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| Croire ou mourir, il faut choisir [Merlin] | |
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❝ Merlin ❞
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| Sujet: Re: Croire ou mourir, il faut choisir [Merlin] Sam 15 Avr - 12:49 | |
| Le Marqué regretta aussitôt ses propos, en voyant Toarsen se refermer sur lui-même comme une huître. Il en vint même à pleurer et se venger sur son arc, déjà usé et visiblement plusieurs fois rafistolé. Même pour quelques minutes, le danseur se sentit incapable de le laisser tout seul.
"Allons Toarsen..."
Que dire à une personne qui semblait si facilement se perdre dans sa détresse ? Et comment avait-il bien pu arriver entier jusqu'ici depuis Daein sans abandonner, pour ensuite baisser les bras au premier obstacle ?! Par-dessus le marché, l'après-midi avançait vite et s'ils voulaient parler aux artisans pour Arietta ils allaient devoir accélérer la cadence. L'heure était désormais à l'action. Sans rien dire, et de toute façon dans son état émotionnel, l'archer ne l'écouterait sans doute pas, Merlin ramassa l'arc et le passa à son épaule comme il avait pu voir faire auparavant. Il glissa sa main dans celle du jeune homme comme précédemment et l'entraîna sans forcer vers le parc, où non seulement il se rinça, mais il en profita pour rafraîchir aussi le visage de son compagnon.
"Ton arc et tes flèches comptent beaucoup pour toi, je l'ai remarqué. Même si tu ne t'en souviens pas, cela se voit. Donc, jusqu'à ce que tu changes d'avis sur cette vieille branche, je te le garde précieusement. Tu sais une flèche, c'est remplaçable. Si tu avais paralysé la cheville de cet homme en aggravant sa blessure, il l'aurait subi à vie. Je ne suis peut-être pas un expert en arc, mais j'ai des connaissances en forge. Je pense pouvoir te trouver un fabricant qui te fera de vraies flèches, comme promis. Et peut-être même qu'il serait capable de te dire d'où viennent les autres, pour que tu saches d'où tu viens. "
Ne s'attendant pas vraiment à une réponse, Merlin continua d'entraîner Toarsen avec lui, jetant fréquemment des coups d’œil pour s'assurer qu'il ne se décourageait pas un peu plus.
"Tu l'as dit toi-même : tu apprends très vite. C'est l'occasion d'utiliser cette aptitude au mieux. Tu vas apprendre à te débrouiller, à négocier, et peut-être même à fabriquer tes propres flèches. Et je suis là pour t'aider."
Revigoré par sa résolution nouvelle, le Goldoan lança un sourire de défi à son jeune protégé, persuadé qu'ils parviendraient à leurs fins, qu'importât le temps que cela leur prendrait et si les difficultés s'amassaient sur leur route. Qu'est-ce qui pressait ? |
| | | ❝ Toarsen ❞
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| Sujet: Re: Croire ou mourir, il faut choisir [Merlin] Lun 8 Mai - 14:36 | |
| Marre… Il en avait marre… De son amnésie, de sa malchance, de son incapacité à comprendre le monde qui l’entourait, de sa médiocrité globale… Il avait juste envie de tout laisser tomber. À un détail près… Il voulait au moins finir ce qu’il avait commencé. Un brin de fierté, peut-être ? C’était sûrement tout ce qui lui restait maintenant. Il sentit une main dans la sienne et y jeta un rapide coup d’œil. Merlin, évidemment. Comment pouvait-il vouloir encore l’aider alors qu’il ne faisait que lui attirer des problèmes…
Il se laissa mollement guider, marmonnant quelque chose tandis qu’ils sortaient de la ruelle. Il comptait les pas. Histoire de ne pas avoir perdu cette flèche pour rien… Il n’était absolument pas expert, mais son intuition lui disait qu’il avait tiré plus loin qu’il n’aurait dû. Peu importe. Ce n’était pas comme s’il avait l’intention de se servir encore beaucoup de son arc maintenant.
Arrivés au parc, il regarda le danseur se laver les mains et le laissa lui mettre de l’eau sur le visage sans broncher. Il avait arrêté de pleurer mais restait muet et distant. Il réfléchissait. Pendant que Merlin parlait, bien loin de l’écouter, il sortit de sa poche le papier que lui avait donné Arietta, un morceau de charbon qu’il avait depuis son réveil et commença à griffonner quelque chose :
« 121 pas -> Pas possible ? Vent ? -> Léger Qualité de l’arc ? -> Influence négative ? »
Il contempla ses notes tout en marchant, l’air dubitatif. Trop de points d’interrogation. Trop de données aléatoires. Il ne pouvait rien en tirer. Il rangea papier et charbon et soupira. Une tentative ratée, et une flèche perdue pour pas grand-chose, finalement… Tant pis.
