Sujet: Présumé innocent PV: Nemesis Mar 5 Juin - 15:00
Elle avait troqué sa tunique par une épaisse jupe de coton qui recouvrait ses jambe jusqu’à ses fines chevilles. Ses queues de louve camouflées dans ses jupons devenaient invisibles. Un bustier surmontait sa jupe pour affiner sa taille et faire ressortir une petite poitrine. Et sa belle chevelure châtain reposait dans un magnifique chapeau à ruban pour venir couler le long de ses épaules.
Pourquoi un tel accoutrement ? Pour ne pas attirer l’intention sur ses petites oreilles et ses mignonnets attributs de louve. Elle ne pouvait pas s’exposer comme elle le faisait auparavant, provoquer le racisme des Beorcs, se jouer de leurs aprioris. Elle devait protéger la jeune enfant Beorc. Elisabeth, une jeune fille de marchand avait perdu ses parents lors d’une attaque de bandits sur les routes de Criméa. Les pauvres humains avaient été brûlé vifs par la cruauté des bandits et la gamine avait été laissé seule, seule aux mains de ses monstres. Personne l’avait alors sauvée là où elle aurait préféré mourir. Elle lui avait alors promis de l’emmener là où on s’occuperait bien d’elle.
April lui avait indiqué un orphelinat près de Mélior, un endroit où on prendrait soin d’elle. Personne s’était mis en tête de l’y amener. Mais pour dire la vérité, elle n’aimait pas Mélior… son dernier passage s’était soldé par un cuisant échec technique et alors qu’elle avait fui la queue entre les jambes, elle avait mis dans l’embarras une soldate de la capitale. Aujourd’hui, elle comptait bien ne pas refaire la même erreur et alors qu’elle se présentait aux portes de la ville, les gardes qui l’avaient autrefois poursuivit ne firent absolument pas d’histoire - Bonjour Mesdemoiselles puis-je savoir ce que vous venez faire ici ? - Ma grande sœur est malheureusement incapable de parler, mais je répondrais à vos questions. Après quelques questions, elles entrèrent.
Elisabeth ne parlait pas souvent depuis cette nuit là, pourtant, elle n’avait jamais voulu quitter Personne. Même arrivé en ville elle n’avait pas souhaité rester avec la garde. - Il a demandé à ce qu’on dépose la carriole aux écuries pour le temps de notre séjour en ville La louve acquiesça.
***
Elles se tenaient la main alors qu’elles déambulaient dans les rues pavées de Mélior. Le soleil était chaud sur leur crâne mais la journée était belle. Elles se promenèrent dans les rues marchandes. Enthousiaste de se retrouver dans un environnement familier la petite fille courrait partout alors qu’elle prenait à droite à gauche des fruits et autres aliments bien frais qui la changeaient de la viande salée. - Hey petite ! Faut payer ! Alors qu’il s’écriait ça, quelques piécettes tombèrent sur son étale puis sur celles des suivants. - Hé ho ! Faut payer avant de prendre les choses tout de même ! Personne donna une pièce de plus pour le calmer. Ça ne lui suffit pas, il commença à faire un esclandre, s’exclama, s’esclaffa mais un regard de la louve le calma bien rapidement. Bien rapidement, la jeune demoiselle se jeta dans la fontaine de la place alors qu’avec d’autres enfants de son âge, elle jouait comme elle ne l’avait plus fait depuis bien longtemps. - Hey ! Arrêter de jouer là dedans, c’est interdit les enfants, en plus vous en foutait partout ! Mademoiselle, veuillez mieux surveiller votre fille s’il vous plait ! Le garde pas vraiment agressif mais ferme regardait Personne quand soudain, un sourire se dessina sur son visage. - Mais non je rigole, comment se refuser un peu de fraicheur par une journée pareille. Je ne pense pas que mon sergent nous en voudra de profiter un peu de la fontaine. Il avait l’air très gentil ce jeune garde, son sourire charmant mais pas pour autant insistant fit sourire à son tour la jeune louve. - Vous me paraissez bien jeune pour être mère. - Normale, c’est ma sœur. Elisabeth trempée avait saisit la main de Personne et de manière presque possessive se positionnait devant elle entre le garde et la louve. - Grande sœur, on devrait trouver une auberge maintenant, je vais attraper froid sinon. La jeune fille empoigna la louve et la tira mais dans son impulsion d’enfant elle percuta un passant. - Vous pourriez faire attention ! Personne chopa la gamine, la cachant derrière ses jupes et plus rapide que jamais elle s’inclina pour excuser la jeune fille. L’aura de cet homme était inquiétante.
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Sujet: Re: Présumé innocent PV: Nemesis Dim 10 Juin - 22:47
- Eh beh... Ca f'sait un bout d'temps qu'j'étais pas rev'nu.
