Il faut manger pour vivre [Nao]

Le sang perla le long de la lame alors qu'Alan ôtait Artamon du cou de sa victime. Il observa d'un œil froid le cadavre de sa victime. Celui-la, il lui a donné du fil à retordre, il courrait vite et a évité tous ses pièges... mais le chasseur en est venu à bout au final.

Alan soupira, il s'est bien trop éloigné de la forêt de Serenes et il avait faim. Il avait bien assez de nourriture pour la semaine. Les enfants étaient trop jeunes pour manger de la viande, mais le lait leur convenait à leur âge. Et du lait, ils en avaient. C'est pourquoi il allait manger sur ces plaines, sous le soleil qui brillait à son zénith.

L'épéiste commença le dépeçage du chevreuil et en retira sa viande. Ceci fait, il récupéra du bois pour allumer un feu et embrocha des morceaux de viande sur une branche pour les faire cuire. Il lui restait quelques herbes culinaires dans son sac, par habitude de ses voyages lorsqu'il était seul. Il assaisonna donc la viande avec et attendit que ça cuise.

Depuis qu'il se cachait dans la forêt, Alan avait une vie bien moins paisible qu'à Crimea... mais ironiquement, il appréciait bien plus cette vie. Après tout, il a toujours vécu comme ça : vagabonder à travers le monde, faire des missions, mettre des bâtons dans les roues de la noblesse... et fuir celle-ci quand ça chauffait trop pour lui. Mais il devait admettre que, pour le bien de sa famille, une vie normale, fixe et sans aventure était bien préférable. Il voulait couper les liens avec son ancienne vie et vivre comme tout le monde. Il se trouverait un travail banal : paysan, commerçant, pâtissier... mais rien à faire, tant qu'il sera recherché, il ne pourra pas se montrer et donc il devra travailler dans l'ombre, pour Aurora... Aurora qui l'envoyait parfois chez les nobles faire des perquisitions, donc ils continueront de le chercher... un cercle vicieux dont le seul moyen de le briser est la mort de l'épéiste...

Alan retourna le morceau de viande et se laissa aller en arrière, s'allongeant sous l'herbe chauffée par le soleil qui aveuglait ses yeux.

*comment j'ai pu en arriver là ? A qui dois-je cette vie de justicier hors-la-loi ?*

Il se remémorait ce jour où il a du fuir son foyer. Il a reçu la visite d'une Laguz affamée, Nao était son nom s'il se souvenait bien, qui aurait fui sa famille ou un truc du genre. Un lancier est venu en lui annonçant qu'il savait tout sur lui et n'hésiterait pas à le dénoncer si jamais il ne lui livrait pas Nao. Alan s'est laissé emporter par sa peur, non pas pour lui même ni pour Nao mais avant tout pour Kwendal qui était également recherchée pour avoir montré ses talents Laguz, et a affronté Geist en duel... il fut vaincu et Kwendal l'a protégé. Les évènements se sont accélérés (et Alan n'en gardait pas de souvenirs précis sur la façon dont il a atterri à Goldoa) et il a fini ici, dans la forêt de Serenes, en tant que père de famille travaillant dans l'ombre pour subvenir aux besoins de sa famille...

La viande était prête à être dégustée. Alan arracha une première tranche au pic et la dévora voracement. Il cuisinait toujours de façon satisfaisante.

Nao marchait en sautillant au dessus des buissons, toute guillerette et chantant à pleins poumons. Son cœur était en joie, et l’amour le faisait vibrer comme jamais. Ce merveilleux sentiment qui nous emporte et nous donne des ailes. La lionne en était emplie, mais si on lui avait demander, elle n'aurait pu le nommer. Elle sentait juste l'euphorie la gagner. La faire chanceler tandis que tous les souvenirs de l'année passée revenaient la plongeant dans un état de bonheur continu. Comment une telle passion, tirant sur l’admiration avait t-elle pu jaillir en elle ainsi ? Cela faisait un an qu’elle avait disparue de la circulation depuis que le combat contre Crow c’était terminé.

Désormais, son esprit était remplie par la silhouette d’une personne aux longs cheveux blonds. Ses yeux bleus-gris qui s’étendait comme des lacs profonds, ses mains au longs doigts fins mais à la poigne puissante qui avaient si souvent suivient la courbe de sa joue. Ces deux orbes laiteux contre lesquelles elle c’était reposée. Mais il avait fallut reprendre la route et quitter sa première Béorc femme. Son idole avait décidé de partir pour une vague histoire de vengeance que Nao n’avait pas bien saisie. Mais savoir qu'elles étaient toutes deux à marcher sur ce même continent, la lionne était pleinement satisfaite. Leurs chemins se recroiseraient sans nul doute, et elle pourrait à nouveaux profiter de ses moments uniques et merveilleux. Elles avaient passées presque une année ensemble et qui peut bien savoir ce qu'elles ont pu bien faire? La personne connaissant ces renseignements était bien trop occupée à chanter son bonheur pour me laisser, pauvre narratrice, explorer ses souvenirs.

Dans tous les cas, il semblerait que se fut agréable pour elle. Mais l'aventure l'avait rappelée. Il y avait un moment que ce gout pour l’exploration l'avait pourtant quitté.

Sautant par dessus le ruisseaux tout en laissant échapper un éclat de rire, la lionne bondit sur la berge. Elle glissa sur les pierres traitresses mais reprit son équilibre avec une grâce toute naoesque. Son esprit tout embringué de pensée pour cette mystérieuse personne, elle mit quelques temps à sentir ce fumet familier.

Nao stoppa net. Tout d’un coup, les fleurs qui s'épanouissaient dans son esprit disparurent. La faim la prit dans ses tenailles et l’écrasa, la broyant atrocement. De plus, cette odeur, cette assemblage d’herbe, cette saveur qui se rependait sur la langue,… Nao aurait pu reconnaitre ce type de sensations à travers le temps, à travers les âges. Un plat restait gravé dans sa mémoire jusqu'à sa mort et pouvait encore la faire saliver des années après. Elle retenait parfaitement les arômes, les moindres gouts. Et également…. Le cuisinier et le lieu où elle avait manger. C’était un assaisonnement bien différent de celui auquel elle avait été habituée tout au long de cette année, mais elle avait reconnu son auteur à la première effluve.

Monsieur Alan, le cuisinier mercenaire n’était pas loin.

Encore une fois Nao se félicita. Décidément, le hasard était avec elle. Sa chance était incroyable, surtout qu’elle arrivait de nouveau à l’heure du repas. Monsieur Alan, était quand même son deuxième Béorc, et tout le monde sait que deux, c’est mieux !

Du coup la lionne prit ses pattes à son coup et galopa joyeusement vers la source de l'odeur. La plaine s’ouvrait devant-elle ce qui lui permit de prendre un belle pointe de vitesse. Elle courait dans l’herbe grâce, poussant des glapissements joyeux sautant dans les airs, pour atterrir un peu plus loin dans un bond athlétique. Enfin, elle aperçue au loin une légère fumée blanche qui montait dans le ciel.

A ce moment, la lionne hurla à s’en déchirer la gorge :

MONNNSIEUR ALAAAAAAAN !!!!
BONNNNNJOUUUUUR !!!

Elle stoppa dans un dérapage incontrôlé. Incontrôlé, car la lionne se retrouva le nez par terre à quelques milimètre du feu dans lequel la viande crépitait.

Nyarggg !!

Elle bondit en arrière, un peu trop tard. Son nez la faisait souffrir, une douleur cuisante s’y était installée.

Monsieur Alan !! De l’eau de l’eau de l’eau !!

La lionne couru un peu partout, poussant des gémissements plaintifs en se grattant le nez, cherchant avidement un quelconque récipient qui aurai pu la soulager.

La viande était saignante, comme il l'aimait, et assaisonné comme il l'a toujours fait. Le ventre se remplissait aussi bien que son palet 'était satisfait. Il était bien, il revivait ses journées de mercenaire vagabond. Ce qui lui manquait, c'était Kwendal et ses enfants...

