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 Le Seigneur des Rêves [NC -16]

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Allen
Allen


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MessageSujet: Le Seigneur des Rêves [NC -16]   Le Seigneur des Rêves [NC -16] I_icon_minitimeMer 8 Déc - 19:10

« Celui qui ne doute pas n'est qu'un homme de mauvaise foi. »


Allen réfléchissait. Que faisait-il ici? Comment était-il arrivé là? Et surtout: qu'allait-il faire? Il était tout aussi vrai que chaque rencontre entre lui et son Maître finissait par le mettre à un moment dans ce genre de situation. Situation qui se résolvait toujours par une intervention de son Maître pour sauver son apprenti. Mais cette fois, c'était différent.
Le gamin aux cheveux argentés était assis sur le marbre froid, les jambes tendus. Son visage se dirigeait vers le vide crée entre ses deux pieds et ses mains quant à elles, étaient attachées au niveau du bas de son dos par une paire de menottes d'acier un peu trop serrées pour le jeune garçon. La pièce était assez petite et ne comportait aucun meuble. Ce n'était que murs de marbre noir parcourus de longues inscriptions runiques d'un rouge sang. Une prison pour magicien. Le pouvoir de l'apprenti mage était bridé, mais on lui avait tout de même retiré son matériel. Il gisait, assis là. Contemplant la flaque de sang entre ses jambes.



« Vous m'avez fait appeler, Maître? »

Un jeune garçon aux cheveux blanc et à l'œil tatoué venait de passer la porte de la pièce. L'endroit n'était remplit que d'un simple bureau, d'une chaise et d'une couche d'environ cinq centimètres de papier à tout endroit. Sur la chaise trônait avec nonchalance un homme tout de noir vêtu dont les pieds se croisaient sur la table. Magus contemplait son apprenti déglutir au moment où il parcouru l'endroit des yeux. Il devait sans doute se dire qu'il allait un jour devoir remplir toute cette paperasse à sa place. Et il avait raison, songeait-il:


« Te voilà enfin, incapable. Pourquoi as-tu mis tant de temps?
-Euh...
-Je m'en fiche, le coupa Magus, tu n'es qu'un être mono-cellulaire qui n'est pas capable de penser et de se déplacer en même temps, ce qui explique pourquoi tu es si en retard.
-Mais Maître...
-Il n'y a pas de « Mais Maîîîîîître » qui tienne! »

D'un bond, Magus s'était levé, balançant sa longue chevelure rouge par dessus ses épaules par endroit. Alors qu'il s'approchait de son disciple, ce dernier avait tendance à reculer tel un jeune lapereau face à un loup. Le jeune apprenti savait ce qu'allait faire son maître: utiliser le « doigt accusateur de la justice ». Ce que Magus fit. Il leva le bras droit bien en l'air, tendant son index vers l'infini. Allen se disait que ça allait être comme d'habitude, l'ordre allait être absurde et inévitablement à exécuter dans les plus bref délais. L'index de Magus descendait à toute vitesse vers le nez de l'apprenti qui ne put s'empêcher de lâcher un petit « Iiiirk » de peur juste avant que le doigt de la « vérité et de la justice » se pointe juste entre ses deux yeux:

« Allen Walker, je te somme de te rendre en ville et de t'occuper du cas du Culte de Krein!
-Aaargl!
-Voici les détails! Ne remet pas les pieds ici avant d'avoir résolu le problème! »

Le bras gauche du Maître du feu plongea avec une vitesse fulgurante dans la poche de son pantalon avant d'en ressortir à la même vitesse, venant écraser une sorte de tas de feuilles sur le visage de Walker. La puissance de l'impact fit décoller le jeune mage de quelques centimètres du sol pour l'envoyer s'écraser légèrement contre un mur du couloir. La porte du bureau lui fut claquée au nez, puis ce fut le silence.


Le silence, pareil à tout endroit où le stress est présent. Cette prison l'était. Un léger filet de sang coulait de la commissure des lèvres du gamin et allait s'ajouter à la flaque par intermittence. C'était le seul bruit qui troublait le règne du silence. Le seul qui le pouvait encore. Allen savait très bien qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps. La garde arriverait sans doute trop tard. L'endroit était calme, vide de tout sentiment. En quelques mois seulement, il avait apprit beaucoup de choses. Il avait toujours suivit ce qui lui semblait juste. Et le combat devait se terminer aujourd'hui, selon toute vraisemblance.


Allen Walker descendait la rue menant au palais tout en lisant le rapport. Ce dernier n'était pas très long et ne comportait pas beaucoup d'informations. Il avait été demandé à Magus de s'occuper du Culte de Krein. Sur le coup, le gamin tressaillit légèrement devant ce qui allait suivre:


« Le Culte de Krein est une secte sur laquelle nous n'avons pas beaucoup d'informations. Chaque membre ayant été arrêté s'est suicidé en se mordant la langue, ce qui ne nous donne aucune indication précise sur la secte en question. Tout ce que nous savons est que la secte est intimement liée aux disparitions de citoyens dans la ville de Mélior et ses alentours depuis un mois. »

En abordant la suite, le corps du maudit n'était plus que tressaillement:


« Les citoyens disparus n'ayant jamais refais surface, il vient à penser qu'ils servent de sacrifice pour le Culte, sans doute dans une cérémonie quelconque. Il n'y a cependant aucun critère qui amènerait à recouper un type de personne recherché par le culte. »

Que des suppositions, rien de concret. Voilà ce que contenait ce rapport. Il était signé de la main d'Isaac Garibaldi, le Commissaire-Divisionnaire de la capitale. Si la garde avait donné ce rapport, c'est qu'elle n'en savait pas plus et n'arrivait plus à joindre les deux bouts concernant cette affaire. Inutile d'aller leur poser des questions. Visiblement, les victimes avaient été enlevées à n'importe quel moment du jour et de la nuit dès qu'elles étaient seules. Il n'y avait vraiment aucune information, ça allait être un travail long et fastidieux. Voilà pourquoi Magus lui avait confié cette mission.
Allen alla s'installer dans une bonne auberge pour prendre son repas du midi et réfléchir à la situation. Il commanda un diabolo-menthe accompagné du plat de viande du jour. Il étala le rapport sur la table, devant son repas et se mis à le déguster en réfléchissant à la situation. Ce qui l'ennuyait le plus, c'est qu'outre le fait qu'il ne possédait aucune piste, il ne trouvait aucune solution. La seule possibilité en vogue dans son esprit était de se balader seul dans les ruelles perdues de la capitale jusqu'à se faire attraper... Puis sacrifier, ce qui tout compte fait n'était pas une bonne idée. Il ne savait pas par où commencer. Au final, il décida de réfléchir pleinement une fois le ventre remplit. Il rangea le rapport dans son sac, et entreprit de finir son repas:


« Oh! Allen? »

Elle s'installât devant lui. Une magnifique jeune fille qui semblait avoir à peine dix-huit ans. De long cheveux roux ondulés jusqu'au bas de la nuque, un visage fin et agréable sur lequel apposer un regard est comme une caresse pour l'âme. En la regardant, Allen manqua de s'étouffer. Non pas à cause de son corps de déesse mais du fait de l'effet que vous pouvez ressentir lorsque vous rencontrez quelqu'un que vous n'avez pas vu depuis des années et qui vous aborde avec un sourire angélique alors que vous nourrissiez à l'époque une peur sans limite pour elle:


« Aaargl, Alicia... 
-Comment vas-tu depuis le temps? »

Sur le coup, Walker vit tout blanc, tout noir puis deux fois tout blanc. Ce laps de temps lui remémora tout ce qui s'était passé à l'époque. Un souvenir qui rappela au gamin pourquoi il avait peur des jolies filles sous certain aspect:

« Je... Je vais bien... Et toi? »

Son regard se perdit dans le vide entre son assiette et son verre. La dénommée Alicia émit un rire discret devant la scène:


« Moi je vais plus que bien, les affaires marchent parfaitement! Je ne pensais pas te voir ici, que deviens-tu? »

Elle apposa un regard pénétrant d'intérêt sur Allen. Il ne put s'empêcher de plonger son regard dans ce qui fut un de ses pires tourmentes.