Les bottes de Nemesis heurtèrent un petit caillou tandis qu'il scrutait les étalages à la recherches des infimes provisions dont ils avaient besoins. Derrière lui, un Seth encapé le suivait de sa marche chaloupée. Contrairement au mage noir, le brigand était lui recherché de façon très active par les forces de l'ordre et sa présence au vu et su de tous au sein de Mélior n'aurait pu que leur apporter des ennuis. Laisser le Nemesis seul étant une idée pire encore, le Lion Rouge était désormais vêtu d'un imposant manteau à capuche masquant aisément ses longs cheveux noirs et ses yeux si particuliers. Un large pan de tissu entourait son torse à la manière d'une toge, masquant son tatouage et accrochant son arme géante dans son dos, juste sous la cape. Ses jambes enfin allaient toujours nu-pieds mais ce détail anodin n'avait jusqu'ici choqué personne.
Habituellement, les deux justiciers chassaient pour se sustenter mais les immenses plaines de Criméa offraient peu de gros gibier et les quelques vivres qu'il avait pu récupérer suite à ses négociations avec des marchands croisés sur la route ne leurs suffiraient pas pour se rendre jusqu'en Gallia, là où un homme correspondant au Faucheur aurait été aperçu. - Sérieux Boss, j'aime pas d'voir me planquer comme ça, on aurait simplement du tout prendre aux vieux crétins qu'on a croisés.
La poigne de Nemesis se referma avec violence et rapidité sur la capuche que portait son acolyte pour l'attirer jusqu'à lui, sifflant entre ses crocs avec toute la hargne que pouvait lui inspirer par moments le comportement répugnant de cette boule de muscle. - Pour la dernière fois sombre abruti ! Notre rôle n'est pas de semer la discorde et le malheur sur notre chemin ! Nous n'attaquerons jamais d'innocents et si je t'entend encore une seule fois ne serait-ce qu'insinuer ce genre de chose... - Tu vas m'faire quoi... Me buter ? Ha la blague.
La poigne d'Alexander se resserra sur le vêtement qu'il tenait sous le coup de la frustration. Seth était plus petit que son compagnon mais c'est avec toute l’assurance du monde qu'il laissa ses yeux sanglants luire sous l'ombre de sa capuche. D'un geste du bras, le brigand usa de sa force surhumaine pour se dégager. Les yeux du mage noir lançaient des éclairs de rage. - Tsh ! S'bon j'ai compris. N'empêche qu't'es pas marrant. - Il ne s'agit pas d'être marrant!!!
Les mains gantées du Nemesis se crispèrent sous le début de sa transformation mais le Lion Rouge lui tourna simplement le dos avant de commencer à s'éloigner. - Ca va ca va te bile pas. J'f'rais pas d'conneries.
Le shaman regarda l'homme s'éloigner en direction d'un étalage tout proche avant d'enfoncer violemment ses mains au fond de ses poches et de se tourner brusquement. - Vous pourriez faire attention!
Le mage s'immobilisa sous la remarque, son œil jaune jaugeant lentement l'enfant qui venait de lui parler. Un souffle de vent balaya les mèches bleues de son visage à l'expression... Terrifiante. Il pivota légèrement sur lui-même afin de contempler ce misérable déchet de toute sa hauteur tandis qu'un frisson glacial et sanguinaire descendait le long de son échine. Il passait vraiment une très, très mauvaise journée. - N'est-ce point toi qui vient de me bousculer... Petite?
Chaque mot craché était porteur de son humeur massacrante et de son envie de plus en plus pressante de tout détruire, à commencer par son serviteur. Mais l'enfant lui fut rapidement masquée par la robe d'une jeune femme, dont les courbettes tentaient vainement d'excuser le comportement de son enfant. - Deux pommes siouplait... - Elle est à vous?
Le regard malsain glissa des jupes masquant sa proie au visage enfantin que protégeait un chapeau coquet. Une jeune fille de bonne famille sans doute. Cette dernière hocha d'ailleurs la tête sans un mot afin de répondre à la question du shaman, lui arrachant une moue méprisante. Elle n'osait même pas lui répondre en face.
Se décalant légèrement de quelques pas, le mage noir s'avança vers la fillette dont l'expression laissait à penser qu'elle commençait à se demander si elle n'avait pas fais une connerie quelque part. S'accroupissant toujours sans un mot, le mage plongea son regard morbide dans les prunelles pour l'instant innocentes. - Il est fort impoli de ne pas présenter ses excuses soi-même lorsque l'on est en faute.
Ces mots étaient si banals... Et pourtant l'on aurait pu capter une menace sourde et silencieuse dans chacun d'entre eux. - Alors?
Il crut que la jeune femme plus âgée allait réagir mais une ombre les engloba d'un seul coup. - Kess tu nous as trouvé là Boss?
