Un petit coin de paradis dans l'enfer ? [PV Ruika]

L'infini doré se présenta finalement devant Alan. L'homme avait enlevé son haut, se baladant donc torse nu et arborant ses cicatrices. Le désert... il avait toujours évité cet endroit puisqu'il n'y trouvait rien d'intéressant mais la... depuis sa rencontre avec l'homme à la lame maudite, il y voyait une possibilité d'El Dorado. S'il allait assez loin, s'il trouvait une oasis vivable, alors peut être pourra-il enfin vivre heureux comme il l'a toujours voulu. Vivre parmi les Laguz lui semblait évidemment impossible, mais s'il pouvait atteindre son but, alors il sera enfin heureux.

<< Tu veux VRAIMENT vivre dans cet enfer ? >>

Lila se tenait derrière Alan, ses cheveux corbeaux collaient dans son dos sous l'effet de la chaleur. Elle aussi a enlevé le haut, laissant apparaître son corps svelte et... ses seins à l'air puisqu'elle ne porte pas de soutien gorge.

<< D'après ce que je sais, le désert est parsemé d'oasis. On va s'en trouver un, pas trop près de la frontière car ça pullule de bandits mais pas trop éloigné non plus car on devra régulièrement aller au village frontalier se réapprovisionner en viande.
- T'es un grand malade...
- C'est toi qui a décidé de me suivre je te rappelle. >>

Alan foula de son pied nu le sable du désert désagréablement chaud mais pas trop brûlant. Son sac lui pesait. Pour son exploration, il l'a rempli de gourdes d'eau et de nourriture. Le jour, une chaleur torride, la nuit un froid atroce. Ses enfants seraient soit nu comme pour le moment, blotti contre les bras de Lila, soit sous d'épaisses couvertures. 3 jours, avait-il promis. Si d'ici trois jours ils ne trouvaient rien, alors ils feraient aussitôt demi-tour.

<< Hep. Vous comptez vous rendre la bas ? >>

Le bretteur tourna la tête. Installés sur un gros rocher pour se dorer la pilule, une dizaine de bandits faisaient de l'oeil à la poitrine certes petites mais pas désagréable de la Laguz. Alan avait déjà la main sur Artamon.

<< Ouais... et ?
- Et on trouve que ton sac est un peu trop lourd pour toi. Tu voudrais pas nous laisser quelques bricoles histoire de te faciliter le voyage ? Quitte à crever en enfer, autant voyage léger.
- Pas intéressé. >>

Le bretteur fit quelques pas en avant avant qu'une hache se plante sous sa gorge, lame vers la chaire.

<< J'insiste... >>

Un éclat doré, un bruit sec et la hache tomba au sol... et la main avec. Alan fixait le bandit chauve dans les yeux, un air vraiment malsain brillant au fond de ses iris émeraudes.

<< Fichez le camp, sinon c'est autre chose que je vous coupe. >>

Lila cracha comme le félin qu'elle était. Les neuf compagnons du bandit les encerclaient. Ses bébés dormaient encore, inconscient du danger qui les guettaient. Le bretteur gardait son calme, Artamon en main. La douane de l'enfer...

Le bandit manchot se mordait la lèvre jusqu'à en faire perler des gouttes de sang, serrant son moignon contre lui.

<< Disséquez moi cet insecte, brulez ses gosses et amenez moi la minette ! >>

Un cri bestial repris par les 9 bandits restant avant que la bataille ne commence. Alan était seul, seul contre 9. Alondite quitta son fourreau et dansa en compagnie d'Artamon pour l'instant, Lila était ignorée, c'était le mec qui intéressait les autres. Neuf bandits... même à lui seul, Alan ne pourra pas s'en tirer si facilement. Il dansait comme il pouvait entre les coups de hache et d'épée lourde, mais il était difficile de placer une attaque pour lui. Utiliser le feu d'Alondite ? Pourquoi pas, mais ça serait brûler ses réserves d'énergie qu'il voulait consacrer au voyage.

*Tu brûles déjà tes réserves à te battre...*

Etant d'accord avec lui même, Alan laissa l'aura sacrée envelopper son corps et créer un gigantesque brasier autour de lui. Le cercle très serré de bandits s'écarta aussitôt, certain arborant maintenant des traces de brûlure. Alan estompa les flammes, la peau plus rouge qu'avant. Génial, il allait avoir des coups de soleil. Au moins maintenant il était un peu plus libre de ses mouvements et ne s'en priva pas pour passer à l'assaut... seul contre neuf, toujours...

La chaleur, le sable, les gens… Quelle idée merveilleuse que de venir en Hatary quand aucun de ses trois critères ne lui plaisaient. Même en volant à bien des mètres du sol elle pouvait sentir leur irritant contact contre sa peau. Même en les repoussant avec son vent, il y en avait toujours plus pour venir les remplacer. Elle n’aimait pas le sable, sur ses plages à elle il n’y avait que falaise à perte de vue, des étendues de galets qui ne risquaient pas de venir s’immiscer dans ses cheveux, sur sa peau, ses lèvres…
Mais ce qui l’inquiétait le plus c’était qu’à part du sable, encore et toujours, elle ne voyait ni point d’eau, ni nourriture. Avec ses maigres rations, elle ne ferait pas long feu sur ses terres arides. Elle allait devoir se mettre en chasse, elle allait devoir faire remonter la chasseuse qu’il y avait en elle, elle…
- C’est toi qui a décidé de me suivre je te rappelle !

Ou elle pouvait voler ses gens…C’était une aussi bonne idée. Elle voulut attendre la nuit, profiter de leur sommeil pour les dévaliser sans violence mais elle fut prise de court par des brigands de grand chemin.
Ruika observa la scène repérant directement la Laguz chat qui accompagnait le Beorc. Que de vulgarité ! A se trimballer ainsi dans le plus simple des appareils… Ruika ne pensait pas les Laguzs chat si débridé, si peu respectueux de leur propre personne. Jetant désormais son regard sur le combat qui faisait rage, elle observa avec stupeur le Beorc qui déchainait ses attaques sur ses ennemis et s’enflammait littéralement pour le combat. Une attirante beauté pour un combat somme toute, violent et brutale. Ruika sentait qu’à l’usure, il gagnerait le combat, et au pire, la demoiselle à ses cotés terminerait de les achevé. La question en suspension maintenant été ;

*Est-ce que je l’aide lui ou eux ?... Lui, ils sont moins nombreux et plus contrôlable. Est-ce que je l’aide maintenant ou après ?... Après il sera plus fatigué et donc plus facile à voler. Est-ce que je leur laisse quelques vivres ?... Qui sait*

Après l’avoir vu se démener comme un beau diable et mis au sol deux ou trois adversaires de plus, la jeune femme pris en main son bouquin et clama :
- Arachi !

La tempête qui s’éleva, n’était pas qu’une tempête de vent mais une tempête de sable. Encerclant le groupe de combattants, elle balaya leur défense avec la simplicité d’un chiffon qui dépoussière un meuble. La tempête tourna autour du Beorc lui arrachant pas inadvertance le sac de provision qu’il portait et qui s’écrasa un peu plus loin. Elle lui déblaya le passage et bien que aucun de ses adversaires n’avaient péri dans l’attaque de la mage, certains restèrent bien désorientés.
- Pauvres petites choses que vous faites… je suis tellement désolée, je ne vois pas toujours avec qui je joue…

La jeune femme aux charmes charnels avait une posture si froide, toute sa haine se voyait se sentait, dans ses yeux. Alors que d’un revers de la main elle balayait une nouvelle fois trois hommes qui se relevaient hargneux.
- Soyons plus équitable, du 2 contre 9 est tout de même mieux que 1 contre 9.

Le vent se concentrait dans le centre de sa paume, alors que les relâchant avec ferveur, elle creusait des cratères autour d’eux. Une flèche vint trancher sa joue alors qu’elle ne se rendait compte qu’on l’avait tiré qu’après avoir senti la douleur aigue sur sa peau. Son regard ambré se posa sur les impies alors que de sous le sable sortaient une demi-douzaine d’homme en plus.
- Descend de là ma jolie, on va bien s’occuper de toi !

Un sourire sadique étira les trait de la jeune femme alors que son doigt dirigé sur le bras du tireur indiquait la présence d’une petite sphère, semblable à celle qu’elle tenait plus tôt dans sa main… en son centre, les lames de vent concentrée déchirèrent la peau de l’homme.
- Je suis bien où je suis venait me chercher si vous pouvez m’atteindre.

Elle ouvrit les bras et inspira à plein poumons avant de relâcher ces cordes vocales sur les mécréants. Le cri du faucon, toujours aussi strident indiquait à ses proies qu’elles allaient mourir. Mourir vite.

Ils étaient encore sept debout et Alan était seul. Il pouvait encore en battre quelques uns mais à l'usure, il sera également à terre. Qu'est ce qu'il pouvait faire ? Juste espérer gagner. Les bandits n'osaient plus trop l'approcher en groupe, par peur de se faire de nouveau brûler, mais par contre ils avaient moins peur quand il s'agissait de l'attaquer un par un.

Le papa était aux prises avec l'un d'entre eux quand...

<< Arachi ! >>

Le sable se mit alors à tournoyer, porté par un vent magique. Alan se trouvait dans l'oeil du cyclone, mais il sentit son sac tomber alors que les bandits se prenaient du sable dans la figure, incapables de frapper.

<< Pauvres petites choses que vous faites… je suis tellement désolée, je ne vois pas toujours avec qui je joue… >>

Tous levèrent d'un même geste la tête pour observer la femme en contrejour... une femme qui volait... une mage de vent ? Quoi qu'il en soit, la robe flotant au vent laissait voir ses courbes bien qu'on ne discerne quasiment que sa silhouette.

<< Soyons plus équitable, du 2 contre 9 est tout de même mieux que 1 contre 9. >>

En clair, elle se rangeait du côté d'Alan, voilà qui arrangeait un peu papa, il avait l'impression d'avoir un peu plus de chances de gagner.

Des balles de vents creusaient des cratères de sables autour du groupe de combattants terrestres. Le bandit archer décocha une flèche vers la magottes. Alan ne voyait pas grand chose d'ici, mais il semblerait que ça soit raté vu qu'elle n'a pas bronché.

<< Descend de là ma jolie, on va bien s’occuper de toi ! >>

L'archer fut alors enveloppé dans une boule de vent et en ressortit tailladé de toutes parts...

<< Je suis bien où je suis venait me chercher si vous pouvez m’atteindre. >>

La femme écarta les bras, prit une profonde inspiration et un cri des plus stridents vrilla les tympans de tous. Alan avait l'impression d'entendre un faucon effarouché. Cette femme serait une Laguz ? Alan avait la tête qui tournait et un sifflement lui vrillait toujours les tympans, mais il entendait clairement deux cris familiers qui lui perçait le cœur... ses enfants étaient réveillés, naturellement...

Alan leva les yeux vers ses enfants. Lila était recroquevillée mains sur ses oreilles et les enfants étaient libres de circulaient sur le sable.

<< Lila... les enfants ! > >

Mais elle ne l'entendait pas, trop désarçonnée par le cri. Alan se leva et tituba vers eux pour les ramasser puis les fourrer dans les bras de la chatte.

Quelque chose s'enfonça dans sa chair... une lame de hache... Alan s'effondra au sol sur le coup, la bouche en sang. Lila assista à la scène et disparut au profit d'un immense chat noir qui bondit sur le bandit derrière lui, rugissant de fureur. Le bretteur vit son sac devant lui et rampa, ignorant ses enfant qui de toutes façon le suivaient en quête d'un calin. Arrivé au sac, il fouilla parmi les provisions et en tira enfin la fiole bleutée. Avant toutes choses, il retira la hache dans une gerbe de sang puis il déboucha enfin le breuvage et se remit d'aplomb. Une fois la blessure cicatrisée et le dégoût passé, Alan se releva et fut accueilli par une chatte à la gueule ensanglanté. Le cadavre derrière lui ne ressemblaient plus à grand chose. Le bretteur ramassa ses enfants et déposa un baiser sur le front de chacun pour les calmer.

<< Veille sur eux, je m'occupe des quatre restants... >>

Alan reprit les armes et se jeta sur le bandit le plus proche, toujours au sol. Un coup de garde dans la nuque et il n'en resta plus que trois. Les deux restants étaient déjà debout et ils avaient l'air vraiment forts...

