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 [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]

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Arthen
ArthenLaguz


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MessageSujet: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 16:45

Il y avait bien une chose qui remontait de temps à autres du profond cachot où était attaché Arthen : le son de son rire rauque, grave, malade, marqué par une folie incommensurable. Parmi les serviteurs du château royal circulaient des rumeurs au sujet du plus fameux criminel dragon de l’histoire écrite. Personne n’a jamais su à quoi il ressemblait, car peu de ceux qui l’ont aperçu sont encore vivant pour en témoigner. Sa barbarie le précède, mais personne ne le sait réellement, car il a été difficile depuis sa classification en tant qu’ennemi public n°1 de lui attribuer, ou non, certains agissements. Alors l’imagination prend le dessus, les langues se délient, les histoires se créent, et les légendes naissent. Il dort dans les sous-sols, mais son aura s’est emparée du château tout entier, voir de la ville. Il ne se passe pas une journée depuis sa capture où son nom n’est pas mentionné quelque part. Et en l’absence de déclaration officielle, il est de plus en plus difficile de différencier le vrai du faux.

Mais pour le « scribe royal », mandaté par le roi en personne pour notifier les récits du criminel, cette tâche représente désormais sa vie. Il doit écouter, jour après jour, le dragon fou narrer sa vie, ses crimes, puis prendre des notes. Il doit ensuite faire des recherches dans les archives, contacter les autres royaumes, se charger de faire un rapport régulier au roi, ainsi que de préparer l’écriture finale des mémoires d’Arthen. Il est certainement la personne qui a eu le plus « échangé » avec lui, et commence désormais à le connaître. Si jamais on peut connaître une telle personne.

Un pas pressé, léger, parfaitement rythmé résonnait sur les murs humides qui menaient à la cellule d’Arthen. Un long rouleau de parchemin dans une main, une table d’écriture avec plume et encrier dans l’autre, le scribe descendait rapidement les marches, avant de passer la lourde porte en bois et atterrir dans la salle qui est devenu son bureau de travail depuis plusieurs semaines. Une simple torche éclairait de sa frêle lueur les visages fatigués des deux gardes qui faisaient le tour de la garde permanente postée devant le dragon rouge et projetait leurs ombres déformées sur le mur du fond, où était attaché, ou plutôt enchaîné, Arthen. Noir de crasse, de longs cheveux rouges collés par la transpiration à son visage, le corps lâche et la tête tombante vers l’avant comme s’il était vidé de toute force ; le spectacle qui s’offrait à lui serait presque pathétique si ça ne concernait pas le plus grand criminel de son pays.
Il tira le petit tabouret prévu à cet effet et se positionna bien en face du prisonnier.


« M.Kelthera?

-Je ne suis ni mort, ni endormi.

-Oh je sais bien que la vermine de votre espèce ne se laisse pas abattre si facilement. Et je sais aussi que vous ne me ferez jamais le plaisir de vous voir endormi, de vous voir… dans un moment de faiblesse et d’innocence.

-Avez-vous attrapé la maladie de la philosophie?

-On va dire que j’ai appris à vous côtoyer.

-Bien ! Vous ne pourrez plus dire que je ne vous ai rien apporté dans ce cas.

-Un quelconque savoir dont je n’aurait plus aucune utilité d’ici peu et dont je serais fier de me débarrasser, tout au plus.

-Oh vous ne vous débarrasserez pas de moi, et vous le savez très bien. »

Le scribe fixa le rouleau de parchemin à la table en bois, qu’il plaça sur ses cuisses. Il dévissa ensuite l’encrier, déroula une partie du rouleau sur la table, trempa sa plume dans l’encre et leva la tête vers Arthen.

« Quelle sera l’histoire du jour, M.Kelthera?

-Je crois que vous allez l’adorer ! »

C’était à… Crimea il me semble ? Il y a quelques années de ça. C’était avant qu’Ashnard n’accède au trône de Daein. Je dirais qu’il ne devait même pas être né. Le racisme anti-Laguz  faisait partie des mœurs qui n’étaient alors pas encore remises en question, les conflits restaient localisés et impliquaient le plus souvent bandits et autres pirates. Une ère bien chiante si vous voulez mon avis.

Je me trouvais donc à Crimea, me baladant, comme à mon habitude. Je me faisais relativement discret parce que quelques mois auparavant j’avais fais une apparition plutôt mémorable à Nevassa. On avait alors dépêché un détachement de l’armée à mes trousses et communiqué ma description aux royaumes de Begnion et Crimea, leur demandant de me capturer, me livrer à Daein, et si nécessaire, me tuer. Il fallait que je fasse profil bas donc, et je n’ai pas oser me transformer pendant une longue période, je voulais attendre un moment propice, quand on m’aurait presque oublié.
Je me faisais passer pour un mercenaire encapuchonné « qui cachait constamment son visage ». C’était à la mode ce genre de pratiques, mais je dois avouer que je n’ai pas pu me tenir au courant des dernières tendances.

Toujours est-il qu’un de ces jours, qui a commencé comme la plupart des autres et qui semblait qu’il se finirait comme eux, j’ai été interpellé par une mission. De passage dans une petite ville, je me suis rendu dans une taverne pour me tenir informé des nouveautés et tâter l’ambiance locale. J’entends alors qu’une association de mercenaires cherche à recruter du personnel supplémentaire pour une mission spéciale. D’après les rumeurs, qui venaient d’un vieillard soûl, il s’agirait de capturer une sorcière légendaire qui a élu domicile dans les bois aux alentours. Moi, ces histoires de légendes et compagnie, ça m’a jamais beaucoup intéressé. En revanche les mots « dangereux » et « mission suicide » m’ont convaincu. Alors j’ai demandé au vieux où se trouvait ce groupe et j’y suis allé sans attendre.

À la sortie ouest de la ville était rassemblé tout un tas de gars costauds, avec pour la majorité des armes de très mauvaise qualité et une confiance totale en leurs capacités. Il était évident que, quelle que soit la mission, une partie n’en reviendrait pas.
Je me suis approché de celui qui paraissait être le chef, parce qu’il parlait, que les autres l’écoutaient, et que c’était le seul avec une cape. Jamais compris le délire des capes personnellement, y’a pas plus inconfortable pour se battre. Et même pour marcher des jours sur une route ! Y’a bien que des cavaliers ou des nobles qui font aucun effort pour attacher un drap à leurs épaules.


« C’est ici la chasse à la sorcière?

-Eh-là ! T’es qui toi, tu viens d’où?

-Je suis un mercenaire, on m’a dit que vous cherchiez de la main d’œuvre.

-Celui qui t’as raconté ça a bien raison ! Par contre je veux personne qui n’ai pas le visage découvert. Pas d’entourloupes avec moi!

-Je bosse gratuitement.

-Bienvenu mon gars !»

Il m’a chaleureusement accueilli d’une bonne vieille tape dans le dos. On a encore attendu quelques temps que de nouveaux combattants se joignent à nous, et on s’est mis en route. Gherod, le chef, m’a expliqué l’objectif, et il s’est avéré au final que je savais déjà quasiment tout. Il existerai une sorcière dans cette forêt depuis des siècles. Si elle n’a pas fait d’apparition depuis des générations, il semblerait que récemment elle a décidé de se manifester. Enfin personne ne l’a vu de ses yeux, mais des personnes sont tombées malades, des animaux ont disparu, et « des phénomènes étranges » se produisaient. Mon avis était que ces pécores se faisaient des idées et flippaient à la première occasion. Mais bon, j’avais besoin d’action, et je pouvais toujours buter ces débiles que j’accompagnais si on trouvait rien. Enfin, jusqu’à ce que je décide qu’on aurait suffisamment cherché. Mais tout s’est pas passé comme je l’aurai imaginé.

