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❝ Alan ❞
Messages : 1309 Age : 33 Localisation : En quête de mon passé Autre Indication : Amnésique Groupe : Peuple des saumons sauvages des torrents Criméens
Feuille de personnage Niveau: (28/60) Points d\'Expérience: (4/100)
| Sujet: Venenum vitae [Libre] Lun 25 Avr - 13:24 | |
| *Quel merdier ! Mais quel merdier !*
Alan s'adossait à l'arbre, reprenant son souffle, une main appuyée contre la côte méchamment ensanglanté. Pour résumé, il a essuyé un assaut de tueurs à gages alors qu'il revenait d'une mission pour le compte d'Aurora. Ses compagnons du moment étant déjà repartis chez eux, Alan eut droit à un cinq contre un et s'en sortit vilainement amoché. Et bien sur, il était encore loin de chez lui, à Serenes. Sa dernière potion s'est brisée dans sa sacoche. Il allait devoir se soigner à l'ancienne...
Première étape donc : il ôta sa chemise et en déchira un morceau de tissu afin d'en faire un bandage qui fit le tour de sa taille et serra assez bien la blessure afin de freiner l’hémorragie. Par la suite, il prit la peine de fouiller les cadavres de ses deux mains. Le combat a été bien violent, leurs potions curative a eux aussi ont vus leurs flacons se briser, mais l'un d'entre eux avait ce qu'il cherchait : une poignée d'herbes médicinales intactes. Alan appliqua l'herbe et resserra son bandage de fortune. Il sentit déjà les effets des végétaux : les violents picotements se rapprochant de la blessure. Mais ça fit son effet malgré tout : l’hémorragie se stoppa, le sang coagula ainsi naquit la croûte.
Alan souffla puis prit le temps de se repérer. Il se trouvait dans la clairière de la forêt. La clairière en question faisait la taille d'une demeure moyenne et un ruisseau coupait en son centre. Alan se trouvait à l'orée, au pied d'un hêtre, les cinq tueurs à gages gisant autour de lui. Deux mages, un épéiste et deux manieurs de hache. Ils avaient l'habitude d'agir en groupe, ceux là. Alan a eu bien de la chance de s'en tirer avec juste une violente blessure aux côtes et encore plus que lesdites côtes ne soient pas brisées.
Que faire pour commencer ? La nuit était tombée, il était fatigué et le prêtre qui devait le ramener s'est fait la malle en voyant l'embuscade... eh bien il ne restait plus qu'à dormir à la belle étoile... mais pas question de dormir au milieu de cadavres ! Alan se dirigea vers le ruisseau et y plongea les mains en coupe afin de s'abreuver. Il avait faim et bien sur, il n'a pas prévu de casse croûte... eh bien il n'avait plus qu'à piller les cadavres à nouveau. Celui qui avait les herbes, l'épéiste, avait également une miche de pain, une lanière de viande séchée et une flasque de vin aux baies. Maigre pitance, mais entre ça et le cannibalisme... Le pain était dur, la viande un peu gâtée et le vin un brin trop épicé, mais le plus important était qu'il était calé pour un moment.
Alan déposa sa sacoche et fit son inventaire : assez d'or pour se racheter une chemise, une potion et de la nourriture pour la journée de marche qui s'annonçait, sa gourde d'eau était intacte, mais le contrat passé avec Armedor était complètement trempé, illisible... Alan le jeta. De toutes façons, il ne servait plus à rien maintenant que les nobles ont réussi à le déclarer ennemi public...
C'était tout ce qu'il avait dans son sac. Sur lui, il n'avait que le bracelet incrusté d'une émeraude, son pantalon, Alondite et Artamon. Alan vida son sac, jeta les débris du flacon de potion et plongea le sac dans la rivière pour le laver. Ceci fait, il se mit en quête de bois pour faire un feu. La nuit était fraiche, mais il a toujours pris l'habitude de dormir auprès d'un feu quand il était dehors.
Quelques instants plus tard, il se retrouva au pied d'un feu. Les deux pierres qui ont servies à embraser le bois se trouvaient juste à ses pieds. Son sac posé à côté de lui, ses épées de l'autre côté. Les flammes poursuivaient leur danse chaleureuse, inondant de leur aura éclatante les environs, faisant ressortir sur la peau à nu du torse de l'homme esseulé les cicatrices témoignant de son passé. Torture et combat, voilà ce qu'il a enduré pendant sa jeunesse. Il a trouvé l'amour, il a des héritiers, mais il allait passer la nuit sans eux... Oh, Kwendal n'allait pas s'inquiéter, elle savait qu'Alan risquait de passer la nuit comme ça, mais il voyait déjà sa réaction en voyant la nouvelle cicatrice luisant de fraicheur sur son torse. C'en n'était qu'une nouvelle parmi tant d'autres, mais malgré tout elle allait exiger des explications, s'affoler, lui supplier d'abandonner Aurora et rester auprès d'elle 24H/24 désormais... mais c'était impossible tant qu'il n'avait pas d'autres moyens de gagner de l'argent honnêtement sans être en public, ils le savaient tous les deux.
Alan soupira et posa son front sur ses genoux. Au pied du chêne, les cadavres commençaient à attirer les animaux charognards et lui se livrait à ses sombres pensées en attendant l'aube. Il n'avait pas sommeil pour le moment et quand celui-ci viendra, il ne dormira que d'un œil, comme à chaque nuit dehors.
Que ne ferait-il pas pour troquer le lit d'herbe contre le lit matelassé ? Quelle limite s'imposerait à lui s'il pouvait échanger la chaleur du feu contre la chaleur de Kwendal ? Jusqu'où s'étend son envie d’entendre le cri des deux bébés marqués plutôt que le hululement de la chouette chasseresse ?
Dernière édition par Alan le Mar 26 Avr - 9:25, édité 1 fois |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mar 26 Avr - 2:21 | |
| La nuit commençait à tomber et Matilda se retrouvait à trébucher trop régulièrement. Parfois même, le collier épais et noir recouvrant son cou coinçait des feuilles et leur branche ne manquait pas de fouetter son visage, y ajoutant un peu plus de crasse encore. Aussi, bien que son chemin soit simple à suivre : longer le ruisseau, il allait falloir s'arrêter pour la nuit. La jeune fille crapahutait depuis le matin, sans arrêt. Elle avait peur de se poser, laisser son esprit vagabonder sur autre chose que la marche, ses pieds la brûlant ou ses cuisses criant à l'aide.
─ Lâche-moi enfin ! lança-t-elle à une énième branche dans ses cheveux.
Alala, que l'adolescente se sentait stupide. Des cheveux longs et des semelles à peine plus épaisses qu'une feuille, à quoi pensait-elle ? Onze ans à se préparer au départ et voilà dans quel état la mettait le premier jour. La mine renfrognée, Matilda continuait à avancer, recherchant une clairière où il ferait bon se coucher. Et puis, elle entraperçut une lueur, comme un feu. Y avait-il beaucoup de gens comme elle qui fuyaient le territoire begnion ? Non... il y avait plus de chance que ce soit un assassin ou un brigand... une brute sans cervelle béorc.
Hésitante à quitter le son et la lumière rassurante du ruisseau, la jeune fille s'approchait de l'endroit d'où provenait l'éclairage, pensant ne se détourner qu'au dernier moment. Elle essayait de faire le moins de bruit possible. Bien évidemment, l'adolescente en était incapable. Trébuchant dans le noir, les ronces lui griffant les mains sans qu'elle ne puisse retenir un soupir d'agacement, ou simplement ne sachant respirer moins fort après cette journée d'effort... Il aurait été compliqué d'éviter de l'entendre, enfin, au cas où quelqu'un aurait voulu faire semblant que ce soit pas le cas, elle ruina toutes ses chance :
─ HA! Pu... et puis la raison lui revint et Matilda ne termina pas sa "phrase".
Certes, la demoiselle venait de découvrir une clairière où il serait agréable de dormir... si seulement elle n'était pas jonchée de cadavres. D'après ses quelques connaissances, ils n'étaient pas morts depuis longtemps. Droit devant elle, aussi proche du ruisseau, quelqu'un semblait devant un feu, celui dont elle avait suivi la lumière. Il était difficile d'en savoir plus, les yeux de la jeune femme pas encore habitués à la lumière ne voyaient pas grand chose des contrastes autour du foyer. Instinctivement, l'empoisonneuse porta la main à sa trousse, sous sa tunique noire. Qu'il soit le responsable de ce massacre ou un survivant, il était certainement dangereux ─ en tout cas, il dormait à côté de cinq cadavres ! ─ Mais pas question de fuir, il semblait que la silhouette remuait. Elle ne montrerait pas son dos à quelqu'un certainement plus rapide qu'elle. A bien vingt pas de l'homme, la voilà affichant une posture tout sauf amicale sans dire quoi que ce soit. |
| | | ❝ Alan ❞
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| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mar 26 Avr - 9:23 | |
| Le tourbillon de pensées étreignait son âme comme un enfant serre sa peluche préférée contre lui. L'envie de revoir famille et foyer, le désir d'être acquitté de tout combat, le souhait d'une vie paisible et sans promesse de combats futurs. Une utopie qui ne verra, au mieux, qu'un seul point réalisé.
Des bruits... des bruits plus que maladroits provenant de la forêt derrière les cadavres. Branches écartées (ou piétinées), des pas irréguliers... La personne en question n'était pas habitué au milieu forestier – ou bien c'était sa première escapade nocturne dans ce milieu – et trébuchait très souvent. Un temps d'arrêt puis...
<< HA! Pu... >>
Ca y est, elle – à en juger le timbre de la voix qui donnait plutôt l'idée d'une femme – est tombée sur les cadavres et voyait Alan de dos, probablement l'air endormi avec sa position foetale, le front collé sur ses genoux. L'épéiste ne bougeait pas, gardant son air assoupi, mais sa vigilance plus qu'éveillée désormais. Il s'imaginait la scène sous un autre angle, un angle où il pouvait voir Alan endormi et une silhouette encapuchonnée au loin, effarée devant cinq cadavres. Le problème, c'était qu'il n'y avait plus de bruits maintenant. Soit elle avait fuit, dotée soudainement d'une nyctalopie et une discrétion lui permettant de faire demi-tour dans le plus grand silence, soit elle s'approchait de lui à pas feutrés dans un but inconnu. Quoi qu'il en soit, il préféra bouger pour s'assurer de ce qui se passait.
Alan se leva en ramassant Artamon. S'il laissait la vie sauve à la femme et que celle-ci savait à quoi ressemblait Alondite, il allait encore être dans les ennuis jusqu'au cou... ou plus haut... bref, autant prendre l'épée lambda plutôt que le trésor national. Il se retourna donc pour faire face à la silhouette qui se découpait dans les flammes. Alan ne pouvait pas encore bien voir la femme, le feu ne l'éclairant pas parfaitement bien, mais elle se découpait du fond boisé. Des feuilles et des branches s'échappaient de sa chevelure décoiffée par le voyage et elle semblait avoir la main sous ses habits. Elle était blessée elle aussi ou bien elle cachait quelque chose (ou alors c'est autre chose lui suggéra une partie de son esprit un brin mal placé) ? Quoi qu'il en soit, Alan garda une main sur la garde de son épée encore au fourreau.
