-Dégagez d’ici !!!!

L’homme vêtu de noir venait d’ouvrir la porte avec violence tandis que deux hommes portaient à l’aide d’un brancard de fortune un jeune garçon évanoui. On pouvait aisément voir une tache de sang sur sa chemise. Ne prêtant pas attention aux protestations de tous les individus dans la salle, il dégagea sans aucun remord la vaisselle posée sur la table puis les deux hommes posèrent le jeune garçon dessus. Il se dirigeât alors en direction de l’aubergiste intrigué au visage grincheux de tous individus égoïstes qui se respectait. Il ne lui laissa pas le temps de récriminer, peut lui importait ce que l’homme pensait, une vie était plus importante que quelques brins de vaisselle ou encore que l’argent d’une soirée, surtout lorsque l’on possédait un établissement de ce niveau.

-Apportez-moi une bassine d’eau tiède, du savon, des serviettes et deux bols vides. Et vite ! Ce garçon risque de mourir !

Il retourna alors au chevet du blessé et sans cérémonie déchira la chemise, dévoilant le torse du garçon. Son estimation avait été parfaite, le garçon avait été blessé par une flèche et la pointe d’acier était restée plantée dedans ; ce genre d’opération était pour lui habituel, mais il craignait pour la vie du jeune homme. En effet, celui ci avait été trouvé par deux bucherons il y a une vingtaine de minutes dans une petite forêt à la périphérie du village, c’était que le jeune homme était évanoui depuis au moins vingt minutes ; il se pouvait que la pointe ai commencé à bouger dans le corps du patient, causant de plus grand dommages et devenant aussi plus dure à récupérer.
Il retira ses gant noir et le posa sur un tabouret à coté tandis qu’il retroussait ses manches. Se lavant rapidement les mains dans la bassine. Ouvrant son nécessaire de chirurgie, il en tira deux scalpels ainsi qu’une pince fine, d’environ vingt centimètres ainsi qu’un étrange cercle de fer. Heureusement, le morceau d’acier était suffisamment loin du cœur pour ne pas le mettre en danger.

-Vous là ! Aidez-moi s’il vous plait, j’aimerais que vous me donniez les instruments dont j’ai besoin lorsque je vous le demanderais.

Ne prêtant plus attention à la jeune femme qui lui avait fait face, il retourna au centre de ses préoccupations, son patient. Il commença par tâter la peau autour de la blessure et empoignant un scalpel pratique la première incision avec minutie. Au bout de quelques minutes il tendit sa main et demanda le cercle de fer qu’il appliqua entre les lèvres béantes de la blessure. Commença alors la partie délicate, extraire la pointe sans causer le moindre dommage à l’organisme, il demanda alors la pince. Au bout de plusieurs effets infructueux, il parvint à saisir l’objet de son inquiétude et tira d’un coup sec, réveillant le blesser qui hurla à mort. D’une main ferme il le plaqua contre la table avant que celui-ci n’ai le temps de se redresser. Empoignant alors son bâton, une étrange énergie sombre s’en échappa et il referma la blessure ainsi.

-A présent, emmenez ce garçon dans une pièce qu’il se repose.

Il prit alors son matériel et après l’avoir nettoyé puis rangé s’assit sur un banc avant de s’adresser à celle qui l’avait aidé, ne faisant pas particulièrement attention à elle.

-Merci encore pour votre aide mademoiselle, et désolé de vous avoir dérangé.

Bien, une vie de plus avait été préservée, s’il avait su qu’à peine arrivé dans ce village il tomberait sur un blessé… Lorsqu’il avait vue le jeune homme dans cet état, il avait craint pour sa vie, mais heureusement la situation n’avait pas mal tourné. Il bénissait le réflex des deux bucherons d’avoir pris le garçon avec eux et de l’avoir amené en ville pour trouver quelqu’un qui pourrait le soigner. En vérité si Samael ne les avait pas croisés alors qu’il arrivait en ville l’homme serait surement mort, un dizaine de minutes supplémentaires lui auraient été fatales. Mais le prêtre avait immédiatement repéré le petit groupe et avait réagis à temps, il était habitué à ce genre de situation et il devait reconnaître qu’il n’avait pas toujours pu sauver à temps les victimes dans ce genre de situation. Une personne de plus sauvé, un pas de plus sur le chemin de la rédemption.
Pendant quelques instant il se senti comme observé, une sensation bizarre il devait l’avouer comme si quelqu’un essayait de le percer à jour et de lire en lui. Cette sensation disparue l’instant d’après et Samael réalisa que la jeune fille qui l’avait aidé s’adressait à lui. Il prit un alors le temps de la dévisager, sans se cacher mais sans être insistant. Il devait avouer qu’elle était plutôt jolie, son minois devait attirer bien des hommes ; cependant il remarqua qu’elle portait un cape, fait plutôt inhabituel pour ce qu’il avait pu apercevoir de la tenue de la jeune fille. Il pu apercevoir une sorte de lyre étrange, la jeune fille était sans doute ménestrel ; il nota la forme curieuse de l’objet, lui rappelant des instrument qu’il avait vu dans un livre parlant du peuple héron, un fait étrange mais sans importance pour l’instant. Encore une fois quelque chose l’intriguait… Peu importe, sans doute que l’effort de concentration qu’il avait fait alors qu’il n’avait eu le temps de se reposer troublait ses sens.
Alors elle s’appelait Leila ?