Elle avait tout oublié? Elle n'avait aucun regret a avoir après tout. Pour la deuxième fois en un si cours laps de temps, le maudit eut une réminiscence de son passé. Il contemplait la chevelure éparse s'étendre de la tête posée sur sa cuisse, baignant dans le sang et lui donnant une nouvelle couleur. Tout était vide, rien n'avait plus de sens. Comme à l'orphelinat. Alicia était la plus belle des orpheline. Même à son âge, elle était déjà magnifique. Elle était comme Allen, seule. Tous la rejetait à cause de sa marque. Elle était battue par les filles au même titre que Walker l'était par les garçons. Mais elle s'était mieux débrouillée que lui. Elle s'en était sortie. Elle l'avait trahie.

Qu'est ce que j'ai appris des gens, depuis que je suis né? Ils méritent tous ma confiance. Ils méritent tous de ne pas avoir à subir mes erreurs. Mon existence elle même est une entorse à la vie. Mes parents n'ont pas voulus de moi, les enfants n'ont pas voulus de moi. Tout n'as toujours été que temporaire. J'ai appris à faire confiance aux gens. Je sais qu'ils sont tous bons, au fond. Mais moi, je ne mérite pas qu'ils me fassent confiance. Je leur ai toujours fais du mal. Je n'apporte que des ennuis.

Je préfère courir.
Je préfère fuir.
Je veux être loin.
Je veux être dans ses bras, encore aujourd'hui.
Je pense à elle depuis toujours.
Je n'ai jamais cessé de m'en vouloir pour que j'ai fais.
Je préfère fuir plutôt que de l'oublier.
Je préfère mourir que ne pas pouvoir l'aimer...

Tout fait peut-être bien de s'arrêter là. J'ai tout perdu, je n'ai jamais réussi à sauver personne. Je croyais que c'était moi, mais à chaque fois quelqu'un le faisait à ma place.



« Allen? Allen Walker!
-Oh, oui! Pardon!
-Tu ne m'as pas écoutée, hein?
-Ah non, désolé... J'étais... Perdu...
-Haha! C'est tout toi ça! Je te disais que j'allais bien aussi! »

Des banalités. Voilà qui faisait plaisir à Allen. Cela lui permettrait de cesser d'avoir les jambes flageolantes et de pouvoir s'enfuir dès qu'il le pourrait:

« Que... Que fait-tu ici? »

Elle semblait en pleine forme. Et elle était clairement plus resplendissante que jamais. Elle souriait tout le temps, elle avait l'air heureuse. Comme depuis ce jour là:

« J'accompagne mon Maître de magie, il est venu à Mélior pour une mission diplomatique et m'a laissée un jour de battement pour découvrir la ville!
-Ah, tu es magicienne maintenant? »

Elle leva sa main gauche, paume face à Allen. Il observa ce symbole qu'il revoyait pour la première fois depuis si longtemps ailleurs que dans son esprit:

« Oui! Je maîtrise les arcanes de la foudre! Il s'est avéré que je possédais un Charmeur d'Esprit au final, et que je n'étais pas une marquée. J'ai donc trouvée un maître à Beignon et il m'a tout enseigné! »

Allen eut un sourire interdit. Il ne savait pas comment se comporter face à elle. Il savait très bien que tout avait été de sa faute. C'est lui qui avait commis l'erreur. Il ne méritait pas qu'elle s'adresse à lui:

« Oh, tu as du bien t'amuser depuis tout ce temps alors.
-Oui! La vie de magicienne est trépidante! Et mon maître est un homme génial! »

Le gamin eut un mouvement de recul en pensant au sien. Un être fourbe, un parasite, un profiteur... Il y avait beaucoup plus de termes négatifs en réalité. Mais à bien y regarder, converser avec Magus était moins difficile que de passer ce moment avec Alicia. Et il y avait des milliers de raisons pour cela. Mais Allen ne pouvait plus réfléchir, trop de souvenirs se bousculait dans sa tête. Un peu comme si elle était devenu une passoire tentant de filtrer des briques:

« Alors, tu deviens quoi mon petit Allen?
-Moi? Euh je suis magicien aussi... »

Elle ne parut pas surprise de cette réponse. Son sourire se prononça un peu plus, la rendant encore plus belle. Contempler le bonheur en face peut vous brûler les ailes. Et la plupart du temps, la chute est longue.


Désormais, rien ne comptait plus. Il ne restait rien que du sang. A l'époque, l'espoir existait encore. Les yeux du maudit étaient clos depuis plus d'une heure maintenant. Il n'avait plus la force de les ouvrir. Les souvenirs se bousculait au portillon du cinéma de son imagination. Tout se devait d'être comme ça.


« Geist. Un homme qui se cherche. Un homme qui as besoin de se trouver des valeurs. Un des hommes les plus dignes qu'il ait rencontré. Quelqu'un qui as un destin trop lourd pour lui mais qui y fera toujours face. Quelqu'un qu'il n'avait fait que plonger un peu plus dans les ténèbres. L'issue avait été bonne, mais était-ce bien celle à laquelle il fallait accéder? Il s'en était sortit tout seul, il avait vaincu le problème de part lui même. Allen se disait qu'il n'avait été qu'une gêne pour lui. Tout ces laguzs ne seraient sans doutes pas aussi remontés sans sa venue en Gallia, c'est lui que les soldats avaient suivis.
Mindy. Une demoiselle qui malgré les apparences va devenir quelqu'un de grand. Quelqu'un de respecté. Elle n'aurait jamais du rencontrer un maudit comme moi. Je lui ai mis le doute. Je l'ai changée. Elle ne méritait pas cela.
Shikonai. Cet homme me fais peur. Il voue sa vie à quelque chose qui le détruit petit à petit de l'intérieur. Je n'ai pas réussi à le sauver. Je suis incapable de l'aider. Et il trouvera la mort de la main d'un juste qui n'aura pas compris. Parce que je n'ai pas su l'aider.
Kwendal. Une femme torturée par son passé. Son destin la rendra heureuse à coup sur. Mais je n'ai pas pu l'aider non plus. Je me suis borné à rejeter sur elle ce que je ressentais pour Alicia. Cela m'a permis de comprendre, mais je n'ai fais que l'utiliser. Elle avait besoin de moi, et je n'ai rien pu faire. Je suis minable.
Naeliel. Une femme mystérieuse. Elle m'a sauvé. Elle a sauvé Olivia. Elle a eu le cran de faire ce dont je ne suis pas capable. Je ne la comprend pas, je n'ai pas le talent pour ça. Mais je suis certain d'une chose. En la regardant dans les yeux, j'ai vu de la souffrance. Et encore une fois, j'ai été inutile.
Olivia. Une petite fille magnifique. Elle est gentille et adorable. C'est la seule personne que Magus aime vraiment, je crois. Je me demande qui sont ses vrais parents? Tout comme moi, cette petite marquée se sens seule. Mais je n'ai pas pu l'aider à se sentir mieux. Je sais qu'elle est toujours triste, alors que moi je trouve de l'intérêt dans tout ce que j'entreprends. Je ne vaux rien...
Magus. Je n'ai jamais réussi à vous cerner. Mais je sais que je n'ai jamais été à la hauteur. J'éspère que vous me pardonnerez d'avoir été aussi inutile...
Alicia. Comment en est-on arrivé là? Je n'ai jamais pu t'aider. Je n'ai pas su te protéger. Et je t'ai abandonné. Je m'en voudrais toujours... 
»

Une scène se rejoua en lui. Celle qui s'était déroulée il y a de cela sept ans. Dans un petit orphelinat sans prétentions, perdu dans la campagne de Criméa.
Il devait être quatorze heures, ce jour là. Allen s'était isolé dans le bois derrière la battisse, allongé dans l'herbe à l'ombre d'un vieux chêne. Ici on ne le trouverait pas, et il n'effarerait personne. Il fut tiré de son demi-sommeil par des pleures venant de la clairière à quelques mètres de là. Lentement, il s'approcha en rampant jusqu'à un buisson d'où il pourrait observer la scène.
Il y avait là dans la clairière une jeune fille aux long cheveux roux. Elle était adossé à un arbre, les genoux entre ses bras et la tête penché dans le creux crée par son corps. Elle sanglotait abondamment. Ses vêtements étaient déchirés à plusieurs endroits, et plusieurs égratignures montraient qu'elle avait été violentée.
C'était elle, la petite fille dont il avait entendu parlé. Dans l'orphelinat, les filles ne croisaient jamais les garçons. Mais il avait entendu un tuteur parler d'une dénommée Alicia, une jeune marquée qui était maltraitée par les autres filles du fait de sa différence.
Sur le coup, Allen ne put s'empêcher de trouver cette jeune fille envoutante. Elle pleurait, mais était pourtant si attirante. Ils ne se ressemblait pas, lui était maudit, elle était simplement marquée. Mais leur traitement était le même. Il ressentait sans doute ce que cela faisait quand on rencontrait quelqu'un qui pouvait devenir un ami. Un vrai ami, que l'on aime et soutiens malgré toutes les épreuves.
Mais au final, il se trompait.
Sans y éprouver une once de honte, il s'approcha d'elle doucement, et vint s'accroupir à ses côtés. Il posa sa main droite sur son avant bras pour tenter de la réconforter. Mais il ne savait pas quoi dire. Il n'avait jamais eu à parler à quelqu'un amicalement:


