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 [Rééval Maëlly] Du passé pour créer le futur.

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Callie
CallieBeorc


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MessageSujet: [Rééval Maëlly] Du passé pour créer le futur.   [Rééval Maëlly] Du passé pour créer le futur. I_icon_minitimeLun 10 Avr - 15:15

« Je suis désolée, Isaak … Je ne viendrai pas avec toi à Daein. J’ai quelque chose à régler d’abord. On se rejoindra à Criméa, je te le promets. »

Une promesse. Quelques mots, un sourire. Un extrême besoin de rentrer chez toi, loin d’ici. Le besoin de renouer avec tes racines, de retrouver ta famille. Kilvas. Terre de corbeaux, fuie depuis bien trop longtemps, relayée au rang de souvenir. Un endroit inhabitable pour toi, car tu ne supportes pas leur mentalité ni leurs croyances. Tu ne partages rien avec les corbeaux. Ah, si. Ton sang. Tes plumes. Physiquement tu es comme eux, tu ne peux pas le nier. Voir Isaak changer, faire le deuil avec son ancienne vie et passer à autre chose a déclenché quelque chose en toi. Combien de temps cela fait-il ? Plusieurs années, non ? Un beau jour, tu es juste partie, sur un coup de tête. Tu t’es levée un matin et tu as décidé de tout bouleverser. Stop. Un besoin de changement, de tout mettre de côté pour découvrir l’univers. Partir de cette terre maudite, avec tous ces gens qui puent l’hypocrisie. Tu as coupé les liens avec Kilvas, mais tu as surtout anéanti tout lien avec ta famille. D’un seul coup, comme ça. Plus de contact, plus de nouvelles. Tu n’as jamais reçu de lettres parce que tu n’en as jamais envoyé. Peut-être pensent-ils que tu es morte ? Peut-être le sont-ils aussi ? Ce serait dommage, tout de même, tu crois pas ? Parce qu’il y a autre chose qui te perturbe. Désormais, tu es comme eux. Comme elle, surtout. Alors il est grand temps d’aller faire la paix avec ton passé, Maëlly. D’aller accepter ce que tu es, de grandir avec.

•••

Après un très long voyage, te voilà enfin à la bordure de Kilvas. Une île si petite. Tu lèves les yeux. Des montagnes à perte de vue, l’odeur de la mer, des bateaux partout. Tu tournes la tête. Énormément de personnes déchargent leurs marchandises, tandis que d’autres, des corbeaux un peu moins avenants, secouent des bourses en cuir pleines de pièces et autres choses qui tintent. Tout Kilvas se trouve face à toi : les gens plus ou moins honnêtes qui viennent travailler et les pillards, ceux qui donnent à cette petite île son image si négative. Tu hausses doucement les épaules. Tu ne sais pas si tu es heureuse, nerveuse, triste, nostalgique. Toutes ces émotions se battent dans ta tête. Tu continues de regarder partout, enivrée par l’odeur du poisson. Ça te chatouille les narines très violemment. Tu rentres chez toi, aujourd’hui. Tu vas revoir ta mère, ton père, ton frère. Tu vas retourner droit dans les bras de la bourgeoisie. Quel effet ça te fait ? Tu soupires. Quelle mauvaise idée. Tu songes à rebrousser chemin, quand tout ton corps se mobilise pour t’en empêcher. Tout ce chemin pour rien ? Voyons, Maëlly …

Tu prends ton courage à deux mains et décides de traverser le port, passer près des étals pour finalement quitter le lieu de commerce. Tu ne sais pas ce que tu vas leur dire. Tu vois déjà ton père râler pendant une journée entière, retourner la maison, puis te retourner la tête, pour que tu comprennes à quel point tu es une honte. Puis il y aura ta mère, sage et aimante, qui te dira que ce n’est pas grave, qu’il va se calmer, qu’il t’aime malgré tout et qu’il a eu extrêmement peur. Bref, une réaction typique et terriblement prévisible. Ils vont être perturbés de te voir, tout de même. Tu as grandi, depuis. Tes cheveux ont poussé, ils sont plus longs encore que ceux de ta mère. Tu as des cicatrices de partout, vestiges d’aventures parfois répugnantes, parfois excitantes. Et si, en fait, tu te trompais totalement ? Tu vas revoir Chris, cette petite bouille de corbeau, bien plus casse-cou que toi, tu es sûre qu’il y aura des étincelles. Ça part déjà différemment de cette vie de bourgeois, tu crois pas ?