Ses oreilles captèrent d’autres paroles, différentes des reproches qu’il entendait depuis tout à l’heure. Ça ressemblait vaguement à des encouragements, mais il n’y croyait pas trop. Il releva ses yeux encore rougis vers son compagnon. Son regard reflétait sa déception, sa colère envers lui-même. Il fixa longuement le sourire de Merlin, sans rien dire, puis le coin de ses lèvres s’étira très légèrement, presque imperceptiblement.
« J’aimerais avoir ton optimisme… Mais avec quatre flèches, un vieil arc qui tombe en miettes et aucune connaissance, mon optimisme à moi ne tient plus vraiment debout… Désolé… »
Il réfléchit brièvement et secoua la tête.
« Arietta a bien parlé d’aller négocier avec des gens ? Honnêtement, elle me plaît pas, cette idée. C’est toi qui vas parler, et j’aurai rien fait du tout. Mais bon, j’en ai pas de meilleure, je connais rien à ce monde, je suis juste un boulet à ta cheville, tu devrais pas me traîner avec toi, ça sert à rien. » |
| | | ❝ Merlin ❞
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| Sujet: Re: Croire ou mourir, il faut choisir [Merlin] Mer 10 Mai - 14:16 | |
| Le Marqué se sentit geler sur place. Il mettait toute son énergie dans cette entreprise, à quelques jours à peine de son départ de la capitale, et c'est tout ce qu'il obtenait en définitive ? Son sourire se figea, fana. Dans sa tête, les mots d'encouragements défilaient, et son esprit lui hurlait de les lancer, comme autant de ces flèches que Toarsen avait dû décocher du temps où sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Rien ne sortit. La gorge nouée, il lâcha la main du cavalier, le dévisagea longuement.
"Est-ce que tu as écouté un traître mot de ce que j'ai dit ? C'est dommage, s'entendit-il répondre, j'espérais vraiment... Ah, tant pis. Je ne sais pas ce que j'espérais en fait."
Il lui tendit l'arc, les épaules affaissées.
"Je ne peux pas aider quelqu'un contre son gré. Je te souhaite bonne chance."
Un espoir avait surgi, complètement éteint désormais. Merlin s'écarta de Toarsen, quitta le petit parc sans se retourner une seule fois. A quoi bon ? Pourtant, arrivé à l'arche délimitant l'entrée de l'étendue de verdure, il ne put s'empêcher de jeter un dernier coup d’œil. Se fichant des observateurs potentiels, il haussa la voix :
"Tu sais Toarsen, si tu n'essaies jamais, si tu ne proposes rien, tu vas vraiment finir comme tu l'as dit, emprisonné, voire pire, pour les maladresses que tu commets. Le problème, c'est que tu ne crois même pas en toi. A un moment dans la vie, il faut choisir : croire ou mourir."
Cette fois, le demi-dragon n'attendit pas de réponse et fit volte face. La journée avait été longue en définitive, il se sentait fatigué, usé nerveusement. C'est avec une petite mine qu'il retourna à l'auberge, aussitôt remarquée par Arietta. Elle s'approcha de lui tandis qu'il traînait des pieds en direction de l'étage.
"Alors mon garçon ? Est-ce que ça s'est mal passé ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette... -Je suis désolé Arietta, nous n'y sommes pas allés. Il disait qu'il n'aimait pas l'idée. Je n'aime pas ce que je viens de faire, le laisser tout seul de la sorte, mais je ne suis pas magicien. Je ne peux pas l'aider."
Il lui raconta de façon détaillée la péripéties dans la ruelle, puis l'obstination du jeune homme à ne pas vouloir se laisser aider. Dans sa voix, le désarroi donna à l'aubergiste une idée assez précise de la déception qu'il prenait pour un échec personnel. Elle crut même discerner un début de larmes dans ses yeux, et coupa court à son récit en lui offrant un jus de fruit pour lui changer les idées.
