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 Jyrkain, ménestrel itinérant

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MessageSujet: Jyrkain, ménestrel itinérant   Jyrkain, ménestrel itinérant I_icon_minitimeMar 21 Sep - 15:15

  • Informations générales




    Nom: Vonkirk

    Prénom: Jyrkain

    Âge: 18 ans

    Race: Beorc

    Classe: Prêtre

    Pays d'origine: Begnion




  • Description du Personnage




    Caractère:

    Bien qu'il a dépassé l'âge mûr, Jyrkain aime garder une véritable âme d'enfant. Inconscient, insouciant, il aime rêver et faire rêver les autres par le gré de ses chansons. Autodidacte depuis qu'il a dix ans, il joue inlassablement de son lute, auquel on aurait du mal à le dissocier de lui tellement il le trimballe à gauche et à droite. D'apparence joyeuse, il cache un terrible passé qu'il cherche à oublier avec sourire et panache. Peu ambitieux, il sait qu'il est inutile de se lancer dans une quelconque carrière dans ce monde indescriptible, même pour son imagination et son lyrisme impressionnants. Monde qu'il préférerait voir disparaître plutôt que d'y vivre encore et encore sans que rien ne puisse changer les choses, monde sans plus aucune signification pour lui depuis qu'il a tout perdu, jusqu'à son identité. Pour lui et pour les autres, il n'est finalement qu'un ménestrel itinérant, sans passé heureux ni avenir certain. À se demander comment, après toutes ces expériences, il arrive encore à sourire. Certains pourront croire à un sourire hypocrite ou commercial, d'autre attesteront qu'il est la sincérité et la gentillesse même. Entre ces deux extrêmes, où vous placeriez-vous ?



    Physique:

    Assez grand et élancé, Jyrkain est également un peu 'sec' , ce qui se traduit par un développement musculaire limité. Il est loin d'être costaud, mais il possède au moins en sa faveur une agilité certaine. Obligé de s'adapter pour survivre depuis quatre ans ainsi que musicien virtuose, il s'avère avoir une dextérité hors du commun avec ses mains. Son faciès témoigne d'une adolescence encore assez présente, ce qu'on remarque également par son caractère enfantin. Ses cheveux d'un teint légèrement rosé, quoique pâle, sont presque ordonnés sur le devant, et par contre assez ébouriffés à l'arrière, ce qu'il tente de remanier avec une très courte queue de cheval. Ses petits yeux bleus ainsi que son sourire enfantin lui donne cet air jeune et chaleureux qu'il tente d'exprimer sans arrêt. Son accoutrement est caractérisé par une veste à plusieurs couches de couleurs différentes, majoritairement rouge et noir bordées de blanc. Le même blanc que sur ses manches longues allant jusqu'à ses gants, qu'il porte pour cacher au monde sa marque. Cette tenue, finalisée par des bottes hautes et une longue cape foncée donne au garçon un air à la fois noble et voyageur. Jyrkain ne se déplace jamais sans son lute, ainsi que son fidèle bâton, servant à la fois de canne pour marcher que de soin de dernier recours.





    Histoire:

    "Qu'importe mon périple, qu'importe mes tourments,
    La musique est mon art, mon seul et unique talent,
    Et même si la Grande Faucheuse m'attend au tournant,
    J'aurais le sourire aux lèvres face à mon châtiment.
    "

    Léopold Vonkirk faisait parti de la bourgeoisie de Begnion grâce à son honorable commerce de transport maritime de la côte tandis que sa femme, Maria, côtoyait la haute société mondaine du pays. Le couple était aisé et vivait une confortable existence au sein de la société. Tout était parfait, il ne manquait plus que l'apparition d'un petit bambin au sein des Vonkirk afin de vraiment pouvoir fonder une famille. Le jeune couple avait d'abord émis le souhait de s'affirmer socialement et professionnellement avant de concevoir un héritier, afin que ce dernier ne connaisse ni la misère ni la pauvreté. Le contexte étant complet, cinq ans après leur mariage, les deux époux voyaient arriver en leur sein un jeune bébé, de sexe masculin, qui fut baptisé Jyrkain. L'enfant était en parfaite santé et ne présentait aucune déficience, ou presque... sur le dos de sa main gauche apparaissait un signe de nature tribale. Un Marqué. La conclusion tomba lourdement sur les épaules du couple Vonkirk, essentiellement sur celles de Léopold: comment était-ce possible ? Il était lui-même un Beorc, ainsi que sa femme... Non, impossible, à moins que cette mégère ne l'ait trompé avec un de ces horribles sous-humains, ces bêtes immondes... Ce fut ce à quoi pensa le père du bébé qui, plutôt que de le prendre dans ses bras, recula devant cette 'chose' avant de sortir de la pièce, choqué, trahi, tandis que la jeune maman pleurait en concert avec le nouveau-né.

