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❝ Stefan ❞
StefanBeorc


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MessageSujet: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeMer 22 Sep - 23:31

Ils volèrent tout le reste de l’après-midi et le soleil était déjà bas sur l’horizon lorsque l’immense étendue de sable se présenta à leurs yeux. Stefan n’avait pas essayé de rengager la conversation, le bruit assourdissant du vent l’aurait obligé à se briser la voix à force de hurler. Il avait toutefois continué de savourer cette longue balade avant de frissonner légèrement. Tout ce temps passé à haute altitude avait finalement eu raison de sa résistance au froid et, bien que son manteau l’isole presque correctement, ses mains, cramponnées à la taille de la jeune femme, ne bénéficiaient pas de ce privilège. A plusieurs reprises, le nomade les avaient rapidement portées à sa bouche pour souffler dessus ou à ses poches pour chercher la protection du tissu nomade. Cela ne suffisait pas à complètement les réchauffer mais il devait s’en contenter. Il se demandait également comment la lancière pouvait rester en selle aussi longtemps sans trop souffrir des mêmes maux... L’habitude et des vêtements chauds sans doute. L’épéiste était donc bien content de bientôt pouvoir retrouver le plancher des vaches.

L’atterrissage se déroula cependant un peu plus chaotiquement que le décollage – bien que ce dernier l’avait pas mal secoué également. Le pégase avait déjà maintes fois prouvé durant le vol qu’il ne supportait pas les longs voyages monotones et, c’est toujours caracolant qu’il entama une descente vertigineuse à la suite d’une série de virages. Sentant la vitesse lui chatouiller l’estomac, l’épéiste se raidit en entendant les protestations de sa compagne. A bien y regarder, le sol se rapprochait vachement vite quand même... Un peu trop même :

- Var... Redresse on est plus lourd que d’habitude ! Var, tu vas trop vite ! Var !

Faisant la sourde oreille, le jeune étalon redressa brusquement son vol à quelques mètres à peine du sol avant de débouler au grand galop sur l’immense étendue sableuse, secouant brutalement les deux cavaliers. Erin n’attendit pas que l’animal se stoppe complètement avant de sauter à bas et rattraper ce dernier pour le rabrouer d’une claque sur le museau. Laissant la lancière à sa leçon de morale, le nomade se redressa sur la croupe de Varathorn en s’étirant. Dieu que cette bestiole avait les os dur... Faisant craquer brièvement son dos, l’épéiste ragaillardi sauta à terre, un peu moins agilement que sa jeune amie toutefois :
- Désolée pour cet atterrissage, mais il faut croire que ce Pégase est bien plus idiot que je ne le pensais...
- C’est sans doute pour ça que vous l’adorez tant n’est-ce pas ?

Un fin sourire étirait maintenant la bouche de l’épéiste. Elle s’était précipitée pour examiner les potentielles blessures de l’animal au mépris de sa propre sécurité ou de celle de son passager. Un véritable lien unissait ces deux êtres. Un lien comme seules les créatures ayant traversées nombres d’épreuves ensemble peuvent en créer un. Un lien qui leur permettait de rester conscients de la présence de leur partenaire même si celui-ci était loin physiquement. C’était presque une magie à lui tout seul.

Là-dessus, l’épéiste s’avança pour remercier la lancière et prendre congé lorsque celle-ci reprit la parole :

- Enfin… Je ne sais pas si nous sommes proches où loin du lieu où vous voulez vous rendre. Dans les deux cas on peut vous accompagner si vous le souhaitez.

Interloqué, le jeune homme hésita quelques secondes avant de répondre :
- Mais... N’êtes-vous pas attendus quelque part ? Enfin... Je veux dire...
- Pas que je craigne que vous ne sachiez pas vous défendre si jamais vous tombiez sur des brigands, mais, ça me paraît ingrat de vous déposez ici et de partir. Ca fait genre "Bon maintenant démerdez-vous".
- Je n’aurais pas dis les choses comme ça mais...

Le nomade s’interrompit pour réfléchir. Il avait tout juste de quoi manger sur lui. Et le désert n’était pas spécialement ce qui se fait de plus accueillant au niveau du gibier. Certes Varathorn pourrait se nourrir grâce aux rares herbes poussant à l’ombre des rochers... Et une fois à l’oasis, il ne manquerait plus de rien mais... On était tout de même en pleine contrée désertique. Stefan se souvenait parfaitement de sa première traversée et il n’avait jamais souhaité le même sort à qui que ce soit. Mais désormais il connaissait le chemin et mettrait sans doute moitié moins de temps à rejoindre son but que lors de sa première expédition. De plus, même si Erin et Varathor n’étaient pas habitués aux conditions climatiques, ils auraient l’expérience d’un guide pour les épauler :
- Ecoutez pourquoi pas. Après tout ça me fera un peu de compagnie sur un trajet où, je le crains, je me sentirais bien seul.

Un piaillement indigné s’échappa de son manteau et quelques instants plus tard, l’oiseau en émergea, le plumage ébouriffé et l’air parfaitement furieux. En quelques battements d’ailles, il parvint à se hisser à hauteur du crâne de l’épéiste et, après un dernier regard courroucé, se laissa de nouveau tomber dans la masse verte :
- Ah non c’est vrai... Tu es toujours là toi aussi... Bah ça me fera au moins de la conversation que je pourrais comprendre !

Revenant à la lancière, il pointa du doigt le désert :
- Si vous êtes d’accord nous allons par là... Et à pied. J’ai... mon petit pèlerinage personnel à faire.

Sur ces mots, le nomade se mit en route, sans laisser à la lancière le temps de protester.

La nuit était fraiche, comme n’importe quelle nuit désertique et le nomade avait remonté son col pour se protéger des bourrasques nocturnes, charriant, en plus de leur souffle glacé diverses poussières, grains de sables et autres débris. L’ours ballottait tranquillement dans son dos et le poussin s’était visiblement enroulé dans une mèche pour se protéger du vent tandis que les deux Beorcs progressaient, d’abord sur un sol à peu près rocailleux puis de plus en plus sableux et ils se retrouvèrent rapidement à escalader les dunes qui avaient si souvent vues le passage de l’épéiste. Jetant de temps en temps un coup d’œil vers le ciel exempt de nuages, le nomade avançait d’un pas vif, corrigeant par moments leur trajectoire, au mépris des difficultés que pouvaient rencontrer ses deux compagnons. Compagnons qui devaient pour l’heure se demander ce qui leur avait pris de le suivre. Ils pouvaient scruter aussi loin qu’ils le voulaient, aucune habitation ne se dressait sur le sol plat et irrégulier du désert, aucun feu ne leur indiquait qu’ils approchaient d’un lieu sur et chaud. Pourtant l’épéiste aux cheveux verts poursuivait inlassablement sa route, le regard fixé au loin.

Après quelques temps de marche silencieuse, ils profitèrent d’un abri rocailleux pour se reposer. Débouchant une gourde, l’épéiste y but une longue gorgée, peu soucieux d’économiser l’eau malgré leur situation. Il fit tourner la gourde et en profita pour prendre la parole :

- Je vous préviens tout de suite nous allons marcher comme ça pendant un jour ou deux et il va certainement faire tour à tour très chaud puis très froid comme ce soir.

S’adossant à la paroi rocheuse, il but une nouvelle goulée avant de reprendre la parole :
- Les gens que nous allons voir habitent ce désert depuis des générations et ils me sont très chers. Arriver par la voie des airs les aurait probablement surpris mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle je tiens à effectuer ce voyage à pied.

Son visage devint grave :
- Avant de rentrer chez moi, il y’a un homme à qui je dois rendre hommage. La dernière fois que je suis revenu il était mort... Et il comptait beaucoup pour moi. Je ne vous force pas à m’accompagner, le désert est rude et je ne suis pas sur que ce soit le meilleur endroit pour les sabots de Varathorn. Vous êtes encore assez proches de la frontière pour la rejoindre en volant demain matin. Pour cette nuit je vais m’arrêter ici. A vous de faire votre choix.

Et s’allongeant contre son immense peluche, le nomade se prépara à dormir du sommeil du juste :
- Ah oui je tenais aussi à vous dire merci, que vous partiez ou non, pour m’avoir emmené jusqu’ici.


Dernière édition par Stefan le Sam 21 Avr - 18:14, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeMer 22 Sep - 23:33

Trop énervée après cette manœuvre trop casse-cou selon elle, Erin ne nota pas la réflexion que lui fit Stefan au sujet de son affection pour Varathorn. Rendu impatiente par cette irritation, en attendant la réponse du nomade pour ce qui était de l’accompagner, elle replaça la ceinture et les sacs qui y étaient accrochés avec des gestes secs, ce qui fit réagir le Pégase qui gratta le sol avec son antérieur droit pour signaler son mécontentement face à ce traitement. Il n’eut droit qu’à un regard voulant clairement signifier « Tu l’as cherché ! »

La voix de l’homme aux cheveux verts coupa alors court à cette fusillade du regard et allégea d’un coup l’atmosphère entre la cavalière et le cheval ailé. Sa réponse fut positive et alors que la jeune femme allait rajouter quelque chose, un piaillement indigné la coupa. Le petit pioupiou jaune qui avait élu domicile dans la tignasse de nomade, venait de lui rappeler sa présence alors qu’il venait de parler de solitude. La scène fit sourire la Marquée, cela la rassurait un peu de voir qu’elle n’était pas la seule à se « chamailler » avec un animal.

Stefan indiqua ensuite la direction vers laquelle il voulait aller et spécifia aussi qu’il songeait faire tout le chemin a pied, ayant « son petit pèlerinage personnel » à faire. Cette remarque réveilla la curiosité d’Erin mais elle se retint de poser une question. Elle verrait bien ce qui allait suivre…
Se contentant de hocher la tête pour signifiait qu’elle avait bien compris le message, elle emboîta le pas de l’homme, suivit de Varathorn.
Alors qu’ils gagnaient plus de terrain dans le désert, le soleil disparu à l’horizon et le crépuscule laissa place à une nuit où la lune brillait assez fort au dessus de leurs têtes pour qu’ils puissent encore voir où ils mettaient les pieds. Il est sûr que dans un désert, il n’y avait pas les gros rochers, trous ou racines sur lesquels trébucher mais sait-on jamais.

