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| ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] | |
| Auteur | Message |
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❝ Invité ❞
| Sujet: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Sam 16 Juil - 23:25 | |
| - Entrez, mon jeune ami. Je vous attendais justement.
L’obscurité régnait en maître dans cette pièce pour le moins lugubre et à la déco’ plus que douteuse dans laquelle je venais de pénétrer. Je ne distinguais pratiquement rien, si ce n’est cette immense table sur laquelle étaient éparpillés toutes sortes d’affaire et où trônait un chandelier d’allure médiévale qui m’était vaguement familier. Autant dire que dès le début, je ne l’avais pas sentis cette affaire. Mon instinct a souvent tort mais, pour une fois, j’aurais dû m’y fier. Soudain, cinq flammes jaillirent du chandelier et dissipèrent les ténèbres. Une voix éraillée mais néanmoins puissante se fit alors entendre et vint troubler le tumulte de mes pensées:
- Mais prenez donc place, mon jeune ami!
Je m’exécutai prestement et toisai du regard mon intriguant interlocuteur. Grand et maigre, cinquante ou soixante ans ( je ne suis pas très fort pour l’âge des gens), nanti de long cheveux sombres tirés vers l’arrière, le port altier, moustaches et barbiche affreuse. Un physique inhabituel, donc. Quant à son… accoutrement dirons-nous: une chemise de soie noire, un pantalon à pinces, un pardessus noir également ainsi que des chaussures vernies. Il se présenta alors. Il répondait apparemment au nom de Landberg et prétendait travailler à la cour de Crimea en tant qu’Archimage. Il ne voulût rien me dire de plus. Les présentations faites, Landberg m’expliqua promptement ce qu’il attendait de moi.
- Bien. Voyez-vous, si j’ai décidé de faire appel à vos services c’est car il y a quelques jours de cela, un voleur s’est introduit dans ma propriété et m’a… volé un objet de très grande valeur. Et comme vous vous en doutez, j’aimerais le récupérer. Je ne l’ai aperçu que quelques instants mais je suis toutefois parvenu à dresser un portait robot du malfrat. Tenez.
Landberg me tendit alors un petit bout de papier où il avait dessiné - ou plutôt gribouillé… - sur lequel on pouvait vaguement distinguer un homme aux cheveux bleus , parée d’une cape de voyage et de bottes de marche. Euh… Attendez… J’ai bien dit des cheveux… bleus? Hm, il faut de tout pour faire un monde après tout. De toute façon, ceci ne me concernait plus. Je m’apprêtais effectivement à décliner l’offre, jusqu’à ce que mon nouvel employeur m’informa de la valeur de mon éventuelle récompense. Laquelle s’élevait à près de 5000 Ecus. Le genre de somme sur laquelle on ne crache pas dessus, surtout quand on est, comme moi, loin de rouler sur l’or. Comme quoi, l’appât du gain peut vous faire commettre de grosses bavures. Bref, je finis pas accepter et me mis en route pour Begnion, ou plus précisément pour le petit village de Greentime, où le voleur avait aperçu pour la dernière fois par les espions de Landberg.
Greentime était le genre de bourg où j’aurais préféré ne pas avoir à m’arrêter, même pour un bref séjour. Lorsque j'arrivai enfin à Greentime, la nuit venait de tomber et tous s'empressaient de regagner leur foyer respectif. A chacun de mes passages, j’entendais des rideaux de dentelles se soulever furtivement. Les regards qu'ils me lançaient à travers les carreaux étaient emplis de haine et de mépris. Visiblement, les habitants ne semblaient pas vraiment porter les étrangers dans leur cœur. Alors que je me dirigeais vers l’auberge, je croisai un groupe de vigiles aux visages rudes, qui montaient prendre leur service de nuit en discutant à voix haute. Il était apparemment question d’un voleur qui sévissait ici depuis quelques jours. Drôle de coïncidence, non? Afin d'en savoir un peu plus sur le voleur en question, je décidai de me rendre à l'auberge afin d'y glaner quelques informations. La rue qui menait à l'auberge était de loin la plus sinistre du village. On voyait du premier coup d'oeil que la pluipart de ses maisons étaient inhabitées. Beaucoup de leurs fenêtres étaient cassées, d'autres condamnées à l'aide de planche. Et malgré l'obscurité, aucune lampe n'y brillait. Soudain, je sentis un frisson me parcourir l'échine. Quelqu'un était tapi dans l'ombre et m'épiait...
Hrp: Sorry pour ce début de Rp pourrave dû à un gros manque d'inspi' o/. J'espère pouvoir me rattraper par la suite :3.
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| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Dim 17 Juil - 15:47 | |
| Les choses n’étaient jamais simples. Bah non, sinon, ça n’aurait pas été drôle du tout. Qu’Aiyana s’introduise chez Landberg, obtienne ce qu’elle était sensée obtenir – peu importait le moyen employé – et rapporte le bien à son maître sans plus de soucis aurait été trop beau pour être vrai. Bon, c’est pas comme si elle avait volé le péquenot lambda du coin, mais quand même, il était drôlement tenace le vieux, qui n’osait même pas lui courir après lui-même – ça aurait été bien plus marrant, et bien plus facile aussi. Et pour couronner le tout, si Aiya s’était introduite par effraction chez le mage, c’était pour voler un objet dont elle ne connaissait même pas la nature. Ce n’était pas la première fois que son maître lui confiait ce genre de mission, mais cela avait tendance à l’horripiler. Quand on est curieux de nature, on préfère savoir ce qu’on a entre les mains, quand même. Ben non, après tant d’efforts pour s’introduire de nuit dans la demeure de Landberg en passant par les chemins les plus torturés possibles – des fois, Aiyana remerciait les ailes que la nature lui avait données – elle n’avait réussi à mettre la main que sur un parallélépipède rectangle – attention, ça ne rigole plus la géométrie – de couleur pourpre, de moins d’une dizaine de centimètres de long, renfermant un artefact de nature inconnue. Bah ouais, ladite boîte était fermée, et la jeune femme n’avait donc pas pu savoir ce qu’elle contenait. Elle avait été tentée de la fracasser histoire de satisfaire sa curiosité mais s’était retint au dernier moment en pensant à la tronche de dix pieds de long de son maître s’il apprenait que son esclave avait endommagé son bien. Et, comble du comble, lorsqu’elle s’était apprêtée à débarrasser définitivement le plancher de la demeure de Landberg, celui-ci l’avait aperçue, visiblement pris d’une crise d’insomnie – voler les jeunes, c’était beaucoup plus pratique des fois. Encore heureux que le vieillard n’ait pas vu ses ailes, et qu’il l’ait prise pour un homme.
Comment savait-elle tout ça ? C’était pas bien compliqué, il suffisait d’écouter les conversations des hommes envoyés à sa poursuite, probablement des espions chargés de garder à l’œil le voleur afin de lui envoyer le gros des troupes un peu plus tard. Et malheureusement pour elle, Aiyana n’était pas parvenue à semer tout le régiment d’espions envoyés à sa poursuite afin de s’éclipser discrètement chez son maître et lui ramener l’objet dont elle ignorait la nature. Au fond, elle aurait bien préféré éviter tout ce grabuge et pouvoir acheter au vieil homme l’objet à l’aide de la fortune de son maître Alzarus, mais ce dernier avait sous-estimé la ténacité du mage, qui s’accrochait à son bien comme si il s’était marié avec lui un jour. Et Alzarus n’apprécierait pas que Aiyana rameute chez lui toute une troupe d’espions, raison pour laquelle la jeune femme avait ralenti sa fuite avant de s’arrêter définitivement dans le village de Greentime. Un village idéal pour semer ses poursuivants peu appréciés des autochtones. Elle non plus n’était d’ailleurs pas très appréciée, mais avec l’aide de son pouvoir, elle ne s’était pas trop faite remarquer jusqu’à présent, et ne s’était pas faite chasser à coups de pieds dans le derrière du village. D’autant plus qu’il y avait une autre raison pour laquelle elle s’était arrêtée dans ce village précisément.
Selon les gardes locaux, un voleur sévissait, et ce voleur, comme on pouvait s’y attendre, n’était pas Aiyana. Bah quoi, pourquoi vous me regardez comme ça ? Rappelons que la jeune femme n’avait pas réussi à acheter l’artefact de Landberg par les moyens conventionnels, et possédait donc encore l’argent prévu à cet effet. Elle n’avait donc pas besoin de voler pour survivre… et mettrait ça sur le compte du marchandage lorsque Alzarus lui demanderait où était passée une partie de sa fortune. Ce n’était pas non plus comme si elle dépensait 50 000 écus pour s’acheter de quoi survivre… - et Alzarus n’était pas complètement débile non plus et savait qu’il fallait subvenir aux besoins primaires de son esclave de luxe. Donc, pour en revenir à nos moutons, le voleur de Greentime n’était pas Aiyana, et cela l’arrangeait, puisqu’il y avait fort à parier que l’attention des hommes de Landberg serait accaparée par cette fausse piste. Elle n’avait qu’à se tirer en douce pendant qu’ils enquêtaient, faire un peu d’auto-persuasion si nécessaire et dire adieux aux ennuis liés à cette mission. Non parce que franchement, il était bien gentil Landberg, mais elle commençait à en avoir marre de jouer à cache-cache avec ses hommes. Aiyana avait donc prévu de quitter le village dans la nuit, ce qui était somme toute assez sensé.
