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 Au coeur de la tempête... [NC-16]

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Ruika
RuikaLaguz


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MessageSujet: Au coeur de la tempête... [NC-16]   Au coeur de la tempête... [NC-16] I_icon_minitimeDim 9 Jan - 23:42

Au cœur de la tempête…



Le vent soufflait un froid brûlant sur sa peau, la pluie battait à ses oreilles et lui glaçait le sang lui laissant une sensation de picotement désagréable dans tous les membres. Ruika n’avait plus volé dans pareille tempête depuis des années, depuis le jour où le sang, la sueur et l’eau salée de la mer s’étaient mêlés aux tourbillons de vent violent. Elle se posa à la cime d’un arbre, debout et droite. Il était bon de sentir ces forces de la nature la bousculer et la déstabiliser alors qu’elle leur ouvrait les bras, accueillant un vieil ami, un vieux souvenir.

***

C’était une journée placée sous le signe de la débâcle et de la violence comme tous les autres jours qu’elle avait passé sur ce rafiot puant. Les matelots s’étaient levés et avaient pris leur tour de garde en trainant la patte et en ruminant à l’idée de travailler une journée de plus pour des peccadilles. Comme toujours l’un d’eux n’avait pu s’empêcher de lui faire une petite courbette trop basse pour être respectueuse. Bravant par la même occasion l’autorité qu’elle représentait mais également sa patience faible,… très faible.
Depuis qu’elle avait pris la place de second à bords du bâtiment pirate, les hommes sous ses ordres n’avaient cessés de la provoquer remettant en cause sa rapide ascension au pouvoir ou plutôt la manière dont elle y était arrivée.

Etait-ce sa faute si aucun d’entre eux n’était au goût de leur capitaine… ?

Elle soupira… Ce soir, elle devrait faire un exemple sanglant et cruel pour que les autres se tiennent à carreaux. Verser le sang d’innocent ne lui posait aucun problème, car aucun d’entre eux n’était réellement innocent, il était tous en partie responsable de la mort de son frère et de sa chute aux enfers. De plus, elle devait avoir le respect de ses hommes si elle voulait pouvoir dormir sur ses deux oreilles. L’obéissance était la clé pour un équipage efficace et rapide. Ce n’était pas des hommes de réflexion comme elle, ils devaient suivre ses ordres et ne les discuter en aucun cas surtout pour un problème de promotion. Et puis, elle devait bien avouer que ça la détendrait de passer ses nerfs sur un homme faible et sans défenses devant son courroux. Elle se délectait d’avance de l’arme qu’elle utiliserait pour faire souffrir sa future victime… un scalpel.


Laissant ses idées de vengeance de coté, elle reprit le cours de sa journée et les tâches qu’elle devait accomplir.
Avec une souplesse nouvellement acquise, elle monta le gréement pour trôner à la vigie et observer les alentours. Elle avait fini par s’habituer à cette place et l’avait adoptée comme son refuge personnel. Un endroit lui étant réservé et où elle pouvait être libre d’être ce qu’elle souhaitait. Ici, rien ne pouvait l’atteindre, tout humain autant qu’il soit ne pourrait la rejoindre sans passer sous son œil de faucon et subir la violence de sa colère. Elle voyait tout de cette place, elle les dominait par la hauteur, elle était intouchable. Du moins essayait-elle de s’en convaincre en respirant profondément l’air marin et son odeur iodée.

Après les avoir tous dévisagés de son air le plus hautain et supérieur, son regard se porta à l’horizon à la recherche de voiles.
La mer n’avait pas été des plus clémentes et généreuses ces derniers jours. Leur bateau n’avait aucun mal à rattraper un autre bâtiment quel qu’il soit mais encore fallait-il en trouver un…or depuis près d’un mois les vagues restaient vides de toutes coques de bois et les tempêtes se faisaient régulières et ravageuses.

Ruika se posa contre le bois dur et laissa sa vision de faucon vaquer jusqu’au bout du monde. La vue était des plus agréables, le levé du soleil, les nuages rosés, le vent chaud et humide qui glissait sur sa peau avec une douceur chaleureuse réussissaient presque à faire oublier à la Laguz qu’elle se trouvait prisonnière d’un navire pirate. Mais ce qui la réconfortait au plus profond d’elle-même, c’était qu’une nouvelle tempête approchait et avec elle, les vents titanesques, la pluie brutale et… son plus grand bonheur. Elle n’avait que trop souvent parcouru les cieux et flirté avec Eole pour oublier les symptômes typiques du début des plus violents orages.
Elle s’imaginait déjà se retrouver au cœur des rafales balancée à travers les vents, jetée au sol dur par les bourrasques et emportée, loin très loin des Beorcs… mais ce n’était qu’un rêve impossible à réaliser pour son corps tronqué et impur.
Elle devait prévenir le Capitaine de son arrivée et il ferait tout pour éviter le danger, il changerait de cap alors qu’elle, elle ne désirait que se jeter dedans… Cependant, elle se résigna à descendre pour aller le voir, quand un cri retentit

- Navire à bâbord, mon capitaine !!


Ruika tourna son regard vers la gauche au cri du nouveau mousse qui se tenait sur la pointe des pieds au dessus des voiles noires de l’Alizée, elle n’avait pas réellement besoin de vérifier les dires du garçon puisque la brise lui apportait les odeurs de bois vernis et celui des épices caractéristiques des navires marchands mais elle voulait s’assurer que le matelot ne réveillait pas leur capitaine pour rien.
Il était là, ses magnifiques voiles rouges gonflées d’un souffle puissant, se balançant lourdement aux creux des vagues, rempli d’une marchandise qui ne demandait qu’à être volée.

*Parfait.*

Elle répéta la nouvelle et comme un écho à son cri, celle-ci arriva aux oreilles d’Ashtenn,… non le Capitaine Ashtenn. D’un claquement violent, la porte de la cabine personnelle du commandant de bord s’ouvrit et le Capitaine pirate sortit, habillé comme à son habitude de ses plus riches apparats. Son long manteau d’un noir plus sombre que celui d’une nuit étoilée surmontait sa somptueuse chemise de lin jaune aux manches bouffantes et élégantes. Une ceinture de soie rouge ornée de chaines d’or enserrait sa taille musclée… Une soie identique à celle qui ornait les cheveux de Ruika, retenant sa longue chevelure noire. Il avança sur le pont faisant claquer ses bottes de cuir et regarda dans sa direction. Le vent balayait ses boucles huilées et parfaitement coiffées en une queue de cheval basse. L’extrémité de sa chevelure d’ébène caressait sa nuque et le haut de son dos en un mouvement fluide et excitant... Mais son regard d’un vert profond était accusateur, il la blâmait de son incompétence.
C’était elle qui était à la vigie, elle aurait du le voir, repérer le bateau la première. Elle soupira encore… Savait-il seulement que ce n’était pas le travail d’un second que d’être à la vigie ?

Sans attendre et sans un mot, elle descendit sautant de cordes en cordes et atterrit sur le pont avec un silence digne d’un chat. Elle vint se placer à la droite de son supérieur, un pas derrière lui et sans un bruit. Elle se tint droite laissant souffler quelques brises avant de dire d’une voix forte mais respectueuse.