Avant même de t’en rendre compte, tu as volé jusqu’à la grande demeure qui est la tienne. Tu souris. Rien n’a changé. Le jardin est toujours aussi bien entretenu, les murs sont toujours marron foncé, couleur typique à Kilvas. Vous êtes situés au creux d’une montagne, éloignés de la falaise et à l’écart des regards indiscrets. Un lieu idyllique, hein ? Au fond, tu es contente d’avoir fui. Une vie de belles lettres et de belles manières, quelle horreur ! Tu es devenue mercenaire, depuis, quel changement drastique ! Quel bonheur, surtout. Tu refuses d’être une autre de ces princesses un peu bizarres qui ne parlent que de joyaux. Toi, tu veux du sang, de l’aventure, de la baston ! Des trucs de vraie femme, quoi !

Tu te laisses progressivement descendre et entres tranquillement dans le jardin. Plus tu avances, plus tu es nerveuse. C’est terrible. Tu inspires un grand coup lorsque tu es face à la porte d’entrée. Tu ne peux plus reculer, Maëlly. Alors tu lèves une main timide, tremblante … Et tu frappes. Toc, toc, toc. Ton cœur accélère à une vitesse incroyable, tu as l’impression qu’il va exploser ta poitrine et passer à travers. Tu es prête à partir en courant, à toute vitesse, pour esquiver ce cauchemar. C’est trop, c’est trop, c’est trop. Tu pries pour qu’ils aient déménagé, qu’ils soient morts, disparus, partis, loin loin loin.

Et la porte s’ouvre.

Elle dévoile ton frère, devenu plus grand que toi, des cheveux noirs de jais et un sourire à tomber par terre. Vous vous fixez pendant un instant. Un instant beaucoup trop long. Le silence vous écrase tous les deux. Dans un élan de courage complètement déplacé, tu te lances. « Eh non, j’suis pas morte … » Tu lui envoies ton plus beau sourire. Il arque un sourcil. Silence. Et vlan. Il se jette sur toi et t’écrase dans ses bras. Tu étouffes à moitié, mais c’est tellement agréable. Tes mains assaillent son dos et tu le serres à ton tour. Il pleure presque. « Malade mentale … » Et c’est tout. Chris, typiquement. Ne parle pas beaucoup, mais agit énormément. Il t’a manqué, énormément. Peut-être plus que tous les autres. « Entre, m’man et p’pa vont devenir fous. » Oui, merci Chris, pas besoin de le rappeler.

Tu passes le seuil de la porte. Ça y est, t’y es. Plus aucun moyen de t’enfuir. « V’nez voir qui est là ! » Une femme d’une élégance à couper le souffle descend les marches et traverse la pièce. Il ne lui faut qu’une fraction de seconde pour te reconnaître. Elle s’arrête, te fixe, puis se précipite vers toi et recommence. Impossible de deviner ce qu’elle va faire. Puis, dans toute sa mesure, Kelly te prend dans ses bras avec un sourire satisfait. Elle te caresse doucement le dos puis te relâche. Un câlin plein d’amour, tu l’as senti, mais un câlin réservé. Un câlin donné par une femme bourgeoise. C’est déjà un miracle qu’elle t’ait prise dans ses bras, déjà. Et puis le dernier membre de la famille apparaît. Lui est un peu plus mammouth que les autres. Tu attends le sermon avec une impatience non-dissimulée. Un sourire provocateur étire tes lèvres. « Non mais tu te rends compte ! » lance-t-il, le doigt levé. « L’inquiétude que tu nous as causée ! Cette disparition soudaine, sans motif ! » Tu penches la tête. Tu l’avais prévu. Tu l’avais vu venir à des kilomètres. Tu souris. Il n’a pas changé d’un pouce. « Bonjour à toi aussi, Papa. » Il se braque, bloque, hésite. Il lève la main, puis la descend. Il recommence. « Maëlly … » Enfin, il oublie ses bonnes manières et te donne une accolade timide, encore plus mesurée que celle de ta mère. Dernier membre de la famille, patriarche des Lunoë, Léo, est un homme droit, qui a un sens aigu des valeurs et de la justice. Il a probablement été le plus troublé par ton départ, pas parce que tu lui as manqué, mais parce que tu as mis en péril ses valeurs, les valeurs bourgeoises. Tu as entaché leur réputation. Pourtant, il t’aime toujours aussi fort. Tu es revenue, c’est un très gros cadeau pour lui.