<< MONNNSIEUR ALAAAAAAAN !!!!
BONNNNNJOUUUUUR !!! >>

Le morceau qu'Alan s’apprêtait à avaler se figea soudainement à mi-chemin dans sa gorge. L'épéiste toussa, haleta, s'étrangla puis se jeta sur sa gourde pour faire passer ce bout récalcitrant à grande eau. Ceci fait, il se tourna vers l'origine du cri. Un truc bleu fonçait vers lui. Une attaque ? Malhabile alors car l'assaillant trébucha et finit... le nez un peu trop près des flammes.

<< Nyarggg !! >>

Elle se leva d'un bond, frottant son nez probablement bien chauffé par le feu.

<< Monsieur Alan !! De l’eau de l’eau de l’eau !! >>

Elle courrait partout, gémissant de douleur en se frotant le bout du nez. Il n'y avait aucune source d'eau pour l'aider... pas le choix. Alan balança le reste du contenu de sa gourde sur la femme.

<< Ca va mieux ? >>

Maintenant qu'il pouvait observer l'inconnue sans que celle-ci ne bouge dans tous les sens, Alan remarqua qu'elle n'était pas si inconnue que ça.

<< Ah, Nao. Comment ça va depuis le temps ? Hormis votre nez dans le feu, bien sur. >>

La dernière fois qu'il se souvenait avoir vu Nao, il était complètement épuisé par son combat contre Geist. Elle s'était enfuie en poussant un rugissement pour faire croire qu'elle était la vilaine de l'histoire. Alan avait une dette envers elle... et il se doutait bizarrement qu'elle était plus la pour un tête à tête avec la viande plutôt qu'avec l'épéiste.

Alan se réinstalla et retira une nouvelle tranche de chevreuil pour la donner à la lionne. Après avoir fréquenté une dragonne pendant plus d'un an, Alan à appris une chose : manger faisait partie des choses que les Laguz préféraient par dessus tout. Depuis le temps qu'il préparait à manger pour trois plutôt que deux afin que Kwendal soit satisfaite...

Nao appuyait délicatement sur son appendice nasal.

Moi ? Heu oui oui, sa va très bien !! Enfin je suis trempée maintenant. Vous ne savez pas viser Monsieur Alan ! C’est drôle ça ! Je viens de reprendre ma route après un an passé avec Mademoiselle Eli ma première Béorc, et je tombe directement sur monsieur Alan mon premier Béroc !
Le monde est bien fait vous ne trouvez pas ?

La lionne se frotta le bout du nez un peu plus vigoureusement. La douleur commençait à s’apaiser, mais cette sensation était très désagréable et lui donnait envie d’éternuer. Elle fouilla dans son grand sac noir pour trouver une lotion apaisante que lui avait confectionner Mademoiselle Eli. Cela sentait si bon ! Cette odeur de plante et de fleurs, juste comme elle ! Nao devait avoir l’air très stupide à tenir le pot devant son nez et à sniffer le contenu ainsi. Mais elle s’en fichait complétement. Après tout, si le ridicule tuait, Nao ne serait plus de ce monde depuis bien longtemps. Elle ne prit qu’une noisette de crème, ne voulant pas trop entamer cet objet digne des plus grands honneurs puis elle l'étala délicatement sur son nez.

Elle avisa par la suite le morceau de viande énorme que lui tendait le Béorc; dilemme cornélien ! Conserver cette bonne odeur de plante ou se jeter sur la viande grillée et grasse ?

L’estomac est bien plus important que l’amour ou les souvenirs n'est ce pas? La lionne s’empara du morceau avec un grand geste ample et entreprit de le dévorer.

Ahhh ! Monsieur Alan le cuisinier mercenaire n’avait vraiment pas perdu la main ! Que c’était bon !
La lionne croqua tout, même les os dont elle lécha la moelle avec passion. Quelle chance d’être un lion et d’avoir des dents solides ! Aucune carie, une force phénoménale dans la mâchoire, un sourire blanc magnifique, brillant et sans colgate s’il vous plait !

Depuis que je vous ai quitté, j’ai rencontré plein de personnes bien plus bizarres que vous ! Cependant, je dois admettre que vous seul savez cuir la viande comme je l’aime ! C’est vraiment impressionnant ! Le problème c'est que je ne vous vois pas souvent tout de même...

Nao s’allongea dans l’herbe et se gratta entre les dents avec son ongle. Une brise légère agitait la plaine, il faisait bon, le ciel était dégagé, une parfaite journée pour la lionne qui n’était vraiment dans son élément que perdue au milieu de la nature. Elle défit son bandeau et laissa ses cheveux retomber sur ses épaules avant de les passer derrière ses oreilles toujours agitées de tremblements nerveux.

Non vraiment, murmura t’elle pour elle même, je suis contente de vous revoir Monsieur Alan.

Puis plus fort, Et sinon, vous avez en fin laissé tomber Mademoiselle Kwendal ? Je n’ai pas du tout aimé la dernière fois ! On nous a complément abandonné entre des murs moisits Monsieur le Malpoli et moi ! Je pensais que les dragons seraient peut être différents mais en réalité les Laguzs sont tous pareils ! Des êtres sans cœur, sans cervelle et machiavéliques!

Nao tapotait doucement son nez encore sans doute brulant.

<< Moi ? Heu oui oui, sa va très bien !! Enfin je suis trempée maintenant. Vous ne savez pas viser Monsieur Alan ! C’est drôle ça ! Je viens de reprendre ma route après un an passé avec Mademoiselle Eli ma première Béorc, et je tombe directement sur monsieur Alan mon premier Béroc !
Le monde est bien fait vous ne trouvez pas ? >>

Viser... avec de l'eau ? Un truc qui se répand dans toutes les direction imaginable quand elle est projetée ? Facile à dire. Et puis, elle bougeait beaucoup trop, il n'aurait pas pu verser l'eau calmement sur son nez... Eli... non, ce nom ne lui disait rien mais le fait qu'elle aie eu de la compagnie aussi longtemps, c'était bien, tant mieux pour elle.

<< On peut dire ça, oui. >>

La lionne se frottait le bout du nez plus vigoureusement. La douleur devait s'estomper maintenant. Puis elle fouilla dans son sac et en tira un pot qu'elle ouvrit. Sans doute un baume pour les brûlures. L'odeur était plutôt agréable... tellement agréable que Nao renifla un moment la mixture. Il y avait de l'herbe à chat dedans ou quoi ? Finalement, elle prit une dose modérée du produit et l'étala sur son nez. Suite à cela, elle observa le morceau de viande qu'Alan lui tendit. Elle sembla hésiter un moment puis se jeta sur la nourriture avec appétit et la dévora voracement. Comme lors de leur rencontre. Les os restant dans la viande ne purent faire face à la puissance des crocs du Laguz qui les brisa impitoyablement et dégusta leur moelle.

<< Depuis que je vous ai quitté, j’ai rencontré plein de personnes bien plus bizarres que vous ! Cependant, je dois admettre que vous seul savez cuir la viande comme je l’aime ! C’est vraiment impressionnant ! Le problème c'est que je ne vous vois pas souvent tout de même...
- Merci. >>

Il entendait toujours un compliment semblable de Kwendal sur sa cuisine. Il savait que c'était sincère. Après environ dix ans de vagabondage, la cuisine n'avait plus vraiment de secrets pour lui. Mais entendre un compliment d'une personne qu'il ne voyait pas souvent, comme Nao, lui paraissait plus agréable qu'un compliment de Kwendal. Ce n'était pas vraiment une chose honteuse : plus on avait de compliments de gens variés, plus on croyait à la véracité de ces éloges.

Nao s'allongea dans l'herbe en se curant les dents avec un ongle. L'ambiance semblait être à la paresse digestive. Même Alan se laissa aller en arrière pour savourer la quiétude de la plaine parcourue par une agréable brise.

<< Et sinon, vous avez en fin laissé tomber Mademoiselle Kwendal ? Je n’ai pas du tout aimé la dernière fois ! On nous a complément abandonné entre des murs moisits Monsieur le Malpoli et moi ! Je pensais que les dragons seraient peut être différents mais en réalité les Laguzs sont tous pareils ! Des êtres sans cœur, sans cervelle et machiavéliques! >>

Ces mots atténuèrent quelque peu sa quiétude du moment. Il prit soin d'écarter toute animosité pour ces mots. Nao était quelqu'un d'un peu candide pour ce qu'il en savait. Il ne pouvait lui reprocher une telle honnêteté. Pour « Monsieur le Malpoli »... il supposa que c'était ce lancer, Geist. Il répondit calmement.