« Euh... Bonjour, je suis Allen Walker... »

Il se sentait mal à l'aise. Il était venu là comme ça, sans savoir comment aider la jeune fille. La petite leva la tête vers Allen. De grosses larmes coulaient sur ces joues, mais elle cessa de sangloter à ce moment. Elle avait devant elle le visage d'un autre gamin, complétement dépareillé par la situation. Il avait l'air idiot et perdu, ce qui eu pour effet de la faire rire. Son état avait changé du tout au tout. Mais le maudit n'avait rien comprit, et au lieu de comprendre qu'il avait déjà réussi à lui redonner le moral s'enfuit à toutes jambes pour se cacher derrière un arbre.
Elle continua de rire en le pointant du doigt, lui dont maintenant seul la moitié du visage observait de façon très peu discrète derrière un arbre. Elle riait de bon cœur. Sans doute pour la première fois de sa vie. Elle n'était pas bête, et avait tout de suite remarqué que ce garçon ne venait pas pour la railler. Il avait l'air différent aussi, et sa figure ahurie lui avait provoqué la même sensation que lorsqu'elle l'avait vue pour la première fois. Elle mit tout de même une bonne minute à s'arrêter de rire:

« Aaah... Je suis Alicia! »

Elle se leva d'un bond, et essuya les restes de larmes existantes sur ses joues. Elle s'approcha de l'arbre et entreprit d'en faire le tour pour faire face à son nouvel ami. Mais ce dernier, prit d'une peur irréprochable envers la gente féminine se mit lui à tourner dans le même sens pour que la rencontre ne se produise pas.


« Arrête! Arrête de fuir! »

Elle se mit à courir de façon enfantine, ce qui déclencha une réaction qui sera dans le futur une méthode de combat principale chez le troubadour: la fuite. Allen fonça comme un dératé à travers la forêt, le visage paniqué. Alicia avait l'air d'apprécier, et entreprit de lui courir après. La course poursuite ne dura qu'une poignée de minutes. La petite courait plus vite que le maudit, et elle finit par le rattraper. Elle le fit tomber en se jetant sur lui, l'enlaçant au niveau des hanches:


« Lâchez moi! Aaaaah!
-Nan! C'est toi qui est venu me voir en premier! »

La peur d'Allen se stoppa sur le coup. Comment lutter contre un vérité première? Alicia le lâcha, et ils se mirent tout deux en position assise l'un en face de l'autre. Même si le fuyard n'était pas très à l'aise, elle su choisir ses mots pour éviter une nouvelle course. Et c'est ainsi que se scella une amitié choisit par le destin. Celle de deux exclus. Ils étaient d'accord pour en garder le secret. Ainsi, tout les jours pendant près d'un ans, les deux enfants se retrouvèrent dans les bois pour jouer ensemble. De cette amitié naquit en eux une plus grande confiance. Les autres avaient bien plus de mal à entamer leur morale avec leurs brimades, bien qu'elles ne cessèrent pas.


Qu'est ce que l'amour? Un sentiment unique. Quelque chose que l'on ne peut ressentir pleinement que pour une seule personne. Aimer est si compliqué. Cela peut conduire au désespoir le plus grand par bien plus de chemin qu'au bonheur. Mais peut-on aimer plusieurs personnes?
Évidemment. Mais de façon différente. On peut aimer plusieurs personnes, quelque soit le nombre. Mais jamais il ne sera possible à quiconque de ressentir l'amour véritable deux fois dans sa vie. Un sentiment indescriptible. Il est si irascible qu'il en est indétectable. On ne peut se rendre compte l'avoir eu que quant on le perd. La plupart des gens ne le trouveront même jamais.
Cet amour est la plus grande puissance au monde.
Mais si il n'est pas réciproque, était-il une vérité indéniable?
Quand on trahis ce sentiment pour lequel on est sensé être prêt à mourir, si on ne regrette pas de l'avoir fait. Alors peut-être ne l'était il pas.
Mais ce sentiment est inexplicable. En réalité, la vérité nous passe toujours au dessus.
Et nous serons seuls, pour l'éternité, à chercher une réponse que nous ne trouverons jamais. Car celui qui pouvait nous répondre n'est plus qu'une étoile dont la lumière perce à tout jamais les ténèbres de notre cœur.


Au bout d'une année d'amitié, Allen se rendit compte d'une chose. Alicia était bien plus forte que lui, elle avait bien plus de courage pour supporter le poids qui lui lestait les épaules. De plus, les filles étaient moins violentes que les garçons et leur curiosité finit par les pousser à s'approcher d'Alicia. Elle voulait tout savoir sur le Maudit. Il était impossible de savoir tout ce qui se passa alors dans sa tête. Mais elle avait la possibilité d'être enfin qualifiée comme « normale ». Elle était jeune, peut-être trop. Elle ne devait pas avoir conscience de ce que tout cela engendrerais. Être normal est sans doute ce qu'il y a de plus mauvais sur terre. Mais pour quelqu'un qui à toujours vécu comme une paria, rien n'est plus facile que ce choix. Elle raconta tout ce qu'elle savait aux autres filles, qui l'écoutaient avec attention. Certaines ressentait du dégoût pour Allen, d'autre se disait qu'il ne devait pas exister. Elles se mirent d'accord sur un point: c'était l'influence de ce gamin qui avait toujours fais passer Alicia pour un déchet. C'était bien sur faux, mais elle était trop heureuse de la situation pour le démentir. Sans doute pensait-elle qu'il comprendrait.

Ce jour là, Allen attendait comme d'habitude dans la foret. Ce jour là, il pleuvait. Les gouttes d'eau s'amassaient et grossissaient en parcourant les feuilles des arbres, venant s'étaler sur le jeune garçon. Une sensation de froid intense le remplissait à chaque impacte. Il était trempé, mais son envie de voir son amie l'interdisait de partir se mettre à l'abri. Mais elle n'arrivait pas.
Il du bien rester là une bonne heure avant d'entendre des voix s'élever de la forêt. Elle semblaient venir dans sa direction. Il reconnu celle d'Alicia parmi le groupe, alors il resta là. Une dizaine de filles arrivèrent avec elle, et le toisèrent d'un regard mauvais. Mais il ne s'en préoccupait pas. Tout ce qu'il voyait était le visage de son amie. Il ne la reconnaissait pas. Elle avait le regard vide. Elle n'exprimait rien.


« Que celui qui n'as jamais pêché me jette la première pierre. »


Personne n'est parfait. Personne ne commet d'erreur du moment où il ne s'en rend pas compte. La pierre lancée par Alicia heurta de plein fouet Allen, qui n'avait même pas cherché à se défendre. Le corps du gamin s'effondra au sol sous le choc. Puis d'autres pierres suivirent. Mais il n'entendait plus rien. Il ne sentait plus la douleur. Elle l'avait trahis pour devenir comme les autres. Elle méritait bien d'avoir une belle vie, après tout. Lui n'étais rien, il était déjà prêt à mourir pour elle. Un sentiment incompréhensible n'as pas besoin d'attendre la floraison de l'âge pour se manifesté. Alors il resta allongé là, sous la pluie. Le corps meurtrie et lacéré de toutes part. Son cœur était déchiré. Elle l'avait trahis, il l'aimait. Il ne pourrait jamais lui en vouloir. Mais l'espoir est humain. Et tout les jours depuis cette époque, il espérait qu'elle regrettait ce moment.