<< Ôtez votre main de sous vos habits. Il ne vous sera fait aucun mal tant que vous ne montrerez pas d'attitude agressive. >>
Toujours aussi vigilent, Il ne quittait pas des yeux l'inconnue dont il ne distinguait que la silhouette et le fait qu'une main se glisse sous ses habits. Etait-elle vraiment là pour le tuer ou bien s'était-elle approché de façon peu innocente dans un autre but ? |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mar 26 Avr - 11:19 | |
| Ses yeux, s'habituant peu à peu à la clarté, distinguaient de mieux en mieux les contours de l'être devant elle. Il n'avait aucun attribut laguz, Matilda avait de toute façon peu d'espoir d'en voir si loin dans Begnion. Pour ne pas améliorer la situation, le béorc semblait torse-nu. A ce constat, la jeune femme serra un peu plus convulsivement sa trousse, le torse offert de l'homme l'effrayait bien plus que l'épée.
─ Ôtez votre main de sous vos habits. Il ne vous sera fait aucun mal tant que vous ne montrerez pas d'attitude agressive, avait lancée la voix.
Le timbre était calme et les paroles débitées avec lenteur. Matilda n'entendit pas cette marque de dédain qu'elle trouvait si propre aux mâles béorcs, cela la rassura un peu. Cela dit, il n'y avait aucune chance pour que la jeune fille se détende complètement dans la situation actuelle et ne fit aucun geste dans ce sens.
─ Vous... sa voix sortie un peu trop aigüe, elle se reprit : Votre arme n'est pas moins dangereuse que la mienne, répondit-elle bien qu'elle soit convaincue du contraire, si vous voulez me convaincre, il va falloir la poser. La jeune fille ajouta aussi, d'une voix plus sourde, et vous rhabiller. D'autant que vous semblez bien dangereux, termina-t-elle avec un signe de tête vers les cadavres.
Matilda n'était absolument pas convaincue que ce seul homme ait pu tuer ces cinq autres, mais elle s'imaginait qu'en y faisant allusion le béorc la démentirait. Elle avait tâché d'utiliser une voix claire et posée, semblable au ton dont l'homme lui avait adressé la parole en guise de salutation, ne bougeant pas d'un millimètre de sa position initiale. La jeune femme pensait y avoir en parti réussi malgré le faux départ. Pourvu qu'il pose son arme, après tout, à cette distance l'un de l'autre, l'homme pouvait bien se rendre compte qu'elle ne pouvait rien lui faire, on ne pouvait camoufler une arbalète aussi aisément sous ses vêtements. En tout cas, avec sa maigre expérience des combats, Matilda s'imaginait qu'à cette distance, il ne pouvait pas arriver grand chose. |
| | | ❝ Alan ❞
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| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mar 26 Avr - 12:14 | |
| Malgré la demande d'Alan, l'inconnue ne fit aucun geste. Elle semblait vraiment effrayée, surtout quand elle parla : le premier mot un peu trop aigüe trahissait sa peur.
<< Vous... Votre arme n'est pas moins dangereuse que la mienne,si vous voulez me convaincre, il va falloir la poser...et vous rhabiller. D'autant que vous semblez bien dangereux, >>
Elle désigna les cadavres un peu plus loin. Alan réfléchit... autant briser l'illusion de sa dangerosité et obéir à la dame dans la limite du possible malgré ses soupçons sur ce qu'elle cachait sous ses habits. Au mieux elle cachait une dague mais rien de plus dangereux qu'une épée en tout cas... Aussi lâcha-il lentement la garde d'Artamon et la lança-elle aux pieds de la femme.
<< Je suis blessé et je n'ai pas de trousse de secours sur moi. J'ai donc dû déchirer ma chemise pour me faire un bandage. Je ne peux pas me rhabiller à moins que vous n'ayez une chemise à ma taille. Quand aux cadavres... eh bien je n'ai fait que me défendre : ils voulaient me tuer, vous savez. Je leur ai laissé une chance de partir mais ils ont préféré s'acharner sur moi. >>
En parlant de sa blessure, il pointa du doigt la partie du torse auquel était encore appliqué la chemise déchirée calant les herbes médicinales. Mais ça ne suffira sans doute pas à la calmer pour autant. Surtout que le torse nu et labouré de cicatrices semblait être bien plus effrayant que l'arme pour cette femme.
<< j'ai déjà une femme et je lui suis fidèle. Je ne vais pas vous faire quoi que ce soit. Et puis j'ai vraiment pas envie de m'envoyer en l'air alors que je suis blessé, à peine nourri et après avoir failli crevé. Allons, calmez-vous, enlevez votre main de sous vos habits et... faites ce que vous voulez tant que vous ne comptez pas me tuer... et laissez mon épée là où elle est, aussi. >>
Il ne bougeait pas pour sa part, toujours aussi vigilant, dévisageant la silhouette dont il ne pouvait voir les détails tant qu'elle restait dans la pénombre. Qui était-elle donc, cette femme aussi méfiante ? Que faisait-elle ici ? Que lui voulait-elle pour s'être approché si témérairement ?
Tant de questions qui resteront sans réponse si elle s'en allait comme il s'y attendait...Sauf qu'en général, ça se passe n'importe comment sauf comme il s'y attend. |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mar 26 Avr - 19:26 | |
| Matilda ne s'attendait absolument pas à ce que sa demande soit acceptée. Aussi, quand l'arme arriva à ses pieds, elle en resta sans voix. Un béorc prêt à lâcher les armes devant une femme ? L'avait-elle vraiment effrayé ? ou bien la trouvait-il à ce point inoffensive que son arme l'encombrait plus qu'autre chose ? Ce pouvait aussi bien être un piège pour la mettre en confiance. En tout cas, quel qu'en soit la raison, pour le moment il faisait ce qu'elle voulait, et c'était tant mieux. Puis l'homme enchaina sur un petit discours, semblait-il pour la rassurer. A plusieurs reprise, elle eut envie de s'esclaffer.
─ Je suis blessé et je n'ai pas de trousse de secours sur moi.
Une preuve supplémentaire de l'abrutissement dans lequel se trouvait la race béorc. Ils se tapaient dessus pour le plaisir et ne pensaient à rien d'autre. Pas étonnant qu'il se retrouve dans cette situation. Le fait qu'il se débarrasse de son épée était peut-être simplement de la stupidité en fin de compte. Le simplet n'avait pas même une chemise de rechange, était-on si éloignés de la ville ? ─ la jeune fille passa sous silence le fait qu'elle-même n'ai pas de vêtements supplémentaires... mais elle n'était pas demeurée au point de penser qu'un vêtement serait efficace comme bandage se moqua-t-elle silencieusement.
─ Quant aux cadavres... eh bien je n'ai fait que me défendre : ils voulaient me tuer, vous savez. Je leur ai laissé une chance de partir mais ils ont préféré s'acharner sur moi.
Ce passage-là, il lui était bien difficile d'y croire. Cet homme si stupide aurait tué cinq béorcs visiblement embusqués et préparés à l'attaque ? Espérait-il lui faire peur ? Ou, plus probable pour cette race, montrer sa virilité en racontant son exploit ? Oui, c'était certainement cela.
~* Ne le sous-estime pas comme il le fait pour toi *~ se morigéna-t-elle.
Après tout, il n'y avait qu'à regarder son torse marqué pour voir que l'homme était un vétéran de champs de bataille ou autres et que le combat était son quotidien. Sa carrure ne démentait en rien une bonne forme physique et la blessure, autant qu'elle puisse en juger, avait certainement était infligée par une lame.
─ J'ai déjà une femme et je lui suis fidèle, continua le guerrier.
C'est à ce moment que la jeune femme eut le plus envie de rire. Croyait-il qu'elle ne connaissait pas leurs habitudes à ces bêtes ? Fidèle avait un sens vicié dans leur bouche. Une femme ? depuis combien de temps ? ç'aurait aussi bien pu être un énième mariage sans signification. Le mot fidèle pour un mâle voulait juste dire qu'il rentrait à la maison et élevait les enfants quand il pouvait. Mais il fallait à cette race sa ration de chair soumise aussi souvent que possible. Il n'y avait qu'à voir le nombre d'esclaves circulant sur leur terre et à quoi elles servaient en grande majorité. Et que faisait-il ici en si mauvais état si sa famille lui importait vraiment. Aucun d'entre eux n'était capable d'accomplir son devoir, celui où jour après jour ils n'auraient dû avoir qu'un seul soucis : le confort et le bonheur de leur demeure. Mais il n'y avait que le leur qui comptait. Matilda était persuadée que chaque jour qu'il passait en dehors du foyer, sa très chère famille espérait ne jamais le voir rentrer.
Le béorc continua à débiter quelques paroles, pas toutes invraisemblables vu son état, terminant par ces paroles :
─ Faites ce que vous voulez tant que vous ne comptez pas me tuer... et laissez mon épée là où elle est, aussi.
Il la dévisageait, elle en faisait de même, réfléchissant à ce qui lui semblait le mieux. A cet instant, ce qu'elle avait l'envie irrépressible de faire était de pousser cet abruti dans le ruisseau histoire qu'il se lave un peu de toute sa bêtise, mais surtout, laisse la place auprès du feu libre. Car à la base, si elle avait suivi la lumière, c'était surtout dans l'espoir insensé qu'une créature amie lui offrirait la chaleur d'un feu sans qu'elle-même n'ait à se fatiguer pour s'en occuper. Ou encore plus insensé, trouver un feu abandonné sans aucune raison. C'est dans ces moments qu'on note l'inconscience de la jeunesse. Mais pesant le pour et le contre, il lui semblait qu'elle avait un dessein plus important à accomplir. Celui de devenir plus forte. Si elle était si faible qu'elle ne pouvait supporter de rester en présence d'un béorc plus de quelques heures, surtout d'un béorc aussi peu à même de la blesser (du moins pour le moment lui semblait-il), ses chances de survies étaient nulles.
~* Peu importe ce que l'idiot tentera, se-dit Matilda, je le déjouerai *~
Il fallait passer au dessus de sa peur. N'avait-elle pas prouvé qu'elle pouvait tuer ? Se défendre ! Si l'homme qui l'avait élevé et faisant deux têtes de plus qu'elle avait pu mourir de sa propre main, cet individu envers lequel aucun lien ne la retenait pourrait subir le même sort plus aisément encore. Du moins, c'est ce dont la jeune fille espéra se convaincre en prenant finalement sa décision. Lâchant enfin la trousse et mettant ses mains en évidence, Matilda déclara :
─ Très bien, en vérité, la réflexion n'avait pas été si longue et le béorc n'avait pas eu à attendre longtemps avant d'entendre de nouveau la voix de Matilda. Le ton était tout de même révélateur de quelqu'un venant de choisir une voie, presque à contre-cœur, puisque ni l'un ni l'autre n'avons l'intention de nous blesser, je vais rester.
Disant cela, la jeune femme enjamba l'épée et réduisit enfin la distance de vingt pas qui la séparaient de son interlocuteur l'empêchant de bien distinguer ses traits.
─ Vous n'aurez qu'à faire comme si je n'étais pas là et reprendre votre sommeil, je vous réveillerai lorsque je souhaiterai dormir.