- Capitaine Ashtenn, une tempê…

- Silence !
_ dit-il d’un ton méprisant en levant sa longue-vue pour observer le navire ennemi _ Penses-tu que je l’ignore ? Je te rappelle que je suis celui qui t’apprend à lire le vent ! _ un nouveau silence, une nouvelle brise_ on la contrôlera avec Harris…

Ruika se tut. Elle savait quand Ashtenn, son capitaine était en colère et aujourd’hui ne semblait pas être l’un de ses meilleurs jours… elle resta droite comme un piquet à essuyer les réprimandes silencieuses et son mépris mais ne dit rien elle y était habituée, elle savait encaisser. D’ailleurs, elle préférait de loin les cris et reproches aux mots mielleux qu’il lui sortait parfois avant de la prendre avec brutalité… Elle vida son esprit de ces images et souvenirs douloureux et se concentra sur son rôle.
Elle attendait l’ordre du pirate.

- Rui…

- Oui Capitaine !

- Déchire leurs voiles et annonce la couleur aux hommes… Aujourd’hui pas de quartier, je ne veux aucun prisonnier, aucune négociation. Je veux du sang, de la sueur et des larmes. Va !

- A vos ordres Capitaine !

Elle s’inclina respectueusement et sans tarder, se dirigea sur le pont et hurla les ordres aux hommes qui y répondirent avec force enthousiasme.
Les marins se mirent à la tâche avec rapidité et précision. Chacun savait quel était son rôle, les hommes d’abordage, ceux de gardes et les hommes de bords remplirent leur fonction à la perfection. C’était comme une ruche où tout était organisé, même elle connaissait le rôle qu’elle avait à tenir dans ce nid à insecte. D’un pas ralentit par sa réticence, elle se dirigea vers la figure de proue et posa les mains de chaque coté de la tête démesurée qui surmontait un corps de femme en bois poli et au grain fin, finissant par une queue de poisson immense et parfaitement détaillée.
Elle était fatiguée de ce rôle qu’elle avait à tenir, fatiguée de cette vie. L’appel du vent, de la liberté, de ses souvenirs était si fort. Elle aurait voulu se jeter dans le vide et voler comme avant. Les tomes de vent le lui permettaient autant que ses anciennes ailes, mais où irait-elle ?...
Elle n’avait ni famille, ni amis, ni maison… rien ni personne à retrouver, à rejoindre. Elle ne possédait que cette vie, ce statut de pirate… Elle sortit de sa besace un livre de magie, tourna les pages et récita l’incantation qui lui devenait familière.

- Arachi !!!

D’un mouvement de la main rapide et droit une lame de vent naquit. Avec la célérité d’un faucon fondant sur sa proie et le sifflement de mille oiseaux en furie, elle fendit l’atmosphère et se jeta sur les voiles couleur sang heurtant de plein fouet le navire ennemi et les déchirant sur toute leur longueur. Les cris et hurlements du bâtiment marchand firent échos à celui tout aussi peu rassurant des voiles s’affaissant sur elles-mêmes. S’ils ne les avaient pas encore vus, maintenant c’était fait.

*Des Beorcs…*

Ruika reconnut leur nature aux premiers sons sortis de leurs bouches. Un sourire aux lèvres, elle se retourna vers les voiles de son propre bateau et les gonfla, augmentant la vitesse de pointe du navire pirate déjà lancé à toute allure, le Capitaine à la barre.

L’atmosphère se chargeait d’électricité, autant à cause de la rage des matelots que des conditions climatiques qui se dégradaient aussi rapidement qu’ils avançaient vers leur proie… l’ivresse du combat s’emparait de chacun d’entre eux, même Ruika sentait son sang bouillir au fond d’elle-même, dans ses veines, dans son cœur. Elle avait beau essayer d’y résister, de se morfondre sur elle-même et sur la précarité de sa situation, les cris et hurlements des Beorcs réveillaient tous ses instinct de chasseuse. Elle avait prit goût au meurtre, elle avait prit goût au sang… surtout celui des humains qui avaient gâchés sa vie… Elle ne pouvait le dire haut et fort, mais elle allait bien s’amuser.

Comme des proies affolées, les marchands s’agitaient dans tous les sens alors que le bateau pirate fondait comme un prédateur sur le navire sans défenses. Ils n’avaient nulle part où aller, nulle part où fuir. Leurs voiles rouges déchirées annonçaient le déroulement de ce qui allait suivre. Un combat sanglant.
Une pluie fine se mit à tomber trempant les longs cheveux de la Laguz. A mesure que les deux bateaux se rapprochaient son cœur s’accélérait.

La vie de pirate l’avait tant changée. Avant, elle ne rêvait que du bonheur de son frère, elle avait consacré sa vie à ce projet mais sa mort encore plus que sa vie actuelle avait changé la donne. Désormais, elle ne vivait plus, elle survivait tant bien que mal trouvant un peu de réconfort dans une vengeance qu’elle n’entendait pas mener… gâcher la vie des autres ne l’aidait pas à rendre la sienne meilleur mais au moins elle pouvait relativiser… La sienne aurait put être pire.

Les hurlements redoublèrent de puissance alors qu’ils n’étaient qu’à quelques minutes de la collision. Bientôt, ils seraient assez proches pour lancer l’abordage. Bientôt, ils se lanceraient au bout de leur corde et égorgeraient de l’humain. Ruika passa une langue avide sur le bord de ses lèvres.

Choc !

Les deux coques de bois crissèrent l’une contre l’autre alors que Ruika hurlait de tout son cœur, de toute sa rage, lançant l’attaque. A ce son, une demi-douzaine d’archer sortit de la cale marchande sur le pont, rapidement suivie de combattants aguerris. C’étaient des mercenaires. Les adversaires n’étaient pas aussi inoffensifs qu’ils en avaient l’air et une première salve partit sans que Ruika ne puisse agir pour protéger ses hommes. Ces derniers ne purent même pas aborder alors que la pluie de flèches les frappait. Trois d’entre eux tombèrent raide mort, deux autres blessés et le reste des flèches se planta dans le bois du pont. La guerre était déclarée. Enragés par cette attaque fourbe mais astucieuse, ils se jetèrent sur les cordes et sautèrent sur le bateau ennemi, Ruika avec eux.
C’était une mêlée sanglante dans laquelle ils s’étaient fourrés et elle y participa de bon cœur.

A travers les coups d’épées et les poings qui volaient en tous sens, elle sortit l’un de ses bouquins. Elle tournait rapidement les pages sachant qu’elle devait rejoindre la vigie mais devait d’abord se débarrasser des archers et, alors qu’elle commençait à réciter son incantation, un coup d’épée vint frôler son bras gauche la manquant de peu. Par reflexe plus que par expérience, elle se retourna dans un mouvement souple et enfonça sa lame acérée, qu’elle tenait toujours à portée de doigts, dans la gorge de l’homme derrière elle, lui arrachant sa trachée d’un coup sec, sans hésitation et étouffant ses cris dans une nuée de sang et de salive. Le Beorc d’abord surpris de cette riposte, reprit rapidement ses esprits et lâcha son épée pour porter ses mains à sa gorge. Il tentait vainement de retenir le sang dans son corps mais le liquide vital s’écoulait sans s’arrêter. Ruika le regarda quelques instant avec un air de dégout qui se transforma rapidement en un sourire sadique.
Du bout du pied elle fit basculer l’homme au sol. Il agonisait et se tortillait comme un petit ver, faible et sans défenses… C’était jouissif. Elle finit son incantation tout en ne perdant pas une miette du spectacle que lui offrait l’humain quand une autre lame s’abaissa sur elle… Ruika esquiva de peu l’attaque. Son bras lacéré la brûlait intensément mais sa fureur était plus grande. Elle fit volte face avec un air sauvage lançant son sort sur le malheureux l’ayant choisit pour cible.