Après ne serait-ce que deux heures de marche à travers les arbres, quelques gars ont soudainement été pris de panique et se sont enfuis en courant. Au début je me suis dit que c’étaient des nouveaux dans le métier, des gens qui s’étaient jamais battus. Mais quelques heures encore après, d’autres ont été pris de soudaines convulsions et se sont soudainement figés, raides comme de la pierre, s’écrasant lourdement au sol. Le groupe s’est divisé en deux : ceux qui voulaient continuer, et ceux qui souhaitaient vivre. Évidemment, j’ai continué.
Puis, d’un coup, je me suis fait une réflexion : comment avait-on pu marcher une journée entière dans la forêt, en ligne droite, sans rien croiser ? Pas de maison, pas de scierie, pas de route, pas de rivière, ni de lac, pas un animal, pas un bruit. Des arbres, de l’herbe, de la mousse, et du vent. Le vent… Ce vent était
rauque, il parlait, nous parlait. Je ne connaissais pas ce langage, mais c’était certain que le vent n’était pas naturel. Si JE pouvais exister sur cette terre, alors un tel vent le pouvait aussi.

En un instant, l’obscurité s’est emparée de nous, comme une espèce de brouillard épais et totalement noir, plus sombre qu’une nuit sans lune. Le vent est devenu intense, et j’ai vu les quelques mercenaires à ma portée se faire subitement transpercer par une sorte de tentacule tranchant sortant du sol. Mais ils ne provenaient pas réellement du sol, ils étaient comme intangibles, légèrement transparents, apparus directement sous mes compagnons de route.
Je me dis donc naturellement que quelle que soit l’entité qui nous a créé, elle avait décidé de me rappeler à elle. Ou alors le néant m’attendait. Mais je m’étais fait à cette idée depuis que j’ai su développer et construire un raisonnement sensé et logique, donc bon.
Soudainement, sans me rendre compte de rien, ni sentir aucun choc, aucun contact, je me suis endormi. Profondément, lourdement endormi, comme si une fatigue accumulée sur plusieurs décennies venait de se faire ressentir.

La première chose que j’ai remarqué quand je me sus réveillé, à part le fait d’être bel et bien vivant, était que mon sommeil avait été sans songe aucun, et qu’après réflexion j’avais l’impression d’avoir « vécu » le sommeil. Il n’était pas passé rapidement, comme lorsqu’on dort normalement. Non, j’avais l’impression d’avoir passé des heures et des heures dans un état catatonique, dans un noir profond, incapable de me mouvoir ou même de réellement penser. Spectateur de moi-même.

Je me suis relevé pour m’asseoir les pieds dans le vide, et j’ai observé la pièce dans laquelle je me trouvais : simple. Une cheminée, un lit, une armoire, une table, une porte. Cette maison aurait pu appartenir à n’importe quel paysan de ce monde. Littéralement. Mais j’ai alors aperçu une femme aux cheveux d’ébène, penchée sur la marmite posée dans le feu, entrain de préparer un quelconque potage, qui sentait divinement bon. Ce n’était
pas n’importe qui. Je ne la connaissais pas, mais je le sentais. Ce n’était pas une Laguz, elle n’avait aucun attribut animal et je ne ressentais pas la présence d’un autre dragon, mais ce n’était pas une simple Beorc. Une sorte d’immense mais à la fois subtile et douce puissance émanait d’elle et embaumait l’air autour d’elle de son aura.

« Moi qui pensait qu’après ma mort j’atterrirai dans une sorte d’enfer ou de purgatoire, me voilà sur Terre.

-Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir la chance de renaître. Quel effet cela fait-il?

-Eh bien je dois avouer que c’est particulièrement absent, comme genre de sensation. »

Je me suis levé et ait enfilé mes quelques vêtements, soigneusement pliés sur une chaise à côté du lit. Elle s’est retournée et j’ai alors pu observer le visage le plus élégant qu’il m’ait été donné de voir de ma longue vie, même aujourd’hui. Une beauté subtile, qui n’a pas besoin d’artifices ni d’arrangement, une beauté qui ne peut naître que dans l’œil de celui qui saura apprécier toutes ses subtilités. Un visage fin, des lèvres douces, un nez fin, et des yeux verts composés de malice, d’assurance, de sagesse, mais aussi et surtout de douceur. Elle croisa les bras et me regarda alors dans les yeux. La façon qu’elle avait eu de me jeter ce regard, de se tenir, une jambe légèrement pliée de manière à désaxer les hanches, un pantalon en cuir et une tunique ajustée en toile dessinant délicatement ses formes harmonieuses, cette femme savait. Elle savait ce qu’elle faisait, savait ce qu’elle voulait, et savait comment faire. Ce n’était pas une femme à prendre à la légère, car elle était sans aucun doute possible dangereuse.

« Vais-je avoir le droit à quelques explications où allez-vous rester là à me faire profiter d’un spectacle qui, avouons-le, n’est pas déplaisant ?

-Je vais répondre à vos questions mon cher si vous me dites pourquoi et comment un dragon de Goldoa s’aventure seul, et surtout si loin de sa patrie.

-Et moi qui pensait que mon secret était bien gardé.

-Oh il l’est, ne vous en faites pas.

-Alors comment avez-vous deviné?

-Ne suis-je donc pas une sorcière?

-Votre ton prouve qu’il y a bel et bien plus que ça.

-Et bien dans ce cas nous sommes vous et moi dans le même panier.

-Oh vous venez vous aussi de vous faire tuer par une inconnue dans une forêt maudite?

-Ainsi vous vous en êtes rendu compte.

-C’est voir des tentacules magiques transpercer des hommes pétrifiés qui m’a mis la puce à l’oreille.

-Il faut croire que c’est trop subtile pour tous ces hommes qui ont essayé de me trouver depuis que je suis ici.

-Vous savez, je dois admettre que vous devez posséder une certaine forme de courage. Vous êtes la première et seule personne depuis ma mère qui m’avez vu nu. En général le visage suffit à faire fuir les gens.

-Je devrais peut-être vous utiliser pour garder ma forêt, vous semblez être plus efficace que mes sortilèges ! Hahahaha… ne vous en faites pas, j’ai vu bien des choses dans ma vie, et vous êtes de loin la plus intéressante.

-Est-ce un compliment?

-Le prenez-vous comme tel?

-Je n’ai jamais su donner ni recevoir de compliments. C’est sûrement éducationnel.

-Alors dans ce cas pourquoi donner une chose qui ne saurait être reçue?

-Pour la beauté du geste ?

-Vous réussissez à trouver de la beauté dans un effort vain et inutile?

-La beauté ne naît-elle pas dans l’œil de l’observateur?

-La sagesse de Goldoa n’est donc pas un mythe, les dragons sont bel et bien philosophes.

-J’aurai à redire quant à mon appartenance à l’une et l’autre de ces deux catégories.

-N’êtes-vous donc pas un dragon?

-Les Beorc sont-ils des Laguz?

-Cela ne laisse en revanche aucun doute sur la seconde catégorie.

-Quiconque cuisine est-il cuisiner?

-Je suppose que cela dépend du point de vue.

-Dans ce cas je dirais que, selon certains points de vue, je suis un dragon.

-Cela ne me dit toujours pas ce que vous faites ici.

-Vous venez de voler ma question.

-Bien. Faisons un marché, une réponse pour une réponse. Je commence.

-Entendu. Qui êtes-vous?

-Une sorcière. Qui êtes-vous?

