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 Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]

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Burnagore
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MessageSujet: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeLun 10 Aoû - 13:16

Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] Lamort11

Ce village... Ce fameux village plongé sous un ciel crépusculaire. Pas de mauvais nuages à l'horizon, juste la teinte orangée d'une fin de journée. Quelques oiseaux pépiaient et chantonnaient à travers les arbres, impossible de les distinguer dans la pénombre.
 Il n'espérait plus retourner dans cet endroit encerclé par la forêt et par ces quelques champs. La nostalgie le tourmentait légèrement, mais finissait toujours par céder la place à "Haine", à son esprit revanchard. Sans compter cette horrible journée à collecter des informations sur sa cible, ses faits et gestes, ses habitudes et tout ce qui pourrait lui permettre de l'abattre à sa manière, le châtier à sa façon. De ce fait, le village de son oncle Darod devint rapidement un endroit propice à sa purge personnelle.
L'heure est venue de rayer un nom de sa liste.

Vêtu de sa toge sombre, dissimulant parfaitement son identité et sa balafre dans la pénombre, la capuche relevée, il patientait dans l'ombre. Plus précisément, il se trouvait assis sur un rocher, le sabre niché dans son fourreau. Derrière lui s'étendait l'obscurité de la forêt étouffante et devant lui, un sentier plutôt bien fréquenté. A l'écart, une taverne encore ouverte, une fête battant son plein à l'intérieur. Des ivrognes hurlaient de joie ou se battaient ? Trop inaudibles à cette distance.
Intérieurement, le mercenaire priait pour ne pas croiser son oncle. Que lui dirait-il ? "J'ai échoué. Trahi et jeté d'une falaise; ma sœur est entre les mains de mes bourreaux. Ou morte à l'heure qu'il est, dans le pire des cas." ? Il n'osait imaginer la trempe dont il ferait l'objet. Non, cela ne ferait qu'enfoncer le couteau dans la plaie ou même le retourner davantage.

L'air sombre, Burnagore posait fixement ses yeux aussi vifs et ardents qu'un brasier sur la liste. En procédant à maints recoupements, décortiquant toutes les informations accumulées pendant son trajet, il prévoyait de rencontrer un homme lié à son passé. Ici, sur ce sentier.
Cette route cabossée, légèrement accidentée. Un lieu parfait pour une embuscade, même s'il désirait que sa future victime puisse le reconnaître avec stupéfaction afin d'y lire la peur dans ses yeux.
D'autre part, il désirait ardemment lui soutirer des informations sur sa sœur et pour cela, il ne faudrait pas le tuer sur le coup. Oh, oui ! Il souffrira, pour sûr ! Il priera même les dieux pour chuter d'une falaise et mettre fin à ce calvaire.
Burnagore esquissait un sourire sadique en pensant à cet évènement probable.


- "Profite donc de ta derrière soirée de fêtard. Je me ferai un plaisir de tricoter avec tes entrailles pendant ton agonie...", marmonna Burnagore, visiblement en plein monologue.

Haine, son sinistre compagnon immatériel, l'encourageait selon les moyens du bord. Une série de souvenirs désagréables et obsédants : sa chute de la falaise, le sourire narquois de son pire ennemi et surtout... l'étreinte de ce fumier, immobilisant sa pauvre sœur impuissante noyée dans ses larmes.
Burnagore émit un grognement en réponse à cette... motivation morbide ?


Dernière édition par Burnagore le Lun 7 Sep - 13:27, édité 1 fois
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Kerorian
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeSam 22 Aoû - 21:46

Les ombres dansaient.

Ce n'est pas vraiment exceptionnel, bien au contraire. Dans les forêts, les montagnes, même au beau milieu de la ville, n'importe qui pouvait assister à ces fameux jeux de lumière, comme par exemple la silhouette obscure d'un arbre, dont les branches crochues se mouvant sous une brise irrégulière faisaient imaginer des monstres tous plus terrifiants les uns que les autres. Un chêne tordu pouvait faire naître un démon colossal à la gueule déformée, un bouleau mal-portant prenait la forme d'une sinistre sorcière tendant ses doigts rachitiques et infectés vers les âmes des malheureux qui croisaient son chemin...ou bien cela ne faisait qu'une multitude de dessins, remuant au sol pour inspirer les poètes, troubadours et écrivains, cherchant à conquérir le cœur d'une belle dame ou d'une foule nombreuse. Il arrivait même que les philosophes en viennent à les évoquer...enfin, peut-être...quand diable avait-il entendu cela, c'était arrivé c'est certain...probablement.

Mais ce que l’œil écarlate fixait, ce n'était pas une métaphore, encore moins un poème. Son regard unique, aussi rouge qu'un lac de sang ne se détachait pas un instant des ténèbres qui grignotaient le monde. Ou bien était-ce seulement le sien. Peu importait à vrai dire, qu'il s'agisse de Tellius ou de sa vie, puisque l'obscurité formait d'improbables silhouettes. Sur le plancher, une forme bombée munie de sept extrémités inégales rampait sur le bois sale, chaque mouvement de son corps irréel faisant coulisser ses nuances de noir. Sur les murs, il voyait une spirale distordu tendre parfois une gueule qui s'agrandissait au fil de ses besoins. Cette ombre là, l'avait suivi depuis un moment. Quelque part, sa mémoire lui rappela d'avoir déjà vu ce visage creux, aux yeux réduits à deux trous noirs enfoncés dans une bouche évolutive...c'était auprès d'un arbre, sous un ciel enflammé... Ou alors l'avait-il tout simplement rêvé.

Un poignet caparaçonné chassa une espèce d'insecte immonde qui menaçait de lui sauter dessus. L’œil rouge s'agita. A droite. A gauche. Encore la "grande-gueule" et un "tout-plat". Celui-là n'était pas...il y en avait-il seulement un seul qui soit dangereux ? Cela faisait maintenant des jours, ou bien des mois, que le monde se tordait devant son œil, que le soleil devenait une figure logiquement impossible parmi des cieux instables, sur des sols avides, d'où sortaient des ombres, des bras qui disparaissaient lorsqu'il les apercevait. Il avait même rencontré une fillette un jour, elle répétait sans cesse la même chose, et lorsqu'il voulu s'approcher elle s'était mis à hurler avant de disparaître dans la brume, emportée par un vent glacial. Comme savait-il qu'il était glacial ? Il devait faire nuit...de toute façon il fait toujours nuit.
Mais il ne comprenait toujours pas...à quoi rimait tout cela. Parfois ses souvenirs lui disaient qu'il avait vu, rencontré quelque chose qui ne pouvait être... Mais lorsque les ombres cessaient de danser, il se rappelait que c'était impossible. Rêvait-il ? Vivait-il encore en fait ? Cela semblait une bonne question...

Un grondement de tonnerre, les ombres se mettent à reculer, leurs formes mouvantes se faisant plus lentes. Ce n'était pas le tonnerre, mais c'était bel et bien un roulement...et un roulement qui faisait reculer ces spectres étranges qui hantaient son existence, ou bien simplement ses songes...il ne faisait plus vraiment la différence. Qu'importe. Quelque chose bouge...quelque chose...derrière lui.

Quelque chose s'écrasa sur lui. Mou et moite. Puant. L’œil cligna, son esprit revint sur terre, sur ce petit patelin paumé a Begnion, dans une taverne qui ne valait pas mieux que les autres. Le géant, dément et maudit, porta son attention sur l'ivrogne qui s'était affalé sur lui. Quelques autres larves du même acabit faisaient des grands gestes incertains, ouvrant et fermant leurs bouches en un simulacre de langage. L'un d'entre eux s'approcha. Il avait l'air énervé. Cela l'énervait aussi. Un sombre murmure résonna dans sa tête, une voix parmi tant d'autres, mais celle-ci revenait souvent. Elle chuchotait des mots tentants, séduisants de facilité... D'habitude, comme les ombres, les rêves, et tout le reste, il l'ignorait. Quelque fois il y cédait probablement, il ne s'en rappelait jamais vraiment...ou peut-être que si. Ses cauchemars étaient trop...fréquents pour n'être que des songes.

Contrairement aux alcooliques qui continuaient à cracher mots et salive sans qu'il n'en entende un son, le murmure lui grandissait, ses échos se répétant chacun dans les coins et recoins les plus sombres de son esprit, avant de se différencier. Le premier continuait à répéter sa litanie, faisant lentement de son désir celui du guerrier dément. Un autre se faisait voix de raison, qu'est-ce que ça lui coûterait de céder à ses envies ? Pas grand chose, un vulgaire effort, si tant est qu'on puisse appeler ça comme ça, à peine un échauffement et il aurait la paix, le silence, la solitude... Les ombres avaient fui, son seul dérangement étaient maintenant ces...choses imbibées et écœurantes. Une troisième était peut-être la sienne, une voix fatiguée, lasse, qui se demandait si ça valait la peine...bien évidemment, il avait envie de se reposer, et puis il avait faim...cette fichue faim qui lui remuait les entrailles et qui l'asséchait en même temps.

Stoïque à sa table, son regard borgne perdu dans le vague depuis des heures, n'ayant rien pris d'autre qu'une malheureuse choppe quelconque qu'il n'avait même pas touché, le géant se baissa vers le sol. Ses gestes étaient lents, pesant par l'épuisement évident qui se lisait sur son visage blafard malgré une peau burinée par les voyages, couvertes de cicatrices parfois mal guéries, de larges cernes entouraient ses yeux, l'un d'eux barré d'une cruelle balafre qui témoignait un peu plus de sa malchance. Une lourde armure, déjà usée et ternies par une vie aussi torturée que ses pensées recouvrait son corps.
Son gantelet se referma sur une poignée aussi longue qu'une épée. En se relevant, le géant décharné tira à lui son arme damnée, une plaque de métal sombre, souillée, rongée par ses propres maléfices autant que par ceux qu'elle a répandu plus grande encore que son immense porteur, plus large encore qu'un homme dans la force de l'âge. La brutalité à l'état le plus brut.
La mort.

Les ombres dansaient à nouveau. Elles commencèrent à réapparaître lorsqu'il avait empoigné sa lame corrompue en écoutant les murmures de son esprit. Mais elles ne couraient plus fugacement sur les murs, à ronger sa santé mentale. Elles tournaient, désarticulaient leurs corps faits d'ombre et de fumée autour des humains. Certains seulement. Ses victimes, désignées par cet appétit qui enflait alors que les spectres s'enroulaient autour des ivrognes.
De quoi combler un instant son insatiable faim.


Dans l'ambiance agitée d'une auberge qui a servi un verre de trop à quelques uns, un cauchemar commença. En une minute, les rires et les bagarres d'ivrognes furent remplacés par les cris de terreur et les appels à l'aide. La plupart quittèrent les lieux sans se faire prier, d'autres tentèrent de se cacher. Le destin en désigna certains, en ignora d'autres. Une poignée de secondes après, un homme se traîna hors de la taverne, la jambe arrachée par un coup d'une violence abominable.
Le temps d'un souffle, ou de deux, le colosse fit son apparition, sa carapace d'acier et ses traits surplombés d'une crinière rouge et noire maculés de sang. Il exécuta sans autre forme de procès le blessé à ses pieds, et tourna ensuite son regard dans les ténèbres de la nuit. Sa faim un tant soit peu apaisée, son esprit commençait à nouveau à s'embrumer. L'odeur métallique emplissait ses narines alors que ses pensées s'écartaient déjà du massacre.
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Burnagore
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeDim 23 Aoû - 1:10

Des cris. Des hurlements. Visiblement habitué à entendre des plaintes ou des gens entrain crever la bouche ouverte devant lui, il ne sursauta pas. Toutefois, le mercenaire ne s'attendait pas à un tel remue-ménage et le peu d'oiseaux dissimulés dans les branche sinueuses des arbres s'envola dans un vacarme assourdissant. Entre battements d'ailes frénétiques, cris de terreur et pas de courses effrénées, impossible de se concentrer ! Il vit même un ivrogne détaler plus vite qu'il ne le pouvait et se ramasser face contre terre dans une flaque boueuse. Et pourtant même aveuglé, il continua son chemin après s'être relevé, guidé par l'adrénaline, en butant sur quelques bosses du sentier accidenté.
Pas la moindre once de dignité. Cependant, Burnagore vit quelque chose de familier dans son regard, depuis son rocher solitaire. La peur de mourir.
Comme si la faucheuse le poursuivait inlassablement et se jouait de lui en agitant sa faux autour de sa gorge, feignant à tout moment de la lui trancher pour le pousser à courir encore plus vite, quitte à ce qu'il se brise les genoux, se torde les chevilles, marche sur les bras ou fasse une crise cardiaque. Sans nul doute, la menace paraissait immense. Déroutante même. Quiconque fuirait cet endroit comme la peste après un tel évènement. Et pourtant, Burnagore n'en avait cure.