La jeune femme avait donc quitté discrètement la grange qu’elle avait squattée dans la journée pour se faufiler dans les rues du village mal éclairé et quasiment désert une fois la nuit tombée. Il arrivait que quelques gardes passent ici et là – rappelons qu’ils recherchaient un voleur, quand même… - mais au vu de leur discrétion, Aiyana n’avait aucun mal à les éviter. D’autant plus que la jeune femme pouvait compter sur ses sens plus développés que ceux des Laguzs pour éviter de se faire repérer.
Aussi arrêta-t-elle immédiatement sa progression dans l’une des rues sombres du village lorsqu’elle sentit quelqu’un approcher, quelqu’un qui n’était visiblement pas un garde – pas de ferraille audible, voyez-vous. Et qui provoquait chez Aiyana un certain malaise qu’elle ne pouvait expliquer. Elle eut néanmoins le réflexe de se caler dans un recoin sombre, derrière une charrette, et d’observer l’inconnu qui semblait venir de l’auberge. Et effectivement, du peu qu’elle voyait, l’individu avait l’air d’être un étranger d’une carrure loin d’être impressionnante, vêtu d’un habit ample et doté d’une longue chevelure dont elle ne distinguait pas la couleur – étaient-ils noirs ou assombris par l’obscurité ? Mais du peu qu’elle pouvait distinguer, Aiyana en déduisit tout de même que le jeune homme n’était pas un habitant du village, et encore moins le voleur sévissant à Greentime. Classé inclassable en fait. Toujours est-il qu’Aiyana n’avait pas l’intention de se montrer, vu qu’elle avait prévu une sortie discrète du village…
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| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Ven 29 Juil - 14:20 | |
| Tout en continuant de jeter de féquents regards derrière moi, j'extirpe un Tome de Foudre du bric-à-brac sans nom qui règne dans ma besace; au cas où. Je me retourne brusquement et balaye les alentours du regard. La rue semble pourtant déserte. Après tout,je délire peut-être. Il faut dire qu'à force de cotoyer le bizarre, on devient vite parano'. N'empêche que je suis persuadé que, tapi dans l'ombre, quelqu'un épie mes moindres faits et gestes. Soudain, un cri strident retentit. Ce qui me donne le temps de faire face à un homme surgissant de l'ombre et d'éviter je ne sais comment d'être assommé par l'immense massue qu'il brandit. Piqué au vif, je me remets sur mes jambes adopte la position d'attaque préconisée lors du stage de combat rapproché auquel j'ai récemment participé. Stage durant lequel l'instructeur a lourdement insisté sur l'ordre des priorités: d'abord contrôler l'arme de l'agresseur, ensuite le mettre hors d'êtat de nuire. J'opte pour une tactique beaucoup plus personnelle: je me jette sur lui et je l'empoigne à la façon d'un lutteur. Je sens sous ses vêtements des muscles puissants. Il se débarasse d'ailleurs de moi avec une facilité déconcertante. Retenir quelques clés, me rappeler un truc où deux de ce fichu stage m'aurait bien aidé, je l'avoue. Mon agresseur porte à la ceinture un coutelas dont la lame recourbée semble effroyablement tranchante. Il est grand, velu et doté de bras musculeux (si si, ça se dit 8D). J'avais mesuré leur force quand il m'avait immobilisé et savais qu'il aurait pu me serrer à m'en briser les côtes. Dans mes efforts pour rester coller à lui, j'avais également aperçu un élément de tatouage sur la nuque. Mais rien d'identifiable. Je cherche désespérement des yeux du secours. La rue derrière moi est déserte. Quant à mon acte de folle bravoure, il m'a conduit dans la ruelle, plus vide encore. Je suis cuit. Je vais être tué là, bêtement, par un homme dont j'ignore tout. Tué ou enlevé, c'est la seule alternative. Ce sera la surprise (glups!). Mon agresseur arbore désormais un sourire béat, laissant ainsi apparaître deux grosses canines protubérantes pointant comme des défenses de chaque côté de sa machoire prognathe. Alors que mon tortionaire s'approchait de moi à pas de loups, je remarquai un détail qui m'avait jusque là echappé: ses oreilles pointues. Se pourrait-il que ce soit un... sous humain?! Cette révélation me laissa perplexe. Généralement, les Laguzs ne m'accorde aucun regard et font tout leur possible pour m'éviter. Ce sous-humain devait donc avoir une bonne raison de s'en prendre à moi. Ou alors... Non, je divague probablement.
Curieusement, je le sens qui hésite. Je ne l'ai quand même pas impressionné! Au lieu de me réduire en miettes dans un corps à corps éperdu, comme l'aurait voulu le code d'honneur, le voilà que mon agresseur sort de sa poche une étrange carte la lance dans ma direction. Laquelle décrivit une somptueuse courbe, avant de frapper ma poitrine de plein fouet. Je ferme les yeux. La douleur est intense, elle irradie dans mon corps entier. J'ai l'impression d'être dévoré de l'intérieur, consumé par un feu de flammes froides. Je tombe à genoux alors que la carte disparaît dans une nuée de cendres. Je suis désormais à la merci de mon tortionaire, lequel se saisit à nouveau de sa massue et s'apprête à me porter le coup de grâce. Je ferme les yeux. Une sorte de rugissement éclate soudain, stoppant alors l'inconnu dans son élan et me laissant ainsi par la même occasion quelques instants de répits. Sauvé par le gong en quelque sorte. Du moins pour l'instant...
[HRP: Sorry pour la loooonnngue attente mais vu que tu étais en vacances, j'ai un pris mon temps 8D] |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Ven 29 Juil - 17:34 | |
| Visiblement, l’inconnu n’était pas tranquille, comme en témoignaient les regards fréquents qu’il jetait derrière lui. Ceci dit, c’était assez compréhensible, même si il passait clairement pour un parano à regarder sans cesse ses traces de pas, puis à se planter brusquement au milieu de la ruelle pour balayer les environs obscurs du regard. Question stupide mais néanmoins essentielle, le bonhomme y voyait-il quelque chose lorsqu’il scrutait les environs du regard ? Non pas parce qu’il avait posé au moins deux fois ce dernier sur la charrette derrière laquelle s’était planquée Aiyana, mais plutôt parce qu’il n’avait vu surgir qu’au dernier moment son agresseur dont la carrure était pour le moins remarquable. La jeune femme aux cheveux bleus haussa machinalement un sourcil en voyant s’abattre la massue de l’agresseur à l’endroit où se tenait une fraction de secondes plus tôt l’inconnu numéro un. Inconnu numéro un qu’elle voyait bien finir en inconnu massacré, d’ailleurs. Parce que niveau self-défense, y’avait du travail à faire…
La jeune femme au regard saphir s’assit en tailleur derrière sa charrette, observant par les interstices l’évolution du pseudo-combat – il faut dire que ça tenait plus du massacre – qui se déroulait sous ses yeux. Dans l’état actuel des choses, elle ne voyait certes que deux ombres en train de vaguement se taper dessus, mais elle avait tout de même une capacité de discernement suffisante pour voir que le plus petit des deux combattants avait réellement des tendances suicidaires. Qui se jetait littéralement sur un adversaire faisant deux têtes de plus que soi, sauf un suicidaire ? Comme prédit, le plus frêle des deux combattants connut pendant quelques instants la joie du vol aérien avant de mordre la poussière, avant de prendre la première décision sage de la soirée : fuir. Non mais mine de rien, la fuite était l’une des actions les plus intelligentes dans la vie courante. Basiquement, c’est comme ça qu’on survit, non ? Bref, quoi qu’il en soit, les deux combattants laissaient Aiyana seule dans son coin, avec une question existentielle sur les bras : que faisait-elle après ? Magnifique, elle avait droit à un combat de rue – ou plutôt massacre, on le redira autant de fois que nécessaire – en guise de divertissement du soir. Enfin, c’était pas comme si elle s’ennuyait, mais bref, on s’en fiche.
Non, le problème actuel était de savoir si elle se contentait de passer son chemin et de laisser un type bizarre en étriper un autre, ou si elle allait voir de plus près ce qu’il se passait. Sachant que la raison l’incitait fortement à laisser un meurtre se dérouler ce soir et de s’éclipser discrètement de ce village fort sympathique quoique mal éclairé. Néanmoins, sa curiosité lui dictait un autre comportement, parce que sinon ce ne serait pas marrant. D’autant plus que les deux types qui se battaient avaient tous deux quelques caractéristiques étranges… Le premier inspirait un certain malaise chez la femme corbeau, mais elle ignorait pourquoi. Le second quant à lui émettait une forte odeur de Laguz, et sa présence dans un village humain était tout de même assez curieuse. Non pas que massacrer les passants soit un passe temps vraiment étrange, mais… presque. Et, histoire que la vie – enfin, plutôt la mort mais bref – soit clémente avec inconnu numéro un, Aiyana prit cette fois la décision de suivre sa curiosité, même si elle n’envisageait pas un seul instant de se frotter à inconnu numéro deux, qu’elle savait plus fort qu’elle. Au moindre pépin, il était clair qu’elle prendrait la fuite, et tant pis pour l’agressé – il avait qu’à pas se trouver là, quoi.