Ils t’emmènent dans le vaste salon, où ils t’invitent à t’asseoir et te servent un thé au jasmin, ton préféré. Puis, ils prennent place à leur tour et te regardent tous, en attendant que tu leur racontes un peu tout ce que tu as vécu. Tu décides de passer sous silence l’expérience traumatisante vécue à Daein, mais leur expliques le reste. Isaak, Khar’a, Mysti, les sombres événements de Criméa. Puis, tu t’arrêtes sur un dernier point : ta carrière dans le mercenariat. Ce besoin de sauver des gens, de vivre dans l’aventure, d’avoir un but. Ils hochent doucement la tête, plutôt satisfaits. Chris t’écoute avec un air fasciné, rêveur et heureux de savoir que tu as suivi une voie louable. S’il savait. Tu souris gentiment, toujours un peu mal à l’aise. Tu es partie depuis si longtemps, pourtant presque rien n’a changé. Chris a grandi, c’est sûr, mais … c’est tout ? Tu as l’impression que tu es la seule à avoir évolué. C’est … dérangeant.

•••

La nuit est tombée sur Kilvas. Le ciel est d’un violet sombre, parsemé de nuages. Tu t’es installée sur la terrasse, rêveuse. Tu as toujours adoré la vue prenante que vous aviez sur le pays. Petite, tu venais ici quand tu te battais avec Chris ou quand ça n’allait pas avec Kelly ou Léo. Tu passais du temps à regarder au loin, à t’imaginer loin d’ici. Aujourd’hui, c’est tellement différent … Tu t’appuies sur la rambarde. Ces retrouvailles te paraissent tellement étranges … Tout est pareil et pourtant, tout te semble avoir changé. C’est chez toi, mais tu ne t’y sens chez toi qu’à moitié. Emprisonnée. Probablement la peur de ne plus pouvoir partir ? Enfin, tu sais que tu es libre maintenant, que personne ne t’empêchera de voyager. Tu aimerais juste en savoir plus sur elle … Histoire d’en savoir plus sur toi-même, en fait.

Ta mère passe la porte vitrée et s’installe près de toi. « Alors, Maëlly. Pourquoi es-tu venue jusqu’ici ? » Tu tournes la tête, surprise. Comment sait-elle ? Tu hésites. « Je suis ta mère, voyons. J’ai eu les mêmes rêves, les mêmes ambitions … Mais j’ai été mariée, et tout ça s’est envolé. » Tu penches la tête et un sourire mélancolique s’installe sur tes lèvres. Le destin tragique des femmes. Mais tu sais que ta mère est heureuse avec ton père. Il ne l’étouffe pas et est à l’écoute de ses moindres désirs. Certes, il lui demande de se conformer à l’étiquette, mais ça … C’est seulement quand ils sont face aux autres. Sinon, ta mère est libre. Moins que toi, mais libre. « Allez, dis-moi tout. » Tu fermes les yeux et inspires profondément. Les mamans ont un véritable don. Un don que tu ne comprends pas, car tu n’as aucun instinct maternel et l’incapacité totale de procréer. Mais un don que tu admires, car seules les mamans en sont capables. Tu souris puis hausses doucement les épaules. Des milliers de mots ne seraient pas aussi efficaces que l’action. Tu poses les yeux sur un des vases, puis le déplaces légèrement. Ça te demande un effort assez conséquent, parce que c’est un vase plutôt lourd, mais ta mère comprend instantanément. « Alors, c’est pour ça … » Elle soupire doucement, avant de sourire. « Eh bien, il est temps que je te raconte une petite histoire. Rentrons, il commence à faire froid. »