Toujours dans l'ombre, en voyant d'autres silhouettes défiler sur le sentier - ou dans le sens inverse, vers leurs chaumières par exemple -, le balafré se leva. Force est de constater que même si son entourage courait dans tous les sens, une boucherie de ce niveau-là n'était pas prévue au programme.
Et si son objectif se trouvait dans cette taverne à ce moment précis ? Ou qu'il soit responsable de ce drame suite à une bagarre d'ivrogne ayant très mal tournée ? Son plan pour trouver sa sœur se réduirait en cendres. Sa seule piste fiable s'envolerait avec tous ses projets de vengeance.
Mais il refusait d'y croire. Doryan était un abruti, un barbare orgueilleux et entêté. Malgré cette attitude, il ne ruinerait pas la réputation de sa confrérie. Céasar ne lui permettrait pas un tel outrage et Burnagore ne le savait que trop bien. Il restait à savoir si sa potentielle source d'information gisait dans la taverne, la gorge tranchée ou carrément démantelée par un fou furieux. Aussi étrange que cela puisse paraître, le mercenaire redoutait cette perspective. Il serait sans doute mitigé, partagé entre la joie de voir un de ses ennemis abattu et le désespoir d'effectuer de nouvelles recherches certainement improductives.

Il intercepta un demeuré apeuré en pleine course en se positionnant au milieu de la route cabossée et le souleva à quelques centimètres du sol par le col, sans lui montrer son visage.


- "Parle ou tes tripes joncheront ce sol infect. Que vient-il de se passer ?", questionna violemment Burnagore.

L’intéressé, à moitié ivre, battait des jambes comme un oiseau le ferait avec ses ailes pour fuir sa proie. Une gifle cinglante le ramena sur terre parmi les mortels et Burnagore n'eut même pas besoin de répéter la question. Le soulard se faisait dessus pendant l'interrogatoire musclé.

- " Un monstre... Pas humain... Un bou-boucher... là-bas ! ", bafouilla l'inconnu en proie à la panique tout en indiquant la direction opposée à sa fuite.

Le mercenaire le laissa tomber au sol comme une loque, et celui-ci rampa dans la poussière à une vitesse impressionnante pour un pilier de bistrot. La peur donne des ailes.
Burnagore scruta la taverne désertée, l'air sceptique. Pourquoi fallait-il qu'une montagne de muscle recouverte de plaques de métal luisantes apparaisse ce jour-ci ? Le destin harcelait le vengeur et pimentait son existence. Ou "Haine" avait prédit ce funeste évènement et voulut lui jouer un sale coup, histoire de l’affermir davantage.
Dans tous les cas, il ne reculerait pas. Quand bien même son opposant serait un colosse avec des bras aussi épais que des troncs d'arbres.

D'un pas ferme et décidé, il se rendit à la taverne, de prime abord désertée. Il ne lui fallut pas longtemps pour parvenir devant l'établissement devenu aussi morne qu'une fosse commune, à quelques mètres du colosse balafré. Il avait l'air ailleurs, observant l'obscurité de la nuit, comme si ce massacre n'avait jamais eu lieu ou que tout cela soit terriblement anodin pour un individu de son espèce. Son apparence semblait peu conventionnelle, surtout son arme d'ailleurs. Un œil rouge, des cheveux roux, une armure imposante et une carrure hors norme.
Un monstre nommé ainsi par le fuyard. Inutile de se questionner à ce sujet, Burnagore ne pourrait jamais soulever une épée - si on pouvait appeler ça ainsi - aussi lourde et immense. Il déglutit rien qu'en y songeant. Après avoir parcourut le colosse des pieds jusqu'à la tête, le mercenaire avisa le cadavre affalé sur le sol sans ressentir le moindre dégoût ni la moindre peine. Ce pauvre homme se trouvait là où il ne fallait pas quand il ne le fallait pas. C'est tout.
Et par chance, il ne s’agissait pas de Doryan. Hors de question de sourire de soulagement car face à ce genre d'énergumène, le moindre signe de faiblesse et d'inattention s'avèrerait létal.


- "Intéressant. J'ignore pourquoi cette boucherie a eut lieu, mais ce qui est fait est fait. La garde miteuse de ce village ne tardera pas à rappliquer, et finira surement comme les autres.", dit-il d'un ton neutre, plus calme et posé qu'il ne le paraissait.

Burnagore ramassa un morceau de cadavre ensanglanté avec sa main bandée, nullement répugné par ce geste. Un avant-bras tranché, visiblement. Le sang continuait de perler du bout des doigts de ce membre amputé. Vu la cassure de l'os, trancher paraissait définir un acte trop doux en comparaison. Broyer convenait bien plus à ce résultat macabre. Après cette petite analyse visuelle, il jeta le morceau de chair par dessus son épaule et fronça les sourcils.

- "Le tueur en série porterait-il un nom ? Ou quelque chose qui s'y apparente ?", s'enquit le bretteur sanguinaire.

Le colosse fou se montrera t-il aussi loquace que son arme ? Daignera t-il seulement lui répondre après un bain de sang, pendant cette accalmie ?
Burnagore ne cillait pas et observait le géant avec autant d'assurance que nécessaire, les bras rangés dans sa toge sombre, la main gauche posée sur le fourreau de son arme en cas de pépin. L'inconscience viendrait du fait de ne pas poser sa main sur le pommeau de son arme en se tenant devant un tel spectacle de créatures démembrées.
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Kerorian
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeLun 24 Aoû - 11:29




La peur, le sang, la mort pourrissaient l'air... Ses traits de marbre ne daignèrent même pas se renfrogner. Il avait l'habitude, il avait toujours l'habitude puisque c'étaient ses seuls compagnons. A chaque instant, il y en avait toujours, dans chacun de ses souvenirs, dans chacune de ses cicatrices. C'était d'ailleurs malheureusement bien la seule chose qui demeure stable autour de lui...
Bien sûr, lorsque ses sens s'éveillaient enfin, le géant reniflait avec dégoût la puanteur âcre des corps fraîchement déchirés. Il lui semblait se rappeler qu'une fois il eut même craché, dans une vaine tentative d'échapper à cette sensation épaisse dans la bouche que lui laissait les mares de sang dont il lui semblait être constamment entouré. Quelque fois le précieux fluide lui appartenait. Ça n'était pas grave. Si le colosse parvenait à ressentir sa propre douleur, il l'écartait aisément. Ça aussi il avait l'habitude. Ce n'était pas important.

L'oeil de feu regardait dans la nuit. Un homme courait comme s'il avait l'enfer à ses trousses, quoiqu'en titubant. Percuterait-il un arbre ? Peut-être...il s'en moquait. Rien n'entourait le malheureux, si ce n'est son allure misérable. Pas d'ombre, pas de repas. Et puis sa faim, cette horrible faim que rien ne rassasiait jamais assez, avait été temporisée. Il y avait eu des coups perdus dans le carnage. Ils avaient rejoints ses proies. Le mobilier en revanche ne comptait pas.Il pourrait se retenir un peu plus longtemps, garder l'esprit plus clair pour encore...une heure, un jour, une semaine ? De toute façon le monstre savait qu'il aurait à nouveau...un flou. Un oubli. Il n'aimait pas les oublis.
Autrefois, il lui fallait se résigner en désespoir de cause pour dégainer sa lame, plus encore pour ôter une vie. Aujourd'hui, ce n'était plus un problème. Il taillait, broyait, écrasait, dévorait dans un sens ou un autre tout ce qui daignait attiser son sinistre appétit. Il avait l'habitude de tuer, détruire. Cela en devenait banal. Tellement banal que le géant hésitait à parier sur le fait qu'il pourrait le faire sans même s'en rendre compte...ou alors c'était déjà arrivé ? Son regard écarlate se baissa sur le cadavre à ses pieds. C'était qui lui ? L'oeil se tourna vers la taverne. Par la porte grande ouverte, on pouvait apercevoir des morceaux qui étaient humains il y a encore quelques minutes, en vrac. Ah oui. Les ombres. Manger. Faim...

Quelque chose bougea au coin de sa vision. Ou alors c'était une perception instinctive ? Le vagabond, plus spectre que ses hallucinations - ou bien étaient-ce réellement les manifestations de ses tourments ? - tourna la tête vers le mouvement. La chose était ténèbres dans la nuit. Noir dans le noir. Rien à dévorer.
Un instant. La chose ? Le ciel nocturne semblait se fendre d'un sourire. Un rictus moqueur, agaçant. Un jour il irait le déchirer lui aussi. Mais plus tard. Son œil fixa l'obscurité. Fondue dans la pénombre de sa folie et de la lune, une silhouette approchait. Ça, il n'avait pas l'habitude.

Ses muscles se tendirent, sa prise s'affermit sur sa lame immonde qu'il fit reposer sur son épaule, se campant solidement sur ses pieds. Une posture d'attente...pour attendre le retour de ses éternels compagnons. En une seule seconde, son épée pouvait quitter son épaule et balayer tout ce qui se trouvait à portée. Il l'avait déjà fait. La forme indistincte approcha. Elle était...floue. Cela était habituel, tout était flou, partout où il regardait. Mais celle-ci avait un flou différent. Quoique ce soit, cela existait et s'intéressait à lui.


"Intéressant. J'ignore pourquoi cette boucherie a eut lieu, mais ce qui est fait est fait. La garde miteuse de ce village ne tardera pas à rappliquer, et finira surement comme les autres."

Pas de peur. Pas de sang. Etrange. De la curiosité ? Encore plus étrange. Qu'était-ce ? L'ombre ramassa un bras qui traînait négligemment par-là pour l'examiner. L'ombre ? Il est vrai que rien n'entourait la mystérieuse silhouette qui continuait à se fondre dans le noir. Maintenant c'est lui qui était curieux. Il s'avança d'un pas, pour regarder de plus près la chose qui ne le fuyait pas. Son pied s'appuya sur le corps à demi-détaché du pauvre ivrogne. Un craquement écœurant se fit entendre alors que les os cédaient, les uns après les autres, et s'enfonçaient dans le cadavre ignoré sous le poids colossal du géant, recouvert d'une armure de muscles et d'acier et brandissant une pourfendeuse de monstres.
Sentant son équilibre mis en péril, le boucher fit encore un pas pour retrouver un sol ferme et relativement sec. Son oeil rouge oubliait parfois de cligner, tant il fixait la créature qui se tenait devant lui. Ce n'était pas une ombre, trop...physique, trop réel. Mais ça demeurait une ombre. Et les siennes ne semblaient pas le désigner. Chanceuse petite chose. La curiosité l'emporte sur la faim. Elle jeta le bras, sans plus s'en soucier. Très curieusement petite chose...


- "Le tueur en série porterait-il un nom ? Ou quelque chose qui s'y apparente ?"

Le colosse dressa un sourcil maculé d'un vin pourpre. Le tueur en série ? Il ne faisait pas de série, il...se nourrissait. Se défoulait, se vengeait, prévenait, s'amusait, s'ennuyait...peu importe. Une profonde inspiration le prépara à répondre. Toute question mérite réponse après tout...mais son intention resta suspendue. Portait-il un nom ? Il s'en bousculait de nombreux dans sa tête, aux sonorités improbables, tirées du plus sombre de son imagination ou encore d'un autre temps, d'une autre époque, voire d'un autre monde, comment savoir...
Mais rien ne lui semblait réellement familier. Où était son nom ? Où était son identité ? Cachée derrière un souvenir aussi trouble qu'un mauvais rêve ? Enfouie dans les tréfonds de son âme déchirée ? En avait-il seulement porté un ? Certainement, mais lequel ?

Un peu de sang commença à lui couler du sourcil. Il l'essuya de la main, le géant ne voulait pas quitter de l’œil l'étranger mystérieux. Lorsqu'il abaissa son gantelet, il remarqua le liquide pourpre sur l'acier froid. Anodin n'est-ce pas, tellement banal. Mais pourtant il accrocha un instant son regard. Son œil devait avoir été rougi par les vies qu'il avait prise. Un œil rouge. Son œil. Il gronda d'une voix sourde, aussi grave qu'un cimetière.


"Redeye..."

Son nom. Pas tout à fait. Ce n'était celui-là...que les...autres...lui connaissaient. Pourtant l'appellation lui était familière, il y avait répondu, il en était sûr. Le nom fut répété dans son esprit. Il apportait avec lui...des bribes d'une autre vie. La blancheur de hauts-pics, la fraîcheur d'un climat rude, la solitude d'un endroit sauvage, abandonné des hommes...mais pas par lui. Pas par eux...pourquoi eux..? Il passait à côté de quelque chose. Redeye...il faudrait qu'il s'en souvienne. Mais plus tard. C'était le risque.
L’œil écarlate qui lui avait valu son surnom se concentra à nouveau avec intensité sur l'inconnu. Il n'avait même pas demandé pourquoi un tel massacre. Pas tout à fait en tout cas. Sa compagnie valait bien celle de ses fantômes. Gardons-le un peu, ça fera une distraction, ou dans le pire des cas, un casse-croûte.


"La silhouette encapuchonnée porterait-elle un nom, rétorqua le géant de son ton grondant, son arme toujours sur l'épaule, Ou bien le cachera-t-elle autant que son visage ?"