Après tout maintenant, rien ne comptait plus. Ses pensés se brouillaient. Il avait l'impression de voir Alicia, enfant, devant lui. Elle était habillée comme au premier jour de leur rencontre, et affichait le même sourire:

« Allen, pourquoi porte tu toujours un gant? »

Était-elle réelle? Non, c'était impossible:

« Dit, tu veux bien venir jouer avec moi encore une fois? »

L'apparition tendit la main vers lui. Une petite main qui donnait envie qu'on la serre fortement dans la sienne. Il n'avait jamais eu besoin de la pardonner. Il ne lui en avait jamais voulu. Tout se termina lentement. Les images laissèrent peu à peu place à un brouillard de ténèbres. Il ne restait rien.
Il avait plongé son regard dans les abysses et les avaient trouvé confortables. Son seul souhait était d'y rester pour toujours. Ainsi, son esprit sombra dans l'inconscience.


Comme à son habitude, le peuple bondait les rues de Mélior à cette heure. Allen et Alicia étaient sortit de l'auberge après un bon repas et un échange de nombreuses banalités. Ils se promenaient maintenant tout les deux dans la ville sans but réel:


« Donc tu dois démanteler une organisation à toi tout seul?
-Euh, oui. »

Il semblait un peu dépité devant les faits. Il ne savait toujours pas par où commencer. Surtout maintenant qu'elle était là, il était perdu dans une autre abime:

« Tu as bien changé Allen, je ne pensais pas que tu serais capable de mener ce genre de missions périlleuses! »

Et voilà qu'elle ajoutait une couche. Il n'avait clairement pas envie de le faire, mais la peine encourue pour non exécution de cette mission serait sans doute pire que de mourir sacrifié par un couteau rouillé. Mais elle avait raison sur un point: la mission était périlleuse:

« Je vais faire comme je peux... Je vais commencer par poser des questions aux citoyens, je pense.
-Oui, c'est une bonne idée! Je vais te laisser faire et continuer de visiter de mon côté.
-Désolé de ne pas avoir le temps de te montrer les plus beaux endroits de la capitale.
-Oh, ce n'est rien. Au pire, dinons ensemble ce soir? »

Comment résister à un tel sourire. De toutes façons, il n'avait pas envie de dire non:


« Euh... D'accord.
-On se retrouvera devant le palais alors, vers dix-neuf heures je pense! »

Elle lui apposa un léger baiser sur la joue avant de le laisser en plan au milieu d'une rue noir de monde. Allen resta là cinq bonnes minutes, agissant comme un stand de pivoine à lui tout seul. Mais comme toujours, la raison finis par reprendre le dessus. Il ne fallait pas réfléchir à ce qui venait de se passer. Il verrait bien plus tard. Maintenant, il fallait se mettre au travail. Le meilleur endroit pour entamer des recherches de ce type est bien sur la cathédrale. Si un culte noir existe, les prêtres doivent bien savoir de quoi il en retourne. Le maudit se mit donc en marche d'un pas décidé vers le lieu saint tout en tentant de ne pas laisser son esprit dériver trop loin de son but premier.

La cathédrale était un grand bâtiment à l'architecture gothique. Elle était particulièrement bien entretenue, même les plus haut vitraux étaient d'une propreté invraisemblable. L'apprenti Magicien passa la grande porte entrouverte et se mis à la recherche d'un prêtre. Dans un tel endroit, il ne lui fut pas difficile de trouver l'un de ces vieux chauves en robe:


« Euh... Bonjour, je suis Allen Walker. Désolé de vous déranger mais j'ai quelques questions à vous poser vis à vis du Culte de Krein.
-Oh. Bien le bonjour mon enfant. »

Le prêtre eu tout de même un petit mouvement de recul devant le physique du gamin se présentant devant lui. Mais Allen avait l'habitude, cela ne le dérangeait plus. Mais le prêtre était un homme de droiture et de foi, il se ressaisit rapidement et reprit:


« Vous voulez parler de cette « secte » qui sévis en ville depuis quelques mois?
-Oui. Je suis chargé de la démanteler par le cours de Criméa.
-Un enfant comme vous? »

Le prêtre était décontenancé par la nouvelle. Selon lui, c'était envoyer un gamin à l'abattoir. Mais il n'avait pas son mot à dire là dessus:

« Eh bien... Je me suis un peu renseigné sur le sujet, vu que cela touche à la religion. Mais je n'ai rien trouvé d'intéressant à ce sujet. Aucun « Krein » n'existe que ce soit dans la mythologie ou dans les légendes. J'en suis venu à penser que la personne qui dirigeait ce culte s'appelait sans doute Krein. Bien que cela doive être un surnom. Il s'agit peut-être d'un criminel recherché, vous devriez vous adresser à la garde dans ce but.
-Ah, d'accord. Merci monsieur. »

Allen effectua une légère référence pour remercier l'homme et s'en alla. Il se hâta jusqu'au bâtiment principale de la garde de Mélior. Une bâtisse rudimentaire assez grande, où un soldat l'aiguillat jusqu'au bureau d'Isaac Garibaldi, Commissaire-Divisionnaire. Le maudit se disait que si le plus haut gradé le recevait pour discuter de cette mission, c'était parce qu'elle devait vraiment être importante. Il s'avança dans le bureau du gradé et s'inclina:

« Bonjour Monsieur le Commissaire-Divisionnaire, je suis Allen Walker. »

L'homme imposant assis derrière son bureau reposa délicatement sa plume dans l'encrier, et leva un regard neutre vers le gamin:

« Je sais, on m'a prévenu. Tu veux des informations sur le Culte de Krein? Le rapport n'as pas suffit? »

Plutôt que de s'assoir, Allen décida de rester debout. Il se disait que s'assoir indiquerait qu'il comptait rester longtemps et il n'avait nul envie de déranger un homme aussi occupé que son interlocuteur actuel:


« Euh... Il serait possible que l'homme qui dirige le Culte se fasse appeler Krein. Et que ce soit donc un criminel déjà recherché.
-Oh, c'est une bonne idée ça. Mais nous avons déjà vérifié les registres dans ce but. Et nous n'avons rien trouvé. »

Le Commissaire-Divisionnaire s'accouda sur la table et entrecroisa ses doigts afin de poser son large menton dessus. Il n'avait pas l'impression que le dénommé Walker en face de lui prenait la garde pour des incompétents comme la majorité des mages qui venait se renseigné ici. De ce fait, il était intéressé:

« Aurait-tu une autre idée derrière la tête? Je suppose que tu te doutais déjà de la réponse.
-Euh... Oui. Je me disais que cet homme est forcément un bon manipulateur, et qu'il a donc une énorme confiance en lui. Si il devait prendre un surnom, il se servirait sans doute du siens en changeant les lettres de place. Ce qui me fais dire qu'il y a peut-être un avis de recherche correspondant.
-Voilà qui n'est pas bête. Tu dois connaître ce genre de personne. »

Allen pâlit. L'officier avait clairement raison:

« Je vais demander à un de mes hommes de trier les fichiers pour voir. Je te ferais prévenir dès que j'aurais du nouveau.
-Pour que cela se règle vite, pourrais-je l'aider? Je n'ai pas de piste à proprement parler autre que celle là.
-Très bien, je n'y vois pas de problème. »

Au bout de quelques minutes, on avait amené Allen dans une pièce annexe en compagnie du Caporal Fendès. Un homme entre deux âges dont la carrure impliquait énormément de temps passé dans la salle des archives. Il sortit de larges tiroirs en métal de nombreux dossier et entrepris de les examiner avec Allen:

« Caporal, concentrons nous sur les criminels pratiquant la magie sombre. Je pense que c'est une piste plus que probable.
-T'as bien raison mon gars. Tu ferais un magnifique lieut'nant. »

Le gamin souri bêtement devant la remarque. Même avec une épuration préliminaire des dossiers, ils passèrent toute l'après-midi à éplucher des dossier. Jusqu'à trouver ce qui semblait être le bon:

« Enrik Foluchan, criminel recherché depuis dix ans dans tout Criméa. A tuer de nombreuses personnes sans distinction de sexe, de races et de physique à l'aide de la magie noir.
-Ah bah v'la qu'on l'tiens mon gars, regarde ça: « Les victimes ont toutes été retrouvés après plusieurs jours suite à des tortures basés sur la magie noir. Chaque crime étaient signé du nom de l'assassin sur un mur grâce au sang de la victime. » Ça y r'semble pas mal hein?
-Je pense qu'il y a un liens. Je vous remercie grandement Caporal Fendès, je vais aller réfléchir à tout ça.
-Y'a pas d'soucis gamin, c'est mon boulot tu sais? Passe mettre la garde au courant, si t'trouve un truc. On est là pour t'aider.
-D'accord! »


Dernière édition par Allen le Mer 8 Déc - 19:13, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le Seigneur des Rêves [NC -16]   Le Seigneur des Rêves [NC -16] I_icon_minitimeMer 8 Déc - 19:10