Le ton était cordial, moins autoritaire que les mots ne le laissaient paraître. La mine de la jeune femme demeurait malgré tout fermée. Elle contourna l'homme ne lui jetant qu'un regard en coin alors qu'elle parlait et tendit les mains vers le feu, attendant que l'autre s'assoit ou se couche pour en faire de même. Il lui paraissait invraisemblable que l'autre s'endorme, tout comme il lui semblait impossible pour elle de se sentir en confiance tandis que ce serait ce béorc qui ferait son tour de garde. D'autant que l'homme devait souffrir vu comme il s'était occupé de sa plaie.
Il avait suffit à Matilda pas plus d'un coup d'œil dans la pénombre pour le comprendre. La chemise était crasseuse, le torse aussi, le béorc n'avait même pas même eu l'idée de passer tout ça à l'eau. Ça devait grouiller de germe là-dessous. Les herbes qu'elle avait vu dépasser étaient effectivement très efficaces pour la cicatrisation, mais question désinfectant, c'était vraiment pas le top. Matilda, instinctivement voyait des dizaines d'herbes ici qui, préparées de la bonne manière, auraient été utiles pour nettoyer la blessure et la rendre bien moins douloureuse. Mais bien sûr, il ne fallait pas compter sur la jeune femme pour se donner ce mal. De toute façon, l'homme n'en mourrais pas, loin de là.
~* Tu en souffriras simplement plus longtemps abruti, et crois bien que je m'en réjouis *~ sourit-elle intérieurement. |
| | | ❝ Alan ❞
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| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mar 26 Avr - 20:27 | |
| Après un moment de silence, Alan distingua un mouvement où elle sortit la main de son habit et la mit en évidence avec l'autre, paumes ouvertes. Elle ne tenait rien. Se décidait-elle enfin à le croire ? Elle lança ensuite, à contrecœur semblerait-il.
<< Très bien. Puisque ni l'un ni l'autre n'avons l'intention de nous blesser, je vais rester. >>
Une seconde... rester ? Alan ne se souvenait pas lui avoir proposé gîte et couvert ! Bon, il avait dit « faites ce que vous voulez » mais ça n'incluait pas la possibilité de squatter son feu !... enfin, il a parlé trop vite, il assumera la présence d'une femme méfiante pour la nuit. De toutes façons, elle a déjà enjambée l'épée et s'est assez approchée pour qu'il puisse distinguer son visage. La méfiance brillait dans ses yeux mais lui même n'accordait pas beaucoup de confiance à cette inconnue. Il y a déjà eu droit, à l'histoire de l'inconnu qui surgit de nulle part, manque de le tuer et repart avec ce qui lui tient le plus à cœur dans le coin.
<< Vous n'aurez qu'à faire comme si je n'étais pas là et reprendre votre sommeil, je vous réveillerai lorsque je souhaiterai dormir. - Je ne dormais pas... >>
Elle parlait de façon un peu moins autoritaire, un peu plus invitante mais elle gardait une expression fermée, méfiante. Elle s'installa près du feu. Alan réunit ses affaires et s'installa de l'autre côté du feu. Il ressentait l'habituelle brûlure de la blessure. Il n'a jamais été bon guérisseur, tant il s'était accoutumé aux potions. Mais il savait qu'il n'en mourra pas. Ca sera juste assez douloureux mais il vivra. D'ici quelques jours ça ira mieux.
Il soupira puis avala une rasade d'eau de sa gourde. Le silence allait s'installer... un long silence qui menaçait de le plonger dans la torpeur avant l'aube. Pas question de s'endormir en présence d'une inconnue. Qui sait si cette femme n'était pas comme Kratos ? Quand il aura trop baissé sa garde, un tour de saltimbanque, une dague empoisonnée l’effleurant et il risque la mort en moins d'un quart d'heure. Eve ne sera pas là pour le tirer d'affaire cette fois. Ne rien accepter de cette inconnue quoi qu'il arrive et si elle l'égratigne avec dieu-sait-quoi, il exigera l'antidote, quitte à la tuer pour l'avoir.
Néanmoins, il avait des questions et le silence se montrait trop pesant. Autant parler un peu pour s'occuper.
<< Ca vous prend souvent de vous balader dans les bois à la pleine lune ? >>
Il n'allait pas faire la mise en garde du gentleman du genre « c'est très dangereux, c'est bourré de bandits en tout genre qui demanderont qu'à vous prendre tous ensemble », c'était son problème et elle devait connaître les risques... et puis, elle l'a menacé avec il ne savait quoi en plus donc elle devait avoir de quoi se défendre... |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mar 26 Avr - 23:30 | |
| ─ Je ne dormais pas... avait répondu le béorc immédiatement.
Difficile de réprimer un sourire méprisant à cette remarque, besoin de se justifier ? un truc à compenser ? "Moi je suis fort, même si j'avais perdu tout mon sang je piquerais pas du nez, pour qui tu me prends femelle". Et puis, il n'avait rien ajouté et s'était installé.
A son tour, Matilda s'assit. Elle avait bien envie de s'occuper de ses pieds meurtris, mais elle aurait préféré que l'autre soit endormi pour le faire. La jeune femme sortit alors d'une de ses poches les quelques trucs qu'elle avait ramassé sur son chemin, ainsi qu'un morceau de pain. Elle grignota tandis que le guerrier se rafraichissait. Et puis, alors que le silence s'installait, apaisant la jeune femme dont les questions sur la nuit à venir ne cessaient, l'autre rompit le silence.
Pourquoi les gens ressentaient-ils systématiquement le besoin de parler ? D'autant plus pour échanger des banalités sur la pleine lune ou à propos d'une balade nocturne ! C'est dingue ça, même les tueurs avaient besoin de cet artifice.
─ Et vous, les tentatives d'assassinats, c'est tous les combien ? A moins que ce soit juste les jours de pleine lune, ironisa Matilda.
Elle espérait que cela le découragerait et que le silence finirait par l'assommer. Elle-même était exténuée, mais quoi qu'il arrive, elle tiendrait plus longtemps que ce gars. |
| | | ❝ Alan ❞
Messages : 1309 Age : 33 Localisation : En quête de mon passé Autre Indication : Amnésique Groupe : Peuple des saumons sauvages des torrents Criméens
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| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 0:12 | |
| Un sourire méprisant se dessina sur les lèvres de la femme quand il a dit qu'il ne dormait pas. Elle ne le croyait pas ? Grand bien lui fasse... elle s'assit au sol et sortit à manger de son sac.
<< Et vous, les tentatives d'assassinats, c'est tous les combien ? A moins que ce soit juste les jours de pleine lune. >>
Eh bien, si on ne pouvait même pas faire la conversation pour s'occuper... Elle voulait du silence ? Dommage, lui n'en voulait pas !
<< Les jours de pleine lune ? Non, plutôt pour le nouvel an, quand c'est l'été. Il fait hyper chaud à cette époque de l'année alors c'est plus amusant de les voir transpirer sous la lune à son zénith et comme je me balade torse nu à ce moment la, je ne tâche pas mes habits. Malin, hein ? >>
Bon, voilà pour sa répartie qu'il jugeait un peu bâclée et il reprit, plus sérieusement :
<< Très franchement, je n'aime pas tuer. Je vous l'ai dit : je n'ai pas eu le choix si je voulais survivre donc je l'ai fait. Vous auriez fait quoi, vous, à ma place ? Vous auriez subi les coups sans riposter ? Vous auriez accepté la mort à bras ouverts ? >>
Pour rester poli, il ne parla pas des effets du charme d'une femme seule et sans défense sur les bêtes sanguinaires qu'étaient les bandits dont la soif ne demandait pas que le sang.
La nuit allait être longue si elle continuait sur cette lancée... mais au fait...
<< Et pourquoi tant de mépris pour moi ? Je vous ai fait quelque chose de mal ou c'est juste ma tête qui vous revient pas ? >>
Son instinct lui indiquait que c'était la deuxième solution. Franchement, il ne se rappelait pas avoir croisé cette femme par le passé et elle n'avait pas l'air d'une noble donc pas de risque de l'avoir ruiné en arrêtant un membre de sa famille... bon après, s'il devait se souvenir de chaque visage qu'il a vu... |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 0:49 | |
| Très bien, pas question de se taire hein ? Enfin, au moins avait-il de l'humour. Et puis, en fin de compte, discuter reposait l'esprit de la jeune fille plutôt que de se torturer les méninges à imaginer tout un tas de scénarios de plus en plus invraisemblables à mesure qu'elle fatiguait. Matilda, bien que n'adressant toujours aucun regard à son interlocuteur, laissant ses yeux porter dans le vague, daigna donc répondre aux questions :
─ Eh bien, le fait que vous ayez choisi de vous poser à côté de six cadavres n'attire pas la sympathie voyez-vous. ~* Et bien sûr, être un sale béorc n'améliore pas tes chances *~, mais cela, elle se retint de le dire. Quand je parlais de tentatives d'assassinat, je parlais de ceux qui vous ont blessé ─ ce que vous avez fait est plus qu'une tentative ─. C'est pas un coin fréquenté ici, on est loin de la route. Ils vous ont attaqué alors que vous n'avez visiblement rien de valeur sur vous. On a l'air de vous en vouloir beaucoup... Alors effectivement, j'ai pas envie de me donner du mal pour avoir l'air sympathique envers vous. Enfin, puisque que vous avez tant envie de parler, expliquez-moi, j'ose espérer que ça vous ennuiera pas que je fasse autre chose pendant ce temps.
Naturellement, Matilda n'attendit pas la réponse pour se déchausser et s'avancer un peu plus du ruisseau pour y plonger ses pieds. Elle comptait frotter quelques feuilles choisies en chemin dessus et rembourrer ses chaussures durant le temps de parole du béorc. Tant pis pour la pudeur, tant pis pour la crainte qu'il la découvre plus savante sur l'environnement qu'elle ne voulait bien lui avouer, il n'avait pas l'air d'être décidé à tomber de fatigue et ses pieds étaient plus importants. |
| | | ❝ Alan ❞
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| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 1:25 | |
| << Eh bien, le fait que vous ayez choisi de vous poser à côté de six cadavres n'attire pas la sympathie voyez-vous.Quand je parlais de tentatives d'assassinat, je parlais de ceux qui vous ont blessé ─ ce que vous avez fait est plus qu'une tentative ─. C'est pas un coin fréquenté ici, on est loin de la route. Ils vous ont attaqué alors que vous n'avez visiblement rien de valeur sur vous. On a l'air de vous en vouloir beaucoup... Alors effectivement, j'ai pas envie de me donner du mal pour avoir l'air sympathique envers vous. Enfin, puisque que vous avez tant envie de parler, expliquez-moi, j'ose espérer que ça vous ennuiera pas que je fasse autre chose pendant ce temps. >>
Avant qu'il n'aie pu répondre, Alan vit Matilda se diriger vers le ruisseau pour y tremper ses pieds. Lui resta près du feu et répondit enfin.
