❝ Invité ❞
| Sujet: L'enfant aux cheveux d'argent Lun 20 Sep - 6:42 | |
| "Ils font des babioles intéressantes dans ce magasin!"
Suite à cette remarque, le vendeur eut une légère sueur froide dans le dos. Mais comment lutter face à une si belle nymphe? Naeliel leva un bracelet en l'air, afin de mieux l'observer. Il s'agissait de deux serpents entrelacés en argent, le genre d'ustensile que l'on se place juste en dessous de l'épaule:
"Je vous le prend!"
Elle déposa nonchalamment quelques pièces sur le comptoir du vendeur avant de sortir de la boutique. Au vu de son attitude, c'est comme si elle n'y était jamais entré. Il valait mieux pour elle, car le vieux vendeur faisait des ronds de jambes sur le pas de son magasin en la remerciant de diverses façons et en lui demandant de revenir quand ça lui chanterait. Il devait à peine être neuf heures, et les rues étaient déjà bondées. Sans doute était-ce quelque chose de normal pour la capitale, mais la dragonne n'avait pas l'habitude de la foule. Elle avait presque l'impression d'étouffer, par moment. Mais la population réunie dans un but de déplacement apporte un intérêt certain: l'on peut s'y fondre. On peut y devenir invisible. Ça en est même presque grisant. On se sent banal, normal, voir inutile. Bref, on s'y sent vivant. Et puis elle aimait toujours qu'on la regarde de haut en bas, chose qui arrivait quasiment toutes les secondes dans une telle masse humaine. Elle se sentait bien, elle se sentait libre. Peut-être était-elle une citadine de fait? Cet endroit lui procurerait de bonnes vacances. Elle allait pouvoir se reposer tranquillement sans subir les aléas de la campagne: "Plus il y a de monde, moins on s'intéresse à vous". Mais ce concept s'avère parfois faux. Certains individus ont une destinée exceptionnelle et se retrouve toujours attirés les uns vers les autres. C'est ainsi que Naeliel eut la désagréable impression qu'on la suivait. Non pas la filature d'un amant potentiel, ni celle d'un malfrat en manque de sensations fortes. Le genre d'impression qui nous montre que l'on intéresse quelqu'un pour des raisons compliqués, voir existentielles. Des raisons que l'on aurait sois même du mal à comprendre, et qui, quand on est en "vacances" comme Naeliel, nous ennuis légèrement. Mais la demoiselle au corps de déesse n'est pas du genre à cesser ses activités pour si peu. Un petit sourire se dessina sur son visage, elle savait déjà comment elle allait aborder le problème. Elle fendit la foule jusqu'à en sortir, toujours poursuivie par ce sentiment d'insécurité latent. Elle s'arrêta au détour d'une ruelle où elle fut enfin seule, et, sans se retourner, lança à son poursuivant:
"Si l'on cessait de jouer? -Sniff... -Uh?"
Lorsqu'elle se retourna enfin, la dragonne entraperçut ce qui semblait être une mèche de cheveux blanche dépasser d'un encadrement de porte. Prudemment, elle s'avança vers l'endroit. Le filet de chevelure se tenait a à peine un mètre du sol, si ce n'est moins. Le gredin était sans doute accroupit, près à lui bondir dessus. Ah le malin, il ne savait pas quel comité d'accueil il allait recevoir! Au rythme du pas lent de Naeliel, l'agresseur se dévoila. Les yeux de la belle s'ouvrir un peu plus grand devant la vision de surprise cachée à cet endroit. Ce n'était rien d'autre qu'une petite fille sanglotant. A peine cinq ans à vue de nez. De long cheveux blanc jusqu'en bas de son dos, un visage fin et angélique qui ne fut pas sans lui rappeler quelqu'un qu'elle avait déjà vu. Il lui était impossible de coller un nom sur ce souvenir. Mais qu'importe. La gamine pleurait à petite larmes tout en gardant bien dans son champ de vision la dragonne d'un air inquiet et intrigué à la fois. La sincérité de son regard tout de rouge laissa Naeliel de marbre:
"Tu es perdue, petite?"