Il était tard maintenant. Il devait rester une heure à Allen avant son rendez-vous. En y pensant, il se sentait défaillir. Mais pour le moment, il se contenta d'aller s'installer dans un des parcs de la capitale afin de réfléchir à la situation:

« Obtenir des informations fut moins difficile que ce que je pensais. Mais cela ne reste que de la théorie, rien de concret. Mais si il s'avère que ce que j'ai trouvé est exact, j'ai du mal à voir le liens. Ce Enrik tuait pour faire des expériences sur des humains. Il utilisait la magie noir pour faire quelque chose. Je ne saurais pas dire si il a réussi ou échoué, vu que je ne sais pas si tout ceux qui ont disparu ont été retrouvés. Je ne comprend pas non plus pourquoi il aurait fondé un culte. De plus, je ne sais pas non plus si il a vraiment réunis des sous son emprise. Il est en tout cas certain qu'il se croit intouchable. Peut-être que dans ce cas il utilise des subalternes pour trouver des gens à sa place, pour pouvoir se concentrer uniquement sur l'étude de ce qu'il essaye de créer par ses expériences. Quelque chose doit avoir évolué, il doit avoir un plan. Dans ce cas, toute la ville est en danger. Même Alicia, elle ne devrait pas être là en ce moment. Il risque de lui arriver malheur! Si ils prennent des gens au hasard, il y a une chance que ça lui arrive! »

Il se coupa dans sa propre réflexion, se leva d'un bond et se mit à courir comme un dératé vers le palais. Évidemment, il était en avance. Il se posta devant les grandes portes, et attendit.
Il fut soulager de la voir sortir de l'endroit après une demi heure où toutes les situations du monde se jouaient dans sa tête. Alicia s'approcha de lui:


« Tu as l'air tout pâle, ça va?
-Aaargl, euh, oui!
-Tant mieux! Où n'emmène tu?
-Euh... Plutôt que de t'emmener encore dans une auberge, je pensais aller chez mon Maître, c'est là où j'habite, et dîner là bas.
-C'est toi qui cuisinera?
-Euh... Oui.
-Haha! Tu es plein de surprises, Allen! J'ai hâte de voir ça! »

Ils se rendirent donc tout deux dans l'immense manoir appartenant à la famille de Magus depuis des générations. Il était vide, Magus ne s'y rendait jamais et était le dernier survivant de sa ligné. Même si en réalité il avait des heritié partout dans le monde sans qu'il n'en connaisse aucun, il restait un membre de la haute noblesse de Criméa. Ainsi, Allen était le seul à « habiter » l'endroit. Il y fit entrer la demoiselle, prit son manteau et l'accrocha près de la porte. Puis il la conduisit dans un petit salon. Une petite pièce confortable équipée de grand canapés et d'une table basse. Les murs étaient recouvert de dorures et de tableaux représentant Magus dans diverses positions:


« Euh, bien... Assied toi...
-Ton Maître à l'air d'avoir un goût inégalé pour lui même.
-Ah ça... »

Elle prit place dans l'un des canapés:

« Bien, je vais aller nous préparer un apéritif avant de passer au dîner dans le grand salon... Tu as une préférence?
-Monsieur Walker me sort le grand jeu. Fait comme il te sied. »

Elle n'ajouta rien et se contenta d'un sourire radieux. Ce qui fit instantanément faire demi-tour à Allen pour cacher sa nouvelle couleur, digne d'un champ de roses. Il en profita pour prendre la fuite vers la cuisine afin de préparer le dîner et l'apéritif. Si la cuisine n'avait pas été aussi loin du salon, la jeune demoiselle aurait presque pu l'entendre courir de long en large tout en agitant divers ustensile métalliques. Il n'avait rien eu le temps de préparer avant, il fit donc ce qu'il put à une vitesse inimaginable. Au bout de trente minutes, il revînt dans le petit salon. Il portait un plateau avec sa main gauche sur lequel était disposé deux verres en cristal devant sortir tout droit d'un compte de fée, une bouteille de vin dont l'âge était illisible à cause des affres du temps ainsi que tout un assortiment de petits pattés et fromages raffinés, dont certains accompagnés de confiture, tartinés sur des petits carrés de pain minutieusement découpés. Alicia ne put s'empêcher d'applaudir au moment où avec toute la classe du plus grand des major-d'hommes il déposa le plateau sur la table. Il déboucha ensuite la bouteille d'un geste expert, et en versa une toute petite quantité dans chaque verre. Il en tendit par la suite un à son invitée:

« On dirait que tu as fait ça toute ta vie, Allen! »

Elle prit le verre avec un air de contentement, huma le nectar et le prit en bouche:

« Euh... Disons que l'on a développé mon talent pour ce genre de choses... »

Durant tout son enseignement de la magie, Magus avait forcé Allen à faire le ménage, la cuisine et toutes sortes de tâches ingrates pour lui selon le principe que chacune de ces occupations était « nécessaire au développement mental et physique ». Le roturier avait ainsi appris à choisir le bon vin, à le servir et à le dégusté. Il avait appris à faire toute sorte de plats. A manier toutes les épices et les doses. Il savait quel plante servait à faire tel ou tel chose et comment l'utiliser. Il avait même en quelques occasions chanté et jouer de l'orgue pour son Maître. Chose pour laquelle il avait le plus grand talent. De ce fait, il ne savait toujours pas utiliser la magie:


« Tu aimes bien? »

Demanda le troubadour avec toute ce qu'il y avait de plus anxieux dans la voie:

« Oh oui, c'est très bon. »

Il remplit à nouveau son verre avant d'aller s'assoir dans le canapé d'en face:

« Tu me ressers bien vite, Walker. Tu ne cherches pas à me saouler j'espère? »

Elle avait vraiment grandit. Allen ne cherchait qu'à se comporter en bon hôte mais il ne pouvait pas malgré cela s'empêcher de ressentir une attirance infaillible pour la demoiselle en face de lui. Il aurait voulu s'assoir à côté d'elle, et c'est pour cela qu'il ne le fit pas. Il avait du mal à se contenir de devenir tout rouge:

« Euh... Non, non. Je fais juste ce qu'il faut pour t'offrir un dîner convenable.
-Convenable? Tu veux dire le meilleur auquel j'aurais droit de toute ma vie? Tu as eu de la chance toi, tu es tombé sur un maître venu de la haute noblesse. Ta vie a vraiment du être géniale depuis.
-Euh, l'argent ne fais pas tout... »

Elle avait raison, si Magus n'avait pas été un tortionnaire toutes les bonnes choses du à son rang auraient pu être profitables. Alicia en profita pour piquer dans le plateau une ou deux tartines afin d'essayer. Par la suite, elle en reprit bien plus. Allen, quant à lui, s'inquiéta plus de finir son verre lentement. Il savait très bien ce qui se passerait si il buvait un peu trop:

« Je suis contente de te revoir Allen, tu sais?
-Moi aussi... »

Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à ce qui était arrivé. Non pas qu'il la détestait pour ça, il était bien trop heureux de l'avoir à nouveau rien que pour lui. Il se demandait juste ce qu'elle en pensait:


« Je tenais à m'excuser, aussi.
-Comment?
-Tu sais, pour tout ce qui c'est passé... J'étais trop jeune, et puis je... »

Elle paraissait maintenant déprimée. Elle qui était toute souriante il y a quelques secondes. Le maudit pu même apercevoir quelques larmes discrètes. Il ne supportait pas la situation:

« Non mais non! Je comprend tout à fait, tu n'avais pas le choix! C'était toi ou moi! Ne parlons plus de ça! »

Personne n'aurait pardonné un tel acte. Sauf quelqu'un de sincèrement amoureux:

« Tu crois?...
-Oui oui! Tu n'as pas de raison de t'en faire! Nous avons grandis, et puis si tu es venue me parler et que je ne t'ai pas rejeté c'est que tout va bien! »

Elle tourna des yeux moqueurs vers lui, comme si rien ne s'était passé:

« Toi, grandir? Tu n'as que quinze ans maintenant tu sais!
-Aaargl! Je suis plus mature que toi! »