-Un dragon. Comment vous nommez-vous?

-Lori. Pourquoi êtes-vous parti de Goldoa?

-Je me suis enfui. Pourquoi ne m’avez-vous pas tué?

-Vous m’avez intrigué. Pourquoi vous-êtes vous enfui?

-Je n’avais pas ma place là-bas. Qu’est-c

-Ce n’est pas une réponse suffisante.

-Oh mais c’est une réponse.

-Je vois que vous tentez de jouer sur les mots.

-C’est l’hôpital qui se fout de la charité.

-Procédons autrement. Je vous raconte mon histoire, et vous me raconter la votre.

-Très bien, entendu.

-Je me nomme Lori, Lorinel, et je suis une sorcière qui vit dans ses bois depuis... »



Le scribe royal était immobile, la bouche entrouverte, ayant complètement oublié son environnement. Il ne quittait pas le prisonnier des yeux et buvait ses paroles comme un enfant le lait de sa mère. Il ne croyait pas ce qu’il était entrain d’entendre, mais attendait avec ferveur la suite du récit. Mais Arthen ne dit subitement plus rien.

Il s’était surpris, la première fois depuis des années, à ne plus contrôler ce qu’il disait. Il avait commencé à parler, et ne s’était arrêté que trop tard. Les souvenirs viennent quand on se les remémore, et il avait comme oublié cette partie de sa vie. Il savait, quelque part, ce qui s’était passé, il ne l’avait jamais réellement oublié, mais en parler fut comme un choc, une redécouverte. Il était haletant, le cœur tambourinant contre sa poitrine, et écarquillait les yeux tout en regardant le scribe droit dans les yeux. Il ne voulait pas, il ne pouvait pas…

Cette femme, son passé…

Alors, doucement, Arthen ferma la bouche, inspira un grand coup, et se laissa tomber. Sans s’en rendre compte il s’était relevé, et était tendu comme prêt à un effort physique.


« Eh bien ? Quelle est l’histoire de cette femme?

-...

-Cela ne vous ressemble pas, M.Kelthera, de ne dire mot.

-...

-PAR LA DÉESSE RACONTEZ-MOI LA SUITE!

-...

-Bordel de m »

Le scribe se releva d’un coup, furieux, ramassa ses affaires en vitesse, et se dirigea vers la sortie des cachots.


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MessageSujet: Re: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 16:45

« Bien, il est temps maintenant d’aborder le sujet de notre prisonnier favori. Fenrin?

-Votre Altesse. Et bien les dernières séances se sont passées comme d’habitude...

-C’est une bonne nouvelle, quand pensez-vous

-...jusqu’à avant-hier.

-Je vous demande pardon?

-Il a mentionné le nom de Lorinel.

-Que dites-vous?!

-C’étaient bien ses propres mots : il a dit avoir rencontré une sorcière du nom de Lorinel.

-...

-Sire, il s’agit du criminel le plus recherché du pays, il pourrait mentir. Après tout, ne se joue-t-il pas constamment de nous?

-Jusqu’à présent, nous a-t-il déjà menti?

-Aussi loin que j’ai pu mener mes recherches, tout concorde.

-Quelles sont les chances qu’il ai lu ce nom dans un livre, qu’il connaisse l’histoire et décide de s’en servir contre nous?

-Minimes, votre Altesse. Voire impossible. À part les personnes ici présentes, il n’y ai personne sur cette Terre qui puisse avoir accès au Département des Anciens Écrits de la bibliothèque royale. Et le seul endroit où ce nom est mentionné est dans un livre dont l’exemplaire unique s’y trouve confiné.

-Et qu’en est-il de la transmission orale?

-Impossible sire. Cela remonte à l’aube de notre pays. À part votre père, personne n’est encore en vie qui ait vécu à cette époque. Et si à tout hasard des rumeurs auraient circulé depuis ces âges, elles auraient subi l’épreuve du temps, et auraient été déformés, relégués au statut de simples légendes, mythes folkloriques, contes à se raconter le soir entre amis. Arthen est aussi jeune que vous, votre Altesse, et il s’est enfui du pays il y a plus de deux-cents ans. Je le répète, c’est impossible qu’il connaisse l’histoire.

-Je vois. Il va donc falloir attendre qu’il daigne raconter la suite, c’est bien cela?

-J’en ai bien peur. Le problème est que depuis qu’il a mentionné ce nom il ne dit plus mot. Il ne bouge plus, ne mange plus. Cela ne lui ressemble pas votre Altesse.

-Bien. Jusqu’à nouvel ordre, je veux un soigneur constamment à ses côtés, qu’on lui serve deux repas par jour, avec de la viande tous les trois repas. Je veux qu’on veille à ce qu’il ai constamment de l’eau fraîche et propre pour boire, ainsi qu’une bassine et un savon tous les trois jours, qu’il fasse sa toilette. Qu’on installe aussi une literie confortable dans sa cellule. S’il refuse de se nourrir, ou de se laver, je veux que les soigneurs l’assistent, et le forcent. Fenrin, faites tout ce qui est en votre possible pour qu’il parle.

-Monseigneur, cela pourrait être ce qu’il voudrait ! Offrir de tels services à cet être ignoble...

-Je le sais. Mais notre priorité dorénavant est de le maintenir en vie. Son exécution est  suspendue jusqu’à nouvel ordre. Le conseil est levé. »


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MessageSujet: Re: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 16:46

« Il était temps que vous parliez, M.Kelthera, cela fait plusieurs mois que

-Je n’ai pas le temps pour vos conneries. J’ai une requête à adresser au roi.

-Et que veut-il exactement?

-J’accepte de vous raconter la suite.

-C’est une bonne nouvelle!

-À une seule condition.

-Évidemment, cela paraissait trop simple.

-Je veux y retourner.

-Cela me paraît difficilement réalisable.

-Peu importe le reste, ceci est ma seule condition : je veux y retourner. Vivant. Alors, et seulement alors, je vous raconterai la suite.

-Votre Altesse, nous ne pouvons pas céder à un tel ultimatum!

-Je crains malheureusement que nous n’ayons guère le choix.

-Il possède une force de caractère incroyable sire. Cela fait des mois et des mois qu’il ne bouge pas, se nourrissant à peine. Cela ne fait aucun doute : si nous ne l’y menons pas, il ne dira rien. Et se laissera probablement mourir.

-Et c’est hors de question que cela se produise. Il faut que nous sachions… Bien. Dites-lui que nous accédons à sa requête. L’escorte partira dans deux jours. »


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MessageSujet: Re: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 16:46

La carriole était branlante et semblait être sur le point de tomber en mille morceaux alors qu’elle descendait une pente abrupte des montagnes frontalières de Goldoa. Le véhicule était celui utilisé lors du déplacement de prisonniers, avec une épaisse cage en métal. Arthen était camisolé de toute part, les bras lourdement attaché par des chaînes et cadenas dans son dos, lui-même attaché aux barreaux de la voiture. Ses chevilles et genoux étaient eux aussi scellés de manière à ce qu’il ne puisse faire aucun mouvement. Seule sa tête était encore libre de mouvement.
Quatre soldats de la garde rapprochée du roi se tenaient aux côtés du prisonnier.

Fenrin le scribe se retourna alors vers lui, sa fidèle table en bois sur les genoux.


« Et bien nous voilà finalement sur le territoire de Gallia. Vous pouvez commencer à parler.

-Je sais.

-Dois-je vous rappeler la nature de ce convoi?

-Vous avez besoin de moi autant que j’ai besoin de vous.