La fillette semblait accrochée aux briques de l'édifice tellement elle s'y tenait fort. Il y avait fort à parier que l'adulte devant elle lui faisait un peu peur, bien qu'elle semblait la fasciner:
"J'me... J'me... J'me suis perdu... -Tu as perdu ta maman? -Nan... J'ai perdu mon grand-frère..."
Naeliel lâcha un soupir, cette situation l'ennuyait déjà. Elle avait déjà tué plusieurs enfants, voir des nourrissons. Ça n'allait donc pas être une gamine qui allait l'attendrir. Cependant, elle ressentait quelque chose tout au fond d'elle qui lui donnait envie d'aider cette petite. Un sentiment désagréable. Après tout, elle restait un être à la conscience humaine et n'avait jamais réussi à se débarrasser de toutes pulsations de type "bonnes". Après tout, elle aimait à agir comme ça lui plaisait. Et elle était en vacances, donc si ramener cette enfant auprès de ses tuteurs l'aidait à gagner de quoi se nourrir pour ce soir, ça serait déjà ça:
"Ton grand frère, hein? C'est pour ça que tu m'as suivie? -N'vi, vous z'êtes belle et tout, alors j'me suis dis que si vous m'aidiez à chercher... N'bah il n'pourrait pas vous manquer!"
La dragonne laissa s'échapper un petit rire. Elle avait de bonnes idées à son âge, cette petite! Dans tout les cas, elle pourrait tirer partie de la situation, alors autant jouer le jeu:
"Comment tu t'appelles, petite? -Olivia! N'et toi, m'dame? -Naeliel, enchantée."
Elle tendit sa main vers Olivia, qui daigna lâcher son rebord pour venir la lui prendre. Elle s'y agrippa de toute sa maigre force, dans l'idée de ne pas se perdre à nouveau. Naeliel ne comprit pas si elle venait de gagner la confiance de la petite d'un coup ou autre. Elle reste une enfant, et ces petits êtres s'attachent à des choses très vite. Son esprit se mit à grouiller de souvenirs de son enfance, mais la brume fut vite dissipée par la petite Olivia:
"Mais n'qu'est-ce que fait une dragonne dans une capitale humaine, vous n’avez pas peur?"
C'était donc ça! Une marquée, elle aurait du le savoir plus tôt. Voilà d'où venait la sensation désagréable. Les yeux de Naeliel vinrent s'apposer dans ceux d'Olivia, qui la regardait avec toute la naïveté dont on dispose à son âge à travers de grandes pupilles irrésistibles:
"Oh, je suis ici incognito! Tu vois, personne ne dois savoir que je ne suis pas humaine! Ça sera notre petit secret, d'accord? -D'accord!"
Toute enjouée par l'idée d'avoir un secret à garder pour elle seule, l'enfant se mit à sourire largement tout en commençant à tirer Naeliel vers l'avant:
"Il n'faut retrouver mon grand frère, je l'ai perdu dans la foule! -D'accord, je te suis."
L'idée même de suivre était un bien grand mot tant la fillette la tirait fortement vers l'avant. Elle débordait d'énergie maintenant qu'elle avait quelqu'un avec elle, alors qu'elle pleurait il y a cinq minutes. Les enfants sont soit vraiment étranges, soit elle à un caractère bien particulier. La dragonne ne le savait pas, n'ayant pas connu d'autres personne de cet âge durant son enfance. Elle se laissa donc trainer d'un bout à l'autre de la cité, alors que la gamine regardait dans tout les sens à la recherche de son grand-frère:
"Mais, à quoi il ressemble ton frère? -N'ah! Il est tout bizarre, on le reconnait tissuite! Il n'a les cheveux blanc aussi et un long manteau noir!"
Les gens avec les cheveux blancs sont assez rare dans le monde. Ce sont des gens qui la plupart du temps possèdent un grand potentiel ou une puissance exceptionnellement grande. En somme, des gens qu'il vaut mieux avoir de son côté. Sans doute était-ce cette caractéristique qui avait compté dans le choix de Naeliel quant à aider Olivia à retrouver son chemin. La petite possédait un physique hors norme pour une enfant. Elle serait sans doute très belle plus tard. Pendant qu'elle vaquait à ses pensées, la dragonne ne se rendit pas compte qu'elle s'était faite amenée jusqu'à un quartier assez lugubre. Il n'y avait plus personne. On entendait que le bruit du vent filer à travers les diverses cloisons en mauvaise état des bâtisses locales:
"Oups! Je crois que je nous ai perdues! -Effectivement... Faisons demi-tour, il ne doit sans doute pas être dans le coin."
