Kameryu venait tout juste d’arriver. Devant lui, se trouvait son mystérieux messager. Il se présenta, c’était bien un noble mais, il ne semblait pas être là pour se confronter machiavéliquement à Kameryu. Non, cela semblait plus être un désir de vengeance. Pas envers Kameryu, mais envers ceux que ce dernier est sûr d’affronter.
Le noble venta ses mérites … ce doit être dans les gènes … Puis il pleura son désarrois, mais en quoi cela pouvait bien intéresser l’épéiste … Enfin arriva le plus important.

« Si je vous ai fait venir ici, c'est pour vous proposer un cadeau. Mais comme rien n'est gratuit, je vais vous imposer un test pour voir si vos mains sont dignes de ce qui pourrait passer entre leurs doigts. J'ai ouï dire que vous étiez fine lame ! Prouvez le moi ! Prouvez-moi que le Sénat a raison de vous redouter ! Je veux voir l'épéiste itinérant en action contre ma personne ! »

Le noble avait sorti son arme. Et voila donc le sujet lancé … Un combat de mérite, voila pourquoi cet homme, Sylvian, avait convoqué Kameryu. Cependant, le jeune épéiste n’était pas très favorable à un affrontement gratuit … Pour lui, la violence ne devait être usée que si aucune autre solution ne pouvait être trouvée. Aussi, il ne sortit pas sa lame. En revanche, il prit le fourreau de Tatsu no Kaminari de la main droite et s’adressa au noble :

« Sachez que je n’ai guerre envi de vous affronter. L’arme que je tiens actuellement est faite pour apporter paix et protection. Je ne désire pas m’en servir contre vous. Peut-être pouvons-nous trouver un moyen de discuter, de nous arranger voire de collaborer affin d’être tous deux satisfaits ? »

À quoi bon se battre ? La destruction ne mène qu’à la destruction. Kameryu le savait bien, lui qui avait détruit ce qu’il ne voulait pas.

Ainsi, comme le pensait Kameryu, Sylvian n’avait qu’un désir de vengeance dans ses actes et paroles. Mais il était tout de même assez sage pour savoir que seul, il ne pourrait mener à bien son désir. D’après ses dires, il cherchait quelqu’un qui se soit déjà confronté aux nobles … Dans un sens, cela se comprenait, il est toujours plus aisé à un habitué de réussir qu’à un débutant … Mais à ce compte, pourquoi n’a-t-il pas cherché une personne plus compétente, ou plus respecté. Après tout, il aurait aussi pu demander de l’aide à l’Apôtre. Elle aussi cherche à purger la corruption. Ah bon sang … Et le sieur Armédor qui est dit décédé …

« Vous êtes quelqu’un qui a déjà fait preuve de compétences, notamment dans l’affaire Side bien que vous ayez reçu de l’aide. Pourtant son existence était cachée aux yeux de tous. J’ignore comment vous avez eu vent de sa survie mais qu’importe. Alors dites-moi. Que comptez-vous faire ?
- Side ? Je ne me souviens pas d’un tel nom … Ah moins que … Alan. C’est vrai. C’est lui qui connaissait personnellement cette pourriture de première qualité. On a été confronté à lui il y a cinq ans de cela. Il y avait aussi toute une histoire de révolution derrière. Lui fournissait des armes, des laguz rendus fous et des renseignements pendant que le reste préparait un assaut sur Sienne. »

Il y avait aussi Morgan et Kwendal dans l’histoire mais, il valait mieux éviter de les citer. D’autant plus qu’il s’agissait de l’autre Morgan et que Kwendal était juste là par coup du hasard. Et signaler qu’il a un dragon dans ses connaissances n’était surement pas la meilleure chose à faire devant un noble …

« Avez-vous eu vent des actes du Sieur Armédor ? Il nous a remis, à Alan et moi, ce mot signé de l’Apôtre. Il est la preuve que lui nous a fait confiance. Si j’ai bien compris vos intentions, vous souhaiter avant tout de vous venger. Nos actes peuvent donc s’accorder. Cependant, je me réfute pour ma part, à user de mon arme si ce n’est pour me défendre. Cependant, il est vrai que j’ai souvent tendance à me mettre en situation dangereuse. Aussi, j’accepterais de vous aider, mais il est hors de question que j’attaque aveuglément un noble. Donnez-moi donc une raison valable d’agir, ou simplement une raison de vous montrer mes habilités. »

Les dés étaient lancés, d’un moment à l’autre, Kameryu risquait avoir à sortir sa lame runique. Il alait finalement devoir accepter de montrer ses talents. Non pas pour satisfaire Sylvian, mais pour lui montrer qu’il n’était pas toujours nécessaire de détruire pour changer les choses qui nous entourent. Il était cependant hors de question pour l’épéiste de dégainer la Tatsu no Kaminari.