Avait-il envie de parler ? Pas vraiment. Redeye...n'avait jamais été un grand bavard. Cela ne s'arrangeait pas au fil du temps. Peut-être qu'un jour où il ne répondrait même plus. Mais l'ennui le guettait, sa solitude risquait à nouveau d'attirer les spectres, alors il prendrait le temps de se distraire, de jouer un peu. Pourquoi s'en priverait-il après tout ? De toute façon, toutes les routes mènent à la même destination, alors prendre un raccourci vers la fin du voyage, ou un détour pour "profiter du paysage"...
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Burnagore
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeLun 24 Aoû - 14:04

Un ou deux badauds accélérèrent le pas, terrifiés par l'allure du colosse et par l'énergumène aussi peu expressif que son interlocuteur. Ce n'est pas tous les jours qu'un homme à l'identité dissimulée soigneusement dissimulée par une capuche se baisse, ramasse un morceau de cadavre répugnant et suintant de sang pour l'examiner, et enfin le jeter nonchalamment par-dessus son épaule. Le bruit résultant de cette chute peu conventionnelle était mou. Mou mais aussi macabre, tout en évoquant un pas ferme et décidé enfoncé dans une flaque boueuse. Mélangeons cela au sang omniprésent nappant le sol poussiéreux et humide à quelques endroits.
De toute évidence, les deux individus attirants le peu d'attention restante semblaient dérangés et peut-être - voir très certainement - ivres de violence. Une telle curiosité ne pouvait être que malsaine. Aucun individu sensé ne poserait le pied, avec autant d'assurance, devant un monstre de plus de deux mètres de haut avec une arme aussi longue que lui - ou à peu près, difficile de cerner sa dimension dans la pénombre - sans que l'individu en armure ne montre le moindre signe réconfortant. Car bien au contraire, la curiosité l'assaillait lui-aussi et ce sentiment palpable accentuait la méfiance du mercenaire.
Pendant la brève avancée du géant accompagnée d'un craquement sec, celui-ci s'étant manifestement servi d'une carcasse découpée comme d'un marche-pied bancal, la rue dégradée par les meurtres ne fut jamais aussi vide qu'en cette soirée d'horreurs. Les bruits de pas hâtifs et frénétiques des fuyards ne représentaient plu qu'un écho parmi les ombres du crépuscule. Un silence de mort se mêlait aux dépouilles démantelées par le colosse monstrueux éclaboussé par son œuvre. Du rouge, comme ses cheveux, ses sourcils ou même son unique pupille intacte.

La voix caverneuse du géant rompit cet instant de calme. Burnagore restait droit, prêt à dégainer comme le ferait sûrement son interlocuteur massif. Vu sa position, il frapperait avec un coup descendant élancé par le poids de son corps. Ou horizontal pour nettoyer cet espace de désolation à sa manière. Cette perspective ne plaisait pas au vengeur.
Sa main camouflée resta fixe, posée sur le pommeau de son Ignifer à l'insu du meurtrier. Sans ne rien laisser paraître, le menton levé et les yeux rivés sur le boucher, la fameuse silhouette encapuchonnée hocha la tête et étira le côté gauche balafré de sa joue d'un sourire en coin. Le bas de la cicatrice luisait légèrement sur sa peau contrastée, mais ses yeux demeuraient encore partiellement masqués. Il ne retirera pas sa capuche. Pas maintenant du moins.


- "Redeye ? Soit. Cela me semble être plus un surnom qu'autre chose mais il fera l'affaire.", répliqua Burnagore sans se montrer trop expressif.

Avant de répondre au géant, le mercenaire se remémora d'autres colosses - certes moins impressionnants que ce "Redeye" - et ne put s'empêcher de se rappeler des conclusions de ses rencontres inattendues. Toutefois, Redeye représentait une exception, en quelque sorte. Il se servait de sa langue sans prononcer des jurons à outrance, des cris d'animal féroce ou des paroles dans une langage incompréhensible. Agréable surprise que voila.
Aussi, il tâcha de répliquer méticuleusement à cette question prévisible. L'ennui, c'est qu'il ne devait pas mentionner son véritable nom à quiconque. Céans ou ailleurs, dans Begnion. Son entourage le croyait mort ou disparu et cela l’arrangeait. Le mercenaire parut étrangement hésitant, un court instant.


- "Je me nomme... Bolganone.", se présenta Burnagore.

Bah quoi ? Un mensonge avec un très petit fond de vérité après tout ! Deux lettres restent à leur emplacement initial et le milieu se désagrégea pour former un mot aussi ardent que le laisse entendre son véritable nom.

- "Impossible de montrer mon visage. Pas ici. Pas dans ce royaume.", répondit-il sèchement.

Sans doute aurait-il voulu avoir un aperçu des cadavres éparpillés dans la taverne, mais l'immense stature de Redeye compromettait cette inspection. Toutefois, impossible pour lui de reculer et de se défiler. Battre en retraite ainsi ne pourrait que l'expédier dans le Royaume des Morts et même "Haine" ne l'encourageait pas à se battre. Le colosse dégageait une odeur de mort et de sang. Une sensation de puissance et de meurtre. Une aura froide comme l'acier imprégnée d'un cercle rouge en office de pupille sanglante.
Inutile de se le mettre à dos. Il n'y gagnerait strictement rien et pourrait y perdre plus que son honneur. Sa vie, par exemple. Malgré cette description inquiétante, Burnagore ne montrait toujours pas le moindre signe d'effroi.
Quand il voulut ouvrir la bouche pour lui faire une suggestion, une multitude de bruits métalliques surgissaient de la nuit teintée de sang. Des gardes vêtus d'armures usées, armés d'épées pour certains, de piques pour d'autres ou même de lances. En apercevant le colosse au regard posé sur un homme inconnu et plus que suspect, comparable à un assassin ou à un voleur, ils ralentirent le pas et avancèrent prudemment sans dire un mot. Ils jaugeaient le danger, tout simplement.
Mais ce n'était pas encore terminée. D'autres pas plus distincts s'ajoutèrent à cette étrange mélodie chaotique. Un petit groupe d'hommes vêtus de tenues peu banales, arborant fièrement un curieux blason, s'avancèrent en braillant. Des cris de joie rapidement étouffés par cette vision apocalyptique de la taverne transformée en champs de bataille.
Burnagore en reconnut un par instinct. Sa cible. Cette ordure méprisable de Doryan. Le crâne recouvert d'une masse capillaire noire chutant sur ses épaules robustes, avec une balafre sur la joie droite, il fit signe à ses hommes de se taire et de s'arrêter. Le mercenaire vengeur tourna sa tête dans la direction du groupe intrigué. "Haine" lui hurlait intérieurement de se diriger droit sur lui et de le décapiter sauvagement dans un hurlement de rage. Mais la seule réponse qu'il offrit à cette sinistre voix fut un poing tremblant de colère. Aussi, son corps pivota et tourna imprudemment le dos à la garde en approche. Il inspira profondément tout en tentant de se calmer.


- "Qui que nous soyons, nous sommes pris entre deux feux. L'ennemi est nul part, mais aussi partout. Le ciel orangé réclame du sang et la taverne n'est apparemment qu’un début. Je ne suis personne pour te demander une faveur. Cependant, laisse-moi m'occuper du balafré aux cheveux noirs. La garde est tienne.", s'exprima Burnagore d'un ton glacial empli soudainement d'une irrépressible envie de meurtre.

La nuit s'apprête à prendre une odieuse tournure. A se peindre en rouge. Encore et encore.
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Kerorian
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeMar 25 Aoû - 22:32


La silhouette semblait sourire. Entre les ombres et les reflets, son œil écarlate distinguait le bout d'une balafre. Ses yeux restèrent dans les ténèbres. Cela convenait au géant. Qu'il soit brave, stupide ou dément, son interlocuteur connaissait le goût de son propre sang. Son souhait d'anonymat était également tout à son honneur, et bénéficiait de l'approbation d'un recoin de l'esprit de "Redeye". Ceux qui cachent leur nom et leur visage sont les plus simples à fréquenter, ils n'ont pas de temps à perdre en esbroufes ou en vaines actions. Droit à la gorge, à la vie comme à la guerre. Cela, il l'appréciait, même s'il ne s'en montrait que plus méfiant encore.

Un instant s'écoula. Court comme un battement de cœur. Long comme une éternité. Le sans-visage pesait-il ses mots, ou attendait il que les ténèbres ne les prononcent pour lui ? L'oeil rouge fixait inlassablement cette créature qui ne le fuyait pas.
Un deuxième battement de cœur. Une autre éternité d'écoulée. Que faisait-donc la silhouette ? Venait-il de mourir debout au milieu de cette discussion endiablée ? Finalement, les lèvres s'ouvrirent. Une seconde resta à nouveau en suspens. Puis enfin des mots.


- "Je me nomme...Bolganone."

L’œil de feu cligna. Ainsi il pourrait le fixer à nouveau plus longtemps. Bolganone. Un nom qu'il connaissait. Mais d'où donc ? Dans quel souvenir se cachait la réponse... Un fragment de la veille, non. Il n'y avait rien, rien que les ombres. Plus loin alors, tiens celui-ci...un mois peut-être ? Deux ? Cette chose...n'était pas son interlocuteur. Qu'est-ce que c'était ? Il chercherait une autrefois, remontes plus loin, encore, encore...
Un livre lui apparut. Il l'écarta d'une pensée, sa lourde reliure de cuir brun se referma. Un autre se présentait à portée de bras. Celui-ci aussi fut poussé, cédant sa place à un troisième tome. Ce dernier fut ouvert. Ses pages se noyaient d'une écriture tordue, faussée par la démence et le temps. Parfois un mot, ou une idée en ressortait. Cela parlait de magie. Il avait essayé de comprendre autrefois, mais c'était trop étrange. Bolganone y était écrit. Une magie de feu...puissante. Amusant.

Le petit avatar de feu insista pour ne pas dévoiler son visage. Faux nom, fausse apparence. Intéressant. Distrayant. Il en disait bien trop, pour quelqu'un qui ne voulait rien dire. Le géant supposa qu'intérieurement, "Bolganone" cherchait un soutien, une aide, ne serait-ce que morale...quelque chose qui légitime ce qu'il comptait faire, puisque les lois et la bonne éthique s'opposaient certainement à lui. Il ne craignait pas la puanteur âcre du sang frais, se moquait du respect aux morts. Cela sentait le meurtre, la bonne grosse vengeance, la violence à l'état pur. Cela lui plaisait.
Ou alors il complètement à côté de la plaque, comme d'hab'.

Le coin de ses lèvres desséchées s'étira un peu. Un jour, une jeune fille aux cheveux verts lui avait conseillé de sourire, soi-disant que c'était mieux, socialement parlant. Il s'était échiné à appliquer ce conseil aussi régulièrement que possible, et ça semblait plutôt bien marcher.
Comme une carpe, Bolganone ouvrit la bouche. Son sourire s'agrandit à peine lorsqu'il imagina un bête poisson se dissimuler sous une capuche comme le faisant l'anonyme balafré. Mais au lieu de mots, c'est le pas d'une troupe armée qui parvint à son oreille. Puis des braillements, depuis l'autre sens. Si tant est que ce terme en ait un. Peu importe. Que voilà bien du monde qui s'approchait, une bande de mercenaire ou de bandits, - ou de trous du cul lambda - d'un côté, une milice méfiante et répugnée de l'autre. Juste des humains, tout ce qu'il y a de plus humains. Aucun intérêt.

Rompant leur défi tacite, l'encapuchonné se tourna vers la bande de bras-cassés - que ce soit une métaphore ou une prémonition - et lui adressa des mots qui lui convenaient. Du sang. Des comptes à régler. Son ton plaisait au colosse, un ton glacial, acéré comme une lame. Son sourire s'agrandit encore un peu. Lui, l'intéressait. Curieuse créature avide de vengeance finalement. Il avait envie de voir ce qui allait suivre. "Bolga" ne se trompait que sur une chose, le géant n'était pas pris entre deux feux. Qu'ils soient cinq, dix, ou cent. Personne ne l'encerclait. Ce n'était là que des poussières avec de grandes gueules, des chiens sans crocs qui essayent d'aboyer.
Cela le lassait même. Il faillit se contenter de tourner les talons, et d'abandonner là toute la petite scène. Mais ça aurait signifié perdre de vue son nouveau "camarade" et un retour certain à l'ennui. Et puis, il ne dirait pas non à l'idée de rassasier encore un peu plus son insupportable faim.

Redeye ne prit même pas la peine de grogner son assentiment et s'avança d'un pas lent vers la garde. Un...deux...quatre...sept, huit...seulement huit gardes ? Sans doute une patrouille de nuit. Ou alors c'était beaucoup ? Bah. Cela ne sera jamais assez. Huit chiens écrasés au bord de la route ne valent pas mieux que neuf. Ou que sept.
Hmpf. Regardez les brandir épées et lances, à se cacher derrière leur uniforme terne et leurs petites lames comme un prêtre tente de chasser les ténèbres avec une relique. La foi est bien peu de choses face à la force, mais elle est naturelle. Le devoir en revanche, n'est que stupidité face à la mort. Il n'a pas envie de les tuer...ben tiens, d'ailleurs y'en a un qui s'avance. Probablement leur meneur, il essaye de gonfler la poitrine, de se faire fort et fier. Bien tenté. Petit chiot.


"Au nom de la loi, déposez immédiatement les armes et rendez-vous, ou nous n'hésiterons pas à employer la force !"