-Enchanté de faire votre connaissance Leila. Je me nomme Samael Graveyard, prêtre itinérant vouant sa vie à sauver ceux qui méritent de vivre. Veuillez m’excuser mais voilà une semaine que je jeune et je dois avouer que ces effort de concentration m’ont quelque peu fatigués et donné faim. Aubergiste ! Une bonne miche de pain et une carafe d’eau avec deux verres. Si vous le désirez je vous invite à partager mon repas.

Une fois que l’aubergiste eu amené les mets que le marqué lui avait demandé, ce dernier le paya avant de tendre un verre à la jeune fille. Il plaça le pain et la carafe devant lui et récita une prière en ancien langage.

« Déesse Yune, vous qui symbolisez le chaos, permettez moi de continuer à protéger ces vies chaotique afin que la beauté de la création puisse continuer d’exister, que ce pain et cette eau soient les maigres nourritures d’un homme sur le chemin de la rédemption. »

-Veuillez m’excuser pour mon attitude qui pourrait vous paraître étrange mais en temps que prêtre je ne peux ne pas bénir un repas quel qu’il soit. Et si vous désirez autre chose n’hésitez pas à le demander.

Il rompit alors le pain et en tandis une moitié à la demoiselle puis lui servit un verre d’eau, n'attendant pas que celle ci accepte. Son repas pouvait paraître frugal mais pour quelqu’un qui passait le tiers de son année à jeuner, cela était amplement suffisant. A vrai dire, son attitude aurait parue encore plus étrange à un membre du clergé ou à quelqu’un parlant l’ancien langage avec maitrise ; ses prières étaient tout sauf conventionnelles, prier un nom qu’à peu près personne ne connaissait était louche, et plus encore lorsque l’on faisait l’apologie du chaos. Mais peu importe, à par les hérons et les érudits qui réagiraient à se prière ? Il n’existait encore qu’un ou deux hérons, et la jeune fille, même si elle était une barde n’était pas censée connaître l’ancien langage ; puis la déesse Yune étend inconnue, il lui serait aisé d’inventer une histoire pour éviter tout problème. Il revint alors à son interlocutrice.

-Seriez-vous par hasard ménestrel mademoiselle Leila ?

Alors qu’il buvait un peu d’eau au moment ou la jeune femme lui répondait il failli s’étrangler mais réussi malgré tout à garder son calme, tout du moins en apparence. Deux choses étaient dérangeantes, la première fut que cette ménestrel parlait l’ancien langage assez couramment pour avoir parfaitement compris ce que Samael avait dit, la seconde était que celle-ci avait reconnue que sa prière s’adressait non pas à Ashera mais à Yune. C’était quelque peu problématique, il était évident que celle-ci n’était pas une religieuse… Le nombre de ménestrel pouvant connaître l’ancien langage était limité, et ceux capables de comprendre le style employé pour les prières était… inexistant. A vrai dire, à par les prêtres de haut niveau et les hérons personne ne connaissait ce genre de formulation.
Et toujours cette impression étrange. Il la fixa dans les yeux avec calme, cherchant à déceler la moindre faille. La faille se présenta d'elle même en une simple question, une question sur sa nature. A présent l'identité de son interlocutrice était évident pour lui, à par un héron ou un seigneur laguz aucun autre n'aurait compris ce qu'il avait dit, et 'aura d'un roi était différente de ce qu'il pouvait ressentir présentement. De plus l'étrange instrument et le son de sa voix avaient de quoi ébahir plus d'un musicien de talent... Elle appartenait sans aucun doute au peuple hérons. il lui adressa alors un sourire avant de parler en ancien langage

"Vous avez raison, tout comme vous appartenez au peuple de Serennes si je ne m'abuse?"

Il bu un peu d'eau et mordit dans son morceau de pain, soutenant toujours le regard de la jeune fille de ses yeux d'or et impassibles.