Que … d’horreur. Cela en était insupportable. Ces pauvres laguz, tous en train de souffrir. Et que trouvait juste à dire Sylvian ? « Je les aurais bien libéré, mais je n'ai pas les clefs, bien sur. » Mais bon sang, ce n’est plus une histoire de clef ! C’est une histoire de fierté et de bienveillance ! Kameryu n’arrivait pas à supporter ce genre de chose. Cette chose … Ce, Noble ! Il ose se dire différent des autres, mais il est pareil, il ne désire que protéger ses propres intérêts ! Du moins, ce qu’il en reste.

« Pourquoi ? Pourquoi obéissez-vous bêtement à vos ennemis et laissez-vous ces pauvres laguz souffrir dans leur cage ? N’avez-vous donc pas la moindre once de respect pour la vie d’autrui ? »

Retenant encore du mieux qu’il puisse sa colère, Kameryu lança la Tatsu no Kaminari au loin. Dégainant sa lame runique, il se plaça en position de galanterie, prêt à agir, prêt à réagir. Ces dernières paroles avant de ne laisser place plus qu’au combat furent :

« Je relève votre défi … Mais sachez que si je vous bats, vous devrez m’aider à faire une chose que je vous demanderais. Et, n’espérez pas éviter la colère de vos collègues, je ne salirais pas la Tatsu no Kaminari pour vous. »

Kameryu était en place, il n’attendait plus qu’une chose, l’arrivée du premier sort de Sylvian.


[info Rp]Compétence passive activé : Galenterie[/info Rp]

« Animate Earth! »

Le combat était désormais lancé. Sylvian avait usé de son sort en le passant dans le sol. Dommage, il ne sera pas possible de simplement le rediriger. De plus, le sort ne semblant plus simplement lancé, il ne sera pas aisé de savoir quand il agira. Le simple fait que le sol chauffe par contre, donnait une certaine indication sur l’imminence du sort. Et le mieux, était probablement de rester jusqu’au dernier moment pour en profiter au maximum. Même s’il risquait d’y perdre quelques poils … Et ses vêtements.
Les flammes commençaient déjà à sortir du sol. La chaleur était presque trop importante. Mais il fallait tout de même la supporter, du moins, encore pendant quelques instants. Certes, il ne fallait pas agir trop tard, mais trop tôt n’apporterait rien non plus. Les flammes étaient de plus en plus hautes, Kameryu était en sueur …
De la fumée commençait à se former. Il était enfin temps. Fléchissant légèrement les jambes, l’épéiste se propulsa vers le noble. Bras gauche devant le visage, pour se protéger du feu et de la fumée, fourreau couvrant les points vitaux, par habitude et surtout mesure de protection et enfin lame runique trainant en arrière.
Kameryu était maintenant devant le sage, toujours en l’air, dans son élan. Il ne s’était même pas écoulé une seconde entre ce moment et celui où l’héritier du Tatsu no Kaminari était sorti des flammes. Ce dernier releva sa lame dans un mouvement circulaire, visa le torse du sage. Un coup très simple à esquiver, quand on a le temps de le voir venir. Le plus dur était d’esquiver le flot de flammes qui arrivait de par la suite. Une trainée de flamme, entrainée par la lame runique. Une telle chose n’était pas souvent vue, utiliser les propriétés d’une telle arme sur les éléments, plutôt que sur un sort ou même un être vivant. La chose étant qu’en plus d’une lame projetée à grande vitesse, il sera également nécessaire à Sylvian d’esquiver une vague de flamme.
Et comme si cela ne suffisait pas, Kameryu avait déjà prévu un autre assaut. Avant même de regarder si le mage avait esquivé, ou simplement tenté une parade, un sort … L’épéiste avait déjà tourné sa lame, comme l’aurait fait un bretteur, comme pour perforer son opposant. L’homme libre, souhait l’emporter. Il désirait montrer que la simple volonté d’un homme pouvait passer outre toutes limites imposées par la nature.