Un rire sourd résonna profondément dans l'âme du Rôdeur. Quel maléfice se riait de ce malheureux qui signait son trépas ? Peu importe. Il sera le premier à mourir. Le colosse s'avance à son tour de quelques pas, son arme de titan sur l'épaule, et tend un bras caparaçonné vers le garde, ouvrant une main pour lui barrer le passage, son rictus figé dans ses traits de marbre ensanglanté. Il va craquer. Il le sait, il le sent. Chacun des miliciens se tient crispé, mal à l'aise. A juste titre. Ils vont tous mourir.
Tic.
Adieu les femmes chéries qui leur disaient de passer une bonne nuit.
Tac.
Adieu les potes avec qui ils buvaient jusqu'à oublier de rentrer.
Tic.
Adieu les rêves et les souvenirs.
Tac.
Adieu leurs enfants qui grandiraient, avec un creux dans leur cœur.
Tic.

Un instant, Kerorian repensa aux familles. A la sienne. A cet ami qui été tombé sous sa lame. A cette fille, qui avait grandi dans la haine plutôt qu'entouré d'amour. Sa fille, qui le haïssait de son absence. Cette même absence qu'il allait causer pour bon nombre de vie cette soirée. Cela en valait-il vraiment la peine ? Toute cette violence, cette cruauté. Pour une vie, si facile à arrêter, c'était une dizaine d'autre qui en payaient le prix, pour le reste de leur existence. Mourir c'est simple, vivre sans ses proches, c'est horrible...

Tac.
Mettant à exécution sa menace, le meneur porta un grand coup de lance droit vers la tête du colosse. Sa main tendue se rabattit sur la hampe qui filait vers son visage. Il pencha le tout de côté, l'acier lacéra sa joue et frôla son oreille. Ses doigts se refermèrent sur le corps de l'hast, son œil s'embrasa brusquement de rage.
Dans ses veines, son sang commença à bouillir, échauffé, enflammé par une fureur brusquement déchaînée. Son corps commença à se nourrir, à dévorer les âmes hurlant en silence dans son épée, toujours avide de plus de sang, de plus de meurtre, et puisa force, vitalité, toujours plus. Il avait faim...faim de pouvoir, faim de puissance. Il sentit ses muscles gonfler sous les énergies qui les envahissaient brusquement, leur chair froide s'échauffant sous la puissance qui se mettait à pulser à travers les veines jusqu'à en devenir brûlante.

Dans un cri de haine, il brandit la titanesque lame damnée d'une seule main, haut dans le ciel où lui souriait une lune cruelle. Le métal noir frappa comme un coup de foudre, écrasant jusqu'à les en déchirer les os, les chairs et les métaux, pulvérisant le malheureux qui mourut sans avoir le temps de crier. La férocité de l'attaque fit trembler le sol lorsqu'épée s'enfonça dans la terre. Lequel des deux impacts fut le plus bruyant ? Difficile à dire. En revanche, il fut facile de jauger les cris des deux camps.
Qui d'un chiot édenté ou d'un démon hurle le plus fort ?

Le dément arracha sa lame de la terre et bondit sur une seconde victime à peine une seconde après la fin brutale du petit chef. La stupéfaction paralysa le malheureux, qu'un coup de taille trancha dans une gerbe de sang, envoyant voler une partie de son corps par-dessus ses camarades. Le premier à se ressaisir fonça prendre à revers le monstrueux guerrier qui fit volte-face à une vitesse stupéfiante, ignorant le poids de sa lourde armure et de sa pesante épée qu'il balança sur le côté en profitant de sa rotation. Elle brisa net le cure-dent et arracha l'épaule du garde dans un bruit aussi répugnant que le hurlement du malheureux.

Un violent choc le frappa dans le dos. Pas assez fort. Trop léger, petit chiot. Pivotant à nouveau, le démon enragé balança cette fois un coude lourdement protégé dans la tête du milicien, lui brisant la pommette et l'envoyant au tapis. Il fit un pas et abattit de tout son poids, de toute sa colère son pied sur la poitrine de sa victime. Celle-ci se rompit net, sa victime n'eut même pas la chance de pouvoir crier sa souffrance, ses poumons broyés, transpercés par les côtes censées les protéger. Quel échec, quelle faiblesse !
Un hurlement nouveau retentit. La terreur cette fois. La vraie. Tiens ? Il y en a un qui se tire ? Tant mieux ! Qu'il aille prévenir ses potes, ses voisins, tout le pays ! La rage le brûlait, et il ne l'éteindrait qu'avec du sang !

Il pivota légèrement pour présenter la rondeur de son épaulière à un coup de lance, qui ripa le long de l'acier avant de se retirer. Celui-ci était pas trop mal entraîné tiens, pour un paysan. Une frappe vive avant un retour en garde...pas mal. Une taille ascendante amena l'épée à trancher à travers le sol, jusqu'à le prendre sous l'aisselle et de lui arracher la tête et un bras. Les lances c'est bien contre les épées...un peu moins contre un mec qui a quatre mètres d'allonge.
Le boucher souriait cette fois à pleine dents, savourant la moindre explosion sanglante, le moindre craquement. Enfin, sa soif était apaisée...mais il lui en fallait plus, toujours plus !

Il lâcha à peine un grognement lorsqu'une lame le frappa derrière la jambe, à un point plus fin de son armure. L'épée mordit sa chair, une égratignure, même pas une douleur suffisante pour l'énerver. Mais ces moustiques commençaient à l'agacer. Le géant se retourna, et la lame fit hurler l'air lorsqu'elle le traversa, créant une véritable bourrasque. Elle ne trouva cependant rien d'autre que la poussière et la puanteur, le milicien, agile, s'était baissé juste à temps, et juste assez. En se relevant, il piqua d'un vif estoc qui ripa contre la plaque pectorale du colosse. Ses yeux croisèrent alors l’œil rouge, plus rouge que l'enfer, plus meurtrier que le soleil du désert et il sut qu'il allait mourir.
Sa dernière pensée fut pour son fils, qui venait tout juste d'avoir deux ans, alors que la Tueuse-de-dragons traversait son axe vertical, pulvérisant son crâne et son contenu, avant de réduire en poussière sa colonne vertébrale et de le sectionner en deux tas de chair rouge. Rouge comme l’œil qui incendiait encore le cadavre.

Las de se faire prendre à revers, le colosse infernal se retourna vers les deux derniers survivants. Pas assez vite. Le premier tenta de l'empaler d'un coup de lance. La pique perça sa plaque abdominale et se planta dans son ventre. Pas assez profondément. Le tueur savoura la terreur qui naquit dans les yeux de sa victime lorsqu'elle ne parvint pas à retirer son arme, coincée par l'armure et la chair robuste du guerrier. Très poli, le géant l'empala à son tour. Mais contrairement à la lance, la Dragonslayer transperça tout le poitrail du pauvre garde, défonçant son sternum et ses entrailles.
Puis, mû par une idée délicieusement malsaine, le monstre enfonça encore un peu la lame, tira sur la lance pour s'en débarrasser sans même prêter attention à sa propre blessure, puis empoigna solidement son épée pour la brandir dans une garde haute, le corps mutilé du milicien toujours empalé dessus.

C'était très dur. Même pour lui, aussi fort soit-il et malgré toute la puissance impie dont il s'abreuvait avec avidité, soulever une telle épée avec un homme adulte en - jusque là - bonne santé était une épreuve de force monumentale. Mais également un effroyable aperçu de l'enfer. Le dernier garde resta paralysé, pétrifié par l'horreur. Son corps refusa même de trembler alors même que l'épée volait enfin vers lui. La dernière mort fut sans un cri, si ce n'est celui de l'acier corrompu qui arrache une vie et un morceau conséquent.
Un rire commença à secouer le dément enfin rassasié tandis qu'il débarrassé sa bonne vieille lame de sa décoration en poussant sur ce qu'il en restait à coup de pied. Il resta à jubiler, s'enivrant d'un délicieux et véritable carnage. La taverne n'avait été qu'un repas, une "mise au calme"...ce combat avait été un plaisir !

Mais peut-être que ça ne serait pas tout... Arrachant son épée à la terre qui s'inondait d'un sang épais, le monstre s'intéressa à nouveau au petit encapuchonné... Comment avait-il dit déjà ? Boliva ? Bangalo ? Bah ! Il lui redemandera. Une voix lourde de démence et encore ivre de sang tonitrua dans la nuit.


"B'soin d'un coup de main p'tit gars !?"

Après tout, il avait défoncé tout le monde de son côté, mais l'autre le lui avait "généreusement" laissé...alors peut-être, qu'il serait encore un peu plus "généreux" et qu'il voudrait bien partager un ou deux desserts sous cette lune merveilleuse, au sourire d'argent narquois. Un jour il trouvera un moyen de lui en mettre une, juste pour le plaisir.
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Burnagore
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeMer 26 Aoû - 17:16


Ce fut inéluctablement le cas. Redeye engagea les hostilités en réaction à la menace du garde trop téméraire pour comprendre qu'un géant en armure ne devrait pas être mis en garde ainsi. Le mieux à faire ? Frapper sans prévenir pour s'octroyer davantage de chance de l'abattre. Une erreur fatale. En guise de métaphore, imaginez-vous pris dans un courant trop puissant pour vous. Impossible de nager à contre-courant, la pression ne peut pas être contrée avec votre brasse. Il se trouve qu'au final, le violent courant vous guide vers une cascade. Au final teinté par votre sang, menant vers les profondeurs de la terre. Les profondeurs de l'enfer.

Burnagore ne se souciait même plus des gardes. Les bruits de brisures, les cris de rage, les secousses et autres vibrations étaient bien assez éloquentes. Le sang, chaque goutte s’écrasant au sol parmi les bruits métalliques aux résonances stridentes, ne fit pas ciller le mercenaire revanchard. Ton regard parcourait l'horizon découpé par les silhouettes de ses anciens collègues. Il n'en connaissait pas la moitié. Seul leur dirigeant l'intéressait. Doryan donnait des ordres à ses sbires, le massacre du colosse ne passant pas inaperçu - loin de là -, et il dégainèrent en retour leurs armes. Une petite troupe bien ficelée et hétérogène comptant – selon l'approximation du vengeur – trois épéistes, deux archers, un lancier et le fameux barbare tant convoité.
Deux archers encochant déjà leurs flèches. Inquiétant. Toutefois, seul le géant les intriguait et sa carrure les fit frémir au même titre que sa sauvagerie. Deux des épéistes sursautèrent en l’entendant hurler de colère. Un détail profitable. Les autres restaient tout simplement prudents. Le Lancier espérait contourner la silhouette encapuchonnée, le regard pointé vers eux. Doryan restait en retrait. Pourquoi un général s'avancerait-il pour sauver une garde de soldats miteux ? Ce peu d'attention pour ses hommes rassura davantage Burnagore. Un des trois bretteurs, le plus petit portant le nom de Billy d'après les paroles du barbare, entreprit de s'engager dans la sinistre bataille de Redeye mais le regard intense de Burnagore scrutait l'ensemble et cette simple paire d'yeux ne lui inspirait que du malheur. Le mercenaire encapuchonné, entre deux coups de lame du colosse visiblement motivé de plus en plus par sa tuerie, écarta légèrement les jambes tout en se raidissant pour se montrer réactif à cette tentative.


- « Inutile d’espérer aller plus loin, vous êtes déjà morts. », apostropha Burnagore.

Cette voix familière mais encore floue dans la tête du général en retrait lui valut un rictus grave, évacué du fin fond de son estomac. L'un des archers détourna son attention sur Burnagore et l'autre cherchait un créneau pour tirer sa flèche dans la tête de Kerorian. Les mouvements du géant et la présence des gardes n'arrangeaient pas le pauvre bougre indécis.

- « Deux contre une dizaine de combattants armés ? Les mathématiques ne sont pas ton fort, on dirait. Abrégez l'existence de ce pouilleux en toge.», répliqua le barbare fier de sa tirade.

- « Avec joie, mon général », s'exclama Billy, débordant d'entrain en écoutant l'ordre de son supérieur.

Le vengeur soupira à l'approche de l'épéiste audacieux. Peut-être que cet imbécile briguait le poste tant apprécié de Doryan ? Que la bravoure dont il fera preuve lui accorderait tout autant de confort et de sécurité ? L'Ordre de la Lame se montrerait clément et redevable si celui-ci ramènerait la tête coupée des meurtriers au grand chef Céasar Vulturès. Surtout si l'un d'eux est un revenant sur le point de déployer toute sa haine emmagasinée depuis bon nombre de missions sanglantes.

En glissant légèrement sur la boue, Billy décolla ses pieds du sol pour porter un coup droit de sa lame incurvée. Cette botte visait le cou en faisant fi de tout le reste. Une attaque basique pourtant redoutable, mortelle et expéditive. La flèche de l'archer aiguillait Burnagore et soutenait de loin ce brave guerrier en plein offensive. Le vengeur n'eut d'autre choix que de se positionner dans la ligne de tir en fonction du corps de son premier opposant, comme son père décédé le lui avait appris avant de rendre l'âme. Cette pensée attisa le courroux de « Haine » parmi un autre vacarme de cris, de sang projeté contre le sol et d'impacts métalliques impitoyables. Redeye s'en donnait à cœur joie et le tour du vengeur approchait à grand pas ! La lame scintillante à mi-chemin de sa destination s'enveloppa soudainement d'un voile sombre et Billy ne put toucher sa cible dans de telles conditions. L'impitoyable revanchard s'étant décidé à lui jeter sa toge en plein visage tout en esquivant soigneusement le tranchant de la lame de Billy d'un brusque mouvement de recul.
Un crissement vif comparable au cri d'un oiseau. Un éclat doré. Un mouvement à peine perceptible dans l'espace réduit par les deux épéistes. Un corps débarrassé de son unité centrale.
La tête de Billy heurta âprement le tronc d'un arbre dans une gerbe de sang sous les yeux ébahis de ses congénères. Même le lancier s'arrêta, la tête manqua de lui foutre un sacré coup de boule en chemin. Le corps du pauvre petit s'affala sur le sol après quelques pas vacillants, tel un poulet décapité encore en marche.