- Meurs !!!

Mille lames de vent tranchantes lacérèrent son corps ne laissant derrière elles qu’une pluie écarlate. Il cria, il hurla et plus rien. Ruika jubila, s’esclaffa...

Un démon avait pris possession de son être.

Elle prit un autre tome de magie se mettant à l’abri des coups et des attaques derrières ses hommes qui se battaient avec un acharnement certain, heureux de trouver des adversaires ayant du répondant. Cependant, les pirates n’avaient pas appréciés de se faire canarder par ces archers qui restaient hors de portée de leur épée. Ils trônaient sur le pont arrière et continuaient leurs attaques, tirant ses camarades comme des lapins. Elle les tuerait tous.
Soudain, un son strident et puissant retentit. Trois archers alignés s’écroulèrent comme des masses sur le sol, leur sang les précédant. Ruika tourna son regard vers l’origine du son,… Ashtenn,… Il portait à sa main sa fidèle épée de vent, Himenokaze.

En une danse indescriptible pour quelqu’un ne l’ayant vu, le capitaine se jeta dans les airs et sa lame fendit le vent, tranchant un à un chacun des archers les laissant baigner dans leur sang sans même les toucher physiquement de sa lame. Les coups d’estoc qu’il mettait déplaçaient l’air avec une vitesse telle qu’au lieu de pourfendre ses ennemis, elle les explosait et ceux de taille tranchaient tout même l’acier. Himenokaze… l’arme idéale pour un homme tel que Ashtenn.
Son élégance et sa facilité à fendre l’atmosphère était des plus séduisantes. Il contrôlait le vent comme personne. Ruika en venait même à perdre le cours de ses pensées en l’observant mais elle ne devait pas se laisser distraire. Reprenant ses esprits, elle termina son incantation ‘Tsubasa’, et s’envola au dessus des combats. Les archers hors service, elle pouvait aisément monter à la vigie sans craindre de flèches.

Le vent avait forci, la pluie également. Elle devenait glaçante en entrant en contact avec la peau à nue de la jeune Laguz. Arrivée à l’abri de bois, elle retrouva Harris, déjà tranquillement accoudé, attendant sa patiente préférée sans bouger. Le chirurgien dodu était monté avant même que le combat ne commence. A ses pieds gisait le mousse du bateau, la gorge largement ouverte avec l’un des scalpels rouillés dont il n’avait plus besoin pour ses travaux de soins. Le gamin devait à peine avoir 15 ans… Le cœur de Ruika se serra. Son seul point faible restait les enfants, Laguz ou Beorc…

- Ne devrais-tu pas te trouver sur le navire et soigner les personnes touchées par les flèches ennemies, comme le bon chirurgien que tu es, Harris ?
Lança Ruika avec une légère moue de dédain.

- Ne soit pas insolente gamine, ce n’est pas parce que tu couches avec mon frère que tu peux te permettre ce genre de sarcasme avec moi. J’ai mes ordres je dois contrôler cette foutue tempête qui commence à devenir encombrante.

A la pluie de sang en contrebas s’étaient mêlées des intempéries violentes. Un orage puissant déversait des quantités d’eau sur les deux bateaux, le vent arrivait par rafales brusques et vives. Mais de son trône surélevé, Ruika pouvait encore observer la scène qui se déroulait à ses pieds. Aider Harris dans sa besogne alors qu’un gamin gisait à terre inerte et baignant dans son sang, la dégoutait. Elle avait besoin de se distraire. Elle se pencha sur le bois et dans la cohue généralisée elle vit son capitaine se battre contre l’un des mercenaires, un mage de feu au vue des attaques flamboyantes qu’il lançait. D’un autre coté ses hommes acculaient les marchands et les trucidaient les uns après les autres leur proposant la survie s’ils acceptaient de tuer leurs camarades. C’était un jeu cruel mais Ruika y restait insensible. Plus loin, elle aperçu le matelot qui s’était montré insultant le matin même coincé par trois mercenaires.
Un sourire se dessina sur son visage à cette vision. Elle pouvait le laisser mourir et n’aurait plus rien à craindre de lui mais laisser ses hommes crever ne lui apporterait pas leur respect. Néanmoins, elle aussi avait ses ordres, elle devait rester avec Harris et calmer ou du moins apaiser les vents avec l’aide du chirurgien… Quel dilemme…
Il se débrouillerait très bien seul.

Elle plongea dans la pluie…

- Que fais-tu idiote… !!!

Sentant les larmes du ciel lui fouetter le visage avec violence, elle en oublia complètement tous ses devoirs. Elle fondit sur ses cibles avec vitesse et précision, se laissant tomber à peine guidée par le vent. Elle saisit une lame d’acier qu’elle tint fermement dans sa main droite. Le pirate s’était écroulé dos au garde-fou les trois gus l’entourant. Il allait mourir…
D’un seul coup précis et sec, Ruika transperça la tête de l’un des marins de sa lame acérée et emportée par l’élan, elle tomba avec le mercenaire, l’acier s’enfonçant dans le garde-fou, juste à coté de la tête de son sous-fifre. Le sang et la cervelle giclèrent sur le pirate irrespectueux et les deux marins marchands s’écartèrent devant la scène d’épouvante qu’elle leur offrait. D’un coup rapide et sans fioriture, elle retira sa main de la tête du pauvre homme dont le corps s’affaissa alors que cette dernière déformée par l’attaque penchait pitoyablement sur le coté. Puis, elle se releva en en roulant des épaules. Il n’avait pas vu la mort arriver c’était le seul point positif à son meurtre par contre ses deux collègues savaient à quoi s’attendre. Elle se tourna vers eux et lécha avec lenteur et plaisir le sang qui recouvrait son bras. Son regard se fit sanguinaire alors qu’elle avançait vers ses cibles le bras tendu sur le coté et la lame rougie de sang à son extrémité…

- C’est un monstre !!!

Ils avaient surement raison, Ruika était devenue un monstre. N’ayant rien de concret à quoi se rattacher, la folie avait pris possession de son être, de son âme. Elle avait sombré là où personne ne pourrait la récupérer.

Les deux mercenaires s’enfuirent en courant, l’un d’eux passa par-dessus bord dans sa course effrénée et irraisonnée, l’autre reçu un coup d’épée dans le ventre en se jetant dans un combat à corps perdu. Ridicule… Son dédain et sa déception laissa place à un sourire tordu sur son visage et elle rit à gorge déployée d’un air dément.
Se calmant au bout de quelques minutes, elle rangea son arme dans un bracelet à son poignée. Puis son regard retomba sur le pirate avec dureté.

- Ne fais pas honte à ton Capitaine et à ton second et relève toi comme un homme !

Il s’exécuta sans attendre. Un morceau de cervelle dégoulinait le long de sa joue juste en dessous de son œil unique exorbité par ce qu’il venait de voir. Il avait au moins eu la délicatesse de fermer la bouche et de lui éviter la vision de ses dents trouées. Il fit un petit signe de la tête à Ruika, la remerciant silencieusement de son intervention et cette dernière vit l’étincelle de crainte respectueuse s’allumer dans ses yeux. Il partit épée à la main avec une nouvelle motivation pour combattre.