Trois ennemis... Rien de bien méchant pour le betteur. Du moins, elle osait l'espérer car elle n'avait pas l'intention de le sauver. D'un mouvement de la main, une nouvelle tempête se leva faisant remonter le sac de vivres à elle. Fouillant le sac, elle s'accapara quelques gourdes et de la nourriture qu'elle fourra dans sa besace. Se délectant des fruits, elle regarda la fin du combat, alors que les mignons petits chiards se blotissaient dans les mamelons de la chatte.
- Ralala...

Trop généreuse qu'elle était, elle lâcha se qu'elle ne pouvait mettre dans sa besace et par une chance innopinée, ceci assomma l'un des hommes et alors qu'elle attirait leur attention elle clama haut et fort, sa voix portée par le vent:
- Celui là il est gratuit, par contre l'autre _ une lame de vent fondit l'air et trancha l'homme à la droite du bretteur sur toute la longueur de son torse_ il vous vaudra ces quelques vivres. Sur ce, je vous laisse, il vous en reste un derrière vous!

Après cette courte indication qui montrait vaguement un guerrier bien hargneux se jetant su sa cible avex haine et violence, la mage de vent pris la tengente et s'éloigna de toute cette brutalité, cette décadense, ce masculisme.
Elle pouvait sentir le désespoir du Beorc, en quelques secondes,minutes peut être, on l'avait dépouillé de tous ses amis, il se retrouvait seul debout contre un guerrier et sa chatte de compagne... mais souvent chez les vrais guerriers, la flamme est d'autant plus vive qu'elle va s'éteindre et Ruika ne le savait que trop bien.

Reprennant de l'altitude, elle se mit hors de portée des sorts, des flèches et tout autres projectiles qui pourraient l'atteindre. Puis dans un dernière élan de générosité, elle se retourna pour crier de toute sa voix:
- Retourne chez toi Humain! Ici, tu ne trouveras que la mort pour tes enfants et seul la tristesse accompagnera tes nuits glaciales

Puis elle s'inclina et repris sa route. Elle ne pouvait rien faire de plus pour eux, si ce n'est les dépouiller un peu plus de leurs vivres et leur distribuer ses bons conseils.
Elle était, cependant la voix de la raison, ils ne trouveraient rien de bon dans ces contrées lointaine. Elle non plus d'ailleurs et elle ne le savait que trop bien. Les Beorcs étaient tolérés de passage dans ces régions mais jamais ils ne pourraient s'y installer et du peu qu'elle avait entendu de leur conversation, perchée dans ses nuages, l'homme était fou. Jamais il ne trouverait une oasis inhabitée à moins de trois jours de marche. Et même si il en trouvait par le plus grand des hasard, pour peu qu'un Laguz la découvre après eux, ces terres appartenant à leurs ancêtres, ce serait un motif suffisant pour les exterminer tous autant qu'ils sont sans distinction de sexe, d'âge ou de quoi que ce soit d'autre.
Ils devait partir pour le meilleur et loin du pire.

Elle entendit un cri au loin. Le combat avait pris fin.
Elle accéléra.

Bon.... vais devoir faire le con pour poursuivre sinon ça ferait court le rp ^^'

Alan se rua vers le premier d'entre eux, lame en mains. La cible se mettait sur la défensive, prêt à encaisser un coup, quand un poids chuta lourdement sur lui... le sac d'Alan ?

<< Celui là il est gratuit, par contre l'autre... il vous vaudra ces quelques vivres. Sur ce, je vous laisse, il vous en reste un derrière vous ! >>

Une lame de vent trancha le deuxième bandit et Alan se retourna pour affronter le dernier... la voleuse ! Elle l'avait dépouillé de sa nourriture !

<< Retourne chez toi Humain ! Ici, tu ne trouveras que la mort pour tes enfants et seul la tristesse accompagnera tes nuits glaciales. >>

Et elle s'éloigna de plus belles alors que le bretteur achevait son ennemi.

<< La salope !
- C'est pas grave Alan, c'est que de la bouffe, fichons le camp. Elle a raison, tout ce qu'on obtiendra ici, c'est la mort.
- Non ! Je suis sur qu'on peut vivre dans ce desert ! C'est peut être le seul endroit où ma famille pourra vivre en paix.
- Quitte à vivre loin du peuple autant vivre dans les montagnes...
- Non. Dans les montagnes, les pégases et la wyverns dominent.
- On trouvera un autre endroit ailleurs, fichons le camp. >>

Alan fouilla dans sa sacoche. Il n'avait presque plus d'or et il ne lui restait qu'une simple potion sinon. La bouffe qu'elle leur avait laissé suffirait à nourrir ses enfants pour une semaine... à condition qu'Alan et Lila se privent.

<< Alan ?
- Bouge pas. Je reviens... >>

Alondite en main, Alan fixa le petit point noir qui s'éloignait. Il allait la tuer, cette connasse...

Une seconde....

Les yeux fermés, il noua un lien entre son corps et son âme.

Deux secondes...

Il avait maintenant le plein contrôle de chaque petit muscle de son corps.

Trois secondes...

Ses muscles grossissaient autant qu'ils le pouvaient, procurant une certaine douleur physique au bretteur qui ne s'en souciait guère alors que son objectif s'éloignait.

<< Mais t'es con ? Arrête ça tout de... >>

Trop tard... Alan venait de disparaître et une traînée de poussière se déplaçait à grande vitesse vers la magotte qui se faisait la malle. Arrivé juste en dessous d'elle, Alan empoigna fermement Alondite et, visant la lanière de la besace de la femme, projeta une lame de flammes bleues pour les brûler. Il était difficile de viser précisément, surtout qu'elle avait prit une sacrée altitude. Par chance, la chaleur du désert remontait loin, ce qui lui donnait une meilleure portée.

<< Rends moi ma bouffe ! Je me fiche de crever de faim, mais je te laisserais pas affamer ma famille ! >>

Et pas question de se rabaisser à voler, comme l'aurait inévitablement suggéré Lila. Pas question de donner raison aux rumeurs selon lesquelles Alan était criminel...

Il commençait à peiner avec ses muscles décuplés. Il devra bientôt boire sa potion... il fallait récupérer la besace en vitesse !

C'est qu'il avait la rancune facile le jeune homme... vraiment facile... Et la dégaine aussi... Ruika sentit la flamme la rasée de près et si sa besace tomba ce ne fut point à cause de la chaleur mais plutôt au mouvement brusque de la jeune mage pour l'éviter. Par malchance, ses bouquins étaient resté dans la besace, elle ne pouvait faire remonter la besace à elle.
Mais si elle ne pouvait faire venir à elle la montagne, elle pouvait toujours aller à sa rencontre... ça pouvait être amusant. Un sourire s'esquissant sur ses lèvres, l'ancienne Laguz se sentit frémir de plaisir, frémir de passion, frémir de peur. Elle avait été la plus grande danseuse aérienne, la plus élégante et talentueuse fauconne que Pheonicis n'avait jamais porté. Les balais aérien qu'elle décrivait était autant des prouesses techniques que des peintures d'art contemporaine.

Néanmoins, elle n'était plus cette personne depuis longtemps... pourtant, l'espace d'un instant, elle le redevint. Plaquant ses mains contre son buste et serrant les jambe pour donner à sa silhouette la forme aérodynamique d'un piquet, elle fondit sur sa proie se rapprochant doucement du sol. Tel un véritable faucon, elle plongea sur son objectif, calculant sa vitesse, sa trajectoire et le point d'impact... Il serait proche de l'homme assez proche pour recevoir un coup d'épée, mais pourtant elle n'hésita pas une seule seconde, prenant un goût malsain à mettre sa vie en danger.

Dix secondes...
Le vent soufflait dans ses cheveux avec la violence d'une tempête enragée...

Neuf...
Sa poitrine se gonfle sous l'effet de l'adrénaline et de la folie qui la gagne...
Huit...
Ses traits tirés par le vent lui donne l'air démoniaque du pantin sortant de sa boite...

Sept...
Son esprit se remémore tous les bons souvenirs qu'elle a pu avoir en volant aux quatre vents pendant son enfance...

Six...
Elle se souvient aussi des mauvais...

Cinq...
L'esprit de la chasse s'empare de son âme comme la peste s'empare du corps des Hommes...

Quattre...
La bête ne laisse plus de place à la femme...

Trois...
Les serres acérées se tendent en avant prêtes à saisir leur bien...

Deux...
Un soupçon de peur...

Un...
Et puis plus rien...

Zero...
IMPACT!
Sa gueule humaine se saisit de la hance de sa besace alors que ses yeux ambrés se posent sur l'estafillade à son bras. D'un mouvement d'ailes imaginaires elle reprend un peu de hauteurs et se rend compte de sa folie à travers le sang rouge qui s'écoule en fine ligne le long de son membre et de l'épée du bretteur. Il l'aurait tué s'il l'avait pu. Il l'aurait tué pour de la nourriture qui lui était du pour l'avoir sauver. Il aurait du se contenter de ce qu'elle lui avait laisser, maintenant, il allait payer de sa chair.
- J'ai laissé suffisamment à tes enfants et à toi-même de quoi survivre trois bonnes journées. Tu aurais eu le temps de retrouner auprès des tiens. Mais ton égoïsme et ta lubie fole te conduira à ta perte... à votre perte!

Saisissant son tome de vent, elle dessina dans l'air avec impétuosité l'intrument de mort qui en avait déjà emporté tant d'autres...
- ARACHI!

Raté ? Non... la besace tombait... mais la lanière ne brûlait pas... c'est elle qui l'a fait tomber en évitant son coup alors. Alan observait le sac tomber. Il allait s'en saisir et décamper tant qu'il pouvait supporter la souffrance de ses muscles. La sacoche tombait au ralenti alors qu'il serrait les dents. Il souffrait atrocement, mais il préférait mille fois ça à la vie qui l'attendait s'il laissait son bien filer. La femme chutait, tête la première, mains sur le corps. Elle voulait donc récupérer le sac ? L'idiote. Alan prépara son coup, prêt à frapper la femme. Elle tombait... tombait... tombait...

Un éclat argenté fendit l'air, reflétant l'infinité dorée du désert, puis une pluie de rubis s'écrasa sur le sol de l'enfer. Alan l'a raté de peu. La femme est remontée trop vite... avec son butin. A présent, elle dansait à nouveau au dessus de lui avec la sacoche, une simple plaie au bras qui laissait couler du sang sur le visage du bretteur. Son visage... il avait du mal à bien voir d'où il était, mais il lisait clairement la folie sanguinaire rien qu'à son rictus.

<< J'ai laissé suffisamment à tes enfants et à toi même de quoi survivre trois bonnes journées. Tu aurais eu le temps de retourner auprès des tiens. Mais ton égoïsme et ta lubie fole te conduira à ta perte... à votre perte ! >>

Alan la fixa en haletant, la douleur musculaire faisait danser des étoiles dans son champ de vision.

<< Au risque de te décevoir, les miens ne m'auraient pas accueilli comme je l'espèrerais, bien au contraire. Ce n'est pas par égoïsme que je veux ma bouffe. Je suis près à m'affamer des mois entiers s'il le faut, mais je te l'ai déjà dit... cette bouffe, c'est pour ma famille, pas pour toi.
- ARACHI ! >>

De nouveau le vent se leva. Alan se couvrit le visage de ses mains, sentant le sable l'égratigner de toutes parts. Il n'allait pas tenir longtemps. Il fallait qu'il sorte du champ d'action. Une impulsion et il fonça aussi vite qu'il le pouvait hors de la tempête de sable avant de s'effondrerIl ne tenait plus et n'avait donc plus le choix. Fébrilement, il déboucha le flacon de potion et le but cul sec. Un atroce goût amer torturait son sens du goût, mais il était remis de ses blessures et avait récupéré des forces. Maintenant... Le père de famille se releva et fixa la dame des cieux.

<< T'as rien de mieux en stock ? >>

Il ne pouvait s'empêcher de la provoquer, peu importe si c'était préjudiciable ou pas. Après tout, elle n'avait peut être pas montré tout ce qu'elle savait faire, contrairement à lui qui a déjà dévoilé deux de ses trois atouts...