Doucement, la jeune femme se leva, alors qu’une carte curieuse venait de filer dans les airs, atteignant le plus frêle des deux individus. De nouveau, Aiyana haussa machinalement un sourcil, manifestant son incompréhension. L’agresseur était du genre sadique ou quoi ? En plus, se battre à l’aide d’une massue et d’une carte enchantée, ça faisait quand même moyen pour un Laguz. Et, lorsque inconnu numéro deux leva sa massue afin de porter le coup de grâce, la jeune femme ne put s’empêcher d’intervenir.
- Wazaaaaaaaa ! fut l’étrange rugissement entendu par les deux individus, poussé par nulle autre personne qu’Aiyana.
Ben oui, pas plus efficace pour attirer l’attention.
La jeune femme avait d’ailleurs fait un bond par-dessus la charrette, devenant clairement visible pour les deux inconnus – enfin, aussi visible qu’on pouvait l’être dans cette ruelle mal éclairée. Ses ailes étaient néanmoins cachées sous sa cape de voyage, histoire qu’on ne la démasque pas tout de suite. Même si, en y réfléchissant un peu plus, le Laguz sentirait sûrement l’odeur de sa semblable, mais les neurones de cette dernière n’avaient pas eu envie de pousser la réflexion jusque-là.
- Nan mais c’est quoi ces manières ?! fit-elle à l’adresse du Laguz. Y’a quand même plus civilisé que d’étriper le premier passant avec un gourdin et un bidule enchanté, non ?
Improvisation totale. La jeune femme n’avait pas franchement prévu d’intervenir avec une telle brutalité, ni même d’intervenir tout court. Elle était donc prête à prendre immédiatement ses jambes à on cou si ses paroles offusquaient trop profondément l’inconnu numéro deux. Modérer son langage, Aiyana savait faire, le problème, c’était que ce n’était pas du tout, mais vraiment pas du tout spontané. Donc en fait, elle ne savait presque pas faire.
- Enfin, j’veux bien t’laisser à tes occupations très attrayantes je l’avoue si tu…
La jeune femme n’acheva pas sa phrase. Une pensée venait de lui traverser l’esprit.
- Dis-moi qui t’es et qui il est,, fit-elle d’une voix ayant perdu toute trace d'ironie.
De tout cœur, elle espérait qu’elle n’avait pas devant les yeux un deuxième Fedan. De tout cœur, elle espérait demeurer la seule sous l’emprise d’Alzarus. De tout cœur, elle espérait que ce Laguz était juste un individu un peu trop décérébré. |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Dim 31 Juil - 15:49 | |
| Une autre personne surgit soudain de l'ombre. Nos regards se tournent immédiatement en sa direction. La ruelle étant quasi plongée dans la pénombre, je dus dévisager le visage de l'inconnu un certain avant de constater que celui-ci appartenait en réalité à la gent féminine! La première chose qui m'interpelle, ce sont ses cheveux. Coupés courts, ils sont parfaitement assortis aux deux magnifiques yeux bleus qui lui mangent le visage. En ce qui concerne son accoutrement, elle... Euh... Attendez. J'ai bien dit des cheveux BLEUS? Se pourrait-il que ce soit?... J'extirpe à bride abattue de ma poche le portait-robot remis par Landberg. Je l'examine attentivement avant de toiser à nouveau du regard cette mystérieuse jeune femme et de constater que la description lui correspond parfaitement. Il n'y a aucun doute possible. Je ne m'attendais simplement pas à ce que ce soit une... femme. Si elle savait que je suis en réalité à sa poursuite, cette jeune femme ne m'aurait probablement pas aidé.
Que dois-je faire? Laisser l'appât du gain me guider et m'emparer de l'objet subtilisé en ayant recours à des méthodes plus ou moins fortes? Ou.... devrais-je plutôt tracer une croix sur cette affaire et par conséquent dire adieu aux 5000 Ecus ainsi qu'à tous les bons petits plats qu'ils m'auraient permis de m'offrir? Dilemme. La voix cristalline de la jeune femme vint soudain troubler mes pensées. Elle semble s'adresser au Laguz. Aurait-elle donc perdu la tête? Elle va également se faire étriper si je ne fais rien! Il faut que j'agisse! Après tout, cette fille vient de me sauver la vie. Je me dois donc de lui renvoyer l'ascenseur. Une fois qu'elle eût achevé sa phrase, le Laguz poussa un rugissement, brandit à nouveau sa massue et la... lâcha avant de s'écrouler lui aussi au sol, hurlant comme un damné! Qu'a t-elle donc bien pu lui faire? Allongé au sol, le Laguz sanglote désormais. Il semble souffrir atrocement.
Maintenant que j'y repense, les techniques utilisées par ce Laguz pour me maîtriser étaient pour le moins peu conventionnelles, du moins pour un sous-humain. En effet, ceux-ci se battent rarement à l'aide d'armes destinés aux beorcs telles que cette massue ou encore cette mystérieuse carte qui doit sans aucun doute être l'œuvre d'un magicien expérimenté. Après quelques minutes, le Laguz commence à reprendre peu à peu ses esprits et se relève. Ensuite, haletant, il se tourne vers la jeune femme.
- Ces yeux bleus... Tu... Tu dois être Aiyana, n'est-ce pas? Il... Il m'avait déjà parlé de toi... Argh! Ma tête! C'est depuis que le maître m'a fait boire cet étrange élexir... Tout est devenu noir et depuis je... j'ai l'impression de perdre le contrôle de mon corps parfois...
Tout concorde désormais. Cette étrange marque qu'il porte au niveau de la nuque, ses méthodes peu orthodoxes (pour un Laguz) et ses yeux qui semblaient dépourvus de toute expression. Ce fut alors à mon tour de prendre la parole.
- Tu es victime d'un sort de soumission, n'est-ce pas? Comme en témoigne cette étrange marque que tu portes à la nuque.
Le Laguz, qui m’avait jusque là ignoré ostensiblement, se tourne alors brusquement vers moi. Je reste interdit en entendant la voix puissante et caverneuse.
- ... C'est exact, Beorc.
La soumission est un acte magique de haute volée officiellement interdit et très difficile à réaliser. Sauf sur les Laguz, ceux-ci étant extrêmement sensible à la magie.
- Néanmoins, on dirait que le sort de soumission ne fonctionne plus complètement. Tu conserves une grande partie de ton libre arbitre, ce n’est pas normal…
Le Laguz me fixe de nouveau. Ses yeux sombres s’étrécissent. Il ne rit plus du tout, là. Finalement, j’aurais peut-être dû m’abstenir…
- Il…flotte autour de toi une mauvaise odeur de magie. Or je déteste la magie, en ce moment tout particulièrement… En plus, tu sembles t’y connaître en sort de soumission. Ne me dis pas que tu…
Un Laguz doit avoir l’oreille fine puisque qu’il m’entend déglutir.
- Euh… N-Non! P-Pas du tout! Je ne suis qu’un pauvre mage vagabond et… je n'ai pas suffisamment d'experience pour pouvoir lancer un tel sort… je lance d’une voix éraillée.
Pas de réponse. Je recule d'un pas. Mais au lieu de profiter de ses bonnes dispositions pour prendre mes jambes à mon cou, je décide de l'interroger davantage au sujet du sort de soumission. Cette histoire m'intrigue au plus au point, je le concède. J'hésite. Je n'ai encore jamais eu affaire à un troll, mais mon instinct me souffle de jouer cartes sur table.
- Tu sais comment on se libère d'un sort de soumission?
Alea Jacta Est ~
HRP: Rp bof bof, I know x3 |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Lun 1 Aoû - 20:56 | |
| La jeune femme au regard saphir demeura interdite devant la réponse que lui donna le Laguz, qui en était effectivement bien un, en dépit des armes peu conventionnelles qu’il usait. Avait-elle bien entendu ? Déjà, à partir du moment où elle avait bondi hors de sa cachette, tout lui avait semblé être irréel. Ou était-ce simplement parce qu’elle n’avait pas envie d’accepter la réalité, cruelle réalité qui lui mettait sous les eux un second Fedan, un second Laguz destiné à perdre même son âme ? Au début, elle avait cru qu’il s’était agi d’un simple exécuteur, d’un autre esclave, comme elle, mais chargé d’un boulot bien plus sanglant que le sien, remplaçant par là-même le chat destiné à éliminer toute personne entravant les projets du seigneur Alzarus. Juste cela, et rien que cela. Et déjà, celui lui aurait amplement suffi. Mais il fallait croire qu’Aiyana serait la seule Laguz à demeurer saine d’esprit parmi les esclaves d’un seigneur fou. Cette pensée tira à Aiyana un léger grognement, seul signe de la colère sourde qui avait envahi l’esprit de la jeune femme. Si elle avait pu, elle aurait été en cet instant en train de laisser libre cours à sa pensée et insulter son maître de tous les noms possibles et imaginables. Mais cela aurait eu des conséquences. D’autant plus qu’il y avait peut-être des oreilles chastes dans les environs – sait-on jamais, hein… Quel intérêt y avait-il pour le noble de transformer un nouvel individu en une bête sauvage dénuée de toute humanité ? La dernière fois, il s’était agi d’un accord, fait pour sauver la position et les biens d’Alzarus. Mais le maître était loin d’être en difficulté ces temps-ci…
Aiyana n’avait pas bougé d’un pouce, le souvenir du dernier regard de Fedan hantant sa mémoire. Quand bien même ce Laguz était en train de souffrir, elle se sentait totalement incapable de lui venir en aide. Notamment parce qu’elle n’en avait pas la volonté. Cet individu, cette âme étaient destinés à disparaître pour ne laisser qu’une machine de guerre, obéissant au moindre ordre donné par Alzarus. Pour son plaisir, un plaisir sadique qu’Aiyana connaissait bien. Un plaisir que la jeune femme aurait aimé balancer aux oubliettes à coups de pieds dans le derrière, mais ce n’était malheureusement pas possible.