Vous vous installez tranquillement dans le salon, sous d’épaisses couvertures en laine. Ta mère commence alors. « C’était il y a déjà une génération, peut-être même plus. Ta grand-mère avant moi, puis moi, puis maintenant toi, et vous êtes les seules que je connaisse ; ma grand-mère l’avait peut-être, je n’en sais rien. Quoi qu’il en soit, nous sommes toutes capables de déplacer les objets, voire les gens, par la pensée. Pour déplacer les gens il faut avoir un énorme pouvoir, mais bon. Cette étrange capacité est appelée télékinésie. Tu pensais être maudite ? Raté, tu es juste comme nous. Il faut savoir que ce n’est pas un malheur, hein … Je ne l’ai jamais vraiment utilisée depuis que vous êtes nés, mais ça n’a rien à voir avec quelque chose de néfaste. En fait … Ta grand-mère était une Laguz réputée ici pour ses pouvoirs. Elle était exceptionnelle, capable de déplacer plusieurs objets à la fois, ou d’agir complètement sur un être vivant, pour l’immobiliser par exemple. Je n’ai jamais aimé son héritage, car c’est ce qui lui a permis d’acquérir sa réputation de voleuse invétérée. Ta grand-mère était adulée de tous les corbeaux car elle volait comme personne. Autant te dire que c’est déjà un mauvais point. Un jour, pendant la guerre, alors que nous étions réfugiés pour ne pas souffrir, ta grand-mère a été attrapée par des Beorcs pendant un vol. Ils l’ont exécutée sur la place publique, à charge d’exemple. Depuis ce jour, de nombreux corbeaux connaissent l’histoire de Lula, le corbeau voleur aux pouvoirs impies. Je pense que tu comprends pourquoi j’évite de m’en vanter … » Tu hoches doucement la tête, complètement perturbée par cette histoire. Tu as des questions, beaucoup, mais une seule te semble vraiment importante. « Mais alors, tu ne t’es jamais entraînée ? C’est une capacité abandonnée ? »

« Non, pas vraiment. Au contraire, même. J’ai beaucoup développé cette capacité, parce qu’elle peut s’avérer extrêmement utile, en plus de nos capacités basiques, si on se fait attaquer. » Elle marque un point. « Seulement, je préfère le garder pour moi. Ton frère le sait, mais je m’en sers tellement peu, voire jamais, qu’il n’y fait pas attention. Par contre, évite de montrer que tu en es aussi capable : lui n’en a pas hérité. Il est très fort, certes, mais il n’a pas cette faculté ; j’aimerais qu’il n’en soit pas triste et pense qu’elle s’éteindra avec moi. » Tu hoches la tête, un air plein de promesse sur le visage. Si maman le demande, Chris n’en saura rien. Tu t’écrases doucement dans le fond du canapé, blottie au creux de ta laine. « J’aimerais que tu m’apprennes. Ce sera discret, puis maintenant que j’ai voyagé, ils ne s’en douteront pas … Mais j’aimerais m’améliorer. » Ta mère exhale un long soupir. Elle le savait, bien sûr qu’elle le savait, mais elle aurait aimé que ça se passe différemment. Tu sais, un de ces espoirs complètement fous qui n’amènent nulle part. Tu vas droit dans la direction qu’elle souhaitait esquiver. Elle ferme les yeux et reprend. « Très bien … Dès demain, sur la falaise où je t’emmenais jouer quand tu étais petite. Sois prête, ce ne sera pas facile. » Kelly se défait de sa couverture et se relève. Elle dépose un baiser sur ton front et caresse ta tête, avant de te souhaiter bonne nuit. Elle disparaît dans le noir de la maison, te laissant seule avec le silence. Te voilà chez toi. Tu vas dormir dans ta chambre, dans ton lit. Un lit probablement plus confortable que tous ceux dans lesquels tu as dormi dernièrement. Et demain, tout commencera. Le grand changement.

•••

Les rayons du soleil filtrent à travers la fenêtre et chatouillent ta peau. Tu te lèves avec un sourire. Ça te fait bizarre d’être revenue ici, tellement bizarre. Mais c’est agréable. Tu te sens plus en sécurité que jamais. Tu te prépares et sors de la chambre. Aujourd’hui est un grand jour ! Tu vas avoir du travail, beaucoup de choses à faire. Tu vas approfondir ta maîtrise de la télékinésie. Enfin. Aujourd’hui, c’est une belle estimation. Un très grand espoir. Mais il vaut mieux partir positive, non ? La maison est vide : ton père et ton frère sont partis chercher du poisson et ta mère t’attend déjà à la falaise. Tu la connais, toujours très en avance aux points de rendez-vous, souvent trop en avance, d’ailleurs. Tu attrapes quelque chose rapidement et quittes la demeure. Tu revêts ta forme animale et t’envoles.