Il existe un fait bien connu tout autant qu'il est absurde: une jolie fille qui n'as pour garde du corps qu'une demi-portion miniature ne fait pas long feu dans un tel endroit. Trois silhouettes se dessinèrent dans la rue principale où se tenaient les demoiselles, leur faisant maintenant face:
"Ohla ohla, qu'est ce que nous avons là? -Haha, on a tirer le gros lot! -Eh poulette, ça te dirait de lâcher la mioche et de venir faire un tour avec nous?"
Quelle manière ringarde d'approcher les gens! En plus, ça ce finit toujours par de la violence. De plus, la dragonne ne devrait pas utiliser ses pouvoirs dans une capitale Beorc. Trop risqué. Elle sentit un pan de sa maigre robe se faire tirer en arrière. Il ne lui fallut que très peu de temps pour comprendre qu'une Olivia apeurée s'était cachée derrière elle:
"Non merci. De plus, votre allure exécrable fait peur à cette enfant. -Oh, mais une si jolie femme ne devrait pas parler de la sorte!"
En effet, les trois personnages étaient laids. Autant à voir qu'à sentir, d'ailleurs. Des vêtements dépareillés, des chevelures grasses, des mines bouffis et une propension à la violence visible à l'œil nu. Ils s'approchèrent des deux filles, tout en sortant leurs épées longues en guise de "sommation". Il n'y avait aucun choix permis pour Naeliel et Olivia dans cette situation. Mais la démone abritait une sorte d'instinct qui lui dictait de protéger la gamine, sans raison particulière. De toutes façons, leurs sales pattes ne toucheraient pas son corps si parfait autrement qu'avec leur sang. Le trio de brigands s'approchait de façon menaçante, sans savoir ce qu'ils avaient réellement en face. Auraient-ils peur s’ils savaient que cette dragonne avait horreur des gens qui se comportent mal, et qui déteste encore plus les gens malpropres sur eux? Ou tout simplement si ils avaient eu connaissance du fait qu'elle était un dragon? Nous ne le saurons jamais:
"Yaaaaah!"
Le bandit du milieu tourna la tête vers la source auditive la plus intense du moment. Grave erreur. Embouti par une botte à pleine vitesse, son visage partit à une vitesse fulgurante dans l'autre sens, le tout accompagné par son corps. La masse humaine quitta le sol avant d'atterrir un bon mètre plus loin. Sous le réflexe, ses deux comparses s'écartèrent de la cause de l'impact subit par leur allié. A son ancienne place se tenait un gamin aux cheveux argentés dans un long manteau noir. Tout ce que remarqua Naeliel sur le coup, c'est qu'il avait une sorte de cicatrice au niveau de l'œil gauche, un œil rouge. Ah, et c'était un marqué aussi. Ce dernier tendait un doigt accusateur vers le corps gisant du brigand de tête:
"Vous n'avez pas honte de vous en prendre à une jeune fille!... Bwargh!"
Le corps du marqué chuta en avant suite à l'estafilade bien profonde qu'il venait de recevoir dans le dos. Sans sommation celle là:
"Qu'est ce que c'est que ce bordel..."