"Cette ville me pèse, ses habitants, son atmosphère... Enfin pas tous, toi tu es adorable, les serveurs, le plongeur, mais j'ai hâte de partir. J'ai l'impression de devenir fou dans cet endroit. S'il revient, refuse cette histoire de dédommagement, s'il te plaît. Qu'il trouve déjà de quoi s'occuper de son cheval, ses fichues flèches de malheur et lui-même. Je ne veux pas qu'il me rembourse. En plus demain j'aurai du travail, je ne pourrai pas m'occuper de lui. Je vais aller me reposer. Merci pour tout. -Tu es sûr que ça va aller ? Tu veux encore un peu de jus de fruit pour te remonter le moral ? -Non, merci. Juste me reposer. A plus tard Arietta."
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| | | ❝ Toarsen ❞
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| Sujet: Re: Croire ou mourir, il faut choisir [Merlin] Ven 12 Mai - 20:04 | |
| Oups. C’est le seul mot qui vint à l’esprit de l’archer. Oups. En voyant le visage de son interlocuteur, il sut aussitôt qu’il avait dit la bêtise de trop. Son visage se décomposa. Il regrettait déjà ses paroles, mais il sentait qu’il ne ferait que s’enfoncer davantage. Il reprit son arc, penaud, tête baissée pour éviter le regard du danseur.
"Je ne peux pas aider quelqu'un contre son gré. Je te souhaite bonne chance."
Il le regarda partir, dépité, honteux. Aider quelqu’un contre son gré… Toarsen n’avait pas exactement l’impression de ne pas vouloir d’aide. En y réfléchissant, il avait plutôt l’impression de ne pas être capable de recevoir de l’aide. Comme si une part de lui-même s’était débrouillée pour le rendre incompatible avec la gentillesse de qui que ce soit.
« Qu’est-ce que…je fous… »
Les regards étaient tournés vers lui, il le savait très bien. Mais il restait là, figé, comme paralysé par un éclair. Il ne comprenait pas… Et puis les derniers mots de Merlin commencèrent à tourner dans son esprit : il ne croyait pas en lui. Mais à quoi croyait-il ? Sa guérison ? Non, c’était pire que ça. Il ne croyait à rien. Il ne croyait ni en son arc, ni en la possibilité de retrouver la mémoire, ni en la bonté des gens, ni en rien du tout. Quand il se rendit compte de cet horrible fait, ce fut comme un coup de fouet pour Toarsen. Il resserra ses doigts sur son arc et ferma les yeux.
( Réfléchis… Tu es un imbécile, tu ne fais même pas confiance à tes propres capacités, alors tu vas les trouver tout de suite et rattraper ta bêtise avant de te brouiller définitivement avec lui ! Tu as laissé partir Blaze, tu ne vas pas laisser quelqu’un d’autre t’abandonner à cause de ta connerie ! )
Il réfléchit. Longtemps. Il repassa dans sa tête le peu de choses qu’il savait sur lui-même et les quelques conversations qu’il avait eues avec le danseur. Il voulait trouver quelque chose… Seulement, il n’eut pas beaucoup de bonnes idées. Voire pas beaucoup d’idées, voire pas d’idées tout court. En fait si. Une seule. Une très mauvaise. Mais bon… Croire ou mourir, hein ? Ça valait le coup de tenter !
La journée passa, morose pour certains, active pour d’autres. Quand le soir tomba, Toarsen se présenta à l’auberge. Il n’y avait plus quatre, mais une seule flèche dans son carquois. Il marcha simplement vers Arietta et lui tendit une bourse pleine. Très pleine, même.
« Est-ce que ça suffira ? J’ai toujours pas complètement saisi les notions de prix, tout a l’air tellement cher… »
Il y avait une pointe de peur dans sa voix, ainsi que dans ses yeux qui semblaient supplier la tenancière de lui répondre par l’affirmative.