*Et d’un de maté, les autres ne sont qu’une question de temps*


Une bourrasque de vent la jeta au sol. Elle releva la tête vers la vigie et vit Harris se débattre comme un beau diable avec ses différents tomes de magie pour contrôler la tempête. Il n’y arrivait pas.
Les combats avaient diminué mais le vent risquait de devenir leur nouvel ennemi et il ne serait pas aussi facile à mater que ce groupe de mercenaires. Elle devait remonter à son poste maintenant…
Mais avant qu’elle ne puisse esquisser un geste, une main l’empoigna par le col et la souleva avec fermeté et brutalité. Ashtenn était venu jusqu’à elle et surement pas pour l’aider au vue de son regard assassin. Elle aurait dû se trouver à l’abri auprès de son frère à protéger la bataille des phénomènes climatiques mais au lieu de ça, elle se trouvait sur le pont à se battre comme une bête.
Il lui asséna un coup de poing monumental dans la mâchoire et Ruika vola sur quelques mètres pour s’écraser sur les planches de bois. Ça faisait mal.

Le bruit des combats s’arrêta.

Elle cracha le liquide tiédasse qui lui remplissait la bouche et fut horrifiée par le goût de son propre sang. Il était répugnant. Elle s’essuya d’un revers de la main et releva la tête pour voir que les dernières résistances du navire marchand avaient rendu l’âme. Elle essuya ses mains sur ses vêtements et sentit une force bien connue la soulever une nouvelle fois.
Par réflexe, elle planta ses serres dans le bras qui l’étranglait et la tenait quelques centimètres au dessus du sol. Les yeux du capitaine plongés dans les siens étaient devenus glacials alors qu’elle arrachait la peau sous ses ongles déchirant la fine membrane et versant le sang de son supérieur. Elle ne savait pas pourquoi elle avait réagit ainsi mais elle n’arrivait pas à s’arrêter. Elle avait envie de sang…
Ashtenn la plaqua au sol avec force, resserrant sa poigne sur sa gorge.

- Essaierais-tu de te rebeller petit ange sans ailes… ? N’as-tu pas compris que sans moi jamais plus tu ne voleras… ?

Elle montra les dents en sifflant d’un air rageur et l’expression du Beorc devint impitoyable. Il ne la frappa pas et se contenta de la fixer droit dans les yeux, elle devait les baisser, il était le dominant… Ils se dévisageaient avec rage, haine et en même temps une sorte de reconnaissance mutuelle perçait dans leur affrontement.
Un matelot intervint au milieu de leur échange silencieux.

- Mon Capitaine, devrions-nous charger les marchandises ? La tempête devient rude nous devrions décrocher rapidement...Mon Capitaine.

Il retourna son regard froid sur l’homme. La rage se lisait facilement dans ses yeux et le matelot baissa aussitôt la tête et recula de quelques pas en signe de soumission. Mais l’être en dessous de lui gardait son insolence et continuait de le défier. Il leva la tête en direction de Harris en se redressant lentement il cria.

- Protège la cargaison et les hommes qui l’embarquent !
_ puis à l’adresse de Ruika _ Toi, ne bouge pas !

Ruika se relevait doucement et discrètement quand il lui donna l’ordre avec une certaine véhémence. Elle soutint son regard dans un premier temps puis baissa les yeux, soumise mais debout. Le matelot disparut aussitôt l’ordre donné et Ashtenn se retourna vers Ruika.

Le vent les frappait de plein fouet alors qu’Harris concentrait son pouvoir sur les hommes s’affairant à leur travail de piraterie. Ashtenn tourna autour de sa sous-fifre en faisant résonner ses talons même à travers la tempête. Il se plaça derrière Ruika, caressant ses cheveux et humant l’embrun marin.
D’un geste brutal, il l’attrapa par cette longue chevelure d’ébène qui faisait sa beauté et tira sa tête en arrière l’obligeant à reposer le bas de son crâne contre son torse. Sa gorge lui était offerte et elle ne se débattait plus. Appuyant la pointe de son épée sur la chair tendre à sa portée, il glissa ses lèvres sur sa nuque et chuchota à son oreille.

- N’oublie jamais petit ange, sans moi tu n’es qu’une ordure, une honte à ton espèce, un Laguz sans ailes et sans honneur…tu es faible. Sans moi, tu ne serais que la putain des Beorcs, incapable de te défendre, paralysée par la peur. La seule raison qui fait que tu peux te tenir droite parmi nous c’est que tu es mienne. Sans moi tu n’es rien !

Il la mordit cruellement au creux de l’épaule, enfonçant ses dents dans sa peau et transperça la chair, tatouant sa marque dans le sang. Le liquide rouge glissa le long de sa clavicule tâchant sa chemise beige et la collant à sa peau.
Ruika se tint droite et affronta la douleur avec toute la force qui lui restait après cette attaque de front. Elle ne trembla pas, ne cria pas alors que la douleur cuisante se déversait dans tout son corps comme du venin de serpent. Mais ce qui faisait le plus mal restait cette vérité qu’il lui avait lancée à la figure avec toute sa dureté.
Le vent et la pluie noyaient les quelques larmes qui avaient traitreusement décidées de perler de ses yeux.


Soudain, le mât craqua. Le vent apaisé par le travail d’Harris avait redoublé de puissance lorsqu’il s’était retiré. Il tomba de toute sa hauteur en une lente chute se dirigeant droit dans leur direction. Ruika se retourna aussitôt et saisit Ashtenn par les épaules pour le pousser sur le coté sans qu’il ne comprenne.
A une vitesse boostée par l’adrénaline, elle lança une lame de vent et fendit le mât en plusieurs parties. Puis, elle repoussa le morceau qui menaçait de les écraser par un second mouvement de bras faisant souffler le vent et déviant la trajectoire du morceau de bois. La masse effrayante s’écrasa juste à coté d’elle en un bruit sonore faisant trembler toute la coque. Elle se retourna aussitôt reprenant à peine son souffle. Ashtenn se tenait sur ses coudes et regardait le mât d’un œil mauvais.
Avec leur ‘dispute’, ils avaient perdu de vue la tempête mais également le navire. Ils se retournèrent alors d’un même mouvement pour voir le bateau à la sirène s’éloigner doucement. Le pont qui était amarré au garde-fou du navire marchand avait cédé. Harris avait déjà rejoint le bâtiment pirate et seuls elle et Ashtenn restaient sur le bâtiment en ruine à la merci de la tempête.

Une mutinerie ?

Elle en doutait, les pirates étaient trop fiers de leur Capitaine pour le trahir. Mais qu’en était-il de Harris ? C’était une possibilité à ne pas exclure.
Le Capitaine Ashtenn se releva en fulminant. Il sortit un tome de magie pour faire souffler le vent et ramener le bateau auprès d’eux mais la tempête était si puissante que toutes tentatives étaient inutiles, le bateau ne reviendrait pas sur son sillage

- Merde les traitres !!!