*Bon... j'ai pas trop le choix pour le moment...*

Alan brandit Alondite et prépara une nouvelle attaque de flammes. L'avantage qu'il avait dans le désert, c'était qu'il faisait chaud et que le sable reflétait pas mal les rayons du soleil, donc Alondite se rechargeait plus vite. Son inconvénient, en revanche, c'était que la femme volait... et il était prêt à parier que c'était son bouquin qui l'aidait à danser parmi les nuages, donc s'il parvenait à le cramer...

Le bretteur lança finalement son assaut, les flammes sacrées fonçant en piqué vers cette fichue succube qui la toisait de si haut. Telle la flèche du chasseur, le projectile sacré perçait l’éther pour atteindre l'oiseau et lui arracher ses ailes. A la chute, ils seront à niveau égal et Alan n'aura plus qu'à la dépouiller de ses biens en ne lui laissant que la vie et un peu de viande. Il était trop bon prince, décidément. Si elle avait demandé poliment dès le début, ils n'en seraient pas la... fichu altruisme, être père de famille l'arrangeait pas.

Tout ce qu’elle avait… il désirait vraiment voir ce qu’elle avait dans les tripes, ce qui lui était inhérent tout au fond d’elle-même. Il avait peur de rien le petit… ou il était inconscient de la puissance du vent dans un désert. Pas d’obstacle pas de heurte… elle n’avait qu’à lever le vent pour que celui-ci créé la tempête. Une tempête d’autant plus meurtrière qu’elle s’agrémentait de sable et qu’elle était dirigée par sa main…
Etait-il donc si confiant pour penser qu’elle ne s’attaquerait pas à ses enfants laissés sans défense face à sa magie ?
Etait-il inconscient du fait qu’ils se trouvaient tous deux en terre Laguz et qu’à force de gueuler comme un ivrogne, il finirait par alerter les oreilles affûtées des loups… ?
Ruika restait statufiée par tant d’idiotie, de naïveté… d’inconscience. Mais peut être que ces enfants avaient besoin de ça, d’un père trop imprudent pour renoncer à un combat perdu d’avance, de l’exemple fier et noble d’un homme qui ne renonce jamais pour les siens. C’était si beau ce courage, cette détermination, cette innocence… Cet homme était comme un grand enfant possédant une force dont il ne savait faire usage…

C’était à vomir…

Personne ne devrais vivre sans savoir ce qu’était la vraie vie, personne ne devrais grandir à l’écart du monde pour finalement s’heurter à sa dure réalité et trépasser sous son courroux. Vivre loin de tout sans rien connaitre de ce qui nous entour… c’était le meilleur moyen de se berner sur la réalité des choses. Les illusions n’ont jamais rien eu de bon. Ruika avait été la première à l’apprendre, elle se devait de l’enseigner à son tour.

Faisant une embardée pour échapper au jet de flamme, elle esquiva royalement l’attaque de l’humain. En même temps, une attaque de front alors qu’elle volait à plus de trente pieds au dessus de lui n’aurait été difficile à esquiver pour aucun Laguz.
Faisant quelques pirouettes plus pour narguer son ennemi que pour rétablir quelconque position, Ruika se demandait comment elle allait s’y prendre pour lui faire apprendre la leçon de vie suivante ;

« Ne fuit pas ta nation pour les terres Laguz
car quelque soit la haine éphémère que les tiens on pour toi,
elle sera toujours moins douloureuse
que celle millénaire des Laguzs envers ta seule existence »
Elle ne pouvait pas les appeler, car au même titre qu’eux, elle ne serait pas la bienvenue et ça compromettrait ses plans, elle ne pourrait virer cet homme par la force car connaissant les Beorcs, ils avaient toujours des espèces de potions régénérantes sur eux, on avait beau les écraser, ils revenaient à la vie, plus puissant que précédemment. En bref, de vraies calamités quand on ne cherche pas à tuer comme la mage. Quant à agresser les enfants… ce n’était pas dans ses principes. Elle n’aimait pas que l’on touche aux jeunes. Mais en même temps, ne pas faire renoncer leur père était une façon de les mener vers des souffrances obligatoires….
Enfin… il ne fallait pas non plus se leurrer, elle n’avait pas volé leur nourriture dans leur intérêt. Et puis au final, ce n’était pas son rôle de les protéger, mais bien celui de cet asticot en contre-bas qui agitait son épée sans l’atteindre.
Bah, s’ils voulaient courir à leur mort, grand bien leur face, elle avait des choses à régler plus importantes qu’une petite histoire de vole de nourriture et bien que la rencontre fut amusante… désormais, elle devenait juste chiante.

Faisant le tri d’une main habile, elle lança les vivres ne lui appartenant pas, gardant tout de même la viande de canard séché, elle adorait ça. Vidant en parti sa besace, elle regarda la nourriture tomber en une pluie divine et se rappela de la provocation du Beorc. Souriant, elle s’inclina royalement envers le Beorc et de sa main venant couper son buste dans son inclinaison, une lame de vent s’échappa. Elle avait eu la gentillesse de n’utiliser son vent que comme une simple petite tempête, elle se demandait s’il trouverait ça mieux…
La lame de vent se sépara en quatre alors qu’elle tranchait tout sur son passage, n’épargnant ni la charcuterie, ni les fruits, ni les légumes. Elle frôla le Beorc et vint s’écraser dans le sable le déplaçant en gerbes dorées. Deux entailles parfaitement symétriques se dessinèrent sur chacun de ses bras alors que la nourriture lui revenait coupé en fin morceaux…

***
Au loin, les oreilles affûtées de créatures bien plus dangereuses que la jeune mage ou les brigands s’allongèrent le long des crânes grisés de poils. Des intrus avait pénétré leur territoire, ils le regretteraient bien vite.

Alan observait la femme danser dans les cieux en le narguant. Evidemment, il était cloué au sol et elle dominait les cieux, elle pouvait facilement éviter les projectiles du bretteur. Le femme fouilla sa besace et lança un fruit, puis un autre, puis un morceau de viande, puis un légume. C’était une véritable pluie de nourriture qui chutait lentement… puis une lame de vent fut projeté sur elle et se sépara en quatre afin de trancher les victuailles, s’écrasant de chaque côté d’Alan en lui entaillant les bras. Elle le narguait…

Le bretteur jaugea Alondite et ramassa un quartier de pomme qu’il épousseta avant de le manger tranquillement, les yeux rivés sur la femme. Il devait attendre encore un peu histoire qu’Alondite ait absorbé assez de lumière pour la prochaine attaque. Les reflets argentés de la lame dansaient sur le sable doré, projetant les magnifiques gravures de la lame par terre dans un bal lumineux… l’idée lui vint alors.

Alan dégaina Artamon et la brandit vers les cieux, cherchant le meilleur angle pour aveugler la femme. C’était assez ardu comme exercice, mais en observant la réaction de la femme il devrait y parvenir et une fois au point… il pourra de nouveau attaquer à distance. La nourriture au sol était couverte de sable, ce qui rendait certaines victuailles immangeable. Tant pis pour la bouffe, mais il n’allait pas laisser cette femme s’en tirer si facilement. En terre Beorc, on coupait la main des voleurs. Ca le répugnait de faire ça, mais il ne pouvait pas laisser cette femme impunie… si ?

Une brûlure corporelle et une main en moins, au moins la magotte s’en sortira vivante… et puis elle a montré qu’elle pouvait se défendre et voler, alors rejoindre un médecin ne sera pas trop compliqué pour elle.

Très franchement, pratiquer la justice populaire le répugnait, surtout qu’il était censé être un hors la loi…

*La bonté me perdra…*

Ce n’était pas la première fois qu’il se disait ça. Au final… elle lui a pris sa bouffe, il lui prendra ses bouquins de magie. Ce genre de camelote se rachetait et ils n’étaient pas trop loin de l’entrée du désert. A elle de se démerder pour acheter les bouquins. Et vu qu’il n’y avait plus grand-chose à récupérer dans la besace, il pouvait l’attaquer sans trop de scrupules maintenant… Maudit soit cette voleuse.

Le projectile partit à nouveau à travers les cieux, visant la femme à qui il comptait bien arracher ses dernières ailes.

Ça devenait du grand n’importe quoi… Elle s’était inclinée en signe d’abandon, avait rendu les victuailles, découpées certes, mais un peu d’eau et le tour était joué… et il continuait à vouloir l’abattre. Ruika l’avait pensé attaché à ses enfants, un père un peu simpliste qui ferait tout pour les siens. Mais là pour qui agissait-il si ce n’était pour lui seul.
L’ange était dégoutée. Elle n’aurait pas du lui rendre, pire, elle aurait du le laisser mourir face aux bandits. Car rappelons le, tout venait de ça à la base. Une famille en danger qui allait se faire pillée, violée, massacrée. Elle leur était venu en aide alors que ça ne la concernait pas, pire, ça l’arrangeait car c’était une parfaite diversion. Cependant, c’était des enfants, pas plus vieux que son Robin. C’était des innocents qui méritaient son intervention. Et elle était intervenue, certes par touches hasardeuses, mais pourtant, cinq d’entre eux avait péri de sa main.
La nourriture qu’elle avait pris en tant que du pour son intervention méritaient-elles tant de haine ? Elle leur en avait laissé suffisamment pour pouvoir manger encore facilement une semaine. Mais au lieu de ça, il continuait de l’agresser.
- Au lieu de t’occuper de moi, tu devrais récupérer la nourriture et retrouver tes enfants, il peut leur arriver tant de choses dans ce désert surtout quand leur père et protecteur est occupé… A quoi d’ailleurs ? Ah oui… à châtier la voleuse qui vous à sauver la vie et rendu vos vivres. Drôle de sens des priorités.

Ruika fut momentanément aveuglée mais n’esquiva pas la brûlure de l’épée dont elle avait senti la chaleur altérer le vent. D’une simple passe de mains, elle se contenta de protéger sa besace et accepta la douleur. Elle se fit vive mais son incompréhension de la situation lui interdisait de bouger. Qu’est ce qu’il voulait d’autre ? Sa mort pour le plaisir ?
Elle lui avait rendu ce qu’il voulait ce qui faisait désormais qu’elle lui avait sauvé la vie et gratuitement désormais puisqu’elle lui avait rendu sa nourriture. Alors quoi de plus ?

Sa main, son épaule, une partie de son flanc roussirent inévitablement, noircir même alors que le picotement du vent autour d’elle, les grains de sable irritant venait attiser sa souffrance. Puis le vent changea… l’entourant d’un vide protecteur, sa plaie se retrouvait stérile de tous facteurs extérieurs. Ne la soignant pas pour autant la douleur s’atténua, ses nerfs à vifs comprenant que rien ne servait de l’avertir de quelques choses qu’elle pouvait voir à l’œil nu.

Elle n’avait pas l’esprit combattif, elle n’avait pas non plus l’esprit à faire des sermons. Et se battre alors qu’elle n’avait aucun intérêt à y gagner ne lui disait rien. Elle ne se battait que pour ceux qui lui été chers ou pour sa survie, et ni l’un ni l’autre n’était en danger.
Elle trouverait sa nourriture sur son chemin sans aucun problème, elle n’avait même pas besoin de s’enquiquiner pour en récupérer chez eux. Son mouvement impulsif dû à la facilité de la situation n’avait pas était l’une de ses plus fameuses idées, mais qui savait qu’elle tomberait sur un simplet ingrat ?
Alors qu’elle lui tournait le dos pour partir, elle sentit de nouveau les flammes réchauffer l’air…

Désespérant…

Se retournant d’un mouvement de hanches, Ruika vomit son dégout en un cri d’énergie, l’onde de choc renforcée par son amas de sentiments traversa l’énergie enflammée et vint s’écraser à quelques pas du Beorc. Engendrant un cratère de trois mètres de diamètre.
Son regard ambré défigura le Beorc alors que dans un haussement d’épaules qu’il ne percevrait pas de sa… basseur, elle lui exprimait tout son mépris.
Elle se retourna et partit, reprenant de l’altitude pour ne plus être à portée du Beorc mais surtout, pour qu’ILS ne la voient pas.