Elle est là, installée tranquillement, à regarder au loin. Tu redeviens humaine et lui lances, un sourire aux lèvres : « On ne change pas les bonnes habitudes, hein ? » Elle se tourne, rit doucement. « Que veux-tu, je suis trop bien élevée. » Tu ris avec elle. Ta mère n’a vraiment pas changé, c’est rassurant. Tu t’approches. « Allez, je suis prête. » Ta mère t’approche, bienveillante. Elle pose une main sur ton épaule. « Courage. » Tu arques un sourcil. Comment ça, courage ? Tu hésites, d’un seul coup. Tu devrais peut-être partir, finalement. Oh, ça sent pas bon tout ça. Tu croises les bras sur ta poitrine. Elle reprend : « Bien, maintenant que je t’ai mis le doute, tu vas t’asseoir et déplacer tout ce que je te montre. Pas en même temps, pas trop vite. Mais ce sera de plus en plus gros. Quand tu seras capable de déplacer ceci … », elle te montre un vase plus large qu’elle « Alors tu pourras considérer être un peu plus forte. » Tu penches la tête : tu n’y arriveras jamais. Ce vase est énorme, rien que l’extérieur te montre qu’il est extrêmement lourd. Tu ne t’y connais pas en matériaux, mais tu es sûre que ceux utilisés pour confectionner ce vase sont les plus lourds possibles ! Bon, peut-être pas, mais quand même. Tu te sens prête à partir, du coup. Parce que, quand même, ce vase a l’air super lourd !

Kelly se met à rire. « On sait plus ? Tout ira bien. Je te surveille. » Comme si c’était rassurant. Quoi qu’il en soit, tu t’assois et te mets au travail. Si tu peux déjà déplacer ce qui vient avant, peut-être deux objets avant le dernier, tu seras contente. Le premier est une flèche. Tu la soulèves, la tournes, la fais voler doucement, puis tu la reposes. Ensuite, une balle. Encore une fois, tout va bien. Puis un premier vase. Ah, les vases … Celui-ci te donne un peu plus de fil à retordre, tout de même. Mais avec un peu plus de concentration, il est ébranlé. Il bouge. Un tout petit peu. « Ce n’est pas suffisant. », dit doucement ta mère, au loin. Pas suffisant ? Tu sues, tu as chaud et mal à la tête mais ça ne suffit pas ? Il a bougé ! « Il faut que tu puisses au minimum le soulever. Regarde. » Tu ouvres les yeux et suis la démonstration : elle le lève sans aucun problème. Tu fais la moue. Travailler avec sa mère ? La pire idée du monde ! La prochaine fois tu réfléchiras, tourneras sept fois la langue de ta bouche … Bref, tu lui demanderas pas d’aide, surtout pas ! Tu soupires, puis te remets au travail. Lever ce vase est déjà une tâche plus ardue.

Tu essayes, tu essayes … Tu tournes le problème dix fois dans ta tête, tu te concentres davantage, mais rien. Rien, sauf l’épuisement. Ta tête commence à tourner. Tu retentes une dernière fois. La fois de trop. Le monde devient flou puis un voile noir s’abat sur tes yeux. Ton corps pèse le quadruple de son poids. Tu t’écroules sur le sol, inconsciente. Et ça veut soulever le dernier vase, qui est trois objets plus loin ? Quel fol espoir !

Tu ouvres les yeux, allongée dans ton lit, une serviette sur le front, ta mère installée à côté de toi. « Bon retour parmi nous, Mademoiselle … », dit-elle en souriant. Tu es mal à l’aise, encore sonnée et déboussolée. Tu n’as franchement pas envie de bouger de ton lit. « Hum … », finis-tu par maugréer. « Allez, repose-toi, on reprendra plus tard. » Ton cerveau approuve, puis tu sombres à nouveau.

