comme le reste de ta physionomie. À vrai dire, ton allure ne paie pas de mine, sous cette forme humaine. Tu sembles si chétive, fragile. Faible femme. Et pourtant. Tes mains semblent douces. Des doigts fins, justement, aux ongles plutôt longs et colorés de mauve, semblables à des griffes. Tranchantes. Mais rarement maculées de sang, si peu utilisées. Et le reste, donc. Pour une femme, tu es grande, malgré tout, avoisinant surement les un mètre septante-sept.

Assise sur ton tabouret, tu me fixes encore, moi, ton miroir. Représentation de ta personne la plus fidèle qui soit. Jamais personne ne saura te décrire comme je te montre. Jamais. Je suis le seul à avoir cette exclusivité, comme tant d’autres. Tu tournes la tête, un bruit inhabituel trouble ce moment si plat et tranquille. Ta longue chevelure oscillant entre le gris perle et le lavande glisse doucement contre ton épaule. Elle est longue, si longue. Fine également, glisse entre tes doigts quand parfois tu les saisis. Dénouée et démêlée, elle arrive facilement à tes genoux, mais il est bien rare qu’elle soit laissée telle qu’elle. La plupart du temps, tu la pares de tresses, de perles et de breloques, la plus grande partie de la masse retenue en un chignon à l’allure compliquée, seules dépassant quelques mèches encadrant ton visage d’ange inexpressif alors que d’autres s’échappent pour masquer vaguement ta nuque, mais ne faisant que glisser contre elle, d’où saillent légèrement des vertèbres qu’on pourrait qualifier de pointues, la peau couvertes par endroits de quelques écailles blanches aux vagues, très vagues reflets mauves. Et cela continue jusqu’au creux de tes reins, très rarement dévoilé. Sauf à moi. Oh, et je vois tes oreilles légèrement pointues qui se faufilent entre quelques fines mèches mais que tu dissimules à nouveau, sans traîner.

Il est l’heure de t’en aller. Comme prévu. Parfait. Cela dit, ta prochaine destination n’est pas des plus proches. Je m’en vais trouver le confort de ta sacoche de cuir, alors que tu quittes la pièce, la lueur de la bougie mourant dans une trainée de fumée.

Alors que le ciel se colorait tout juste des douces teintes de l’aurore, tu ne tardes par à prendre ta forme draconique. La peau écailleuse et d’un blanc immaculée, parfois teintée de reflets rappelant ta chevelure. Sous le derme épais et tendu se révèlent des muscles impressionnants, concordant avec ta taille. Près de huit mètres selon les dires de ceux t’ayant déjà vue ainsi. Tu dirais un peu moins. Peut-être bien es-tu de grande taille, mais tu n’es pas une bête faite pour le combat comme le serait un autre, un soldat par exemple. Malgré ta musculature présente, ton corps reste souple, ton ossature solide cependant. Résistant à quelques flèches et brefs coups d’épées, ton cuir est pourtant facilement entamé pour peu que l’on s’applique un peu. Tes pattes sont solides, des griffes acérées, qui ne laissent aucune chance à un possible opposant. Toi qui ne te bats pas, tu les as malgré tout déjà utilisées, ces lames toujours à portée de main. De larges ailes bien ancrées à un dos suffisamment musclé pour te porter sans peine, des os saillants, pointes redoutables, entre lesquels est tendue une membrane qu’on suppose fragile, mais qui ne l’est pas tant que ça, peau translucide parcourue de fines veines vermeilles. Et tu perds ton visage si agréable pour une tête bien posée sur un cou robuste, des yeux bleu perlé toujours aussi insondables, une mâchoire accueillant une rangée de dents pointues et acérée. Et, le long de cette nuque protégées d’écailles épaises, courent une rangée de pics, ressortant aux jointures de ton ossature, entre tes ailes, et ce jusqu’au bout de ta queue, qui balaierait un homme d’un seul coup, sans trop de mal surement.