Tout comme le Laguz, la jeune femme aux cheveux bleus posa son regard sur le Beorc qui venait d’intervenir de manière assez inattendue dans le semblant de conversation ayant débuté entre les deux Laguzs – oui, oui, considérons ‘waza’ comme un début de discussion, hein. Celui-ci semblait s’y connaître en magie… ce qui, après analyse, paraissait ne pas être si surprenant que ça. Carrure digne d’un rat de bibliothèque, habits amples, chevelure longue… et surtout, impression étrange. Due à la magie qui devait entourer le Beorc, sûrement. Même si une partie de son être lui indiquait que ce n’était pas exactement le cas, la sensation étant légèrement différente de celle qu’elle avait déjà connue en présence d’autres mages. Selon son camarade Laguz, il s’agissait d’une mauvaise magie mais… Aiyana ne croyait pas vraiment en cette hypothèse. Pour seule et unique preuve que la magie d’Alzarus était mauvaise, mais qu’elle ne dégageait pas du tout la même impression que celle du jeune Beorc aux cheveux noirs. Avec attention, la jeune femme détailla de nouveau le jeune homme alors que celui-ci tentait de se justifier auprès de son interlocuteur. Ses yeux avaient l’éclat du rubis, chose qu’Aiyana trouvait certes singulière mais aussi fascinante. Dommage que les prunelles en question n’étaient pas des vraies pierres précieuses, sinon la jeune femme les aurait volées sur le champ. Son regard bleuté quitta celui du Beorc pour se perdre dans la chevelure noir de jais du jeune homme, ne remarquant pas au passage la marque dissimulé dans l’ombre de ses mèches rebelles.
Toutefois, ses yeux revinrent immédiatement fixer ceux du jeune mage lorsque celui-ci posa une question assez… dangereuse, aux yeux de la Laguz corbeau. Se libérer d’un sort de soumission. Avec le temps, la jeune femme avait fini par considérer cela comme impossible, à moins qu’une âme charitable ne veuille pourfendre l’auteur du sort. Ce qui n’était pas une mince affaire puisque le seigneur Alzarus était un virtuose de la magie noire, et avait s’il le voulait à sa disposition quelques Laguzs en complément de défense.
- Eh oh, soyons cool, zen, civilisés, fit la jeune femme à l’intention du Laguz. C’est vrai qu’son eau d’cologne doit être un peu périmée, mais c’est p’tetre pas la peine de s’prendre la tête là-dessus, nan ?
Après tout, ils étaient entre gens civilisés, non ?
…
Mouais, ça restait à prouver. Dans tous les cas, Aiyana n’avait pas envie de se prendre la tête sur le cas du jeune Beorc, en supposant tout un tas de choses plus ou moins suspectes sur sa personne, en théorisant au complot ou à l’assassinat – de quoi, de qui, je n’sais pas. Bref, Aiyana ne se sentait vraiment pas inspirée pour une longue réflexion métaphysique. Sur n’importe quel sujet, d’ailleurs, aussi décida-t-elle de voler la vedette de son copain Laguz et de répondre au jeune mage. En mettant les deux pieds dans le plat bien entendu, parce que faire dans la finesse, c’est toujours trop compliqué de toute façon.
- C’est impossible. Bon, d’accord, c’est pas très gai dit comme ça, mais on peut quand même pas tuer le nobliau. A moins qu’notre voix de la raison ici présente n’aies un moyen ?
Elle croisa machinalement les bras et jeta un regard furtif au Laguz. Elle n’avait pas vraiment la foi de lui expliquer ce qu’il adviendrait de lui. A vrai dire, annoncer à quelqu’un qu’il va devenir un animal féroce dénué d’âme n’était pas franchement la chose la plus aisée à faire. D’autant plus que si elle le faisait, elle aurait droit à tout un déluge de questions, panique, pleurs, etc… Elle ne voulait pas vraiment servir d’accompagnatrice jusqu’à la mort. Trop compliqué. Trop fatiguant. Surtout psychologiquement. C’était comme annoncer une mort dans un futur proche, et inéluctable. Non, en fait, ce n’était pas ‘comme’. C’était tout simplement cela. Et elle avait beau être un corbeau, elle n’aimait pas vraiment faire l’oiseau de mauvais augure.
- D’ailleurs, ajouta-t-elle, qui est notre voix d’la raison, en fait ? C’est pas que j’aime pas m’prendre des vents mais… presque.
Oui oui, elle avait déjà posé la question, mais le Laguz avait tout simplement omis de lui doner une réponse qui lui permettrait de choisir entre deux options déterminantes, à savoir passer son chemin ou continuer à taper la discute. Non parce que si le Laguz était un exécuteur, le jeune mage devait être assez logiquement une gêne pour Alzarus. Enfin, elle espérait que ce n’était pas le cas, parce que si ça l’était, cela signifiait aussi qu’il y aurait quelques ennuis en perspective… soit avec le mage, soit avec le seigneur. Youpi, la vie est belle. |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Mar 2 Aoû - 18:59 | |
| Oui, c''est vrai. J'ai moi-même du mal à le croire, mais je viens implicitement de proposer mon aide à un Laguz. Malgré le fait que je voue une haine viscérale à la plupart des sous-humains pour ce qu'ils m'ont fait subir par le passé, quand j'ai vu ce Laguz se tordre de douleur, impuissant, je n'ai pas pu m'empêcher de lui tendre la main. Personne me mérite un tel sort. Et personne ne peut entraver la liberté de quiconque. Et puis, pour être franc, j'avais envie d'en savoir un peu plus à propos de ce "nobliau". Si il est capable de maîtriser un sortilège pareil, il doit sans nul doute être un sage particulièrement talentueux. Une pensée lugubre vint soudainement me traverser l'esprit. Si je décide d'aider ce Laguz, il y a de fortes chances que je me retrouve dans un futur proche confronté à ce fameux Sage. Et si une telle chose venait à arriver, je pense que l'issue du combat seriait plus que certaine. Bon sang! Dans quoi est-ce que je me suis encore embarqué?
- D’ailleurs, qui est notre voix d’la raison, en fait ? ... C’est pas que j’aime pas m’prendre des vents mais… presque.
Tiens, je n'avais même pas remarqué qu'elle avait pris la parole. Je lui jette un regard furtif. Ce n'est pas vraiment mon genre de fille mais... il se dégage d'elle un certain charme. D'ailleurs, je me pose pas mal de questions à son sujet. Visiblement, elle semble connaître le Laguz ainsi que son Maître. Et puis, il ne faut pas oublier que si je me suis retrouvé impliqué dans cette affaire, c'est par sa faute. Après tout, c'est elle la voleuse que je traquais jusqu'à présent. D'ailleurs, je me souviens que Landberg n'a pas voulu me réveler la nature de l'objet dérobé dans son manoir... Hm, je l'interrogerais peut-être à ce sujet plus tard.
Je brandis alors mon poing et lance un " MOI ! " véhément, empli de vigueur.
- ... Eh... D-Desolé mais vu que personne ne disait rien euh... Enfin, bref... On peut défaire un sort de soumission en empruntant la voie magique mais... malheureusement, c'est très difficile. Il reste néanmoins une autre possibilité ( je passe prudemment sur celle qui évoque l'élimination du Laguz ) : se débarasser de celui qui a pratiqué le sort de soumission. La mort du lieur délivre immédiatement le lié.
Vu la facon dont le Laguz me dévisage, les yeux écarquillés, j'en conclus que malgré la logique implacable de mon raisonnement, il n'avait pas pensé une seule seconde à cette éventualité.
- Donc... Il suffit de le... tuer?
- Exactement, c'est aussi simple que ça!
Mais malgré mes rodomontades, je sais pertinemment ce qu'on risque en cas d'échec: devenir l'obsession sanglante du Laguz furieux; et maintenant que j'ai vu de quoi il était réellement capable, je n'ai pas du tout envie de vivre cette embarassante expérience. Je sais également que ce sera loin d'être une tâche aisé. Ce Laguz ne doit pas être le seul que le mage est parvenu à soumettre. Qui sait? Il a peut-être même déjà une armée de sous-humains à son entière disposition? Mais il vaut mieux ne pas songer à ça pour l'instant. Cependant, nous devons tout de même agir le plus rapidement possible. Car certes, le lien entre ce Laguz et le Sage a été alteré (censément par cette fille) mais une fois que ce dernier s'en sera rendu compte, il renforcera son sortilège et là... je ne donne pas cher de notre peau.