La jeune femme fut prise d’un frisson alors qu’elle se frottait les bras pour se réchauffer un peu. Elle était habituée au températures basses grâce aux nombreux vols effectués sur le dos de Var, mais celui du désert semblait plus pénétrant que celui en altitude, ou bien il ne s’agissait que d’une impression dû à la fatigue ? Peut-être, bien qu’ Erin ne se sente pas si lasse que cela…
L’homme du désert stoppa l’ascension à une proéminence rocheuse qui leur servirait d’abris pour la nuit. Il offrit alors de l’eau à la jeune femme qui accepta avec joie et le remercia avant de s’hydrater. Alors qu’elle lui tendait la gourde pour lui rendre, il prit la parole et la prévint quand au programme du lendemain et des températures qu’ils allaient endurer. Bien que réputé redoutable, la chaleur du désert n’effrayait pas Erin, sans doute parce qu’elle n’y avait pas encore était confrontée, mais elle appréciait bien mieux les hautes températures plutôt que les basses, c’était surtout ces dernières que la cavalière redoutait.

Stefan continua, expliquant pourquoi ils se devaient de marcher et non voler et énonça une raison qui lui était plus personnelle. Le voir si sérieux étonna la jeune femme mais comprenant parfaitement, elle se contenta d’hocher la tête à ce sujet, pour ce qui était de partir ou de continuer, elle prit la parole, son pâle sourire aux lèvres.


« Merci à vous aussi de cette attention, ce n’est pas tout le monde qui le ferais… Mais pour ma part je me suis proposée de vous accompagner, alors je le ferais jusqu’à destination. Je n’aime pas quand les gens s’engagent et se rétractent à la moindre difficulté, alors ce serait un comble que j’agisse de même. Quand à Var, par pure fierté il nous suivra. Et pour ce qui est d’être attendu quelque part, pas vraiment… »

Pour l’attention, Erin parlait évidemment du fait que le nomade les mettent de suite au courant de ce qui allait suivre, comme elle l’avait dit, d’autres se serait contenté de garder le silence. Pour la fierté du Pégase il était certain qu’il s’agissait aussi de celle de la Marquée et pour le fait d’être attendu, même si elle fait partie du « corps armé » de Criméa, ses longues absences ne gênaient en rien le bon déroulement de ce dernier, alors il était toléré, du moins jusqu’à présent elle n’avait eut aucun retour sur ce sujet. Quand à sa famille d’acceuil, ils la connaissaient amplement pour savoir qu’elle avait besoin de ces évasions, vivre en « cage » la rendrait folle.

Le silence s’installa alors pour qu’ils puissent se laisser aller au repos. Alors que Stefan s’était allongé contre son gros ours en peluche, Varathorn plia ses pattes et se coucha derrière la jeune femme. En général comme tous les chevaux, il dormait debout, mais ici c’était comme s’il avait compris que sa cavalière allait avoir froid durant cette nuit et qu’elle aurait besoin de sa chaleur corporelle et en effet, alors qu’elle s’était assoupie, quelque temps plus tard, Erin était bien ravie que le Pégase se soit allongé juste derrière elle.

La Marquée n’aurait su dire combien de temps elle avait dormi, mais lorsqu’elle ouvrit les yeux pour la deuxième fois, un frisson la parcouru. Croisant les bras et se les frottant, elle se leva et fit quelques pas hors de l’abri rocailleux. Il faisait encore nuit, mais elle pouvait deviner que l’aube ne tarderait pas.
Continuant à se frictionner les bras, elle resta ici, le regard perdu vers l’horizon, appréciant déjà les vagues que formaient les dunes de sable, ce qui promettait une nouvelle rude journée mais elle n’était pas inquiète.
Trop prise dans ses pensées, elle ne fit pas attention au bruissement d’ailes qui se fit derrière elle lorsque Varathorn , réveillé par les mouvements de la jeune femme, étirait ses longues ailes et les replia après avoir fait quelques battements.

Le Pégase se plaça à côté d’Erin, mais il n’y avait toujours pas de réaction de sa part, elle était vraiment concentrée sur ses réflexions. Ou bien n’était-elle tout simplement pas bien éveillée ? Dans les deux cas, elle était vraiment absente. Notant cela, Var se détourna et alla voir ce qu’il en était du nomade, peut-être pourrait-il s’amuser à le réveiller ?

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Shikonai
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeMer 22 Sep - 23:34

Le désert... Cette mer dorée où chaleur insupportable et froid pénétrant se succédaient au rythme des journées quotidiennes.

Seul, entre nombre de vagues dorées sous un soleil plus chaud qu'il ne l'était d'habitude, un homme en caleçon avançait. Il avait une cape sur lui, toute neuve et achetée suite à un combat contre un mage de feu, mais il la tenait à bout de bras à cause de la chaleur, donnant l'impression d'un radeau dont le mat, cassé, pendait dangereusement, laissant la voile effleurer l'eau d'une couleur dorée.

L'être en sous vêtement, quand on le regardait de plus près, semblait avoir eu une vie peu enviable à en juger ce corps mutilé, recouverts de marques de maltraitances. Cicatrices, plaies, brûlures et autres joyeusetés recouvraient ce torse squelettique et pâle comme la mort.

Shikonai haletait. Il avait encore de quoi tenir trois jours en terme d'eau et de nourriture. De toutes façons, il ne mangeait que très peu. Une demi-pomme lui suffisait pour une journée complète. Il avançait donc péniblement au travers de l'immense plaine dorée, en quête d'une forme de vie à détruire.

Il avait entendu parler de nomades vivant dans le désert. Il serait donc difficile des les trouver, mais il devait accomplir sa mission, ce qui incluait donc d'inévitables visites en territoire hostile.

Finalement, le soleil commença à chuter, se réfugiant au delà de l'infini territoire d'or et annonçant la venue de la gardienne de l'émissaire des ténèbres. Comme si c'était un signe, après quelques minutes à marcher sous la protection de la lune et le froid apaisant après une journée de marche dans une chaleur torride, Shikonai distingua au loin de la végétation et un point d'eau potable bienvenu... c'était donc ça, une oasis.

N'ayant jamais rencontré pareille apparition, l'être quitta son habituelle aura ténébreuse et redevint un enfant curieux le temps d'explorer ce coin de paradis, qu'il n'avait encore jamais vu, pour les voyageurs des dunes. Selon les ténèbres qui l'avaient instruit, ces endroits rares faisaient souvent office de zone de repos pour les nomades du désert. Shikonai retrouva sa sombre personnalité qui lui seyait tant et jugea bon de faire un bivouac en ce lieu béni par la déesse le temps de cette nuit. Si la lune continuait à lui sourire, il trouverait les nomades demain et pourra ainsi faire honneur à la grande Ashera.

Après s'être revêtu de sa cape et épousseté celle-ci des grains de sable qui s'étaient éparpillés dessus, le shaman s'approcha du point d'eau et se désaltéra de tout son saoul, économisant ainsi la gourde qu'il remplit de ce breuvage frais. Ceci fait, il examina la végétation, en quête de denrées consommables pour économiser les quelques victuailles présentes dans sa poche.

Une fois soulagé de besoins vitaux et rempli ses bagages de nourriture, l'homme des ombres s'allongea au pied d'un palmier et contempla le ciel nocturne du désert. Ce lieu le fascinait étrangement. Si il n'avait pas une lourde tâche à accomplir, et si il était un être ignorant comme tout les autres, libre de toute obligation envers les ténèbres et la déesse, il aurait volontiers habité ici... mais le destin en avait décidé autrement pour lui. C'était la première fois qu'il regrettait de ne pas être comme les autres... ce désert commençait à l'influencer.... il grogna et s'allongea sur le côté pour retrouver ses esprits. Il devrait se hâter plutôt que de rêvasser et s'imaginer des choses aussi absurdes... lui ? Un être libre et faisant honte à la toute puissante Ashera ? Non mais vraiment, c'était absurde !

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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeMer 22 Sep - 23:35

Confortablement installé contre l’ours, enroulé dans son manteau, le nomade ne tarda pas à trouver le sommeil. Il ne se réveilla pas lorsque sa compagne se releva le lendemain et sortit, pas plus lorsque le pégase la rejoint et encore moins lorsque ce dernier revint dans l’abri. Cependant, la désagréable sensation des molaires de l’animal mâchonnant sa tignasse suffit à le réveiller complètement... Enfin complètement... L’animal reçut quand même une baffe involontaire et un juron à en faire rougir de honte le plus grossier des charretiers. C’est finalement peluche au dos, poussin au crane et tentant de remettre de l’ordre dans sa coiffure que l’épéiste émergea de l’abri pour trouver Erin, en pleine contemplation de l’horizon :
- C’est beau n’est-ce pas ?

Se juchant à ses cotés, il admira à son tour les reflets que le sable projetait alors que l’aube pointait dans leur dos et que le ciel se teintait de rose :
- C’est un spectacle dont je ne me suis jamais lassé. La première fois que je suis venu, je suis resté bouche bée devant ce paysage... Bien sur le soleil et la canicule m’ont vite ramené à la réalité mais... Il fit un geste englobant le paysage dans son ensemble. C’est l’une des raisons qui m’ont poussées à aimer cet endroit.

Le soleil étant dans leur dos, il se détourna légèrement vers la droite et indiqua du doigt un point invisible à l’horizon :
- Si je n’me goure pas... Ca devrait être dans cette direction. Se retournant vers la cavalière. Si vous avez faim n’hésitez pas à piquer dans les provisions. Il nous faudra sans doute quelques jours pour atteindre l’oasis mais ce que j’ai sur moi suffira amplement pour deux.