Face à eux d’ailleurs, tu as fière allure, dragonne à la robe ivoirine, tu n’as aucune peine à arracher une tête d’un simple coup de dents. Cependant, si tu venais à devoir te battre contre un de tes semblables, toi qui jamais ne prend part au moindre combat, car cela ne te regarde en rien, tu sais, tu le sais très bien. Tes chances de bien t’en sortir sont faibles. Mais le combat ne t’importe que peu. Pas du tout. L’observation ne nécessite pas une apparence intimidante.
Histoire

« Les textes de Merik ne vont pas tarder à arriver. Préparez le nécessaire. »

Une voix qui résonne à peine, calme, presque plate, venant d’une femme grande et pâle, se tenant debout dans l’embrasure de la lourde porte de bois. Elle semble mener à une grande salle uniquement éclairée de bougies, où s’alignent plusieurs tables, sur lesquelles on retrouve plumes, encriers et parchemins. Au fond, d’immenses bibliothèques qui s’alignent les unes après les autres, chargées de rouleaux poussiéreux et de volumes reliés avec soin. Deux autres femmes sont présentes dans la pièce. La même allure si détachée, la chevelure claire, la peau pâle. Elles sont bien droites assise sur leur tabouret, et attendent, tranquillement, sans un mot.

La personne attendue arrive, finalement. Un pas plus lourd que celui d’une femme, alors que finalement, dans le couloir sombre se dessine une silhouette grande, très grande. Pourtant, il n’est pas particulièrement massif, simplement de haute stature. Un visage lisse, sans âge, des yeux gris. Nulle expression ne se lit sur sa face, alors qu’il salue la femme qui l’attendait, pour ensuite lui tendre une épaisse sacoche de cuir sombre. Elle hoche la tête et l’ouvre, en observe le contenu, avant de rabattre la fermeture et tourner les talons, pour aller voir les deux femmes, qui se lèvent et se rapprochent. Quelques brèves paroles sont échangées, avant que chacune ne prenne une partie des textes rangés dans la sacoche, pour ensuite rejoindre leur place, et commencer l’écriture au propre.

L’homme, lui, repartira dans peu de temps. Mais avant cela, il longe un couloir, gravit un escalier, et rejoint une chambre. A la fenêtre, une enfant. Dix ans, dans ces eaux-là. Elle tourne la tête vers lui, et hoche la tête doucement en le voyant. Un bref, très bref sourire éclaire ses lèvres, avant qu’il ne vienne d’asseoir en face d’elle, sur un petit banc. Ses yeux acier se glissent sur le cahier que l’enfant a posé sur ses genoux, pour ensuite dire, d’un ton laissant entendre quelque chose de bienveillant :

« Tu sais pourtant que c’est Khafir qui ira observer à ma suite. »

Elle glisse une main sur le parchemin clair. Et puis. Elle plante son regard dans le sien, avant de dire :

« Je sais, mon oncle. Je ne fais qu’entraîner mon écriture avant de pouvoir rejoindre mère et mes sœurs. »

Merik la regarde longuement. Il est plus connu sous le nom de Grand Observateur. Et c’est ce qu’il fait, il détaille longuement le visage de sa nièce, avant de poser sa main sur son épaule, silencieux. Pas besoin de mots superflus. Elle hoche la tête, il se lève, quitte la pièce, lui lançant simplement :

« Porte-toi bien, Shahrazad. Je repars. »

Ses orbes perlés regardent l’homme s’en aller, avant de reprendre son activité précédente. Observer, longuement, noter ce qui se passe, objectivement. Pas de jugement ni de suppositions. Un simple mais vital rapport de ce qui se déroule dans son champ de vision. C’est là l’attribution de la noble famille des Númenthag. Ils sont les observateurs du monde, qui gardent dans leur bibliothèque tous les événements passés. Tous relatés avec précision et soin, sans aucune opinion. Neutres, fondamentalement. Comme il a toujours été de rigueur pour le peuple de Goldoa.