*
Avertit par l’odeur et dirigé par le cri, la petite troupe sortie de leur tanière pouvait désormais les voir. Quatre personnes, un Beorc, deux Marqués, une Laguz… répugnant mélange que celui-ci. Le Beorc était un combattant, mais il semblait fatigué, quant aux trois autres ils ne semblaient être là que pour le décor.
Trois des loups partirent en direction du Beorc, deux autres vers la femme et les enfants, le reste restait en retrait prêt à tout instant à aller avertir les renfort pour la protection du territoire d’Hatary !

*
Ruika les vit… Elle espéra grandement que la petite famille savait se comporter face aux loups car quelque soit la force du Beorc, ce territoire était le leur et une dune de sable peut cacher bien des choses…

spoiler:

<< Au lieu de t’occuper de moi, tu devrais récupérer la nourriture et retrouver tes enfants, il peut leur arriver tant de choses dans ce désert surtout quand leur père et protecteur est occupé… A quoi d’ailleurs ? Ah oui… à châtier la voleuse qui vous à sauver la vie et rendu vos vivres. Drôle de sens des priorités. >>

Des menaces ? De toutes façons elle marquait un point. Alan s'était laissé aller à répondre à sa provocation... mais elle l'avait cherché après tout... pourquoi s'était-il laissé aller aussi ? Ca ne lui ressemblait pas... c'était comme l'avait dit Moneta : quand il se laissait entraîner par le rythme du combat, il n'était plus lui même...

La flamme atteignit la main de la femme qui brûlait sans même chercher à se défendre ou crier... et elle se retourna alors, ignorant royalement Alan qui s'en sentit encore plus insulté. Déjà Alondite brillait de nouveau d'un vif éclat quand...

Quelque chose fendit l'air et creusa un cratère devant lui. Quelque chose qui sortait de la bouche de la femme. Quelque chose qui empestait un sentiment qu'on appelait dégout... elle le méprisait... comment osait-elle ? Mais elle était trop loin maintenant. Alan cracha par terre et ramassa le reste des victuailles. Il pourra peut être en récupérer encore quelque chose avant que ça ne pourrisse trop.

Alan retourna auprès des siens, sans se presser. Il était furieux, mais pas contre la femme... enfin si, un peu... mais surtout contre lui même. Il s'était laissé aller à se rabaisser au niveau de ces idiots qui haïssaient les laguz sans raison... pourquoi ? Ca n'allait pas du tout...

<< ALAN !
- Quoi ? >>

A peine les avait-il rejoint qu'il eut la réponse. Cinq Laguz les encerclaient maintenant. Cinq loups qui montraient les dents. Ils étaient sur leur territoire après tout... Alan avait encore son épée en main et hésita à la jeter par terre en signe d'acte pacifique, mais et si l'un d'eux attaquait soudainement ? Il n'avait guère le choix. Il jeta les deux lames à mi distance entre lui et le loup qui se tenait face à lui, soit juste assez loin pour qu'il puisse la saisir pour protéger sa famille. Mais le reste s'annonçait mal. En ce qui concernait les négociations, Alan n'avait pas le talent d'un orateur...

<< Du calme. Nous ne sommes pas là pour nous battre. Calmez vous s'il vous plaît. On peut discuter. >>

Lila s'était déjà transformée et tournait autour des enfants d'un geste protecteur, poils hérissés. Elle était sans doute la plus à même de négocier avec ses frères Laguz mais... les félins et les canins n'étaient pas forcément dans les meilleurs termes qui soient...

Finalement, un d'entre eux s'avança et prit forme humaine. Vêtu d'un simple pagne en peau de bête, sa carrure et sa tignasse de cheveux sales le désignaient clairement comme chef de la meute

<< Pour qui vous vous prenez à profaner ainsi notre territoire ?
- On n'a rien fait de mal, on voulait juste...
- Peu importe les raisons ! Ces terres sont les notre, conformément aux anciens traités. Vous n'avez pas le droit d'être là.
- Mais on veut juste.
- SILENCE ! >>

Alan sentit ses muscles se figer. Ce mec avait clairement les qualités d'un chef. Force autant physique que caractérielle. Il devra la jouer fine avec lui.

<< Violer nos terres est un pêché très grave. J'espère pour vous que vous êtes prêt à subir notre courroux.
- Une minute ! Mes enfants et Lila n'ont rien à voir là dedans ! Laissez les en dehors de tout ça ! C'est ma seule faute si ils sont là ! >>

Alan eut l'audace de se placer entre les loups et sa famille, bras écartés, se faisant bouclier humains des éventuels assauts à venir. Il a fait une sacrée connerie à écouter l'autre mastodonte à l'épée gigantesque... Tout ça parce qu'il voulait trouver un havre de paix pour ses enfants...

Ruika avait volé jusqu’au premier amas de maison que l’on pouvait nommer village. Pas loin de la frontière, ce patelin avait toutes les caractéristiques d’une ville marchande, de l’endroit où s’échouait les voyageurs Laguz. Avec lenteur, elle se posa à une centaine de mètre du village assez proche pour que les gardiens du village la remarquent, mais assez loin pour ne pas représenter une menace.
Elle s’inclina alors bien bas. Sans osciller, sans fléchir elle attendit la moindre réaction des loups et resta le visage face au sable irritant du désert. Une heure, peut être deux passèrent avant qu’une ombre clémente décide de lui porter intérêt.
- Tu n’as rien à faire ici déchue ! Retourne dans ton pays ou sous terre, seul endroit où tu seras bien accueillie !

Plus intelligent qu’un Beorc, Les Laguz pouvait reconnaitre les leurs par delà les apparences, elle était venue via la magie, propre aux Béorcs mais ils avaient directement compris ce qu’elle était derrière cette apparence.
- Je viens en paix !
- Tu viendrais autrement, tu serais déjà morte.
- Je possède une dérogation signée de la main des seigneurs de Gallia et de Kilveas me permettant de me déplacer en terre Laguz mais par respect pour tous les peuples de notre grande nation, je cherche la reconnaissance de chacun d’entre eux. Hatary compris.
- Problème pour toi déchue, il n’y a pas de seigneurs d’Hatary, au mieux quelques seigneurs de villes et villages. Le notre n’étant pas là, tu n’as rien à faire ici. Un pas de plus et je devrais te tuer femelle !

Ruika ne connaissait que peu les terres éloignées des loups… Elle n’en avait même jamais rencontré. Cette organisation chaotique des pouvoirs, cette structure ethnique ne pouvait l’aider à trouver un accord… Elle devrait trouver chaque village, rencontrer chaque seigneur, les convaincre un à un. Elle qui pensait que Goldoa serait la plus redoutable des nations… elle se trompait certainement.
- Que ce passe-t-il ici !!!

Sortie de nulle part, une louve au pelage rouge se présenta reprenant la forme d’une femme magnifique. Des yeux bleus, des formes généreuses, la vigueur d’une jeunesse certaine et une aura imposante… Si le garde ne s’était pas incliné à son arrivée, il avait cependant courbé l’échine. Si elle n’était pas le seigneur de cette ville, ce dernier devait vraiment être effrayant.
- Dame Lotsan, cette impudente désire que l’on signe son papier pour l’autoriser à marcher sur nos terres !
- … Aucun papier ne peut autoriser une telle chose. Seul le respect le peut !_ se retournant sur la mage, elle lui dit d’une voix claire comme le cristal _ Pars Demoiselle, ta magie ne t’apportera pas notre respect et ta force combattive ne me semble pas suffisante non plus. Te déplacer sur ce territoire ne t’apportera rien.

Ruika percevait chacun de ses paroles comme des piques acérées qui venaient lui déchirer la chair. Pourtant, elle ne recula pas.
- S’il est question de respect et de force, laissez-moi-vous montrer à quel point je suis respectable !
- Du courage ou de la folie ? Tu es bien présomptueuse et arrogante dis moi. _ Un sourire _ Ça me plait ! Laisse-la entrer
- Mais Dame Lotsan, je ne suis pas sure que Yu…
- En son absence je dirige ! Y’a-t’il un problème avec ça ?
- Non Dame Lotsan.

Se retournant avec toute la grâce animale d’une louve elle entra, rapidement suivie de Ruika.
La mage ne le savait pas mais ils lui avaient menti. Il n’existait pas de chef à proprement parler chez les loups, pourtant, tout le monde s’inclinait devant l’une des leurs et son papier signé de sa main lui épargnerait bien des soucis. M’enfin… si elle n’était pas capable de passer leur test à eux, comment passer celui de LA louve.
Marchant avec circonspection, elle ne baissait pas la tête mais ne défiait pas du regard quiconque la regardait. Elle préférait simplement les ignorer sans pour autant leur manquer de respect. Bien plus que dans les autres nations Laguz, on sentait chez les Hataryens un certain respect de la force, une structure de meute plus marquée que chez leurs semblables. Hors cette rouquine semblait être la plus forte et ses parole faisaient office de loi.
- Naelt !
- Oui Dame Lotsan…

Petit vieux un peu freluquet qui respirait l’intelligence, mais surtout la lâcheté et la perversion.
- Sors moi les missions en cours qu’on a du mal à résoudre !
- Tout de suite ma Dame.

Une odeur perturbait le nez de la mage, ça sentait l’humain dans les parages. Mais pas quelque chose d’aussi ténue que le Beorc, quelque chose de plus subtile, plus frais, plus fleurie…
- Toi tu as le flaire d’une Laguz petite magicienne… Ne fait pas attention, on ne séquestre personne, c’est la copine de notre chef qui réside ici en son absence. Une vrai teigne la gamine.
- Je vois…
- Ma Dame, voici ce que vous souhaitiez !

Avec un mouvement machinal, elle regarda chacun des documents et les envoya bouler alors que le petit papi, aussi vif que l’éclair rattrapait chaque feuille avant qu’elle ne touche le sol. Soudain, elle s’arrêta sur un document balançant tout le reste comme une vulgaire chaussette.
- Ah bah tient, c’est parfait ça ! Je voulais envoyer Cassandre négocier mais toi tu pourras le faire, enfin je pense.

Ruika alla pour saisir le document quand soudain, des cris retentirent à l’entrée du village. Des cris qu’elle reconnaissait malheureusement. Le Beorc et sa petite famille.
- Qu’est ce donc ?
- Dame Lotsan, ces intrus souhaitent élire domicile sur notre territoire, ils se sont montrés quelque peu hostiles.

Ruika regarda les deux enfants séparés, chacun tenu avec poigne par un de ces hommes loups. Le Beorc attaché, était trainé comme un jambon quant à la jeune tigresse, ils s’étaient mis à trois pour la contenir mais personne ne la touchait.
- Hé bien… c’est la journée aujourd’hui. Bah, mettez les sur la même mission, plus on est de fous, plus on rit !
- Mais… _Ruika voulu protester mais elle se tut bien vite devant le regard incisif.
- Pour s’assurer qu’ils ne feront pas de bêtise prenait les enfants on les confiera à Bern, il aime bien les enfants.

Sans adresser plus qu’un regard au Beorc et à la Laguz. Dame Lotsan se retira. Les loups sentinelles la suivirent et avec des sourires railleurs ils disaient bye bye aux 2 intrus.
La chatte voulut protester mais Ruika l’arrêta rapidement.
- Ceci, _ elle montra le document _ Et votre passe pour un petit nid de paradis dans cet enfer. Alors, vous ne faites pas d’esclandre et tout se passera bien. Je peux vous assurer qu’aucun mal ne sera fait à vos enfants tant que vous ne les énervez pas !

Ruika leur fila le dossier.

***

Tu pourras raconter comment ils t’ont ficelé et amener ici.
Pour le document en gros ya un nom (invente) et un endroit plus ou moins vague et en gros faut ramener le mec dont le nom apparait.
Cependant, sache que si tu veux faire un peu avancer, c’est pas marqué mais tout ceux qu’ils ont envoyé ne sont pas revenu, et pire, ils se sont associés à ce mec. C’est pourquoi, Lotsan ne veut pas envoyer d’autres Laguzs.

Il n'avait pas vu le coup venir. Un coup porté directement dans la nuque. Qui ? Quoi ? Comment ? Il n'en savait rien. Il sentait juste un poids se jeter sur son dos pour le maîtriser et des bruits de lutte. Trop sonné pour bouger, Alan ne pouvait rien faire, surtout avec l'immense masse qui le maîtrisait. Il sentait qu'on le ligotait avec une corde, il entendait les bruits de lutte, ses enfants qui hurlaient... et lui était impuissant, quoi qu'il tente de faire. Finalement, il n'y eut plus de bruit de lutte, juste les cris des enfants. La masse se releva et Alan put gigoter. Il était ficelé grossièrement, comme on attachait un jambon. La corde était très irritante et pleine d'échardes qui s'enfonçaient dans sa peau. Une corde de chanvre même pas traitée.