- « Putain ! C'est pas possible ! Tu... », balbutia Doryan les yeux exorbités devant l'identité surprenante de l'assassin.

La corde d'un arc se détendit et un projectile pointu siffla dans l'air. La flèche se planta entre les omoplates du corps décapité servant de bouclier de viande au mercenaire, celui-ci ayant agi selon les prévisions. Ne jamais se mouvoir à découvert devant un archer.
Puis le corps perforé révéla un visage haineux aux yeux rouges vifs et une impressionnante balafre rappelant une rivière de sang séché. Une chevelure toute aussi agressive et une musculature travaillée par des entraînements intensifs, des combats aussi épuisants et une motivation de fer. Burnagore ne semblait pas mécontent de révéler son identité, cette fois-ci. Il savoura l'expression ébahie, sous l'emprise de l'effroi, de son ancien compagnon d'arme.


- « Le gouffre des enfers est moins profond qu'on ne l'imagine », répondit Burnagore en jetant la carcasse de Billy sur un autre épéiste hésitant.

Le second bretteur chuta lamentablement au sol, emporté par le poids de son ancien camarade, tandis que le troisième contourna son allié pour asséner une frappe sauvage au vengeur. Un coup impeccable, descendant et rapide, au point d'en entendre le bruit caractéristique dans son sillage. Néanmoins, Burnagore le vit venir et brandit son Ignifer de sa main droite bandée en guise de protection. Le choc résultant assourdit les deux guerriers sous l’œil avisé de Doryan et du lancier susceptible de frapper à tout moment. L'archer n'eut d'autre choix que de s'emparer d'une autre flèche dans son carquois et de l'encocher, les mains tremblantes. Son collègue se concentrait sur Kerorian et tira sa flèche dans le but de le pourfendre d'un trait bien placé !
Par pur hasard ou via un réflexe foudroyant et calculé, nul le pourrait le comprendre dans la hâte, Burnagore brisa la garde de son opposant abasourdi et déstabilisé par son collègue cloué au sol lors de sa prudence irréfléchie. Reculer sur le cadavre d'un des siens ne s’est jamais avéré productif.
Profitant de ce déséquilibre, Burnagore bondit sur son côté gauche et, sans se soucier du poids de sa lame, sauta sauvagement les deux pieds en avant sur son ennemi. Le « Missile Drop Kick » propulsa l'épéiste sur sa droite et son bras gauche se plia en deux sous l'impact dans un craquement sec écœurant. Pour couronner le tout, la flèche de l'archer se logea dans le poitrail de son compagnon d'arme sous le regard satisfait du vengeur. Franchement ? Il n'en espérait pas tant. L'archer marqua un court moment de pause dû à l'incompréhension. Le bretteur au bras brisé et au torse perforé s'effondra dans la boue, sur le dos.


- « Mais bougez-vous, bordel ! Tuez-moi ce putain de revenant de chiotte ! », brailla le général paniqué.

Toutefois, trop concentré sur le deuxième sabreur, les jambes coincées par le corps décapité de Billy, Burnagore sentit un liquide chaud couler de son épaule gauche, à travers son manteau, ainsi que la lame coupable de cet outrage glisser sur son trapèze. La pointe de la lance semblait usée, et le manteau suffit à la dévier. Pourtant, la blessure à l'épaule gauche nue du bretteur enragé n'était pas une illusion. « Haine » lui suggéra de saisir sa lance et de se rapprocher suffisamment du lancier pour le transpercer avec toute la rage du monde canalisée dans son poing armé. Ce qu'il fit, bien entendu.

- «  No... Non ! », marmonna le lancier, une écume de sang à la bouche avant de se soutenir mollement au bras meurtrier de Burnagore dans son trépas.

- « Oh que si, enfoiré !», aboya le mercenaire sanguinaire, les lèvres soulevées par un rictus dément.

Burnagore ou Haine ? Existe-il réellement une différence ? Pas la moindre idée. Les hostilités reprirent aussitôt et deux flèches se fichèrent dans le corps inerte du lancier. Ces archers ne brillaient que par leur stupidité et leur misérable adresse. Ainsi, Burnagore repoussa le corps du lancier d'un coup de pied et délogea son sabre ensanglanté du macchabée, toujours aussi satisfait de cette prestation démoniaque. Sans plus attendre, il se rua sur le duo de tireurs comme possédé par un esprit malin adepte de la destruction et du bain de sang, nullement gêné par son épaule dégoulinante de son précieux fluide vital. Doryan n'eut guère l'audace de s'immiscer entre eux, par peur ou par résignation, supposât Burnagore. Dans sa course, il trancha la crâne d'un archer en deux, horizontalement, et la partie supérieure tourna en l'air comme une soucoupe projetée dans les cieux. Ajoutez à cela un flot de sang pour teinter le ciel crépusculaire et rendre le décor sombre de la forêt et du sentier plus coloré. Son cri ne fût plus qu'un sifflement à peine audible entre ses lèvres pincées et son corps se balança lentement de droite à gauche, comme s'il ne savait pas ou atterrir.
En s'appuyant sur une des épaules du défunt, Burnagore mit fin à cette hésitation et l'écrasa sur son flanc gauche tout en entaillant maladroitement l'archer restant au niveau du ventre.


- « Oh... ah.... Uh... », bredouilla le tireur désarmé, les bras ballants et les yeux fixés sur sa plaie récente.

Par pure sadisme ou tout simplement dans la continuité d'un geste absurde, le vengeur plongea sa main gauche nue dans la blessure de l'archer, lui saisit les tripes et les lui retira aussi sauvagement que possible tel un fauve vidant sa proie de ses abats ! Impossible pour le bretteur de comprendre la logique de son geste, ou même le fait d'avoir utilisé sa main gauche dans un tel moment de folie. Haine le félicitait en son for intérieur, lui hurlait de se venger encore et encore ! Peu importe qui portait cette veste brodé du blason de L'Ordre de la Lame, il devait rendre tripes sur-le-champ ! SUR-LE-CHAMP !
Ensuite, toujours ivre de colère sous le regard choqué de Doryan, tenant à peine de hache entre les mains sans la faire tomber et se ramassant lamentablement sur son postérieur, Burnagore déroula les intestins de l'archer – ou de ce qu'il en restait – et se dirigea d'un pas ferme et décidé vers le bretteur tétanisé par cette scène horrible. Qui ne le serait pas ?
Soudain, il y eut un blanc. Comme une perte momentanée de conscience. Impossible de savoir en combien de temps le guerrier assoiffé de sang se trouvât derrière le dernier bretteur en vie, l'étouffant avec les boyaux étirés de son allié maladroit au tir à l'arc. Une sacrée vision d'horreur. Une voix l’interrompit tandis que son adversaire laissa tomber sa tête vers le bas, mettant ainsi fin à sa gesticulation inutile et à ses vaines paroles inaudibles.


- " B'soin d'un coup de main p'tit gars !? ", questionna Redeye comme s'il avait encore l'eau à la bouche après un bon p'tit massacre.

Extirpé de son acte barbare, il lâcha prise et reprit le dessus sur son esprit vengeur. Cette question le troubla. Il se rendit compte autour de lui que tous ses assaillants jonchaient le sol et, l'air paniqué, observa vivement Doryan. Ce court instant suffit à le rassurer et à éveiller ce sourire diabolique. Sa cible n'est pas encore morte. Tout n'est pas perdu. Le général abattu par la vision de deux silhouettes effrayantes découpées dans la pénombre se releva cahin-caha. Mais la faim qui rongeait le colosse représenterait une entrave à ses projets.

- « C'est une mascarade ! Un rêve ! Un cauchemar ! Tu devrais être mort ! On t'a jeté d'une falaise, bordel !... Khron ! T'es où ?! Ramène-toi par ici et arrête de traîner des pieds ! », brailla Doryan en projetant son regard en arrière.

Dans l'ombre des arbres feuillus, en écartant les quelques branches noueuses sur son chemin étroit, un autre colosse posa pied sur le champ de bataille. Équipé d'un harnais dévoilant sa musculature hors-norme, ses bras épais et meurtris par les cicatrices, Burnagore ressemblait à un enfant en comparaison. Entre ses deux gros poings flottait une hache géante dont la lame protégeait jusqu’à ses immenses doigts robustes serrés contre le manche bandé. Son crâne rasé et ses sourcils inexistants, sans compter sa mâchoire carrée, le faisaient passer pour un butor complètement débile et brutal. Burnagore se dressa devant Doryan tandis que le nouveau venu gigantesque entrapercevait un défi de taille à relever en observant Kerorian avide de meurtre. Sans se soucier de Doryan et de ses paroles, il le dégagea de son chemin et marcha en direction de son futur adversaire, les mâchoires serrées, en ignorant le mercenaire sanguinaire sur son passage. Burnagore ne se pria pas pour agir de la même façon, tout en répondant à Kerorian.

- « Un nouveau client réclame l'ultime sentence. », s'exclama joyeusement Burnagore à l'attention du colosse aux cheveux roux.

Le fait que Redeye patauge dans le sang, au beau milieu d'une nuée de cadavres, éveilla l’intérêt du vengeur pour ce colosse peu conventionnel. Et en fonction des bruits entendus lors de sa propre bataille, il devina aisément que ce monstre n'y était pas allé de main-morte. Un « allié » de poids, tant que celui-ci ne se met pas en tête de l'embrocher sur sa longue et énorme lame souillée par le sang de la garde anéantie.

- « On ne peut vraiment que compter sur soi-même... », se plaignit Doryan en secouant la tête et en jonglant avec sa hache ridicule en comparaison de celle de son... « allié » ?

- « Ne t'inquiète pas. Tu vas mourir comme tes amis, mais la douleur ressentie sera bien pire. », lui expliqua Burnagore, le ton de sa voix affaibli par les hurlements émis dont il ne se souvient déjà plus, « Cependant, j'ai des questions à te poser, et tu répondras de gré ou de force ! »

Burnagore engagea la bataille finale sans attendre une réponse de son ennemi juré.
Khorn, le géant à la hache - aussi géante que lui -, foula le sol de ses énormes bottes en provoquant quelques secousses sur son chemin et en broyant les corps meurtris sous ses énormes semelles. Sans prononcer un mot, hormis des grognements ou les cris de guerre, et au rythme du cri annonciateur de l'ouverture de hostilités de Burnagore, il empoigna sa hache pour frapper son ennemi choisi des deux mains. Une frappe lourde et indubitablement puissante des deux mains avec le poids du corps en prime !
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeLun 31 Aoû - 22:03

Amusante soirée. Riche de rebondissement, de rencontres intéressantes et de sang frais. Finalement, Bolganone ne semblait pas avoir besoin d'aide, ni pour laver son linge sale - quelle étrange expression - ni pour faire ça proprement. Distrayante créature que voilà, se disait le dément en voyant l'étendue du carnage, une tête expédiée d'un côté, un autre assassiné avec ses propres tripes. Il ne manquait ni d'imagination, ni de férocité. Cela lui plaisait. Nan, il se débrouillait très bien...tellement bien que le massacre semblait presque terminé. Dommage...le démon sentit sa rage commencer à refroidir, à se dissimuler, s'enfouissant à nouveau profondément dans son cœur noir...lorsqu'il l'aperçut.

Au lieu de ralentir, son cœur tambourina plus violemment. La fureur qui s'atténuait s'embrasa à nouveau. Un homme, un géant. Tout son être commença à vibrer d'une horrible pulsion.
Son sang guerrier brûlait jusqu'à la souffrance d'avoir un défi à sa hauteur, de pouvoir enfin se mesurer à un égal, d'opposer la rage la plus primale face à un frère jumeau.
Sa démence réclamait le sang du barbare, encore plus colossal que le terrifiant Rôdeur, exigeant son âme, sa vie, rongeant l'esprit du porteur de l'arme maléfique jusqu'à faire de ce meurtre une nécessité. Il devait souffrir. Il devait mourir, car son trépas brutal renforcerait son existence. Il ne pouvait en rester qu'un, et ce un serait lui. Alors il le tuerait. Et il dévorerait son pouvoir, ses chairs, toute sa vie. Il briserait son âme pour l'assimiler, réduisant ce fier et brutal guerrier à un fragment de SON identité.
La stature démesurée du barbare attisait également la rage du Rôdeur. Elle éveillait profondément en lui, dans son âme comme celles qu'il avait fauché, une vieille haine. Une colère profonde, refoulée jusqu'à l'oubli. La dernière fois qu'il avait du lever la tête pour regarder quelqu'un, il avait scellé sa propre âme, et son destin. Les autres colosses, plus grands, plus forts que lui, étaient l'incarnation de son Malheur, de sa damnation.
Alors il le briserait. Car il payerait pour tout le reste. Sa douleur, sa démence, sa solitude...tout.