-C’est pour ça que je soulignerai le côté coopératif. Abandonnez ce ton avec moi. »

Pour la première fois depuis qu’il avait commencé à rédiger ses mémoires, Fenrin avait eu le dessus sur Arthen. Et cela lui procura un agréable satisfaction.

« Elle s’appelait Lorinel. Comme je vous l’ai dit, je l’ai rencontré à Crimea, alors que je me faisais passer pour un mercenaire... »


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MessageSujet: Re: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 16:46

« Procédons autrement. Je vous raconte mon histoire, et vous me racontez la votre.

-Très bien, entendu.

-Je me nomme Lori, Lorinel, et je suis une sorcière qui vit dans ses bois depuis près de sept-cent ans.

-Cela fait un sacré bon bout de temps. Vous êtes plutôt bien conservée.

-Est-ce un compliment?

-Le prenez-vous comme tel?

-Oui.

-Alors c’en est un. Êtes-vous une Beorc ?

-Non.

-Une de ces marqués dont parlent certaines légendes alors?

-Non plus. Je suis une Laguz.

-Et bien pour une surprise… Je ne vous crois pas, vous ne ressemblez pas à une Laguz.

-C’est parce que je suis moi aussi de Goldoa.

-Double surprise ! Mais comment se fait-il que je ne ressente rien?

-D’abord parce que vous émanez tellement que vous ne saurez voir un chat qui se trouve sous votre nez. Ensuite parce que je suis bien plus ancienne que vous, et sorcière de surcroît, donc je connais quelques astuces pour me camoufler. Mais aussi et surtout parce que je suis une déchue.

-Alors c’est vrai ? On fricote avec un Beorc et paf ! On perd nos pouvoirs?

-Ce ne sont pas des légendes en effet. Je n’y croyais pas moi non plus. Lorsque je me suis enfui de Goldoa, je me suis installé dans le coin. Puis je suis tombé amoureuse d’un jeune homme, nous avons commencé à vivre ensemble, et à vouloir fonder une famille. Même si j’étais une dragonne, et que je verrais disparaître mon homme, et tous mes enfants Beorc sur des générations, je voulais aussi aveuglément goûter à l’amour. Car je pensais que c’était un droit universel. Mais pas pour moi, il fallait croire. Car lors de ma première grossesse, j’ai fais une fausse  couche. Et par la suite, je me suis rendu compte que je n’étais plus capable de me transformer. J’étais devenu semblable à l’homme que j’aimais, mais cela me terrifiait. Alors je me suis enfuie, de nouveau, et est venue me cacher dans ses bois. Pendant des semaines je n’y croyais pas, alternant entre des moments de colère intense et de profond désespoir. Puis avec le temps je me suis fait à l’idée, j’ai appris à vivre avec ce nouveau moi. Les dragons, contrairement aux autres Laguz, mais d’une manière similairement aux Hérons, avons un puissant potentiel magique. Nous ne nous versons pas dans les arcanes magiques, car c’est un art réservé aux Beorc et nous n’en n’avons pas besoin, mais nous surpassons de loin toutes les autres espèces. Lorsque je m’en suis rendu compte, j’ai tenté d’étudier et de comprendre la magie Beorc. C’est grâce à ça que je me suis reconstruite, je me suis protégé et je me suis forgé une nouvelle identité. Maintenant, et dès lors, je vis dans ces bois. Ces bois me fournissent en nourriture, et en échange j’utilise ma magie pour les protéger des Beorc qui viendraient chasser ou couper du bois sans respect pour la nature. C’est une sorte de symbiose, une harmonie.

-Eh bien c’est difficile à croire. Mais je pense que c’est certainement la seule explication plausible.

-Maintenant à vous. Laissez-moi vous comprendre.Votre nature est… particulière. Je n’ai jamais rien connu de tel.

-Je suppose que c’est le contrat ! Je suis en quelques sortes une anomalie. Cette marque, sur mon visage, qui ressemble à de la peau brûlée, empoisonnée, n’était au départ qu’une simple tâche sur le haut de mon crâne, mais avec le temps elle ne cesse de s’agrandir. J’avais de vrais cheveux rouges, et un visage normal. Un gamin comme un autre, en bref. Mais je n’étais pas capable de me transformer. Jusqu’à mes cinquante ans. Ce qui était au début un simple retard, est devenu par la suite un réel handicap, et c’est ce qui a fait ma renommée dans toute la région. Alors j’ai grandi seul, chez mes parents, m’éduquant comme ils le pouvaient, nourrissant avec le temps un ressentiment et une haine latente. Je n’aimais pas ce pays qui ne me reconnaissait pas, je n’aimais pas ce peuple qui n’avait pas su m’accueillir, je n’aimais pas cette existence qui n’avait pas su me créer. Je suis devenu… relativement extrême. Là où les dragons sont paisibles, je n’étais que colère. J’essayais de me battre contre quiconque me cherchait des ennuis, contre quiconque se moquait de moi, même s’ils se transformaient et pas moi. Mais un jour je suis devenu incontrôlable, et j’ai pris une forme de dragon. J’ai écrasé pas moins de cinq dragons. Facilement. Je ne sais pas d’où je tirais cette force, mais elle était magistrale, incommensurable, imbattable. Mais rapidement après, je me suis évanoui. Lorsque je me suis réveillé j’étais enchaîné dans un cachot. D’abord parce que j’avais tué de sang-froid cinq personnes. Mais aussi parce que les autorités commençaient à se pencher sur mon cas. Ils ont essayé des sorts sur moi, des incantations, des prières, des potions, des rituels. Quand ils ne me rendaient pas fou de rage, ils me brûlaient le corps entier de l’intérieur, d’une flamme infinie et invisible. Puis, un jour, lorsque mon corps et mon esprit avaient atteint leur limite, j’ai réussi à me transformer de nouveau et briser mes chaînes. Enfin me transformer… partiellement. Des écailles recouvrent mon corps, mes ailes et ma queue poussent, et mon bras se déforme démesurément. Littéralement, une abomination. Alors je me suis enfui. Et depuis je… je… »



Je suis très sérieux dans ce que je vais dire, scribe. Pour la première fois de ma vie, je ne savais pas. Je pensais que je vivais, que je voulais détruire « pour donner un coup de pied dans la fourmilière », faire remuer les choses et avec vos pathétiques existences. J’invoquais le chaos par rapport à l’ordre et la paix que vous vouliez instaurer. Mais devant cette femme, devant Lorinel, je ne savais plus. Ce que j’allais dire n’allait avoir aucun sens devant elle. J’avais beau le tourner dans tous les sens, tout était vain, et tournait en boucle. Je me suis assis subitement, le cœur palpitant.

« ...Vous…?

-Je… ne sais pas… Si c’est encore un maléfice, ce n’est pas drôle.

-Je ne vous ai jeté aucun sort ! Dites-moi ce qu’il y a!

