Mauvais endroit, mauvais moment [PV Alan]

Naelthan avait voulu retrouver la grotte dans laquelle il avait habité avec son défunt maître, mais au lieu de ça il s'était perdu dans le désert. Cela faisait quelques années qu'il n'était pas retourné à Hatary, mais son expérience du sable refit rapidement surface et il n'eut aucun mal à se déplacer et à s'orienter. Il avait apporté des provisions, mais il n'en restait plus beaucoup, et après deux semaines de rationnement la fatigue commençait à se faire sentir. Il allait vers l'est, vers la mer, après s'être enfoncé en profondeur dans les terres. Il marchait toute la journée, et se reposait la nuit, quand il le pouvait à l'abri d'une cavité rocheuse. Ce soir-là, la chance lui sourit vu qu'il tomba sur un château délabré, attaqué par le temps et le sable. En entrant il s'attendait à rencontrer des loups, ou des brigands, mais il n'y avait personne. Il se mit à explorer les lieux.

Ce devait être un château royal car il était immense et sûrement luxueux du temps où ses propriétaires l'habitait. Il trouva ici et là des indices sur son passé, tels que des portraits, des fresques, des vieux livres. Dater la bâtisse n'était pas tâche aisée, mais ce qui était sûr c'est qu'elle existait déjà lors du grand déluge de la déesse Ashunera.
Le jeune assassin continua sa visite lorsqu'il tomba sur la réserve de nourriture. Vide de tout espoir, il l'ouvrit et eu la surprise d'y voir de la viande séchée ainsi que du fromage et, plus étonnant, quelques fruits. D'abord méfiant quant à la qualité de la nourriture, il l'avala rapidement une fois qu'il eu la certitude qu'elle était comestible. Mais cela posait un problème: qui avait apporté cette nourriture jusqu'ici? Elle n'avait pas 800 ans, c'était évident. Il y avait donc quelqu'un qui vivait ici ou qui venait ici régulièrement. Dégainant ses armes, il décida d'explorer en profondeur les lieux. Et c'est au sous-sol qu'il eu une réponse on ne peut plus claire: de l'or. Il y avait assez d'or pour acheter un manoir et des terres, de quoi passer le reste de sa vie tranquille. A moins qu'un noble n'ai choisi cet endroit pour entreposer sa fortune, ce doit être l'oeuvre de bandits ayant élu domicile ici. Cela était d'ailleurs remarquablement courageux de leur part de venir se terrer ici, à mi-chemin entre la folie stupide et l'intelligence tactique.

Alors que le jeune homme regardait la montagne d'or d'un oeil plus qu'intéressé, il entendit des bruits de pas résonner dans les couloirs vides. Avec l'écho, il lui était impossible de dire s'ils étaient plusieurs ou si un seul homme était entré dans le château. Discrètement, il remonta et alla se planquer dans l'un des grands salons de l'étage. La prudence s'impose, car entre un voyageur perdu et un bandit, il n'y a qu'un pas.

Le vent du désert, charriant d'ordinaire les grains de sable, apportaient aujourd'hui également une saveur unique : l'odeur du sang. Alan s'était pourtant pas mal éloigné du village et il a soigneusement lavé ses lames avant de partir en éclaireur. Car oui, il était temps de rendre les coups. Ca faisait un moment que ces bandits avaient pris possession du vieux château pour en faire leur base. Ils y ont entassé leur pécule. Tôt ou tard, ils allaient forcément s'en prendre au village alors tout a été prévu pour résister et ils ont bien fait : il y eu peu de victime du côté des défenseurs, mais un gigantesque carnage côté bandits. Il était toutefois possible qu'ils ne soient pas tous parti au combat, que quelques sous-fifres soient resté garder leur butin. Il fallait s'en débarasser. Le plan était simple : envoyer Alan en éclaireur et, s'il y avait des survivants, revenir chercher du renfort... ou les achever lui même s'il n'en restait que très peu. Une fois le ménage fait, leur or renflouera les caisses du campement.

Depuis qu'il s'est installé à Hatary, Alan a énormément changé. Physiquement déjà avec sa peau légèrement bronzée, mais aussi dans sa vie en général : il a enfin pu quitter le sentier de la guerre pour se consacrer à ses enfants, mais il n'a pas raccroché ses lames pour autant car le village avait besoin de ses services. De ce fait, il gardait encore la possibilité de s'entrainer pour défendre ses enfants au besoin. Mais même encore, la vie joue de drôles de surprises : Voila qu'il se retrouvait avec une version adultes de ses bambins tout droit venu du futur et en prime il était limite beau papa et potentiellement futur grand père. Sa vie était définitivement anormale...