    Il fallut plusieurs semaines pour que le père accepte les explications de sa femme vis-à-vis de sa fidélité et qu'elle ne pouvait expliquer ce phénomène. Il semblerait que cela peut parfois sauter des générations entières avant de se manifester de la sorte. Maria et Jyrkain purent accéder à la démeure familiale après quoi, et la vie reprit normalement chez les Vonkirk. Mais le cas de Jyrkain était particulier, on le sur-protégeait, ne le laissant que peu sortir hors du domaine par peur que quelqu'un ne remarque sa marque et ne discrédite leur nom. Le petit portait en permanence des gants blancs afin de masquer la Marque, et put alors goûter à une vie de famille normale. Cependant son éducation était prise en charge par un professeur à domicile afin de minimiser les risques sur la vérité planant autour de lui. Entre quatre murs, c'était là le quotidien du petit garçon jusqu'à ses cinq ans.

    Les rancœurs étaient parties, et l'amour renaissait entre Léopold et Maria au point d'attendre à nouveau un heureux évènement au printemps prochain. L'accouchement se passa bien, du moins au début. Léopold était légèrement angoissé à cause de la dernière fois, et pour cause, une fois le nouveau bébé sorti, le paternel l'examina machinalement et put voir avec horreur un symbole similaire à celui que portait son fils, cette fois sur la main droite du nourrisson. Le docteur ne fit pas attention au premier abord et souleva l'enfant, en annonçant fièrement:


    "Félicitations, c'est une fille !"

    Un soupir, sûrement le dernier de Maria... Léopold lui planta directement après l'annonce du médecin une dague d'apparat en pleine poitrine. Et là ce fut l'incompréhension totale.

    "Mais vous êtes fou monsieur ?!"

    "Salope ! Je t'ai fait confiance, et...! Et voilà que tu me trahis à nouveau !"

    Il poignarda sa femme à trois reprises dans une gerbe de sang, les pleurs du bébé et les cris d'effroi de Jyrkain inondèrent la salle face à cette scène. Le petit se jeta sur sa mère en criant son nom, mais la dame avait déjà rendu l'âme, un des coups avait percé son cœur. Le médecin posa le bébé sur le lit et attrapa les bras du père enragé, afin de l'empêcher de commettre un autre meurtre.

    "Lâchez-moi ! Je vais tuer ces foutus Marqués ! Ces immondices, ces erreurs de la nature !"

    "Marqués ?!"

    "Sur sa main, vous avez bien vu sa nature ! Ce qu'elle est !"

    "C'est une marque de Charmeur d'Esprit ! C'est une Beorc, pas une Marquée ! Et vous avez tué cette femme pour ça ?! Espèce d'inconscient !"

    Puis le silence. Des yeux qui s'écarquillaient, la bouche qui s'ouvrit sans pour autant laisser sortir un son. Enfin le bruit d'une lame qui siffla et d'un corps qui tomba durement sur le sol, laissant couler abondamment du sang d'un rouge profond par terre, au niveau de la gorge de feu Léopold Vonkirk, reposant non loin du cadavre de sa femme, Maria. Ils laissèrent derrière eux un fils hurlant de terreur et une fille pleurant par réflexe, ou peut-être par instinct, devant cette scène macabre.



    "La lala...! Dans un petit pré, la lala...! Le joli furet, la lala...!"

    Le jeune Jyrkain était assis à l'ombre de l'unique arbre de la cour extérieure de l'orphelinat de Salmo, jouant du lute en chantonnant. Il avait grandi depuis, mais sa voix restait encore un peu fluette aux vues de son âge actuel. Il avait été recueilli ici depuis qu'on l'avait identifié comme un charmeur d'esprit, et son enseignement avait été fait en sorte qu'il puisse s'adonner à la magie de soins pour évoluer en tant que futur prêtre. Mais le jeune garçon n'y faisait presque pas attention, se donnant corps et âme à la musique comme il le faisait actuellement. À l'intérieur cependant, regardant à travers la fenêtre du haut du premier étage du bâtiment, deux hommes scrutaient la scène.