« Je… Je voulais pas le vexer… Promis… » |
| | | ❝ Merlin ❞
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| Sujet: Re: Croire ou mourir, il faut choisir [Merlin] Dim 21 Mai - 14:48 | |
| Arietta avait passé l'après-midi à s'inquiéter pour les deux jeunes gens, sa bonne humeur habituelle remplacée par une moue songeuse. Les habitués le remarquèrent sans mal, au point que toute l'auberge fut bientôt au courant de l'histoire par bouche à oreille. Toutefois aucune trace de Toarsen, et Merlin restait dans sa chambre à faire on ne savait quoi. Ce fut donc avec surprise que l'aubergiste vit apparaître, un peu après le coucher du soleil, un archer munie d'une énorme bourse et des excuses qu'elle n'attendait guère. Elle s'apprêtait à terminer son service pour laisser le serveur sec et l'équipe de nuit prendre le relais, mais suspendit tous ses gestes. D'une part, elle pensait les deux jeunes hommes en froid, que Toarsen ne réapparaîtrait avant le lendemain ou quelque chose du même ordre. De l'autre, elle fixait la bourse, peu habituée à contempler une telle somme. "Eh bien... pour toi et ton cheval, il y a de quoi payer 3 nuits avec petit-déjeuner + 3 jours de foin frais. Pour cette histoire de remboursement..." Mal à l'aise, elle ne sut pas vraiment comment tourner la chose. Elle en appela du regard au serveur qui vint se planter à côté d'elle et lança tout net : "Merlin ne veut pas de ton argent. Il considère que tu dois déjà te débrouiller pour toi avant de chercher à payer ce repas qu'il t'a OFFERT. -Juan ! Il ne l'a pas dit aussi durement ! -Et alors ? L'idée reste la même. Normalement un cadeau ça ne se refuse pas, surtout quand on est déjà dans le besoin." La tenancière lança un regard contrarié féroce à son employé, qui haussa les épaules et soupira. "Écoute petit, moi je ne suis pas aussi conciliant qu'Arietta. Je ne prendrai pas un paiement qu'on me dit de ne pas prendre quand il s'agit de la dette d'un autre, c'est une question de respect. Si tu veux mon avis, attends demain, et quand tu croiseras Merlin, présente-lui toi-même tes excuses. C'est ce que je ferais à ta place, même si ça te semblera sans doute vieux jeu ! Arietta et moi, nous ne sommes pas vos pigeons voyageurs." La brave dame ne trouva rien à redire sur ces arguments-là. Elle savait pertinemment qu'à vouloir trop aider ses clients, elle finirait escroquée à tort et à travers un jour ou l'autre. Elle appuya donc les dires du serveur d'un hochement de tête et lui redonna, juste au cas où, les horaires de petit-déjeuner. * Le lendemain, le danseur se leva bien avant l'aube, procéda à sa toilette minutieuse quotidienne, puis descendit à pas de loups dans le salon des voyageurs comme la avait appris à le faire pour ne pas réveiller toute l'auberge. Pendant qu'il attachait ses multiples clochettes et cordelettes de costume, vérifiait ses plumes et son allure générale, Juan lui résuma la scène de la veille et sa réponse à Toarsen. "... Mais tu sais, si tu l'évites il aura bien du mal à s'excuser en personne. - Je ne l'évite pas ! C'est juste que j'ai promis de danser dans le quartier noble ce matin, avant les heures de travail de la population. Il y a un jeune aristocrate en chaise roulante qui n'a pas pu venir au théâtre pour la dernière représentation. Sa mère m'a demandé de lui faire la surprise de danser sous sa fenêtre à son réveil, et ensuite de passer quelques heures avec eux. Et le talisman que je dois livrer est pour eux également. C'est à l'autre bout de la ville, et je dois m'y trouver très tôt." Le Marqué rajusta une dernière plume près de son oreille avant de s'examiner dans le miroir posé à l'entrée de la pièce. Il jugea sa mise correcte puis regarda au-dehors : de gros nuages s'amoncelaient au-dessus de la ville, mais pas de pluie. " J'espère qu'il ne pleuvra pas trop vite... Il va falloir que je fasse un peu de repérage pour un numéro de secours. Je ne peux pas faire les acrobaties que j'ai prévues si le sol est glissant.-Effectivement, veille à ne pas te casser le cou. Mais qu'est-ce que je dois dire à Toarsen s'il me demande des explications moi ? - La vérité, rien d'autre. J'avais prévenu hier : je n'ai pas le temps de m'occuper de lui aujourd'hui. Et puis, si j'en juge par ce que tu me racontes, il n'est plus dans le besoin. Il pourra attendre un peu, consolider ses finances, je ne sais pas... Chercher un sculpteur pour ses flèches. Les activités ne manquent pas à Begnion. Voilà je suis prêt... Je vais prendre ma cape de pluie quand même.-Et le petit-déjeuner ? Tu ne vas pas faire de l'exercice le ventre vide quand même ! - Un jus de fruits et une miche de pain frais alors. Que je peux emporter sans encombres. Et je te paierai au retour si ça ne te dérange pas, j'ai vraiment peu de temps !-Bien, je te prépare ça." Deux minutes plus tard, le Goldoan s'élançait dans les rues de Sienne au petit trot, grignotant et buvant à la volée quand la circulation -marchands et chevaux principalement- l'obligeait à ralentir. |
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