Le château était en vue. Alan ralentit la marche, cherchant à adopter une approche plus discrête, il se drappa d'une cape couleur brune et s'approcha de la bâtisse avant de la pénétrer. Aucune signe de vie à priori. Il y avait encore de la nourriture dans la réserve, mais pas âme qui vive. Il y avait vraiment quelqu'un ici ?

Prudent, le père de famille dégaina Artamon, prêt à frapper au besoin, et se dirigea plus en profondeur dans le château. Pas question de partir avant de l'avoir totalement fouillé.

L'assassin était posté en haut d'un immense vaisselier dans l'une des majestueuse salles du château, dans l'ombre portée par le meuble à cause de la faible lumière qui peinait à pénétrer la pièce à travers les épais rideaux. Le ou les hommes se rapprochaient. Le pas était sûr, mais relativement lent, qui qu'ils soient, ils ne se précipitaient pas. L'absence de voix tonitruantes et de rires aux éclats força Naelthan a abandonner peu à peu la thèse du groupe du bandit. Mais qui était donc venu jusqu'ici? Un vagabond cherchant refuge? Un soldat voulant retrouver les bandits? Le jeune homme n'en savait rien, et à part taper la discute avec l'arrivant, il n'en saurait rien. Tant mieux. Moins il en savait, mieux il se portait. Ces histoires n'apportaient que problèmes avec elles, des embrouilles entre différents camps et opinions. Non, il resterait en dehors de tout ça. Pendant qu'il divergeait, il vit un homme pousser la porte de la salle à manger où l'assassin se trouvait planqué. Il avait une grosse épée en guise d'arme, et semblait très bien taillé pour le combat, qu'il faudrait donc éviter si l'assassin voulait repartir vivant d'ici. Le bruit des bottes du combattant contre le parquet résonnait dans toute la pièce, faisant voler de la poussière à chaque pas. C'est alors que, dans la lumière que la porte laissa entrer, Naelthan vit la trace de ses propres pas dans la poussière recouvrant le sol. Trop tard, l'autre homme l'avait sûrement déjà vu, et donc avait repéré sa présence. Il n'avait plus le choix, l'affrontement direct contre lui serait totalement suicidaire. L'assassin plongea dans les ombres et réapparu derrière l'étranger, lui saisit le menton de la main gauche pour le lui lever et le menacer la gorge d'une dague qu'il tenait dans la main droite.

"Pas un geste ou t'es mort. Je sais pas qui tu es, et je sais pas si tu es venu pour moi, et franchement j'en ai rien à carrer. Tout ce que je te demande c'est d'être intelligent ne serait-ce qu'une seconde, même si le gros truc que tu tiens indique sûrement le contraire. Tu va rester très calme, pendant que je m'en vais d'ici. Tu n'entendra plus parler de moi, je n'entendrai plus parler de moi, cette rencontre n'a d'ailleurs jamais eu lieu."

Naelthan contrôlait son stress en adoptant une posture supérieure et dominante dans la situation. Il savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur, et c'est presque avec une peur mesurée qu'il attendait la réaction de l'étranger.

La fouille dura un certain temps, impossible de savoir combien exactement tant sa perception du temps était altérée par la pression qu'il s'auto-infligeait pour rester vigilent. Il fouilla plusieurs salles, épée au clair comme une menace à toute personne cachée pour indiquer qu'il était prêt à en découdre. L'endroit était vraiment désert, sale et mal entretenu. On pouvait encore discerner les traces de pas des bandits. Une des pistes, spécialement séparée du reste des marques car elle était la seule à se diriger vers une salle précise, éveilla son intérêt. Aussi la suivit-il, raffermissant son étreinte sur son épée.

La salle était assez vaste. Alan avança prudemment, ses pas étouffés par la couche de poussière au sol. La piste qu'il suivait avançait jusqu'à à peu près le centre de la pièce et s'arrêtait là. Il eut tout juste le temps de lever les yeux pour repérer une silhouette que celle-ci disparut. Alan tenta de la suivre des yeux mais trop tard : il était déjà dans son dos à passer une dague sous son cou, deux doigts maintenant le menton en l'air.