A vrai dire, Samael avait beau faire abstraction de ses sentiments et de ses désirs quand cela était nécessaire, en dehors de cela il portait continuellement le poids des remord de deux personnes étant directement responsable d la mort d’une personne des plus importante d’une époque ainsi que du massacre d’un peuple qui s’était toujours évertuer à préserver l’harmonie. Ne parlons même pas des massacres qui avaient suivis à cette tragédie. Alors que la jeune héron se rabaissa… Les remords frappèrent le prêtre impur tel la foudre s’abattant sur le mat d’un navire en pleine tempère. Pauvre enfant, et dire qu’il était responsable de sa souffrance. Il ne pu retenir ses mots.

-En aucun cas vous n’êtes une sous humaine, la seul personne qui ne mérite pas d’appartenir au genre humain, laguzs et beorcs comptés, n’est autre que moi, je suis certes un marqué mais cela est la moindre de mes fautes.

Voir la jeune femme nommé Leanne s’effondrer et tenter malgré tout de garder contenance était pour lui encore plus insoutenable, si elle n’avait pas semblé aussi désespérée ce serait lui qui serait actuellement en train de se traiter de tous les noms. Leanne, la princesse du peuple héron, une enfant qui n’avait rien demandé et s’était trouvée au cœur d’une des plus grandes tragédies de Tellius, tragédie dont il était à l’origine. Celle-ci était véritablement désespérée et il ne pouvait rester insensible à ses larmes, déjà qu’en temps normal il s’évertuait à tout faire pour alléger le fardeau des démunis… Mais se retrouver face à une personne aussi pure et dot il était responsable de la déchéance… Il était vraiment un être misérable, il désirait hurler, pleurer mais son désir était celui d’un enfant capricieux ; pouvait-il se permettre de se conduire ainsi alors qu’en face de lui se trouvait l’incarnation de la pureté ? Lui qui était souillé de tant de crimes, qui avait tant causé le malheur ?
A vrai dire il était sur le point de s’effondrer et ne tenait debout que parce qu’il avait en face de lui quelqu’un qui souffrait de façon véritablement immérité. Son humeur se fit plus sombre et sa rage encore plus violente, ainsi c’était de cette manière que la déesse de l’harmonie avait récompensée ses plus fidèles serviteurs ? Il posa une main sur l’épaule de la jeune fille bien qu’il savait que cela était particulièrement inutile.

-Vous n’êtes pas bonne à rien, malgré tous les malheurs immérités que vous avez subie vous vous évertuez à soulager les gens, mieux encore, vous avez décidé de pardonner ceux qui semblent êtres responsable du massacre de votre peuple.

Bien qu’il n’ai bénéficié d’aucun don d’empathie, il était capable de ressentir la détresse de la héron, celle-ci était presque palpable alors qu’elle éclatait en sanglot et bredouilla quelques mots avant de « s’échapper » dehors. Samael resta l’espace d’un instant face à lui-même avant de prendre une décision.

-Aubergiste ! Ton alcool le meilleurs et le plus fort !

L’homme avide ne se fit pas prié et en l’espace d’un instant Samael se retrouva face à une bouteille d’une grande qualité au prix d’une grande… qualité lui aussi. Il paya immédiatement de sa bourse et bu une lampé du liquide, lui réchauffant les entrailles. Il se redressa alors et suivi celle dont il avait détruit la majeur partie des rêves d’espoir. Une fois dehors il posa la bouteille et s’agenouilla en inclinant la tête.

-Je n’ai rien à pardonner, j’ai tout à me faire pardonner mais cela est impossible. Pardonnez-moi de vous parler de façon aussi direct ma dame mais celui qui se trouve en face de vous est le pire des pécheurs… Ordonnez et j’agirais, car je ne suis autre que celui responsable de vos malheurs, un homme égoïste qui ne pensa qu’à lui-même. Peut-être ne vous considérez vous pas comme une princesse mais pour moi vous l’êtes, car je porte sur mes épaule le poids de tous les hérons morts… »


[le dernier texte est prononcé dans la langue des hérons]

La réplique de la jeune fille fut cinglante, ce fut comme une gifle donnée avec le plus de violence possible. Et à vrai dire, Samael estimait qu’il l’avait mérité. N’avait-il pas fait preuve d’un maque de tact extraordinaire face à celle qui lui offrait le « pardon » ? Il était navré pour elle mais il n’avait jamais attendu et voulu que quelqu’un le pardonne, seule la mort pourrait le juger. Il reprit avec douceur afin d’être plus clair et de réparer le malentendu qui avait eu lieu.