<< Bon alors, on en fait quoi ?
- Emmenons les à dame Lotsan, elle décidera de leurs sorts.
- On peut pas égorger les gamins ? Ils me cassent les oreilles à brailler comme ça. >>

A ces mots, Alan gigota de plus belle, ignorant complètement la douleur que lui infligeaient les échardes qui s'enfonçaient plus encore dans sa peau.

<< Si jamais vous faites ça, je vous jure que...
- Silence ! Tu n'es pas en position de nous faire des menaces ! >>

Un violent coup de pied dans le ventre lui ôta momentanément sa respiration et il se senti traîné dans le sable. Les grains de sable irritaient sa peau déjà bien mis à mal par la corde mais il se moquait bien de la douleur. Ses enfants étaient en danger et c'était sa faute.

*Pourquoi tout ça arrive-il ? Je voulais juste que mes enfants puissent vivre heureux. Je voulais juste ça... rien d'autre...*

Tout ce qu'il voyait, ficelé comme il était, c'était la frontière entre désert et terre Beorc qui s'éloignait de plus en plus. Trainé en dernier, les pieds devant, l'écho des cris des enfants continuaient de retentir, tout comme des jurons lâchés par Lila. Tout était sa faute...

Finalement, après un moment incertain, ils arrivaient au village. Combien de temps s'était-il écoulé ? Il l'ignorait. En revanche, il savait que sa peau avait souffert pendant le voyage. Echardes, grains de sable et frottements de la corde... il allait souffrir un moment.

Une première maison apparut dans le champ de vision d'Alan, puis une autre et encore une autre... et avec chaque maison son lot de Laguz qui lui jetaient des regards venimeux... mais pas autant venimeux que ceux de ces pourritures de nobles, pas aussi venimeux que celui de gens qui en ont après votre peau pour des crimes que vous n'avez pas commis... non, le seul venin contenu dans ce regard était celui de la haine qu'on vouait à un Beorc. Une haine sans aucun motif, une haine parce que vous n'avez aucun attribut animal. Vous êtes un Beorc, vous n'avez pas le droit d'exister et encore moins de vous trouver sur leurs terres...

<< Dame Lotsan, ces intrus souhaitent élire domicile sur notre territoire, ils se sont montrés quelque peu hostiles. >>

Il sentait les regards bombarder son dos. Ses enfants avaient arrêté de pleurer, vidés de leurs forces, ils avaient du s'endormir. Alan n'en pouvait plus de tout ça... et de toutes façons, ça va sans doute se solder par sa mort...

<< Hé bien… c’est la journée aujourd’hui. Bah, mettez les sur la même mission, plus on est de fous, plus on rit !
- Mais…
- Pour s’assurer qu’ils ne feront pas de bêtise prenait les enfants on les confiera à Bern, il aime bien les enfants. >>

Mission ? Mais de quoi elle parlait celle-là ? Et puis cette voix qu'il a entendu protester... ce n'était quand même pas...

On le détâcha et Alan put se relever alors qu'il voyait ses enfants emmenés vers une maison qu'il grava dans sa mémoire. Le voilà forcé de travailler pour leur bien. Suite à cela, il reporta son attention sur la femme qui a contesté la décision... tiens donc, la voleuse. Il s'en était douté... cette mission allait décidément être passionnante... Lila allait elle aussi protester mais l'autre lui coupa net la parole.

<< Ceci est votre passe pour un petit nid de paradis dans cet enfer. Alors, vous ne faites pas d’esclandre et tout se passera bien. Je peux vous assurer qu’aucun mal ne sera fait à vos enfants tant que vous ne les énervez pas ! >>

Alan prit le dossier et le lut en vitesse, retenant ce qui lui semblait être le plus important. En gros, ya un traître qui se planque dans un coin paumé du désert et faut le ramener au village. Mort ou vif ? Il n'en savait rien.

Une mission... depuis la mort de Kwendal, il n'en avait plus fait, trop occupé par le bien être de ses enfants. Une manière comme une autre de se remettre dans le bain... Alan ramassa ses épées qu'on avait jeté près de lui et s'en alla vers la sortie du village. Lila s'interposa bien vite

<< Hé ! Tu vas quand même pas leur obéir ?
- Tu crois que j'ai le choix ? Ils ont mes gosses je te rappelle.
- Tu sais même pas où il se planque ! Et puis je refuse de bosser avec cette voleuse !
- Alors reste là. >>

Et il se dirigea vers la sortie du village. Selon le rapport, il est parti vers le nord, ça sera donc sa première destination. Il allait s'enfoncer un peu plus de le désert avec ce qui lui restait d'eau et de nourriture après passage d'une certaine chapardeuse. Ses enfants devraient être nourris et logé en son absence, mais probablement pas éternellement, hélas... il voulait en finir au plus vite... Lila finit par le rejoindre, non sans le traiter d'idiot et il ne se retourna pas pour voir si la voleuse le suivait ou non.

Elle les regarda s’éloigner. Partir vers le Nord et se félicita de sa rapide réaction. Un peu plus et avec leur violence naturelle, ils remettaient en cause sa propre mission. Pourtant, La mage ne s’expliquait pas le manque de discernement du Beorc. Elle lui avait assuré le bien être de ses enfants mais à vrai dire, elle ne connaissait pas le moins du monde ce Bern… et n’avait dit ça que pour les rassurer. Il fallait être incroyablement naïf pour croire une personne comme elle sur parole…
Tant pis pour eux…

Elle s’avança pour les suivre, mais le poids sur sa conscience l’obligea à aller vérifier que les enfants étaient en sécurité. Sans frapper, elle ouvrit la porte où s’étaient engouffrés les enfants et découvrit un endroit peu ordinaire.
Dans tous les sens s’agitait une jeune fille d’une douzaine d’années, chargée de tissus, de papiers de cartons en quantité toujours plus grande. Et dans un coin un homme, genre grand dadet, berçait dans chacun de ses bras l’un des enfants. L’odeur Beorc venait donc de cette chaumine…
- Madame désire quelque chose.

Sans qu’elle le perçut, un homme aussi grand que maigre se présenta à ses cotés. Une allure de majordome notable, un air d’une vive intelligence et d’une extrême bonté.
- Je m’assurais juste de ne pas être une menteuse. Vous ne leur ferez pas de mal ?
- Pour sur, si c’est le cas, ce ne serait pas volontaire.

Réponse évasive, typique des gens de cette espèce. En gros, ils ne leurs feraient pas de mal, mais ils n’interviendraient pas pour les protéger des Laguzs.
Elle sortit et s’envola à la poursuite des deux autres. Sans se presser, elle les rejoint rapidement. Mais à vrai dire... elle ne savait pas vraiment quoi faire. Copiner n'était pas son genre. Et en même temps rien était pire que deux partis dans la même galère, ne travaillant pas de concert. Restant hors d'atteinte des griffes de la tigresse qui semblait réactive au possible elle se mit à peu près au niveau du Beorc sans s'abaisser à fouler le même sol que lui et avec clarté, elle lui dit:
- Bonjour!

Pas de réaction...
- On est parti sur de mauvaise base, je me nomme Louise, enchantée!

Bah elle n'allait pas lui donner son nom non plus... Elle lui tendit la main avec un merveilleux sourire sur le visage. Elle avait l'air si gentille, si charmante... La vie lui avait appris bien des choses, l'hypocrisie en faisait partie, le théatre aussi.
S'affairant à marcher à leurs coté sans pour autant toucher le sol, elle essayait de nouer un contact, n'importe lequel. Si ce n'est amicale, au moins cordial.
Cependant, elle restait sur ses gardes prête à tout moment à reprendre de la distance et à les trancher!

(heu bon, qu'on soit bien d'accord, hein : Lila est une chatte, pas une tigresse. J'ai parlé de gros chat dans le sens où un laguz est forcément plus grand que l'animal d'origine, mais c'est une chatte, pas une tigresse... sauf au sens figuré du terme xD)

Le sable lui brûlait les pieds, mais il ne laissait rien paraître. Alan n'avait qu'un seule idée en tête en ce moment : accomplir sa mission. Il en allait du bien être de ses enfants et par conséquent, il ne pouvait être plus motivé qu'en ce moment. Kwendal est morte par la faute de sa négligence, il ne pouvait se permettre de perdre ses enfants. Kira et Gaël risquaient d'être mal traités par cet inconnu, il ne pouvait donc pas se permettre de traîner.

Lila ne disait rien, se contentant d'avancer et de transpirer et l'inconnue... il ne l'entendait pas et refusait de se retourner pour lui parler. Après tout, ses malheurs dans le désert étaient en partie de sa faute, non ? En partie seulement, il ne pouvait nier sa part d'implication dans l'affaire...

C'est alors que cette femme surgit à ses côtés, lévitant à quelques deux ou trois centimètres du sol, comme si elle ne pouvait supporter de marcher sur du sable...

<< Bonjour! >>

Alan ne répondit pas, attendant patiemment que cette femme dise ce qu'elle avait à dire. Après tout, dire bonjour alors que leur séparation date de moins d'une heure annonçait clairement qu'elle avait un truc à lui dire...

<< On est parti sur de mauvaise base, je me nomme Louise, enchantée! >>

Louise, hein ? Pas courant comme nom pour une Laguz, mais pourquoi pas... mais le visage qu'elle tirait avait l'air un peu trop aimable pour être honnête quand on se rappelait que quelques instants avant, elle a tué des bandits et volé la bouffe d'un homme qui voyageait avec sa famille...

Alan accepta de lui serrer la main, mais clairement plus pour la politesse et le symbole que pour la confiance. Il ne pouvait pas lui faire confiance aussi vite, pas après ce qu'elle avait fait.

<< Alan... >>

Derrière eux, Lila renifla de dédain et passa à côté d'eux non sans lancer un regard de plus venimeux à la voleuse. Alan lâcha finalement la main de Louise et reprit sa marche. Lila ralentit le rythme pour se mettre à son niveau et lui parler à voix basse, de façon à ce que la mage ne les entendent pas.

<< Je ne peux pas la saquer.
- Ca peut se comprendre.
- Je te préviens. Si on doit vraiment s'installer parmi les loups, je refuse qu'elle soit notre voisine !
- T'as plus qu'à prier pour que la chef décide de nous mettre chacun à une extrémité du village.
- J'aurais su, je ne t'aurais pas suivi...
- Il n'est pas trop tard pour repartir, tu sais. >>

Lila répondit par un rire sarcastique et repartit de plus belle, sa queue noire fièrement dressée d'un air hautain.

Le vent soufflait légèrement, transportant des grains de sables qui venaient irriter la peau ou se glisser sournoisement dans les narines, charriant avec eux une odeur qui n'avait rien à voir avec un environnement naturel, mais trop léger pour être clairement.

<< On approche... >>

Alan s'imaginait déjà le tableau... un laguz bien bâti, Alan qui annonçait le but de sa « visite » et l'option pacifique qui vole en éclats.... enfin, ça c'était le schéma typique, il y avait aussi des probabilités pour que les choses tournent autrement... ouais, il se faisait peut être des idées.

<< Espérons que ça tournera pas trop mal... pour une fois... >>

Oui, lui même ne voyait pas comment une telle chose pourrait « bien tourner »... mais la vie de ses enfants étaient en jeu, alors il ne pouvait faire autrement qu'avancer et prier pour que tout se passe bien... il n'avait pas tout le temps qu'il voulait après tout. Si les loups gardaient ses enfants, rien ne prouvait qu'ils allaient bien les traiter.... et s'il était déjà trop tard ? Il ne préférait pas y penser...

*Kwendal... qu'est ce que j'ai fait ? Qu'est ce que j'ai fait à nos enfants ?*

C’était définitif, elle les détestait…
Que ce soit le papa Beorc incapable de s’occuper de ses chiards ou la chatte mal fringuée (ou plutôt pas fringuée) obéissant à tous ses ordres… elle n’y arrivait pas. Elle s’était montrée aimable elle avait tendu une main en signe de trêve et rien d’autre qu’un prénom sans plus mots dire après cela.
Il l’avait royalement ignorée et laissée derrière. Tant pis pour eux, elle ne viendrait pas les aider une seconde fois. Sans plus attendre une seconde, elle prit de la hauteur. Elle n’allait pas se mettre à leur niveau si c’était simplement pour les voir marcher de dos et se dire des choses tout bas que Ruika savait être désagréables.