« Pas un geste ou t'es mort. Je sais pas qui tu es, et je sais pas si tu es venu pour moi, et franchement j'en ai rien à carrer. Tout ce que je te demande c'est d'être intelligent ne serait-ce qu'une seconde, même si le gros truc que tu tiens indique sûrement le contraire. Tu va rester très calme, pendant que je m'en vais d'ici. Tu n'entendra plus parler de moi, je n'entendrai plus parler de moi, cette rencontre n'a d'ailleurs jamais eu lieu. »

Oh... alors c'était comme ça.

« Pour le coup, c'est toi qui a l'air d'être con : si ton véritable objectif était de partir sans avoir affaire à moi, tu n'aurais pas pris le temps de me menacer et tu serais parti direct. Après tout, t'as l'air d'être rapide même si t'es nul à cache-cache. Je vais te dire : j'aime pas qu'on me prenne par derrière. Et ceux qui osent me toucher comme tu fais, ils finissent en cendres en général. »

Comme pour appuyer ses propos, son corps fut recouvertes de flammes noires, comme les ténèbres, léchant le corps de l'assassin qui le collait pour le brûler. Alan profita de l'effet de surprise donna un coup de coude dans le plexus de l'assassin pour se dégager et lui fit face, pointant sa lame sous la gorge, profitant de la lumière pour le détailler. Il ne ressemblait pas au groupe de bandits que le village venait d'abattre.

« On dirait que tu n'étais pas avec eux. Alors dis moi, qu'est-ce que tu fais ici ? »

Il aurait pu aussi se renseigner sur d'éventuels autres squatteurs et la localisation du trésor des bandits, mais il était hors de question de dévoiler la raison de sa présence en ces lieux.

"Pour le coup, c'est toi qui a l'air d'être con : si ton véritable objectif était de partir sans avoir affaire à moi, tu n'aurais pas pris le temps de me menacer et tu serais parti direct. Après tout, t'as l'air d'être rapide même si t'es nul à cache-cache. Je vais te dire : j'aime pas qu'on me prenne par derrière. Et ceux qui osent me toucher comme tu fais, ils finissent en cendres en général."

Si tôt ses mots évaporés dans la pièce et absorbées par le silence lugubre et tendu du bâtiment, l'inconnu s'enflamma. Des flammes noires recouvrirent en un instant la totalité de son corps. Ce n'était pas de la magie, cela semblait bien plus profond que ça. Il n'avait fait aucune incantation, lu aucun livre, rien. Les flammes étaient simplement apparues, comme éjectées par les pores de sa peau. L'assassin n'eut d'autre choix que de lâcher prise et de reculer de quelques pas. Ce dernier eut à peine le temps de remarquer que le feu noir ne se propageait pas qu'il se prend un coup violent en plein torse, lui coupant la respiration un court instant, pour se retrouver à son tour menacé par son adversaire. Quelques secondes et l'ordre avait été inversé. L'inconnu était clairement puissant, vétéran du combat et peut-être des champs de batailles, ce à quoi Naelthan ne peut prétendre.

"On dirait que tu n'étais pas avec eux. Alors dis moi, qu'est-ce que tu fais ici ?"

D'abord, l'étranger n'avait pas eu tort, l'assassin aurait facilement pu s'échapper et lui fausser bonne compagnie. Mais l'instinct n'est pas une science exacte, et il arrive des fois où on fait les mauvais choix. Cette fois-ci était l'une d'entre elles.

Ce qu'il faisait ici? Rien, trouver un refuge, un abri pour se reposer de son voyage. Mais la personne qu'il avait en face ne lui inspirait pas confiance, elle avait l'air dur, le visage renfrogné, le genre de personnes qui ne souriaient que rarement. Mais si la réponse ne lui convenait pas, il se pourrait que ça se termine mal, très mal pour l'assassin. Il devrait trouver les mots justes, mais se préparer à contrer une attaque, ou à fuir dans le pire des cas.

Dans un premier temps, Naelthan ne bougea pas, essayant de dévisager son opposant, mais il se trouvait encore partiellement dans l'ombre, seule sa grossière silhouette transparaissait. Puis, il laissa échapper un laisser sourire, pour se déplacer instantanément par les ombres de quelques pas en arrière, se mettant hors de portée d'une attaque directe. S'il fallait combattre, il faudrait à l'inconnu de se déplacer, et en déplacement, il n'y a pas grand monde qui batte l'assassin. Ce dernier dégaina ses deux dagues favorites, taillées pour le combat, et se mit en position de combat: genoux fléchis, légèrement de profil, croisant les bras devant lui, la lame de la main droite à l'envers et vers l'avant, la lame de la main gauche à l'endroit mais vers l'arrière. Son objectif n'était pas l'affrontement, mais il se devait de s'y préparer.