-… C’est bizarre, c’est la première fois que je raconte mon histoire à quelqu’un, quelqu’un qui est là pour m’écouter de surcroît, et pas simplement entrain d’essayer de me tuer. Il faut croire que je n’avais jamais su prendre de recul par rapport à ma situation, à ma vie. Je ne dirai pas que j’ai été aveuglé, mais plutôt que je me suis enfoncé dans une voie par défaut. Il faut croire que… je n’ai jamais réellement fait de choix dans ma vie. Je suis né différent, handicapé. Cela a fait de moi un meurtrier, puis un monstre. Je me suis enfui et ai continué de vivre comme je l’avais toujours fait : seul, et contre tous. Je… Je suis perdu… Excusez-moi. »

Après un instant, j’ai relevé la tête pour regarder Lorinel, les yeux écarquillés comme cherchant une solution. Et j’ai alors vu, pour la première fois de ma vie, de la compassion. Cette femme qui se trouvait devant moi, non seulement m’écoutait, mais comprenait ma peine, et partageait une part de ma désolation, alors même que je ne la connaissais que depuis peu. Cette femme était-elle particulière ? Certainement. Était-ce le fait que je me sois ouvert, en toute sincérité ? Possible. Mais c’était nouveau, et je ne comprenais pas. C’était une émotion que le cynisme ne pouvait balayer, des sensations que la colère ne pouvait faire voler en éclat, une situation dans laquelle la fuite était impossible. Pris littéralement au dépourvu. Ce n’est pas souvent que l’on a ses convictions et tout son mode de vie qui est remis en cause. C’est encore plus percutant quand ce questionnement vient de soi-même. Il est juste, légitime, pur, inaltéré et inaltérable. Il ne vient pas d’une persuasion, d’un discours, d’une démonstration logique. Il vient de sa propre réalisation. Et au premier abord c’est épouvantable. Qu’allais-je faire ? Que fallait-il que je fasse ? Quel chemin prendre ? Comment réagir ? Je n’en n’avais pas la moindre idée.

« Qu’allez-vous faire, maintenant ? Me renvoyer hors de votre territoire ? Me découper en morceaux et m’étudier?

-Oh loin de moi l’idée de gâcher un tel potentiel.

-Le potentiel s’est de lui-même gâché quand je suis né, vous n’avez pas de souci à vous faire à ce sujet.

-Vous savez, je ne reçois moi non plus pas beaucoup de visiteur qui n’ait pas encore essayé de me tuer.

-Me concernant, c’est parce que vous avez frappé la première.

-Je pense que je pourrais apprécier de la bonne compagnie, pendant un temps. Surtout si c’est un dragon. Qu’allez-vous faire?

-Pour être franc, je n’en n’ai pas la moindre idée. Un monde vient de s’écrouler, je pense qu’un peu de repos et de tranquillité me fera le plus grand bien.

-Et bien c’est un marché alors! Tenez, mangez.Vous avez rien avalé depuis que je vous ai attrapé.

-J’ai dormi combien de temps?

-Cinq jours. Vous avez pris un sacré coup. »


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MessageSujet: Re: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 16:46

Les semaines qui suivirent ont été ce qui, auparavant, et maintenant aussi, m’agaçait le plus au monde : la tranquillité. On se contentait de vivre au jour le jour, sans plus. Pendant que Lorinel étudiait la magie ou renouvelait les sortilèges protecteurs, je me lançais dans des longues séances méditatives, des fois dans la maison, des fois au plus profond de la forêt, en totale harmonie avec mon environnement. Petit à petit j’ai réussi à balayer le voile qui obscurcissait mon esprit et revenir aux questions fondamentales, pour tirer tout cela au clair.

Qui suis-je?
Je suis Arthen Kelthera.

Que suis-je ? Je suis un dragon rouge de Goldoa, frappé d’un mal mystérieux. Je suis officiellement, et sous plusieurs noms, un criminel recherché dans chaque pays du continent.

Quel est mon but? Auparavant, mon but était de semer le chaos et la discorde.

Pourquoi? Car j’étais révolté contre le principe de civilisation opposée à notre nature animale. Plus que quiconque je pensais connaître l’équilibre entre ordre et chaos, et je m’étais chargé de rétablir le chaos alors que les sociétés et leurs structures tendent à imposer l’ordre.

Qu’est-ce que j’aime? Je… heu… Hm.

Sais-je aimer?

Suis-je aimé?

Ai-je atteint mon but? Je pourrais dire qu’il est impossible à atteindre, c’est une quête perpétuelle, comme le « bien » contre le « mal ». C’est une opposition d’idéaux, l’un ne vaincra jamais l’autre.

Pourquoi poursuivre un but vain? Ce n’est pas vain, c’est une mission de chaque jour. Ne pas atteindre un état inatteignable ne signifie pas que l’on avance pas.

Que tire-je de mes actions? La satisfaction d’œuvrer pour une cause légitime et plus grande que toute chose en ce monde.

Ai-je de la famille? Plus maintenant.

Ai-je des amis?Non.

Que tire-je de la vie? Un plaisir cynique et sadique ?

Détruire et tuer me plaît vraiment? Je ne sais pas. C’est tout ce que je sais faire.

Est-ce que je profite de la vie? Je pense.

Quand était-ce la dernière fois que j’ai sincèrement apprécié une activité ou la présence d’une autre personne?

Quel intérêt à vouloir façonner le monde si personne n’est là pour le partager? Savoir que l’on fait quelque chose de bien, et juste.

Suis-je un défendeur de la justice? Pas celle des hommes, mais de la nature.

Oh donc je suis un agent du bien? Non. Tout est relatif… non.

Ou alors je suis totalement désintéressé et œuvre pour le bien commun?

Qui profite de mes actions? Personne.

Est-ce que je profite de mes propres actions? Non.

Alors pourquoi ? Pourquoi cette vie ? Pourquoi ce but ? Pourquoi ces actions? Pourquoi cette manière de faire ?

« PARCE QUE BORDEL DE MERDE J’EN AI ENVIE ! PARCE QUE SI JE N’AI PAS SU TROUVER MA PLACE C’EST À CAUSE DES RÈGLES ET DES CADRES STRICTES DES SOCIÉTÉS ! PARCE QUE SI JE NE ME BATS PAS, ALORS AUTANT RETOURNER D’OÙ JE VIENS ET ME LAISSER FAIRE TORTURER ! PARCE QUE JE SUIS PROFONDÉMENT MALADE DES SOIT-DISANT DÉFENDEURS DE LA JUSTICE, DE L’ORDRE ET DU BIEN COMMUN QUE SONT TOUS CES ROIS ET NOBLIAUX À LA CON, QUI NE SERVENT PAS UNE JUSTICE MAIS D’ABORD EUX-MÊMES ! PARCE QU’IL N’Y A STRICTEMENT AUCUNE RAISON DE SUIVRE LES DIRECTIVES D’UNE SEULE PERSONNE PARCE QU’ELLE EST NÉ DANS UN CHÂTEAU ! PARCE QU’IL N’Y A ABSOLUMENT AUCUNE RAISON D’ÉCOUTER CEUX QUI VIVENT DERRIÈRE DES MURS DE PIERRE, TOTALEMENT IGNORANTS DU MONDE QUI LES ENTOURE ! PARCE QUE LES SOCIÉTÉS ACTUELLES, MALGRÉ LA TECHNOLOGIE, FREINENT NOTRE DÉVELOPPEMENT NATUREL ! PARCE QUE JE SUIS PROFONDÉMENT CONVAINCU DU POTENTIEL INFINI DE NOTRE ESPÈCE, ET QUE JE SUIS FOU DE VOIR CES RÈGLES ET DICTAS SORTIS DE NULLE PART REFRÉNER ET RESTREINDRE LES INDIVIDUS DE CETTE TERRE ! JE NE ME BATS PAS POUR LA LIBERTÉ D’AUTRUI, POUR LA VEUVE ET L’ORPHELIN, MAIS POUR MOI-MÊME, PARCE QUE J’AI ENVIE DE FAIRE QUELQUE CHOSE, D’ŒUVRER ET D’AGIR ! DES DIFFÉRENCES NAÎT LA DIVERSITÉ, DE LA DIVERSITÉ NAÎT LA DÉCOUVERTE, DE LA DÉCOUVERTE NAÎT LA NOUVEAUTÉ. J’AI ENVIE DE VOIR DE LA NOUVEAUTÉ, J’AI ENVIE DE VOIR CE DONT NOUS SOMMES CAPABLES, CE QUE NOUS OFFRE LE MONDE, J’AI ENVIE DE VOIR NOTRE POTENTIEL EXPLOSER JUSQU’À LA VOÛTE CÉLESTE !
JE NE ME BATS PAS POUR L’HUMANITÉ, JE ME BATS POUR MOI-MÊME. SI TU REFUSES DE TE BATTRE, ALORS ADAPTES-TOI, OU MEURS ! AINSI EST LA SÉLECTION NATURELLE, CELUI QUI SURVIT EST LE PLUS ADAPTÉ !
Si les civilisations sont incapables de suivre le mouvement et d’évoluer, alors je les détruirai, toutes une par une, pour que quelque chose de nouveau naisse de leurs cendres. Et si le futur s’embourbe lui aussi dans un ordre absolu et tyrannique, alors je le détruirai de nouveau. Il est dit qu’il y a des centaines d’années un déluge ravagea ces terres sauf notre continent, et qu’à la suite de cela la déesse et trois héros combattirent le dieu maléfique et l’enfermèrent dans un médaillon. Sans le déluge, nos nations n’auraient jamais vu le jour. Sans le déluge, le continent tel qu’il est aujourd’hui n’existerai pas. Sans le déluge, nos peuples seraient peut-être différents. Tout ce qui est aujourd’hui, tout ce que les gens chérissent et les dirigeants défendent, tout cet ordre et cette justice, tout cela est né suite à une apocalypse. Tout n’est que cyclique, et je me chargerai de mettre fin à l’actuel. Peu importe ce qu’il en coûte, je ne laisserai pas ces connards tout gâcher. »