Intuition féminine me direz-vous, mais à vrai dire elle se fiait plus aux oreilles sournoises de la bête.

- Si tu as quelque chose à dire mon minou, tu devrais me le dire en face comme une vraie Laguz au lieu de te cacher dans les pantoufles de ton maitre.

La mage était mauvaise. Et quand elle était mauvaise, elle le faisait sentir jusque dans l’atmosphère. Le vent devint plus violent en accord avec ses sentiments et elle espérait qu’en dessous, ils le sentaient bien.

Elle vit le lieu de « rendez-vous » bien avant le terrien et sentit son influence magique plus fortement que jamais. La dernière fois qu’elle avait ressentit une telle magie, elle se trouvait sur une île déserte, entourée de brouillard et défendue par des corbeaux ridicules…
- Putain de magie noire… elle empeste tous les environs.

La magie était peut être difficile à ressentir pour les guerriers ou les Laguzs, mais pour un manieur de cet art ténébreux, il n’y avait rien de plus aisé à repérer. C’était comme demander à un Laguz d’en reconnaitre un autre parmi une foule de Beorcs. Les Laguzs attirent les Laguzs, la magie attire la magie. Et quand les deux étaient mélangés, ça donnait un cocktail explosif.

Sortit de nulle part, des Loups se présentèrent devant les deux acolytes. Ils étaient nombreux, ils étaient effrayants mais surtout… ils n’étaient pas eux-mêmes.
Comme une aura noire autour de leur corps, Ruika pouvait voir les miasmes de magie noire qui pliait sous leur volonté les fiers guerriers canins…
La mage comprenait mieux désormais pourquoi une telle mission avait été confiée à de parfaits inconnus et non pas à leur garde personnelle. Il devait se sentir bien honteux de tomber les uns après les autres sous le joug de cette magie démoniaque.
Ruika vit les loups attaquer alors que le Beorc exposait une solution pacifique. Ils étaient finement organisés les bougres, jamais ils n’attaquaient seuls, toujours en parfaite symétrie par rapport aux Beorc et au minou. Elle avait l’impression que quelqu’un tirait les ficelles, quelqu’un qui comme elle pouvait voir la scène dans son ensemble.

Elle remonta un peu plus dans les cieux et essaya de trouver ce qui liait toutes ses âmes entre elle. Elle regarda en l’air pour voir si personne ne la supervisait mais rien. Il devait pourtant pas être loin car qui qu’il soit et aussi fort qu’il soit… il ne pourrait manipuler autant d’individu avec une volonté de faire comme celle des Loups d’Hatary.

Celui qui ce jouait ainsi de la nation Laguz, elle le trouverait et le tuerai

Alan sentait bien que la tension entre les deux femmes était au maximum. Bizarrement, le vent était devenu plus... méchant, plus agressif. C'était cette femme ? Probable, c'était une manipulatrice du vent après tout, et les changements dans le vent ne se font pas si brusquement sans coup de main... Si Lila restait muette, elle n'en demeurait pas moins colérique. Alan avait bien du mal à comprendre ce qu'elle avait, mais il avait l'intime conviction que la première impression qu'avait fait la mage n'y était pas pour rien.

Une autre « odeur magique » se fit ressentir à l'approche des loups. Alan n'était pas spécialement sensible à la magie, mais à trop avoir affaire à des armes maudites et de la magie noire, il a fini par reconnaître certains signes, même légers. Qui plus est, Alondite était une arme sacrée et elle réagissait toujours à l'approche d'une réaction magique liée aux ténèbres, qu'il s'agisse de magie pure ou d'objet maudit. Bref, une odeur... Une odeur trop familière sans être pour autant conforme à ses souvenirs. Une odeur qui charriait la mort et l'obscurité, une odeur que les gens associaient immanquablement au mal et aux ténèbres, une odeur qu'Alan connaissait bien pour avoir rencontré trop souvent ces armes corrompues par la magie démoniaque et qu'Alondite ne manqua pas de lui indiquer dès l'arrivée des loups.

<< Ca empeste les ténèbres... >>

A peine avait-il porté la main au fourreau que déjà les loups attaquaient de façon parfaitement calculée pour acculer Alan et Lila. La meute attaquait comme si elle ne faisait qu'un, comme si les esprits de chaque loup étaient connectés entre eux, mais il y avait quelque chose de bien étrange chez eux. Lila, changée en chatte noire, avait bien du mal à tenir tête et se faisait autant malmener qu'Alan qui avait déjà le torse lacéré par les coups de pattes.

<< C'est pas bon ça... elle est où la voleuse ? >>

Il n'avait hélas pas le temps de quitter les loups des yeux pour vérifier, mais il avait la quasi certitude qu'elle n'était pas à sa hauteur, sinon il l'aurait déjà percuté à force de bouger pour éviter les coups comme il pouvait et surtout parce qu'il n'entendait pas la magotte incanter...

<< Elle a bien choisi son moment pour prendre la fuite... bon... >>

Ca ne servait à rien de rester immobile et encore moins de lutter contre ces loups. Alan avait déjà donné pas mal de coups d'épées et il a bien remarqué que le sang ne coulait pas, soit parce qu'il n'y avait plus de sang, soit parce qu'il était figé dans les veines, coagulé à l'intérieur même des corps. Ce n'étaient que des marionnettes, il l'avait compris. Il n'aurait jamais cru avoir de nouveau affaire à des cadavres. La nécromancie, quelle plaie.

Il se souvenait bien de ce jour maudit. Une ville enflammée, des cadavres qui bougeaient vers lui, avide de chair, un double aussi puissant qu'il l'est aujourd'hui... et bien des choses encore, comme cette gigantesque boule de feu...

Alan chassa ce fragment du passé de sa mémoire et s'enflamma.

<< On bouge... >>

Il ne parvenait pas à déterminer la position exacte du nécromancien, mais il ne pouvait qu'émettre l'hypothèse suivante : si les loups venaient de la direction vers laquelle il se rendait, c'était qu'il devait être sur la bonne voie. Au pire, s'il s'éloigne trop, Alondite cessera de réagir et il n'aura qu'à faire demi-tour.

En attendant, Alan fila droit, percutant les loups qui l'attaquaient et, s'il était parvenu à repousser l'assaut en brûlant leurs pattes, il s'était malgré tout pris de nouveaux coups de griffes qui lui arrachaient encore plus de sang. Lila sur les talons, il fila droit en espérant ne pas s'être trompé en chemin...

En tout cas, il comprenait mieux pourquoi c'étaient trois étrangers que le village avait envoyé... ils n'avaient eux même pas pu tenir tête aux ténèbres et perdre trois inconnus, dont un Beorc, une déchue et une Laguz inconnue, ce n'était pas une perte en soit. Qui plus est, leur seule garantie étaient deux bébé marqués, donc ils n'auraient aucun mal ni scrupule à s'en débarrasser.

Une fois encore, il allait plonger en enfer, face aux ténèbres. Des armes maudites, des nécromants, de la magie noire... encore et toujours les ténèbres. Etait-ce le fardeau à porter pour avoir le privilège de manier la sainte Alondite ?

Elle les regarda se débattre, elle les regarda s’enfuir…
Ruika ne laissait que rarement quelqu’un mourir de la main d’un autre qu’elle-même et pourtant… ceux-là elle s’était demandé si elle allait les aider. Mais à vrai dire, ils étaient de merveilleux appât. Les loups s’évanouirent dans le sable et toujours aussi nombreux, ils étaient réapparus devant les deux acolytes. Cependant, Ruika avait percé son secret ou du moins l’un des secrets de leur agresseur. S’il avait une vue d’ensemble elle ne venait pas d’une position supérieure comme la sienne mais elle venait de là-dessous. Les mages noirs semblaient aimer se terrer dans les endroits sombres un trio de sœur sous la forêt de Serennes, l’illusionniste dans sa grotte au fond d’une île et enfin, un petit marionnettiste sous le désert d’Hatary.

Elle ne savait pas comment il avait la main mise sur les loups d’Hatary mais il devait être puissant pour en manipuler autant… Enfin, elle ne le laisserait pas humilier plus longtemps les gens de son peuple.
Elle concentra la magie dans ses mains alors qu’elle incantait encore et encore répétant la formule pour accumuler la magie dans ses mains. Eole était son ami et se pliait à bien des caprices pour elle. Elle lui en était reconnaissante.

Elle inspira profondément et alors qu’elle relâchait sa lame de vent, elle hurla, hurla sa haine et son défi au mage.
L’onde de choc mêlée à la lame de vent faisait de l’arme de Ruika quelque chose de redoutable. Alors que le sable était repoussé par le vent, l’onde de choc frappa un objet plus dur, une surface pouvant se faire briser et elle ne s’en priva pas.
Descendant en piquet elle perça de son corps la couche solide alors qu’elle débarquait dans une galerie souterraine clairement construite avec la magie. Il était là.

Il portait sur la tête une peau de loup qui cachait en partie son visage. La peau était celle d’un animal, un animal gigantesque bien que classique. Il puait la charogne…
- Arrête ton sort !
- Mais si vous le souhaitez, mademoiselle !

Son sourire était carnassier…
Les liens magiques qui le liaient à ses marionnettes se brisa, pourtant la conséquence ne fut pas celle qu’elle espérait. Le lien se rompit certes mais les loups continuaient d’attaquer. Ils n’étaient plus ordonné pourtant ils agissaient toujours dans le même but éliminer les intrus…
- Vous croyez que je les manipulais, vous n’avez pas tout à fait tord, mais pas totalement raison. Les loups suivent le plus fort des males alpha. Je suis le plus fort, mais pas un mâle alpha alors j’ai juste fait illusion dans leur esprit, après je les aide un peu dans leurs combats, mais ils restent quoi qu’il en soit mais fidèle serviteur.

Ce ne pouvait pas être vrai, les loups n’étaient pas si influençable, devait y avoir autre chose… De toute façon tous sortilèges disparaitraient une fois que le mage rendrait son dernier souffle.
- Meurs !
- Après vous !

Ruika entendit un grondement sourd derrière elle, la galerie s’effondrait…il fuyait vers les montagnes…

Courir, toujours courir... courir pour sa vie, courir pour semer les ténèbres, courir pour trouver le véritable ennemi. Où es tu, sale mage noir ?

Un hurlement, le vent qui tournait, le sable qui s'envolait... Alan tourna la tête et vit l'endroit de l'impact... pile derrière des loups qui se joignaient à la chasse au Beorc... plus haut, la magotte qui commençait une descente en piqué.

<< Mais à quoi elle joue ? >>

Alan pivota et changea de direction, vers le lieu de l'impact. Il perça la ligne de défense préparée par les loups pour le stopper, non sans subir de nouvelles blessures sur sa peau qui commençait à sentir le brûlé, et courut aussi vite qu'il pouvait pour rejoindre le lieu.

Il eut à peine le temps de le voir... cet homme vêtu d'une peau de bête devait être leur proie... et la galerie dans laquelle il se trouvait s'effondrait maintenant.

<< Oh, génial... >>

Ses flammes s'estompèrent alors qu'il regardait d'un air morne l'éboulis qui avait l'air plutot solide. Ce n'était pas avec ses lames qu'il pourra creuser une entrée et il n'était pas certain que la magie de cette femme, Louise, fasse l'affaire. De toutes façons, ils avaient une meute aux basques...

<< Bon, si quelqu'un à une idée pour rouvrir le tunnel, qu'il se manifeste. >>

Les loups étaient si proches... Alan se retourna vers le plus proche et lui asséna un coup d'épée suffisamment violent pour broyer la gueule de l'animal.

<< Alors, on fait quoi ? >>

Il commençait sérieusement à fatiguer. Le soleil tappait fort sur sa peau à vif et les loups étaient si nombreux... trop nombreux... Alan continuerait de se battre autant qu'il faudra, mais il se demandait seulement si Louise pourra déblayer le passage. Lila à ses côtés, le bretteur s'en voulait de plus en plus d'avoir mit ses enfants dans un tel pétrin.