Les hommes de la famille sont assignés aux voyages dans le monde et aux notes préliminaires, alors que les femmes, elles, jamais ne sortent de la maison familiale, sombre et parfois un peu inquiétante. Peu de lumière, juste les bougies disposées çà et là. Peu de visite. Très peu. Parfois le roi, mais c’est tout. Rien de plus.

***
50 années sont passées. Merik est devenu trop vieux pour réussir à poursuivre ses observations. Personne ne sait réellement son âge, mais lors d’un de ses retours chez lui, il a annoncé que bientôt, Khafir prendrait sa succession, que ce n’était qu’une question de jours, à présents. Alors, bien évidemment, c’est presque l’euphorie dans la maison. Le chef de famille, Himilcar passe tout son temps avec son fils, en compagnie de son frère. À eux deux, les deux hommes se doivent de faire les dernières recommandations au nouvel Observateur, avant son grand départ.


Pendant ce temps, les femmes, elles, s’occupent de finaliser les derniers textes rapportés par le récent retraité. Le tout en un dernier tome relié avec soin par l’une d’entre elle, avant d’être rangé avec les autres. Pour un certain temps, avant d’être porté dans la royale bibliothèque. Et ainsi passer à la suite. La suite qui serait rapportée par le suivant, peut-être avec un peu moins de brio que son oncle. Car il fallait l’avouer, Khafir n’était pas un aussi bon observateur que Merik. Mais étant le seul mâle de la famille pouvant supporter cette responsabilité, il serait envoyé malgré tout. Surtout qu’il était toute la fierté de son père.


Quelques jours plus tard, le départ. Il quitte la demeure d’un fier coup d’ailes, disparaissant à l’horizon, rejoignant la frontière, pour ensuite continuer son périple sous forme humaine. Observer. Noter. Réfléchir. Et jamais n’influer sur ce qui pourrait se passer.


Il revient régulièrement pour donner ses écrits, se reposer et repartir. Parfois blessé, car malgré tout, et Merik l’avait dit plusieurs fois, il se mettait en danger dans ses observations, bien trop souvent. Il se devait d’être discret, intouchable aussi. Plusieurs choses qui ne faisaient pas partie des attributions du dragon. Pourtant, il persévérait. De son côté, la benjamine avait rejoint ses sœurs à la rédaction finale, leur mère s’étant donc retirée, fatiguée et âgée. La jeune femme relisait toujours avec intérêt ce qui était mis entre ses mains, pour les rédiger avec fidélité, écartant tout ce qui n’était pas objectif, fait arrivant un peu trop fréquemment dans les écrits de son frère. Heureusement, Sharhazard était plutôt douée pour ne garder que neutralité dans ce qu’elle rédigeait, pour ainsi avec des textes dans la lignée de ceux de son oncle, qu’elle admirait grandement parmi les Observateurs.

« Je suis peut-être imprudent, mais j’ai pu observer des choses que l’on avait jamais vu auparavant. »

***
Pourtant, un jour, après déjà 40 années de voyage, Khafir ne revint pas à la date prévue. Chaque année, il faisait son retour à la même date, pour ensuite repartir trois jours plus tard. Inquiet, son père fit demander à ce qu’on le chercher, après deux jours d’attente. Et lorsque le dragon rouge chargé de cela revint, un souffle glacial s’était abattu sur la famille Númenthag. Il était mort. La raison était totalement inconnue. Trop téméraire. Pas assez prudent. Surement attaqué par surprise, il n’avait pas eu le temps de se transformer ou autre. Enfin, le triste résultat était que le seul héritier masculin de la famille était décédé avant qu’un autre puisse prendre sa succession. Et ça. C’était très problématique pour eux.