<< Pour les cadavres, je les aurais bien enterré mais je ne me trimbale pas avec une pelle, surtout quand j'avais prévu de rentrer chez moi dans la soirée. Et oui, il existe des gens qui m'en veulent. Je ne devrais peut être pas en parler mais bon... au final, une personne de plus ou de moins qui se retrouve au courant... En fait, pour beaucoup c'est à cause de ça Il dégaina Alondite et la mit en évidence. Si elle savait de quoi il s'agissait, tant mieux pour elle sinon tant pis. D'autres pour des raisons bien plus particulières. Vous savez sans doute que les nobles les plus influents de Beignon sont aussi les plus pourris. Et je ne parle pas que de pots-de-vins, de taxes abusives et autres quotidien du premier mafieux venu. Non, il font une chose répugnante dans l'ombre. J'ai été l'esclave de l'un d'entre eux et je me souviens encore nettement de ce que j'ai vu. Ils vont en territoire Laguz pour en capturer. Les plus chanceux deviennent esclaves, et eux étaient limites mieux traité que moi, j'ai envie de dire. Pour les moins chanceux, on les transformait en machine de guerre assoiffé de sang, plongé dans une rage telle qu'ils restent sous forme animale : des sauvages. Bref, mon « maître » a été victime de la bêtise d'un de ses larbins, j'ai pu m'enfuir et mener ma vie. Sauf que je suis quelqu'un de rancunier donc j'ai voué ma vie à leur mettre des bâtons dans les roues. Je suis devenu assez gênant pour eux donc ils ont fini par mettre une prime sur ma tête. C'est peut être ce que voulaient ces pauvres gars : la belle somme que rapporte ma capture. >>
Bon, au mieux elle ne le croira pas (ou alors elle le croira mais n'en aura rien à foutre, ce qu'il espérait) au pire elle sera intéressée par la somme que vaut sa capture et il devra l’assommer et partir au plus vite. Enfin, tant qu'elle ne tente rien de suspect, il n'aura pas à en venir là. Pour l'instant, elle faisait tremper ses pieds dans la rivière et en frottait la voute plantaire avec de drôles d'herbes. Peut être était-ce une remède contre les ampoules. En même temps, vu les chaussures peu épaisses qu'elle avait, les voyages devaient être dur... enfin, elle semblait également les avoir rembourré, lesdites godasses.
La blessure le brulait toujours autant. Alan défit précautionneusement son bandage de fortune. La plaie était bien refermée, mais c'était sacrément rouge. Il imbiba un morceau de chemise indemne avec un peu d'eau et tamponna la blessure. Ca le soulageait à peine mais c'était toujours mieux que rien. |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 2:35 | |
| Quel plaisir ! L'eau douce clapotant sous ses pieds, pourquoi avoir tant retarder cet instant quand on voyait combien elle en était soulagée. La jeune femme était si bien qu'elle n'entendit pas les premières paroles du béorc, ce fut le son de la lame dégainée qui regagna son attention. Matilda se retourna brusquement pour contempler l'arme dont le guerrier venait vraisemblablement de parler. Tu m'étonnes que ça ne l'ait pas inquiété outre mesure de se débarrasser de son autre épée, celle-ci était bien plus impressionnante, et pour cause !
Comment cet idiot pouvait-il posséder une arme aussi légendaire ? Matilda avait assez lu pour la reconnaître sans trop de difficulté. La lame du chevalier noir, celle qui avait tué Greil, puis qui avait contribué à vaincre une déesse. Rassemblant ses souvenirs, la jeune femme se souvint d'une croyance comme quoi cette lame ne pouvait tuer un adversaire désarmé. Est-ce qu'un couteau dont elle ne savait se servir et une trousse d'herbe étaient considérées comme des armes par... par une épée ? Mais elle arrêta sa réflexion là, n'ayant pas coutume de se reposer sur des suppositions si peu étayées. Et il fallait avouer que le récit de l'individu avait d'un coup gagné en intérêt.
Se tournant de nouveau vers son labeur au ruisseau, elle l'écouta donc parler de l'esclavage des Laguzs et du sort que lui-même avait subi. Un béorc conscient de la décadence de sa race ? N'hésitant pas à dire le mot "laguzs" alors que ses comparses en oubliaient peu à peu l'emploi ? Est-ce qu'en quittant Gadus elle s'était retrouvée dans un univers parallèle ? Elle n'était plus bien sûre de savoir si elle devait le croire ou non. Après tout, il détenait Alondite, n'importe quoi pourrait paraître vraisemblable plus que ça. Il n'y avait aucune chance que la lame ne soit qu'une reproduction, elle était bénie et dégageait une aura lorsqu'on la regardait qui n'aurait pu être produite par aucune arme ordinaire. Pas étonnant qu'on essaye de le tuer avec autant de détermination.
La jeune femme avait terminé d'exfolier sa peau, avait frotter la plante de ses pieds avec un mélange de deux herbes qu'elle avait écrasées ensemble et dont elle avait recueilli le jus. Cela visant à l'apaiser. Puis avait ensuite recouvert le tout d'une poudre jaune, ressemblant à du pollen, celle-là ayant pour but de renforcer et reconstituer sa peau. Bien sûr, le tout fait en pleine nature sans ustensiles particuliers et avec des herbes si communes ne seraient que légèrement efficaces, mais cela valait beaucoup mieux que rien. Et comme disait le vieil apothicaire : "ne négligeons jamais l'effet placebo".
Alors qu'elle commençait à coller avec un peu de sève de la mousse bien confortable au fond de ses chaussures, la jeune femme s'aperçut que l'homme s'était lui aussi penché vers la rivière, s'occupant (enfin !) de passer de l'eau sur sa vilaine plaie. Elle le regarda une seconde, surprise. Il semblait avoir terminé son récit. Lorsqu'elle le vit ainsi, encore plus dévêtu sans son bandage, l'envie irrépressible de le pousser à l'eau revint à l'assaut. Fronçant les sourcils, Matilda secoua la tête et retourna à ses chaussures.
─ Je ne comprends pas, dit-elle finalement. Vous vous échinez à rester vivant en donnant toutes les raisons au premier passant de vous abattre, n'êtes-vous pas un peu... ~* deumeuré*~ , heu... irréfléchi ? C'est vrai : vous me montrez une lame unique valant presque un royaume, m'affirmez que si l'on vous tue on rapporte en plus une récompense et vous affichez sans peine cette blessure qui prouve que vous seriez bien en difficulté si une deuxième attaque se présentait... Je n'arrive pas à imaginer comment vous avez pu rester en vie jusque là. elle avait dit tout ça sur un ton non pas méprisant, ni même moqueur, juste sincèrement étonné.
Pour sa part, l'idée de tuer un béorc avec une vie aussi compliquée lui semblait bien plus porteur de soucis que de richesses. D'autant qu'elle ne voyait que faire de richesses alors que son seul désir était de quitter cette contrée discrètement, rapidement et surtout en vie. |
| | | ❝ Alan ❞
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| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 10:10 | |
| Pour la première fois depuis leur rencontre, elle lui adressa la parole sans qu'il n'y aie mépris ou ironie. Juste un ton étonné. Il y avait du progrès...
<< Je ne comprends pas. Vous vous échinez à rester vivant en donnant toutes les raisons au premier passant de vous abattre, n'êtes-vous pas un peu... heu... irréfléchi ? C'est vrai : vous me montrez une lame unique valant presque un royaume, m'affirmez que si l'on vous tue on rapporte en plus une récompense et vous affichez sans peine cette blessure qui prouve que vous seriez bien en difficulté si une deuxième attaque se présentait... Je n'arrive pas à imaginer comment vous avez pu rester en vie jusque là. - Ca ne servirait à rien vous de vous le cacher. Il vous suffira d'entrer dans le premier village et regarder les avis de recherche et vous verrez toutes les informations me concernant : « détenteur du trésor royal Alondite, mystérieusement disparue il y a quelques temps. Reconnu coupable du bien portant de la noblesse, aurait même tué un des leurs. Extrêmement dangereux. » et le tout souligne avec une somme suffisamment alléchante pour que le premier venu prenne un pied de table et se lance à ma poursuite. Et si j'affiche cette blessure, c'est que je n'ai pas d'autres choix pour la soirée. J'ai déchiré mes habits pour faire un bandage. Je m'y suis sans doute mal pris, je ne suis pas guérisseur, mais je préfère ça que la laisser telle qu'elle était et mourir. Mais vous avez raison : je ne pourrais peut être pas survivre à une deuxième attaque comme ça. Pour le fait que j'ai survécu après toute ces années... parfois c'est la chance, parfois par ma simple force ou parfois encore parce que quelqu'un m'a aidé... >>
Il retourna près du feu, toujours avec le tissu imbibé d'eau plaqué contre la blessure et jeta quelques morceaux de bois dans le feu.
<< Néanmoins, ceux qui cherchent à avoir la prime sont des idiots : l'or appelle les avide, c'est connu. Dès qu 'ils auront touché la prime, ils iront se vanter et fêter ça à la taverne. Une tournée générale, une embuscade dans la rue, on retrouve leur corps sanguinolent dans le caniveau au petit matin et la prime sera déjà loin. Peut être de nouveau entre les mains des commanditaires, qui sait ? >>
Il ne put retenir un petit rire sans joie. C'était le scénario classique mais qui marche à chaque fois... Il observa Alondite. Etait-elle vraiment bénie, cette lame ? Ou bien guidait-elle ses détenteurs vers une mort certaine ? Le chevalier noir à trouvé la mort face à Ike, Armedor s'est fait assassiné par Kratos avant que celui-ci ne tente lui même de tuer Alan avant même qu'il n'aie compris ce qui se passait... et ceux qui ont brandi la lame avant eux ont sans doute connu un destin de ce genre.
*Je comprend mieux pourquoi l'on gardait jalousement cette épée. Ce n'était pas pour sa puissance ni pour son histoire : c'est plutôt pour ce qu'elle fait subir à ses détenteurs. Fichue lame, va ! Pourquoi Eve m'a-elle donné un bout de ferraille qui me mènera à ma perte ?*
Et pourquoi l'a-il accepté aussi ? Tout ça pour une stupide promesse qu'il n'est même pas fichu de tenir en plus. Il collectait les emmerdes comme une déjection bovine attirait les mouches.
<< Vous ne m'avez toujours pas répondu : que faites-vous dans cette forêt, la nuit ? C'est assez irréfléchi, ça aussi. >> |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 12:39 | |
| ─ Ça ne servirait à rien de vous le cacher, commença le guerrier.
Il ajouta qu'au prochain village, elle aurait tout appris. Matilda garda ses commentaires, mais elle trouvait qu'au contraire, dans la mesure où il ne comptait certainement pas faire le chemin jusqu'au prochain village avec elle, cela lui aurait permis un peu de répit avec une personne inconnue certes, mais qui n'avait pour le moment aucune raison de lui nuire. Ce qui, à l'avis de la jeune fille, ne devait pas arriver si souvent. Enfin, on n'était plus à une absurdité près de sa part et c'était certainement pour le mâle une énième manière de se mettre lui et ses attributs en valeur. Cette attitude ne faisait qu'attirer son animosité. Y avait-il vraiment nombre de femmes qui se sentaient grisées par ce type de vantardises ? Après réflexion, oui. Les femelles béorcs n'étaient pas moins stupides que le genre opposé, nulle doute qu'il y avait là de forts critères de choix pour son futur partenaire. "Homme fort, bien pour moi !" voilà sûrement tout ce qui traversait l'esprit femelle face à ce genre de gus s'imaginait Matilda.
─ Et si j'affiche cette blessure, c'est que je n'ai pas d'autres choix pour la soirée.