Et joignant le geste à la parole, l’épéiste farfouilla dans son sac et en sortit un morceau de pain et de fromage qu’il engloutit avidement. Ce n’était pas de la grande cuisine mais cela lui suffirait largement. Une fois les préparatifs achevés, les deux Beorcs s’apprêtèrent à reprendre la route :
- Ah oui j’oubliais! J’espère que vous avez quelque chose pour vous protéger du soleil. Disons qu’il tape assez fort dans le coin, je vous conseille, en conséquence, de vous trouver quelque chose pour vous protéger des insolations.

Ce disant, il s’avança d’un pas sur en direction de l’étendue sableuse alors que la nuit glaciale laissait place à une aube déjà tiède. Comme l’avait prédit l’épéiste, la température monta très rapidement et la chaleur ne tarda pas à devenir étouffante, voire carrément suffocante, forçant Stefan à s’emmitoufler dans son manteau et à remonter son col. Le tissu l’isolait presque complètement de la chaleur mais il doutait qu’Erin et Varathorn soient aussi privilégiés. L’oiseau sur son crane ne tarda pas d’ailleurs à rejoindre l’abri frais de sa poche tandis que le soleil poursuivait inlassablement sa course céleste. Ils parlaient peu pour économiser forces et eau, continuant inlassablement leur marche et, bien que leur trajet les força à traverser d’immenses étendues calcinées par l’astre céleste, l’épéiste profitait de la moindre formation rocheuse pour faire une petite pause à l’ombre. Il savait le trajet éprouvant pour les gens de l’extérieur, aussi tentait-il de prendre le chemin le plus court et s’informait-il régulièrement de l’état de santé de ses deux compagnons. Lorsque le soir tomba, ils poursuivirent leur voyage quelques temps, profitant de la fraicheur croissante pour légèrement accélérer l’allure mais durent finalement s’arrêter pour la nuit, le froid s’ajoutant à la fatigue de la journée.

Les jours suivants s’écoulèrent de façon semblable : le voyage était long et monotone mais, pour le nomade, il s’agissait désormais d’une promenade de santé : il l’avait effectué tant de fois. Le soleil n’affectait plus sa peau désormais accoutumée à la chaleur, les scorpions ne l’inquiétaient plus et il considérait cet immense océan de sable et de chaleur, non plus comme une porte ouverte vers une mort certaine mais plutôt comme un véritable oasis de paix. Il n’en était certainement pas de même pour la jeune cavalière pégase aussi tentait-il de se montrer le plus positif possible, attitude pouvant aussi bien insupporter qu’encourager.

Enfin, un jour, le nomade aperçut au loin une formation rocheuse qu’il connaissait bien pour y avoir vécu pendant quelques temps mais, au lieu de se diriger vers l’oasis qu’il savait se trouver un peu plus loin, le nomade s’avança vers les roches. Là, dans la cavité rocailleuse qu’il avait autrefois occupée, une croix de bois plantée de biais marquait l’emplacement d’une tombe :

- Je suis revenu maître.

A partir de cet instant, l’épéiste sembla complètement oublier la jeune cavalière qui l’avait accompagné. S’agenouillant, il redressa la croix, vérifia que celle-ci tenait toujours en un seul morceau avant de sortir Katti et de la planter dans le sol. Là, à genou devant la tombe d’un homme qu’il respectait par-dessus tout, il joignit les mains et se recueillit.

Le silence s’éternisa et le soleil commençait à décliner à l’horizon lorsque l’épéiste se releva, l’air grave, les yeux perdus dans le vague. Il semblait avoir prit dix ans lorsqu’il rengaina Katti mais c’est avec son habituelle bonne humeur et son sourire niais qu’il se retourna vers Erin :

- Je suis désolé de vous avoir fait attendre. Le campement n est plus très loin. En cette période de l’année le clan s’arrête à une oasis toute proche. Nous devrions y être rapidement.

Il n’avait pas menti. A peine le soleil eut il disparu à l’horizon que la fumée de plusieurs feux de camp montait à l’horizon. Et ce fut l’arrivée. Stefan et Erin parvinrent au campement dans la direction opposée à l’oasis. Deux hommes discutaient dans leur langue à l’entrée du campement et Stefan ne put s’empêcher de leur faire remarquer sa présence par un salut bruyant dans la même langue. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas travaillée et il avait hâte de se remettre dans le bain. Rapidement, des badauds accoururent lorsque la nouvelle de son arrivée se répandit. Ceux qu’il avait bien connu, ceux qu’il connaissait moins bien, nombreux furent ceux qui vinrent le saluer amicalement :
- STEFAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!!

Une véritable masse jaillit de la foule et se précipita vers l’épéiste qui n’attendit pas qu’elle l’ai atteint pour détaler à travers le campement :
- Choppe-le Indir !!

Un homme plus fin et agile jaillit d’entre les tentes et lui barra le passage alors que la masse lui défonçait le dos et le plaquait au sol :
- Bwargl ! Nan pas le sable pas le saaaaaable !!!
- Oh que si tu vas y avoir droit ! Vas y Indir je l’tiens ! répliqua Velen sur un ton sans équivoque.
- Fais « aaaaaah ».
- Naoooon!

C’est donc en crachant et toussant que l’épéiste revint près de la cavalière, entourée de ses deux compères. Velen était toujours aussi massif et impressionnant. Sa barbe s’était encore épaissie et ses bras évoquaient plus deux troncs d’arbres qu’autre chose. Malgré tout, il était extrêmement bon vivant et il s’empressa de présenter une main ravie à Erin. Indir lui, était plus fin, plus grand, mais très loin d’être rachitique, ses muscles roulaient sous sa peau. Cependant, il avait toujours été plus adepte des arts des lettres que des travaux manuels. Lui aussi s’empressa de saluer la cavalière comme bon nombre de personnes. La foule finit par se disperser quelque peu : les allées et venues du nomade au cours de ces dernières années étant devenues chose commune. Discutant des derniers évènements avec ses deux compagnons, le nomade n’avait pas besoin de servir de traducteur à Erin, tous les nomades parlant à peu près correctement la langue de l’extérieur, et Velen et Indir ne se privaient pas de l’utiliser avec la jeune femme. La soirée s’annonçait bien :
- Bonsoir Stefan.

L’épéiste se retourna brusquement. Elle était là, dans son grand manteau bleu :
- Bonsoir Shana.

Elle était resplendissante… Tout comme l’homme qui la tenait par les épaules et l’enfant qu’elle portait dans ses bras. Le nomade retint l’étreinte qu’il s’apprêtait à lui donner. Instant de tension. Indir et Velen s’étaient tus. Sans doute espéraient-ils qu’il apprendrait la nouvelle un peu plus tard... Même Pyu ne faisait plus un bruit. Dans les yeux de la jeune femme, il ne lisait aucune haine, mais plus aucun amour non plus et cela lui fendit le cœur. Il connaissait cet homme. Gansha : un bon chasseur qui manipulait bien les arcs. Le silence régna sur la scène paralysée, en attente de la réaction de l’épéiste. Celui-ci finit par déglutir difficilement avant de respirer à fond et de pousser un profond soupir et c’est dans la langue des nomades qu’il reprit :
- Le message est clair...
-...
-...
- J’espère que ça ne mettra pas fin à notre amitié.

Il souriait maintenant. Un sourire très crispé et absolument pas naturel mais un sourire quand même. Sans laisser le temps à Shana de répondre il s’approcha d’elle et déposa l’ours à ses pieds :
- Je t’ai ramené quelque chose. Je sais ça ne rattrapera jamais le temps que j’ai passé loin de ce camps mais... J’aimerais que tu l’acceptes quand même.

Nouvel instant de tension... Et ce sourire qui refusait de devenir naturel. Il avait l’impression que la boule dans sa gorge allait l’étouffer. Enfin sans un mot, elle posa la main sur l’ours et ouvrit la bouche. Il n’attendit pas, il n’avait pas envie de l’entendre s’excuser ou même le remercier. Tout était de sa faute, sans attendre, il fit demi-tour et clama d’une voix un peu trop forte et au ton beaucoup trop enjoué pour être naturel :
- Bon eh bien j’espère qu’on se reverra hein ! Indir, Velen j’ai faim !

Sans attendre, il partit d’un pas vif sans un regard en arrière, les deux autres en profitèrent pour l’emmener lui et Erin. Il n’avait aps envie d’être avec des gens, il voulait être seul... Toutefois il rassembla ses forces et se tourna vers la jeune femme :
- Désolé de vous avoir infligé ça... Ca n’était pas vraiment prévu.
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeMer 22 Sep - 23:35

[Ayéééééééééééééééééééééé, oui je sais j'devrais avoir honte >< Pi s'cusez pour les fautes, j'ai pas le temps de me relire ><]


Toujours prise par sa contemplation du paysage qui se trouvait devant ses yeux, Erin fut tirée vers la réalité par Stefan lorsqu’il lui adressa la parole après l’avoir rejoint, paré pour une nouvelle journée de marche. Le spectacle était magnifique en effet, et la jeune femme comprit en partie pourquoi le nomade était « tombé amoureux » de ces contrées s’avérant mortelles pour toutes personnes non préparées et n’ayant pas la force mentale pour les « dompter ».

L’épéiste indiqua alors la direction qu’ils allaient suivre et la marquée eut un petit sourire lorsqu’il dit “si je n’me goure pas”. La remarque aurait pu ne pas la rassurer mais malgré le peu de temps qu’ils se connaissaient, elle avait entièrement confiance en Stefan. Il s’était aventuré ici avec un pas sûr et il n’avait jamais hésité sur la direction à prendre, ce qui indiquait bien clairement à la cavalière que l’homme savait exactement où il posait ses pieds et où ces derniers allaient le mener. L’homme enchaîna de suite sur le sujet des vivres, disant que les réserves devaient être amplement suffisantes et qu’elle ne devait surtout pas se priver. Erin se contenta d’hocher la tête, côté alimentation, elle se souciait surtout du cas de Varathorn. Le pégase avait déjà fait des diètes mais jamais dans de telles conditions, aussi la jeune femme se rapprocha de son compagnon de toujours et, lui flattant l’encolure, lui chuchota à l’oreille.