- Donc voilà... Moi c'est Linus! Praticien des arts occultes à votre services! ( J'adore cette expression qui est à mage ce que technicien de surface est à balayeur)
Le Laguz semble ému. Il me tend une main que je prends, après quelques hésitations. Pendant que je tente en vain de me libérer de l'emprise du Laguz qui continue de me serrer les doigts avec une étonnante douceur, je décide de m'adresser à la mystérieuse jeune femme. Je suis persuadé qu'elle a un lien avec toute cette histoire...
- Et vous, que comptez-vous faire?
HRP: So short x3 ~ |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Ven 5 Aoû - 14:35 | |
| La jeune femme ne put s’empêcher d’émettre un petit rire amusé en voyant le mage lever le poing tout en criant pour attirer l’attention sur sa petite personne. L’excuse suivant l’exclamation ne fit qu’augmenter l’amusement d’Aiyana, qui préférait de loin côtoyer les gens souriants et ouverts que les glaçons lugubres et taciturnes. Quand bien même les gens en question avaient des idées plus ou moins bizarres, des projets plus ou moins suicidaires et des statuts peu enviables – du genre, ennemi de son maître. D’ailleurs, à part ce dernier détail, elle ne savait toujours pas grand-chose sur la voix de la raison ici présente, dont elle aurait tout de même aimé avoir quelques explications quant à son implication dans les affaires d’Alzarus. Si il était poursuivi par un exécuteur, c’était qu’il devait forcément avoir mis son nez dans les affaires du nobliau qui n’irait pas gaspiller des ressources pour faire poursuivre un pigeon random au milieu de tous les habitants de Tellius – même si le seigneur avait parfois de drôles de loisirs. Bref, quoi qu’il en soit, le Beorc était passé à côté du détail et s’était bien plus intéressé au sortilège de soumission qu’aux détails ordinairement importants lors d’une première rencontre en deux individus – ne serait-ce que son nom, ou un truc du style.
Comme s’en doutait Aiyana depuis un certain moment, défaire le sortilège de soumission qui était apposé aux deux Laguzs ici présents par un biais magique était difficile, voire impossible puisque trouver un mage puissant consentant à prêter ses pouvoirs pour des ‘sous-humains’ était perdu d’avance dans l’esprit d’Aiyana. Cesser d’espérer pour que l’impossible devienne possible faisait partie des résolutions que la jeune femme au regard saphir avait fini par prendre au cours de ses longues années de servitude. A chaque fois qu’elle avait cru trouver un moyen pour regagner sa liberté, tous ses espoirs s’étaient retrouvés balayés d’un revers de magie noire bien placé de la part de son maître, virtuose des arts occultes. Quant à l’autre possibilité évoquée par le Beorc – et que la jeune femme avait déjà évoquée, au passage, en soulignant que tuer Alzarus ne faisait pas vraiment partie des options à considérer sérieusement – il en allait de même. Cette voie ne faisait venir à l’esprit de la Laguz corbeau que des espoirs cruellement anéantis par le passé par cette même magie noire qui la liait jusqu’à sa mort au noble de Begnion. Sachant qu’elle-même n’avait aucune possibilité pour lever la main sur son maître, elle était obligée d’avoir recours à un tiers pour espérer s’en tirer ainsi, ce qu’elle avait fini par juger terriblement égoïste de sa part au fur et à mesure que lesdits tiers se faisaient trucider purement et simplement par Alzarus. Le sourire de la jeune femme s’effaça ainsi subitement de son visage lorsqu’elle crut déceler dans le regard de son semblable une lueur d’espoir. Le seigneur prenait un malin plaisir à ravager par la douleur les corps de ses esclaves trop belliqueux. A en croire l’attitude de ca Laguz, il n’avait jamais tenté de s’en prendre directement au noble…
La jeune femme aux cheveux bleus croisa les bras sur sa poitrine et toisa les deux hommes se serrant la main en haussant un sourcil. L’histoire prenait une tournure assez étrange. Elle était d’ailleurs étonnée que le sotrilège de soumission n’ait pas agi dès le moment où le Laguz avait décidé de s’allier au jeune Linus pour tenter de défaire ledit sortilège. Néanmoins, le mage avait affirmé que le sortilège de soumission ne fonctionnait plus totalement sur l’exécuteur à cause… à cause de quoi d’ailleurs ? Aiyana ne savait expliquer cet étrange phénomène. Le sortilège appliqué au Laguz semblait être différent du sien, puisque dès le début, elle conservait son libre-arbitre, de manière assez relative. Il agissait seulement lorsqu’elle tentait de faire quelque chose qui nuirait aux projets de son maître. En l’occurrence, elle était certaine que ce serait le cas si elle décidait de s’allier aux deux hommes. Mais pour en revenir au Laguz, il avait en plus été drogué par Alzarus, ce qui lui ferait peu à peu perdre le contrôle et se transformer en une bête dénuée de tout état d’âme, contrairement à Aiyana qui resterait elle-même jusqu’à ce que le maître en décide autrement.
- Qu’est-ce que j’compte faire ? répéta la Laguz en levant les yeux au ciel. Question judicieuse. J’souhaite bon courage et bonne chance aux révolutionnaires et j’m’en vais ?
Après tout, elle n’allait pas essayer de les convaincre par a + b que leur projet était un tantinet suicidaire, et qu’il était probablement voué à l’échec, la seule fore capable de s’opposer à Alzarus au sein de cette suprême alliance étant uniquement Linus, aka la voix de la raison pas si raisonnable que cela. Elle sentait que l’espoir qu’avait fait naître le Beorc dans le cœur du Laguz les condamnait tous les deux, et qu’il serait inutile, ennuyeux et fatiguant que d’essayer de les en convaincre.
- Mouais, j’crois que c’est c’que j’vais faire, reprit-elle, se causant toujours toute seule. Bon courage les gars, j’vous ferai une sépulture décente dans l’jardin du maître si j’me sens inspirée.
Sur ces propos, elle posa son regard sur le Laguz, puis sur Linus, leur adressant un sourire ironique. Le Laguz n’avait de toute façon plus longtemps de temps avant de ‘mourir’, autant qu’il agisse selon sa volonté pendant le laps de temps qui lui restait. Après tout, Fedan avait procédé de la même manière en implorant sa mise à mort, en dépit de l’utilité qu’il aurait pu avoir en tant qu’arme de guerre auprès d’Alzarus. La jeune femme aux cheveux bleus passa devant les deux hommes pour s’engager dans la rue qu’elle comptait prendre pour sortir du village. Avec un peu d’attention, ils pourraient apercevoir sur la nuque de la jeune femme une marque noire semblable à celle inscrite sur la peau du Laguz. Avant de s’engager dans la ruelle, elle tourna toutefois la tête vers les deux hommes :
- Qui m’aime me suive ! leur lança-t-elle joyeusement.
Exemple typique d’un coup de tête de la jeune femme. Non, elle ne voulait toujours pas se joindre à leur lutte perdue d’avance, mais vu qu’elle avait pour projet de rentrer chez Alzarus, elle pouvait toujours les guider vers la demeure du seigneur. En fait, qu’ils la suivent ou non, elle n’en avait à peu près rien à faire.
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| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Sam 13 Aoû - 12:28 | |
| - Qui m’aime me suive ! Elle nous décocha alors un sourire pour le moins sarcastique, avant de tourner les talons et de s'engouffrer dans la ruelle la plus proche. Nous devrons donc nous passer d'elle. Dommage. Une présence féminine telle que la sienne au sein de notre groupe ne m'aurait pas déplu. Mais bon, il faut dire que je m'attendais à ce qu'elle décline notre offre. Primo: cette affaire ne la concerne en rien. Deuxio: je vous l'accorde, notre projet est quand même un tantinet suicidaire. Quant au Laguz, il continue à la dévisager, ébahi. Il demeure toutefois coi et n'ose visiblement pas intervenir. Il faut dire que cette fille a quelque chose d'intimidant. C'est alors que mes yeux se posent sur quelques chose qui, d'emblée, éveille ma curiosité:Cette marque est en tout points pareils à celle inscrite sur la peau du Laguz. Les rouages de mon cerveau s'amorcent. Se pourrait-il que cette fille soit également sous l'emprise du nobliau? Aurait-elle agi sous ses ordres lorsqu'elle s'est introduite chez Landberg? Mais pourquoi aurait-elle refusé de nous prêter main forte, alors? Tant de questions et pourtant si peu de réponses. De toute façon, si mes supputations s'avèrent exactes, nos chemins se recroiseront certainement. Pour l'heure, je ferais mieux d'interroger le Laguz sur son modus operandi. Bon, je doute qu'il en ai vraiment un, les Laguz étant plutôt du genre bourrin mais qui ne tente rien n'a rien après tout. Je ferme les yeux et prend une grande respiration. L'air froid de la nuit picote mes joues comme une caresse bienfaisante.- Alors, tu sais par où commencer?
- Absolument! Par le bois de Gados!
- C'est là-bas que que le nobliau tisse sa toile de ténèbres? je demande avec emphase, enivré par mon propre courage.