La première solution fut proposée en ces mots, par Merik lui-même :

« Je ne suis pas si vieux, je vais y retourner, en attendant qu'un véritable remplaçant soit désigné. »

Proposition qui fut refusée par une demoiselle qui venait de se lever de son tabouret. Sa nièce. Il était très rare qu’on l’entende parler ou donner son avis. Toujours silencieuse, observatrice. Mais là, elle s’était manifestée. Un simple « Je refuse. » Qui pourtant avait attiré toute l’attention sur elle. Le regard sévère de son géniteur se porta sur elle. Elle le soutint sans ciller le moins du monde, avant de dire :

« J’irais. Je ne suis pas un homme, c’est vrai. Mais je sais observer. Je connais l’objectivité. »

Sure d’elle mais pas prétentieuse. Pas intentionnellement. Pour son père, c’était hors de question. La tradition était la tradition, et se devait d’être respectée. Sa mère, elle, avait un avis plus mitigé, alors que Lamìs et Alia, elles, semblaient penser que ce ne pourrait pas être une mauvaise chose. Cependant, ce fut le Grand Observateur qui trancha. Il permettait à la dragonne de prendre sa suite et remplacer son défunt frère. Il avait lu ses écrits, et savait de quoi elle était capable. De plus, quoi qu’il ne la trahirait jamais, il était au courant de son désir de voir de ses propres yeux le monde. De perpétrer son œuvre qu’elle admirait.

Malgré les réticences de son géniteur et les craintes maternelles, on lui enseigna donc les mêmes bases qu’à son aîné avant elle, pour ensuite, lui permettre de s’en aller. Un court vol aux frontières de Goldoa, et elle y était. Les seules choses nécessaires étaient des parchemins à foison, et une carte du monde, annotée par son oncle. Une carte apparemment précieuse qu’elle ne devrait absolument pas perdre. Qui sait si celui qui la trouverait ne pourrait pas l’utiliser à des fins malveillantes.

***
Et tu t’en es allée hors des terres des dragons, voyageant de contrées en contrées, si différentes les unes des autres. Des nations Laguz et Beorcs s’entredéchirant, des cris, des larmes, de la terreur et du sang. Mais aussi des sourires, de la joie, du bonheur. Comme cette famille qu’un jour tu as observée, en train de déjeuner dans un champ. Ces enfants qui courraient en tous sens, riant, s’amusant à n’en plus finir. Cette mère aimante et douce, ce père jovial. Tu n’avais fait que les observer de loin, écrivant ce que tu voyais, ce qu’ils faisaient, disaient et mangeait. Sans donner le moindre sentiment, le moindre ressentit. Aucune de tes pensées. Et pour finir, un dessin. Croquis fait à la va-vite mais étonnant de réalisme, de fidélité. Rien n’avait été embelli, tu n’avais ni oublié ce chien mort au bord du chemin, ni, plus loin, cet homme tuant une biche. Non. La vérité était étalée même sur ce parchemin, sous les coups de cette mine de plomb tenue par ta main pâle. La petite fille t’avait alors remarquée, et s‘était rapprochée, curieuse. Elle t’avait interrogée, mais tu étais restée muette, silencieuse. Te levant, tu t’en étais allée comme tu étais venue, les laissant perplexes. Ils ont dû te trouver étrange.

Étrange. Ce mot, tu l’as déjà entendu accolé à ton nom, quand dans une auberge tu t’arrêtais pour te restaurer, et te reposer un peu. Toujours seule. À la table permettant de voir au mieux toute la pièce. Sans jamais cesser d’écrire, encore et encore, le visage si neutre, imperturbable. Autant lorsqu’un téméraire dragueur venait te susurrer quelques mots doux qu’une jeune femme trop vaniteuse venait te demander comment tu faisais pour être aussi jolie. Jamais de réponse. Un regard scrutateur, et c’était tout. Quelques notes prises, quoi que c’était souvent sans intérêt. Et puis, tu quittais un endroit pour en rejoindre un autre, croisait des gens. Sans jamais réellement attirer l’attention, de ton apparence si inoffensive, presque transparente, et pourtant. On parlait de toi, parfois, se posant des questions sur ta personne. Capable d’observer un massacre sans ciller ni intervenir, on se demandait même si tu n’étais pas un monstre. Rien qui ne te touche, en somme.