La colère d’Ashtenn se voyait à chacun de ses gestes. Elle venait de lui sauver la vie, il se retrouvait dans une situation embarrassante, son bateau partait sans son capitaine… Sa rage devrait trouver une cible, il fallait qu’elle fasse en sorte que ce ne soit pas elle.
Rapidement, sans un mot et sans une remarque qui aurait pu amener l’attention de son capitaine sur elle, Ruika passa à coté de lui et se rapprocha de la figure de proue défigurée du navire marchand. Elle leva les mains au ciel, un livre à la main et récitant une formule apprise récemment, elle chanta son appel au vent.

- …Eeshar raah mi nee, limoakilee dashar Zephiraah alyzee kami no Kaze…

La pluie s’arrêta. Le vent diminua. Elle n’avait pas arrêté la tempête mais l’avait déplacée invoquant un vent plus puissant ayant soufflé les nuages.

Ashtenn la regarda avec un air stupéfié. C’était un sort d’une grande puissance, une magie qu’il se savait lui-même incapable de maitriser…Un petit sourire satisfait trôna sur le visage de Ruika durant quelques secondes, un sourire qu’elle s’empressa de réprimer. Elle sortit son tome ‘tsubasa’ et formula le sort pour s’envoler et rejoindre le bateau. Ils devaient se dépêcher car sinon la tempête les rejoindrait rapidement.
Une idée sournoise perça dans son esprit… Elle aurait pu abandonner Ashtenn sur le navire marchand, il n’avait pas le livre de magie nécessaire pour rejoindre l’Alyzée. Cette vengeance aurait été de courte durée car le navire ne partirait pas sans son capitaine, ils viendraient forcément le chercher mais par ce geste elle pouvait lui montrer qu’il ne la contrôlait pas totalement, elle pouvait le ridiculiser devant son équipage et se venger pour ce qu’il avait osé lui dire…
Mais qu’y gagnerait-elle ? Il ne ferait que se montrer plus dur avec elle, plus brutal. Pire, il pourrait se débarrasser d’elle la jugeant dangereuse.

Or il avait raison, sans lui, elle n’était rien…

Elle tendit le livre vers son Capitaine qu’il saisit sans un remerciement et s’envola devant lui avec aisance et naturel.

*

La mer avait repris son activité calme et paisible.
Retournés sur le bateau, il avait fallut la mobilisation d’Harris, Ruika et Ashtenn pour sortir le bateau de la tempête et une fois retrouvé des eaux plus calme, Harris avait subi le courroux de son frère pour être partit en les abandonnant. Il avait été accroché au mât du bâtiment pirate, le torse nu et lacéré de lames de vent. Personne n’abandonnait son capitaine, surtout le Capitaine Ashtenn et personne n’échappait à sa colère, pas même son frère. Ruika ne savait pas s’il avait fait la même supposition que lui sur une possible mutinerie, mais si c’était le cas plus personne n’y penserait. C’était l’effet d’un exemple, et quel meilleur exemple que celui de son frère.

Elle se retint bien de rire devant le sort du pauvre chirurgien car elle savait qu’elle y passerait également mais ce ne serait pas en publique… non, ce serait plus violent et plus intime.


Le soir était venu rapidement, et la convocation par son Capitaine encore plus. Elle se présenta à la porte et frappa avec une certaine appréhension. L’ivresse du combat l’avait quittée et quand elle se souvenait de ce qu’elle avait fait et dit… elle se sentait mal. Ashtenn avait réellement fait d’elle un monstre. Cependant, aurait-elle pu survivre à cette vie sans cette personnalité dérangée ?

Harris, le lieutenant de bord et le Capitaine Ashtenn étaient assis autour d’une table où une chaise vide lui était réservée.

- Rui… merci de nous rejoindre, veuillez-vous assoir

Harris et le lieutenant Potis avaient les yeux baissés sur la table. Ils semblaient observer des tâches sur l’objet de bois mais elle tout ce qu’elle voyait été la couche parfaitement rangée et prête à accueillir sa chair et son sang…

- Dites moi Rui, que pensez-vous de la manœuvre d’aujourd’hui… ?

Ce qu’elle en pensait… elle ne préférait même pas y penser. L’odeur de sang, les cris,…

- Rui… ?

Elle sourit d’un sourire lugubre, quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, la faute lui retomberait dessus, non pas parce qu’elle avait commis une faute ou autre, non… ça lui retomberait dessus car elle lui avait sauvé la vie et qu’elle avait réussit là où il avait échoué. Elle n’échapperait pas à la punition, ni à la violence. Elle n’échapperait ni au sang, ni à la sueur, ni aux larmes. C’était sa vie à présent. Une résignation amusée perça dans ses paroles quand elle lança à l’assemblée :

- La manœuvre d’aujourd’hui était désastreuse, et je m’excuse d’avoir quitté mon poste. J’aurais certainement pu éviter ces désagréments. Mais allez savoir pourquoi j’ai pensé que notre cher chirurgien qui a une longue expérience derrière lui pourrait se débrouiller sans moi… je voulais protéger mes hommes mais je le reconnais, la faute me revient…

Autant qu’elle soit la seule à être punie, Harris avait déjà assez subi pour la journée et avec un peu de chance le lieutenant lui ferait une meilleure réputation auprès de ses hommes, lui facilitant la vie.
Ashtenn éclata de rire à ses paroles et les deux autres hommes se crispèrent un peu plus sur leurs chaises…

- Eh bien messieurs,… j’ai bien l’impression que notre jeune second à décidé de vous couvrir. C’est dommage qu’elle n’ait pas entendu le début de notre conversation où vous la preniez tous deux comme bouc émissaire... Messieurs vous pouvez disposer.

Les deux pirates se levèrent, Harris avait voulu ajouter quelque chose mais d’un signe de main, le capitaine l’avait fait taire. Quant à Potis, elle n’en était pas sûre mais il lui semblait qu’il lui avait fait un signe de tête. Ses bravades ne serviraient peut être pas à rien pour une fois.

Le Capitaine Ashtenn attendit qu’ils soient seuls. Tapotant la table de ses doigts sur un rythme affolant. La porte de la cabine claqua et la pression sur les épaules de Ruika redoubla. Dans le silence le plus complet il la fixait de son regard vert et perçant. Il se leva sans dire un mot et se déplaça pour prendre deux verres d’alcool dans une petite armoire près du lit, gardant un silence pesant dans la petite cabine. Ruika tremblait intérieurement et retenait sa respiration évitant de faire le moindre bruit pour ne pas briser ce silence. Elle avait provoqué la situation et l’assumerait du mieux qu’elle le pourrait mais ça ne l’empêchait pas de redouter ce qui allait venir car elle le savait ça allait venir…
Il lui servit un verre et un autre pour lui-même dans lequel il trempa délicatement ses fines lèvres. Elle avala d’une traite le contenu du sien déglutissant avec difficulté tant sa gorge était serrée. Puis, il s’approcha, ce son régulier de botte qui lui était si caractéristique frappant le sol. Il posa son verre près de la main de Ruika et l’effleura lui provoquant un frisson dans tout le bras.

Rui, Rui, Rui… petit ange, que vais-je faire de toi. Malgré toute ma bonne volonté tu continues à rester une petite fille modèle prenant la faute sur tes épaules et défiant directement mon autorité devant mes hommes.
_ Il fit tourner le liquide dans son verre avec une lenteur sadique. _ Avouer m’avoir désobéit devant eux… c’était une provocation dis-moi, tu sais très bien que je ne peux t’éviter la punition si tu le reconnais toi-même,… à croire que tu aimes souffrir.