Une sensation de bien-être avait envahit le jeune homme. Tout était redevenu comme avant. C'était son seul souhait depuis tout ce temps. La vie lui offrait enfin un remède à tout ces tourments. Ainsi, les deux amis se mirent à discuter du passé. Tout autant de ce qu'ils avaient fait ensemble de ce qui s'était passé ensuite. Alicia s'excusa maintes fois de ce qui s'était passé et exprima en plusieurs occasions qu'elle avait une dette envers Allen. Et le temps passa jusqu'à les amener devant le repas préparé par l'apprenti mage.
Le grand salon était immense. Les murs étaient parcourus de poutre d'ébène, de dorures et de tableaux provenant des plus grand artistes du continent. La grande table devait au moins pouvoir contenir une trentaine de personne et était sculpté dans le marbre. En bout de pièce, une grande bais vitré filtrait le couché de soleil, tamisant la lumière. Allen fit s'installer son invitée à une place quelconque. Il ne comptait pas manger ailleurs qu'à côté d'elle de toutes façons.
Alicia fut impressionnée, il n'y avait pas d'autres mots. Allen avait ramené cinq bouteilles d'alcools de qualité différentes et avait clairement mis les petits plats dans les grands. Il installa différents verres et couverts en argent relatif à la noblesse, apposa diverses bougies sur la table puis finit par apporter les plats. L'entrée était un immense assortiment de fruits et légumes accompagnés par une sauce épicée dont Walker avait le secret. Le plat principale n'était qu'un composé de diverses viandes cuites différemment; dont chacune disposait de sa sauce attitré. Le plat s'accompagnait de pain et de fromages tout indiqués pour aller avec. Pour le reste, ils n'eurent jamais le temps d'aller jusqu'au dessert:


« Ah, Allen! Tu es un fourbe! Tu as réussi à me faire bien plus que je n'aurais du!
-Euh... Mais ce n'est pas ma faute! C'est toi qui sert à ma place depuis tout à l'heure!
-Tu es trop jeune pour saouler une jeune fille pour l'emmener dans ton lit!
-Aaargl! Mais c'est toi qui m'as fait boire!
-Mais moi, j'ai l'âge pour faire ça! »

La situation était claire. Mais comme Allen n'arrivait pas à réfléchir dans ce genre de moments, elle ne l'était pas tant que ça finalement. Ce qui était sure, c'est qu'il ne pouvait pas laisser une jeune fille rentrer chez elle tard le soir dans cet état:

« Euh... Ça ne te dérange pas si on ne prend pas de dessert?
-Non, je n'ai plus faim...
-D'accord... Euh, je préférerais que tu dormes ici ce soir... Je vais te laisser ma chambre...
-Hmm... D'accord. »

Peut-être s'attendait-elle à plus. Peut-être même souhaitait elle qu'Allen la rejoigne durant la nuit. Sans doute même n'était-ce pas à cause de l'alcool mais d'un désir plus profond, venant de plusieurs années ou chacun n'avait jamais quitté la tête de l'autre. Mais le maudit avait une autre idée en tête. Il l'installa dans sa chambre et écopa d'un nouveau baiser sur la joue en guise de bonne nuit. Puis il s'adossa à la porte de sa chambre une fois fermée. Le taux d'alcool dans son sang le laisserait dormir en paix dans cette position inconfortable. Et puis si jamais on tentait d'enlever sa belle, il serait là.

Le lendemain matin, il se réveilla allongé par terre. La porte avait été ouverte, et le soleil lui donnait un sacré mal de crâne. Alicia n'était plus là, et il devait au moins être midi. Il se hâta d'aller se débarbouiller et de se changer, puis il revînt faire son lit. Elle devait être partie assez rapidement. Quoiqu'en fait non, vu qu'une lettre trônait au milieu des draps défaits. Allen la prit et entreprit de la lire avant de faire autre chose:


« Cher Allen,
Je ne pensais pas que tu serrais d'une telle courtoisie. Tu n'as vraiment pas changé depuis toutes ces années. Enfin, j'ai du partir tôt ce matin vu que j'ai des affaires à régler avec mon maître. J'espère te revoir ce soir.

Alicia »

Dans un réflexe qu'il jugea par la suite honteux, il serra la lettre contre son cœur. Lui aussi, il avait envie de la revoir. Il avait toujours la même idée qu'hier, il ne fallait pas qu'elle parte. Il y avait donc deux choses à faire pour elle: premièrement, rétablir la sécurité en ville en évinçant le culte. Deuxièmement, la demander en mariage. C'était un peu prématuré, mais dans la tête du jeune homme il s'agissait sans doute de la seule occasion qu'il aurait de sa vie. Il s'occupa rapidement du ménage, autant dans sa chambre que dans les salons avant de repartir en ville. Le culte attendra au moins le temps qu'il aille acheter une bague. Sauf que pour cela il lui fallait de l'argent, et que Magus agissait tel un père sur-protecteur quand il s'agissait d'argent. Mais Allen était prêt à défier le diable lui même, et rien ne pouvait le détourner de sa quête. La confrontation allait être inévitable. D'un pas décidé, le maudit prit la route du palais. Il allait à la rencontre du destin. Et si le destin n'était pas d'accord, il allait sans doute prendre un marron dans les dents:

« Maître! »

Allen fit irruption dans la pièce tel un boulet de canon. Il affichait toute la détermination du monde sur son visage.
Impassible, Magus regardait vaguement dans la direction de son disciple. Il était comme à son habitude avachit sur son siège, les pieds sur son bureau:


« Pourquoi me dérange tu si tôt, vil disciple?
-Prêtez moi de l'argent! »

Il fut direct et franc. Sa détermination fit place à la terreur en symbiose avec le changement d'expression de Magus. Ses yeux s'étaient rapetissés, et son visage s'était fermé. Il avait presque pour une fois un sentiment humain qui se reflétait sur son visage. C'était mauvais signe:

« Aaargl... Mais c'est pour la bonne cause! »

La magie crépitait déjà dans les airs. Allen comprit qu'il s'était attaqué à Magus sur un mauvais domaine, et sans demander son reste il prit ses jambes à son cou. Il eu à peine dépassé la porte qu'il du se jeter au sol pour ne pas finir comme le mur qui lui faisait face: en cendres. Il se releva en dérapant et continua sa fuite. Une fois hors du palais, il s'arrêta en s'accoudant à un mur, haletant:

« Ah... J'aurais du m'en douter... Comment vais-je faire, alors?... »

Il y a de ces jours où le temps n'est plus une donnée importante. Allen repartit en ville, se baladant ça et là, l'esprit lourd. Et comme à son habitude, le maudit se perdit dans les ruelles. Il finit par arriver dans les bas quartiers. A chaque fois qu'il passait à cet endroit, il lui arrivait quelque chose d'inhabituel. Peut-être s'attendait-il à y trouver une bague qui lui arriverait tout droit du ciel, comme un présage? Mais finalement, ce ne fut qu'un coup sec derrière la nuque.

Les choses ne se produisent que très rarement au hasard. Qui oserait capturer l'apprenti d'un des conseiller de la reine? Très peu de gens qui ne compte pas le faire disparaître sans laisser de trace. Ou peut-être seulement parce qu'il s'était acoquiné avec la disciple de l'émissaire diplomatique. Et que dans un dessein quelconque, ils pensaient que leur disparition entrainerait probablement un blocus entre les deux nations. Peu importe, personne ne le saurait jamais.

Un champs de fleurs.
Peu importe leur race, on pouvait tout juste dire qu'elles étaient aussi belle au regard qu'au touché.
Il s'étendait à perte de vue, dépassant les limites de l'horizon en se mariant délicatement avec l'arôme d'azur du ciel. Aucun vent, aucun bruit. Seul Allen, allongé dans ce parterre magnifique, les yeux fermés.
Soudain, l'infinité bleu se fendit en deux. Il ne fallut que quelques secondes au ciel pour prendre des tons rouges feutrés. Derrière le jeune garçon, les fleurs se fanèrent au fur et à mesure que l'être approchait. Il était en tout point semblable à Allen, sauf que sa peau était entièrement noir et qu'il était habillé d'un costard taillé parfaitement pour lui. Il abordait de même un chapeau haut de forme et des gants blanc immaculés bien qu'il tenait une cigarette allumée entre les doigts.