J’avais explosé. Je m’en n’étais pas rendu compte, mais je m’étais mis à hurler, au beau milieu de la forêt, seul, assis. La méditation avait trop duré, et les questions ne venaient que pour me faire questionner, aucune intention d’avancement n’y était attaché. Je me contentais de me poser des questions, pour me poser des questions, enfermé dans un cercle sans fin. Alors j’ai explosé, et du plus profond de mon être est sorti la réponse. Sur le coup, je parlais sans réfléchir, continuellement, comme si c’était un discours réfléchi et préparé depuis des semaines, que je connaîtrai par cœur. Au début je me surprenais à dire ces mots, ces phrases, mais plus je parlais et plus cela me paraissait naturel. Si bien qu’à la fin je ressentais une sorte de soulagement, comme une libération. Enfin, j’avais dit ce que j’avais à dire. Lorsque que j’ai ouvert les yeux, Lorinel se trouvait devant moi, assise dans de la mousse, comme moi. Elle avait posé à côté d’elle un panier rempli de champignons et quelques fruits. Elle me regardait, calmement, un léger sourire gêné, en coin se dessinait sur ses lèvres.

« Je…Hm.

-...

-Depuis combien de temps es-tu là?

-Quand tu as commencé à crier je ramassais quelques champignons pour le repas de ce soir, pas très loin par là-bas. Je suis venu et je t’ai vu parler sans t’arrêter. Alors je me suis assise et j’ai attendu la fin de ton monologue.

-Je… sais pas ce qu’il m’a prit.

-Ne t’en fais pas, il faut croire que tu en avais besoin. Comment te sens-tu?

-Étrangement soulagé. Il va me falloir quelques jours pour arranger et comprendre tout ça, mais j’ai l’impression d’avoir enfin touché quelque chose du doigt.

-De ce que j’ai entendu, ça n’a pas l’air de changer grand-chose.

-Sur la forme, tu as raison, mais sur le fond si. Et il fallait que je m’avoue et accepte certaines choses.

-Prends ton temps. Allez, rentrons. Un bon repas chaud te fera le plus grand bien. »


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MessageSujet: Re: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 16:47



Après cela, je suis devenu plus ouvert, et sincère envers Lorinel. Tout n’était plus qu’un simple jeu de manipulation, tout n’était plus analysé et déformé à travers le prisme d’un cynisme exacerbé. Je me suis surpris pour la première fois à sourire à une autre personne. Un sourire simple, et sincère, adressé à une personne que j’appréciais.

Cette personne, avec le temps, j’ai appris à la connaître, et à ce que vous pourriez appeler « aimer ». J’ai vécu avec Lorinel pendant plusieurs mois, mais ce n’était pas une relation pleine de niaiserie et de séduction comme il en existe dans les cours, ou comme il en existe des milliers : plate, monotone, deux gosses et c’est tout.
Non, c’était une relation avant tout mentalement stimulante. Nous étions en quelques sortes constamment entrain de nous tester, de jouer sur les mots, d’éprouver la rhétorique de l’autre, un jeu de la séduction fine et subtile comme peu savent apprécier. Mais avec elle, pas besoin d’effort. Remarquez que c’est un exercice auquel je ne me suis jamais prêté, donc peut-être ai-je un don naturel en la matière, mais avec Lorinel je n’avais nullement besoin de me préparer, de penser aux mots, à ce que je voulais. Tout coulait à flot, naturellement, à l’instinct. On peut dire que nous avions deux personnalités qui s’accordaient parfaitement, comme deux instruments de musique jouant un duo. Différents, jouant le même morceau avec des nuances, pour en fin de compte délivrer une pièce magistrale. Et puis c’était une belle femme, belle, et élégante. Incroyablement élégante. Et qui, pour une raison que j’ignore, ne semblait pas repoussée par ce magnifique visage que vous avez devant vous.

Puis un beau jour, elle m’a avoué un secret. Son histoire n’était apparemment pas complète.


« Dis-moi, j’ai une question en deux temps pour toi. D’abord, est-ce que tu utilises une quelconque magie ou est-ce ton apparence normale ? Deuxièmement, est-ce que tu utilises une quelconque magie pour me voir tel un prince charmant ou vois-tu réellement cette face complètement bouillie que je me tape ? Tout ça pour répondre à la question de : pourquoi?

-Je vais te confier un secret : les femmes, contrairement aux hommes, apprécient beaucoup plus la personnalité que le physique. Certains pensent que c’est un instinct de mère et que nous cherchons davantage un père pour nos enfants qu’un réel amant.

-Donc tu avoues que je suis disgracieux.

-Ce que j’avoue, c’est que malgré un physique imparfait et clairement en dehors des normes, malgré ton statut de criminel recherché, malgré les morts à ton actif, et malgré tout un tas d’autres détails qui pourrait soit apeurer soit énerver n’importe laquelle des femmes de ce monde, moi ça me rend folle de toi. Que veux-tu ? L’alchimie est ainsi faite : inexplicable, invisible, et pour le coup vraiment surprenante.

-Tu ne peux savoir quel effet ça me fait de t’entendre dire ça.

-Et à moi de t’entendre dire ÇA. »

Elle s’approcha de moi, s’assit à mon côté, et posa la tête sur mon épaule.

« Arthen, je voudrais te parler de quelque chose. C’est à propos de moi. Tu sais que je suis une dragonne, et que je me suis enfui de Goldoa, mais tu ne sais pas pourquoi.

-Devrais-je le savoir?