Ruika savait qu’il ne laisserait pas passer son insolence et quoi qu’il trouve comme excuse, elle savait également qu’elle allait être punie pour avoir maitrisée cette tempête. Ashtenn ne supportait pas d’avoir de la compétition et la puissance dont elle avait fait preuve n’était pas à la portée de n’importe qui,… elle était un danger pour lui, un danger qu’il se devait de contrôler ou de supprimer.

Il trempa un mouchoir de tissu dans son verre d’alcool et avec douceur, il tamponna la joue de la jeune fille. Ça brûlait. Ses plaies encore ouvertes hurlaient de douleur au contact du liquide alcoolisé mais elle serra les dents ne montrant rien de sa souffrance. Elle ne voulait pas lui laisser ce plaisir. Avec lenteur, Il descendit le mouchoir sur son épaule et appuya cruellement sur la morsure arrachant un gémissement de douleur à la Laguz. Il appuya plus fort...
C’en était plus qu’elle ne pouvait supporter, Ruika se retourna avec un regard remplit de haine attrapant sa main pour qu’il s’arrête.

- Ça fait mal !

Elle repoussa sa main avec violence et se leva pour lui faire face. Ashtenn attrapa son avant bras et serra.

- Ton insolence dépasse les bornes !

Ruika vit la main arriver mais ne put rien faire pour l’esquiver. Il lui asséna un coup cuisant du revers, la jetant au sol.
Elle toussa crachant de nouveau le sang emplissant sa bouche quand sa poigne se referma sur sa gorge l’empêchant de respirer. Elle sentit la main la soulever sans la moindre difficulté, sans le moindre tremblement. Il était si fort et elle si… faible. Il la plaqua contre le mur la cognant avec dureté. Un liquide chaud se mit à couler de l’arrière de son crâne et les doigts se resserrèrent sur son cou. Ruika avait mal, avait peur,… des milliers de fois elle s’était retrouvée dans cette situation incapable de gérer ses sentiments, incapable de survivre sans le bon vouloir de cet homme… Ashtenn.
Aujourd’hui serait différent. La Laguz monta ses mains sur son avant-bras. Ses serres se refermèrent sur sa chair et elle écarta suffisamment les doigts pour pouvoir haleter :

- Lâche-moi, tu me fais mal… Ashte…

Nouveau coup.

- C’est Capitaine Ashtenn, femelle !!!
_ il la jeta contre le lit de bois et sa tête heurta l’un des pieds_ Je t’ai recueillie et laissée vivre sur le bateau alors qu’aucune femme n’en a le droit et toi tu te rebelles… Tu ne peux vivre sans moi !

Encore cette phrase…Il se plaça au dessus d’elle et la frappa à plusieurs reprises, elle était étourdie par le choc, avec un peu de chance, elle s’évanouirait.

Cependant, elle n’avait jamais eu de chance.

Il prit son verre d’alcool sur la table et lui envoya au visage.

- Réveille-toi ! je préfère que tu sois bien consciente pour ce qui va suivre, c’est la dernière fois que je te montre à qu’elle point tu as besoin de moi. Je vais éduquer ton corps pour qu’il n’oublie jamais le mien…

Il posa un genou au sol et la saisit par le col.

Eduquer son corps… quelle blague ! Pourquoi se sentait-il obligé d’inventer une excuse pour la prendre. Il avait raison sans lui elle n’était rien. Elle l’avait compris depuis le jour où elle s’était rendue compte qu’il pouvait lui apprendre à voler. Cependant une petite voix au fond d’elle lui chuchotait sans cesse…

Sans lui tu n’es rien mais avec lui qui es-tu ?

La réponse était simple, elle était un monstre. Trop lâche pour mourir et pas assez courageuse pour commencer une nouvelle vie seule…

Ruika avait peur mais d’une peur différente de celle que lui inspirait Ashtenn. Elle savait ce qui allait se passer, elle y était habituée, elle tremblait mais connaissait la fin de cette histoire.
Mais si elle s’enfuyait que se passerait-il ?... La peur de l’inconnu était trop forte.
Elle préféra l’éloigner pour se concentrer sur celle qui la démangeait présentement.

Sa chemise vola en morceau alors qu’Ashtenn la déchirait sans une hésitation. Ses lèvres vinrent s’imposer sur sa plaie à l’épaule qu’il rouvrit sans aucune hésitation pour mieux se délecter de son sang. Ruika tressaillit mais ne dit rien, n’émit pas un son. Elle l’avait suffisamment provoqué pour la soirée, elle voulait pouvoir se tenir debout le lendemain. Elle sentit l’homme la tirer par les cheveux et la forcer à se relever. Elle le regardait droit dans les yeux, elle ne pouvait cacher son dégout de la chose, sa haine et son envie de le rejeter mais il ne lui laissa pas le temps de s’exprimer par autre chose que le regard et la retourna brutalement contre le mur heurtant une nouvelle fois sa tête contre les planches de bois.
Elle saignait à l’arcade et le sang glissait le long de son œil et de sa joue. C’était désagréable mais quand elle voulu lever la main pour essuyer le liquide écarlate, elle se sentit retenue par le pirate.

- Garde tes mains sur le mur si tu ne veux pas que je te les tranche…

Elle ne discuta pas sachant qu’il était capable de le faire. Il passa sa main dans ses cheveux humant l’embrun marin dont ils étaient imprégnés et tira sa tête en arrière pour lécher la gorge offerte. Ruika frissonna au contact du membre tiède sur sa peau. Un frisson auquel Ashtenn répondit par une morsure plus douce et agréable. De son autre main, le pirate défit la ceinture violine enserrant la taille fine de sa captive, qui retenait encore sa chemise de lin et jeta derrière lui les vêtements encombrant. Ruika sentit sa main froide et rêche glisser le long de son ventre en une caresse aérienne qui lui arracha un léger soupir de satisfaction.

- Tu as l’air de réellement apprécier ma petite Rui…mais ce n’est pas le but de la manœuvre… _
lui glissa t’il à l’oreille en lui léchant le lobe d’une langue taquine.

Elle se crispa sous le geste presque affectif sachant qu’elle ne pouvait se laisser aller au plaisir de ce contact sur sa peau. Elle devait se concentrer sur la douleur qui la lançait à l’épaule et à la tête pour ne pas sombrer dans le plaisir corporel et devait se focaliser sur ce dernier pour ne pas hurler de douleur. Tout n’était qu’une question de temps, comme les autres fois ça passerait et plus vite qu’elle ne le pensait, c’est ce qu’elle se répétait encore et encore.

Il tira un couteau de sa ceinture et trancha l’épais morceau de toile qui lui recouvrait les jambes en entaillant au passage sa hanche et le haute de sa cuisse. Elle hurla et s’empressa de serrer les dents pour étouffer sa douleur.

- Je préfère cela…

Les doigts du Beorc quittèrent ses cheveux et vinrent se perdre sur son bas ventre. De sa paume, il effectuait une pression agréable la faisant haleter comme une bête. La sensation qui s’élevait de son bas ventre était des plus douces mais l’estafilade à sa jambe l’élançait douloureusement. Ashtenn avait décidé de satisfaire tous ses désirs corporels sans lui laisser la moindre occasion d’exprimer son plaisir sous peine d’un coup de couteau… c’était frustrant !