"De là où je viens, on se présente avant de demander ce genre de choses. J'ai autant de confiance en toi que tu n'a l'air d'en avoir en moi. Se retrouver dans un tel endroit, c'est insolite tu ne trouves pas? Qui me dit que tu n'es pas venu spécialement pour moi?"L'assassin attendit quelques secondes avant de reprendre la parole."Vu que tu n'a pas l'air très porté sur la discussion, je vais essayer de calmer tes ardeurs en te disant simplement que je ne suis pas d'ici, et quand j'entends pas d'ici, j'entends pas du désert, ni même de cette partie du continent, je suis plus du nord. Donc si tu cherches quelqu'un ou quelque chose en particulier, ce n'est sûrement pas moi. A moins que tu ne saches déjà tout ça. Maintenant laisse-moi te retourner la question: qui es-tu, et que viens-tu faire ici?"

On croirait rêver, tiens. Le gars prétendait ne pas chercher la merde auprès d'Alan, mais il l'a menacé avec son couteau... bah tiens. Il allait avoir de mauvaises surprise s'il ne se calmait pas vite fait. Alan aurait pu le laisser filer, maintenant qu'il savait que ce mec n'était pas avec les victimes du jour, mais vu ce qu'il venait de faire, il allait d'abord s'assurer des intentions de cet homme.

L'inconnu ne bougea pas, au début, puis il se recula parmi les ténèbres, dégainant ses armes. Alan aurait pu le transpercer directement, mais il ne faisait aucun doute que, au vu de son corps élancé et ses talents pour se mouveoir rapidement, il l'aurait raté avec si peu de visibilité : tant qu'il sera parmi les ténèbres, sa lame seule ne suffira pas...

« De là où je viens, on se présente avant de demander ce genre de choses. J'ai autant de confiance en toi que tu n'a l'air d'en avoir en moi. Se retrouver dans un tel endroit, c'est insolite tu ne trouves pas? Qui me dit que tu n'es pas venu spécialement pour moi? Vu que tu n'a pas l'air très porté sur la discussion, je vais essayer de calmer tes ardeurs en te disant simplement que je ne suis pas d'ici, et quand j'entends pas d'ici, j'entends pas du désert, ni même de cette partie du continent, je suis plus du nord. Donc si tu cherches quelqu'un ou quelque chose en particulier, ce n'est sûrement pas moi. A moins que tu ne saches déjà tout ça. Maintenant laisse-moi te retourner la question: qui es-tu, et que viens-tu faire ici? »

Il adoptait une posture menaçante, en position de combat avec ses armes. Alan soupira et baissa son arme, observant son adversaire.

« Tu crois vraiment que j'ai envie de répondre à une personne qui a menacé de m'égorger quelques secondes plus tôt ? »

Parmi les ténèbres, les flammes s'élevèrent, encerclant le présumé assassin. Noire comme les ombres, le feu était difficilement perceptible, mais leur emplacement ne faisait aucun doute grâce à la chaleur qu'elles dégageaient : elles encerclaient l'assassin.

« Si mon objectif était de te tuer, ça fait longtemps que tu serais réduit à un tas de cendres et je serais parti toucher ma paye à l'heure qu'il est. Qui je suis, ça te regarde pas, ce que je fais ici, c'est vérifier qu'un bandit se terre pas dans le coin car les précédents occupants viennent de lancer un raid sur un village local et c'est moi qu'on envoie en éclaireur. Et s'il y a personne, je reviendrais avec quelques uns des villageois récupérer bouffe, or et tout ce qui peut servir. »

Le regard d'Alan s'assombrit alors qu'il observa sa proie.

« T'as dit que tu venais du nord d'Hatary... mais au nord, ya qu'une infinie étendue d'eau... tu te foutrais pas de ma gueule par hasard ? »

Les flammes se firent soudainement plus ardente. Oui, il se foutait clairement de sa gueule, ce mec. Alan n'allait pas le tuer, non, mais lui faire au moins comprendre qu'on ne se moquait pas de lui comme ça

HRP : hé oui, ya rien au nord d'Hatary. J'ai vu que la map du contexte du fofo a disparu alors en voilà une de remplacement ^^ Tellius est totalement bordé de mer et donc, au nord d'Hatary, ya rien... sauf si tu es un amphibien mais bon, faut montrer tes bronchies à ce moment la : https://2img.net/h/oi43.tinypic.com/1z50k0h.jpg

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