La jeune femme en avait bien conscience, mais cela l'insupportait malgré tout. C'était la propre ignorance du béorc qui l'avait conduit à faire ça et... Eh bien c'était un bêta, stupide et dégénéré et cela l'insupportait. Ce n'était que ça et pas le fait qu'à présent il imposait la vu de son torse à la jeune fille.
~* C'est pas le premier que je vois ! Je suis pas si prude ! Et puis c'est qu'un torse y a rien d'effrayant là dedans ! Bien sûr que c'est que la présence de la bête béorc qui me dérange ! Il aurait été emmitouflé dans trois couches de vêtements que je dirais la même chose ! Et pourquoi suis-je en train de débattre avec moi-même d'ailleurs ? *~
Enfin, après avoir totalement échoué à se convaincre, Matilda reprit le fil de paroles du guerrier.
─ Je m'y suis sans doute mal pris, je ne suis pas guérisseur.
La marquée sourit à cette déclaration. Il était plus lucide que ce qu'elle avait imaginé. Exceptionnel aveu.
─ Pour le fait que j'ai survécu après toute ces années... parfois c'est la chance, parfois par ma simple force ou parfois encore parce que quelqu'un m'a aidé...
Ah oui, la chance. Même avec le peu de diversité dans les gens qu'elle avait rencontré, la jeune femme avait pu constater cela, plus ils sont imbéciles, plus ils sont chanceux. Celui là devait en avoir une sacré dose à son secours. Enfin, peut-être était-elle mesquine, il y avait des béorcs qui ne pouvaient aligner deux mots à la suite que s'ils réfléchissaient dix minutes entre, celui là, même s'il débitait des âneries, parvenait à le faire. Il devait bien y avoir un peu de chance qui allaient vers ses compatriotes attardés. Ce qui expliquait le nombre impressionnant de ses cicatrices.
Alors que le guerrier retournait vers le feu, l'ingénue réalisa que depuis tout ce temps, s'il avait jeté un coup d'œil vers elle, il avait pu suivre toutes ses pensées rien qu'en jetant un œil à son visage. La révulsion en pensant à la vanité béorcs et la faiblesse de leurs femelles, le mépris mué en panique à l'évocation du torse dénudé, ou la malice pétillant dans ces yeux alors qu'elle imaginait le chance distribuée selon le degré d'intelligence des créatures. Il n'y avait qu'à espérer que la faible lumière et le fait qu'elle ne fut pas tournée vers lui auraient diminués la perception possible de ses traits. Ou mieux, que le béorc ne se soit pas soucié une seconde d'elle et ne l'eût pas regardée.
Il enchaina sur une espèce de mise en garde à propos de l'idée de lui voler son arme ou de le tuer. Comme si elle n'était pas assez grande pour se rendre compte elle-même des conséquences néfastes de cet acte. Enfin, malgré tout, Matilda ayant terminé ses ablutions se leva pour retourner auprès du feu durant ce laïus. Ses joues étaient légèrement roses à l'idée de ce que sa négligence avait pu révélée un peu plus tôt, mais n'y fit pas allusion, feignant de s'intéresser aux paroles du guerrier, retrouvant la chaleur apaisante des flammes. La jeune fille fit plus attention à ce que son humeur laissait transparaître.
Après un rire plus amère qu'heureux, il apparut que le béorc avait terminé de parler de lui puisqu'il enchaina par une retour à la charge :
─ Vous ne m'avez toujours pas répondu : que faites-vous dans cette forêt, la nuit ? C'est assez irréfléchi, ça aussi.
N'avait-il pas paru clair qu'elle ne souhaitait pas répondre à la question ? Peut-être que le ton qu'elle avait employé juste avant, moins cassant, avait fait s'imaginer au guerrier qu'elle était en confiance et allait lui raconter sa vie comme il venait de la faire. Il se prenait vraiment pas pour n'importe qui celui-là. Et puis, son jugement, il pouvait se le garder pour lui-même. Réflexion de Matilda qui donnait l'impression que l'hôpital se foutait à peine de la charité. Pourtant, et presque malgré elle, la jeune fille répondit à la question sans l'envoyer balader.
─ Je ne sais pas si c'est irréfléchi, je me contente d'aller là où on m'attend. Un vieux rendez-vous pris il y a de cela plusieurs années. Je suis un peu en retard et j'ai pris le chemin qui m'a semblé le plus judicieux. Tout droit. Et puis, je trouve les routes trop fréquentées. Il y a plus de chances de croiser des pillards là-bas que dans la forêt, où il faudrait qu'ils quadrillent la zone pour espérer retenir les trois pauvres paumés qui passent par ici chaque jour, ça m'étonnerait qu'ils trouvent ça bien rentable, surtout vu le standing des paumés. Il n'y a que quelqu'un comme vous pour risquer quoi que ce soit ici.
Matilda dit sa dernière phrase regardant enfin son interlocuteur dans les yeux, moqueuse certes, peut-être légèrement méprisante comme elle ne pouvait s'en empêcher, mais plus rieuse que précédemment. La jeune femme espérait en tout cas que le guerrier rebondirait ─ s'il souhaitait continuer la discussion bien que la nuit soit nettement avancée à présent ─ plutôt sur les réels dangers de la forêt ou qu'il déblatèrerait sur les pillards, voire même qu'il reprenne un discours parlant de lui. Mais pitié, qu'il la laisse tranquille avec sa propre histoire. |
| | | ❝ Alan ❞
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| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 13:47 | |
| Alan avait noté divers changement d'expression sur le visage de la femme, mais avec la pénombre dans laquelle il était, il avait du mal à savoir si c'était empathique ou antipathique. Il a cru voir de la révulsion au début, mais les jeux d'ombres et lumières peuvent être trompeurs... bah, qu'importait. Il en avait assez de lutter pour se faire une image acceptable aux yeux de tous. Alors qu'elle pense ce qu'elle veuille de lui, ça ne changera pas grand chose. En tout cas, elle avait les joues roses quand elle revint près du feu... pourquoi ? En général, les joues rosissaient quand on était flatté, honteux ou pris d'une grande timidité. Il n'avait pas fait de compliment à la dame et elle n'avait pas affiché la moindre timidité pour le peu de temps qu'ils avaient passé ensemble. La honte, donc... mais de quoi ?
Enfin, elle répondit à la question d'Alan :
<< Je ne sais pas si c'est irréfléchi, je me contente d'aller là où on m'attend. Un vieux rendez-vous pris il y a de cela plusieurs années. Je suis un peu en retard et j'ai pris le chemin qui m'a semblé le plus judicieux. Tout droit. Et puis, je trouve les routes trop fréquentées. Il y a plus de chances de croiser des pillards là-bas que dans la forêt, où il faudrait qu'ils quadrillent la zone pour espérer retenir les trois pauvres paumés qui passent par ici chaque jour, ça m'étonnerait qu'ils trouvent ça bien rentable, surtout vu le standing des paumés. Il n'y a que quelqu'un comme vous pour risquer quoi que ce soit ici. >>
Alan nota l'éclat de moquerie et l'once de mépris dans les yeux de Matilda. Ca n'expliquait pas les joues rougissantes, mais maintenant il avait une meilleur idée de ce qu'elle affichait quand il a déballé sa vie.
<< C'est vrai que je n'ai pas eu de chance sur le coup mais on peut quand même trouver des malfrats en forêt... et des Laguz à l'occasion. >>
*surtout des Laguz, par les temps qui courrent. Il y aura bientôt une guerre si les agressions n'arrêtent pas. J'en ai ma claque de ce conflit...*
Bon, au moins il a eu la réponse à sa question : elle allait à un rendez-vous prévu depuis longtemps avec quelqu'un. Un peu bizarre de tout planifier un an à l'avance... néanmoins ça tenait la route mais bon, passer par la forêt la nuit était un coup à se paumer... enfin, elle faisait ce qu'elle voulait.
La lune avançait tranquillement. Déjà avait-elle entamé la descente vers l'occident. La blessure était toujours aussi rouge que douloureuse. Vivement une potion.... Néanmoins, s'il ne réagissait pas, il sentait que le silence allait retomber. Il fallait qu'il trouve un nouveau sujet de conversation car ce n'était pas cette femme antipathique au premier abord qui allait en lancer un.
<< Tout à l'heure, quand j'ai déballé ma vie, vous aviez une expression assez méprisante. Je suis si détestable que ça ? >>
Il n'avait pas l'intention de changer le point de vue de la femme, juste de le comprendre. C'est vrai que personne ne voudrait être ami avec un homme recherché mais quand même, de là à le mépriser, il y avait des limites... |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 14:24 | |
| ─ C'est vrai que je n'ai pas eu de chance sur le coup mais on peut quand même trouver des malfrats en forêt... et des Laguz à l'occasion.
Exactement. Les Laguzs. Elle ne l'avait pas avoué à l'homme bien qu'il ne semblât pas, comme ses comparses, avoir de haine envers cette race, mais Matilda avait choisi la forêt dans l'attente d'en croiser. Ce n'était qu'un très maigre espoir, plus un rêve qu'une réalité pour la demoiselle. Elle s'était imaginé qu'en ville, si par le plus énorme des miracles il y en avait, ils se cacheraient et elle n'aurait aucune chance d'en rencontrer. Tandis qu'en forêt, ses chances étaient plus grandes, bien qu'infimes. Le béorc venait sans le savoir de motiver encore plus la jeune fille à s'enfoncer dans les bois. Il y en avait vraiment en territoire béorc alors, ce n'était pas qu'un rêve, des Laguzs libres. Perdue dans ses pensées, loin dans les récits de sa mère, la jeune femme avait laissé passé le silence qui lui aurait permis de demander si l'homme en avait déjà croisé sur sa route.
Il avait enchainé sur une autre question :
─ Tout à l'heure, quand j'ai déballé ma vie, vous aviez une expression assez méprisante. Je suis si détestable que ça ?
Interloquée quelques secondes, Matilda finit par rire franchement. Qu'est-ce que c'était que ce doute existentiel d'un coup ? Mon dieu mais quel être pitoyable ! Pensait-il vraiment que le jugement de quelqu'un l'ayant entendu déblatéré seulement quelques minutes de sa vie valait la peine ? Avait-elle blessé son orgueil de mâle en ne réagissant pas à ses démonstrations de virilité ?
─ Vous attendez sérieusement une réponse à cette question ? finit-elle par dire, les yeux encore moqueurs. Je ne vois vraiment pas en quoi ce que je pense de vous est important. Cela dit, si vous voulez la réponse la plus franche que je puisse vous donner, et sa voix ce fit plus dur à cette déclaration : les guerriers m'exaspèrent, en particulier ceux prétendant avoir une famille qu'ils respectent.
Elle ne s'étendit pas en détail sur sa pensée, curieuse de voir ce que l'autre allait débiter pour se justifier et surtout surprise par la haine que cette seule parole amenait en elle. Bien sûr, la jeune fille ne s'était pas aventurée, et ne s'aventurerait pas, à lui décrire toute l'aversion que lui évoquait la race béorc. |
| | | ❝ Alan ❞
Messages : 1309 Age : 33 Localisation : En quête de mon passé Autre Indication : Amnésique Groupe : Peuple des saumons sauvages des torrents Criméens
Feuille de personnage Niveau: (28/60) Points d\'Expérience: (4/100)
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 14:50 | |
| Sa nouvelle question fut d'abord accueillie par un silence... puis par un rire.