L’exemple le plus flagrant qui te revenait en tête à chaque fois, c’était celui de cette Laguz, un chat surement, en train de se faire maltraiter par une bande d’enfants Beorcs. En qualité de dragonne, tu aurais dû être offusquée, et pourtant. Assise sur le banc de pierre, longuement tu les avais observés faire, notant la cruauté enfantine, ainsi que la haine transmise par les parents à leurs enfants, pour les êtres différents d’eux. Le chat avait fini en mauvais état, inconscient, alors que les gamins s’en étaient allés en riant. Personne autour. Tu t’étais levés, et lui avait fait avaler une potion de soin assez puissante, de quoi le remettre d’aplomb. Avant de t’en aller, te levant doucement, et rejoindre l’auberge. Ni vu ni connu. Le Laguz ne le saura jamais, ne brisant ainsi aucunement cette promesse de neutralité muette et non formulée. Pour découvrir autre chose.

Plusieurs rencontres t’ont un peu marquées, évidemment. Comme celle avec l’un de tes compatriote. Un dragon rouge. Durant quelque temps, tu l’avais accompagné durant son voyage. Ton total opposé, à vrai dire. Tuant car il le désirait. Un être pouvant être considéré comme puissant. Le temps passé ensemble importait peu. Tu l’as vu tuer des gens, tu l’as vu agir. Jamais tu ne l’as jugé. Au fond de ta sacoche, demeure encore un dessin de lui, fait un soir, au clair de lune. Sa silhouette massive assise sur un rondin de bois, devant le feu. Blessé, mais loin de s’en soucier. Les flammes se reflétant presque dans ses prunelles sombres. Tu gardes toujours ses croquis, comme des souvenirs de tes rencontres. Sentimentale ? Non. Tout de même pas.

Enfin bon. Tu avais fini par le quitter, sans grande explication. Si ce n’est quelques mots. « J’ai vu suffisamment de choses avec toi. » Et tu t’en étais allée. De toute façon, tu ne serais pas restée avec lui bien plus longtemps. Autant reprendre la route seule avant que ce ne soit lui qui te chasse. Gardant en mémoire l’image de son manteau rouge flottant doucement dans le vent, tes pas t’avaient finalement guidée ailleurs. Un petit village au nom oublié, aujourd’hui totalement disparu, incendié, ravagé. Mai toi tu t'en rappelles, tu avais mis tant de soin à retranscrire chaque élément. Les cris. Les gens qui fuyaient. Ces corps sans vie entassés, tout. Même la couleur du ciel. L’étendard de la folie flottant dans un ciel de cauchemars, rougit par le massacre et les flammes. Assise sur un rocher, sur la colline surplombant l’endroit, tu gardes encore en mémoire la silhouette rouge, l’éclat de la lame, la chevelure ivoire. Vague, distordue par la chaleur de l’incendie. Silhouette fantomatique déposée sur le parchemin. Tu ne savais pas qui il était. Pas encore, mais tu l’appris, quelques temps plus tard. Il se pourrait que cet homme ait été Le Faucheur. Quelques notes sur lui. Mais rien d’officiel, rien qui ne serait retenu tant que tu n’aurais pas pu juger de tes propres yeux. Et toujours. Ce croquis aux dominantes noires et rouges, qu'un jour peut-être, tu pourras lui tendre.

Il y eut eux. Il y en eut d'autres. Pauvres âmes en perdition. Fiers combattants. Innocents civils et monarques sans pitié. Tous sous la coup de cette déesse. Grande Ashera. Ordre Divin. Religion qui n'a rien d'objective. Elle n'est pas la seule déesse. Certains sont prêcheurs de Yune, considérée comme le dieu mauvais. Déesse du chaos. Ce sujet te laisse muette. Surtout lorsque tu observes leurs partisans.