«Je compte sur toi pour laisser ta fierté de côté et de prévenir à la moindre petite faiblesse. »

Elle appuya ses dires d’un regard que l’équidé associait aux situations sérieuses avant de se tourner à nouveau vers l’épéiste et de prendre la nourriture qu’il lui tendait. Elle mangea vite fait mais ce n’était rien en comparaison à la vélocité avec laquelle Stefan l’engloutit, ce qui la fit légèrement sourire.
Juste avant qu’ils ne reprennent leur petit bonhomme de chemin, l’épéiste l’a mit en garde vis-à-vis des possibilités d’insolations et lui conseilla de se protéger avec un vêtement. Problème. Les seuls vêtements qu’elle avait étaient ceux qu’elle portait sur elle, au moins, ils la recouvraient bien donc pas de coups de soleil, par contre pour ce qui était du crâne… Même s’il était bien caché sous une bonne masse de cheveux, le risque d’insolation n’était pas négligeable surtout dans le désert, alors il fallait qu’elle trouve quelque chose a passé dessus. La cavalière se tourna une nouvelle fois vers sa monture. La lyre de feu sa mère était soigneusement enveloppée dans ce qui pouvait s’apparenter à un grand châle, aussi défit-elle doucement le « paquet », rattacha la lyre « nue » à la sangle et se protégea le crâne avec le châle, le faisant dépasser sur le front afin de protéger la plus grande partie de son visage, puis elle suivit le nomade pour une nouvelle journée de marche dans cette grande étendue de sable qu’était le désert.

Le soleil s’était à peine détaché de l’horizon que la température monta en flèche. Erin avait toujours préféré le chaud au froid, mais ici, c’était une toute autre chose. Malgré sa couche de vêtements, elle sentait la morsure des rayons solaire sur sa chaire, certes elle n’aurait pas de brûlures, mais cela faisait rapidement monter sa propre température, en comparaison à Stefan dont l’habillement devait avoir été confectionné spécialement pour ces conditions difficiles. En réponse à cette atmosphère suffocante, sa peau aurait du devenir dégoulinante de sueur mais ce ne fut pas le cas, la chaleur étant trop intense, l’eau avait à peine le temps de couvrir la peau et s’imprégner dans le tissu de ses vêtements qu’elle s’évaporait.
Mais plus que la chaleur ou une quelconque transpiration intense, s’était le soif qui était le plus dur à supporter. Lorsqu’elle avait fuit Begnion avec sa mère et son jumeau et même par la suite lorsqu’ils s’étaient retrouvés seuls, leur errance s’était toujours faite dans des régions boisées ou agricoles où trouver une source d’eau n’était pas compliqué, alors qu’ici dans le désert c’était une toute autre histoire… Les pauses à l’ombre des formations rocheuses pouvaient reposer les muscles, faire apprécier une température plus tolérable, mais rien de cela ne pouvait étancher la soif. Juste cela jouait beaucoup sur les nerfs et la marquée devait faire des gros efforts de concentration pour essayer d’amoindrir cette souffrance aussi physique que psychologique.

Puis après la chaleur, c’était le froid… Des conditions bien extrêmes et la jeune femme se demandait si elle aurait survécut en se lançant dans ce genre de périple seule. Elle n’en était pas vraiment certaine… Tout cela était vraiment dur, très dur et elle ne pensait pas avoir la force d’esprit nécessaire pour survivre, malgré ce qu’elle avait vécue petite.
Autant Stefan s’assurait de sa condition, et elle appréciait cette attention, autant jetait-elle constamment des œillades à Varathorn, le pégase n’ayant aucune protection contre les attaques de l’astre solaire. Et ainsi s’écoula la journée suivante, puis la suivante et encore l’autre d’après… Plus ils avançaient plus Erin s’habituait, mais cela restait tout de même difficile. Ils ne parlaient quasiment pas, mais dans le désert, tout appelait au recueillement et pour la jeune femme le silence n’était autre que le signe de respect qu’on se devait d’avoir envers l’autre, aussi si ce n’était pas important, elle tenait à ne pas le briser.
Un jour ils arrivèrent à proximité d’une formation rocheuse un peu plus grosse que celles qui les avaient abritées jusque là et Erin fut surprise de voir qu’il s’agissait en fait de l’abri d’une tombe, rustique certes mais bien une tombe et aux paroles du nomade, elle comprit qu’il s’agissait de l’homme à qui il voulait rendre hommage. Se faisant elle recula et laissa Stefan se recueillir. Elle retrouva Var et vérifia qu’il n’avait pas de blessures, aussi petites soient-elles, avec tout ce sable, le risque d’infection était pas mal élevé.

Le temps passa et lorsque le nomade sorti de la cavité rocheuse, Erin était adossée contre Var qui s’était couché à l’ombre. L’homme semblait changé, du moins la mine qu’il affichait, faisait penser ainsi. Cependant lorsqu’il s’adressa à eux, son sourire et la bonne humeur qui lui était caractéristique, étaient de retour.
La jeune femme se releva, s’épousseta un peu avant de lui répondre.


« Vous n’avez pas à vous excusez. On ne prend jamais assez de temps pour se recueillir auprès des personnes qui nous ont été chères… »

Erin avait sourit en disant cela, mais il était aisé de deviner qu’elle parlait d’expérience et sa main droite s’était inconsciemment portée au dessus de sa poitrine, là, sous le vêtement, elle pouvait sentir le médaillon de sa mère. Elle fit quelques pas pour se mettre à la hauteur de Stefan et reprit la parole d’une manière plus enjouée.

« On vous suis ! »

Le soleil avait finit sa course folle et avait disparu derrière les collines à l’Occident lorsqu’ils purent apercevoir de la fumée, preuve qu’un camp se trouvaient juste devant eux. Aux nombre de feux qu’ils devaient avoir, ledit campement ne devait pas être petit. Ainsi arrivaient-ils…
A peine les silhouettes de deux personnes furent-elles visibles que Stefan lança un puissant cri, la marquée ne sachant pas si le mot qu’il avait prononcé existait vraiment ou s’il s’agissait d’une simple onomatopée. Elle opta pour la première option lorsque les personnes du camps s’adressèrent au nomade dans une langue qu’elle ne connaissait pas.

Il faisait bon de voir toute cette joie, bien qu’elle se sentait en trop avec Varathorn dans ces belles retrouvailles.
Un homme fortement battit s’élança alors vers Stefan et ce dernier détala de suite, ce qui surprit la jeune femme. Un autre homme fit son apparition et stoppa la course de l’épéiste qui se retrouva à avoir la bouche remplit de sable et Erin ajouta son rire à celui des autres témoins de cet acceuil des plus… Particuliers. La jeune femme se défit alors de son châle et l'accrocha autour de sa taille.

L’homme aux cheveux verts revint en compagnie des deux autres et pendant un court instant la marquée craint qu’ils en fassent de même, mais à part être victime d’une chaleureuse bienvenue de la part des deux amis de Stefan, elle n’eut rien à redouter. Les deux « agresseurs » étaient physiquement tel le jour et la nuit, l’un massif qu’on voit bien se lancer le 1er dans la mêlée et l’autre plus fin à l’allure bien plus sérieuse qui devait sans doute être plus à l’aise dans le milieu intellectuel, bien qu’à voir ses muscles fins, Erin n’aurait pas voulu se voir confronter à lui.
Les trois compères se lancèrent dans une conversation animée à laquelle la jeune femme fut loin d’être mise à côté.

Une voix féminine s’éleva alors et tout se figea. Stefan s’était brusquement retourner. Erin lança un coup d’œil à Velen et Indir avant de faire de même. Une magnifique jeune femme se trouvait en face d’eux, tenant un beau bébé dans les bras et accompagnée d’un bel homme. Un beau petit couple en somme.
La cavalière n’eut pas besoin de plus pour comprendre la raison du soudain malaise général qui s’était même prit de Pyu et Var.
Stefan se sépara alors de son gros ours en peluche. La femme n’eut pas le temps de répondre au nomade que ce dernier fit demi-tour et partit d’un pas vif en faisant part de sa faim. Ses deux amis le suivirent faisant signe à Erin de les accompagner ce qu’elle fit après avoir saluer la petite famille en inclinant la tête, Varathorn marchant à son côté. Puis l’homme aux cheveux verts se tourna vers elle et s’excusa une nouvelle fois. Cette fois-ci se fut un sourire désolé qu’elle lui adressa.


« Encore une fois, vous n’avez pas à vous excuser. Disons… Que cela c’est passé au mauvais endroit au mauvais moment… »

Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle pouvait rajouter d’autre. Elle était vraiment mauvaise pour ce genre de choses et cela l’énervait souvent de ne pas trouver les bons mots. Le silence plana à nouveau, puis Erin s’adressa à Velen.

« Euh… Pourriez vous me montrer où je pourrais avoir de l’eau pour mon pégase ? Il est robuste mais je ne pense pas que les petites lampées dans ces derniers jours lui ont vraiment suffit. Puis si vous le voulez je vous aiderez pour le repas ou quoique se soit d’autre… »


Bien sûr tout cela était plus un prétexte qu’autre chose. Après cet évènement cela l’étonnerait que Stefan ai envie d’être entouré de monde, pas dans l’immédiat. Du moins c’est comme ça qu’elle aurait agit elle… L’épéiste n’ait pas elle mais elle trouvait cela impoli d’imposer sa présence alors que le moment prônait surtout la solitude pour l’autre personne. Elle attendit la réponse du grand homme, espérant ne pas mal agir.
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeMer 22 Sep - 23:36

Les jours qui suivirent, Shikonai continua son errance dans le désert, rationnant l'eau et la nourriture qui lui restait. Il avait bien du mal à tenir sous cette chaleur accablante et se reposait régulièrement à l'ombre. La nuit ne lui posait pas de problèmes, mais se trouvait un endroit où il serait certain d'être à l'ombre quand il reprendra la route était difficile.