<< Vous attendez sérieusement une réponse à cette question ? Je ne vois vraiment pas en quoi ce que je pense de vous est important. Cela dit, si vous voulez la réponse la plus franche que je puisse vous donner, les guerriers m'exaspèrent, en particulier ceux prétendant avoir une famille qu'ils respectent. >>
Alan commença par soupirer puis répondit.
<< Je croirais entendre les Laguz. « les humains m'exaspèrent, en particuliers ceux qui prétendent aimer les Laguz ». Libre à vous de me croire ou non, mais je ne frappe pas ma femme, je ne la viole pas quand l'envie me prend et elle est libre de partir quand elle veut, avec les enfants si ça lui chante. Ce n'est pas parce que je suis forcé de partir de temps à autre pour faire mon devoir que je ne lui accorde ni affection ni aide quand j'en ai l'occasion. Et j'en profite pour vous dire que c'est une Laguz, donc nos enfants sont des marqués et je ne tolèrerais pas que vous affichiez du dédain pour eux parce qu'ils ne sont pas Beorcs pur sang.Ajouta-il d'une voix dur, les yeux brillant de menace, avant de reprendre d'un ton bien plus calme : Pour ce qui est du fait que je sois un guerrier je ne peux pas vous reprocher de me détester sur ce point avec tous les préjugés. « ce sont des bêtes sauvages assoiffées de sang, violant les femmes sur le champ de bataille avant de les égorger après les avoir humilié à n'en plus finir ». >>
Si encore c'était que ça, mais les gens ont tendances à mélanger « pilleurs » et « honnêtes combattants » quand ils voient un massacre. La race humaine est si crédule...
<< Au fait, vous vous trimbalez vous même avec une arme, non ? Ca fait de vous une « guerrière » d'une certaine façon. Vous m'avez menacé tout à l'heure... à moins que ça n'aie juste été du bluff. >>
C'est vrai que garder son arme sous ses habits fait assez louche... ça donne un côté un peu... assassin ? Mais bon, cette femme semblait juste bonne à critiquer, à se croire supérieur aux autres, sans même reconnaître ses défauts. Quand son trône se brisera, elle prendra conscience de l'ampleur de sa bêtise.
Alan se laissa aller en arrière pour contempler les étoiles. Il gardait toujours cette vigilance un brin maladive.
<< Est-ce vraiment les préjugés qui vous poussent à haïr les guerriers ou bien avez-vous subi un traumatisme d'enfance ? >> |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 18:04 | |
| La longue diatribe commença, comme Matilda s'y attendait.
─ Je croirais entendre les Laguz. « les humains m'exaspèrent, en particuliers ceux qui prétendent aimer les Laguz ». Libre à vous de me croire ou non, mais je ne frappe pas ma femme, je ne la viole pas quand l'envie me prend et elle est libre de partir quand elle veut, avec les enfants si ça lui chante.
La jeune femme ne tentait plus de cacher sa haine alors que la bête béorc parlait et évidemment elle ne le croyait pas. Il employait le mot "viol" sans ressentir tout ce que ce mot devrait susciter à n'importe qui. Il déblatérait avec tout son calme, il ne savait pas ce que c'était. Il n'avait pas le droit d'utiliser ce mot, il ne savait pas ce qu'il signifiait. Pour lui, il n'y aurait jamais de femmes non consentantes, il n'y avait que des animaux dociles rêvant de lui, qu'il venait délivrer sur ses grands chevaux et lui donnaient la récompense méritée. C'était son droit et où il y avait le droit, le viol n'existait pas. Bien sûr que la femme ne pouvait partir, elle craignait bien trop qu'il ne la retrouve ensuite, elle et ses enfants, et qu'il lui explique encore une fois le devoir d'une femme auprès de son mari. C'en était répugnant.
─ Ce n'est pas parce que je suis forcé de partir de temps à autre pour faire mon devoir que je ne lui accorde ni affection ni aide quand j'en ai l'occasion.
Forcé de partir, c'est tous ce qu'ils disaient. Forcés par quoi ? Ce devoir hypothétique ? Bien sûr, s'ils n'y allaient pas, les villes seraient rasés plus souvent que ce n'était aujourd'hui le cas, la jeune femme en était consciente. Au lieu de ça, les hommes s'entretuaient avant que les armées ne pillent les villes. Grand bien leur fasse ! Mais si la race béorc n'était pas ce qu'elle était, s'il n'y avait pas tous ces gens assoiffés de sang, ces bons dirigeants ne pourraient que se regarder de loin et les guerres n'existeraient pas. Sans militaires, sans le petit peuple pétri d'orgueil en allant accomplir son devoir, tout cela disparaîtrait.
─ Et j'en profite pour vous dire que c'est une Laguz, donc nos enfants sont des marqués et je ne tolèrerais pas que vous affichiez du dédain pour eux parce qu'ils ne sont pas Beorcs pur sang, ajouta-il d'une voix dur, les yeux brillant de menace
Matilda ne saisit pas tout de suite le sens de cette phrase. Quand enfin le message fut déchiffré, elle ne comprit pas ce qu'il venait faire dans la discussion. Et bien sûr, la demoiselle perdit un peu pied. Une Laguz ? A la botte d'un gars de ce genre ? Un gars de ce genre, supportant une Laguz sous son toit ? La jeune femme aurait pu juste croire qu'il nommait pour femme l'esclave qui tenait sa maison, mais la menace qu'il avait ajouté afin de la défier de montrer de l'irrespect envers ses enfants prouvait que sa famille portait une place certaine en lui.
Si le béorc s'était arrêté là, la jeune femme se serait peut-être adoucie, elle aurait certainement essayé de comprendre mieux. Mais l'homme parti dans son débat ne put s'arrêter et relança le volcan de la haine de Matilda.
─ Pour ce qui est du fait que je sois un guerrier je ne peux pas vous reprocher de me détester sur ce point avec tous les préjugés. « ce sont des bêtes sauvages assoiffées de sang, violant les femmes sur le champ de bataille avant de les égorger après les avoir humilié à n'en plus finir ».
Bien sûr, il appelait ça des préjugés, il parlait à une femelle. Pour lui, elle ne pouvait comprendre ce qu'on ressentait sur l'horreur du champ de bataille et ce qu'on était amené à subir pour survivre. Bien sûr, toujours mené par cette soif de justice, bien sûr. Matilda savait, même si elle avait du mal à s'en convaincre, que ces soldats n'étaient pas tous des violeurs, des pilleurs. Mais il y en avait toujours, et ils œuvraient impunément au milieu de tous les autres lâches. Justifiant les actes de leurs camarades par la dureté des combats et l'éloignement de leur si cher foyer. Ou simplement parce qu'ils étaient plus forts qu'eux et ne pouvaient rien y faire. Des lâches, des faibles, des idéalistes parfois, persuadés que le rare mal perpétré ne nuirait pas à la paix pour laquelle ils combattaient. Combattre pour la paix, ils n'avaient rien compris.
─ Au fait, vous vous trimbalez vous même avec une arme, non ? Ca fait de vous une « guerrière » d'une certaine façon. Vous m'avez menacé tout à l'heure... à moins que ça n'aie juste été du bluff.
Envie de l'étriper, effectivement, dans l'instant, elle se dégoutait. Qu'il puisse la ranger au même acabit que lui... Répugnant, cet homme était répugnant.
─ Est-ce vraiment les préjugés qui vous poussent à haïr les guerriers ou bien avez-vous subi un traumatisme d'enfance ?
Se prenait-il pour un moine ou un saint ? Croyait-il pouvoir guérir les blessures du passées rien qu'en discutant ? En tout cas, il semblait avoir terminé sa leçon, c'était au tour de Matilda de parler. Et si elle ne criait pas, sa voix était grave et lourde. Toute sa haine, engendrée par sa peur, était cristallisée dans ses paroles et armée dans ses yeux, rivés dans ceux de celui qui voulait se faire passer pour le gentil de l'histoire.
─ Évidemment, pour toi ça ne peut être que ça, un traumatisme. Si on aime pas les guerriers, c'est à cause de cas particuliers pires que d'autres, jamais ça ne découlerait d'un raisonnement. Un être comme toi n'est pas capable d'en avoir de toute façon.
Sans même s'en rendre compte, la maigre silhouette qu'elle était se redressa. Si auparavant elle se tenait installée et assise confortablement, au fur et à mesure qu'elle laissait les mots sortir, ses jambes la portaient plus haut, sur ses genoux. Ses gestes étaient larges, lestes et emportés.
─ Tu ne vois pas que c'est vôtre masse d'assassins qui engendre le mal et la vengeance. Sans tous les abrutis de ton genre, agissant soi disant par devoir et sans ceux suivant leur instinct bestial, les champs de batailles seraient vides d'hommes mais luxuriants. Tu disais que tu avais défendu les gens du peuple en détruisant le despotisme de leurs dirigeants, ben crois moi que si ces pauvres humains n'avaient pas de raclures cupides pour les servir, ils n'arriveraient à rien. Mieux encore, si les gens d'en dessous ne se laissaient pas écrasés, s'ils abandonnaient ces royaumes corrompus, les despotes n'auraient plus de raison de régner. Mais au final, que ce soit les guerriers ou les lâches, vous jouez leur jeu et amenez le vice qui engendrera le vice indéfiniment. Oui je te méprise, toi et ta famille qui ne veut pas voir le mal en toi. Toi qui te crois indispensable au reste du monde, qui croit que si tu ne fais pas ton "devoir" les catastrophes se succèderont. Alors que c'est le contraire pauvre créature, si toi et tes semblables rentriez chez vous et vous occupiez vraiment de votre descendance, ce serait fini tout ça, toutes les horreurs dont vous croyez nous protéger. Des gars dans ton genre, il y en a autant dans un camp que dans l'autre.
Matilda venait de déverser tout cela et bien qu'elle n'avait pas ciblé à haute voix les béorcs, c'est eux qu'elle attaquait, après 22 ans de dissimulation. Elle se sentait pourtant à peine libérée. Fixant toujours l'homme, beaucoup plus proche de lui qu'elle ne l'avait été de toute la soirée, elle se souvint l'insulte, "guerrière". D'un geste rageur, elle empoigna le couteau dissimulé dans les plis de son vêtements, coincé en dessous de la corde. C'était une lame d'assez mauvaise qualité pour qu'elle ne craigne rien en le laissant là. Le geste fut assez rapide, normalement, pour que l'homme ne remarque pas qu'il n'avait pas jaillit de sous sa tunique, là où se trouvait sa main lorsqu'elle l'avait menacé.
Violemment, ne se souciant pas de ce que la bête béorc pourrait interpréter de son geste elle jeta le couteau de fortune sur le sol au milieu des deux jouteurs. Sans doute l'homme avait-il réagi à ce qui aurait pu passé pour une menace, mais fermée dans son monde noir, elle ne remarqua strictement rien.
─ Et je suis très loin de pouvoir être mise dans le même panier de pestilence que toi, sale ~* béorc *~ , elle retint sa pensée juste à temps et sorti péniblement en remplacement, connard. Comme tu peux voir, il est noir de la terre dans laquelle il a trainé aujourd'hui, il me sert à cueillir ma nourriture plus facilement. Et ce sont pas ces maigres bras qui tueront le premier épéiste venu. Oui, c'était du bluff si ça peut te rassurer, ajouta-t-elle d'un regard plus méprisant et moqueur que jamais.