Il n'entendit pas Bolganone. Pas plus qu'il ne remarqua les ombres déchirées qui commençaient à encercler le champ de bataille. Il n'y avait plus qu'une lame suintante de noirceur, comme une flamme obscure d'où coulaient une haine et une faim matérialisées, cristallisées par une haine démente. Les cieux se tordirent, hurlants, pour s'approcher du combat qui s'annonçait. Une éternité de douleur perça dans l'esprit du démon, une éternité de douleur, de rage, d'infinie folie. Il n'y aurait que la guerre, le sang, la mort.

Le géant le chargea, beuglant comme un monstre inhumain en brandissant sa hache titanesque. Le cuirassé borgne hurla sa rage en le chargeant en retour, son esprit martelé par les mêmes mots, les mêmes concepts, le même désir.
Tuer. Tuer tout ce qui peut exister, tuer dans les hurlements, tuer jusqu'à ignorer sa propre mort. Le tuer Lui.
Son corps se gonfla d'une force impie, ses souffrances devinrent un carburant qui alimentaient ses pouvoirs, sa rage corrompue la flamme qui embrasaient ses instincts les plus sombres. Lorsque la hache tomba comme la foudre vers son corps physique, le démon riposta.

Quel était le bruit le plus violent entre l'impact fracassant de lames inhumaines ou du rugissement de leurs porteurs, plus animaux qu'humains, plus monstres que fauves, difficile de le dire. Mais c'était un nouveau spectacle des pires fléaux de l'humanité. La lame noire percuta celle du Barbare. Le sol parut trembler sous l'impact qui repoussa les armes loin l'une de l'autre.
La bête à la hache n'était pas un démon. Son âme n'avait pas été corrompue, son esprit fragmenté et lentement souillé, son corps alimenté par des énergies issues des périodes les plus noires de l'Humanité. Ce n'était qu'une bête féroce, sauvage. L'animal était tellement obsédé par son rival, par le territoire, le titre qu'il se disputaient d'instinct, qu'il n'envisagea même pas d'avoir pu être surpris par la riposte de l'infernal tueur. Au contraire, son sang se mit à bouillir d'autant plus fort qu'ils venaient d'échanger leur premier salut, la puissance de l'impact, le bruit sourd de leurs rugissements ne faisaient qu'attisait son désir de guerre.
Sa hache repartit, son fil grossier lacérant les airs dans un sifflement sinistre dans un balayage brutal.

Kerorian aurait aisément pu éviter un coup aussi barbare. La frappe était lourde, amplement armée. N'importe quel apprenti-bretteur aurait su l'esquiver. Mais le démon ne le fit pas. C'était un défi, une provocation, une petite bousculade pour mesurer leurs forces. Il cala son épée contre son épaule dans une garde solide. Le choc l'envoya voler deux mètres plus loin dans un fracas du diable. La souffrance de sa côte cassée par l'impact, malgré toute ses défenses, fut bien vite éclipsée, convertie en rage supplémentaire, en forces nouvelles. Si bien qu'à peine ses pieds touchèrent à nouveau le sol, lui assurant un bref équilibre, que le borgne enragé s'élança, déplaçant sa masse colossale sans même en paraître gêné, avant de rendre la politesse par un terrible coup en diagonale.
La force surhumaine qu'il déploya pour projeter son épée aurait probablement pu trancher un arbre, ou même un roc. Elle fit à peine vaciller en arrière le Barbare abruti.

Un plaisir malsain s'empara du démon. Enfin il avait le sentiment de vivre. Dans cette obsession haineuse, dans la libération démesurée, irraisonnée de toute sa fureur, de toute sa puissance, dans l'étalage de leur violence et de leur bestialité. Cela le faisait vivre. Enfin. Et il comptait bien goûter au bonheur suprême : Le meurtre. La disparition de ce rival qui donnait enfin un sens à son existence. L'égoïsme à l'état le plus pur, le plus grand des délices.

Il évita un balayage haut et trancha dans le tas en retour, sa lame titanesque fendant l'air en semblant hurler comme mille suppliciés. Il sut qu'il avait touché quelque chose, il le sentait jusqu'à dans ses os. Le goût de la douleur que l'on ignorait, du sang qui coulait. Mais ce n'était pas encore assez. L'étoile de ténèbres qui brillait sur son avenir vacilla.
Dans sa riposte, le chevalier de la mort avait pivoté, présentant son œil mort face à son délicieux ennemi. Sa folie savourait l'odeur pestilentielle d'une chair fraîchement déchirée et faillit causer sa perte. Ses réflexes guerriers, profondément ancrés par un entraînement rigoureux depuis qu'il fut en âge de fermer les poings, et constamment affûtés par une éternité de souvenirs de guerre, de carnages, et par un combat permanent, eux lui sauvèrent la vie en lui faisant lever son épée dans son angle mort.

Le barbare avait pris de l'élan, excité par la morsure de l'acier. Il avait fait un tour sur lui-même avant de projeter sa hache de géant vers son jumeau cuirassé. Un pareil déchaînement de violence et d'énergie cinétique surpassant largement leurs premiers échanges, à un tel point que les instincts enfouis du Rôdeur remercièrent silencieusement son épée pour être la pire saloperie a avoir jamais été forgée. Corrompue, damnée, souillée, elle était un synonyme de mort et de chaos, de destruction inéluctable et de tourments.
Aujourd'hui, elle fut synonyme de vie. Il est probable qu'aucune autre lame n'aurait résisté à un tel choc.

Si les deux premiers coups avaient été des salutations, des défis tacites et aussi brutaux que virils, qui avaient fait chanceler les combattants, cette attaque fut le tonnerre, le fracas d'un marteau sur l'enclume qui arracha le lourd Rôdeur à la terre pour l'envoyer littéralement voler. Sans son armure et la force surnaturelle qui l'habitait, il ne serait jamais relevé.
A la place, il s'écrasa plus de quatre mètres plus loin. Un signal tentait désespérément d'atteindre sa conscience, essayant d'irradier à travers tout son flanc droit. Silence. La tentative se calma, avant de mourir. Parfait. Attention. Derrière.

Sans même prendre la peine de réellement se relever, le démon fit volte-face et balança son épée dans une taille ascendante, en biais. Son ennemi se tenait là, les bras levant haut sa monstrueuse hache. Ses yeux obnubilé par le duel s'écarquillant à peine alors que l'épée maléfique creusa un profond sillon sanglant dans sa poitrine, arrachant chair, cuir et âme avec une égale aisance. Il ne flancha même pas alors que l'épée manquait de le trancher en deux. Il en réalisa même pas qu'il avait mal. Non. Il fit juste la seule chose qui méritait vraiment d'être faite. Et il abattit sa hache, comme pour fendre une bûche.
Redeye interposa à nouveau son épée, ignorant les hurlements d'alerte de son corps qu'il repoussait bien au-delà de ses limites. Le choc manqua faillit le briser en deux alors que son genou s'enfonçait profondément dans le sol, la hache titanesque parvint à forcer sa garde et mordit dans son dos. Ce n'était qu'un premier coup. Le barbare en arma immédiatement un second, avec encore plus d'élan. Celui-ci tuerait le surhomme décharné même s'il le bloquait.

Aussi, le démon changea de plan. Au lieu de barrer la route à la hache, il leva haut son épée, de travers, pour faire glisser la hache au lieu de s'opposer à elle. Dans la réalité, la lame racla si près et si fort qu'elle arracha une plaque d'armure de son bras, mais il avait résisté à l'attaque. De plus, même s'il ne pouvait pas déployer autant de force qu'il le désirerait, il avait l'avantage : Son ennemi frappait grand. Très grand, et enchaînait mal les coups, après cette défense il prenait un ascendant décisif.

Il aurait du en tout cas. Sa rage commanda à ses muscles d'abattre l'acier noir sur son ennemi. Si près, il aurait pu au minimum le trancher à moitié. Et si l'épée tomba avec assez de force pour écraser la tête d'un boeuf, le coup était bien mou par rapport à ceux qu'ils venaient d'échanger. Le Barbare eut le temps de reculer, et de repousser la lame par un revers tonitruant qui repoussa une nouvelle fois le Rôdeur alors que son sang coulait si abondamment qu'il commençait à souiller la terre, ses grands gestes ouvrant un peu plus à chaque fois l'horrible plaie que lui avait infligé la Dragonslayer.

Une seconde s'écoula. Une éternité à leur yeux enragés. Trop courte éternité. Puisque le démon semblait rester sur ses positions, le brutal fauve s'élança à nouveau dans un meuglement retentissant. Le premier coup fut paré sombrement, les faisant même moins vaciller que le tout premier, celui qui suivit heurta la Dragonslayer sans plus de mal, et le troisième rencontra enfin une réelle opposition alors que Redeye semblait enfin se décider à se rebattre. L'épée maléfique brisa le fil de la hache, s'enfonçant dans son acier dur sans parvenir à détruire l'arme. Cela fit sourire le Barbare qui repoussa de par sa force colossale le Rôdeur.
Ce dernier en revanche, ne souriait pas. Quelque chose n'allait pas. La force maudite qui possédait son corps au delà de tout ce qu'il avait fait jusqu'alors lui permettait d'ignorer la douleur, la fatigue, et même de décupler sa puissance. Mais quelque chose creusait un écart, quelque chose qu'il avait oublié, refoulé. Leur état physique. Le cuirassé borgne était épuisé, et s'il ne s'en était pas rendu compte, chaque impact, chaque coup échangé avec le monstre de démolition avait fait crisser ses os, hurler ses muscles. Kerorian aurait peut-être même déjà succombé, et se serait très certainement effondré tant sa carcasse était à bout. Aussi puissante qu'était la malédiction qu'il avait attisé par ses récents carnages, elle ne pouvait le rendre immortel. Et cela, le dément commençait à le ressentir.

Un mouvement gigantesque fit voler la hache vers lui comme un ouragan, semblant créer une véritable tornade par son geste. Alors qu'il aurait du pouvoir repousser la hache par une frappe au moins aussi puissante, son corps brisé, son épaule blessée à deux reprises, son centre nerveux secoué et martelé, ne parvenaient pas à suivre ses pulsions. Son épée contra faiblement le fer grossier, projetant une terrible secousse qui faillit faire lâcher ses doigts fatigués. Cela ne tournait pas à son avantage...pas du tout. Il devait en finir, et vite. Même sa rage commençait à être insuffisante pour maintenir sa conscience.

Le Barbare sentait que son adversaire faiblissait, comme un loup sent la fatigue de son rival, cette fragilité grandissante qui marque le triomphe de la sauvagerie. Alors il chargea, dans un rugissement triomphant, en armant un coup aussi brutal que possible. Il passerait à travers cette fois. A travers l'armure, à travers la riposte, et la fureur du démon. Il serait le vainqueur, LE véritable guerrier.

Immédiatement, le Rôdeur pivota sur lui-même pour amplifier sa puissance et compenser la faiblesse grandissante de ses membres. Cela fut son dernier coup, celui où il sentit sa vie s'écourter, son essence être consumée pour embraser une dernière fois ses muscles, soutenir son squelette pour qu'il porte son épée. L'impact fut terriblement brutal, et dépassa certaines limites matérielles. La hache abîmée vola en éclats, explosée par le choc titanesque alors que la Dragonslayer échappait aux mains de son possesseur possédé qui s'écrasa face contre terre.

Il peinait à se remettre à quatre pattes alors qu'il entendit le pas lourd du Barbare. Dans son état, il ne tiendrait pas plus longtemps au combat, surtout s'il devait briser le corps colossal de son rival. Il était trop loin de son épée pour riposter, trop faible pour tenir un pugilat. Mais un sourire malsain étira lentement ses lèvres ensanglantées, tordues par les vices qui macéraient dans son esprit déchiré.
L'énorme main du monstre se posa sur son épaule douloureuse. Il voulait le finir de face. Le démon en aurait fait autant, mais cela lui donnait un peu plus de temps pour dégainer sa première lame, sa bonne vieille Zwei. Lorsqu'il le retourna, manquant lui déboîter l'épaule au passage, le Rôdeur fit resurgir une vieille technique à lui, une estocade puissante destinée à transpercer des combattants lourdement protégés.
Elle enfonça profondément la bâtarde à travers le coeur du Barbare dans un bruit mat.

Le géant baissa des yeux incrédules sur la lame qui venait de le transpercer. Un flot de sang commença à remonter dans sa gorge, jusqu'à déborder par la commissure de ses lèvres. Refusant de mourir malgré ce coup létal, il tendit les mains vers le cou du démon écarlate et serra. Il le tuerait, l'emporterait dans la mort ou peu importe, mais il refusait de laisser son ennemi gagner. La mort était bien peu de choses, la défaite était inacceptable.
Le tueur lui, résista. Son agonie lui conférant un dernier sursaut de vitalité et tourna la lame dans la source de vie du colosse, fouaillant la plaie, déchirant les derniers fils de vie de l'avatar de ses malheurs. Il plongea son oeil, fier, haineux, aussi rouge que le sang qui se déversait à ses pieds, dans le regard inébranlable du Barbare qui commença enfin à fléchir, tombant lentement à genoux alors qu'il écrasait la gorge du titan rouge. Celui-ci suffoquait, mais n'en enfoncer qu'avec plus de violence la bâtarde dans sa poitrine, jusqu'à ce que l'étau se desserre, les bras aussi épais que des troncs retombants mollement tandis que l'éclat implacable dans ses yeux refusait définitivement de s'éteindre, figeant à jamais sur son visage crispé cette fierté redoutable, cette haine virile, cette fureur guerrière qui unissait tous les véritables combattants entre eux, liant ces êtres plus bêtes qu'humains comme des frères mortels.