Finalement, après quelque jours d'errance, il vit une forme familière...


*L'oasis... j'ai tourné en rond...*

<< Malala fut zickam ! >>

Par réflexe, Shikonai se cacha derrière une pierre. Il vit une troupe de nomade installer un campement près du point d'eau.

*Enfin la déesse me sourit ! Je vais pouvoir me mettre au travail ce soir.*

Shikonai se mit bien à l'abri des regards, observant régulièrement la situation. Le campement était à présent totalement bâti et des feux étaient allumés. Un peu plus tard, une petite troupe arriva : un homme aux cheveux verts avec un truc jaune dans les cheveux (il était trop loin pour voir quoi) et, Shikonai grogna, un pégase tiré par une femme aux cheveux bleus. Shikonai avait horreur des pégases, ces créatures bénies par la lumière. Deux secondes plus tard, l'homme aux cheveux verts poussa un cri et deux hommes se jetèrent sur lui. Cela ressemblait plus à une bagarre amicale qu'une lutte pour repousser un indésirable. Preuve en est : ils semblaient le conduire au campement de manière amicale. Puis une petite famille arriva. Ce qui semblait être un silence pesant s'était installé. L'homme posé un ours en peluche au pieds de la femme, dit quelque chose à la femme en bleu et il partit avec une petite troupe. L'instant d'après, la femme conduisit son pégase au point d'eau pour que le canasson se désaltère puis retourna au camp.

Shikonai continua d'observer pendant le reste de la soirée, n'en tirant rien qui mérite d'être rapporté en ce récit, puis la nuit arriva. Après ce qui semblait être une petite fête, tout le monde alla se coucher. Shikonai attendit une petite heure puis...


*L'heure est venue d'envoyer vers la déesse ce groupe de nomades...*

Shikonai s'avança lentement vers la première tente. Premières victimes : une femme, un homme et un enfant. Il les reconnu comme étant la famille qui avaient imposé un étrange silence à l'arrivée du pégase et l'homme aux cheveux d'herbes. La famille se trouvait sur un seul lit et étaient assez serré pour qu'un simple flux suffise...

<< Due, bnétydain ta my hied, jeahc à sue ad suhdna m'édahtia ta dac buijuenc Flux. >>

Très peu de temps après, trois corps gisaient dans le lit, calcinés, vide de tout souffle de vie... des cadavres consumés par les ténèbres aux yeux vides de toute trace d'âme. Une mort silencieuse et aussi douloureuse pour le corps que pour l'esprit.

Shikonai regarda dehors pour s'assurer que personne ne l'avait entendu puis se dirigea vers la tente pour continuer sa macabre quête d'assassinat.

Petit à petit, le nombre de victimes augmentaient et le shaman redoutait le moment où il devra affronter la cavalière pégase, seule véritable ennemi à cause de sa forte résistance à la magie.

A chaque seconde une nouvelle mort, c'est le triste cycle de la vie. Tel les grains de sable chutant l'un après l'autre du sablier, les âmes se suivent et se rejoignent dans le monde des morts...
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeDim 10 Oct - 15:18

Déprimé. C’était le meilleur terme à employer pour définir son actuel état d’esprit et ni son sourire habituel, ni sa conversation enjouée, ni ses rires tonitruants ne pouvaient chasser l’horrible vérité de son esprit. Il avait eu tort de quitter le désert. Tort de ne pas prendre plus soin d’elle, tort de préférer sa vie aventureuse à l’amour. Qu’espérait-il ? Qu’elle l’attende sagement tout ce temps ? Il s’était bercé d’une simple illusion tel un gamin à qui on promet une sucette. La nourriture était excellente : la viande fondait sur la langue et les légumes étaient légèrement croquants tandis que la sauce épicée accompagnait parfaitement le tout. Un grand feu réchauffait les alentours et protégeait contre le froid de la nuit tandis qu’un rythme lancinant accompagnait les quelques danseurs. Pourtant, l’épéiste déglutissait à chaque fois avec plus de difficultés que jamais. La nourriture avait un gout de cendre et son âme était plus glacée que la mort elle-même. C‘est dans ces moments là qu’on se rend compte à quel point on avait chéri l’être aimé, qu’on réalise à quel point on aimerait tout recommencer... Mais c’était fini pour de bon. Il n’avait pas revu Shana depuis et il espérait de tout son cœur qu’elle continuerait à se maintenir loin de lui le temps de son séjour. Le camp était suffisamment large pour qu’ils puissent s’éviter mutuellement après tout...

La soirée s’éternisa et c’est presque avec soulagement qu’il se sépara finalement de ses anciens compagnons pour regagner la tente qu’on lui avait réservé tandis qu’on montrait à Erin son propre habitat. Resté seul dans sa tente, il s’écroula littéralement sur le hamac et y resta sans bouger, incapable de dormir, bercé par l’alcool qu’il avait ingéré. Il était incapable de dormir, trop tourmenté par les derniers évènements et il avait besoin d’y réfléchir calmement et posément. Cependant, il semblerait que même cela lui était refusé.

Ses paupières commençaient à peine de vaciller que des cris se firent entendre. D’abord isolé, le bruit se transforma rapidement en un chœur de hurlements de terreurs. Des gens couraient sur le sable glacé du désert. Des lames sortaient de leur fourreau tandis qu’hommes et femmes poussaient des hurlements déchirants, des hurlements semblables à ceux de bêtes à l’agonie. Emergeant de sa torpeur, l’épéiste constata rapidement qu’il ne s’agissait clairement pas d’un rêve. Jaillissant de sa tente, il manqua de percuter une femme qui fuyait comme une dératée. Celle-ci l’évita de justesse mais ne lui laissa pas le temps de l’interroger et détala. D’autres nomades l’imitaient, certains blessés tenaient encore leur arme dans la main. Plongeant dans la mêlée, le Beorc tenta d’en arrêter quelques un et finit par percuter un Indir paniqué. Son cou portait une trace de brulure évidente et il avait perdu son épée, sans doute lors de la débandade :

- Bordel qu’est-ce qui se passe ici !
- C’est un massacre Stef ! Y’a un type qui tue tout le monde ! Lâche-moi je dois évacuer les...
- Et Velen ? Et Erin ?
- Je sais pas ! Pas vu !
- Et Shana ?
- …

Indir baissa les yeux et une terrible étreinte s’empara de son cœur. Là, au milieu de ces gens qui courraient pour leur vie, il ne voyait plus que le regard fuyant d’Indir et les blessures que ce dernier avait subi.
- Où se trouve sa tente ?
- Stef...

Le nomade se figea sous le regard étincelant du bretteur. La magie qui le parcourait l’avait rendu argenté, à la limite du blanc. Deux miroirs argentés aussi durs que la glace transperçaient l’âme du futur chef de clan avec autant de précision que deux flèches transperçant la chair. L’aura qui émanait en cet instant de l’épéiste reflétait toute la haine qu’il avait emmagasinée en cette seule soirée. Elle le grandissait et le rendait terrifiant. Indir avait pourtant été entrainé à la maitrise de la Danse de la Lune mais en cet instant, il eut été incapable de faire appel à son propre art pour se protéger. Son doigt tremblant indiqua la direction d’où provenait la majorité des fuyards, signal qu’attendait visiblement l’épéiste aux cheveux verts pour se précipiter dans cette direction :
- Stefan !

La voix du nomade avait retrouve un semblant d’aplomb tandis que l’épéiste se retournait vers son compagnon :
- Sois prudent.
- ... Evacue tout le monde et emmène Erin avec toi si tu la croises.

Sur ces paroles, le nomade s’élança dans la direction que son ami lui avait indiquée. La zone était quasiment déserte désormais, tous avaient fui le camp ou presque. Quelques cris montaient encore par intervalles irréguliers. Le nomade stoppa pourtant devant une tente, consumée par des flammes noires. Aucune chaleur n’en émanait et pourtant, l’habitacle se désagrégeait à une vitesse impressionnante. Ce n’était pas un adversaire normal qu’il s’apprêtait à croiser. Détalant à travers le camp, l’épéiste priait plus ardemment que jamais. Il fallait qu’elle ait survécue, il ne pouvait pas laisser les choses entre eux dans cet état ! Son cœur manqua de s’arrêter lorsqu’il fouilla dans l’une des seules tentes encore debout, à l’extrême limite du campement. Trois corps calcinés étaient recroquevillés sur un simple lit. L’odeur de chair carbonisée qui en émanait était insoutenable et les trois cadavres n’étaient plus identifiables... Mais un simple regard en coin à l’immense peluche lentement rongée par les mêmes flammes noires lui confirma ses pires soupçons. Des larmes de rage dégoulinèrent sans pouvoir s’arrêter le long de ses joues tandis qu’il tentait de réprimer un hurlement. Là, au cœur de la nuit, un nomade hurla son désespoir.

Un nouveau hurlement lui répondit en écho et l’arracha à son tourment. Le tueur était toujours là. L’assassin de Shana vivait toujours lui. Le souffle de sa colère fit valser les pans de la tente alors qu’il dégainait Katti. Suivant la direction du dernier cri qu’il avait entendu, il le vit finalement. Un autre corps sans vie gisait désormais à ses pieds nus. Drapé de noir, sa peau blanche se détachait très nettement sous le clair de lune et sa simple vision provoqua une nouvelle montée de colère chez l’épéiste alors que ses pupilles devenaient laiteuses. L’aura magique du d’ailleurs attiré l’attention du tueur car il se retourna au moment où la magie du Stellaire s’abattait sur lui, gonflée par la rage du nomade.
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeDim 10 Oct - 18:45

Le cycle de la lune noire continuait sous le ciel étoilé. Shikonai visitait les tentes une par une et ôtait toute trace de vie dans chaque corps. Une par une, les victimes voyaient leur âme se faire consumer par les flammes noires d'un tome flux et le mage noir ressortait en laissant derrière lui des cadavres consumés, privés d'âme et de vie.

Mais hélas, aucun méfait ne reste bien longtemps caché, surtout ceux du mage noir. L'alerte fut donnée et des nomades vinrent à sa rencontre, armes en main. L'heure était venue de déployer toute la puissance dont il était capable.