Si elle avait su cracher, ç'aurait été du meilleur effet à cet instant... Mais ce n'était pas le cas, aussi reprit-elle sa place initiale, attendant la répartie de son adversaire momentané. Si celle-ci ne venait pas, elle s'en irait, il était manifestement impossible que ces deux-là puissent passer le reste de la nuit si proches. |
| | | ❝ Alan ❞
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| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Mer 27 Avr - 19:37 | |
| Quand il eut fini de parler, ce fut à Matilda. Elle avait bien du mal à contenir sa haine. Alan l'a énervé on dirait.
<< Évidemment, pour toi ça ne peut être que ça, un traumatisme. Si on aime pas les guerriers, c'est à cause de cas particuliers pires que d'autres, jamais ça ne découlerait d'un raisonnement. Un être comme toi n'est pas capable d'en avoir de toute façon. >>
Dénué de raisonnement... si vraiment c'était le cas, il n'en serait pas là ce soir. Il serait mort depuis longtemps, il n'aimerait pas une femme, il n'aurait pas d'enfants. Mais bon, pour elle, tous les guerriers se ressemblent comme elle dit. La femme se leva lentement, un peu plus à chaque mots. Elle bougeait rapidement, se laissant emporter par sa colère. C'est ça, qu'elle se lâche...
<< Tu ne vois pas que c'est vôtre masse d'assassins qui engendre le mal et la vengeance. Sans tous les abrutis de ton genre, agissant soi disant par devoir et sans ceux suivant leur instinct bestial, les champs de batailles seraient vides d'hommes mais luxuriants. Tu disais que tu avais défendu les gens du peuple en détruisant le despotisme de leurs dirigeants, ben crois moi que si ces pauvres humains n'avaient pas de raclures cupides pour les servir, ils n'arriveraient à rien. Mieux encore, si les gens d'en dessous ne se laissaient pas écrasés, s'ils abandonnaient ces royaumes corrompus, les despotes n'auraient plus de raison de régner. Mais au final, que ce soit les guerriers ou les lâches, vous jouez leur jeu et amenez le vice qui engendrera le vice indéfiniment. Oui je te méprise, toi et ta famille qui ne veut pas voir le mal en toi. Toi qui te crois indispensable au reste du monde, qui croit que si tu ne fais pas ton "devoir" les catastrophes se succèderont. Alors que c'est le contraire pauvre créature, si toi et tes semblables rentriez chez vous et vous occupiez vraiment de votre descendance, ce serait fini tout ça, toutes les horreurs dont vous croyez nous protéger. Des gars dans ton genre, il y en a autant dans un camp que dans l'autre. >>
Elle marquait un point : les « guerriers » engendrent le mal et la vengeance, mais parce qu'ils ont été contaminé par le mal et la vengeance créé par d'autres et ils feront naître d'autres guerriers par leurs actes. C'est un cercle vicieux. Qui est le premier guerrier à avoir causé ça ? On ne le sait pas, mais peu importe, il y aura toujours quelqu'un pour faire perdurer le cycle et il en était prisonnier. S'il tente de s'en échapper, quelqu'un l'enfermera au milieu du cercle à nouveau. Mais là où elle énerva Alan, ce fut sur le passage concernant sa famille. Que sait-elle de Kwendal ? Rien ! Kwendal a toujours été franche avec elle. Quoi qu'il arrive, elle était sincère avec lui. Elle lui a déjà demandé de tout arrêter, de rester avec elle, mais il ne pouvait pas !
De nouveau, la femme plongea la main dans ses habits et en tira un couteau de mauvaise qualité. Elle était énervée au point de le tuer ? Elle allait être déçue... Alan avait amorcé un geste vers ses épées quand la lame atterrit devant lui, fiché dans le sol, éclairé par les flammes.
<< Et je suis très loin de pouvoir être mise dans le même panier de pestilence que toi, sale connard. Alan nota une hésitation dans l'insulte. Elle cherchait peut être plus violent. Comme tu peux voir, il est noir de la terre dans laquelle il a trainé aujourd'hui, il me sert à cueillir ma nourriture plus facilement. Et ce sont pas ces maigres bras qui tueront le premier épéiste venu. Oui, c'était du bluff si ça peut te rassurer. >>
Et elle retourna à sa place, assise devant le feu. Elle semblait avoir fini sa tirade. A lui de trouver les mots qu'il faut pour renvoyer la balle.
<< Tu crois que ça m'amuse ? Tu crois que j'adore les bains de sang ? Tu crois que voir les cadavres m'excite ? Tu crois que souffrir en prenant des coups me rempli de bonheur ? Si ça ne tenait qu'à moi, j'attacherais ces armes au dessus de la cheminée en priant la déesse pour ne plus jamais avoir à m'en servir et je vivrais pleinement avec ma femme et mes enfants, comme n'importe qui. Mais je ne peux pas ! J'ai besoin d'argent pour acheter ce dont ma famille à besoin mais je dois travailler pour ça et je ne peux pas prendre un travail où je devrais me montrer en public tant que ma tête est mise à prix. Quelqu'un connait ma situation et me paye pour que j'aide les innocents en attendant qu'on m'oublie, ce qui ne pourra pas arriver avant un moment hélas.
Par ailleurs, que sais-tu de ma famille ? Que sais-tu de ce qu'on a enduré, tant ma femme que moi ? Si elle est encore avec moi, c'est parce qu'elle m'aime encore. Je ne lui ai pas fait d'enfant sans qu'elle sache ce que ça signifie pour elle. Elle a renoncé à ses pouvoirs de son plein gré ! Elle a accepté le mépris et la haine des siens pour vivre comme elle le voulait. C'est pour ça que je risque ma vie : pour ramener de l'argent afin que l'on puisse vivre ensemble. Par ailleurs, tu ne t'es pas contenté de critiquer les guerriers mais la civilisation toute entière. Toi, tu fais tout mieux que les autres, c'est ça ? Si c'était toi, l'apôtre, le monde irait vers la félicité éternelle ? On serait en paix avec les Laguz ? On ne peut pas quitter nos terres comme ça. Où irait-on dans ce cas ? Chez les Laguz ? Autant faire une pendaison collective dans ce cas. Les hommes puissants contrôlent toute les terres et frappe fort avant que le peuple ne songe à la révolte. Moi je frappe parce que je le peux. Je ne prétend pas être vital au peuple, je ne suis qu'un homme comme un autre. N'importe qui pourrait le faire à ma place s'il s'en donnait les moyens. Mais tous préfèrent laisser les volontaires faire leur boulot. Plutôt que m'engueuler moi, va engueuler ceux qui ne font rien... non mieux, agis, toi aussi ! Montre moi que sa majesté n'a pas qu'une grande gueule ! >>
Voila, il a tout dit d'une traite, sans masquer son agacement, sans retenir sa colère. Il n'allait pas la frapper, non, il n'était pas comme ça. Si elle devenait trop agaçante, il prendra ses cliques et ses claque, il balancera de l'eau sur le feu et bonsoir madame, je vous souhaite bien du plaisir avec les bandits du coin. |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Jeu 28 Avr - 18:55 | |
| ─ Tu crois que ça m'amuse ? Tu crois que j'adore les bains de sang ? Tu crois que voir les cadavres m'excite ? Tu crois que souffrir en prenant des coups me rempli de bonheur ?
La petite femme avait un sourire carnassier aux lèvres en entendant la tirade tant pleine de colère. Colère qu'elle avait réussi à faire apparaître chez l'autre, pour une raison inexplicable, cela la grisait.
~* Ben vas-y, qu'est-ce que t'attends, montre moi ce que c'est qu'une vraie bête béorc. Tu n'es même pas capable de t'en rendre compte, bien sûr que tu aimes le pouvoir entre tes mains lors d'un combat. Tous les guerriers aiment ça. *~
─ Si ça ne tenait qu'à moi, j'attacherais ces armes au dessus de la cheminée en priant la déesse pour ne plus jamais avoir à m'en servir et je vivrais pleinement avec ma femme et mes enfants, comme n'importe qui.
~* Foutaises ! eut-elle envie d'éructer. Tu l'aurait fait depuis longtemps si tu le voulais vraiment, foutaises, tu te mens à toi-même. *~
─ Mais je ne peux pas ! J'ai besoin d'argent pour acheter ce dont ma famille a besoin mais je dois travailler pour ça et je ne peux pas prendre un travail où je devrais me montrer en public tant que ma tête est mise à prix.
Il trouvait des prétextes, bien sûr. Combien de gens sur cette terre survivaient loin de tout, ou avec des noms d'emprunts, des visages modifiés ? Ils étaient nombreux ! Parce qu'ils le voulaient et étaient prêts à sacrifier leur petit confort au profit non moins négligeable de leur tranquillité. Ses enfants n'avaient-ils pas plus besoin d'un père que de son argent ? Un père qui saurait construire leur maison de ses mains plutôt que de détruire celle des autres ? Et puis, c'était quoi cette folie de trimballer cette épée avec lui ? N'était-ce pas la puissance à son bras qu'elle lui conférait qui importait plus que ce qu'elle pourrait lui rapporter, à lui et sa famille, si elle ne lui appartenait plus ? Quant à son apparence... les gens étaient des abrutis qui avaient le nez moins souvent sur les avis de recherche que ce qu'il imaginait. Avec un bon déguisement, loin de ces contrées hostiles, ce serait le paradis pour lui. Tout ça, ce n'était que des prétextes, il ne se rendait même pas compte. On aurait dit qu'il lui fallait plus de courage pour prendre sa vie en main que pour affronter la mort. La haine de Matilda envers l'homme diminuait, la pitié la remplaçant.
─ Quelqu'un connait ma situation et me paye pour que j'aide les innocents en attendant qu'on m'oublie, ce qui ne pourra pas arriver avant un moment hélas.
Certainement, d'autant plus s'il n'avait pas l'idée de jeter cette épée. En plus, vu le boulot qu'on lui demandait. Cela contribuait certainement plus à augmenter sa renommée auprès de ses adversaires plutôt qu'à l'oubli qu'il disait attendre.
─ Par ailleurs, que sais-tu de ma famille ? Que sais-tu de ce qu'on a enduré, tant ma femme que moi ? Si elle est encore avec moi, c'est parce qu'elle m'aime encore. Je ne lui ai pas fait d'enfant sans qu'elle sache ce que ça signifie pour elle. Elle a renoncé à ses pouvoirs de son plein gré ! Elle a accepté le mépris et la haine des siens pour vivre comme elle le voulait. C'est pour ça que je risque ma vie : pour ramener de l'argent afin que l'on puisse vivre ensemble.
L'homme défendait vraiment avec force sa famille. En fin de compte, l'idée s'installa en Matilda qu'il était possible que ce couple se rapproche plus de celui de sa mère et son père biologique plutôt que des schémas qu'elle avait supposé jusque là. De plus, alors que la haine déclinait, la jeune femme voyait de mieux en mieux la sincérité émanant du guerrier qui ne pouvait être feinte. Malgré tout, il restait un abruti fini qui semblait incapable de voir la vérité en face. Sa dernière phrase en témoignait une fois de plus.