-Oui, écoute-moi. Tu connais l’histoire du déluge, d’Ashera et du dieu du chaos ? Comment Deghinsea avec les deux autres Héros d’Ashera ont combattu le dieu du chaos et l’ont enfermé dans un médaillon ? Et bien laisse-moi te raconter la vérité. Yune, la déesse du chaos et du changement, n’est pas maléfique. En fait, avec Ashera elle formait auparavant une seule et même entité, la Déesse de l’Aube, Ashunera. C’est elle qui créa notre monde et les êtres vivants. Mais elle se sentait seule. Alors certains êtres ont évolué, et sont devenus les Zunanma, les ancêtres des Beorc ET des Laguz, pour lui tenir compagnie. Mais avec le temps, les Zunanma, doués de conscience comme leur déesse, développèrent des désirs, ce qui éclata rapidement en conflits. Rapidement, les Zunanma s’entre tuèrent. Alors, pensant calmer les tensions, la déesse les sépara en deux peuples distincts, ceux que nous connaissons actuellement, et leur donna un nom : Beorc et Laguz. Mais cela ne fit qu’accentuer les conflits qui se transformèrent en guerre, chaque peuple ayant maintenant un ennemi clairement identifié. Ashunera, désespérée de voir ses créations, et amis, se tuer de la sorte, sombra dans une profonde tristesse, et ne contrôla pas ses larmes qui se transformèrent en déluge qui englouti tous les continents sauf le notre, Tellius. Regrettant rapidement son acte, elle se scinda en deux entité distinctes : Ashera, représentant l’ordre, et Yune représentant le chaos. Yune était jeune, spontanée, immature, et Ashera prit peur qu’elle ne se contrôle pas et déclenche de nouveau une catastrophe, alors elle mandata les trois héros de la légende de la surveiller. Puis, plus tard, elle revint sur sa décision et leur demanda de l’éliminer purement et simplement. Les héros la firent changer d’avis, et avec l’aide de Lerhan, l’enfermèrent dans un médaillon de bronze, l’Emblème du Feu. Les héros, qui fondirent les premières nations de Goldoa, Gallia et Begnion, firent un pacte avec Ashera : qu’en mille an, le continent ne connaîtrait pas un nouveau conflit total. Deghinsea, comme assurance supplémentaire, fit en sorte de fermer les frontières de son pays, et campa sur une position de neutralité au regard de tout conflit qui se déclencherait sur Tellius, tel que nous le connaissons aujourd’hui.

-Et pourquoi me dis-tu cela ? Comment sais-tu tout ça?

-Parce que j’y étais, Arthen. Je suis l’un des premiers dragons, j’ai aidé Deghinsea à sceller Yune. À vrai dire, j’étais l’une de ses proches amies. J’étais appelée à régner à ses côtés lors de la naissance de Goldoa. Mais je n’étais pas d’accord avec sa position politique. Je pensais justement que la paix ne serait possible qu’à travers le partage, la mise en commun et l’entraide, pas en restant reclus. Il me disait que les dragons étaient trop puissants pour se laisser aller aux émotions, et je lui ai répondu que c’est ce qui faisait de nous des êtres vivants : nos émotions. Je n’ai pas réussi à le faire changer d’avis, puis suite à une violente dispute, il m’a déshonoré, banni de la cour, destitué de mes fonctions. Je me suis alors enfuie. Tu connais la suite.

-Tu veux dire que t’es la femme de ce vieux lézard?

-J’aurais dû être sa femme, oui. Mais nous n’avons jamais été unis devant la déesse, et je n’ai pas porté d’enfant pour lui.

-Mais tu n’es pas… si?

-Un dragon noir ? Si. Au départ, la lignée royale devait être « pure » de notre sang. Mais suite aux événements, Deghinsea n’a eu d’autre choix que de s’unir avec une femme d’une autre lignée.

-Mais dans ce cas tu es l’un des êtres les plus puissants du monde!

-Était, j’ai perdu mes pouvoirs suite à ma première union, avec un Beorc. Mais Deghinsea m’a toujours dépassé, c’est pourquoi il a été choisi par Ashera comme son héros, c’est pourquoi il a été choisi pour fonder Goldoa, c’est pourquoi il m’a battu lorsque nous nous sommes disputés.

-… Pourquoi m’as-tu raconté tout ça?

-Je ne voulais pas avoir de secret pour toi.

-Pourtant tu as attendu plusieurs mois. Ton histoire me paraît bizarre, il n’y a pas d’autre raison?

-Les sentiments sont… compliqués, Arthen. Au début, on sait ce qu’on ressent. Puis avec le temps, au contact des personnes, les sentiments évoluent, et pendant une période plus ou moins longue, on ne sait plus, on doute, on cherche des signes, des raisons pour croire une version ou l’autre. Jusqu’au moment où on sait.

-On sait quoi?

-Je t’aime, Arthen. »

Alors elle m’embrassa et m’entraîna vers le lit pour ce qui fut le meilleur moment de toute ma vie. Si j’avais su quelques années plus tôt que j’utiliserai « meilleur moment de ma vie » pour parler d’autre chose que de moi brûlant quelque chose, je ne l’aurai pas cru. Et pourtant c’était bien vrai.

Mais quand je me suis réveillé, il n’y avait plus aucune trace d’elle. Pas un vêtement, pas un cheveu, pas un livre ou un ingrédient magique. Rien qu’une simple bicoque au milieu de la forêt. Au début j’ai cru que c’est une blague de sa part, un quelconque sortilège. Puis je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas, qu’elle était réellement partie.
Alors j’ai ressenti ce vide dans ma poitrine, cette douleur lancinante transperçant mon cœur. Je n’avais jamais ressenti une telle souffrance. C’était pas physique, c’était plus profond, plus important. J’étais seul, dans ce cœur, de nouveau. Sans raison, sans explication, sans rien. Rien que la solitude, un vide qui prenait de plus en plus de place, jour après jour.

Puis un matin, je suis parti. J’ai laissé la maison où elle était, et j’ai pris la route, vers une direction inconnue. Je n’avais pas encore fait le deuil de sa disparition, mais ce n’était pas en restant là-bas que j’allais me reprendre en main. Il fallait que je bouge, il fallait que je voyage, que je fasse quelque chose de mes dix doigts. Après tout durant ce séjour j’avais eu une révélation, et je savais ce qu’il fallait que j’accomplisse. Vous connaissez la suite.


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MessageSujet: Re: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 16:47



« Eh bien, M.Kelthera, votre sens du timing est comme d’habitude parfait, je peux au moins vous accorder ça ! Nous venons d’arriver à destination, en tout cas selon vos directives. »

Les gardes détachèrent Arthen de la cage, l’aidèrent à descendre et l’escortèrent à travers la forêt. Seulement une petite heure de marche plus tard, ils arrivèrent à cette chaumière si chère au criminel. Tout était intact, comme dans ses souvenirs. C’est bel et bien là qu’il avait vécu avec Lorinel pendant près de deux ans, là qu’en quelques sortes il renaquît de ses cendres.
L’un des gardes ouvrit la porte et passa en premier, suivi de près par le scribe. Puis vint Arthen, mais à peine celui-ci eut passé un pied qu’il fut prit de convulsions spontanées. Il hurla soudainement, et malgré les gardes qui le retenaient, tomba à genoux, se tordant de douleur. Il sentait son pouls s’accélérer, sa tête était sur le point d’exploser, la camisole semblait se resserrer de plus en plus.