<< Mac âsac ah baeha tyhcahd cuic my miha huena xie mac kieta janc my danna tyshéac. M'ycdna mihyena bnahtny juc âsac la cuen. Dnaspmaw, secénypmac lnéydinac, yoaw bain ta judna sund ! Luna ! >>

La dernière vision qu'eurent les quelques nomades fut une gigantesque boule noire avant que finalement la mort vienne faucher leurs âmes fragiles.

Ce qui suivit ne fut plus que cris, panique, morts et blessés. Shikonai avançait et restait indemnes aux assauts menés par petits groupe tandis qu'il fouillait chaque tente, tombant parfois sur des vides.

Et finalement, il ressentit une grande puissance. Un homme arriva. Une être singuliers aux cheveux verts, vêtu d'un manteau mauve. Il irradiait de magie et ses yeux blancs débordaient de haine. Mais déjà il attaquait. Trop tard pour l'esquive, mais il pouvait minimiser les dégâts en appelant les morts et c'est ce qu'il fit.

Un coup. Deux coups. Trois coups. Quatre coups. Cinq coups ! Cinq coups qui entaillèrent profondément le corps du mage noir. Il n'osait s'imaginer ce qui se serait passé si il n'avait pas utilisé les morts pour se protéger.

Les goutes de sang qui coulaient de cinq plaies profondes tombaient dans une brume blanchâtre formé par des spectres qui chantaient une hymne funeste. Shikonai grognait, rongé par la douleur. Ce grognement ressemblait à celui d'un loup au fond d'une caverne dont l'écho était des plus puissant.


<< Tu me hais, n'est ce pas ? Toi qui fait pleurer la déesse. Mais ta haine rivalisera elle avec celle-ci ? >>

A la brume blanchâtre des morts se mélangea un brouillard noir comme les ténèbres, s'étendant sur un plus large périmètre. L'homme était encore proche du mage noir, s'il ne réagissait pas très vite, il sera pris dans cette brûme et il sentira la haine des morts l'envahir pour le ronger de l'intérieur dans une torture psychologique incroyable tout en revoyant d’atroces images de son passé, s'il en existait, évidemment.

Toutefois, il n'avait pas de temps à perdre. Quelque part dans ce campement, un cavalier pégase s’apprêtait sans doute à l'attaquer. C'est pourquoi il devait partir au plus vite et donc écourter ce combat.


<< M'éhankea ti suhta ti taccuic c'émèjany buin téjunan my vunla jedyma tac esbinc ! Sainc, secénypma êdna risyeh ! Flux ! >>

La boule noir tomba au sol, se changeant en masse informe qui rampait vers l'épéiste afin de le dévorer. Les morts qui flottaient autour du mage noir renforçait le sort, le rendant plus rapide et puissant.
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeSam 30 Oct - 19:25

L’ambiance qui régna durant toute la soirée suivant les évènements après leur arrivée, parut des plus étrange à Erin. Comme elle l’avait demandé, on la mena à l’endroit où elle pourrait faire boire son Pégase. La descente du cheval ailé avait provoqué l’hilarité de Velen qui ne se retint pas de lâché son grand rire tonitruant et une fois sa soif étanchée, Varathorn suivit le petit groupe le reste du temps. Il ne s’éloigna que lorsque sa propriétaire, Stefan, Velen et Indir avaient débuté leur repas du soir en compagnie d’autres nomades. L’absence du pégase n’inquiéta guère la cavalière qui savait qu’au moindre appel ou sifflement, Varathorn arriverait le plus vite qu’il pourrait. Se fut avec un grand sourire qu’elle dit au nomade qui lui avait posé la question, qu’elle s’inquiétait plus pour leurs réserves de légumes et de fruits, car le pégase était sans doute l’un de leur plus grand prédateur ! A nouveau Velen fit par de son amusement par un grand rire. Ce rire la jeune femme s’en souviendrait longtemps et elle était certaine que même si elle ne le voyait plus pendant des années, elle serait capable de le reconnaître par ce grand éclat de voix.
Mais le sourire du nomade disparut vite lorsqu’il s’aperçut que le visage de la cavalière était devenu sérieux en moins de temps qu’il fallait pour claquer des doigts. Se mordant la lèvre inférieure elle se redressa alors et regarda alors aux alentours avant de se lever en s’excusant.


« En fait il serait préférable que j’aille vérifier… »

Eh oui… En y repensant, Varathorn était tout à fait capable de faire ce genre de choses ! La Marquée était loin d’être inquiète pour le Pégase mais bien pour les réserves de nourriture des nomades, si l’équidé était en train de leur descendre, elle s’en voudrait énormément ! Mais elle fut rassurée en voyant qu’il n’était qu’à peine quelques mètres plus loin, se rassasiant des denrées végétales qu’on lui avait fournit dans un autre grand seau.
La cavalière alla alors se rassoir et finir son propre repas. Les discussions allaient bon train et elle écoutait d’une oreille curieuse les nomades qui s’exprimaient dans leur langue. Elle ne comprenait rien c’était certain, mais elle aimait beaucoup ce dialecte. Il sonnait bien à l’oreille.
Pourquoi l’ambiance lui semblait étrange alors ? En fait c’était surtout parce qu’elle ne savait pas vraiment comment agir. Les nomades étaient des gens joyeux et ils le communiquaient bien. Elle était partagée entre l’entrain d’en apprendre plus sur eux et la tristesse et l’inquiétude qu’elle portait envers Stefan suite à ce qui s’était passée avec cette magnifique femme qui s’appelait Shana. Prenant part aux joyeusetés du repas, la jeune femme ne manqua pas non plus de jeter des coups d’oeils furtifs vers l’épéiste, tout comme le faisait Indir et Velen.
Puis finalement les éclats de voix et la musique s’atténuèrent, les gens rejoignant leurs tentes au fur et à mesure jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne à « l’extérieur ». Erin fut bien contente d’aller dormir elle devait l’admettre. La journée et le voyage en entier avaient été harassants et bien que toujours inquiète pour Stefan elle s’endormit de suite après avoir fermé les yeux ce qui étaient assez rare chez elle.

Se furent de nouveaux éclats de voix qui la réveillèrent. Entre-ouvrant les yeux et remarquant qu’il ne semblait pas y avoir de luminosité à l’extérieur de la tente, elle se dit que les nomades étaient bien matinaux ! Mais une oreille attentive lui fit comprendre que les éclats de voix qu’elle avait prit pour des rires n’en étaient pas, loin de là…
Sur le qui vive elle se leva immédiatement et elle eut à peine fixée son plastron qu’elle était à l’extérieur de la tente. C’était la débandade… Ils couraient tous, hurlaient pour la majorité, apeurés qu’ils étaient. Erin elle, était complètement perdue. Elle savait qu’il se passait quelque chose de mauvais, mais quoi ?
Elle chercha Varathorn du regard, aucune trace du pégase…
Fronçant les sourcils elle s’élança à son tour mais à contre ses des nomades qui prenaient la fuite. Elle tomberait bien sur Stefan, Velen ou Indir…
Evitant du mieux qu’elle le pouvaient ceux qui couraient comme des dératés, elle aperçut enfin Indir et le hêla. Ce ne fut que lorsqu’il fut près d’elle qu’elle vit ses blessures, les brûlures étaient caractéristiques…
Ne laissant pas le temps à l’homme de prendre la parole, elle l’attrapa par les épaules et lui demanda :

« Il est où cet enfoiré de mage ? »

Bien qu’elle soit rageuse de l’action que faisait le dit mage, elle s’était adressée au nomade avec une voix posée. Ce dernier parut surprit par sa question mais il se reprit vite et ôtant les mains d’Erin de ses épaules et lui attrapa le bras avant de l’entraîner avec lui à la suite des autres personnes.

« On s’en fiche ! Stefan s’en occupe et il m’a demandé d’évacuer tout le monde, toi compris ! »

Mais c’était sans compter sur le caractère de la demoiselle qui se dégagea vivement.

« Hors de question de le laisser seul face à un mage ! En tant que cavalière pégase on a plus de chance d’arrêter ce fou furieux si je vais l’aider ! »

Elle ne laissa pas le temps au nomade de réagir. Elle s’élança une nouvelle fois et plaçant deux doigts dans sa bouche elle souffla, faisant retentir un long sifflement qu’elle espérait audible pour le concerné malgré la cacophonie qui avait été provoquée.
Elle courut un moment se repérant aux tentes aux proies à des flammes aussi noires que le plumage des corbeaux. Elle grogna en voyant le carnage et une fois qu’elle fut un peu plus éloignée des nomades, elle réitéra son sifflement, Varathorn n’ayant toujours pas fait acte de présence. Elle espérait qu’il ne lui était rien arrivé… Tout comme elle espérait que tout allait bien (façon de parler) pour Stefan.
Lorsqu’elle aperçut enfin l’épéiste elle stoppa net sa course. L’homme semblait étrange… Mais la jeune femme en fit fi pour le moment, le mage, dont elle n’avait pas encore noté les blessures, semblait avoir lancé un nouveau sort vers l’homme. Elle s’élança une nouvelle fois et plongea pour percuter Stefan, les faisant tous deux chuter et rouler sur le sable un peu plus loin, évitant ainsi que la masse noire informe du flux n’atteigne l’épéiste.