─ Par ailleurs, tu ne t'es pas contenté de critiquer les guerriers mais la civilisation toute entière. Toi, tu fais tout mieux que les autres, c'est ça ? Si c'était toi, l'apôtre, le monde irait vers la félicité éternelle ? On serait en paix avec les Laguz ?
Matilda secoua la tête avec un sourire ironique en entendant ces paroles. Ma parole, il se moquait d'elle.
~* C'est sûr que ça fait avancer le débat, demeuré *~
─ On ne peut pas quitter nos terres comme ça. Où irait-on dans ce cas ? Chez les Laguz ? Autant faire une pendaison collective dans ce cas. Les hommes puissants contrôlent toute les terres et frappe fort avant que le peuple ne songe à la révolte.
Tellius était loin d'être entièrement bâti. Il n'y avait que quelques rares villes fortifiées, le reste c'était surtout de grandes étendues, cultivées ou non. Bien sûr, elles appartenaient presque intégralement à des seigneurs, mais que pourraient-ils faire contre tout un monde en exil ? Et puis, il y avait des royaumes, rares certes, et souvent peu étendus, qui étaient dirigés par des êtres posés et justes, où il faisait bon être citoyen. Enfin, la plupart des nomades vivaient plutôt bien, pour la plupart constitués de commerçants.Tant de possibilités ! Mais il fallait du courage et de la force pour recommencer sa vie... C'est sans doute de l'inconnu et des premières difficultés qu'avaient peur les petites gens. Et de la faim surtout.
─ Moi je frappe parce que je le peux.
Voilà une preuve de sa grande intelligence tient... Enfin, c'est vrai qu'elle se moquait un peu en sortant les phrases de leur contexte comme ça.
─ Je ne prétend pas être vital au peuple, je ne suis qu'un homme comme un autre. N'importe qui pourrait le faire à ma place s'il s'en donnait les moyens. Mais tous préfèrent laisser les volontaires faire leur boulot. Plutôt que m'engueuler moi, va engueuler ceux qui ne font rien... non mieux, agis, toi aussi ! Montre moi que sa majesté n'a pas qu'une grande gueule !
Elle lui avait déjà dit comment il fallait agir, et il aurait du comprendre que c'était ce qu'elle faisait. Elle lui avait aussi déjà dit qu'elle trouvait les gens qui ne faisaient rien aussi coupable que les guerriers. A quoi servait de continuer à discuter ? Ils ne se convaincraient jamais l'un l'autre. Et puis, la jeune femme constatait qu'elle parlait dans le vent, qu'elle allait devoir se répéter, elle n'aimait pas se répéter. En plus toute la violence de sa haine était retombée. Enfin, même dans ces conditions, il est toujours difficile de faire renoncer à une fille si têtue le droit d'affirmer ses idées. C'est pourquoi elle parla avec conviction, mais nettement moins d'emphase que précédemment :
─ Je te l'ai dit, à mon sens, la seule bonne manière d'agir, c'est de quitter ces lieux corrompus, qu'ils le soient par le sang, ou le pouvoir abusif. A quoi sert de lutter quand cela ne fait que renforcer les maillons de cette chaîne, ce cercle vicieux. Si je m'en vais, ça fera moins de matériau pour nourrir ces liens. Il me suffit de trouver un lieu où cette idée pourra grandir, se diffuser et convaincre. Quand il n'y aura plus de matériau, les chaînes se briseront : il ne restera plus que les bêtes assoiffées de sang qui s'entretueront petit à petit.
C'est idéaliste peut-être, c'est pas demain que ça se réalisera. C'est sûr que ça demande plus de temps qu'une immense armée rasant tout sur son passage et imposant la paix par la force et la terreur. Mais ça a un million de chances de plus de fonctionner que ta méthode.
Tu l'as dit, je pense faire mieux que les autres, tu as entièrement raison. Mais et toi, c'est pas ce que tu crois ? Ce que tu fais n'est pas ce qu'il y a de mieux à faire selon toi ? Évidemment que si. Et avoir l'impression de faire ce qu'il y a de mieux, c'est avoir l'impression de faire mieux que les autres : toi qui dit que ne rien faire c'est pire que tout, que tu as épousé une Laguz et que ça fait de toi quelqu'un de meilleur que les autres de t... nôtre race. Reparlant des agissements de l'homme, sa voix eut plus de force, elle voulait le convaincre, le persuader, presque lui faire entendre raison : Tu justifies les meurtres et les bains de sang par ton besoin d'entretenir ta famille et tu te consoles en te disant que tes agissements servent à la protéger, en plus des "innocents" pour lesquels tu crois œuvrer. Je ne comprends pas que tu ais conscience du cercle vicieux de la violence sans penser que la tienne est aussi nocive. Ceux que tu as sauvé aujourd'hui ont juste pris la vie d'autres. La chaîne pour se nourrir en a besoin et la quantité de vies que tu as maintenue à un endroit sera prise à un autre pour compenser le manque. Au final, ce que tu fais ne sert à rien, parfois même, il engendre des tueries supplémentaires. Mais par dessus tout, tu mets en danger ta famille. Je suis sûre que tu le sais et c'est ça qui te met en colère.
Matilda ponctua sa dernière phrase d'un doigt pointé en avant, comme pour confirmer que c'était là le point qu'elle voulait appuyer. La jeune femme avait d'autres choses à dire, mais elle pensait que le béorc voudrait répondre immédiatement à cette dernière remarque et s'arrêta donc. Elle respirait fort, tant de sentiments faisant surface, c'était comme un sport intense. |
| | | ❝ Alan ❞
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| Sujet: Re: Venenum vitae [Libre] Jeu 28 Avr - 20:47 | |
| Lorsqu'elle répondit, ce fut sur un ton moins colérique, mais non moins agressif.
<< Je te l'ai dit, à mon sens, la seule bonne manière d'agir, c'est de quitter ces lieux corrompus, qu'ils le soient par le sang, ou le pouvoir abusif. A quoi sert de lutter quand cela ne fait que renforcer les maillons de cette chaîne, ce cercle vicieux. Si je m'en vais, ça fera moins de matériau pour nourrir ces liens. Il me suffit de trouver un lieu où cette idée pourra grandir, se diffuser et convaincre. Quand il n'y aura plus de matériau, les chaînes se briseront : il ne restera plus que les bêtes assoiffées de sang qui s'entretueront petit à petit. >>
*Oh oui, bien sur, rendons nous tous en Crimea, sur-peuplons ce royaume et causons sa déchéance financière !*
<< C'est idéaliste peut-être, c'est pas demain que ça se réalisera. C'est sûr que ça demande plus de temps qu'une immense armée rasant tout sur son passage et imposant la paix par la force et la terreur. Mais ça a un million de chances de plus de fonctionner que ta méthode. >>
*Ca oui... faut déjà que tout le monde accepte de quitter leur demeure et c'est pas demain la veille où ça arrivera, comme tu dis.*
<< Tu l'as dit, je pense faire mieux que les autres, tu as entièrement raison. Mais et toi, c'est pas ce que tu crois ? Ce que tu fais n'est pas ce qu'il y a de mieux à faire selon toi ? Évidemment que si. Et avoir l'impression de faire ce qu'il y a de mieux, c'est avoir l'impression de faire mieux que les autres : toi qui dit que ne rien faire c'est pire que tout, que tu as épousé une Laguz et que ça fait de toi quelqu'un de meilleur que les autres de t... nôtre race. >>
Alan nota l'hésitation et le « t... » prononcé. Qu'allait-elle dire ? Peu importe, il écouta la suite de son discours au ton qui devenait plus fort.
<< Tu justifies les meurtres et les bains de sang par ton besoin d'entretenir ta famille et tu te consoles en te disant que tes agissements servent à la protéger, en plus des "innocents" pour lesquels tu crois œuvrer. Je ne comprends pas que tu ais conscience du cercle vicieux de la violence sans penser que la tienne est aussi nocive. >>
*Tiens ? J'ai dit le contraire ? Et j'ai dit que je tuais à chaque fois que je patais en mission ?*
<< Ceux que tu as sauvé aujourd'hui ont juste pris la vie d'autres. La chaîne pour se nourrir en a besoin et la quantité de vies que tu as maintenue à un endroit sera prise à un autre pour compenser le manque. Au final, ce que tu fais ne sert à rien, parfois même, il engendre des tueries supplémentaires. Mais par dessus tout, tu mets en danger ta famille. Je suis sûre que tu le sais et c'est ça qui te met en colère. >>
Et elle conclut sa tirade d'un geste théâtrale en pointant le doigt vers Alan. A lui de renvoyer la balle. Lui même éffaça toute colère de sa voix pour sa réplique mais conserva sa détermination.
<< Déjà, tu marques un point sur le fait que j'ai peur pour ma famille. Qui n'aurait pas peur de rentrer chez soi en découvrant sa femme morte, visiblement violée au passage et ses enfants égorgés, les yeux exorbités par la peur qu'ils ont éprouvés ? J'ai pris des précautions sur ce point mais j'ai peur que ça ne suffise pas. Pour revenir au début de ton discours, les terres « libres » sont rares et trop petite pour que tous puissent s'y installer. On aura beau essayer, ceux qui ne pourrons pas s'installer n'auront d'autre choix que retourner chez eux et il y en aura toujours assez pour que le problème persiste. Et s'installer dans un royaume « correct » risque d'engendrer son effondrement. Plus de monde veut dire plus de bouches à nourrir et leurs récolte ne suffiront pas. Ils devront faire importer la nourriture depuis les autres royaumes, donc dépenses supplémentaires et si c'est un fournisseur cupide, il fera une hausse de prix en conséquence. C'est une option peu envisageable.
Je ne pense pas agir pour le mieux, je ne fais qu'obéir aux ordres. Ma patronne m'envoie à tel village pour stopper la progressions de bandits en fuite, veut que j'aille chez tel seigneur vérifier des accusations, et autre. Et une de ses consignes délivrées à chaque fois est : « ne tuez pas tant que vous pouvez l'éviter. ». Mais le fait est que l'esprit humain peut être trop entêté pour savoir quand s'arrêter et on doit souvent verser le sang. J'ai laissé une chance aux cadavres, je te l'ai dit : ils pouvaient abandonner et partir, mais il ne l'ont pas fait et on voulu se battre jusqu'à la mort. >> *Bien sur, tu ne me croiras pas* [i]Ajouta-il pour lui même. Tu me diras : tu n'as qu'à laisser tomber ta chef et agir à ta manière, mais le fait est que ma manière consisterait à vivre pleinement ma vie avec ma femme. On vit dans la forêt de Serenes et bientôt, le conflit en cours avec les Laguz va éclater en guerre et cette forêt sera le premier point sensible : la forêt est aux Laguz, mais sur un territoire Beorc. C'est pour ça que j'ai besoin d'argent : une fois que j'aurais la somme nécessaire, j'achèterais une maison en lieu sur et je vivrais avec ma famille et tant pis pour les idiots qui se foutent sur la gueule. Quand au cercle vicieux, évidemment que ma violence l'entretient mais puis-je faire autrement tant que j'en serais prisonnier ? Et est-ce un crime d'accorder quelques jours de survie à des innocents ? Je ne veux pas avoir de morts que j'aurais pu éviter sur la conscience sans m'être donné à fond pour les protéger quand je le pouvais. Je suis peut être con et faible, mais pas égoïste... enfin, pas au point de privilégier mon cul plutot que celui des autres. >> |
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