•••

Cela fait maintenant un long moment que tu t’entraînes. Tu parviens à soulever le vase de la dernière fois, mais la suite se corse et rend tes efforts inutiles. C’est déprimant. Tu as juste envie de tous les bouger, quitte à y aller avec tes mains. Mais ce serait trop simple. Alors tu respires, tu soupires, tu tournes en rond, mais tu persévères. Il faut à tout prix que tu réussisses. Tu t’acharnes presque, mais tu ne t’évanouis plus. Tu connais ta limite.

« Fais le vide, Maëlly. Ne pense à rien, seulement à la trajectoire de l’objet. Là où tu veux l’emmener. C’est aussi simple que ça. Tu visualises la chose précisément. Le reste viendra tout seul. » Faire le vide. Visualiser. Faire le vide. Visualiser. Tu fermes les yeux et te concentres. Le vase tombe. Tu as la première étape, mais c’est toujours plutôt imprécis. Ta mère le redresse. Tu recommences. Il tombe à nouveau, plus brutalement cette fois. Plus de force, toujours pas assez de précision. Tu fermes les yeux et serres les dents. Allez ! Le vase percute le plus petit vase : l’impact le brise. Tu te lèves et sautes partout, avant de retomber par terre, essoufflée. « Mon dieu, pas trop tôt ! » Kelly applaudit. Elle vient vers toi et te ramasse. « On rentre, ça suffit pour aujourd’hui. »

Les entraînements se poursuivent ainsi, tu t’exerces sur l’avant-dernier objet, mais tu as beau y passer du temps, y réfléchir dans tous les sens : rien. Tu ne progresses plus. C’est extrêmement frustrant. Alors, quand Chris te propose d’aller au marché avec lui, tu sautes sur l’occasion ! Une pause, une pause bien méritée ! Petite Maë’, dans ton cerveau, dans un véritable cha-cha à l’évocation du repos.

Vous vous baladez ensemble, tranquilles. L’odeur du poisson caresse tes narines, enivre tes papilles. Tu pourrais dévorer toutes les bêtes ici présentes et en re-demander ! Il ne te manque plus qu’un bon gros morceau de viande et tu seras aux anges. Cela risque d’être compliqué, cela dit : ta famille mange très peu de viande ; déjà parce qu’ils n’en produisent pas énormément en Kilvas, mais aussi parce que c’est très cher. Être de la société moyenne ne leur autorisait pas de tels écarts. Il y en avait, parfois, mais le poisson leur convenait davantage. Dommage, dommage …

Vous atteignez un nouvel étal, avec de magnifiques parures. Tu souris. Les corbeaux et leur amour du brillant … Tu t’approches, curieuse. « Ces perles seraient magnifiques sur vous, mademoiselle ! » Tu souris à la vendeuse. Une phrase pour attraper les clients et les inciter à acheter. Tu vas pour les essayer quand du vacarme attire ton attention. Tu te tournes et fais face à la situation la plus surprenante de toute ta vie : Chris, face à un bandit qui fait deux, voire trois fois sa carrure. Le colosse est menaçant, clairement doté de mauvaises intentions. Tu arques un sourcil, puis tu le vois porter une main à sa hache. Tu croises les bras et commences à t’approcher. Tu n’as pas le temps de faire plus de deux pas que l’arme se lève, prête à s’abattre sur ton petit-frère pour lui ôter la vie. Tu écarquilles les yeux.

La panique. La mort. Le sang. Les hurlements. Tu es trop loin pour l’arrêter. Beaucoup trop loin. Tu tends la main. « NOOOOOOOOON !! » Le colosse est complètement bloqué. Il serre les dents à se les déchausser, mais ne peut plus esquisser le moindre mouvement. « Chris ! Barre-toi ! » Ton frère ne se fait pas prier pour partir en courant. Ta pression relâchée, l’homme s’écrase avec puissance contre le sol. Sonné, il te lance un regard haineux. « Va-t-en. », lui lance un marchand, plus loin. Secondé par tous les autres corbeaux, il finit par faire pression sur le manieur de haches, qui s’en va en grommelant. Ce type reviendra chercher des noises à ton frère, tu ne le sais que trop bien. Alors, tu t’immisces dans la foule et vas jusqu’à lui. « Si je te revois, je ferais en sorte que ta hache se fiche ailleurs que dans sa tête. Est-ce que j’ai été claire ? » Il te regarde, hébété. « D’où tu sors, la sous-humaine ? » Tu souris et croises les bras sur ta poitrine. « Eh les gars ! Il m’a appelée sous-humaine ! Vous avez entendu ça ?! » Tous les corbeaux viennent jusqu’à toi. Ils sont tous extrêmement remontés. Le type panique de voir une armée comme celle-ci s’approcher de lui. « Ok, ok, pardon … J’enverrai mon second la prochaine fois … » Tu souris plus largement encore. « Bien. » Il détale tandis que tous les vendeurs retournent à leurs occupations.