Enfin vainqueur, triomphant, Redeye appuya son pied contre le torse énorme de ce qui avait été son plus intense et exquis combat depuis qu'il avait trouvé la Dragonslayer pour le repousser et délivrer sa vieille lame, trempée de sang jusqu'à en dégouliner, comme si elle même saignait à mort. Le Rôdeur se tourna vers son arme damnée, reposant dans les ombres et le sang un peu plus loin. Il traîna les pieds jusqu'à la rejoindre, chaque pas se faisant plus lent que le précédent, plus lourd. La rage nécessaire du combat retombait peu à peu, sa malédiction relâchait peu à peu son étreinte, le laissant redécouvrir la souffrance d'une limite mortelle et la faiblesse d'un corps humain. Le démon tomba à genoux lorsqu'il se pencha pour ramasser son épée. Il fut incapable de parvenir à la soulever à nouveau, l'esprit confus, fracassé, alors il se releva tant bien que mal, s'appuyant sur Zwei comme sur une canne, tandis qu'il se contenta de traîner la lame pourfendeuse de légende derrière lui, moins exténuant pour son corps à bout.
Son corps avait été massacré, son esprit encore plus déchiqueté tant il s'était vendu aux maléfices. Il préférait ne même pas imaginer ce qui adviendrait lorsqu'il redeviendrait "Kerorian"...mais cela en avait valu la peine.
Il avait tué son adversaire, et survécu.
Il avait gagné.
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeMer 2 Sep - 13:34

Sans doute que Burnagore aurait aimé agir dans l'ombre et non entre une taverne saccagée et un sentier accidenté. Le paysage forestier, l'ambiance festive d'une soirée surmontée d'un ciel crépusculaire, les rires des alcools... tout cela n'était plus qu'un lointain souvenir. Le mercenaire s'était même permis de jeter sa toge dans le but de décapiter un mercenaire encore jeune et plein d'entrain, puis de massacrer tous ses camarades à l'exception du général de cette petite escouade. Sans doute que Burnagore aurait dû éprouver des remords suite à de tels actes malsains et sanglants. Mais il n'en fit rien. Son regard écarlate ne se tourna pas une seule seconde vers les macchabées ni même vers le colosse en prise avec ce dénommé "Krhon". Tout ce qui l'intéressait se trouvait devant lui. Il s'en donnerait à cœur joie. Ce moment tant attendu. Cette première confrontation avec un traître. Tous les rêves et cauchemars accumulés de ce destin funeste. Ce souvenir d'une chute aussi longue qu'effroyable. Son bras droit brisé. Ses côtes meurtries. Son souffle coupé. Son torse et son visage lacérés. L'espace d'un instant, il se remémora sa chute à l'envers. Une remontée absurde de la falaise ignorant les lois de la gravité; une flèche s'extirpant de son épaule et la blessure en question se résorbant miraculeusement; deux vilains coups de sabre de son ancien allié et meilleur ami. Puis un rire moqueur. Un visage souriant d'un homme à l'armure imposante. Et... des pleurs. Les larmes de sa sœur et ses yeux embués le fixant avec peine et douleur. Ses gesticulations vaines devant un œil balafré, submergé et teinté par du sang. Son propre sang. Oui. Cette maudite scène infernale. Cet enfer sur terre ! Ce butor la tenant fermement ! Elle ! Sa précieuse sœur immobilisée par les grosses mains veineuses de Doryan.

Ses pensées tournaient dans son esprit vengeur, au rythme de ses frappes incontrôlées. Doryan le sentait. Doryan le voyait. La hache du traître paraissait lourde mais pourtant tellement agile par rapport à ses propres mouvements ! Pourquoi ? La fatigue ? Fort probable. Le mercenaire sanguinaire ne venait-il pas de tuer cinq hommes à lui seul ? Un exploit. Son record étant des combats à mort à trois contre un.
Burnagore progressait, mais son esprit sombrait de plus en plus dans les ténèbres.
Ses gestes s'alourdissaient au même titre que les frappes de son ennemi gagnaient en puissance. Le traître ruait de coups le vengeur. Il s'amusait à sa manière en bourrant Ignifer, positionnée à l'horizontale en guise de protection, d'impitoyables frappes. Les vibrations secouèrent les articulations de Burnagore et accentuèrent cette expression de colère imprimée sur son visage balafré.


- « Alors ?! Ces questions, ça vient ?! », le railla Doryan entre deux coups de hache.

Le barbare savourait cet instant de gloire tandis que Burnagore reprenait son souffle. La logique voudrait que le vengeur ne prononce plus un mot pour se concentrer sur cette ultime bataille. « Haine » semblait de cet avis en lui hurlant de riposter avec son sabre. Une voix sinistre et stridente amplifiant cette sensation de danger. Son seul effet bénéfique fut la soudaine remontée d'adrénaline résultante.
Pour éviter de se fatiguer davantage, Burnagore se décala sur son côté droit et retira sa lame. Le traître brutal enfonça dans le sol le tranchant de sa hache mais la maintenait toujours serrée. Un coup de pied chassé repoussa le butor trop occupé à se stabiliser. Aidé par son sabre, le vengeur se releva pour se camper devant son opposant déjà en garde. L'individu méprisable se permettait même de changer de garde, en jonglant avec son arme, la faisant passer de la main gauche à son autre main sans problème.


- « Est-elle... encore vivante ? », questionna lamentablement le mercenaire.

Doryan s'esclaffa et prit une posture plus assurée. La hampe de sa hache se cala derrière son cou, juste au-dessus de son trapèze droit. Soulagé par la fatigue de Burnagore, il se considérait déjà victorieux. Quelle humiliation. Son regard se projeta vers le combat des titans et son camarade s'en sortait plutôt bien. Redeye faiblissait, sans doute exténué par sa boucherie et le meurtre de la garde du village.

- « Ha ! Ta petite sœur, je présume ? Rassure-toi, c'est le cas... », répliqua Doryan en affichant un grand sourire. « D'ailleurs, c'est notre garage à foutre. Je me la suis faite pas plus tard qu'hier. »

Qu'est ce qu'il venait de dire, là, à l'instant ? Un… « garage à foutre » ? Énonçait-il que sa sœur tant recherchée est devenue leur putain ? Est-ce réellement la vérité ?... CA ?!
La vision de Burnagore vira au rouge. A peine sentait-il la poignée de son arme fétiche, ses jambes piétiner le sol ravagé et gorgé de sang, ou même sa blessure à l’épaule gauche provoquée par un coup de lance.
Seule la vengeance comptait.
Son cœur cognait à l'intérieur de sa poitrine. Son sang commençait même à le brûler. Il ne croyait pas aux paroles de son ennemi. Même Céasar n'aurait permis une telle horreur. En serait-il venu à espérer la protection du Vautour ? En serait-il réduit à cela ? Lui qui désire l'assassiner et dissoudre ce groupe de traîtres ? Compter sur la promesse d'une ordure ? Impensable.
Toutes ses pensées néfastes l'incitaient à devenir fou de rage, et d'utiliser cet état de frénésie pour briser son ennemi ! Si bien que Doryan eut un bref mouvement de recul et qu'il se remit instantanément en garde. La peur. L'incompréhension. Un mélange savoureux entre les deux. En cet instant précis, il revit le boucher responsable de la mort de ses camarades renaître inexplicablement.

Burnagore s'avançait, l'épée dans la main droite. Son autre main perlait de sang, le sien mais aussi celui de ce pauvre archer éventré. Chaque goutte représentait un décompte annonçant le trépas du traître. Doryan semblait hypnotiser par cette vision sinistre. Non pas par la lame dorée soulevée par son ancien chef ou par son expression satanique. Surtout par ces inquiétants volutes de fumée rougeâtre répandus dans son sillage, tourbillonnant autour de sa silhouette. L'effet visible du Crimson Rush. Une capacité acquise au cours d'un entraînement intensif basé sur la vitesse et la souplesse. Ajoutons à cela la haine de l'individu et le tour est joué.


- « Aucun Dieu ne pourra te sauver. », cracha Burnagore pétri de colère.

Un pas. Deux pas. Trois pas.
Les yeux rivés sur le vengeur, Doryan ne remarqua pas toute suite la sueur maculant son front. Le vacarme produit par la confrontation de Redeye avec Krhon ressemblait à un lointain écho dans son esprit, aussi terrible soit-il. Sa vue primait sur son audition. Sur tous ses autres sens. Aucune explication rationnelle traversa ses pensées au sujet de ce phénomène surprenant.


- « Que Diable es-tu, bordel ?! Va crever ! Une bonne fois pour toute ! », s'écria t-il dans la hâte !

Mais le mercenaire sanguinaire ne répondit pas. A quoi bon ?
Doryan engagea les hostilités à son tour via une vulgaire frappe descendante. Un pas latéral suffit à éviter une mort prématurée. Le butor ne prit même pas la peine d'exécuter une ou deux feintes, la panic l'assaillait et il se rendit compte bien trop tard de son échec. Sa hache baignait dans un bref sillage de fumée rouge tandis que son assaillant préparait une décapitation dans les règles, un sourire dément en guise d'adieu. Lui qui ne devait pas abattre sa proie, cette pensée fut soufflée comme une brindille pour laisser place à une irrépressible envie de meurtre. « Haine » allait gagner.
Mais le général de l'Ordre de la Lame se baissa de justesse en récupérant son arme de brute. Le bougre ne put réprimer ce frisson glacial qui lui parcourra l'échine. Burnagore - ou ce qu'il était devenu - se remit en position. Non seulement il ignorait la douleur lancinante de son épaule gauche,  mais en plus de cela le vengeur se délectait du spectacle. Voir Doryan sombrer de plus en plus dans l'abîme de la peur et du désespoir le transcendait.
Depuis combien de temps rêvait-il de ce moment ? Cet instant suprême marquant sa supériorité ? Cet espoir de réduire en cendres ne serait-ce qu'un seul de ses anciens partenaires ? Trop longtemps.
Toujours sous l'influence du Crimson Rush et de l'emprise de « Haine », il prit les devants pour mettre un terme aux tourments de Doryan. Sa lame dorée réclamait le sang du traître, elle en voulait davantage ! Les sous-fifres ne suffisaient plus. Burnagore avait l'impression que son propre père lui parlait à travers sa lame. Il lui disait de venger sa sœur. D'abattre ce monstre. Cette créature du Diable. Ce salopard de traître !


Le scénario n'encourage pas toujours les plus dignes – si la vengeance peut être considérée comme une quelconque facette de la dignité -, Doryan se mouva étrangement. Sa posture indiquait une contorsion excessive du torse. Son arme raclait le sol, prête à l'assaut. Burnagore, même dans son état de folie, reconnut cette préparation offensive.
La Hache Cyclone de Doryan. Une technique aussi bien défensive qu'offensive, la spécialité de ce monstre. En se concentrant sur le poids de son arme, et en l'empoignant des deux mains, le barbare entama une brusque rotation dans le but de faucher son ennemi dans une trajectoire prédéfinie. Tout est une question de préparation pour mener à bien ce type de technique à répétition. Les coups peuvent s'avérer aléatoires mais la réalité est tout autre quand un homme expérimenté en fait bon usage. Malheureusement, c'était le cas du traître.
Malgré sa vitesse accrue, la hache lacéra la chair du mercenaire à de multiples reprises. Au niveau de sa jambe droite, de son bras gauche dénudé et de son torse à travers sa veste bordeaux. Une frappe effleura aussi son épaulière droite garnie de plumes rouges. Celles-ci se mêlèrent au sang projeté ainsi qu'aux volutes de fumée rouge dans un camaïeu de couleurs pourpres déstabilisant.
Doryan jouait sa dernière carte car cette attaque peu conventionnelle provoquait des vertiges et une dangereuse perte d'équilibre, ainsi qu'un épuisement conséquent. Il mit fin à sa rotation forcée dans une posture prudente, les jambes fléchies, la main droite tenant son arme et l'autre posée sur le sol strié par ses mouvements vifs.
La poussière soulevée aveuglait les deux combattants et Burnagore en profita pour jauger l'ampleur de ses blessures. Le sang ruisselait lentement de ses plaies mais celle au torse semblait mitigée. Il pouvait encore se battre et se le devait, dans tous les cas. Pour sa sœur. Pour lui. Pour la promesse faite à sa mère. Pour le médaillon offert par son père.