Mon interlocuteur hoche la tête. Bon sang, il a un cou de taureau!- Il y a quand même un petit problème... En fait, je... je ne connais pas le chemin. Mais... j'ai peut-être une solution.- Je t'écoute avec une rare attention...- Eh bien... Il nous suffirait de suivre Aiyana! Aiyana? Ferait-il allusion à la jeune fille qui vient de nous laisser en plan à l'instant? Je me retourne brusquement et balaye du regard la ruelle dans laquelle elle vient de s'engager. Aiyana est toujours là. De son pas de félin indolent, elle s'enfonce peu à peu dans les ténèbres de la nuit. Je dois bien l'avouer, la remarque du Laguz est loin d'être aussi insignifiante qu'elle en a l'air. Elle se révèle même être d'une rare pertinence. En effet, maintenant qu'Aiyana a l'objet tant convoité par son maître en sa possession, je vois mal ce qu'elle pourrait faire d'autre que de lui rapporter. J'acquiesce donc, emboîtant précipitamment le pas de la dénommée Aiyana.
Une fois quitté le village, nous empruntons un chemin de terre boueux creusé d'ornières profondes qui traverse le bois en direction de Gados. Où est-ce que nous allons et combien de temps va durer la traque? Je l'ignore et je m'abstiens de tout pronostic. Je dois dire que je suis assez content d'avoir Sergeï (car oui, entre temps, nous avons quand même eu l'occasion de faire plus ample connaissance) avec moi. Principalement à cause des mauvaises rencontres éventuelles (c'est franchement rassurant d'avoir quelqu'un comme lui à ses côtés), je dois bien l'avouer. Tandis que nous continuons à suivre notre mystérieuse guide, je tente de soutirer quelques informations à Sergeï à propos du nobliau.- Eh bien... Je ne sais pas grand chose sur lui, en fait... Je sais juste qu'il s'appelle Alzarus et qu'il aurait déjà soumis bon nombre de Laguz. D'aucuns disent que c'est un véritable virtuose de la magie!-Je vois... Et... En ce qui concerne Aiyana?- Oh, elle... C'est sa protégée. Il lui confie toutes sortes de tâches un peu particulières. D'ailleurs, c'est la seule à qui il n'a pas encore fait boire l'élixir...Intéressant. Une question cruciale me taraude néanmoins: est-ce que je serai à la hauteur d'Alzarus? Si ce magicien est aussi fort que le prétend Sergeï, je risque d'être proprement (voire salement!) désintégré. Mais de toute façon, il est trop tard pour faire marche-arrière. Je me suis certes mis dans une situation embarrassante mais je dois m'en sortir tout seul, comme un grand et sans pleurnicher.
Après plusieurs heures de marches sous un couvert oppressant, à sursauter au moindre craquement de branche et à chaque cri étrange, la silhouette altière d'un château surgit brusquement derrière un virage. Un gigantesque château blanc, improbable, dressant fièrement ses innombrables tourelles dans l'azur irisé de la fin d'après midi (wait...). Aiyana, a quant à elle, disparu. Je ne le sens vraiment pas ce château. Seulement, la seule alternative, c'est la sombre forêt et ses créatures. Non, il est trop tard pour reculer. Il faut à tout prix mettre la main sur Alzarus, et ce n'est certainement pas dans la forêt qu'il se cache. Le pont est baissé, la herse relevée. La porte en bois cloutée, barrée de fer, est grande ouverte. Aucun garde ne patrouille sur les remparts. Soit la région est particulièrement calme, soit le proprio' est d'un naturel confiant. Troisième option (et, malheureusement, en ce moment, c'est souvent la bonne): il s'agit d'un piège. Trop tard de toute façon. Sergei s'est déjà engouffré dans le château. Lorsque je pénètre à mon tour dans le vaste couloir décoré de pièces d'armures chatoyantes, une étrange odeur de ragoût m'assaille et manque de me faire tomber. Je me sens tout à coup très faible, les jambes flageolantes. Etrange. Soudain, un homme au port de tête majestueux s'avance vers nous.~ Theme: Oliver's Fall ~ - Ah, vous voilà. Je vous attendais justement... |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Ven 19 Aoû - 2:14 | |
| Finalement, il fallait croire qu’ils l’aimaient bien. Ou qu’ils avaient un tempérament vraiment suicidaire. Et ce ne serait as faute de ne pas avoir prévenu. Le nez en l’air, son regard saphir parcourant les étoiles, la jeune femme quitta le village en percevant assez bien la présence des deux êtres qui s’étaient mis en tête de la suivre jusqu’à chez son maître. Il fallait dire que le Beorc, qu’il le veuille ou non, n’était pas vraiment d’une discrétion légendaire pour les sens d’un Laguz. Rien qu’en se fiant à son ouïe, la Laguz corbeau pouvait affirmer lequel des deux sons de pas dans son dos appartenait au mage. Tout comme elle était d’ailleurs capable de reconnaître le pas d’Alzarus dans n’importe quelle situation, mais la sensation était différente. Le noble lui inspirait du dégoût, de la haine. Le dénommé Linus quant à lui… Il était étrange. Vraiment étrange. Ce n’était pas la magie qui flottait autour de cet être qui donnait une impression de malaise aux deux Laguzs, Aiyana en était certaine. Mais quoi ? Elle n’aurait su dire. Mais il s’agissait bien plus d’un malaise que d’une réelle aversion, pour la jeune femme qui avait été tenue longtemps éloignée des siens. Entre la communauté et l’individu, le jugement changeait du tout au tout… La Laguz corbeau chassa ces pensées d’un revers de main nonchalant, n’ayant cure de ce que les deux autres qui la suivaient pouvaient en penser. Et encore, ils ne l’avaient pas encore entendu parler toute seule – ça lui arrivait lorsqu’elle avait la flemme de cacher ses pensées aux oreilles d’autrui.
Plutôt que de partir dans une réflexion métaphysique pourtant prometteuse sur le jugement d’autrui par la société et les individus, la jeune femme préféra de nouveau balayer la voûte étoilée du regard, cherchant à poser des noms sur chacune des constellations qu’elle avait sous les yeux. Bien entendu, n’ayant jamais eu de manuel d’astronomie sous les mains, Aiyana ne pouvait réellement jouer à ce jeu-là, mais elle le faisait quand même. Il était bien connu que les constellations étaient les amies des voyageurs, surtout quand ils étaient plus ou moins perdus. Or, Aiyana voyageait beaucoup – et se perdait beaucoup aussi, mais ça, c’était une notion relative de toute façon – et avait donc fait des étoiles ses compagnes de route, bien qu’ignorant leur vrai nom. A la place, elle les avait baptisées à sa manière, dans le genre très raffiné de ‘petite cuillère’ ou ‘poire à lavement’. Et ouais, on ne se refait pas.
La jeune femme baissa les yeux pour regarder un tant soit peu où elle allait, non pas que les étoiles soient de mauvaises guides. Mais les étoiles avaient beau être gentilles et tout et tout, cela n’empêchait pas de se prendre un arbre quand on avait le nez en l’air. Or, il est bien connu que les arbres ont la fâcheuse tendance à être plantés là où il ne faut pas, en l’occurrence sur la route d’Aiyana. C’est donc avec un…
- Outch ! Grmbl, crotte de bique !
… que la jeune femme renonça à lever la tête vers les étoiles et prit la résolution de garder un peu plus les pieds sur terre. Pourquoi pensait-elle aux étoiles au fait ? Etrange idée, dans le fond, quand on est en route pour ramener un objet volé à contrecœur à un individu méprisable en lui offrant au passage un cadeau bonus, dans le genre ‘vous êtes le 1 000ème visiteur à être entré dans mon magasin’. Cadeau bonus qui allait se faire étriper dans la joie et la bonne humeur par une pichenette de magie noire, soit dit en passant. Mais peut-être était-ce pour ne pas avoir toutes ces pensées macabres qu’Aiyana avait subitement pensé aux étoiles. Même si, in fine, c’était raté puisqu’elle venait tout de même de s’imaginer la fin de ces deux pauvres révolutionnaires morts pour la bonne cause, qui mériteraient une sépulture décente dans le jardin du maître. Comme un certain nombre de militants anti-nobles en fait.
C’est donc avec toutes ces joyeuses pensées que la jeune femme parvint finalement au domaine de son maître, en se disant accessoirement qu’il était bien étrange d’entrer par la porte pour une fois. Ben oui, quand on est doté d’ailes, on ne rechigne pas à s’en servir, ne serait-ce que pour avoir le plaisir d’entrer par la fenêtre et effrayer le domestique passant dans le coin. Mais bon, elle avait pour le moment deux visiteurs à pieds et allait pour une fois respecter les règles de la bienséance en entrant par la porte d’entrée. D’ailleurs, une fois le château en vue, elle ne fit plus tellement attention aux deux présences qui la suivaient et s’engouffra dans la bâtisse sans vraiment remarquer qu’elle avait semé ses touristes. Comme quoi, elle n’irait pas faire guide de château pendant ses vieux jours. Si elle en avait, ce qui n’était pas tout à fait certain.