<< J'ai du mal à me rappeler ce qui s'est passé précisément ce jour la. Lors de mon combat contre Geist, j'ai employé une technique très puissante qui m'a complètement vidé. Je n'ai vraiment que quelques bribes de souvenirs. Mais il me semble que Kwendal n'est pas partie d'elle même : deux dragons sont arrivés et nous ont emmenés, elle et moi. Ces dragons, ce sont son frère et son ami d'enfance. Ils haïssent les Beorcs, comme j'en ai fait l'expérience, et ils m'auraient tué si Kwendal ne leur avait pas interdit. Bref, n'en veuillez pas à Kwendal pour ce qui s'est passé, ce n'est pas sa faute. Bref, pour vous répondre, Kwendal et moi sommes toujours ensemble, on est très heureux elle et moi... et on a eu des enfants, des jumeaux. >>

Une pointe de fierté perça sa voix quand il parla de sa progéniture. Il était facile de deviner qu'il adorait ses enfants plus que tout.

La lionne se rassit et baissa la tête. Elle entreprit de jouer avec un brin d'herbe. Il faut dire qu'elle était surprise. C’était bizarre. Pourquoi Monsieur Alan avait-il autant envi de rester avec quelqu’un… et surtout...une Laguz ! Nao pensait qu'elle n'aurait jamais pu supporter ce genre de vie. C’est vrai qu’elle était restée un moment avec Mademoiselle Eli mais elle avait été également contente de la quitter. (D'autant plus qu'on ne lui avait pas laissé le choix... la vie de pot de colle est difficile mais encore plus que celle de la personne sur qui le pot colle!)

Une autre question la turlupinait.
Des enfants ? Entre une Béorc et une Laguz ? Comme Monsieur Allen alors ? Mais en fait, ils arrivent comment les enfants?

D’après ses observations, Nao en avait déduit qu’il fallait être au moins deux. Et aussi que sa marchait mieux entre un homme et une femme. Mais après, comment ça se passait ? Il suffisait juste d'être ensemble c’est tout ? Elle était déjà restée seule avec Monsieur Allen et Monsieur le Malpoli et n’avait pas eut d’enfant. Ces êtres piaillant n'apparaissaient pas de nulle part!

La lionne gratta un peu le sol, cherchant ses mots. Elle voulait connaitre la réponse à cette question mais ne savait pas si Monsieur Alan en avait très envi. Partout où elle était allée, il semblait que se genre de sujet faisait un peu tabou. En plus, il l’avait envoyé promener quand elle avait mal parlé de Mademoiselle Kwendal. Mais elle n’y pouvait rien en même temps ! C’est vrai qu’elle lui avait paru plutôt gentille tout d'abord, mais finalement elle l’avait assommée et laissée tomber. Et apparemment, elle côtoyait des gens malsains. En tout cas Monsieur Alan semblait y tenir beaucoup à ses gamins. Nao fit la moue; étrange étrange étrange!

Les enfants, sa criait, gigotait, puait et demandait toujours de l’attention. On ne pouvait rien faire avec si ? C’était des liens qui nous entravaient et nous empêchaient de vivre pleinement ! En tout cas, Nao se débrouillerait pour ne jamais en avoir. Sa causait trop de problème ces trucs là. Et puis, quand on ne s’en occupait pas assez… ils étaient tellement malheureux.

Le problème, c'est qu'il fallait savoir comment les faire pour éviter ça.

Inspirant un grand coup, Nao se lança, espérant ne pas froisser Monsieur Alan.

Dites Monsieur Alan… Comment on fait des enfants ?

Un long silence s'installa. Un silence paisible, soporifiques, qui tirait lentement Alan vers le monde paisible de la sieste en plein air. Il se sentait bien, euphorique, rien ne pouvait le tirer d'un tel bien-être...

<< Dites Monsieur Alan… Comment on fait des enfants ? >>

La pointe acérée de la question perfora la bulle du bonheur et empala Alan. Celui-ci se leva en sursaut, croyant avoir mal entendue, mais vu l'expression interrogative de Nao, c'était réel. Elle ne savait pas...

<< Je... heu... hmm... beh... >>

C'était gênant, vraiment gênant. Il ne pouvait pas utiliser le truc du « quand tu seras grande, tu sauras » car elle était déjà « grande ». Il n'avait plus qu'à lui faire un cours.

<< Eh bien... c'est quelque chose d'assez... intime entre un homme et une femme. Vous savez, quand vous... faites pipi... le liquide sors par un endroit précis du corps ? Eh bien, pour l'homme c'est au même endroit, sauf que pour lui, ça sort par une sorte de... tuyau, pas par un trou. Et ce tuyau peut aussi entrer dans le trou de la femme. C'est assez douloureux la première fois mais après ça fait énormément de bien. L'homme doit... entrer son tuyau dans le trou de la femme, puis le sortir et le rentrer à nouveau puis le sortir une nouvelle fois et ainsi de suite pour que les deux personnes prennent du plaisir. Et à un moment, une graine sors du tuyau de l'homme et va s'installer dans le ventre de la femme pour grandir pendant 9 mois puis se transformer en bébé que la femme fera sortir de son ventre. Voilà... Ca ne marche pas à tous les coups, non plus, il arrive que la graine ne se développe pas... et puis, des fois, les gens font ça juste pour le bien être que ça procure et prennent des potions ou des herbes pour tuer la graine. >>

Il était rouge pivoine. Vraiment, il est nul en explication. Pourquoi à-il fallu qu'elle pose cette question ? Heureusement qu'ils étaient seuls ici car il se sentait vraiment mal... honteux...

<< Vous avez compris ? >>

Il s'attendait à un « non »... ou mieux, qu'elle n'aie pas écoutée, elle était capable de tout. C'était vraiment une grande enfant, il s'en rendait bien mieux compte maintenant.

Heu… C’était un peu confus tout de même.

Nao pencha la tête sur le coté et réfléchit.

Ahhh c'était à cet endroit là? Le tuyau de l’homme qui rentrait dans le trou de la femme… c’était trop petit non ? A moins que se soit par celui de derrière… mais c’était plutôt des choses qui sortaient par là ! Il y avait différentes types de routes ? Des routes de sorties et des routes d’entrées…? Nao ne s’était jamais regardé les fesses dans un miroir mais il lui semblait qu’il y’ en avait un autre quand même. Le sang une fois par mois, il ne provenait pas des deux autres trous. Du coup… c’était aussi une route de sortie… Mais on rentrait par où ?

Tout ce mélangeait dans sa petite tête. Elle aurait bien vérifiée si il y avait eu une glace quelques part, mais perdue en pleine campagne, cela manquait un peu d’équipement. Cette pratique paraissait bizarre quand même. Quelque chose d’intime entre un homme et une femme… et avec deux femmes sa marchait pas ? Ou deux hommes… enfin il fallait sans doute l’effet trou-tuyau pour que sa ai un quelconque effet. Mademoiselle Eli l’avait déjà fait ? Et d’ailleurs c’était quoi cette histoire de plaisir ? Sa devait quand même pas être très agréable tout ça… Les gens avaient d’étranges idées… se rentrer dedans avec des tuyaux et des trou…

Et puis cette histoire de graine lui paraissait aussi tirée par les cheveux. Les fruits étaient mangeables ?

Nao voulait bien que tout cela se transforme en bébé au bout d’un moment mais il devait bien y avoir des étapes intermédiaires. Elle imaginait un verger verdoyant dans le ventre de Mademoiselle Kwendal avec deux arbres se transformant en enfant. C’est pour cela qu’on parlait de jardin secret ? Une fois elle avait entendue une servante et le soldat en garde devant la porte de sa chambre en parler. Quelque chose comme « je vais venir cultiver votre jardin secret avec tant de douceur que vous monterez au septième ciel ». Lui aussi avait besoin d’un môme piaillant ?

En plus, il fallait désherber!… c’était dommage anéantir une si belle nature. Nao soupira.

Les hommes avaient un tuyau, les femmes un trou… pourquoi pas? Mais sa paraissait un peu simple comme explication. Elle ne se représentait pas très bien la chose.

Monsieur Alan… Vous voudriez pas me montrer comment il est fait votre tuyau ?