Allen passa en position assise, lentement, sans ouvrir les yeux alors que son « double » s'arrêtait à deux mètres de lui. Entre eux, le ciel s'inclinait sur lui même, mêlant les couleurs et tintant de façon troublante la beauté des fleurs.
Le gamin se leva et se retourna, pour faire face à lui même. Lui restait fixe, alors que son deuxième lui fumait tranquillement. Ils se regardèrent dans les yeux pendant de longues minutes, laissant la dualité du paysage parler pour eux.
Les éléments s'y affrontaient silencieusement. D'un côté, le vent se levait lentement, commençant par faire onduler les plantes mortes. Puis peu à peu, les pétales se détachèrent. Ils étaient sombre comme la nuit, et tournoyaient ça et là autour de Falcar. Mais jamais le vent ne dépassait la ligne céleste.
De l'autre côté, la prairie tintée de divers coloris printanier n'oscillait pas d'un pouce. On y entendait les oiseaux chanter et la nature y vivre à son grès. Tout baignait dans une douche chaleur, ce genre de température qui émane du corps de celle qu'on aime quand on la serre très fort dans ses bras.

Là bas, il faisait froid. Aucun rayon de soleil ne perçait cette carapace sanguinolente. Derrière cette limite, il y avait le pouvoir. Celui qu'il avait toujours souhaité. Mais ce pouvoir qui, tendait lentement une main amicale vers lui avait un prix.
S'abandonner à soit même, avoir confiance. Peut-être est-ce une des choses qui rendraient ces plantes si brillantes de vie uniforme? Ou sans doute que ce magnifique ciel bleu s'emplirait de nuage gris? Mais qu'à t'ont à y perdre si seul le décor change?

Le vent était de plus en plus froid et glaciale, mais pourtant casanier. Ces terres étaient les siennes, et ils ne les céderaient pas à moins d'en augmenter de façon conséquente leurs tailles. Le ciel grondait, et la foudre parcourait déjà les nuages en signe ostensible de menace. C'était son élément. Tout se mouvait de façon constante, annonçant que la tempête serait d'une envergure insoupçonnée.
Alors qu'à côté, tout était si statique.
La beauté est éternelle, mais pas invincible.
Un simple pas en avant du jeune garçon et tout serait réduit en cendres.
Il n'avait qu'à se retourner et à courir. A courir jusqu'à ce que cette vision du monde disparaisse. Mais la terre n'est-elle pas ronde? N'y aurait-il pas la même chose de l'autre côté?

De chaque côté, la terre était pourtant généreuse. Il n'y a que sa couleur qui change. Même la terre la plus noir, aussi morte soit-elle, nous laisse lui marcher dessus. Il y a de ces choses qui sont faites en tout temps pour être inférieur aux autres et tout naturellement, nous les exploitons. Nous n'y pensons pas, nous faisons ces choses parce qu'elles se doivent de l'être. De l'esprit fermé né la culture de ces choses simples. Il nous suffirait d'ouvrir les yeux pour aller plus loin, et ainsi sans regret, user de ce dont nous sommes capables pour assouvir les même buts. Car si nous pouvons marcher sur n'importe quel sol, pourquoi préférons nous les dallages à la terre granuleuse? Si nous avons la possibilité de daller nos rues, pour notre confort, peut-être que notre mission est bien plus grande.

Un tout petit pas. La sensation en sera différente mais les molécules elles, seront toujours les mêmes. Mais n'est-ce pas ce qui nous entoure qui fait de nous ce que nous sommes?

La terre se craquela, pour laisser naissance à des végétaux d'une nature plus imposante, grouillante et dangereuse. Les énormes lianes épineuses tentaient de toucher le ciel en ondulant sur elle même.
Alors que les fleurs elles, restent droite et fiers alors que la distance qui les séparent du paradis est bien plus grande que pour n'importe qui.
Cependant dans tout les cas, aucune de ces deux formes de vie n'attendrait jamais ce ciel pure. Quoi qu'ils en aient eu l'utilité par la suite.
Même les oiseaux, ces êtres volant qui accompagnaient Allen tout au long de ses voyages ne pouvaient que se brûler les ailes à voler si haut.

Comment lutter contre un monde aussi attrayant que celui des promesses? On à beau voir sa déchéance, sa laideur. Il procure bien plus que de l'espoir. Il donne le pouvoir de réaliser l'inconcevable. Alors que la beauté n'est que contemplative. Elle plaît au sens, elle grandit la fierté. Mais cette fierté pourrait de même grandir dans un domaine où l'on avance en aveugle, pour ne pas voir ce qui la compose. Est-il vraiment nécessaire de pouvoir contempler un miroir sans détourner les yeux?

Pourtant, Allen ne démordait pas. Ses yeux étaient plongé dans la noirceur infini de ceux de son opposant. Et son royaume ne vacillait pas d'un pouce. Mais le siens n'évoluait pas. Intérieurement, le domaine de Falcar ouvrait ses ailes lugubres. Non pas pour s'envoler, mais sans doute pour couvrir le plus de distance possible en les déployant. Il est plus facile de maîtriser quelque chose de laid mais de pratique que ce qui est beau juste pour le plaisir de l'avoir. Seul ceux qui sont passé par l'enfer accèdent au paradis.

La façade de ce monde était pourtant attrayante. Elle aurait fait tâche dans le décor si son essence n'était pas aussi obscure que le reste. Ce qu'on nous montre attirerait n'importe qui, car une terre bien tassée est plus facile à arpenter qu'une route non défrichée depuis des années.

Les deux êtres se faisaient face. L'un se faisait tentant, l'autre distant. Pourtant, il se contemplait lui même de façon droite et respectueuse. Toujours immobile. Plus le temps passait, et plus les floraisons malsaines venaient lécher la parois invisible derrière lesquels leur du était retranché. A l'allure toujours diplomate, ce monde tendait toujours la main. Comme une invitation à s'assimiler à lui. Le rouge n'est pas si loin du bleu, les deux peuvent s'obtenir indépendamment de l'autre en mélangeant d'autres couleurs. Ces territoires n'étaient que des reflets de multitudes de choix qui s'offrent à ceux qui ne savent pas défier le destin. Et qui le pourrait?

D'un côté, une oreille attentive aurait entendu le vent porter une légère musique. Ce genre de musique qui évoque à chacun des sentiments différents, et quels qu'ils soient, ne laisse pas indifférent. Un détail de plus, qui montre que le pouvoir n'as que des bon côtés, si l'on sait quelle main empoigner.
Cela n'aurait servit à rien de se battre. On ne peut gagner contre le pouvoir, et l'on ne peut pas non plus lutter contre lui si il nous prend de force. Mais les doigts déliés, il pourrait en devenir sympathique. Mais son monde n'en est-il pas que plus redoutable?

Pourtant, ces deux camps avaient le même but. La vie. Les chemins de réalisations peuvent être différents en soit, mais seul la façon d'interpréter les choses change. Quel soit bonne ou mauvaise pour les esprits alentours ne change pas la donne, tout ce qui compte est ce qui est en soit. Ce qui donne la possibilité d'avancer et de faire les bon choix. La volonté.

En se concentrant, celui qu'il jugeait bon pourrait l'emporter sur l'autre. Mais à quelle prix? Et cela fonctionnerait-il vraiment? Et la nature aurait beau changer, la tentation serait toujours là. Peut-être que la solution était-elle de se battre? Mais cela reviendrait toujours à briser un idéal. Cela reviendrait toujours à détruire un monde. Cela reviendrait toujours à annihiler la vie. Toutes les portes de sorties s'ouvraient sur des murs.

Il n'y avait rien à dire, pas de décision à prendre. Le temps passait, et s'entrelaçait toujours. Il se refermait sur lui même. Le sol noir se tintait de rouge. Que ce soit le sang d'innocents inconnus, ou d'ancienne connaissances rencontrés ça et là. Leurs corps tuméfiés respiraient la mort et chacun de leurs visages reflétait la peur ou la haine.
De l'autre côté, il n'y avait personne. Valait-il mieux être seul qu'accompagné que de gens qui nous déteste? Toutefois, la haine est une forme d'amour.

Et enfin, même le ciel bleu s'assombrit. La végétation se tintât de gris et la pluie se mis à tomber. Fine d'abord, abondante pas la suite. Allen baissa la tête, laissant l'eau dégouliner de ses cheveux pour aller tremper ses vêtements. Il ferma les yeux, et lentement, leva son bras droit. Il tremblait, alors que sa main allait prendre celle de Falcar afin de partir vers un autre monde.

Qu'il soit meilleur ou non importe peu. Il faut qu'il change les choses. Rien ne doit rester ce qu'il est, car vivre sur une succession de défaite n'apporte aucun avenir.