D’un pas nonchalant, Aiyana traversa le vaste couloir d’entrée orné des diverses pièces d’armures portées jadis par les mercenaires engagés pour le maître ou contre le maître, sans prêter plus d’attention à ces ornements qu’elle n’avait déjà que trop vus. Et alors qu’elle s’apprêtait à gravir les marches de l’escalier menant à la chambre du maître, elle ressentit une douleur si vive à la nuque qu’elle en tomba à genoux, s’affalant presque sur les premières marches de l’escalier. Escalier dont la pierre retransmettait de légères vibrations, qui n’étaient nulles autres que celles provoquées par le maître Alzarus qui descendait les escaliers en portant un regard hautain sur son esclave. Cette dernière sentait la douleur s’étendre sur ses épaules en même temps que le tatouage courait sur sa peau en de fines arabesques ironiquement artistiques. La jeune femme plaqua sa joue contre la première marche de l’escalier, cherchant un réconfort dans la froideur de la pierre, luttant contre la douleur pour demeurer consciente. Trop concentrée sur ce combat intérieur, la jeune femme ne perçut qu’au dernier moment la main glacée du seigneur Alzarus se glisser sous sa cape de voyage pour caresser l’omoplate de la Laguz, et finir son trajet à la base des ailes de la jeune femme, jouant avec les plumes de cette dernière.
- Et bien ma chère Aiya’, tu m’en apporte plus que je ne l’espérais… fit-il d’une voix langoureuse. Mais était-ce vraiment nécessaire ?
Le ton du seigneur s’était durci. Presque imperceptiblement, mais après tant d’années passées à écouter cet ignoble individu, Aiyana savait percevoir les changements de mauvais augure dans sa voix. De toute façon, pourquoi aurait-il activé le sortilège de soumission si il avait été ravi du travail de son esclave ? Elle savait qu’il lui reprochait d’avoir amené Linus et l’autre Laguz au château… Mais elle savait aussi qu’il s’amusait de la situation. Que cela ne le chagrinait pas plus que cela. Mais voir son esclave ramper à ses pieds lui procurait un plaisir supplémentaire. Elle le savait. Et le haïssait pour cette raison. Elle demeura néanmoins muette comme une tombe, alors que la main toujours aussi glacée de son seigneur venait fouiller dans sa poche pour en extirper la boîte de couleur pourpre qu’elle avait volé à Landberg. Ce n’est qu’à ce moment là qu’elle remarqua que la deuxième main de l’humain était occupée par un tome de magie noire, ce qui ne la surprit qu’à moitié. Si il avait l’intention de se débarrasser des visiteurs non invités, il avait bien besoin de ce genre de chose. Une fois la boîte en main, l’homme svelte aux cheveux noirs de jais s’assit sur les marches de l’escalier, posant son tome de magie à côté de lui.
- Puisque tu t’es donnée tant de mal à aller me chercher un échantillon, autant en profiter pour faire un test, n’est-ce pas ?
La jeune femme ne répondit toujours pas, sachant très bien que la question n’était que rhétorique. Une main sur son tome, l’autre sur la boîte, l’humain murmura une formule brève, puis ouvrit sans aucun problème la boîte qu’avait tenté d’ouvrir la jeune femme plusieurs fois dans la soirée. Cette dernière se redressa légèrement, profitant du fait que la douleur s’atténuait dans son dos, pour voir ce que contenait la boîte. De l’encens. Une dizaine de bâtonnets reposaient innocemment au fond de la boîte pourtant scellée magiquement. Le seigneur se saisit de l’un des bâtonnets et le tendit à Aiyana.
- Tu veux bien ? J’ai des invités à accueillir…
La jeune femme saisit avec un grognement le bâtonnet que lui tendait l’humain, se redressa péniblement et gravit avec une certaine difficulté l’escalier. Elle parvint à une sorte de balcon qui donnait vue sur une partie du couloir d’entrée. Sur la balustrade reposait un encensoir à côté duquel se trouvait un briquet. Dans un état proche de celui de déconnectée du monde à cause de la douleur, la jeune femme mit en place le bâtonnet et l’alluma, répandant ainsi dans la pièce non fermée une étrange odeur de ragoût. Aiyana haussa les sourcils. Alzarus avait de drôles de goûts, des fois…
- Ah, vous voilà. Je vous attendais, justement…
La voix du seigneur tira Aiyana de sa torpeur. D’un bond leste par-dessus la balustrade, elle retourna au rez-de-chaussée, apercevant dans l’entrée le jeune mage, le Laguz et le seigneur. A en voir leur tête, ils n’en menaient pas large… Le regard de la jeune femme croisa celui du Laguz. Celui-ci n’hésita pas un instant de plus, se métamorphosa et se jeta directement sur le seigneur, oubliant par là même qu’il était lui-même soumis à un sortilège de soumission. Ledit sortilège prit effet instantanément, interrompant le Laguz dans sa charge. Sans réfléchir, Aiyana franchit en courant les quelques mètres qui la séparaient de la scène, mais sentit de nouveau une douleur caractéristique lui transpercer la nuque. Elle s’arrêta net, cherchant appui sur l’un des murs de pierre, glissant ses doigts entre les pierres cimentées. Son regard croisa celui du mage, cette fois-ci. Elle savait depuis le début que si Linus voulait s’opposer à Alzarus, il allait devoir se battre seul.
- Va-t’en… lâcha-t-elle entre ses dents.
Elle riva instantanément son regard sur le sol, comme si cet acte l’empêchait de tomber. Serrant les dents, elle avança encore d’un pas. Supportée par la haine qu’elle avait contre le seigneur. Motivée par l’idée de briser son jeu.
- VA-T’EN ! cria-t-elle une nouvelle fois à Linus.
Cette fois-ci, elle ne put en supporter plus. La douleur lui ravageait la totalité du dos, se propageait vers ses ailes et son bassin. Elle tomba à genoux, planta une dernière fois son regard bleuté dans celui rubis du jeune mage. Ses lèvres se murent, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Pourtant, son regard était explicite, et si les mots étaient sortis, les propos de la jeune femme auraient été les suivants : ‘et offre la liberté à Sergei’. |
| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Mar 30 Aoû - 19:50 | |
| - VA-T’EN !Aiyana m'adresse un regard suppliant que je feins d'ignorer. Pardonne-moi, mais je ne peux pas faire ça. Il est trop tard désormais. La lutte est inéluctable. Et de toute façon, même si je le voulais, je ne pourrais pas prendre mes jambes à mon cou: la porte par laquelle nous sommes entrés par la salle d'honneur n'existe plus, remplacée par les pierres épaisses d'un mur infranchissable. Maintenant que j'y songe, si je n'avais pas accepté cette maudite mission, je n'en serais probablement pas là. Comme quoi, l'appât du gain peut vous faire commettre d'énormes erreurs. Mais soit, il est inutile de ressasser le passé. Maintenant, il est temps pour moi de répondre de mes actes.
Il règne en ce lieu une magie insidieuse et prégnante, que je peux sentir rien qu'en fermant les yeux. L'affronter réclamerait plus de puissance que j'en aurai jamais. A moins que je découvre une faille... Mais pour l'heure, je ferais mieux de me focaliser sur le maître de céans.
A vrai dire, je n'imaginais pas vraiment Alzarus comme ça. Visage émacié, longs cheveux sombres tirés en arrière et silhouette relativement svelte. C'est étrange mais il me rappelle vaguement quelqu'un... Alzarus arbore un sourire que j'ai du mal à interpréter mais qui ne semble franchement pas bienveillant. Bon, j'ai cru comprendre qu'il était un praticien des arts occultes. Ce qui signifie par conséquent qu'Alzarus a l'avantage sur moi, la magie anima étant particulièrement vulnérable à la magie noire. - Bien, la plaisanterie a suffisamment duré. Tu ne trouves pas, ma chère Aiya'? Je me prépare à son attaque, repassant dans ma tête les formules de protection contre les agressions vives et brutales. Il peut venir, je l'att...Un grondement terrifiant. Juste derrière moi. Qui enfle et qui me glace. Ploc, ploc. Un filet de bave dégouline sur mon épaule. Je me retourne lentement, presque au ralenti. Sergeï est là, à quelques centimètres. -Sergeï? je dis en déglutissant.Sa grosse main m'attrape par le cou et me soulève de terre. Je me cramponne au bras velu, tandis qu'Alzarus éclate de rire.- Il est à moi. Je le contrôle. Tu ne le savais pas?Si je n'ai pas encore la gorge broyée c'est parce qu'Alzarus est un sadique qui aime prendre son temps. Je n'ai aucune chance de m'en sortir par la fuite (mes pieds ne touchent plus le sol), ni par la lutte (ses avants-bras sont de la taille de mes cuisses), encore moins par le dialogue (son Q.I est actuellement proche de celui d'une huître). Reste la magie. A condition de faire vite. Mon cerveau mouline. Le problème, c'est qu'il tourne dans le vide. Pas facile, il faut dire, de se concentrer quand trois cents kilos de muscles et de fureur prête à éclater menace de vous étrangler...... On raconte qu'au moment de mourir, toute notre vie repasse devant nos yeux en une fraction de seconde. Mais là, ce n'est pas ma vie qui défile. Devant mes yeux exorbités, c'est un visage mangé par deux yeux bleus magnifiques et encadrés de délicats cheveux saphirs que je vois. Ce visage... Je le reconnaîtrais entre mille.
C'est celui d'Aiyana.