Quel fou. Lancer une incantation alors que l'épéiste est si près de lui. Tant pis pour lui, il payera de sa bêtise. Alors que le son commençait à sortir de la bouche du mage, Kameryu porta un fort violent coup dans la tempe de ce dernier à l'aide de son fourreau. Au travers de la poigne qu'il avait sur le pommeau de son arme, l'épéiste renommé pu sentir que le sage avait relâché l'étreinte sur la lame. Il sentait aussi que cette dernière commençait à chauffer, mais elle n'eut pas le temps de devenir incandescente. Dans un violent mouvement, Kameryu retira la lame du corps du mage, mais pas comme on le ferait dans la pratique de l'escrime non, il la retira comme on retirerait un katana d'un corps dans l'unique but de trancher. Puis, d'un rapide mouvement, l'héritier du Iaï se projeta en arrière et dirigea sa lame vers la sphère du Bolganone. Il était d'ailleurs surpris de la présence de celle-ci, normalement après le précédent coup, le sage aurait dû perdre complètement sa concentration. Mais là n'était plus la question. Dirigeant l'énergie de la lame, l'épéiste fit choir la sphère tout juste dans le dos du mage, que celui-ci se la prenne tout en étant souffler vers l'avant, là même où Kameryu tendait la lame. S'il n'arrivait pas à éviter, Sylvian se retrouvera une nouvelle fois embroché sur l'arme runique. Mais cette fois, il ne devrait plus lui être dans la possibilité de l'agripper.

« Qu … Quoi ? »

Le sage avait malgré tout réussit à trouver une parade. Il n'empêche, il devait avoir une très bonne concentration et une excellente de base, pour encaisser un coup de fourreau dans la tempe et résister à la douleur de ses blessures. Mais cette parade … Kameryu ne s'y attendait pas du tout. Autant, l'épéiste pouvait s'attendre à ce que le noble se transforme en zombie ou en fantôme … Ou encore que ce ne soit qu'une reproduction, une marionnette animé par la magie du noble même … Mais l'héritier du Iaï ne s'attendait à la réaction du « sage ». Pour pouvoir continuer le combat malgré la situation, le noble venait de commettre une erreur des plus stupides … Il était devenu son sort.
Commençons, pour que vous compreniez la stupidité de son action, par vous expliquer plus en détail le fonctionnement d'une arme runique. En premier lieu, cette arme utilise la magie, jusque là, pas de problème. Maintenant, comment utilise-t-elle une telle chose et surtout, dans quel but. L'arme runique influence son environnement afin de déplacer des flux d'énergie. De ce fait, il est possible d'utiliser un feu de camp pour déclencher une langue de feu ravageant tout sur son passage. De même, on peut utiliser l'arme pour drainer l'énergie d'un être vivant ou encore dévier un sortilège. Il n'y a aucun moyen, par contre, de vaincre un mort-vivant ou un fantôme avec une lame runique. Bien que animé par de la magie, ces deux types d'entité n'en possède pas vraiment, ils ne sont véritablement composé que de matière. Hors, il faut, pour pouvoir user de l'arme, au moins un élément parmi deux en plus de la matière : la Vie, ou la Magie. Et … Qu'avons-nous en face de Kameryu ?

« Vie, matière, magie … Les trois, rassemblé en un. Quelle folie … Voyez-vous ma lame runique sieur Sylvian ? Et bien observez la depuis le mur. »

Usant du fourreau pour caler la lame, Kameryu se plaça comme pour un Iaï. Bien entendu ça n'en était pas un, il allait juste profiter du frottement pour accélérer un peu le mouvement et par la même occasion, la force. N'attendant pas plus que ça et surtout ne laissant pas vraiment le temps au sage de trop se rapprocher, l'épéiste relâcha le coup. Pour toute personne non habilité à l'utilisation d'arme runique, cela ne semblait être qu'un coup dans le vide, mais tous connaisseurs, ou au moins initiés, on se doutait que cela allait avoir une certaine influence. En effet, alors que le sage continuait à s'approcher, une trainée de flammes, semblable à l'empreinte de la lame, se dessina sur son corps, puis s'étendit sur une grande longueur de chaque coté de celui-ci. Avant même que le noble ne comprenne la situation, il sentit une immense énergie arriver en lui, mais cette même énergie sembla le souffler avec une violence terrifiante. Au final, Sylvian fut propulsé en arrière à une vitesse similaire au mouvement de la lame de Kameryu. La seul chose qui put arrêter ce violent recule fut le mur de la demeure, comme l'épéiste l'avait si calmement pronostiqué. Au contacte du mur, une partie de celui-ci fondit, pas étonnant, vu la chaleur du corps. Mais en plus de cela, la grande énergie qui avait intégré le corps du sage, ressortit aussitôt. Elle, n'avait pas été retenue par le mur. De ce fait, le sage n'avait strictement rien gagné … Ni perdu … Ah, si, il avait perdu de l'approche, il avait reculé par rapport à la position qu'il avait au moment du coup. Mais là n'est qu'un détail …
Autre détail, beaucoup plus gênant celui-là, Kameryu observa une longue fissure qui venait juste d'apparaitre sur la lame. Il ne pourrait répéter ce coup qu'une ou de fois, pas plus. Il allait être relativement limiter dans la durée … Mais vu la situation, déclarer forfait serait relativement aisé entre deux assauts.