Elle aurait surement pu courir dans le couloir de sable et le rejoindre avant que le tout ne s’écroule sur elle. Elle aurait pu le rattraper après tout, le tunnel s’écroulait derrière elle, elle n’avait qu’à avancer plus vite qu’il ne se détruisait mais elle n’était pas idiote, elle ne savait pas ce qu’il pouvait y avoir au bout de ce tunnel, une meute de loups affamés, des pièges de magie noire. Elle avait préféré en ressortir d’elle-même.
- Bon, si quelqu'un à une idée pour rouvrir le tunnel, qu'il se manifeste…Alors, on fait quoi ?

Ruika regarda le Beorc et leva les yeux au ciel. Qu’il pouvait être exaspérant parfois… Elle soupira et s’éleva au dessus du sol avant de s’épousseter quelque peu. La poussière, le sable était vraiment irritant mais pas plus que ce mage noir qui se targuait de manipuler les Laguzs comme on manipule des marionnettes. Elle détestait ses humains qui penser pouvoir diriger les autres, qui se sentait supérieur à haut et abusé de leurs coutumes. Il est si simple de se faire passer pour un Dieu dans un peuple qui ignore la magie.
La mage de vent s’étira un peu alors qu’elle reprenait son souffle.
- Bon j’ai envie de péter du mage noir. Si tu peux suivre le rythme bah suis le.

Il n’y avait pas grand-chose à faire, il connaissait leur position, il savait ce qu’ils étaient venus faire. Il n’y avait plus qu’à foncer dans le tas et se révéler plus puissant que les adversaires. Nulle technique ne serait efficace puisqu’ils n’avaient su se montrer discrets. Et à l’inverse d’eux, leur adversaire voyait tout et avait une horde de soldats.

D’ailleurs les loups semblaient s’être évanouis dans la nature. Etrange.
Soudain, Ruika sentit le sol vibrer. Sans attendre une seconde de plus elle hurla Arachi alors que la pulsion sur le sol si proche la propulsa en avant. A l’endroit, même où elle se situait quelques seconde plus tôt une colonne de sable s’élevait avec violence comme un pique dressé vers le sol.
Puis un autre s’éleva et d’un arachi sur la droite elle l’esquiva en une pirouette sur la gauche alors qu’elle continuait d’avancer slalomant entre les attaques de sable. Une colonne s’éleva devant elle, elle hurla pour la traverser en force.
Les grains de sable étaient plus tranchant que des lames de rasoir mais elle ne pouvait s’arrêter car les attaques devenaient de plus en plus nombreuses et s’élevait trop haut pour les éviter en volant au dessus.
Au sol, se devait être pire encore pour les pauvres terriens mais elle ne pouvait rien pour eux, leur seules chances étaient de rejoindre l’abri salvateur de la roche et des montagnes.
Ruika pourfendit une colonne d’une lame de vent alors que ses ailes d’ange lui permettaient de passer à travers la pluie d’attaques. Plus rapidement qu’elle ne l’avait escomptée, elle passa la fournaise du sable alors qu’elle entrait en collision avec la roche trop solide et douloureuse.
Se retournant, dos au mur, et plaça ses mains devant ailes et dans un geste complètement désintéressé, elle lâcha la puissance de son vent sur les colonnes de sables pour les abattre. Elle ne pouvait rien faire de plus pour l’humain et son animale de compagnie. Mais elle devait bien reconnaitre qu’elle n’y arrivait que difficilement sans eux alors autant les aider comme elle le pouvait.
- Vous avez intérêt à survivre !

Des mains parées de griffes s’emparèrent de ses épaules.

La seule réaction de la part de Ruika fut une mimique type de l'exaspération et un envol au dessus du sol.

*Ca va, hein, dis le tout de suite si je t'emmerde !*

Elle devait se croire plus intelligente parce qu'elle utilisait la magie... un peu cliché comme réflexion mais tellement vrai pour la plupart des cas. Sous prétexte qu'on préfère s'enfermer dans une bibliothèque à lire des théories ou bien jouer avec des éprouvettes, on est forcément plus intelligent que l'idiot qui se sert plus de ses muscles que de sa tête... ils oublient si facilement que le papier ne tombe pas du ciel mais est le fruit d'un dur labeur où les muscles jouaient une part importantes... bandes d'ingrats...

<< Bon j’ai envie de péter du mage noir. Si tu peux suivre le rythme bah suis le. >>

*Oh mais je t'en prie, grand méchante louve... souffle et défonce la porte, je te suivrai et on mangera le petit cochon ensemble !*

Et... les loups ont disparu ? C'était étrange ça... Alan observa autour de lui... aucune trace de bête à poils... hormis Lila bien sur... ça sentait les emmerdes ça... et le sol qui... vibrait ?

<< Mais merde ! Quoi encore ? >>

Alan bougeait dans tous les sens, comptant sur ses réflexes pour éviter les colonnes de sable. Le sol tremblait et il était pieds nus, il n'avait donc qu'à s'éloigner des zones où les vibrations étaient les plus fortes. Lia calquait ses mouvements sur ceux d'Alan. Tous deux se dirigeaient vers le seul endroit où le sable était absent, autrement dit l'espèce de montagne rocheuse.

Il ne levait pas les yeux au ciel pour voir où en était Louise. A elle de se démerder avec les pics... elle était le cerveau après tout, elle devait savoir où ils allaient pousser et l'attaquer.

L'ennui, au sol, c'était que quand les pics poussaient, ils projetaient des grains de sable dans tous les sens et c'était vachement irritant pour la peau déjà brûlante d'Alan. Il devait serrer les dents, ignorer la douleur et foncer dans le tas.

Louise se posa sur la roche... en fait, le terme « se crasha » était plus adapté. Un véritable atterrissage en catastrophe et il n'était pas certain que la dame en soit sortie indemne... ah ben si. Elle était capable de se relever et s'appuyer contre le mur donc elle n'avait rien de cassé à priori. Elle avait même la gentillesse d'abattre quelques colonnes pour lui et Lila.

<< Vous avez intérêt à survivre ! >>

Oh non ! Alan avait prévu de crever ici et maintenant et laisser ses gosses se faire bouffer par les loups...

Plus il approchait, plus Alan trouvait bizarres la présences de mains griffues sur les épaules de Louise... et il accéléra le rythme jusqu'à atteindre le sol pierreux et se diriger vers elle, épée en main, prêt à trancher des papattes.

<< Et toi t'as pas intérêt à te faire poignarder dans le dos ! >>

Ruika esquiva le coup d’épée alors que celle-ci s’abattait sur le prédateur lui sectionnant les membres sans hésitation et sans pitié. Un hurlement de douleur affreux s’éleva dans l’air alors que le sang se répandait sur le sol. La bête prit forme humaine, il était jeune.
Il tomba alors dans le sable, mortifié par sa propre agonie.
- Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il le méritait mais… merci

La mage se releva et étala plus qu’elle ne retira les éclaboussures de sang sur son visage. Elle avait heurté la roche violemment mais appart quelques hématomes elle ne s’en tirait pas trop mal pour une fois. Elle s’étira un petit peu, fit craquer ses articulations, rouler ses épaules et elle était de nouveau d’attaque pour dérouiller du mage noir.
- Je sais que c’est difficile à faire, mais si c’est possible, pourriez-vous faire en sorte d’épargner les loups sans pour autant retenir les coups ? Ils sont innocents dans cette histoire… en un certain sens. Mais en même temps, il ne faut pas leur montrer de pitié car sinon… ils le prendront mal même si vous les libérer. Les questions d’honneur, vous savez ?

L’honneur de Laguz devait certainement être la plus grande cause de mortalité pour les leurs. Que ce soit pour défendre celui d’un être aimé, ou celui des morts. Les duels pour l’honneur prenaient bien plus de vie que n’importe quelle guerre. L’honneur avait pris son frère un jour ensoleillé comme celui d’aujourd’hui. [/i]
- Bon on y va maintenant ?

Sans plus attendre, elle se jeta dans ce qui semblait être une crevasse dans la roche. Le loup en était sortit, elle allait y entrer. Avec chance, ce n’était qu’un éclaireur et aucun ne suivait. Ils s’infiltrèrent tranquillement avant de se retrouver dans la caverne d’Alibaba. Sous la pierre une véritable Oasis sévissait. L’eau cristalline coulait à flot perçant la roche en son sommet et se déversant en cascade dans un lac transparent. Ils y nageaient des louves et des loups tranquillement amassés. Et une aura apaisante se dégageait de cet endroit. Trônant de manière royale, le mage noir les toisait de toute sa hauteur. Un harem de jeune femme magnifique se trémoussait à ses pieds et chacun semblait heureux à sa manière.
- Bienvenus humains et moins humains. Je vous présente mon petit coin de paradis en enfer. J’espère que vous le trouvez à votre goût ?
Ruika et ses « compagnons » étaient arrivés par un petit chemin qui donnait sur un escalier, il pouvait voir ce dit paradis depuis les hauteurs, c’était vraiment beau. Elle descendit une marche puis une autre et alors qu’elle faisait rouler une pierre sur les parois de ce paradis, des grognements sourds se firent entendre.
Elle prit son envol, hors de toutes atteintes.
- Voyons n’ayez de craintes mes très chers amis ne sont pas méchants.
- Comment faites vous pour les contrôler ?

Un rire sarcastique s’éleva dans les airs raisonnant dans cette caverne avec un son troublant.
- Je ne contrôle personne, ils sont ici de leur plein grès. Avec moi, ils sont plus forts, plus heureux, plus libre d’être eux ! Les loups ont tout compris, ils suivent le plus fort et on comprit que c’était moi le plus fort. Ils ne font que suivre leur instinct primaire.

Ruika comprenait ce qu’il sous-entendait, ils ne suivaient que leur instinct primaire comme les bêtes qu’ils étaient…
La mage savait que les Laguz étaient bien plus que des animaux civilisés comme se plaisait à penser les Humains. Pourtant il était vrai, qu’ils semblaient là de leur plein grés…
- Je ne vous crois pas, les loups ont de l’honneur il ne trahirait pas les leurs aussi facilement surtout pour un être tel que vous. Un démoniste, un paria du diable, un putain de Mage noir. Les notre ont de l’honneur !

Les hurlements des loups accompagnèrent son cris du cœur, pourtant ils ne bougèrent pas pour se ranger à ses cotés. C’était si étrange si paradoxal. Ils étaient eux, mais en même temps…
Ruika ne comprenait pas. Elle ne savait que faire.

La lame trancha net les pattes, libérant Louise tandis que le loup repris forme humaine... un jeune homme. Devoir se battre si jeune, c'était quand même ignoble.

<< Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il le méritait mais… merci
- J'aimerais tout autant éviter d'avoir à recommencer... >>

Louise était couverte de sang et ce n'était pas en frottant que ça partira, évidemment. Au moins elle n'avait rien de cassé, c'était le principal à l'heure actuelle.

<< Je sais que c’est difficile à faire, mais si c’est possible, pourriez-vous faire en sorte d’épargner les loups sans pour autant retenir les coups ? Ils sont innocents dans cette histoire… en un certain sens. Mais en même temps, il ne faut pas leur montrer de pitié car sinon… ils le prendront mal même si vous les libérer. Les questions d’honneur, vous savez ?
- Je ne peux rien promettre, mais je vais faire ce que je peux. >>

... en fait, il faisait déjà ce qu'il pouvait mais bon, il fallait admettre qu'il n'a laissé que très peu de survivants à l'heure actuelle...

<< Bon on y va maintenant ? >>

N'attendant même pas la réponse des deux autres, Louise se jeta dans la crevasse d'où sortait le loup, suivi par Lila et Alan ferma la marche. En bas se trouvait une source d'eau cristalline qu'on pouvait qualifier d'oasis vu qu'ils se trouvaient en plein désert. Dans l'eau, des loups nageaient paisiblement et au fond, on pouvait voir le mage noir installé sur un trône. Des femmes à ses pieds, qui avaient une mine béate. Difficile de dire si elles l'étaient vraiment ou si une drogue était à l'origine de tout ça...