- Hum…

Elle ne put retenir ce gémissement de surprise quand elle sentit le genou du Beorc s’insérer entre ses cuisses l’obligeant à les écarter. Il sourit à ce son et de sa main, il alla chercher la plaie sur sa jambe réveillant la douleur due à la lacération.

Cet humain était tordu.

Elle se mordit les lèvres jusqu’au sang pour ne pas crier et il appuya plus fort pour la faire réagir. C’en était assez, elle ne pouvait pas en supporter plus, des larmes de douleur et de rage se formaient aux coins de ses yeux. Elle n’en pouvait plus. Ses mains quittèrent le mur alors qu’elle se retournait pour le rejeter mais celles d’Ashtenn furent plus rapides. Il les saisit et la retourna face à lui en faisant craquer ses épaules.

- Allons petit ange, il faut que tu prennes plus sur toi car je n’en ai pas fini. Aujourd’hui je vais prendre tout mon temps…

Du bout de la langue, il vint lécher le sang qui perlait de son arcade puis il descendit jusqu’à la commissure de ses lèvres. Il relâcha ses poignets pour l’attirer dans une étreinte plus intime et l’embrassa langoureusement, la surprenant par la douce brutalité dont il faisait preuve.

Elle ne savait plus quoi faire.

Cet homme annihilait tout sur son passage, sa vie, ses résolutions, ses principes. Elle le détestait tant pour sa force, sa vulgarité et sa violence et pourtant elle s’accrochait toujours avec hargne au moindre signe de douceur… C’était d’ailleurs pour ça qu’elle préférait le voir cruel et sans pitié avec elle. Elle savait gérer sa haine, sa colère et son mépris mais dès qu’il se montrait attentionné… Elle se dégoutait elle-même tant elle aimait ça…
Une caresse, un baiser la rendait bien plus docile qu’une gifle mais les sensations qui les accompagnaient étaient plus difficilement contrôlables. Ruika était paralysée…sa douceur était le pire des supplices pour son âme déchirée entre haine et amour.

Ashtenn stoppa le baiser pour descendre ses lèvres le long de sa nuque et de sa clavicule. Il déposa à peine ses lèvres sur la plaie sans s’y attarder pour s’attaquer à la poitrine ronde et ferme, mise à nue de la jeune fille. Il embrassa le mamelon durcit par le plaisir et se mit à le mordiller sans force tout en caressant l’autre sein d’une main ferme. Ruika voulu le repousser tant le geste était incongru mais ses jambes tremblaient faisant échos à son cœur.
Ces sensations lui étaient inconnues, cette manière d’agir également… il aurait dû la frapper, la battre et la laisser baigner dans son sang tout en la dominant de sa force et sa puissance. Il aurait dû la prendre avec brutalité comme à son habitude… Ce ne devait pas se passer ainsi !
Il mordit plus fort… mais loin d’être désagréable, le plaisir fit flancher ses jambes et elle s’affaissa contre le mur entrainant le pirate avec elle. Ashtenn rigola d’un rire chaleureux et entreprit de lécher sa plaie à la jambe tout en la regardant d’un air sadique. De ses mains il retira les bottes de la jeune fille, terminant de la mettre à nue.
Le membre humide contre sa peau entrainait des spasmes de plaisir dans tout le corps de la Laguz qui se cambrait au rythme des mouvements du Beorc.

Ce ne devait pas se passer ainsi…

Il se releva légèrement se mettant à peine à genoux et retira sa chemise découvrant son torse halé et parfaitement dessiné. Quelques cicatrices barraient son ventre mais rien de disgracieux. Ashtenn était bel homme et nombreuses auraient été les femmes à envier sa position mais elle, elle ne voyait rien d’autre que l’assassin de son frère dans ses traits réguliers et fins, dans sa mâchoire carrée et ses épaules larges, l’homme responsable de tout ses malheurs. D’un autre, elle aurait put tomber amoureuse mais de lui… Jamais, elle s’y refusait. Le vide se fit dans son esprit. Rien que le fait qu’elle ait pu penser à l’aimer était un crime en soit, une honte et une disgrâce. Pourtant…

Il tira les jambes de sa seconde et les plaça de chaque coté de son corps alors qu’il se penchait de nouveau pour l’embrasser et sucer ses lèvres ensanglantée.

Pourtant, s’il continuait ainsi, elle se perdrait, elle se perdrait dans leur étreinte…

- Arrêtez, s’il vous plait… Capitaine Ashtenn… Je vous en supplie…

Elle avait glissé cette phrase entre deux baisers et c’est les yeux baissés sur le sol qu’elle lui avait murmuré cet appel.

- Capitaine ? Je vous en supplie ?...Qui aurait cru que c’est par la douceur que je te soumettrai petit ange sans ailes…
_ il se redressa la dominant de sa taille et passa sa main dans ses cheveux provoquant une chair de poule des plus agréables dans le dos de la jeune fille _ mais je ne peux te laisser ainsi, je ne suis pas satisfait et toi non plus au vue de...

Il passa un doigt sur le haut de la cuisse en remontant le long de l’aine, jusqu’au milieu du ventre créant sur son passage un frisson de plaisir incontrôlé.

- Prenez-moi…
_ supplia t’elle d’une voix voilée par la honte et le désespoir _ sans caresse, sans baiser. Prenez-moi s’il vous plait…

Le pirate la regarda en se pourléchant les lèvres avidement, il comprenait enfin que s’il ne pouvait la maitriser par la peur, il pouvait l’avoir par un sentiment bien plus fort… l’amour était si puissant. Il ferait en sorte de ne pas l’oublier.

Très bien, tu as été obéissante alors je pense pouvoir te faire cette… faveur _
il sourit.

Il la souleva en la laissant s’appuyer contre lui et la guida vers la table où il la fit s’accouder. Il aurait pu la mettre dans son lit mais ça aurait été moins… humiliant. Lentement, il dégrafa son pantalon faisant tomber une à une les chaines et bijoux qu’il portait à sa ceinture, et à chaque bruit sourd d’objets tombant sur le sol en bois, Ruika se crispait un peu plus.
Il vint appuyer son membre tendu contre la chair tendre et chaude de l’ange sans aile et lui dit au creux de l’oreille…

- N’oublie pas que c’est toi qui me l’as demandé…

… avant de s’engainer violemment entre ses jambes la faisant se cambrer de douleur.

C’était mieux ainsi… la souffrance, la brutalité, la violence elle pouvait les gérer. Elle savait ce qui en découlerait, un souvenir lointain, quelques blessures physiques… tout s’effacerait avec le temps. Elle n’avait pas besoin de douceur ou de semblant d’amour. Ils n’avaient pas ce genre de relation. Il ne l’aimait pas… Elle ferait en sorte que ce soit toujours réciproque.

Une larme au goût salé telle l’eau de mer perla sur sa joue…

*

Il était formidable de voir à quel point on pouvait se mentir à soi-même, c’était d’ailleurs surement en ça que Ruika excellait… Mais comme beaucoup de chose chez elle, c’était une façon de protéger le petit ange sans ailes qui subsistait recroquevillé au fond de son âme. Ce petit ange déchu, apeuré et faible qui était incapable de survivre…

Quand Ruika se réveilla, une phrase, surement la dernière qu’elle avait perçue avant de sombrer, résonnait dans sa tête.