Nao penchait la tête, comme un animal qui réfléchit. Elle n'a pas tout compris, évidemment. Mais ça tenait plus de la maladresse d'Alan pour expliquer que sa naïveté, sans doute.

Il se passa un silence gêné pendant lequel Alan soupira. Pourvu qu'il changent de sujet. Parler de bébés était vraiment gênant, encore plus gênant que parler de...

<< Monsieur Alan… Vous voudriez pas me montrer comment il est fait votre tuyau ? >>

... non en fait, ça c'est plus gênant que parler de bébés. La tête d'Alan prit une telle teinte rouge que le sang pouvait paraître rose à côté. La, il mourrait d'envie de se fondre dans le sol et n'en ressortir qu'une fois Nao partie pour retrouver son foyer et s'y séquestrer à quintuple tour, confier les 3000 clés nécessaire à l'ouverture à Kwendal puis ne plus ressortir.

Bref, sur le moment, les lèvres d'Alan remuèrent sans bruit, tentant de prononcer un refus et son corps se retrouva inondé de transpiration comme si un volcan sous ses pieds chauffait son corps.

Il ne pouvait pas quand même ! Il n'allait pas faire ça ! Mais s'il refusait, elle pourrait demander à un autre homme de le faire et si elle tombait sur un pervers de première catégorie... non, il fallait pas ! Seule Kwendal avait le droit ! Et après, on laisse Nao à la proie des violeurs à cause de son ignorance ? On s'en fout ! Ça se fait pas ! Ca se fait pas non plus de mettre la virginité et la candeur d'une femme en péril !

Les deux consciences de l'épéiste débattaient dans la salle de contrôle, se frappant maintenant avec des neurones trouvées par-ci par-là afin de débattre sur ce qu'il convenait de faire ou non. Le corps, hors de contrôle, avait déjà activé la mécanique des bras qui baissa le pantalon et le caleçon à hauteur raisonnable, exhibant le fruit de la curiosité l'espace de deux secondes puis rabaissa le rideau vestimentaire aussitôt. Le rouge prenait vraiment une teinte inquiétante et, remarquant le problème, l'une des conscience hurlait « oh nooooooooooon ! » et l'autre « oh ouiiiiiiiiiiiiii ! ».

De nouveau maître de lui même, Alan conservait la teinte rougeatre et l'accumulation de transpiration sur son corps, avec en cadeau bonus le rythme cardiaque hyper rapide.

<< Voila, satisfaite ? >>

Il avait honte. Montrer son engin à une femme qui ne partageait pas sa couche. Il se sentait... mal.

*Je n'ai fait que montrer, c'est pas un crime...*

Ce n'était pas comme s'il s'en était servi après tout. C'était compréhensible... ce n'était pas comme si Nao allait ensuite demander des travaux pratique... de toutes façons, il refusera si c'est le cas...

Nao se mordilla les lèvres.

Ça n’avait duré qu’un instant mais elle avait pu apercevoir une espèce de tuyau tout raplapla. Et c’était sensé rentrer dans un trou qu’elle devait avoir à peu prêt au même endroit. Elle s’y perdait quand même un peu mais avait comprit le principe. Bref laisser un type mettre ça par là, n’était pas une bonne idée et pouvait conduire à la case gamins chiants. Par contre elle n’avait toujours pas d’explication pour son verger mais préférait ne pas demander.

Jusque là, elle pensait que les enfants arrivaient portés par un courant d’air jusque dans le cœur de leur mère et qu’ils prenaient forme quand on pensait à eux. Elle aimait bien cette explication et avait été un peu déçue de savoir la vérité finalement. La lionne ne voulait pas que ses rêves soit de nouveau revu à la baisse.

Tout de même, elle ne voyait pas pourquoi on en faisait toute une polémique. Ce n’était pas si terrible. Pourquoi les gens devenaient rouges comme Monsieur Alan dès que l’on touchait ce sujet sensible ? Nao était sure que son papa n’aurait pas rougit… par contre elle l’imaginait mal avec ce bout de peau ballotant entre les cuisses.

Enfin, c’était une bonne chose de savoir. Au moins elle ne risquerait plus une mauvaise surprise.

Merci beaucoup monsieur Alan !! Je ne pensais pas que les hommes avaient ce truc qui pendillait entre les pattes ! Sa ne doit quand même pas être très pratique si ?

Puis la lionne avisa son teint rouge tomate. Elle passa sa main dans ses cheveux, ne comprenant vraiment pas ce qu’il y avait de si choquant.

Heu j’ai fais quelque chose de mal ? Car bon, je sais que parfois je pose des questions un peu bizarres, les gens que j’ai rencontrés m’en ont déjà parlé. Mais que voulez vous ! Cela fait seulement un an que je suis sortie de chez moi pour la première fois. Je fais ce que je peux, mais j’ai toujours sue que j’étais un peu trop curieuse. En plus je ne connais pas bien les coutumes Béorcs.

Nao se leva, s’inclina devant le jeune homme.

Désolée si je vous ai froissée. Mais en tout cas votre geste m’a beaucoup touché. Cela m’aidera grandement dans mon accomplissement personnel.

Elle ne savait pas pourquoi mais les mots lu dans les bouquins de sa mère lui venaient à la bouche facilement. C’était bien plus pratique que s’exprimer avec ces propres mots dans des situations délicates… bien que…

Sa m’a fait très plaisir dans tous les cas ! Vous vous en servez souvent ?

Nouveau silence pendant qu'Alan tâchait de se calmer. Il en avait assez de parler de bébés et de sexe.

*grande Ashera, je sais que je ne vais jamais à l'église mais ayez pitié de celui qui porte votre arme divine : faites la taire TT__TT*

<< Merci beaucoup monsieur Alan !! Je ne pensais pas que les hommes avaient ce truc qui pendillait entre les pattes ! Sa ne doit quand même pas être très pratique si ? >>

... alors qu'il avait une vague envie d'assassiner un prêtre et de faire un feu de joie avec sa chapelle, Alan se força à sourire et répondit.

<< Non, on est habitué à ça, c'est naturel chez nous.
- Heu j’ai fais quelque chose de mal ? Car bon, je sais que parfois je pose des questions un peu bizarres, les gens que j’ai rencontrés m’en ont déjà parlé. Mais que voulez vous ! Cela fait seulement un an que je suis sortie de chez moi pour la première fois. Je fais ce que je peux, mais j’ai toujours sue que j’étais un peu trop curieuse. En plus je ne connais pas bien les coutumes Béorcs.
- Ce genre de « coutumes » est aussi bien Beorc que Laguz. >>

La lionne se leva et s'inclina dans un mouvement d'excuse.

<< Désolée si je vous ai froissée. Mais en tout cas votre geste m’a beaucoup touché. Cela m’aidera grandement dans mon accomplissement personnel.
- Oh, ce n'est rien... >>

Il poussa un soupir de soulagement et se détendit. Enfin, c'était fini. Ces histoires interminables étaient passées, il pouvait souffler et reprendre le cours de sa vie !

<< Sa m’a fait très plaisir dans tous les cas ! Vous vous en servez souvent ? >>

Ses paroles lui firent l'impression d'une poêle qui s'écrase sur son crane dans un « BOING ! » très caractéristique. Le coup de grâce que voilà. En un éclair, le rouge intense retrouva ses droits sur son visage. Alan soupira d'agacement et répondit :

<< Pas vraiment... Kwendal et moi le faisons de temps à autre pour se faire du bien, pour se prouver qu'on s'aime plus que tout, qu'on est heureux d'être ensemble, dans le même lit. Mais on prend soin de ne pas avoir d'autres enfants pour le moment. Deux bébés à élever, c'est assez difficile même si on s'en sort très bien. >>

Il se sentait vraiment mal. Qu'elle arrête ! Qu'elle ne pose plus de question gênante ! Que tout s'arrête, pitié !

Habitué ? Heu oui sans doute après tout il était né avec.

La lionne espérait que ça n'avait pas toujours eu cette taille. Enfin sa devait sans doute être comme le reste et grandir avec l’âge…

Mais la queue des tigres était plus longue il n’y avait pas de quoi être fier. Remarque… les tigres avait une queue devant et une derrière du coup ? Ils avaient plus d’équilibre que les Béorcs ou les lions alors ? Non impossible que les lions perdent contre ces Laguzs de seconde zone. Il y avait sans doute une autre explication. Restait à savoir laquelle. Enfin, elle aurait le temps d’y réfléchir et d’élucider ce mystère plus tard. Pour l’instant, elle avait quelqu’un qui semblait disposer à répondre à ses questions.