Tu cours vers Chris, encore sonné. « Comment … Comment t’as fait ça ? » Tu baisses les yeux. « Je suis désolée, Chris … Je … Je suis comme maman … » Il penche la tête, puis comprend. Il n’a pas l’air blessé, juste … Sous le choc. C’est étrange comme sensation. Étrange, mais tu es soulagée : il ne t’en veut pas. Il accepte que ce soit comme ça : de toute façon il n’a pas le choix. « Je suis content que tu m’aies sauvé, Maëlly … Sans toi, je ne serais plus là ! » Tu lui offres un sourire radieux et l’aides à se relever. L’adrénaline t’a beaucoup aidée, tu ne le sais que trop bien, mais tu penses quand même avoir progressé. Le reste suivra à force de pratiquer. Il passe un bras sous le tien et t’entraîne vers la maison. Vous en avez assez vécu pour aujourd’hui.

Vous rentrez et racontez à ton père, toujours au courant de tout, ce qui vient de vous arriver. Chris, sous le coup de l’émotion, raconte que tu as été héroïque, exceptionnelle, avec tes pouvoirs de télékinésie. Léo fronce les sourcils, entre mécontentement et fierté. Savoir que tu es comme ta mère, mais surtout comme ta grand-mère, ne lui fait pas plaisir. Pourtant, il sait que c’est ainsi et que cela t’a permis de sauver la vie de son fils. Il ne sait pas comment se positionner quant à tout cela. Kelly, au loin, s’approche de toi et te sourit. « Eh bien, tu as réussi, apparemment. » Elle t’offre un de ses sourires bienveillants, ceux qui réchauffent même le cœur des endeuillés. Tu lui rends, avec une fierté soudaine. Elle te prend dans ses bras. « Au fait, le dernier vase … Je ne le soulève pas non plus. », dit-elle en riant. Tu te sens flouée, mais tu es incapable de râler. Alors tu ris, comme elle. « Allez les enfants, à table. », coupe ton père.

•••

Le grand départ. Tu n’aurais jamais cru que revenir en Kilvas pour les voir te ferait autant de bien. Tu as de bons souvenirs dans la tête et une progression certaine dans tes capacités. Tu te sens plus forte, beaucoup plus sûre de toi, prête à en découdre. Tu as dit au revoir, essuyé les larmes de ton frère, puis tu t’es envolée. Isaak t’attend, Criméa aussi.

Tu vas cueillir le monde.
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❝ Oerdhall Okaeliath ❞
Oerdhall OkaeliathLaguz


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MessageSujet: Re: [Rééval Maëlly] Du passé pour créer le futur.   [Rééval Maëlly] Du passé pour créer le futur. I_icon_minitimeMer 12 Avr - 10:20

Et bien, voilà une réeval rondement menée !

Franchement c'est bien écrit, j'ai beaucoup apprécié de voie la famille de Maë, et même si je ne suis pas vraiment familière du personnage je me suis sentie investie dans l'histoire. Tu va droit à l'essentiel, ce qui est une bonne chose. Toujours un peu déstabilisée par la narration en "tu" mais ce n'est qu'un avis personnel.

Pour ta note je dirais 17/20. J'ai hésite avec 18, mais ça c'est la note que j'aurais donné a ton texte s'il avait été plus en profondeur. Car si on s'investit, je pense que tu aurais gagné a développer un peu plus les relations avec ta famille... La ça me parait vraiment simple, on lui pardonne tout très vite je trouve. Ça te fait donc 85 XP sur 100, bravo a toi !
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[Rééval Maëlly] Du passé pour créer le futur.

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