Doucement, il ouvrit les yeux. Sans chercher plus loin que le fond de sa poche, il en sortit une vieille fin de cigarette qu'il alluma. Les yeux sans expression de Falcar avaient changés. Sa peau étaient toujours aussi noir, mais son regard n'oscillait plus entre la haine et le sadisme. Il n'y avait que pouvoir et détermination. Il caressa une dernière fois les cheveux d'Alicia. Sa peau froid ne lui fit rien ressentir de particulier. Elle était morte pour les sauver tout les deux, sans doute. Il ne le saurait jamais, puisse qu'il n'était pas conscient à ce moment. Il poussa délicatement le corps de sa chère et tendre sur le côté. Elle semblait dormir et être dans un doux rêve.

Elle était au paradis. Il était dans le néant. Ils allaient connaître l'enfer.

Le pouvoir émanait de tout son être dans divers crépitements magiques. La puissance s'entremêlait dans des couleurs rouges et noirs sortant de tout son être. Leurs âmes étaient unis et profitait de cette source infini de pouvoir qu'était la malédiction. Peu à peu, alors qu'il se levait, les symboles anti-magie de la prison se rompaient. Les runes s'effritaient et tombaient en poussière sur le sol. Il lissa de sa main droite ses cheveux en arrière. Le sang séché fit tout de même tenir quelques une de ses mèches sur le devant. Il n'y avait plus rien d'humain en lui.

La porte alla s'écraser lourdement sur le mur d'en face. Le fracas alerta le garde de faction qui se tenait au bout du couloir. Le sang lui bourdonnait dans les oreilles, il n'entendit pas la remarque de ce qu'il considérait juste comme un obstacle. Même la surprise sur son visage ne l'atteint pas. Alors que le garde sortait son épée de son fourreau, le maudit commença à avancer vers lui. Sa démarche était emprunte d'une volonté inébranlable.
Tout en alertant ses compatriotes, le garde se jeta sur Allen, l'attaquant sans chercher à le garder en vie. D'un geste vif, le gamin l'attrapa au visage de sa main gauche et plaqua puissamment ce qu'il avait entre les doigts contre la pierre taillée. L'impact brisa la mâchoire du pauvre garde. Mais il ne le lâcha pas pour autant. Il continua d'avancer, en maintenant avec force la tête de son opposant contre le mur. La pierre lui broya lentement la chaire, arrachant couche de peau par couche de peau. Laissant une trainé de sang tout le long du mur. Ses cris étaient horribles, ils reflétaient une souffrance inhumaine. Puis la pierre s'attaqua aux yeux, les perçants par le frottement. Le choc fut trop dur à supporter. Dès qu'il ne sentit plus la vie en son ennemi, Allen lâcha le corps pour se concentrer sur sa cible suivante. Ils arrivaient par quatre, et sans doute bien plus au tournant.

Leur nombre n'avait pas d'importance. Falcar avait l'expérience du combat. Et le jeune garçon lui avait laissé cent pour-cent de l'accès à son corps. Ça devait être une femme, sous cette robe noir. Elle se lança à corps perdu dans une bataille qu'elle croyait perdu d'avance. Pour elle il n'était qu'un mage qui une fois pris au corps à corps était faible. Quelle ne fut pas sa surprise quand après s'être baissé légèrement pour éviter le coup de couteau, le gamin lui pénétra le ventre de ses doigts, les paumes tourné vers l'extérieur. Le sang lui gicla à la figure alors qu'il semblait à peu peiner à écarter ce qui lui servait de muscles du ventre. Elle pâlit et tomba, regardant ses propres entrailles se déverser hors de son corps. De tout ceux qui virent la scène, un seul resta. Celui qui était sans doute le plus expérimenté. Il s'approcha nonchalamment du monstre, épée à la main. Il balança son épaule en arrière et fit tourner son poignet pour envoyer sa lame par le bas. Le corps du gamin se déporta tout simplement d'un pas sur le côté pour esquiver. L'épéiste se reprit à mi-hauteur, tourna sa lame vers l'être à occire et utilisa tout les muscles de son dos pour attaquer à pleine puissance. Un sous de métal se produit au moment où la lame s'arrêta. Un petit filet de sang se mit à couler des plaques de chitine. Et la terreur prit possession de son être. Mais le maudit n'entendait rien. Ni les cris, ni la douleur. Il attrapa le crâne de cet homme entre ses mains et commença à le presser. Il apposa ses pouces dans ses yeux, et commença à appuyer. L'effet fut immédiat, l'épéiste tomba à genoux, lâchant son arme. Il hurlait alors que ses yeux explosaient sous la pression. Mais Allen n'en avait que faire, il appuyait de plus en plus fort. Sans même charger son bras d'énergie, ses mains furent salies à jamais.



« Tu m'as mentis...
-C'est ce que tu voulais, non? Enrik est mort.
-Je... Je ne voulais pas devenir comme lui...
-Celui qui a détruit la vie de ton maître? Oh, mais tu le rencontrera bientôt... Et ce jour là, je serais là pour t'aider à nouveau. »


La chaleur de ses lèvres était douce. Tout autant qu'elles même, enfaite. C'était son premier baiser, et il était incomparable. Qui aurait cru que ce serait-elle, et à cet endroit. Ils se tenaient par la main comme deux amoureux. Tout deux sur un banc, au milieu d'un des parcs de Melior. Elle se pressa contre lui, lui faisant profiter de tout ce qu'elle pouvait ressentir pour lui par un simple contact. Il souriait, c'était le plus beau jour de sa vie. Allen regardait Alicia dans les yeux. Il se perdait dans son regard. Il aurait voulu y rester pour toujours:


« Tout ceci n'est qu'un rêve, n'est ce pas?
-Oui, mais n'y pense pas. Et embrasse moi encore... »

Et il pleura.
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MessageSujet: Re: Le Seigneur des Rêves [NC -16]   Le Seigneur des Rêves [NC -16] I_icon_minitimeMer 8 Déc - 21:18

♦ Langue 1/5

Ouh la la... t'aurais vraiment du prendre le temps de te relire, espèce de flemmard ><

les jambes tendus « tendues », on dit « une jambe »

le vide crée « créé », on dit « un vide »

L'endroit n'était remplit « rempli »

les plus bref délais. « brefs », il compte aussi pour le pluriel

il avait apprit « appris »

Il avait toujours suivit « suivi »

n'ayant jamais refais surface « refait », troisième personne

Il étala le rapport sur la table, devant son repas et se mis « mit »

le ventre remplit « rempli »

sous certain aspect « certains aspects »

un de ses pires tourmentes. « une tourmente »

la plus belle des orpheline « orphelines », pluriel

Tous la rejetait « rejetaient », « Tous » désigne plusieurs personnes

n'ont pas voulus « voulu »

n'ont pas voulus « voulu »

Je n'ai jamais cessé de m'en vouloir pour que j'ai fais. « ce que j'ai fais », plutôt

il est venu à Mélior pour une mission diplomatique et m'a laissée « m'a laissé »

trop de souvenirs se bousculait dans sa tête. « bousculaient »

Un homme qui as besoin de se trouver des valeurs. « qui a », troisième personne du singulier

qu'il ait rencontré. « qu'il aie »

Quelqu'un qui as « a »

Bref, le reste est du même goût, la flemme de tout relever...

Ah et sinon...

De plus, je ne sais pas non plus si il a vraiment réunis des sous son emprise Des quoi ?

♦ Style 4/5

Toujours un léger soucis de ponctuation

Et pour ce passage...

Geist. Un homme qui se cherche. Un homme qui as besoin de se trouver des valeurs. Un des hommes les plus dignes qu'il ait rencontré. Quelqu'un qui as un destin trop lourd pour lui mais qui y fera toujours face. Quelqu'un qu'il n'avait fait que plonger un peu plus dans les ténèbres. L'issue avait été bonne, mais était-ce bien celle à laquelle il fallait accéder? Il s'en était sortit tout seul, il avait vaincu le problème de part lui même. Allen se disait qu'il n'avait été qu'une gêne pour lui. Tout ces laguzs ne seraient sans doutes pas aussi remontés sans sa venue en Gallia, c'est lui que les soldats avaient suivis.

Je crois que la partie en gras (au moins) n'était pas citée par Allen mais était de la narration, je me trompe ?

♦ RolePlay 9/10

Je vais m'abstenir de commentaires inutiles, c'est juste presque parfaitement mené

Niveau: 15/20

Dommage, si t'avais pris la peine de corriger toutes ces fuc*ing fautes, t'aurais pu gagner plus. Mais 15, c'est déjà bien ^^
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