Monsieur Alan était tout de même vraiment gentil ! Elle n’aurait jamais cru qu’il accepterait de l’aider comme ça ! Remarque… sa dernière phrase paraissait un peu sèche… il était peut-être frustré ? S’il ne pouvait plus faire rentrer son tuyau dans Mademoiselle Kwendal autant qu’il le voulait, c’était possible qu’il soit un peu triste… surtout si ça apportait autant de plaisir qu'il le disait.

Bon, mis à part toute ces questions, Nao trouvait peu à peu ce qu’elle cherchait. Cependant, la dernière phrase de Monsieur Alan avait de nouveau soulevée une interrogation. D’ailleurs, cette question n’était pas toute à fait comme les autres. Ce n’était pas de la curiosité mal placée d’une petite lionne ne connaissant rien à la vie. C’était quelques chose dont tout le monde parlait mais qu’elle n’avait jamais ressentit… ah.. si juste à un moment, quand son père venait la voir pour lui raconter des histoires. Cependant ce n’était pas tout à fait le même sentiment que celui au quel elle s’intéressait aujourd’hui.

Nao regarda Monsieur Alan un long moment. Le pauvre semblait prier pour qu’un événement imprévisible ai lieu et le sauve de cet interrogatoire. Mais Nao trouvait seulement qu’il avait l’air un peu fatigué. C’était bien dommage pour lui. La lionne ne comprenait absolument pas sa gène. Elle n’avait aucune idée du privé, de la vertu ou seulement de ce que signifiait le mot « pudique ». Pour elle la nature était ainsi faite et c’était comme ça un point c’est tout. Pourquoi avoir des tabous ?

Puis soudainement, elle se laissa retomber dans l’herbe et demanda d’une voix étonnement sérieuse.

Hé monsieur Alan… que pouvez vous me dire sur l’amour ? Sa fait quoi d’aimer et d’être aimer ?

Nao ferma les yeux et attendit patiemment la réponse.

Les dents serrées, Alan attendait la suite. Nao posait vraiment des questions comme une enfant. Kira et Gaël seront-ils vraiment aussi gênants quand ils seront en âge de savoir ? Il n'espérait pas... ou alors il laissera Kwendal répondre. Lui a eu sa part.

Le temps s'écoulait lentement, seconde par seconde. Nao regardait Alan d'un air pensif puis elle finit par retomber allongée sur l'herbe et posa une nouvelle question.

<< Hé monsieur Alan… que pouvez vous me dire sur l’amour ? Sa fait quoi d’aimer et d’être aimer ? >>

Alan ne s'attendait vraiment pas à une telle question. Elle était tout sauf gênante, ce qui fit disparaître à nouveau le rouge, mais d'une difficulté incroyable. A côté de ça, lui demander la solution à un calcul de grosse tête lui semblait plus simple. Il s'assit par terre, en face de Nao, et commença à parler en réfléchissant.

<< Ce n'est pas vraiment quelque chose qu'on peut expliquer par des mots... ou tout du moins, il faut le ressentir soit même pour comprendre... enfin, je vais essayer mais quand vous aimerez quelqu'un, vous comprendrez mieux. En fait... on peut dire que l'amour a plusieurs degrés, comme la température. Le premier degré de chaleur, c'est ce qu'on appelle l'amitié. Ca, je pense que vous savez ce que c'est. Ensuite, on a l'amour familial. C'est le plaisir d'être en famille, d'être avec quelqu'un qui a le même sang que nous. On passe sa vie avec eux, on les aime, on veut toujours être avec eux jusqu'à vouloir chercher le degré supérieur. Et enfin, on a l'amour pur, celui qu'on partage avec un être qui n'est pas lié à nous par le sang. C'est ça le plus difficile à expliquer... En fait, on est énormément attiré par cette personne, on a envie de rester avec elle toute sa vie, de ne faire qu'un avec elle, de s'immiscer en elle, de fusionner avec pour ressentir sa chaleur, son amour, toute la vie. C'est un peu pour ça que les amoureux s'embrassent sans arrêt en se collant l'un à l'autre. Ils ont l'impression de ne faire qu'un et sont heureux ensemble, ils se sentent bien. Mais évidemment, c'est impossible de ne faire qu'un réellement et c'est un peu pour ça qu'ils font des enfants : l'enfant à une part de chacun et c'est un peu le résultat de cette union. Quand on aime quelqu'un comme ça, on le chérit, on le protège, on veut être avec eux toute sa vie. Et être aimé, c'est un peu pareil mais il faut qu'on l'aime pour en savourer tout le goût, un peu comme quand vous mangez de la viande, vous aimez cette viande et voulez ne faire qu'un avec, c'est pour ça que vous la mangez... enfin, c'est plus fort que l'amour pour la nourriture... et on ne mange pas les gens qu'on aime, aussi. Enfin, je veux dire... quand vous aimerez quelqu'un, vous saurez ce que j'ai voulu dire. >>

Alan soupira. Il n'y arrivait pas, il était sur que Nao était encore plus embrouillé que pendant son explication sur les bébés. Dieu que c'était dur de faire une leçon sur la vie. Par les strings d'Ashera, comment les précepteurs faisaient pour se faire comprendre?

Nao regardait le ciel bleu, infini, dans lequel paraissaient quelques petits nuages blancs. Elle s’amusait à trouver des ressemblances. Par exemple, celui le plus au nord ressemblait à une cuisse de chevreuil, alors que ceux à l’Est rappelaient plutôt un troupeau de pégases élancés au galop, l’air fier et la crinière au vent. Avec un peu d’imagination, on pouvait même trouver que leurs yeux laiteux semblaient nous regarder d’un air indigné. Au sud… au sud il y avait de longs nuages tout effilés orant le ciel comme un drap de soie. Nao avait déjà vue de la soie. Sa mère en portait souvent. Cependant, elle n’avait jamais pu effleurer sa robe. Du coup, elle s’était contenté de l’étoffe d’un marchand qui la regarda hébété presser son visage contre le tissu. Ensuite il l’avait chassée menaçant d’appeler la garde. Mais quel sale type !

Et enfin à l’ouest… celle longue forme effilée et peu courbée… sa rappelait le tuyau de Monsieur Alan non ? (/sbaf… la narratrice se donne des claques… et aime ça !*w*) Les hommes… quels étrange créatures.*

Monsieur Alan s’assit à coté d’elle. Il en mettait du temps à parler. C’était donc si difficile de trouver la réponse à cette question? Nao avait toujours pensé que des questions simples donnaient des réponses simples, elle ne voyait pas en quoi celle-ci était difficile. Enfin si, peut être. Après tout elle-même n’avait jamais ressentit ces sentiments alors cela ne devait pas être évident.

Puis Monsieur Alan se mit à lui expliquer son point de vu… et la lionne réalisa qu’en fait… s’était horriiiiiiblement compliqué toute cette affaire de sentiments.

Différents niveaux… l’amitié… avait-elle déjà connu l’amitié ? Bah aucune idée en fait. L’amour familial… c’était peut être ça que son papa ressentait pour elle. Pour une étrange raison, Nao se sentit un peu déçue. Et l’amour pur… cela par contre elle ne l’avait jamais ressentit. Enfin elle le pensait, celons la définition de Monsieur Alan.

Même avec Mademoiselle Eli… fusionner avec elle heu… c’est sûr qu’elle avait toutes les qualités du monde mais Nao n’aurait jamais voulu la salir. Elle devait rester pure, blanche, et étincelante de pureté et de divinité. Surtout que Nao était bien toute seule ! C’était ça la liberté ! Faire ce que l’on voulait quant on voulait comme on voulait ! Alors pourquoi les gens s’enchainaient à d’autres personnes ?

Vraiment la lionne ne comprenait pas. En plus, ça ne devait pas être évident de trouver la bonne. En fait la lionne n’avait pas vraiment envi d’essayer. Presque autant que l’histoire des tuyaux. Burk ! Sa n’apportait que des complications de toute manière. Il suffisait de regarder Monsieur Alan pieds et points liés à Mademoiselle Kwendal et à ses gamins en plus maintenant.