« Vis ! »

En un instant, il s’arrêta de bouger. Ce mot, prononcé par une voix familière et chère, résonnait sans cesse dans son esprit. Il se releva d’un coup, bouscula les deux gardes à côté de lui, et pour la seconde fois de sa vie, se transforma intégralement en dragon. Mais cette fois-ci il était conscient, et maître de ses mouvements. Il prit un instant pour découvrir sa nouvelle apparence, pour ressentir sa nouvelle puissance. D’un coup de queue, il balaya les gardes qui tentaient de se relever, et souffla un feu cramoisi sur le scribe et le garde à l’intérieur, les tuant instantanément, et mettant le feu à la maison. Il se retourna, et vit le dernier garde sous forme animale. Mais nettement plus rapide que ce dernier, Arthen le prit au corps, lui donna un coup de boule avant de lui brûler le visage. Il mit les corps dans la maison en feu, avant de brûler les alentours, et de s’envoler. Son instinct lui dicta d’aller à Hatary, la nation de ceux qui se perdent. Après à peine quelques heures de vol à toute vitesse, il arriva à sa destination : un château abandonné qui lui était jusqu’alors inconnu. Il atterri, prit forme humaine, et passa la porte entrouverte et bloquée par le sable accumulé à cause du vent.

Il se retrouva dans une vaste salle, balayée par un léger courant d’air emportant avec lui des grains de sable dans une danse discontinue du désert. Il monta l’escalier qui s’ouvrait à lui, passa la porte de droite, traversa le couloir, et poussa la dernière porte au fond. Derrière s’y trouvait une chambre, étonnamment propre. Le vent la traversa par moments, mais tout grain de sable se retrouvait comme bloqué à l’entrée et retombait.

Bien qu’il n’y cru pas ses yeux, Arthen vit alors, assise en face de lui, lisant un vieux grimoire, Lorinel, la femme qui fut celle de sa vie, et qui l’avait abandonné sans aucune explication.
Elle leva la tête vers le criminel, et lui souri doucement.


« Eh bien, tu en as mis du temps!

-Tu crois que ça va me suffire?

-Ne me dis pas que tu es en colère!

-Oh non, je ne suis pas en colère, je viens même de vivre l’une des plus belles journées de ma vie pour être sincère. Mais la colère ne saurait tarder, et je jure de brûler ces murs et de vitrifier le sable du désert tout entier.

-Que veux-tu que je te dise?

-Eh bien commencer par pourquoi tu es partie, c’est un bon début. Ensuite m’expliquer pourquoi tu te sers de moi comme d’une marionnette, c’est une bonne suite. C’est la deuxième fois que je suis la cible d’un de tes sortilèges, et c’est la deuxième fois que ça ne m’est pas particulièrement agréable, même si je suis prêt à discuter de ce point avec toi suivant l’explication que tu va me donner.

-Je suis un esp

-Non.

-Je suis mor

-Non plus.

-Je n’existe que dans ton

-Oh arrête, je t’en prie ! Je n’avais pas connaissance de cette bâtisse, et je doute qu’elle n’apparaisse sur une quelconque carte, donc soit tu réponds à mes questions, en plus de me dire ce que je fais là, et qu’est-ce que putain de bordel de merde s’est passé aujourd’hui, soit je ferais mieux de partir tout de suite. »

La femme posa son livre, se leva et se dirigea doucement vers l’homme qu’elle avait aimé.

« Écoute… Je suis désolé… sincèrement. Je sais pas ce qui m’a prit. C’est pas une vraie explication

-En effet, c’est un peu mince.

-… mais c’est la seule que je peux te donner. J’ai pris peur je suppose. Comme toi je n’avais raconté mon histoire à personne avant. Tu étais le seul être que j’avais côtoyé depuis le Beorc dans ma jeunesse, et je me voyais mal lui raconter cette histoire de dieux et de dragons. Tu es littéralement la seule personne sur Terre à connaître mon passé, maintenant que Deghinsea n’est plus. J’ai pris peur, j’ai douté, je me suis remise en question, j’ai fuis. Tu affrontes tes problèmes, mais moi je les fuis. J’ai fuis ma patrie, j’ai fuis mon roi et futur époux, j’ai fuis mon premier amour, j’ai fuis ma condition de Déchue, je t’ai fuis. Mais j’ai regretté ! Je suis revenu à notre maison, mais tu étais déjà parti.

-Tu comprendra que je m’y suis attardé le moins possible.

-Évidemment… c’est pourquoi j’ai ensorcelé la maison. Toi seul a été capable de la retrouver, et lorsque tu as passé le seuil de la porte, je t’ai fait venir ici.

-Il y a des moyens plus simples, tu ne penses pas?

-T’envoyer une lettre alors que tu n’as pas de domicile fixe ? Te chercher à travers tout le continent ? Venir te voir dans la prison royale de Goldoa ? Évidemment, je ne suis qu’une paria à leurs yeux, ils m’auraient laissé entrer et sortir comme si de rien n’était!

-Et rester attendre chez toi, dans cette même maison ? Si tu savais que je reviendrai, pourquoi ne m’y as-tu pas attendu?

-J’avais le sentiment que tu y reviendrai, c’est vrai, mais je ne savais pas comment, ni avec qui, je ne pouvais prendre le risque qu’on me voie. Je te prie de me croire, j’ai regretté, et c’est le seul moyen efficace et sans danger que j’ai trouvé.

-Sans danger ? Parle pour toi !

-Que veux-tu dire?

-On commence par les convulsions, l’atroce migraine, ou la relative perte de contrôle de mon corps?

-Attends, ça n’aurait jamais dû te faire ça… Le sort était juste censé te mener à moi ! Rien de plus!

-Et donc je me suis transformé et suis venu en volant de mon plein gré?

-Évidemment que tu… attends… tu t’es transformé?

-Tu aurais dû me voir, j’avais fière allure!

-C’est… c’est fantastique ! Mais c’est… oui, ça doit être un effet secondaire!

-J’ai comme l’impression qu’il faut que je te demande d’expliquer.

-C’est une théorie, mais peut-être que tout simplement les émotions qui sont remontées d’un coup t’ont en quelques sortes « éveillé » ? Je ne sais pas ! C’est la seule explication pour l’instant. Si j’avais su je

-Tu serai partie plus tôt ? Ou peut-être m’aurai-tu jeté plus de sorts?

-Non ! Peut-être… je ne sais pas. Je n’ai jamais voulu »

À mesure qu’ils parlaient, les deux dragons s’étaient progressivement rapproché, jusqu’à finir à quelques centimètres l’un de l’autre. Arthen ne la laissa pas finir sa phrase, et la prit dans ses bras.

« Chhhhhhhht… Je te taquine… je suis heureux de te revoir, tu m’as manqué.

-Tu m’a manqué aussi.

-C’est une chose qui, autant à entendre qu’à dire, reste particulièrement bizarre.

-Je ne sais pas si j’ai envie de te le dire plus souvent, ou plus jamais.

-On peut trouver d’autres mots aussi. Je sens que quoique tu me dises, ça me fera toujours le même effet.

-Je suis heureuse de l’entendre.

-Alors, dis-moi ! Qu’as-tu fait depuis tout ce temps ? J’espère que tu ne m’a pas attendu dans ce désert, jour après jour ? Ça doit bien faire cinquante ans qu’on s’est quitté!

-Oh tu sais, je n’ai rien fait de bien particulier pour une sorcière oubliée des légendes. Mais parle-moi plutôt de toi ! Un grand criminel dragon doit bien avoir vécu quelques trucs intéressants non?

-Intéressants, je sais pas, mais quelques trucs, sans aucun doute. »
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Callie
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MessageSujet: Re: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitimeSam 27 Aoû - 15:29

Eh bien ! Après maints débats et quelques questions, j'ai l'honneur de t'annoncer que tu es regroupé en tant que Laguz sur le forum DoD mais que tu reviens avec un pouvoir nouveau !

Je te valide Dragon classe II, niveau 1 avec 0 point d'exp ! Pense à mettre à jour ta FT, RP avec plein de monde !
Amuse-toi bien !
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MessageSujet: Re: [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé]   [CdC - Arthen] Le coeur du dragon [Terminé] I_icon_minitime

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