Naeliel marmonnait en regardant la scène, elle ne comprenait décidément plus rien. Et elle détestait ça. Bon, ce marqué était sans doute le grand-frère d'Olivia. Enfin là, il devrait être mort. Mais ça reste un garçon avec des cheveux blanc, donc on ne sait jamais. Sa réflexion l'amena à ne pas bouger et à attendre la suite. Si elle n'avait pas à utiliser ses pouvoirs, ça serait tant mieux. La chute du marqué fut interrompu par son pied. Jambe arquée, il avait retenu son corps lourd de douleur. Un léger halo bleu l'entoura. La dragonne cru distinguer une sorte d'objet rond dans sa main, d'où émanait une source de magie. Son regard ne s'attarda pas là, mais vint se poser sur un nouveau coup qui allait arriver sur le gamin à la cicatrice. L'un des agresseurs était surpris de voir son entreprise raté, mais celui qui était resté inactif jusque là s'était sans doute dit que racler sa lame sur le sol pour venir fendre en deux la caboche de ce gosse serait une bonne idée. A bien y regarder, ce marqué était aussi un gamin, il ne devait pas avoir plus de la quinzaine. En cela aussi, Naeliel avait du hériter de son père naturel, elle était bien plus observatrice qu'autre chose. Il ne lui traversa donc même pas l'esprit de prévenir le gamin qu'il allait se faire trancher en deux s’il continuait à fixer ses pieds de la sorte. La suite se passa en une fraction de seconde: la lame du malfaiteur fendit bien la chair, mais celle de son allié encore debout. Sans comprendre pourquoi, le marqué avait disparu à la dernière seconde, et contre toute attente, le second brigand s'était retrouvé affublé d'une aération ventriculaire:
"Oh merde!"
L'épéiste de mauvais augure regarda son ami s'évanouir en tombant au sol, se demandant comment tout cela était possible. Il fut stoppé dans sa réflexion par quelque chose lui tapotant l'épaule:
"Hep hep!"
Il se retourna, et écarquilla les yeux devant le sourire ravi du marqué et de son petit tour. Ce dernier se tenait à demi flanc, le coude gauche tendu en arrière et chargé de particules bleues dansantes au vent. Le bandit tenta de crier, mais la première voyelle fut étouffée par un bon coup dans le larynx. La dragonne, tout en regardant le vilain allant s'encastrer dans un des bâtiments sur le côté, avait très bien compris que le coup avait été porté au hasard par le gamin:
"AAAAAAAAALLLEEEEEEEEEEEENN!!"
Naeliel put à peine distinguer la fillette partir en courant vers le marqué afin de lui sauter dessus de manière affective, de le plaquer au sol de façon tout aussi attendrie, et de le câliner comme il se doit quand on aime quelqu'un. La dragonne pouvait sentir le pouvoir de l'amour émaner de la gamine, à un tel point qu'elle se mit à rire en voyant Allen lever la main droite en ciel en signe de capitulation:
"Aaargl..."
Dix minutes plus tard, dans les rues bondées de Mélior, un trio peu commode arpentait les rues. Une blonde pulpeuse accompagnée d'un marqué aux cheveux blanc et d'une fillette à la chevelure pourvue des mêmes qualificatifs que pour la personne précédente. Il était clair que ces deux la n'étaient pas du même sang, leur visages étaient trop différents. Et puis ce gamin marqué était... Bizarre. Il avait soigné ceux qu'il avait démolis trente secondes plus tôt. La situation était vraiment étrange, mais elle avait réussit à se faire payer à manger pour le coup:
"Merci de vous être occupée d'elle, si mon maître avait su que je l'avait perdu, il m'aurait passé un savon!"
De sa main gauche gantée, le marqué se frotta l'arrière du crâne en riant légèrement, pensant à toutes les tortures dont est capable son maître. Olivia quand à elle, était bien plus que sereine en se déplaçant main dans la main avec Allen:
"Enchanté, je suis Allen Walker! Désolé de ne pas avoir pu me présenter plus tôt! -Je suis Naeliel, enchantée de même."
Ce gamin avait l'air naïf. Il sera facile d'obtenir n'importe quoi de lui. Mais il avait quelque chose de plus. Outre le fait qu'il s'intéressait autant au physique de Naeliel que les passants, il semblait pourvu d'une certaine détermination. Quand à la qualité de cette dernière, la laguz n'arrivait pas à le déterminer. Au pire, elle finirait bien par le savoir. Allen avait proposé de payer un repas à Naeliel pour la remercier, surtout qu'Olivia avait insisté pour garder la demoiselle auprès d'elle encore un peu.
Le réveille fut difficile. Naeliel tenta d'apporter un soutien tactile à son crâne douloureux, chose dont elle fut incapable, étant ligotée. Elle resta donc là, sans bouger. Le temps que ses yeux cessent de voir uniquement dans la brume. Il s'agissait d'une petite salle sombre, la lumière filtrait à travers ce qui semblait être du bois brisé. Une cabane. La fraicheur ambiante montrait qu'elle n'était plus en ville? Que c'était il passé? Ils allaient dans une taverne, une habituelle du jeune gamin. Ils étaient passé par une petite rue et... Et le néant:
"Comment osent-ils. Comment osent-ils me faire ça à moi!"