    "Regardez-le, quel entrain ! Dire que lorsque nous l'avons recueilli, il restait cloîtré dans sa chambre à pleurer, ou au chevet de sa petite sœur..."

    "Oui mon Père, surtout après le drame qui s'est déroulé il y a huit ans, c'est comme s'il était une autre personne."

    "Peut-être, mais grâce à ce drame justement, l'orphelinat ne s'est jamais aussi bien porté. Avoir pris en charge les deux enfants des Vonkirk ici était une bonne idée, avec leurs fonds nous avons pu profiter d'un tas de privilèges inespérés."

    "Mais même en tant que tuteur, vous n'avez pas le droit de tout dépenser non plus."

    "Peuh, j'ai fait semblant d'investir pour l'orphelinat, c'est vrai, mais je ne peux pas me permettre de toucher à sa fortune personnelle jusqu'à sa majorité... C'est bien dommage !"

    "Qu'allez-vous faire quand cela arrivera l'année prochaine, mon Père ?"

    "L'année prochaine ? Je préfère ne pas y penser. Arrange-toi pour qu'il n'atteigne jamais sa majorité, je te place toute ma confiance. Et puis comme sa sœur n'en a pas pour longtemps à vivre non plus, je pourrais empocher tout le reste à ma solde. Je compte sur toi."

    "Bien mon Père..."

    Dès la fin de cette conversation, on put voir Jyrkain se lever de l'herbe après avoir arrêté de jouer de son instrument. Il leva les yeux au ciel et regarda le Soleil, pour constater l'heure approximative en cette journée sans nuage: il devait rentrer. Toutes ses pensées se recentrèrent sur son parcours, il entra dans la pension, grimpa un étage et fonça jusqu'au bout du couloir. Il entra dans la chambre au fond à gauche, comme à son habitude, sans frapper à la porte préalablement. Il s'assit sur sa chaise traditionnelle et porta son instrument sur ses genoux. Il sourit à sa petite sœur, Aurore, couchée dans l'unique lit de la pièce.

    "Coucou sœurette ! Ça va ?"

    "Coucou... Jyrkain, oui ça... va, je suis... un peu fatiguée..."

    "Tu as de la fièvre ? Tu veux rester ici te reposer ?"

    "S'il te plaît oui... je ne pourrais pas... me balader avec toi aujourd'hui... pardon..."

    "Ce n'est pas grave, je vais quand même te jouer un morceau avant de te laisser te reposer."

    Il affichait le plus brillant des sourires, inébranlable face à sa petite sœur, lui qui avait pourtant assisté au pire. Il semblait être le plus heureux des enfants, et ça il le devait à son amour pour Aurore, sa cadette. Jyrkain commença à jouer du lute, ce qui fit sourire aussitôt sa petite sœur, qui de son côté adorait son grand frère tellement il était présent, attentionné et gentil avec elle. Chaque fois cet instant rien qu'à eux était inestimable, que rien ni personne ne pourrait ébranler. Mais ça, c'était sans compter la santé fragile d'Aurore, qui était malade quasiment depuis sa naissance. Déjà par manque de lait maternel, elle manqua de mourir avant d'avoir atteint son premier mois, mais grâce à l'intervention et la prise en charge de l'orphelinat, ses jours ont pu être prolongés... Mais jusqu'à quand, ça n'était pas la question que Jyrkain se posait, évidemment, mais au fond d'elle, Aurore devait savoir qu'elle était bientôt à ses limites.

    "Tu sais Aurore, tant que je jouerais de la musique, tu seras vivante...!"

    "Oui Jyrkain, je sais... Merci du fond du cœur..."

    Les deux enfants se mirent à chantonner légèrement sous l'air attrayant de la musique, oubliant tout problème, tout leur désespoir et gardant foi en eux et en le futur.

    Mais le futur n'est jamais comme on aurait voulu qu'il se déroule. Quatre mois plus tard, Aurore fut prise d'une quinte de toux monstrueuse durant près d'une semaine, et qui était annonciateur du pire. Elle était toujours alitée, sa fièvre était terrible, aux alentours des 42 degrés. Elle avait du mal à respirer, comme si elle suffoquait. Jyrkain était à ses côtés, tenant sa main qui exerçait parfois une pression énorme face à la douleur. La main gauche du garçon serrait la main droite de la petite fille, et le plus grand des observateurs aurait souri en voyant les deux Marques de charmeurs d'esprit ne faire pratiquement qu'une. Le prêtre Huntred était également là, derrière l'enfant, spectateur impuissant face à cette scène.