Il chargeait de nouveau … Et en plus, il avait remarqué que Kameryu allait se retrouver petit à petit en difficulté … Bon, il ne sera donc probablement pas possible de le renvoyer de la où il venait. D'autant plus qu'il avait mis plus de violence dans la charge, la lame ne tiendrait alors pas une fois supplémentaire. Par contre, il y avait peut-être moyen de le forcer à ne plus pouvoir agir … Kameryu se repositionna comme au début de l'affrontement, c'est à dire, en position de galanterie. Au moment crucial, ni trop tôt, ni trop tard, l'épéiste fit glisser sa lame sur le coté, tout en lui donnant une certaine impulsion. De ce fait, l'élémentale de feu fut dévié de sa trajectoire. À la réaction du sage, il ne devait pas s'attendre à une telle façon d'user de la lame. Cependant, cette dernière se fissura d'avantage. Et le noble ne semblait pas avoir l'intention de laisser tomber cette opportunité. Se lançant une troisième fois à l'assaut, il mit encore un peu plus de puissance. Cette fois, peut importe ce que pourrait tenter l'héritier du Iaï, la lame allait partir en lambeau. Cependant, il le savait parfaitement et il dévia une nouvelle fois Sylvian. La lame vola en éclat. Et le mage entraina ces éclats dans son sillage. Alors qu'il semblait tenter un ultime assaut, le corps ne bougea pas. Voyant une certaine surprise sur le visage du noble, Kameryu expliqua la situation.

« Même brisée, une arme runique conserve ses propriétés pour un certain temps. Et en ce moment, chacun des fragments éparpillés autour de toi bloque tes mouvements. Tu n'es qu'une masse de magie matérielle vivante, tu ne peux pas t'opposer à ça. Cependant, je ne pourrais pas me défendre une fois que l'effet de la lame ne sera plus assez puissant pour vous retenir. Aussi, permettez-moi de déclarer forfait. »

Une rapière … par quel hasard ? Et une rapière runique qui plus est … Étrangement, Kameryu repensa à son maitre, ou plus exactement, au majordome de son maitre. Il en avait vu une fois une image, à sa ceinture se trouvait une rapière. En y repensant, la représentation n'avait aucune ressemblance avec l'arme l'arme se trouvant maintenant devant lui, mais rare sont les choses dont le hasard soit entièrement le directeur. Quoi qu'il en fût, Kameryu disposait d'une nouvelle arme et par chance, celle dont il avait besoin. Il ne put s'empêcher de lâcher :

« Quel heureux hasard, ça m'évitera d'avoir à fouiller les forges runiques de la capitale. J'avais justement besoin d'une rapière runique, ma lame ne s'adaptait pas du tout à mon style de combat. Pour ce qui est de signaler votre implication là dedans, un noble qui acceptera sa déchéance n'en aura pas besoin, il souffrira largement assez et risque même de venir de lui-même vous voir pour présenter ses excuse, voire se laisser tuer par vos propres soins. Un noble qui la refusera périra de mon arme, il ne lui donc plus d'aucune utilité de le savoir. »

Avant de remercier Sylvian, Kameryu repris sur un ton bien plus sérieux et surtout bien plus accusateur :

« Maintenant, laisser moi vous demander une chose au sujet de ces laguz. Dans l'état actuel, ils souffrent, mais ils ne peuvent même plus en avoir conscience. Aussi, je vous demanderais de m'apporter votre collaboration et de m'aider à les occire. Rares sont les fois où je prends de tels choix, mais il faut savoir quand et comment agir dans des situations pareilles. Même si ne me donner pas votre aide, je vous demanderais de ne pas vous interposer. Et si vos ennemis vous accuse de quoi que ce soit, citez juste mon nom, cela vous servira peut-être même à rester encore un peu plus longtemps sur ce siège pour les faire tomber plus aisément. »