Elle ruminait intérieurement. Lui faire subir un tel traitement le mettait hors d'elle. La corde céda sous les larges griffes qui venaient de prendre la place de ses mains délicates. Des griffes d'un noir profond, impénétrable. Elle se releva, d'un pas lourd d'envie de meurtre, et se lança vers l'extérieur. Sa mauvaise humeur fut stoppée par une sorte d'objet couinant et mou sur lequel elle venait de marcher. Le marqué à la cicatrice!? Il était là aussi, et ligoté qui plus est:
"Reste bien sagement ici, je reviens vite..."
Elle apposa un regard mauvais sur le Troubadour. De toute façon, il était inconscient, il ne la gênerait donc pas dans son petit ménage. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait là et qui l'y avait amenée, mais pour sur, il aurait de ses nouvelles. Ce qui devaient être la porte de la cabane vola en éclat, ce qui eu pour effet de faire s'envoler quelques oiseaux des arbres alentours:
"Une forêt hein?..."
Elle scruta les environs. A quelques mètres de là se tenait un campement ou quatre hommes en armure de cuir, épée au fourreau, prenait leurs déjeuners. Plus énervant, Olivia était ligotée à un arbre à côté d'une des quatre tentes. Tous les hommes du campement fixaient Naeliel avec l'air ennuyé de ceux qui n'avaient pas prévu ça. Deux d'entre eux se levèrent pour aller à la rencontre de la dragonne. Ça l'énervait encore plus, ils ne semblaient pas la prendre au sérieux. Remarque, elle avait du se laisser assommer si facilement. Cette pensé l'enragea encore plus. Elle avançait d'un pas déterminé vers les deux hommes, si bien que n'étant pas fou, ces derniers tirèrent leurs épées de leurs fourreaux:
"Ma Dame, soyez gentille et retournez dans votre cabane, nous n'avons rien contre vo..."
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, une longue griffe étant venue remplacer son cœur avec une précision déroutante. L'autre mercenaire fit un bond en arrière, se préparant à un combat plus compliqué que prévu. Il fit rapidement appel à ses comparses restés un peu plus loin, qui ayant vu la scène, étaient déjà en train de se déplacer jusque là, arme en main:
"Qu'est ce que c'est que ça?"
Le corps inerte de la première cible tomba au sol dans une gerbe de sang et un bruit d'agonie effroyable:
"C'est un sous-humain! J'en suis sur! -A trois, on devrait pouvoir la maîtrise!"
La maîtriser? Elle! Mais quelle folie. Son visage restait impassible, mais elle bouillait de l'intérieur. La rage l'empêchait de parler. Le premier épéiste l'attaqua en diagonal, partant d'en haut. Il était sur sa gauche, et c'est avec la main du même côté qu'elle intercepta la lame, pivota sur elle même et enfonça entièrement sa main droite dans le torse de son opposant. Ce dernier lâcha un râle avant d'être relâché au sol pour son dernier soupire. L'épéiste de droite profita d'avoir la dragonne de dos pour envoyer sa lame en estocade. La dragonne ne sentit pas sa chaire se déchirer jusqu'à ce qu'elle voie une lame ressortir de son ventre, sous ses yeux. Sa rage n'en fut que décuplée, et elle arracha la lame des mains de son propriétaire en se tournant violemment vers lui. Elle déploya ses griffes au dessus de son crâne et enterra puissamment et définitivement sa victime, lui explosant le visage contre le sol rocailleux. Ses os avaient été broyés sur le coup, il ne s'en relèverait sans doute jamais. Il n'avait même pas eu le temps de crier:
"Arrête ça, ou je la tue!"
Le troisième épéiste, un peu plus malin que les autres, était allé mettre son épée sous la gorge d'Olivia. A cette vision, la dragonne marqua une pose. Puis elle se mit à avancer lentement vers sa nouvelle cible. Qu'il s'en prenne à elle, passe encore. Elle pouvait se défendre. Mais s'attaquer à une gamine qui n'a rien fait. A une gamine qu'elle apprécie. Ça, s'en était trop. Tout en avançant d'un pas déterminé et menaçant, elle poussa lentement la lame de l'épée afin de la faire sortir de son corps. L'objet métallique finit par tomber au sol, imprégné d'un sang royal.