-Veuillez m’excuser, mais je n’ai pensé que par moi-même et je n’ai pas été clair. Alors laissez moi m’expliquer, je porte sur mes épaules le poids de mes péchés certes, mais je porte aussi le poids des péchés de celle que j’ai aimé, j’ai choisit de suivre cette voie à mon détriment. Considérez si vous voulez que la part de péchés la concernant a été pardonné. Mais je doute que vous puissiez jamais me pardonné complètement, j’ai choisit de supporter les erreurs d’autre personnes. Il n’est en aucun cas question de me pardonner ou de me sauver, cela n’a que peu d’importance… Veuillez me pardonner de mon attitude déplaisante mais jamais vous ne pourrez véritablement me pardonner tant que je ne me serait pardonné…

Il avait commencé sur le ton désolé de quelqu’un qui regrettait vraiment ce qu’il avait dit. Mais tout au long de son discours la tonalité de sa voix avait évoluée, du ton navré de celui qui reconnaît son erreur, ses paroles avaient prisent un accent de souffrance cachée. Une souffrance qu’il ne voulait en aucun pas montrer à la héron car celle-ci avait pour lui autre chose à faire que s’occuper d’un tel individu, surtout qu’il était incapable de se pardonner comme il l’avait dit. Si sa voix s’était inconsciemment modifiée, il en était de même pour son attitude corporelle. Son corps entier vibrait de retenu, du désir de ne pas lui-même s’effondrer, ses poings étaient serrés a tel point que ses phalange en blanchissaient. Il reprit d’une voix amère.

-Mais laissez moi vous poser une question avant de me reprendre. Que savez vous de l’amour, êtes vous allez jusqu’à ses limites ? Avez-vous détruit tout ce que vous pouviez pour la personne à qui vous aviez offert votre cœur et qui a fait de même ?Avez vous vu vos mains se couvrir de son sang en lui prenant la vie ? Lui avez-vous offert une chance d’être pardonner au prix de tout ce à quoi vous teniez ? Au prix d’ajouter une souillure impardonnable à votre âme que seul un fou oserait faire et sans en être conscient lui ?

-Mais laissez moi vous poser une question avant de me reprendre. Que savez vous de l’amour, êtes vous allez jusqu’à ses limites ? Avez-vous détruit tout ce que vous pouviez pour la personne à qui vous aviez offert votre cœur et qui a fait de même ?Avez vous vu vos mains se couvrir de son sang en lui prenant la vie ? Lui avez-vous offert une chance d’être pardonner au prix de tout ce à quoi vous teniez ? Au prix d’ajouter une souillure impardonnable à votre âme que seul un fou oserait faire et sans en être conscient lui ?

Leanne resta choquée quelques secondes. "Que savez-vous de l'amour" avait-il dit? Comment...comment cet imbécile avait osé lui parler ainsi? C'était si... si horripilant qu'un tel individu puisse lui poser cette question. D'autant que s'il y avait bien une chose que la laguz n'avait jamais remis en question, c'était sa notion de l'amour. La jeune femme pensait jusque là que celui qui était en face d'elle était quelqu'un de bien, dépassé par des évènements horribles et que sa fausse conception de l'amour lui avait fait faire des choses terribles. Mais à partir de ce moment, elle se dit que s'était peut-être tout bonnement un idiot, qui pensait tout savoir et qui pensait être dur avec lui-même sans se douter que son comportement était des plus déplacés et que, comparé à ces actes passés, sa dureté n'était rien.

"Ce que je sais de l'amour? Avant de vous répondre, j'aimerais à mon tour vous posez une question : que pensez-vous savoir de ce sentiment? Vous pensez que parce que vous avez été amoureux, vous savez mieux que personne ce que c'est que d'aimer? Laissez-moi vous détromper, vous n'avez pas aimer plus que moi, mais vous avez aimer plus mal. Maintenant, laissez moi répondre à votre question. Je n'ai peut-être jamais été pris de cet amour dont vous parlez, celui qui transcende les êtres et les poussent, à vous entendre, à commettre les pires choses possibles. Non, mais j'ai aimé, et d'un amour tel que j'ai réussi à pardonner ceux que j'aimais alors qu'ils m'ont fait vivre les pires choses imaginables. J'aime les hommes et les femmes de manière universel, j'aime tant la vie que je voue la mienne à la chanter, j'aime tout ce que possède ce monde, d'une telle manière que je ne peux commettre ne serait-ce qu'un seul meurtre."

Elle essuya les quelques larmes qui coulaient sur son visage, et posa sur Samael un regard d'une infinie détresse.

"Je ne prétends pas que cet amour là puisse sauver qui que ce soit, ni qu'il ait une quelconque utilité, je me suis même rendu compte à plusieurs reprises qu'il me faisait plus de mal que de bien, et pourtant, je ne peux m'en défaire."

Et elle s'effondra à nouveau, mais, ne souhaitant pas se rattraper sur le corps du prêtre, utilisa le mur de l'auberge qui se trouvait derrière elle. Il était froid et dur mais la héron préférait cela à l'homme qui venait de l'insulter alors qu'elle lui avait offert le pardon.