C’était bon petit ange, laisses-toi aller plus souvent…
Le jour s’était levé depuis des heures et le ciel était clair. Elle était douillettement installée dans le lit chaud et moelleux d’Ashtenn et ses blessures avaient été soigneusement bandées. Elle doutait du fait que son capitaine ait eu ce genre d’attentions pour elle mais elle remercia silencieusement celui qui s’était donné la peine de la soigner. Au pied du lit, des vêtements propres étaient pliés et n’attendaient qu’à être enfilés.
Elle se tira mollement pour les atteindre et les mettre quand la porte s’ouvrit. Le jeune mousse passa dans l’encadrement et la dévisagea avec une certaine terreur avant de dire à toute vitesse.

- Bonjour, Madame Ruika… je viens vous apporter votre déjeuner.

Déjeuner ?... Elle avait donc dormi toute une journée…

- Viens, approche et dépose ça là.

Dit-elle en indiquant la table d’un geste fatigué. Le garçon apporta le plat d’un pas lent et tremblant évitant de croiser son regard en le gardant au sol comme s’il craignait les foudres divines. Il le déposa sur la table sans un mot, avant de rapidement, trop rapidement faire demi-tour vers la sortie.
C’était louche…
Elle prit ses lames qui trônaient sur la pile de vêtements et quand il fut à sa portée, Ruika sauta hors du lit. De manière impudique, elle l’attrapa par les cheveux le collant contre sa poitrine et lui plaça l’une de ses lames acérées sous la gorge.

- Où files-tu comme ça gamin ? Tu n’oses pas me regarder, tu trembles comme une feuille et tu m’offres un repas que le Capitaine Ashtenn n’aurait jamais commandé pour moi… Qu’y a-t-il dedans ? Qui me l’apporte ? Parle si tu ne veux pas mourir !

Le gamin affolé se mit à se débattre enfonçant maladroitement la lame dans sa gorge. Sentant le fer lui trancher la peau, il s’immobilisa et lança à la volée :

- C’est le lieutenant Potis m’dame, il m’a d’mandé d’vous soigner et d’vous nourrir. Ça fait deux jours q’vous dormez alors j’me suis dit qu’un bon plat vous f’rez du bien. C’est tout j’vous assure…

Qu’avait-elle cru… si Ashtenn avait voulu la tuer il l’aurait fait depuis longtemps et Harris était bien trop trouillard pour tenter quoi que ce soit à son encontre…
Elle relâcha le garçonnet qui s’écroula au sol et s’empourpra devant sa nudité. C’était donc pour ça qu’il évitait de la regarder. Elle lui caressa doucement les cheveux et d’un signe de main lui ordonna de l’aider à enfiler ses vêtements.
Deux jours… et la douleur dans son cœur et son dos n’avait pas diminué…
Le jeune mousse s’affaira à la tâche que lui avait assignée le second avec respect mais il était si gêné de la toucher que c’en était presque attendrissant…

- Merci gamin tu peux disposer.

Le garçon se releva et s’enfuit littéralement sans oser jeter un œil derrière lui.

- Quel est ton nom petit ?

Lui lança-t-elle avant qu’il ne passe la porte.

- Robin m’dame, mais les autres m’appelle Rob ou ptit mousse.

Puis sans demander son reste il partit.
Robin, quelle ironie… Ashtenn ne pouvait pas être assez tordu pour l’avoir fait exprès…

C’était bon petit ange, laisses-toi aller plus souvent…
…Si, il l’était.

Elle se leva et étira ses muscles endoloris. Son épaule, sa jambe et sa tête la lançaient affreusement mais elle devait se lever. Deux jours c’était bien trop. Si elle avait réussi à s’attirer la sympathie de son équipage, il fallait qu’elle l’entretienne. Elle saisit au passage un morceau de poulet et se retira sur le pont.
Le Capitaine Ashtenn était à la barre et manipulait son Alizée d’une main de maître par ce temps ensoleillé. Elle évita son regard avec précaution et avança parmi ses hommes sans rien laisser paraître de sa douleur.
Comme à leur habitude, ils s’affairaient à leurs tâches sans enthousiasme cherchant toujours à remettre leur travail sur le quart suivant. Elle s’avança, sortant de l’ombre et plusieurs têtes se retournèrent sur son passage. Au loin Potis lui fit un signe de tête imperceptible pour un Beorc. Plus près, deux marins s’inclinèrent respectueusement devant elle.
Elle n’avait pas tout perdu dans cette histoire…

Quand soudain, une voix perça dans la foule…

- Eh la putain… tu as pris sec l’autre soir !

L’homme de 25 ans tout au plus accompagnait ses dires de gestes vulgaires et quelques uns de ses camarades rigolèrent. Une rage muette monta en Ruika et un mal de tête où cette même phrase tournait et tournait encore la rendait folle.

Laisses-toi aller plus souvent…
Elle se retourna sur le malappris qui avait osé détruire le semblant d’espoir qu’elle nourrissait de passer une bonne journée. Elle plongea la main dans sa poche sachant pertinemment quoi chercher et avec un sourire amène elle invoqua le sort.

Il ne comprenait pas encore, mais il était déjà mort…

- Arachi !

Une sphère entoura le pirate alors qu’il rigolait, et les vents qui y dansèrent lacérant son corps ne laissèrent qu’une fine pellicule écarlate. Un silence sacré s’était emparé du bateau.
Ruika se sentait soulagée… Elle continua d’avancer répondant aux hommes qui l’avaient salué puis d’un mouvement leste, elle rejoignit la vigie.

Alors qu’elle montait, elle entendit le Capitaine Ashtenn hurler aux camarades du cadavre de nettoyer le bateau de fond en comble. Elle sourit.

Puis, se sentant enfin en sécurité, Ruika s’accouda au bois et laissa le vent défaire sa chevelure.

***

Le vent par rapport aux humains restait toujours constant. Que ce soit dans ses souvenirs ou maintenant, il ne lui avait jamais fait défaut. Il était prévisible et répondait toujours à ses attentes.

Quel meilleur partenaire qu’Eole… ?

Lui ne la laisserait jamais chuter aussi profondément qu’à cette époque.
Elle se laissa pencher en avant et plongea dans les tourmentes houleuses de l’orage, se laissant aller au grès du vent.


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Allen
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MessageSujet: Re: Au coeur de la tempête... [NC-16]   Au coeur de la tempête... [NC-16] I_icon_minitimeSam 29 Jan - 1:01

◘ Langue: 5/5

Quelques répétitions ça et là, tu maîtrise parfaitement ton sujet à part ça. Il n'y a rien à dire, si ce n'est:

L'art, c'est ça.

♠ Style: 5/5

Frissons et merveilles. Voilà ce que laisse entendre la lecture de cette si douce caresse qu'est ta façon d'écrire. C'est souple et fluide, c'est de la magie à l'état brute.

♣ Histoire: 10/10


Long, enivrant, frissonnant. Un récit comme on voudrait pouvoir en lire tous les jours; on a envie de tuer Ash, entre autres. Les sentiments sont tout aussi parfait que les description... Je n'ai aucune reproche à faire et aucun mot pour exprimer la beauté: Lain n'a qu'à trembler?

♥ Niveau: 20/20

Avec cette réeval, tu montres à tout le monde que tu es une des plus grandes roliste de ce fofo... What Else?
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Au coeur de la tempête... [NC-16]

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