Apparaît ensuite une sorte de pendentif. Il est en forme de clé et semble très précieux. Je revois ensuite Aiyana s'approcher de Sergeï, alors que ce dernier s'apprêtait à me porter le coup de grâce. Une lumière jaillit alors et l'instant d'après, Sergeï, recroquevillé à terre, hurle comme un damné. Puis, tout s'obscurcit. Je prends une ultime respiration. - Ai-Aiyana! La clé! Utilise la c-clé!On fait ce qu'on peut lorsqu'on a une main de laguz coincée en travers de la gorge... |
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| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] Ven 9 Sep - 21:21 | |
| Le jeune mage ne bougea pas d’un poil malgré les supplications d’Aiyana, qui se maudit intérieurement. Qu’est-ce qui lui avait pris de croire que ce Linus serait différent des autres et qu’il reconsidèrerait son acte suicidaire en s’estimant plus faible que son adversaire ? Tous ceux qui avaient voulu se frotter à Alzarus avait commis l’erreur d’être trop sûrs d’eux, et de sous-estimer celui qu’ils ne pensaient être qu’un nobliaud incapable de se salir les mains. Résultat, ils étaient tous plus ou moins mort, et le jeune Beorc aux cheveux noir de jais ne ferait qu’allonger la liste de ces imbéciles, qui, décidément, ne valaient pas la peine d’être prévenus puisqu’ils n’écoutaient rien de rien. Encore une fois, la Laguz corbeau avait obéi aux restes de morale demeurant en elle, et avait, dans un effort ultime, tenter de faire fuir le mage avant que le piège ne se referme sur lui. Mais soit il n’était pas assez vif, soit trop sûr de lui. Tant pis. Le regard bleuté de la voleuse croisa celui incandescent du jeune Beorc, dont le malaise semblait s’accroître suite à la fermeture de la seule issue du couloir. Elle avait un peu de peine pour lui, lui qui était si jeune et si naïf. Peut-être était-ce pour cela qu’elle avait tenté de le prévenir en dépit de sa résolution qui consistait à ne plus fournir d’efforts inutiles, même lorsqu’il s’agissait de sauver la vie d’un autre – sauf lors de ses sursauts de conscience, ou par intérêt. Mais la situation actuelle avait tendance à renforcer la résolution d’Aiyana, qui, si ça continuait, ne sauverait que le strict minimum de personnes sur son passage, pour éviter les prises de tête. Parce que le Linus se révélait au final être une certaine prise de tête, dans un sens. Elle souffrait, se traînait au sol et s’égosillait pour un jeunot trop téméraire. D’un coup, cela lui paraissait être assez… vain. Voire même stupide.
Elle détourna son regard, cessa de lutter, s’efforçant à ne pas entendre ce qu’il se passait autour d’elle. Mais elle ne put ignorer très longtemps ce qu’il se passait juste à proximité, la Laguz posant par réflexe son regard sur celui qui venait d’émettre un grognement bestial, lui tirant un frisson involontaire. Sergei. Cette pensée fusa dans l’esprit de la jeune femme aux cheveux bleus, au moment même où le jeune mage prononçait d’une voix hésitante le nom du Laguz, cherchant à comprendre. Comprendre… Il n’y avait plus grand chose à comprendre. Le regard de Sergeï trahissait l’absence de raison dans ce qui était devenu une bête, dont l’âme se perdrait bientôt. Les doigts d’Aiyana se recroquevillèrent contre le sol. Elle savait exactement ce qui suivrait, ce que le déchaînement violent de la bête allié au sadisme d’Alzarus donnerait : un spectacle malsain, la réalisation de ce que Fedan n’avait pu faire, stoppé par la lame d’Aiyana quelques années plus tôt. Un meurtre sauvage.
A cette pensée, Aiyana foudroya son maître du regard, alors que celui-ci éclatait d’un rire sadique à la vue de sa victime, empoignée à la gorge par le Laguz dément. Mais que pouvait-elle réellement faire ? Et est-ce que cela valait la peine d’agir ? Linus n’avait aucune chance, il n’était qu’un frêle Beorc ayant quelques connaissances en matière occulte, qui ne pouvait échapper à l’étreinte meurtrière d’un Laguz faisant deux têtes de plus que lui. Probablement qu’il ne se ferait pas tuer dans l’immédiat… Alzarus était trop sadique pour en finir aussi rapidement. Il était même capable de briser psychologiquement les gens en les laissant au bord de la mort pendant des heures et des heures, pour finalement les laisser s’enfuir, et observer leur réaction une fois hors de son domaine – et si envies de vengeance il y avait, il s’arrangeait pour que celles-ci ne durent pas longtemps. Mais quand bien même l’humain avait l’intention que cela dure une seconde ou trois heures, Aiyana ne voyait pas vraiment ce qu’elle pouvait faire. Elle ne voyait même pas si elle voulait vraiment faire quelque chose. Partisane du moindre effort, elle était normalement sensée détourner le regard, se boucher les oreilles et laisser ce pauvre Beorc mourir sans rien faire. Ce qui ne plaisait pas au chouia de morale qu’il restait en elle. Si elle s’était résignée à servir l’humain pour le restant de ses jours, cela ne voulait pas dire qu’elle l’avait aussi décidé pour autrui.
Ceci dit, foudroyer Alzarus du regard ne changeait à peu près rien à la situation. Et elle non plus ne vaudrait pas grand chose face à la masse de muscle de Sergeï, même sous forme animale. Et c’était sans compter l’intervention présumée d’Alzarus qui ravagerait la jeune femme par son sortilège si celle-ci ne faisait ne serait-ce qu’un seul geste pour aider le jeune mage. De nouveau, le regard saphir de la Laguz corbeau croisa celui de Linus. Et les mots ultimes du jeune hommes furent adressés à la voleuse aux cheveux bleus.- Ai-Aiyana! La clé! Utilise la c-clé!La clef. Alzarus laissa échapper un rire amusé, pensant que le jeune mage était en train de perdre la tête à cause de l’asphyxie. Aiyana quant à elle comprit tout de suite, quand bien même elle ne savait pas comment Linus pouvait être au courant du fait qu’elle gardait en permanence sur elle un artefact dont son maître ignorait l’existence. Le seul problème dans l’histoire était qu’elle-même ignorait la fonction de ce pendentif que lui avait légué Fedan avant de mourir. Et elle n’était même pas certaine que son amant ait un jour connu la véritable fonction du pendentif, puisqu’il l’avait lui-même reçu d’une autre personne. Toutefois, elle ne tergiversa pas plus longtemps et se saisit du pendentif pendant à une chaîne argentée à son cou. La seule image qui lui vint à l’esprit fut celle de Fedan, l’homme qu’elle avait aimé, sa pensée suppliant l’être déjà mort de l’aider. Ou de l’aiguiller, au moins. Car elle ne savait comment utiliser la clef pour sauver Linus et Sergeï. Et puis, si elle pouvait réellement sauver Sergeï en utilisant la clef, pourquoi n’aurait-elle pas pu le faire avec Fedan ?
Malgré cette pensée amère, la jeune femme au regard saphir se remit rapidement debout, la douleur s’étant estompé depuis le moment où Sergëi était passé à l’attaque, puisqu’elle n’avait rien fait pour gêner son maître. La clef se détacha d’elle-même de sa chaîne, alors qu’Alzarus portait un regard surpris sur son esclave. Celle-ci tendit instinctivement sa main ouverte en avant, paume vers le ciel, l’artefact reposant dans le creux de sa main. Ce dernier s’éleva au-dessus de la main de la jeune femme et émit un rayonnement intense, aveuglant tous les individus présents dans la pièce. Sergeï poussa de surcroît un cri de douleur et lâcha sa victime, qui retomba lourdement sur le sol.L’instant suivant, Aiyana, Linus et Sergeï se retrouvent dans un lieu étrange. Tout n’est que blancheur, à perte de vue. Et Sergeï gît au sol, une longue estafilade sanglante lui barrant le dos. Aiyana plonge son regard bleuté dans celui rubis de Linus. Dans sa main droite, un halo de lumière s’estompe, révélant sur sa paume une marque. Celle d’une clef qui semble s’être incrustée dans la chair même de la Laguz. « Tu t’débrouilles tout seul maint’nant, hein ! J’m’occuperai d’sa sépulture s’tu veux. » Alzarus rouvrit les yeux. Et il ne put s’empêcher d’éclater d’un rire amusé, à la limite de la folie, en voyant Aiyana, debout derrière le corps de Sergeï pourfendu par une lame invisible. Le jeune mage était encore en vie, sauvé apparemment la Laguz corbeau, qui avait en outre annulé par il ne savait quel miracle le sort empêchant le Beorc de fuir. - Alors comme ça ma chère Aiya’, tu comptes décimer tous les sous-hommes que je ramène ici ! Ahaha, amusant !Un sourire malsain se dessina sur les lèvres du noble. Que la Laguz corbeau soit forcée à tuer chacun de ses semblables qui étaient ensorcelés par Alzarus semblait lui plaire, autant que s’il infligeait des souffrances physique à son esclave. Car il savait qu’il coûtait à Aiyana d’ôter des vies, et la torture psychologique était toute aussi excitante que la torture physique. Voire plus, car plus subtile. Restait à savoir si Linus lui offrirait une chance de traumatiser encore un peu plus son esclave, ou s’il prendrait enfin la sage décision de s’enfuir sans demander son reste… |
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| Sujet: Re: ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] | |
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| | | | ~ Le voleur aux cheveux bleus ~ [PV: Aiya'] | |
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