Erin n’attendit pas pour se relever. Elle avait entendu le bruissement d’aile caractéristique de Varathorn. En effet le Pégase avait prit de l’altitude afin de retrouver sa cavalière et maintenant que c’était chose faite il chargea littéralement le mage responsable de tous ces morts. Mais lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques mètres du dit mage, le pégase redressa, et se dirigea vers Erin. Il atterit non loin d’elle et lorsqu’il passa à côté d’elle au petit galop elle se hissa sur son dos avant qu’il ne reprenne son envol. Ils avaient tellement travaillé ce genre d’actions que ce fut fait rapidement, malgré le type de sol qui ne prêter pas beaucoup à la prise d’envol.
Une fois en hauteur, la jeune femme s’empara alors de sa lance qui était toujours attachée à la sangle du Pégase et la libérant de sa prison de tissu, la tint prête à attaquer s’il le fallait
.
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeJeu 11 Nov - 18:49

Sa lame siffla dans les airs, entamant son chant de mort. Il n’avait jamais utilisé Katti pour satisfaire une simple pulsion. Sa fidèle épée n’était que son bouclier : l’outil qui lui permettait de survivre dans un monde qui n’adhérait pas à ses principes. Tous ces combats qu’elle avait livrés, il l’y avait guidé avec la ferme intention de préserver la vie de ses ennemis. C’était la première fois qu’une telle folie meurtrière l’envahissait, qu’une telle envie de tuer l’homme qui lui faisait face guidait son bras. Il se savait fort. Il avait maintes fois testé ses capacités contre d’autres combattants de talents : Velen, Indir, Ashnard, cette étrange gamine rousse et bien d’autres. Sa maitrise de l’épée lui avait permis d’obtenir des victoires plus ou moins écrasantes. Mais il était rouillé. Rien ne l’avait re-préparé à affronter un mage surtout dans ces conditions. L’acier mordit profondément la chair, y laissant cinq entailles parfaitement visibles... Mais ce fut tout. Sur le coup, la rage de l’épéiste se dissipa une fraction de seconde, laissant place à l’incrédulité. Pas de sang, pas de membres découpés, juste ces coupures visibles qui suintaient à peine d’un liquide rougeâtre. Etait-ce réellement un être vivant ?
Tu me hais, n'est ce pas ? Toi qui fais pleurer la déesse.
*Qui...*
- Mais ta haine rivalisera-t-elle avec celle-ci ?

En temps normal, Stefan ne lui aurait même pas laissé le temps de parler. Sa lame se trouvait encore à quelques centimètres à peine de la chair qu’elle venait d’entailler et l’épéiste avait une bonne maitrise de son style de combat pour être capable de repartir à l’assaut immédiatement, même étourdi par l’effet de sa propre fureur. Ce mage trop arrogant se serait pris une belle retournée de volée qui aurait laissée trainer ses tripes sur le sol. Mais la soirée avait été dure. D’abord il se faisait ridiculement largué, puis Shana mourrait et maintenant ce phénomène inexplicable... Si le mage n’avait pas parlé il n’aurait peut-être même plus réagis. Le Stellaire avait absorbé une grande partie de sa colère et, bien que celle-ci soit toujours aussi présente, sa puissance avait faiblie momentanément, laissant l’épéiste abattu et épuisé. Mais alors que le shaman achevait sa phrase, alors qu’un étrange brouillard surgissait du néant, alors que les pupilles sombres de l’épéiste croisaient le regard vide de son adversaire, le torrent momentanément endigué refit surface et pulvérisa le faible barrage de la Danse de la Lune, submergeant le nomade et lui arrachant un cri de souffrance. C’était trop ! Beaucoup trop ! Jamais il n’avait ressenti une émotion avec autant d’intensité. La haine de milliers d’âmes défuntes s’abattit sur lui, utilisant son esprit affaibli comme réceptacle à la leur. Des spectres dansaient devant sa vision, lui hurlant des mots incompréhensible. Brisé par la fatigue et le désespoir, l’épéiste eut l’impression que son crane allait exploser.
- Ce n’est... pas moi... Allez-vous-en... ALLEZ-VOUS-EN !

Katti s’écrasa mollement au sol alors que l’homme se saisissait la tête à deux mains. Un homme battait sa femme tandis qu’une petite fille se recroquevillait dans un coin en pleurant. Le mage semblait dire quelque chose mais... Des chiens poursuivaient une femme blessée et aux abois. Son cœur allait exploser, jamais il ne pourrait exprimer une telle colère envers tant de cibles différentes ! L’éclat de l’acier alors que son poignard me tranche la gorge. Non... Il ne s’agissait pas de lui mais d’un autre ! Sa vue se troublait... C’en était trop...

Une masse le percuta alors qu’il se sentait partir, déblayant brutalement le bouchon qui obstruait son cerveau. Une déflagration retentit à ses oreilles tandis qu’il mangeait le sable par les narines. Ouvrant immédiatement les yeux, son regard accrocha la chevelure bleue d’Erin, bondissant sur Varathorn et prenant de l’altitude. Une vision qui lui redonna suffisamment d’espoir pour qu’il songe enfin à se relever à son tour. Les environs étaient noyés dans une brume noire inquiétante, plongeant l’univers dans un océan de haine et de ténèbres. Les cris des damnés résonnaient toujours dans son esprit et l’épéiste se força à rester le plus lucide possible. Erin avait déjà jaillit vers le ciel, fuyant l’influence des ténèbres mais le mage lui...

Parcourant les alentours des yeux, l’épéiste distingua nettement le shaman à quelques pas de lui, luisant dans l’aura blanchâtre qui l’entourait. Ce simple contact visuel réveilla tout ce que le brouillard avait tenté d’annihiler. En une seconde, la haine et le désespoir ressurgir mais cette fois, l’épéiste savait sur qui tout rediriger. Il détestait cet homme, il le haïssait. Ce monstre s’en était pris aux êtres les plus chers à ces yeux ! Instinctivement, l’épéiste développa sa rancœur tel un véritable cancer rongeant tout son être. L’aura qui l’entourait n’avait plus rien de rassurant. Fini le gentil pacifiste. Fini les leçons de moral sourire aux lèvres. Cet homme lui avait enlevé tout ce qu’il aimait sans la moindre raison. Cet homme avait tout détruit... Et tandis que ses larmes roulaient sans retenues, l’épéiste se jeta sur le mage sans même songer à ramasser son épée, les flammes de sa haine l’enveloppant telles un monstrueux dragon noir. Qu’importe le Stellaire, qu’importe la magie, qu’importe que ses coups portent ou non car il allait étriper cet enfoiré maintenant !
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeJeu 11 Nov - 19:41

<< Ce n’est... pas moi... Allez-vous-en... ALLEZ-VOUS-EN ! >>

Ca marchait, la haine des morts le consumait. Et le sort flux continuait tranquillement sa route. Dans cinq secondes, tout sera fini. Quatre... trois... deux... un...

Une bourrasque blanche trancha le brouillard et percuta l'épéiste au moment ou le pilier s'élevait. Une seconde après, elle passa en bourrasque vers Shikonai qui fit un bond en arrière pour l'éviter. En levant les yeux, il vit une femme prendre position sur un pégase et sortir sa lance.


<< L'être de lumière... >>

Shikonai grimaça. C'était mauvais, il fallait partir. Ah mais l'homme en vert s'était relevé et partait à l'assaut pour l'attaquer... sans arme ? En tout cas, une aura meurtrière l'enveloppait. Shikonai allait en baver. s'il restait ici. Le problème, c'est qu'il n'allait probablement pas pouvoir incanter en restant ici. Shikonai courut donc pour fuir l'homme après avoir dissipé le brouillard noir, mais laissant la brume blanche autour de lui car celle-ci améliorait ses performances. Il se dirigeait vers la sortie du campement la plus proche, qui se trouvait donc à une ou deux tentes en flammes d'écart, le tout en lançant l'incantation entre deux respirations. Il entendait les bruits de pas se rapprocher à toute allure. Il courait vite, le bougre... il avait même cru sentir un contact à la nuque alors qu'il prit une poussée d’accélération

<< Xia my miha ahdysa cy taclahda yiq ahvanc buin m'yhéyhdeccasahd ta duida jea. Damma m'ybulymobca, cy jahia ôdany duida miseèna yiq âsac tyshéac xie canuhd ymunc mac aclmyjac ti héyhd. Jeahc à sue, uspna ta tacdnildeuh !Luna ! >>

Contrairement à l'habitude, l'incantation fut utilisée non sur l'homme qui le poursuivait (et tant mieux s'il était touché). La lune noir allait percuter le sol et l'onde de choc mêlé à la déflagration du sort souleva le sable en véritable tempête. Shikonai poursuivit sa course aussi loin qu'il le put, priant pour que sa ruse marche.

...


<< RHAAAAAAAAAAAARG !!!!!!! >>

Shikonai cracha autant de sang qu'il en perdait par les entailles causées par l'attaque. Il était étendu sur le sable brûlant tandis que les grains s'infiltraient par les blessures sanglantes. La brume blanche avait disparue, il ne restait donc plus rien pour retenir le sang qui coulait désormais des profondes entailles causées par l'épéiste. C'est avec grand peine qu'il parvint à s'administrer une herbe médicinale, mais elle était loin de suffire car le sang se déversait toujours à flot, telle des cascades de rubis plongeant dans un océan d'or.

<< Je ne peux pas mourir ici... Grande Ashera, pardonnez ce pêché. C'est mon ultime recours pour mieux vous servir. >>

L'air devint irrespirable, la lumière faiblissait, la douleur disparaissait. Shikonai se plongeait au plus profond des ténèbres pour trouver la force de survivre.

<< Homme aux cheveux d'émeraudes... élue de la lumière.... La nuit tombera bientôt pour vous... Dommage que je ne serais pas présent pour assister à votre décès... >>

Du sang s'écoula alors une masse noirâtre qui dévora le corps puis disparut, ne laissant derrière lui qu'une mare de sang se mêlant aux grains de sable dorés.


HRP : voilà, à présent je retire Shikonai des possibilités de rp ! Il fera une dernière apparition bien plus tard et vous verrez ce qu'il restera de lui après ce voyage dans le désert..
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeDim 14 Nov - 16:48

Voyant Stefan se relever après qu’elle l’ai écarté du Flux qu’avait lancé le mage, Erin avait laissé échapper un soupir de soulagement. Certes le nomade n’apparaissait plus tel qu’elle l’avait rencontré, mis au moins semblait-il s’être reprit un minimum.
Son inquiétude ressurgit alors que l’homme s’élança vers le mage, avec pour seule arme sa haine envers cet être qui se complaisait à tuer sans raison valable… La marquée suivit l’action du haut du dos de Varathorn prête à intervenir s’il fallait venir en aide à Stefan, mais il fallait croire que le mage avait comprit qu’il ne pourrait plus jouer à sa guise et que face à un homme plein de haine et une cavalière pégase, ses chances de survie avaient grandement chutées.