De toute façon, personne au monde ne pouvait égaler son papa. Il faudrait au moins quelqu’un qui lui soit supérieur pour qu’elle veuille rester avec lui/elle toute sa vie. Mademoiselle Eli était celle qui s’en était le plus rapproché mais ça n’avait pas marché.

Nao se mangeait les cheveux tout en réfléchissant. Mais là, ça commençait à demander trop d’énergie et son neurone fatiguait. Toute ces chose dont dépendait l’amour… c’était pénible, incompréhensible,… bref… ça la saoulait en résumé.
Après tout, on verrait bien quand ça arriverait comme disait Monsieur Alan ! Sauf qu’elle croisait les doigts pour que tout ceci n'est pas lieu. Elle avait trop de choses à faire pour ça.

Mais avant tout, il faillait encore agir une fois!

Monsieur Alan, alors vous vous êtes quoi pour moi ? Un ami c’est ça ? Du coup vous pourriez me donner des conseils ? Les amis font ça normalement non ? Je ne sais pas moi, comme par exemple le meilleur plat à découvrir sur Tellius. Ou ce qu’il faut savoir des coutumes Béorc… ou encore pourquoi on m’a fortement déconseillé d’aller à Daien… car justement j’ai très envi d’y aller ! Et puis Mademoiselle Eli m’a dit la même chose de Golgora ? Mais vous, vous êtes déjà passé par là non ? Alors vous devez savoir plein de choses !!

Alors, vous voulez bien m’aider ou pas ?

Nao s’était redressée et le regardait avec un regard plein d’espoir.

Pendant qu'Alan parlait, Nao observait les nuages. La mine concentrée qu'elle arborait indiquait qu'elle l'écoutait au moins assez pour enregistrer ses paroles, mais pas forcément en comprendre le sens tant il était nul pour expliquer. Quand il eut fini, elle se mâchonnait les cheveux. Finalement, il y eut un silence, aussi long que ses prédécesseurs, et enfin elle reprit la parole.

<< Monsieur Alan, alors vous vous êtes quoi pour moi ? Un ami c’est ça ? Du coup vous pourriez me donner des conseils ? Les amis font ça normalement non ? Je ne sais pas moi, comme par exemple le meilleur plat à découvrir sur Tellius. Ou ce qu’il faut savoir des coutumes Béorc… ou encore pourquoi on m’a fortement déconseillé d’aller à Daien… car justement j’ai très envi d’y aller ! Et puis Mademoiselle Eli m’a dit la même chose de Golgora ? Mais vous, vous êtes déjà passé par là non ? Alors vous devez savoir plein de choses !!

Alors, vous voulez bien m’aider ou pas ? >>

Alan était content. La conversation dérivait sur des sujets moins gênants et sur lequel il pouvait répondre en réfléchissant un peu moins.

<< On peut dire que je suis votre ami, si vous êtes prête à me considérer comme tel. Le meilleur plat de Tellius... en fait, il n'y a pas de meilleur plat en particulier, c'est selon les goûts de chacun... et puis moi, je préfère la viande que je prépare moi même à celle d'un restaurant quelconque. Les coutumes Beorc... on n'a pas vraiment de coutume qui différencie de celles des Laguz, je crois. Juste qu'au lieu d'ignorer les faibles, on les aide du mieux qu'on peut, on se soutien, on n'obéit pas forcément au plus fort. Pour Daien... je ne vois pas pourquoi vous n'auriez pas à y aller, évitez juste qu'on remarque vos oreilles et votre queue. Et pour... Golgora ? Vous ne voulez pas plutôt dire « Goldoa » ? Il vaut mieux éviter d'y aller, en effet. Les dragons n'accueillent pas les étrangers sur leurs terres. Après avoir été enlevé par le frère et l'ami de Kwendal, ils m'ont séquestrés chez eux pour me... protéger, si on veut... bref, quand un Beorc est venu me chercher, on a eu pas mal de dragons sur le dos qui hurlaient car des étrangers ont profanés leur territoire. Bref, n'allez pas la bas sans une autorisation de leur roi... >>

En repensant à Geist et à l'épisode de Goldoa, Alan se mordit un peu la lèvre. C'était un passage où il a été vraiment faible, incapable de protéger Kwendal. Pire, c'est elle qui a du affronter Geist après. Et il dépendait d'elle pour être protégé de Namir et Kanshu. Si elle n'avait pas été la, il aurait été très mal en point... enfin, c'était ça un couple : s'aimer et se protéger mutuellement. Kwendal avait une grande puissance, même si elle n'est plus dragonne, elle a la magie noire maintenant. Seulement, elle ne veut pas se battre et elle a un corps si frêle... Alan secoua la tête. Elle ne voulait pas se battre, c'était à lui de la protéger alors. Ca faisait un moment que « l'ancienne Kwendal » n'a pas refait surface, Alan se demandait où était passée cette incarnation d'un sombre passé...

Nao avait un ami ! Elle tapa dans ses mains, se leva et se mit à chanter. Il n’y avait pas de paroles particulières mais juste un flot de syllabes sans queue ni tête qui n’appartenaient au langage d’aucun peuple sur cette terre. La lionne chantait avec son cœur ce qui lui passait par la tête. Sa jolie voix un peu grave et cassée rendait du plus bel effet. Finalement elle stoppa net et esquissa un pas de danse en éclatant de rire. Quelqu’un se souciait d’elle, elle avait un ami, quelqu’un qui se rappellerait d’elle. S’était un tel sentiment de bonheur, quelque chose qu’elle n’avait jamais ressentit. La joie d’exister la transportait et elle ne pouvait plus s’arrêter de glousser.
Enfin la lionne cessa de faire la débile, se rassit par terre en face de monsieur Alan et entreprit de deviser avec lui.

Moi j’aime beaucoup ce que vous cuisinez en tout cas. Rien que pour cela, c’est dommage que vous dussiez rester ici. Sinon vous auriez pu m’accompagner et de faire à manger ! Enfin ce n’est pas grave, je reviendrai vous voir si cela ne vous dérange pas !

Nao fit une pause et étudia le visage de son interlocuteur. Au moins il avait retrouvé un teint à peu prêt normal. C’était quand même bien plus joli ! La lionne pouffa un peu. C’était marrant cette façon de prendre la même couleur qu’une tomate dès que l’on touchait aux points sensibles ! Peut être réessayerai t’elle tout à l’heure. Rien que pour le plaisir de le voir encore si gêné. Remarque… C’était son ami maintenant, et d’après son père, les amis il fallait en prendre soin. Très bien, ceci était une question de plus à étudier. Les Béorcs la passionnaient toujours autant. Par contre cette idée d’aider les faibles… étrange. Ceux qui ne pouvaient se battre n’avaient qu’à crever non ? Bah tant pi, c’était tout de même un point de vu intéressant. Elle essaierait aussi d’y penser. Enfin sa commençait à faire beaucoup de chose là. Hé oui, ce n’est pas si évident que ça d’apprendre à vivre.

Par contre, je n’ai pas de queue. Je suis un lion donc nous n’en avons pas… D’ailleurs, je me demandais justement si les tigres et les chats n’avaient pas un meilleurs sens de l’équilibre grâce à ça. Enfin je suppose que nous leur sommes supérieurs en tout point de toute façon. Alors il n’y a pas à s’inquiéter.

Cette question revenait et la dérangeait. Mais ce n’était pas comme si elle rentrerait à Gallia pour vérifier. Peut être que si elle rencontrait un chat ou un tigre au cours de son voyage, elle lui imposerait un défit. Juste pour confirmer sa supériorité sur ces bestioles stupides.

Oui car maintenant il y avait un endroit qui attirait toute son attention. Golgora heu nan Monsieur Alan avait dit quoi déjà… ah oui, Goldoa. Quoi de plus intéressant qu’un endroit où on ne devrait pas mettre les pieds. Surtout que de par sa nature royale, elle était persuadée que ces gros lézards qu’étaient les dragons devraient également reconnaitre sa supériorité. Il fallait absolument aller vérifier ça !

Et c’est par où Goldoa en fait ? Ce n’est pas du tout pour y aller rassurez vous ! Mais j’aimerais éviter d’y mettre les pieds par erreur !