    "Jyrkain, je... C'est... Ah, j'ai maaaal...!"

    "Ne t'inquiète pas petite sœur, je... Je vais te jouer un morceau pour te donner du courage. Tant que je jouerais, tu seras en vie, je... J'y vais...!"

    Le garçon empoigna son lute et commença à jouer un air doux, lent, et parfois on ressentait de la tristesse dans cette musique. Aurore arrêta de suffoquer, tourna la tête vers son frère et lui lança un sourire de compassion.

    "Je... J'ai sommeil, je crois que... Je vais dormir un peu..."

    "Oui, dors Aurore, dors..."

    Lentement elle se mit à fermer les yeux, et lentement l'air de lute continuait sans relâche, s'amenuisait par moments, mais ne voulait pas s'arrêter. Malgré les yeux plein de larmes de Jyrkain, il ne pouvait cesser sa mélodie, malgré l'inévitable, jusqu'à ce que le souffle ne s'arrête à jamais. On n'aurait pu donner de fin à cette musique, mais aussi étrange que cela puisse paraître, tout son se figea après que le prêtre eut donner un coup de gourdin dans la tête du malheureux garçon.




    "Réveille-toi petit..."

    Le Soleil tapait fortement sur le crâne du jeune Jyrkain, qui passait de la noirceur totale à la luminosité sans faille du ciel immaculé. Le réflexe humain par excellence serait de positionner sa main devant ses yeux pour se cacher de l'astre solaire, et c'est exactement ce que fit le jeune homme de sa main gauche. Maladroitement il pouvait distinguer sur celle-ci sa marque commune avec sa sœur... Sa sœur !

    "Aurore ?!"

    Il sursauta en prononçant son nom, en remontant en position assise. Il scruta instinctivement les environs, pour se rendre compte qu'il se trouvait en pleine nature, et plus particulièrement sur une charrette voyageant sur un sentier de terre. Il se retourna ensuite pour finir sur l'homme qui l'avait réveillé, le prêtre présent lors des derniers instants de sa sœur. Il le savait oui, il s'en rappelait maintenant de cette tragédie ayant terminé si brutalement, probablement par la faute de cet homme. Il se mit aussitôt sur la défensive, tandis que Huntred continuait à fixer la route pour orienter les chevaux et la charrette.

    "Je suis désolé Jyrkain, mais j'étais obligé de faire ça. Sinon tu serais mort à l'heure qu'il est."

    "Que... Comment ça ?"

    "Le Père supérieur Crönen m'avait ordonné de t'abattre pour qu'il puisse s'emparer de la fortune de tes parents. Je ferais croire à ta disparition comme ça..."

    "...Et Aurore...?"

    "Elle sera exhumée au cimetière de Salmo, c'est le moins que l'on puisse faire pour elle maintenant. Je suis désolé..."

    Il n'avait pas à s'excuser, l'homme n'avait rien fait de mal, il l'avait même sauvé de la volonté d'un homme soit-disant bon samaritain mais finalement tout aussi perfide que ses semblables. Jyrkain n'eut pas le temps de pester davantage que le transport s'arrêta.

    "Allez petit, c'est ici que nos chemins se séparent. Continue plein Ouest pour rejoindre Sienne, voilà un peu d'argent et des affaires de rechange."

    "M... Merci."

    "Ah aussi, voilà un bâton de soins, vu tes prédispositions tu devrais pouvoir t'en servir. Et j'ai aussi pris ton lute, tiens. Essaye de ne pas te faire remarquer... Adieu."

    Ce fut avec ce mot de fin que débuta ironiquement la nouvelle vie de Jyrkain. Il venait encore de perdre sa famille, comment pourrait-il faire désormais ? Tout ce qu'il fit fut banal, finalement: il enfila la cape passée par le prêtre, plaça le bâton dans son dos et accorda son lute, pour commencer à jouer un air mélancolique. Une légère larme coula de son œil droit, mais c'était tout, il souriait même alors qu'il débuta sa route vers l'inconnu, en chantant.

    "Tu as brisé ton cocon pour devenir un magnifique papillon,
    Tu es parti loin de moi avec tes ailes aux mille couleurs,
    Mais sache que sur mon périple, à traverser rivières et monts,
    Tant que je jouerais de la musique, tu seras vivante, ma sœur...
    "
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