***
Un siècle entier passé à l’extérieur des murs de Goldoa, retournant de temps en temps en la maison de ta famille, pour remettre à tes sœurs tes précieux écrits, avant de repartir, suite à quelques jours de repos. À converser avec ton cher oncle, la plupart du temps. Lui parler de ce que tu as vu, là, dehors. Les gens, les villes. Les guerres, la paix si fragile. Et souvent, il te dit, un étrange sourire aux lèvres, si rare, presque imperceptible :

« Je préfère les récits tissés avec ta voix que ton écriture. Ils semblent… Plus vrais. »

***
Changements. Le monde frémit, un souffle putride s'abat sur lui. L'annonce terrible d'une nouvelle guerre peut-être bien imminente raisonne dans bien des esprits. Et toi. Tu poursuis ton voyage, éternelle observatrice.


Dernière édition par Shahrazad le Ven 20 Jan - 22:00, édité 1 fois
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Yue
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MessageSujet: Re: Shahrazad Númenthag ღ Terminé. |NC-16|   Shahrazad Númenthag ღ Terminé. |NC-16| I_icon_minitimeJeu 19 Jan - 0:16

Evaluation

Caractère : 2,5/2,5

Le caractère est très bien mené et intéressant. Je n’ai rien à dire sur ce point là.

Physique : 2,5/2,5
Idem. Je trouve ta manière original de décrire son physique ce qui est plaisant.

Langue : 2/2,5 (-)

Des fautes d’accord et d’étourderies :
« Quelques derniers spasmes que tes yeux décrivent avec précision, alors que les rires gras s’élèvent, et dévient ton observation »

N’ayant aucun parti prit

Tu te voiles un peu la face, peut-être, mais pourtant, jamais tu ne l’exprimes clairement ni rabaisse qui que ce soit

C’est une pensée qui souvent revient lorsque tu observes des Beorcs, ou même des Laguz

un superbe bloc de glaces aux courbes ma foi bien délicieuse

la peau couvertes par endroits

Et cela continue jusqu’au creux de tes reins, très rarement dévoilé

Et, le long de cette nuque protégées d’écailles épaises

Mai toi tu t'en rappelles

Tous sous la coup de cette déesse

Il y en a surement d’autres, mais je ne suis pas une professionnelle de l’orthographe, je n’ai donc répertorié que celles que j’avais remarqué

Style :2/2,5

Petites erreurs de style sans gravité :

« Qui qui n’être qu’être observateur et passif »

« Inquiet, son père fit demander à ce qu’on le chercher, après deux jours d’attente »

« De plus, quoi qu’il ne la trahirait jamais, il était au courant de son désir de voir de ses propres yeux le monde »

Par contre, j’ai remarqué que tu faisais souvent des phrases sans verbe. Alors je sais que ça permet d’insister sur un point important de la narration, mais si tu le fais trop souvent, on ne perçoit plus c’est points important, et du coup bah ça perturbe plus la lecture qu’autre chose.

Histoire : 7,5/8

Ton histoire est bien menée rien à dire, on suit bien ton personnage tout du long. Elle est peut être un peu courte mais à vrai dire ce n’est pas très dérangeant car tu racontes tout ce dont nous avons besoin pour cerner le personnage.
Un petit bémol tout de même, mais ça reste subjectif (et ne changera donc pas ta note finale) je trouve que le personnage en tant que tel n’a pas beaucoup d’avenir. J’ai donc hâte de voir comment tu le joueras et comment il évoluera car si tes rp consiste à seulement décrire ce qui se passe tu t’ennuis rapidement.

Originalité : 2/2

C’est la première fois que je vois un tel concept et je suis sure que le voir évoluer sera intéressant. Tu mérites amplement tes deux points d’originalité.

Note : 18,5/ 20 (-)
Note finale : 18/20

Bienvenue parmi nous.
Je pense que tu sais ce qu'il te reste à faire ^^
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Shahrazad Númenthag ღ Terminé. |NC-16|

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