Nao eut un petit serrement au cœur. On n’était pas sensé mentir à ses amis non ? Mais la soif d’aventure était bien plus forte chez elle qu’un bout d’amitié naissant.

En entendant Alan confirmer qu'il était son ami, Nao sauta en l'air et tapa des mains en chantonnant, comme une gamine... c'était assez... amusant à voir, mais aussi un peu blasant. Vraiment, cette femme n'a pas eu l'occasion de devenir mature. Comment ça se faisait qu'une femme d'un âge mur aie encore une âme d'enfant ? Quand elle se fut calmée, elle se rassit devant Alan et prit la parole.

<< Moi j’aime beaucoup ce que vous cuisinez en tout cas. Rien que pour cela, c’est dommage que vous dussiez rester ici. Sinon vous auriez pu m’accompagner et de faire à manger ! Enfin ce n’est pas grave, je reviendrai vous voir si cela ne vous dérange pas !
- Vous serez toujours la bienvenue chez moi. >>

Nao prit le temps de dévisager Alan en réfléchissant, semblait-il.

<< Par contre, je n’ai pas de queue. Je suis un lion donc nous n’en avons pas… D’ailleurs, je me demandais justement si les tigres et les chats n’avaient pas un meilleurs sens de l’équilibre grâce à ça. Enfin je suppose que nous leur sommes supérieurs en tout point de toute façon. Alors il n’y a pas à s’inquiéter.
- U... Un lion ? >>

Alan resta stupéfait. Il savait que les lions étaient les plus puissant félins du peuple Laguz. Tout comme les dragons noirs, seule les plus grands du peuple de Gallia faisaient parti de cette race. Les rois en conséquence, et les branches secondaire en découlant. Il était donc face à une femme apparentée à la royauté de Gallia.

<< Je... je ne savais pas, votre majesté. Et pour la queue, je ne crois pas que ça influence l'équilibre d'une personne. >>

Il voyait Nao sous un tout autre angle maintenant. Une femme de sang royal, l'esprit un peu candide. Il comprenait mieux pourquoi Geist a été envoyé pour la ramener. Une personne aussi précieuse qu'elle, il fallait toujours l'avoir à l'oeil. Mais... les affaires Laguz ne le regardaient pas, il allait laisser cette femme aller où elle voulait.

<< Et c’est par où Goldoa en fait ? Ce n’est pas du tout pour y aller rassurez vous ! Mais j’aimerais éviter d’y mettre les pieds par erreur ! >>

Alan réfléchit un instant. Etait-ce réellement son intention d'éviter ce coin ? Enfin de toutes façons si c'était pas lui qui lui disait, ça serait une autre personne à qui elle demanderait. Alan pointa donc du doigt une chaine montagneuse derrière la forêt de Serenes.

<< Vous voyez ces montagnes ? C'est juste derrière. Sur les cartes, c'est situé au sud de Gallia. Goldoa est entouré de montagnes, les chemins pour y aller sont assez rares. Il y a une grotte qui passe dans la montagne au bout de la forêt. Il y fait atrocement chaud donc ça doit passer par un cœur volcanique, mais je présume que ça doit mener à Gallia ou Goldoa... voir les deux. >>

Maintenant qu'il y pensait, il n'aurait peut être pas du parler de la grotte. Nao pourrait avoir envie d'y jeter un œil... il va devoir garder un œil sur elle un moment histoire de voir si elle comptait vraiment éviter Goldoa ou au moins les grottes.

Nao resta sans voix. Pour la première fois de sa vie, on avait reconnu son rang. On l’avait appelée « votre majesté ». Qu’est ce qu’elle était heureuse ! C’était vraiment chouette d’avoir un ami… et d’être reconnue à sa juste valeur. Elle bomba un peu le torse, toute fier d’elle. En plus, une nouvelle aventure se profilait.

C’était parfait. Nao irait faire un tour à Goldoa dès qu’elle aurait laissé Monsieur Alan. Il faudrait juste absolument éviter de se retrouver à Gallia. Ceci serait difficile. Surtout qu’elle ne connaissait absolument pas la région. Mais elle voulait absolument y aller. Elle s’était promit de faire le tour du monde et un pays mystère remplit de dragon l’intéressait beaucoup. Même si les dragons… bon… avaient l’air antipathiques quand même. Mais elle était un lion, elle ne risquait rien. Monsieur Alan s’inquiétait pour des broutilles. Il ne connaissait pas la puissance de son peuple!

L’après midi était bien avancé désormais. Le feu était mort, et les os de la carcasse nettoyés avec un soin tout Naoesque. Il serait peut être tant de penser à trouver un endroit pour passer la nuit. Ce n’est pas qu’elle en avait assez de dormir à la belle étoile, mais son dos était courbaturé de partout. Surtout que l'argent n'était pas un problème pour elle. La lionne n'avait aucun scrupule.

Elle se releva encore une fois et s’étira. Oui, rejoindre le village le plus proche et partir à l’aurore pour Goldoa lui paraissait la meilleure chose à faire. Sauf que… c’était par où ?
Pas très évident tout cela. Il fallait demander à Monsieur Alan. Il devait connaitre la région comme sa poche à force de trainer dans le coin.

Elle s’approcha de lui alors qu’il était toujours allongé à terre, se penchant au dessus de l'homme.

Monsieur Alan ? Vous pourriez me dire de quel coté se trouves le village le plus proche s’il vous plait ? Se serait gentil!

Nao se redressa, toute fière d'elle, quand Alan l'appela « votre majesté ». Quelle grande enfant, décidément. Le soleil atteignit un point d'où il pouvait commencer à aveugler Alan. Le temps passait vite, décidément. Ils en étaient à la fin d'après-midi. Kwendal devait commencer à s'inquiéter.

Nao se releva, regarda autour d'elle puis se pencha vers Alan.

<< Monsieur Alan ? Vous pourriez me dire de quel coté se trouves le village le plus proche s’il vous plait ? Se serait gentil! >>

Alan se releva à son tour puis regarda autour de lui. Il repéra la forêt de Serenes, toute proche, puis regarda au gauche de celle-ci. Un arbre esseulé, un gros rocher... voilà la route. Alan la pointa du doigt.

<< C'es tout simple : vous suivez cette route et vous allez tout droit à chaque bifurcation. Vous en avez pour un bon quart d'heure avant d'atteindre un village, sauf si vous trouvez un cheval à monter ou un autre moyen de transport plus rapide que la marche à pied. >>

Pour avoir du l'emprunter régulièrement pour faire des courses, Alan connaissait bien le chemin. Il était absolument certain de ce qu'il disait. On trouvait tout ce qu'il fallait la-bas, pour la vie quotidienne. Il soupira puis se tourna vers Nao.

<< Au fait... Geist n'a pas cherché à vous retrouver après notre passage en prison ? Il me semble qu'il devait vous ramener chez vous, non ? >>

Il n'y avait pas vraiment réfléchi, mais c'est vrai que c'était intriguant. Geist n'a sans doute pas abandonné sa traque si le retour de Nao à Gallia était si important. Elle a du le recroiser au moins une fois s'il poursuivait sa mission de rapatriement.

Nao observa le chemin que lui désignait le Béorc. Il sinuait à travers la plaine avant de se perdre derrière une colline. Quinze minutes, voila qui n’était pas bien long. Après le long repos de l’après midi, elle n’aurait même pas le temps d’avoir mal aux pieds. Faire un tour à cheval sa lui disait bien ! Mais personne n’avait jamais voulu lui en donner quand elle en demandait un. Une fois elle avait même essayé en présence de Mademoiselle Eli, mais celle-ci l’avait assommée avant de s’excuser auprès du conducteur de l’attelage qu’elle voulait réquisitionner.

Elle était de sang royal tout de même !! Même Monsieur Alan l’avait reconnu !! Alors pourquoi ne lui donnait-on pas les hommages qui lui étaient dû ? C’était comme les pégases ! Elle rêvait d’en chevaucher un, mais personne n’avait jamais voulu lui en prêter. Les gens étaient quand même très égoïstes ! Même les Béorcs ! Enfin, ils ne pouvaient pas non plus savoir à quelle branche de la société Laguz elle appartenait. Et heureusement dans un sens ! Car sinon, cela enlèverai un peu de piment à toute cette histoire !