Une autre épée vola, mais cette fois celui qui menaçait Olivia fut désarmé. C'était puéril de proférer une menace que l'on n'exécutera pas. Alors qu'il allait tenter de fuir, le corps de l'homme s'éleva dans l’air, maintenu par une main griffue lui lacérant la chair. Il se faisait égorger à petit feu. Le mercenaire tenta de crier, mais le sang lui obstruait la gorge. La poigne de la dragonne se resserrait peu à peu, elle ne pouvait pas se retenir. Le moment jouissif, celui ou le sang lui gicle dessus. La tête et le corps de la victime tombèrent au sol séparément, laissant seule une meurtrière couverte de sang. Elle tomba à genoux, la rage était passée. La douleur commençait à se faire sentir, et elle était insupportable:
"Zut, ma robe est fichue..."
Elle se laissa tomber au sol, contemplant son propre sang se répandre autour d'elle. La dernière chose qu'elle vit fut une colonne de feu, la dernière chose qui parvint à ses oreilles fut le doux son d'un archer qui meurt brûlé.
La pièce était blanche. Il y avait trop de lumière. La dragonne passa une de ses mains sur ses yeux, s'assurant ainsi qu'elle était encore en vie. Quand ces derniers purent voir correctement, elle passa en position assise. Une petite chambre d'auberge, des draps propres... Et un troubadour qui s'est assoupi sur les draps. Sans le réveiller, elle se leva et s'observa. Outre le fait qu'elle était en sous-vêtements, ses blessures avaient disparues. Elle se saisit de l'impaire de Allen, resté sur le porte manteau près de la porte. Elle l'enfila, il était un parfaitement à sa taille. Ça serait suffisant le temps d'aller s'acheter autre chose à se mettre. Et puis le gamin avait du prendre un peu de plaisir à la déshabiller:
"Merci de m'avoir sauvée."
Elle empoigna la clenche et la tourna, passant la porte en jetant un dernier coup d'œil vers le marqué. Il avait du la sauver, elle et Olivia. Si non il ne serait pas là:
"Une bien belle journée, n'est-ce pas? -Hum?"
Naeliel se tourna vers la voix, elle aperçu alors un homme à la longue tignasse rouge vive, au visage dur et expérimenté. Coiffé d'un chapeau haut de forme et habillé d'un costume et d'une cape aux normes de classe pour un mage:
"Je me disais bien qu'Allen ne savait pas faire de magie. C'est vous qui êtes intervenu? -Exactement, Magus Fehl. Pour vous servir, ma bel... Euh ma Dame. -Olivia va bien? -Parfaitement. Je vous offre un repas pour profiter de vos jambes n... Euh, pour vous remercier d'avoir porté assistance à mes imbéciles de disciples?"
Sans répondre, Naeliel lui souri légèrement. Puis elle se détourna de Magus, reprenant le chemin de la sortie:
"J'ai eu ma dose d'action pour aujourd'hui, au plaisir. -Vous ne voulez même pas savoir pourquoi Olivia a été enlevée? -Ça ne me regarde pas, bonne journée."
Elle s'enfonça dans les escaliers, abandonnant le maître mage à son sourire d'homme conquis. Il était mauvais de s'attacher aux gens. Ce qu'elle avait ressenti pour Olivia la dérangeait. Peut-être était-ce parce que cette petite lui rappelait elle même il y a des années. Une fillette abandonnée:
"Eh, je tiens à préciser que c'est mon imbécile de disciple qui vous a porté jusqu'ici, soigné et déshabillé! Haha!"
La voix du magicien de feu se répandit dans tout l’escalier, se voulant rassurante quant à ses intentions personnelles. Sans répondre, la dragonne sortie dans la rue, se mélangeant instantanément à la foule. Elle examina longuement le manteau en marchant, décelant le nom de son ancien propriétaire inscrit à l'intérieur du col de l'impaire:
"Allen Walker, hein..." |
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