<< Bienvenus humains et moins humains. Je vous présente mon petit coin de paradis en enfer. J’espère que vous le trouvez à votre goût ? >>

Alors que le groupe avançait, les loups se mirent à grogner. Réflexe de Louise : s'envoler pour se mettre hors de portée de crocs, laissant Alan et Lila vulnérable.

<< Voyons n’ayez de craintes mes très chers amis ne sont pas méchants.
- Comment faites vous pour les contrôler ? >>

Un rire sarcastique résonna dans la grotte. Alan fronça les sourcils

<< Je ne contrôle personne, ils sont ici de leur plein grès. Avec moi, ils sont plus forts, plus heureux, plus libre d’être eux ! Les loups ont tout compris, ils suivent le plus fort et on comprit que c’était moi le plus fort. Ils ne font que suivre leur instinct primaire. >>

C'était vraiment possible ? En voyant les femmes aux pieds du mage noir, il connaissait de base la réponse.

<< Je ne vous crois pas, les loups ont de l’honneur il ne trahirait pas les leurs aussi facilement surtout pour un être tel que vous. Un démoniste, un paria du diable, un putain de Mage noir. Les notre ont de l’honneur ! >>

Comme pour approuver les dires de la mage, les loups se mirent à hurler à l'unisson. Visiblement, il était encore possible de les raisonner. Alan s'avança jusqu'au bord de l'eau et toisa le mage noir, ne faisant pas attention aux loups qui se massaient devant lui.

<< Ton pseudo paradis à l'air de te plaire, mais je suis un peu obligé de faire sortir tout le monde d'ici... et ça vaut pour les femmes à tes pieds. Je suis pas certain que leur époux serait ravi de voir ce spectacle et encore moins d’imaginer ce qui se passait entre temps. >>

Le bretteur tira Alondite au clair. D'ici, il pourrait dégommer le mage d'un coup, mais il se doutait bien de ce qui pouvait se passer : un loup qui bondit pour prendre le coup à la place de son « maître »... donc, il n'avait d'autre choix que d'avancer.

<< Je ne suis pas Laguz, mais je ne vaux pas mieux qu'eux aux yeux des Beorcs et pour avoir passé près de deux ans avec une dragonne, je peux parfaitement comprendre leur façon de penser. Aussi fort que tu sois, la magie noire est un art Beorc et les Laguz ne suivront jamais un Beorc. >>

Grognements d'approbation. Alan posa un premier pied dans l'eau agréablement fraiche, les loups se massaient de plus en plus et les grognements redevinrent menaçants.

<< Je ne suis pas un expert en magie, mais j'ai entendu dire que les pratiquants de la magie noir pouvaient parfois manipuler le corps des morts, on appelle ça la nécromancie. Tu as adapté cette capacité pour l'appliquer aux corps encore en vie, je me trompe ? >>

Lila ne bougeait pas, restant au bord de l'eau. Le soucis avec les chats, c'est que ça n'aime pas se mouiller... elle allait donc contourner le lac souterrain au fur et à mesure qu'Alan le traversera.

Un premier loup se jeta sur le jeune homme qui le repoussa du plat de la lame. Ne pas tuer, qu'avait dit Louise... facile à dire...

<< Dernier avertissement, le mago. Si tu te rends, je te garantis un retour en terre Beorc saint et sauf, sinon je te tue ici et maintenant. >>

Avec tous ces loups qui nageaient autour de lui, Alan avait l'impression d'être un nageur encerclé par des requins. Mais en allant assez vite, il pourra se frayer un chemin sans problème et poignarder le mage.

Pour toute réponse à sa menace, tous les loups se jettèrent sur lui. Alan recula jusqu'à la terre ferme et s'embrasa pour dissuader les loups d'approcher. Ca a eu l'effet escompté pendant quelques secondes, mais la volonté du mage noir prit le dessus sur l'instinct de survie et ils finirent par venir se brûler les poils sur le corps d'Alan tout en lacérant celui-ci. Alan pouvait les entendre couiner de douleur. Quelle sale ordure ! Alan dégagea les loups un par un et se jeta à l'eau pour la traverser. Les femmes massées aux pieds du mage noir se levèrent et se transformèrent à leur tour, prête à protéger leur maître chéri tandis que les loups derrière lui se relevaient et le suivaient à l'eau. Un combat maritime... Et Lila en profita pour se transformer et contourner le lac afin d'agresser le mage noir. Pouvait-elle vraiment le tuer aussi facilement ? Avec l'aide de Louise, sans doute.

A coup de lames de vent, la mage limitait le déplacement des ennemis pour permettre au Beorc d’avancer. En attirant l’attention des loups sur elle, elle espérait également les détourner de la petite chatte effrayée par l’eau. Si celle-ci arrivait à se placer derrière le mago, elle serait surement assez rapide pour lui trancher la gorge.

Elle croisa le regard du mage noir.

*Hey petit ange ! Pourquoi te bats-tu ? Ne serai-ce pas plus simple de nous rejoindre, de laisser la paix de ce lieu t’envahir ? Plus de combats, plus de pleures, plus de larmes. En me rejoignant, je te décharge de tous tes pêchers. Tu auras toujours un endroit où retourner, un endroit où aimer, dormir, te reposer… La liberté*

Sa voix semblait si douce si apaisante dans son esprit. Ça proposition était attirante, attrayante même. Elle s’en sentait rassurée, cajolée comme une enfant dans les bras de sa mère. C’était une sensation dangereuse, très dangereuse. Comme attirée par le mage, Ruika s’enfonça dans le lac se joignant aux loups dans leur nage infernal contre le Beorc.

C’était si simple… Se laisser aller, laisser quelqu’un d’autre la contrôler, s’abandonner à un autre. Plus de responsabilités…
- Ça fait rêver… _ Elle se tourna vers ses « congénères »_ Non franchement, il vous a convaincu avec ça ? _ Ils grognèrent_ Franchement… c’est plutôt infantilisant comme concept, non ?

Le mage sembla dérouté par sa réaction mais à vrai dire, si Ruika avait aspiré à une vie paisible, elle se serait depuis longtemps donné la mort. Le mage noir s’énerva et alors qu’il revêtait sa peau de loup, il se métamorphosa. Illusion plutôt réaliste, Ruika comprenait mieux comment les Hatariens avaient pu le rejoindre mais pour le faucon qu’elle était ce n’était qu’un costume ridicule.
- TUEZ LES TOUS PAS DE QUARTIER !!!!
[/i]
Le poil dressé sur leur dos ils bondirent sur…[/i]
- Une minute les amis _ Les mains levées sans offense elle arrêta l’attaque des loups, intrigués _ bon je sais qu’il sent le chien mouillé comme vous mais franchement vous y croyez à ses bobards ? Car juste aujourd’hui ya au moins…12 des votre qui sont morts et ça n’a pas semblé aussi paisible que ce qu’il promet

*J’ai dit ; TUEZ-LES !*

L’ordre dans son esprit était si puissant qu’elle se serait facilement donné la mort elle-même si les loups l’entourant ne s’étaient pas saisit d’elle pour la dévorer. Cependant, la douleur la réveilla aussi bien qu’une bonne douche froide et alors qu’à la vitesse de l’éclair elle récitait son incantation en se saisissant de son bouquin, elle décolla, emportant avec elle deux des canidés.
- Désolée mes gentils toutous, mais les airs, c’est mon domaine, pas le votre. _ Elle se tourna vers Alan et lui hurla _ Bouche toi les oreilles mon mignon !!!

Le Chidori retentit comme un cri de rage et de vaillance. Ce sentiment généré par sa seule voix était transporté par le vent, perçant chaque être d’un souvenir de courage. Les ultrasons de sa voix perturbait les loups et paralysait leurs mouvements. Pas longtemps certes mais suffisamment pour qu’Alan se dépatouille et que peut être, la chatte attaque.

L’attention de Ruika se porta alors sur la féline… elle semblait perturbée, en proie à une folie passagère, la même folie qui avait frappé la mage de vent. Ruika ne pouvait rien faire pour l’aider à part prier pour elle. Et alors qu’elle repoussait un nouvelle assaut par une violente rafale de vent, le loup/mage noir se jeta dans la mêlé.

Le soucis, maintenant qu'il était à l'eau, c'était qu'il ne pouvait plus s'embraser... et les loups allaient en profiter. Alan jura intérieurement et avança alors qu'un cercle de loup se formait autour de lui.

*Et pourquoi veux-tu te battre ? Si tu restais ici, avec nous ? On n'aura qu'à aller chercher tes enfants et vous pourrez vivre ici, pour toujours. Vous ne manquerez de rien. De l'eau, de la nourriture, un toit ou dormir et personne pour vous agresser. Le paradis dans cet enfer.*

La voix dans sa tête instillait en lui un poison pernicieux qui lui faisait perdre toute combativité. Alan s'arrêta lentement de nager et resta immobile, fixant une petite lumière qui perçait à travers le mur de pierre.

<< Le... paradis... >>

Les loups se massaient autour de lui, leur regard lui intimant un message simple vers une solution simple et efficace : « rejoins nous ».

<< Le paradis... >>

Lentement, sa prise sur Alondite se désserra.

*Arrête de jouer la comédie et pourfend les ténèbres. Franchement, tu fais mauvais acteur.*

Reprenant fermement sa lame, Alan trancha l'air pour attaquer le mage à distance, mais une louve bondit et se prit l'attaque à sa place, chutant dans l'eau qui éteignit presque aussitôt les flammes qui rongeaient ses poils.

<< Désolé, je ne crois plus aux belles paroles depuis longtemps. >>

La solution de facilité... s'il avait voulu faire un choix simple et efficace, il aurait donné ses enfants à un orphelinat et se serait tué ensuite. Il a choisi de se battre pour offrir le meilleur à ses enfants... et le meilleur ne se trouvait pas en ces murs, il le savait.

Le mage noir semblait dérouté puis se para d'une peau de loup qui semblait duper les loups, mis lui n'était pas né de la dernière pluie : un laguz digne de ce nom ne pratique pas la magie tant qu'il peut se transformer. Non, ce mec était forcément un Beorc, aucun doute la dessus.

<< TUEZ LES TOUS PAS DE QUARTIER !!!! >>

Ca y est, maintenant ça devenait sérieux. Alan était encerclé et les loups étaient massés autour de lui, montrant griffes et crocs.

<< Une minute les amis. Bon je sais qu’il sent le chien mouillé comme vous mais franchement vous y croyez à ses bobards ? Car juste aujourd’hui ya au moins…12 des votre qui sont morts et ça n’a pas semblé aussi paisible que ce qu’il promet >>

*J’ai dit ; TUEZ-LES !*

La puissance de l'ordre était tellement fort qu'Alan manqua de s'empaler de lui même sur sa lame, mais Alondite fit naturellement barrage contre l'influence du mage... de toutes façons les loups se jetaient déjà sur lui et il peinait à les maintenir à l'écart avec une simple lame. Le voilà dans de beaux draps.

<< Bouche toi les oreilles mon mignon !!! >>

Alan se tourna vers Louise qui semblait l'avoir interpellé et se boucha les oreilles par précaution. Malgré tout, le son parvint à ses tympans. Un cri qui figea Alan sur le coup, mais il se remit rapidement, probablement parce qu'il avait bouché ses oreilles comme demandé. Les loups, eux étaient encore sous le choc. C'était le moment... le bretteur se rua hors de l'eau pour attaquer le mage... mais quelque chose le percuta alors et le plaqua au sol... quelque chose qui ronronnait...

<< Lila ! Qu'est ce que tu fabriques bon sang ? >>

La chatte plantait solidement ses griffes dans la chaire du bretteur. Rien qu'au regard qu'elle lançait, un regard vide de volonté propre, il comprit qu'elle était manipulée par le mage noir.

<< Idiote... >>

Le corps du bretteur s'embrasa, forçant la chatte à se retirer et lui permettant ainsi de repartir à l'assaut. Malheureusement, les loups étaient remis de leur choc et lui sautaient dessus malgré les flammes. Alan dut jouer de sa lame pour les éloigner et se frayer un chemin jusqu'au mage qui recula de quelques pas alors que Lila se plaçait entre lui et Alan.

<< C'est pas vrai... Lila, reprends toi ! Ce n'est pas le moment. >>

Mais la chatte n'écoutait pas et se jetait sur lui pour l'attaquer, le forçant à reculer vers les loups... oui, c'était vraiment mal barré...

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