Nao s’apprêtait à partir quand Monsieur Alan lui posa une drôle de question. Elle se gratta la tête perplexe avant de répondre :

Nous sommes restés ensemble avec Monsieur le Malpoli un bon moment. Seulement un jour, je suis rentrée à l’auberge et il n’était plus là. Nous étions partit pour Daien mais j’ai du changer mes plans. Je n’avais plus personne pour me guider alors je suis restée à Criméa. Et là, j’ai rencontré Mademoiselle Eli !!! On a passé un an ensemble ! Et même qu’elle avait un chat orange et blanc et… heu pardon, je m’emballe toujours quand je pense à Mademoiselle Eli.

Nao rougit un peu et enroula son écharpe autour de ses oreilles.

Enfin, je n’ai plus jamais revue Monsieur le Malpoli après cela. Et c’est dommage, car je pense qu’il aurait pu être aussi mon ami, comme vous. Enfin…

Elle esquissa un sourire et ajouta :

Peut être que nous nous reverrons dans pas trop longtemps. Je l’espère en tout cas ! J’avais beaucoup de questions à lui poser ! Mais au moins, il avait abandonné l’idée de me ramener ! De toute façon, les Béorcs n’ont pas à s’occuper de ça ! C’était une petite affaire de rien du tout et sans la moindre importance ! Ne vous inquiétez pas pour moi !

Elle pencha la tête sur le coté avant de demander :

Mais heu… pourquoi vous posez cette question d’ailleurs ? Vous avez quelque chose à voir avec lui ?

Nao semblait prête à partir avant qu'Alan ne lui pose la question. Peut être aurait-il du se taire en fait, il ne voulait pas la retenir trop longtemps, histoire de ne pas la déranger.

<< Nous sommes restés ensemble avec Monsieur le Malpoli un bon moment. Seulement un jour, je suis rentrée à l’auberge et il n’était plus là. Nous étions partit pour Daien mais j’ai du changer mes plans. Je n’avais plus personne pour me guider alors je suis restée à Criméa. Et là, j’ai rencontré Mademoiselle Eli !!! On a passé un an ensemble ! Et même qu’elle avait un chat orange et blanc et… heu pardon, je m’emballe toujours quand je pense à Mademoiselle Eli. >>

Elle rougit et fit son turban avec l'écharpe. Elle semblait vraiment l'aimer, cette Eli.

<< Enfin, je n’ai plus jamais revue Monsieur le Malpoli après cela. Et c’est dommage, car je pense qu’il aurait pu être aussi mon ami, comme vous. Enfin…
Peut être que nous nous reverrons dans pas trop longtemps. Je l’espère en tout cas ! J’avais beaucoup de questions à lui poser ! Mais au moins, il avait abandonné l’idée de me ramener ! De toute façon, les Béorcs n’ont pas à s’occuper de ça ! C’était une petite affaire de rien du tout et sans la moindre importance ! Ne vous inquiétez pas pour moi ! Mais heu… pourquoi vous posez cette question d’ailleurs ? Vous avez quelque chose à voir avec lui ? >>

Alan prit le temps de réfléchir à tout ce qu'a dit Nao. Pourquoi Geist a-il commencé à escorter Nao vers Daein plutot que la ramener à Gallia ? Il a abandonné drôlement vite si on tient compte du statut de Nao. C'aurait été Alan, il n'en aurait pas démordu avant de l'avoir ramené chez elle, de gré ou de force.

<< Juste pour savoir. Mais ça me semble bizarre : Vous êtes de sang royal, non ? Donc vous avez une grande valeur pour le peuple de Daein : si ceux qui ont la priorité sur vous pour l'accès au trône venaient à disparaître, vous deviendriez reine donc votre vie à une grande valeur pour les Laguz. A partir de là, si Geist travaillait vraiment pour les Laguz, Il aurait du tout faire pour vous ramener à Gallia et non pas vous escorter à Daein ni même vous laisser seule... enfin, peu importe, c'est votre vie et je n'ai rien à voir la dedans. >>

Il se tut, décidant de laisser toute cette affaire de côté. Pour sa part, il n'a pas vu Geist depuis cet accident et, même si l'envie de prendre sa revanche sur lui était assez forte, il ne s'en plaignait pas bien au contraire.

Il n'avait plus rien à dire maintenant. Il garda donc le silence, peut être que Nao aura autre chose à dire avant de faire route vers le village ?

Nao croisa les bras et se mit à parler tout en réfléchissant.

Il faudrait qu’il y en ait un sacré paquet qui crèvent pour que je puisses avoir une chance même minime d’accéder au trône. Mais en fait, sa ne m’intéresse absolument pas. De toute façon, je n’ai jamais eu aucune importance aux yeux de ma famille, alors je ne vois pas pourquoi ils me rechercheraient. Toute cette histoire, c’est du passé et être au pouvoir ce n’est que des contraintes de plus.

Nao se frotta les yeux avant d’empoigner son sac et de le mettre sur son dos.

Quand à Monsieur le Malpoli, j’aurai en effet eu bon nombres de questions à lui poser, mais je n’ai pas eu le temps. C’est très dommage. Enfin je verrai bien si je le recroise à l’occasion ! Pour l’instant, j’ai déjà choisit ma prochaine destination !! Sa va être très amusant !!

Nao tourna le dos à Monsieur Alan et partit en direction du chemin, dans le soir tombant. Éloignée de quelques mètres, elle se retourna soudain et agita la main, le sourire aux lèvres.

Au revoir Monsieur le cuisiner Mercenaire, et bon courage avec vos marmots !! Ah et... merci! Les hommes sont bizarrement fait, c'est rigolo! C'est mieux quand sa pend pas quand même! Adieuuuu!!

Puis elle partit au petit trot rejoindre le village perdu non loin, sentant la fin revenir dans son estomac vidé. Demain serait une belle journée, en plus, elle partait pour Goldoa !

<< Il faudrait qu’il y en ait un sacré paquet qui crèvent pour que je puisses avoir une chance même minime d’accéder au trône. Mais en fait, sa ne m’intéresse absolument pas. De toute façon, je n’ai jamais eu aucune importance aux yeux de ma famille, alors je ne vois pas pourquoi ils me rechercheraient. Toute cette histoire, c’est du passé et être au pouvoir ce n’est que des contraintes de plus. >>

Nao mit son sac sur son dos après un petit frottage d'yeux. Elle devait être fatiguée.

<< Quand à Monsieur le Malpoli, j’aurai en effet eu bon nombres de questions à lui poser, mais je n’ai pas eu le temps. C’est très dommage. Enfin je verrai bien si je le recroise à l’occasion ! Pour l’instant, j’ai déjà choisit ma prochaine destination !! Sa va être très amusant !!
>>

Sa prochaine destination... sans doute le village qu'il lui a désigné... mais si elle croit vraiment que c'est un coin marrant, la bas, elle va être plutôt déçue du voyage...

Nao commença à s'éloigner, laissant croire Alan qu'elle ne lui dira même pas au revoir, mais elle se retourna finalement, agitant sa main.

<< Au revoir Monsieur le cuisiner Mercenaire, et bon courage avec vos marmots !! Ah et... merci! Les hommes sont bizarrement fait, c'est rigolo! C'est mieux quand sa pend pas quand même! Adieuuuu!!
- Au revoir ! >>

Alan regarda Nao s'éloigner un moment puis prit ses affaires et se dirigea vers la forêt. Il a perdu assez de temps comme ça, Kwendal l'attendait... enfin, temps perdu... peut être pas. Si ce qu'il a appris à Nao pouvait lui éviter de sérieux problème, le temps n'aura pas été perdu...

Nao... cette femme était vraiment bizarre... elle était de sang royale, mais elle se comportait comme une simple roturière. Elle semble avoir atteint l'âge adulte, mais réfléchit et agit comme une gamine... la vie ne fait pas de cadeaux à tous, mais elle semble pourtant bien s'en tirer malgré son manque de culture et de maturité...

Les premières lueurs orangées teintaient le ciel pour annoncer l'heure tardive... il va se faire passer un de ces savons en rentrant...

» Réevaluation Akamae : Le temps de vivre.
» Un coup pour toi, un coup pour moi, et celui-là c'est pour le plaisir [Pv Liyu]
» #2 — L’espoir fait vivre. [Kiméra, Shiro]
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Il faut manger pour vivre [Nao]

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