Stefan gagnait du terrain, mais alors qu’il allait atteindre l’être noir, ce dernier lança son ultime défense. Un nouveau sort. Mais à la surprise de la jeune femme qui était prête à piquer pour éviter ces ténèbres au nomade une nouvelle fois, l’homme aux cheveux vert n’était pas la cible du sort. Elle ne comprit que trop tard les intentions du fuyard. Sans aucun son et avec une lenteur feinte, l’incantation qui avait prit les traits d’une lune emplie de noirceur, s’abattit sur le sable. Tout d’abord la cavalière cru que tout comme le flux, l’ombre allait s’unir au sable et se déplacer vers sa cible, mais ce ne fut pas le cas. Toujours silencieusement il y eut un choc, puis le sable fut littéralement poussé et propulsé dans les airs. Par réflexe, Erin contracta les muscles de ses jambes serrant ainsi plus fort les flancs de Varathorn. Elle se coucha vers l’avant jusqu’à ce que son front aille toucher l’encolure du pégase. Il ne fallut qu’une fraction de seconde pour que ce dernier réagisse au mouvements de sa cavalière et alors que la tempête de sable s’approchait dangereusement les menaçant, enfin surtout Erin, de chuter, le cheval ailé rétracta ses ailes et piqua vers le sol. Et alors que ses quatre sabots venaient à peine de s’appuyer sur le sable, les vents soulevaient par l’attaque du mage les frappèrent de plein fouet et la cavalière et sa monture disparurent derrière un rideau de sable.

Cela ne dura guère longtemps, mais se fut violent et la tempête disparu aussi brutalement qu’elle était apparu. Erin semblait être assise sur un gros rocher blanc. Le pégase alors qu’il avait à peine touché le sol, avait de suite plié ses membres et collés ses ailes contre son corps du mieux qu’il pouvait assurant ainsi de ne pas être obligé de reculer. Erin, bien que la tête basse et protégée d’un côté par l’encolure du pégase et par son bras de l’autre, arborait de fines entailles sur le haut du front et la joue droite.
Secouant ses ailes, Varathorn se releva et Erin mit pied à terre avant de partir à la course, lance à la main, pour rejoindre Stefan. Lorsqu’elle arriva près de lui, le mage avait disparu, il n’y avait plus qu’une grande flaque de sang.

Une brise se leva alors, totalement différente de le violente tempête qu’avait soulevé le mage. Quittant le sang noir des yeux, Erin se tourna alors vers le campement. En ruine… Les cris s’étaient amoindris mais il y en avait toujours et la jeune femme savait qu’ils étaient mêlés à des sanglots…
La jeune femme serra le poing. Quoi c’était comme ça que ça finissait ? Cet enfoiré de mage avait foutu sa merde, tué son quota d’innocents pour la journée pour disparaître comme si de rien était ? Erin doutait qu’il soit mort et cela ne la rassura pas. S’il parvenait à survivre, comment savoir qu’il ne s’en reprendrait pas aux nomades ? La marquée ne pouvait qu’espérer qu’il crève lentement mais surement, et dans d’atroces souffrances.

Laissant sa frustration de côté, Erin se tourna vers Stefan. Cette attaque l’avait elle-même pas mal chamboulée, sans qu’elle soit au courant de la mort de Shana, alors pour le nomade… Elle avait peut-être une vague idée de son état psychologique après ses actions face au mage, cette aura noire qui l’avait entouré, cette haine qui avait été très perceptible… Erin la comprenait parfaitement, mais elle savait aussi que cela pouvait ronger l’homme et le mener à sa perte… Se rapprochant de l’homme, même si elle savait que cela ne l’aiderait sans doute aucunement, Erin posa sa main gauche sur son épaule en signe de réconfort.


« Stefan… »
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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail I_icon_minitimeJeu 23 Déc - 22:12

Tel une bête, l’épéiste se précipita vers sa cible. Plus rien n’existait en dehors de lui-même et de son adversaire. Ses doigts se crispaient convulsivement alors qu’il semblait voler sur le sable. Le Stellaire s’échappait par tous les pores de sa peau, consumant sa faible magie à une vitesse ahurissante mais paradoxalement, jamais l’épéiste n’avait autant eu l’air terrifiant et l’aura de souffrance qu’il projetait autour de lui le protégeait temporairement contre la brume maléfique du mage. Et soudain, alors qu’il s’apprêtait à bondir sur le shaman, l’homme se retourna et détala purement et simplement, l’épéiste sur ses talons. Rugissant de colère, le nomade se lança à sa poursuite, ignorant la cavalière pégase qui les survolait, et c’est dans le chaos du campement dévasté que l’épéiste poursuivit son ennemi. Bien que blessé, ce dernier ne montra aucun signe de faiblesse et, bien que l’épéiste gagnait du terrain, le shaman ne lui facilita nullement la tache. Visiblement moins habitué aux exercices que Stefan, la distance se réduisait cependant rapidement et le nomade voyait déjà ses mains se refermer sur le coup du mage... Jusqu’à ce que ce dernier se retourne.

La puissance qu’il dégageait heurta brutalement le barrage magique de l’épéiste, le réduisant purement et simplement à néant. Le Stellaire se dissipa en un instant et, alors que le dragon agonisait dans un hurlement rauque de souffrance, le mage propulsa une immense sphère de magie noire sur le sol ratant de peu l’épéiste qui avait eu le réflexe de reculer. L’implosion du sort souleva un tourbillon de sable monstrueux qui emporta l’homme aux cheveux verts tandis qu’un torrent de flammes noires ravageait et consumait tout ce qui passait à portée. La zone était déserte mais le pilier de ténèbres emporta avec lui les tentes qui l’entouraient, les réduisant en cendre en une fraction de secondes et, alors que la morsure glacée des ténèbres frôlait l’épéiste, celui-ci roula au sol, emporté par le sable et le souffle de l’explosion, griffé et lacéré par les particules de roches fragmentées que lui amenait la tempête.

Lorsqu’enfin le cataclysme s’apaisa, l’épéiste gisait sur le sol. Du sang s’écoulait de son avant bras tandis que le haut brûlé de son dos s’exposait désormais à la fraicheur de la nuit désertique. Des mèches de l’arrière de son crane s’effritaient en minuscules cendres tandis qu’un mince filet rouge sombre ruisselait du haut de sa nuque jusque sous lequel la quasi-totalité de son corps reposait. Il avait eu plus de chance que les bâtiments alentours : l’un d’eux lui avait même servi de bouclier au hasard de la tornade et ses restes calcinés gisaient quelques mètres devant lui. Du sable n’émergeaient que les membres sus mentionnés ainsi que sa main, lacérée par les éclats et dont la paume suintait d’un liquide brunâtre, mélange de sang et de terre. Le calme était revenu sur le campement désormais vide. Malgré le chaos qui s’était abattu sur l’endroit et exceptés les cris des nomades terrifiés, la scène s’était déroulée dans un silence presque absolu, brutalement perturbé par la monstrueuse explosion noire et le camp était désert. La sphère avait creusé un trou impressionnant dans la dune jusqu’à percuter la roche où elle avait explosée, réduisant celle-ci à l’état de gravats et les alentours du cratère étaient noirs. Ca et là, certains débris brulaient encore, rongés par des flammes noirâtres.

Un vent frais se leva sur la scène en même temps que le soleil commençait à poindre à l’horizon et que le ciel se teintait de rose. La main du nomade tiqua et brutalement, ce dernier extirpa son visage éraflé du sable dans lequel il était enfoncé. Toussant et crachant, l’épéiste inspira à fond avant de s’extirper complètement de la gangue qui l’enfermait. Ses multiples blessures, irritées par des grains de sable, l’élançaient horriblement mais le nomade entamer sa marche d’un pas vacillant jusqu’au bord du cratère. Du shaman ne restaient que quelques traces de sang séchées et cette énorme trou. L’homme avait réussi à s’enfuir sans laisser la moindre trace. Vu la distance à laquelle ils se trouvaient l’un de l’autre, il y avait de fortes chances que le mage se soit fait happer par sa propre attaque mais l’épéiste savait pertinemment que ce n’était pas le cas. Un homme aussi puissant ne pouvait succomber à une de ses propres attaques.

La rage l’envahit à nouveau mais aucune magie ne lui répondit pour lui permettre de l’exprimer. Le Stellaire avait été brisé, pulvérisé par une magie bien plus forte que la sienne. Horriblement affaibli dans son potentiel défensif par l’agressivité du nomade, une simple décharge magique avait balayée tout le pouvoir de l’épéiste et ce dernier ne tenait plus debout que par miracle. Le sentiment, plutôt que de se libérer tournait en rond dans son cœur, formant une énorme et insupportable boule de haine au creux de sa gorge. Pour la première fois depuis des années, l’épéiste se retrouvait incapable d’épuiser complètement ses sentiments dans une rage destructrice et le tourbillon d’émotions qu’il ressentait actuellement l’étourdissait, son crane l’élançait au point de le sentir sur le point d’exploser. Soudain, une main amicale se posa sur son épaule et une voix douce prononça son nom. L’épéiste se retourna brusquement, au point d’en vaciller sur ses jambes. L’espoir faisait scintiller ses yeux alors que son Stellaire tentait désespérément de se relancer pour soulager son utilisateur de la souffrance intolérable que lui infligeait son cœur. L’image de Shana vacilla un instant devant ses yeux avant de se brouiller pour laisser place à celle d’Erin, Varathorn arrivant lentement au pas derrière elle.

Une larme glissa de son œil avant que son crane ne lui envoie une douleur insupportable. Sa vue se troubla sous le choc et en un cri, l’épéiste chuta au sol.
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