Le vengeur, extirpé de l'étreinte de « Haine », entendit clairement les halètements de son ennemi. Celui-ci respirait comme un porc. Ainsi, il choisit de se fier à son audition et saisit le poignet armé de Doryan par pur hasard. Surpris, le traître voulut de dégager mais fit la rencontre de la terre boueuse suite à une balayette mémorable. Son poignet se retourna suivant un angle improbable, pendant le processus. Le butor hurlait à la mort. Si bien que son cri suraigu paraissait fendre la voûte céleste. Il n'eut d'autre choix que d'abandonner son arme et de se tenir le poignet. Aveuglé par la fureur, Doryan entreprit de marteler Burnagore de coups de poing et de coups de tête, voir même de coups de pied. On croirait voir un enfant colérique entrain de se débattre.
Le vengeur planta son sabre dans la main intacte du butor. Elle s'y logea comme dans du beurre et cela contraint le barbare à mettre fin à ses inutiles gesticulations défensives.
Guidé par son sadisme, Burnagore lâcha son Ignifer pour se redresser et piétiner le pommeau afin que la garde du sabre écrase la main perforée de Doryan. Les os craquèrent et le liquide pourpre parfuma la terre de son odeur particulière. La douleur cinglante ressentie par le blessé entravait toute riposte possible. Burnagore remporta la victoire, le corps tâché de sang, sa lame souillée à l'extrême.


- « Les traîtres méritent bien plus qu'un châtiment de ce genre. », annonça Burnagore d'une voix glaciale.

De nouveau saisi d'une colère bleue, il empoigna le manche de son sabre et le retira tout aussi sèchement. Un flot de sang jaillit du sol tel un puits artésien et une myriade de gouttes de sang s'écrasa sur les arbres aux alentours. Indifférent à la douleur de sa cible, Burnagore contempla brièvement le mutilé avec satisfaction. Il souriait. Un sourire diabolique, tout ce qu'il y a de plus malsain sur un visage balafré.

- « AaAaAargh !! ...Pu...Putain ! ...Espèce de... Fils d'- », sanglota Doryan.

Le vengeur infligea un coup de pied fouetté - juste au-dessus de la nuque- au traître, de sorte à ce qu'il s'effondre sur le sol, inerte.
Au final, celui-ci s'est décidé de l'épargner. Bien que la mort aurait été préférable pour lui. L'interrogatoire à venir s'avère encore plus horrible que cet affrontement. Mais avant de profiter de la future douleur de sa proie durement acquise - ainsi que des réponses à ses trop nombreuses questions -, il faudrait en toute logique parvenir à quitter les lieux. Ce qui semblait compliqué dans l'état actuel des choses.

Muet comme une tombe, il observa les alentours. Un sol ravagé par les assauts, souillé par des mares de sang, des corps piétinés, broyés, à peine de forme humaine. Une tête à l'écart, le regard encore figé par la surprise. La tête de Billy. Ce brave mercenaire téméraire au destin prévisible. Son corps recouvert de la toge sombre du vengeur jonchait la terre humide. D'autres carcasses immondes laissées à l'abandon, dont une qui terrifierait quiconque s'en approchant de trop prêt. Ses tripes à l'air, reliées quelques mètres plus loin autour du cou d'un de ses camarades décédés.
Plus loin, au niveau de Redeye en proie à la fatigue suite à des efforts inhumains dans tous les sens du terme, les dépouilles abîmées – dont certaines désossées – nappaient la zone répugnante. Le trophée de la soirée revenait indubitablement au colosse. Cet immense morceau de viande, portant anciennement le nom de « Krhon », pourfendu et laissé entre les bras de la Mort. Un spectacle des plus morbides. Une analyse macabre pour l'épéiste encore debout.
Rester ici ne leur attirera que des ennuis, et si d'autres gardes se pointent en raison des cris de peur des ivrognes ayant échappés au massacre de la taverne ou de la cavalcade provoquée par ce désastre, le duo n'aura jamais la force de les exterminer avant de subir le courroux du peuple. Nul doute que les deux guerriers finiront par être recherchés et traqués, plus morts que vifs.

Burnagore sortit de son inertie et de ce profond instant de réflexion. En voulant se mouvoir, ses muscles l'élancèrent, ses blessures le foudroyèrent, son sang continuait de le brûler et la fatigue le tiraillait. La sueur perlait de ses tempes, de son front, de ses bras, au même titre que son propre sang s'échappant de ses plaies. Affaibli par la dissipation de l'adrénaline, l'un de ses genoux se plia contre sa volonté. Il manqua de s'affaler sur le sol mais se ravisa au dernier moment. Impossible pour lui de s'effondrer ici, de s'endormir ici, de lâcher prise ici ! Inconcevable.
«Haine» le motivait à sa façon et le félicitait, pour une fois. Un réconfort dont il se serait bien passé. Avant de pouvoir s'exprimer, en foulant la terre calmement et à moitié chancelant, il reprit son souffle. Inspiration, expiration. Un exercice banal de respiration et pourtant si indispensable pour se remettre d'aplomb, ne serait-ce qu'un minimum.
Le vengeur récupéra sa toge sombre en se moquant éperdument du corps décapité, même si celle-ci paraissait abîmée par la décapitation de Billy. Qu'importe. Un bon soldat doit savoir réparer son matériel en toute circonstance, au même titre que le mercenaire... ou de l'assassin.
Il rangea Eskhàrion dans son fourreau d'un geste maladroit et plus lent qu'il ne l'aurait cru.
Avant de se retourner, le mercenaire observa Redeye. Le colosse roux pourra t-il se retirer sur ses deux jambes ? Son esprit saura t-il dompter son corps meurtri ? Burnagore éprouverait de grandes difficultés à porter une telle masse sur son dos. Marcher le faisait déjà assez souffrir comme ça.

En serrant les dents, il s'efforça d'assurer sa posture et de se diriger lentement mais sûrement vers Doryan assommé par la confrontation finale. Confiant ses pensées et sa hargne à son esprit dominé par la vengeance, il souleva difficilement le traître de général sur son dos et stabilisa au mieux sa position inconfortable. Hors de question d'abandonner le gibier. Le salaud pesait lourd, même sans sa foutue hache !
Rassuré par un bref coup d’œil parcourant l'horizon et même les lieux enfoncés dans la pénombre, le vengeur interpella Redeye malgré son souffle restreint.


- « Je te suggère de ne pas traîner ici plus longtemps, ni même y poser un pied à l'avenir. En tout cas, je suivrai mon propre conseil. Fais-en ce que bon te semble. Nous nous reverrons sûrement un jour. Le sang n'a pas fini de couler. Ce carnage n'est qu'un début. », expliqua le mercenaire sanguinaire, ne laissant aucune place au doute dans ses propos.

Les yeux rouges de Burnagore se posèrent sur les cadavres. Pendant sa conversation avec le colosse affaibli, une nuée de corbeaux déferlait sur les déchets humains. L'un d'eux goba un globe oculaire de la tête tranchée, un autre lui dépiautait le cou à coups de bec. Les charognards fréquentaient souvent les champs de bataille du vengeur et se régalaient dans son sillage. Braves bêtes. Faites-donc. Nettoyez ces terres de la crasse humaine. Vous contribuerez ainsi à la purge. Une tâche délaissée par la royauté.
Par réflexe, Burnagore porta une main sur son épaulière endommagée par son dernier combat, avant de se rendre compte que quelques plumes rouges tapissaient déjà la boue. Inutile d'en rajouter,  le message était clair. La signature choquante du mercenaire sanglant. L'Ordre de la Lame le sentira passer mais ne devinera pas l'identité du meurtrier. Mis à part Redeye, aucun homme en vie n'a aperçu son visage balafré et sa chevelure pourpre. Au pire, un visage encapuchonné imprimé sur des affiches collées à la va-vite ornera les murs des villages. Rien de plus que la Mort dissimulée. Une légende redoutée. Une incarnation maléfique.
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeLun 7 Sep - 11:21

Péniblement, le Rôdeur traîna sa lourde carcasse dans les ombres. L'appel de la guerre ayant cessé de raisonner, sa rage et les pouvoirs obscurs qui corrodaient son âme se turent progressivement. La douleur revenait, elle, à mesure que ses forces surnaturelles s'estompaient. Ses pensées n'en étaient pas plus éclaircies en revanche. Le géant peinait même à garder une réelle conscience de son environnement. Sa concentration était mobilisée pour faire fonctionner ses muscles épuisés, endoloris par son dernier combat, et ses articulations surexploitées. Par ici il devait faire un pas, là il appuyer son épée dans le sol pour faciliter sa marche. Et dans tout ça, ne pas lâcher prise. La Dragonslayer était lourde, sa lame maudite raclait au sol, aussi encombrante qu'un pane mort. Pourtant il ne devait pas la lâcher...

L’œil écarlate se tourna dans un sens sans qu'il n'y prête vraiment garde. Il remarqua alors une silhouette qui ne possédait plus sa capuche. Il fallut quelques secondes pour qu'un nom se pose sur la forme aux cheveux rouges, Bolganone. Celui-ci semblait avoir gagné son combat également, brave petit camarade. Il se tourna vers le cuirassé et sembla parler. Pourquoi ne l'entendait-il pas ? Ou alors il ne parvenait pas à le comprendre ? Il entendait le sang bourdonner dans ses oreilles, le battement sourd de son cœur se propageant à travers ses veines jusqu'à ses tympans.
Enfin, des mots devinrent audibles. "Nous nous reverrons sûrement." Puis une histoire de sang, de carnage qui ne fait que commencer. Un sourire macabre étira les lèvres du Rôdeur. Ce petit bonhomme lui plaisait bien. L'ombre qui commençait à entourer son camarade de boucherie ne changea rien à l'appréciation du géant. Cela attisa peut-être même au contraire son intérêt. Qu'étaient ces spectres ? Des hallucinations ? Des invocations du destin ? Des marques maléfiques pour désigner des victimes ? Quoi que cela puisse être, Bolganone en avait désormais une qui le suivait de près...trop près pour que ce soit anodin. Oui, ils se reverront...attirés d'une manière ou d'une autre par l'odeur du sang, comme deux vulgaires prédateurs affamés.

La chasse était ouverte. Il ne restait plus qu'à attendre de voir de quel côté ils y participeraient... En attendant, le guerrier continua à se traîner sur sa propre route, s'appuyant sa vieille bâtarde pour avancer. Il aurait encore bien des choses à vivre avant de retrouver ce p'tit Bolga et de continuer à écrire ce petit bout d'histoire...enfin peut-être. Avec un peu d'ironie de la part de cet enfoiré de Destin, qui sait quand cela pourrait bien arriver ?
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitimeLun 7 Sep - 13:26

En apercevant le colosse emprunter sa propre voie, malgré son état de faiblesse remarquable, Burnagore ressentit vivement le besoin de quitter ce champ de bataille. Il lança un dernier regard en direction de la taverne et du tapis de cadavres maculant le sol terreux. Les quelques touffes d'herbe furent balayées par les foulées intempestives des gardes, des mercenaires, des deux colosses et du vengeur. Une scène quasi-apocalyptique donnant l'impression d'avoir un aperçu des enfers. Le mercenaire sanglant se contenta de hausser les épaules en réponse à cela. Que pouvait-il faire d'autre ? Aller s'excuser auprès du village pour passer sur le billot et mettre un terme à sa vengeance ? Quelle blague ! La Mort le fauchera lui-aussi, mais pas aujourd'hui.
Tout en se retenant de s'effondrer, Burnagore se dirigea en silence vers les bois, s'enfonçant inéluctablement dans l'ombre. Une obscurité familière depuis sa chute. Il s'y sentait comme chez lui. Une fois dans la forêt, nul ne pourrait le suivre sans en payer le prix.
« Un chasseur ne doit jamais commettre les mêmes erreurs que sa proie. Il doit constamment effacer ses empreintes », répétait Bladen, son ami chasseur.

Sa silhouette déformée par le corps de Doryan posé sur son dos disparaissait lentement mais sûrement. Chaque pas le forçait à serrer les dents, les plaies réclamaient un minimum de soin mais Burnagore les ignorait tant bien que mal. A travers les branches noueuses, il voyait au loin quelques gardes se rameuter autour des macchabées. Impossible de décrire leurs émotions ou leur ressenti, ils ne représentaient plus que des tâches sombres surmontées de casques métalliques victimes de l'usure. Certains tournaient la tête à la recherche d'un ennemi, en vain. Ces gens-là arrivent généralement en retard en s'en réjouissent intérieurement, la plupart du temps. Les corbeaux, lassés de voir de nouvelles têtes pointer le bout de leur nez, s'envolèrent dans un concert de battements d'ailes assourdissants, éparpillant quelques morceaux de chair dans leur sillages. Un doigt tombait du ciel, voir aussi des yeux quand quelques-uns de ces sinistres oiseaux se querellaient pour obtenir les miettes de son voisin en plein vol.

Du coin de l’œil, Le vengeur crut voir le carrure imposante de son oncle, l'homme en question accompagnait les gardes chétifs en comparaison.
Tant pis. Il ne tirera pas beaucoup de conclusions d'un tel massacre, étant donné l'état pitoyable des cadavres. Tout ce qui l'intéressait se trouvait sur son dos, inconscient, affaibli. Cet énergumène va connaître la pire période de son existence, et de loin. Burnagore esquissa un sourire malsain à cette idée morbide.
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MessageSujet: Re: Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé]   Attiser le braséro de la vengeance. [PV=Kerorian] [Attention : Violent][Terminé] I_icon_minitime

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