La mâchoire du barbare s'activa un instant tandis qu'il arrachait un énorme quart d'une pomme toute fraîche, ses yeux masqués par la capuche détaillant l'air de rien les deux fillettes lui faisant face. S'en désintéressant brutalement il releva la tête avant de lancer un second fruit à son compagnon. - Tiens, j't'ai pris une pomme.
Le mage attrapa le fruit au vol, contemplant d'un air particulièrement méprisant le sourire niais du Lion Rouge... Il était de ces gens qui assimilent la vie de milliers d'innocents à quelque chose d'aussi insignifiant qu'une pomme. Nemesis soupira et se pencha à nouveau sur la fillette, lui tendant l'objet: - Tu la veux?
La gamine hésita, regarda celle qui l'accompagnait, l'homme encapé qui souriait toujours chaleureusement, puis celui qui lui proposait le fruit avant de l'attraper avec vivacité, comme s'il s'agissait d'un piège. Le mage ne bougea pas et esquissa même un semblant de sourire, aussi chaleureux et accueillant que la Mort elle-même. L'enfant hésita encore avant de prendre une bouchée. - Merchi...
La main du Nemesis se posa en une caresse sur sa petite tête tandis qu'il répondait. - Mais de rien...
Son regard revint à la jeune femme à ses côtés, la contemplant attentivement pendant une seconde... Un simple instant... L'espace d'un instant son aura se fit meurtrière, sa main sembla se refermer sur le crâne de l'enfant, le compressant mortellement jusqu'à l'en broyer. La fillette ouvrait la bouche comme pour respirer, le fruit lui échappant des mains puis... Plus rien. Juste cette simple caresse sur le crâne d'une enfant toujours belle et bien vivante et savourant son fruit l'air de rien. Pas de pomme à terre, pas de petit cadavre sans vie. Le regard du Nemesis revint à la petite fille. - C'est bon? - Oui oui...
Le sourire du mage était véritablement carnassier. - Il faut faire attention où l'on marche dans la vie... D'accord? - D'accord.
Dans le dos des deux femmes, les yeux du Lion Rouge brillaient d'intérêt, il ne savait pas ce qui venait de se produire pour que son Boss prenne tant de plaisir à effrayer la plus âgée des deux... Mais ce qui allait suivre pouvait vraiment être intéressant.
Un instant, elle l’avait senti cette aura meurtrière, cette envie de tuer. Elle avait entraperçu la puissance destructrice de cet homme. Pendant un instant, elle avait laissé aller sa fureur et laisser percer ses attributs de louve. Des dents tranchantes, les traits tirés, la bête avait refait surface un dixième de seconde. Son regard se fit perçant et désagréable. S’il voulait jouer au aura intimidante il avait trouvé son maitre. Un frisson descendit dans le dos de chacune des personnes dans les 100 mètres alentours et la place se vida naturellement comme si de manière générale, chacun savait qu’une tempête se préparait. - Grande sœur… tu fais peur. S’il te plait arrête. Elle plissa les yeux et sourit. L’atmosphère lourde se détendit d’un coup. La pomme à peine entamée roulait par terre alors qu’une main suppliante s’accrochait aux pans de la jupe. - Ne t’énerve pas grande sœur… Je ne veux pas que tu t’énerves… Personne se baissa sur la jeune fille et posa une main dans ses cheveux alors que de l’autre elle ramassait le fruit. Elle sortit un couteau et trancha la partie salie pour tendre la saine à la demoiselle. Puis elle la souleva d’un bras pour l’installer tranquillement auprès d’elle. Du bout de son nez, elle vint caresser le sien et l’enfouit dans son cou. - Arrête ça me chatouille ! Arrête hahaha !!! La louve préférait vraiment son sourire à son visage triste. Aucun enfant ne devrait avoir un regard triste. Il devrait toujours rire insouciamment et être heureux, rien qu’heureux.
Son regard souriant se posa alors sur le Beorc mais alors que le sourire disparaissait de son visage il se changea en une expression plus espiègle plus défiante, plus arrogante. Elle sortit un morceau de parchemin de sa main libre sans lâcher des yeux ceux sombres de son vis-à-vis. Elizabeth la lui tint pendant qu’elle écrivait.
La place principale commença à reprendre de son activité et Personne signait la fin de son mémo. C’était une adresse celle d’une personne en qui la louve pouvait et avait confiance. La seule d’ailleurs à Mélior, Erin. - Tu veux que j’aille là-bas ? La louve acquiesça. Sautant hors de ses bras, la gamine s’excusa au près du Beorc et s’échappa dans la foule. Elle était très débrouillarde pour son âge et pour son vécu. Elle méritait vraiment d’être heureuse et d’avoir une vie remplie d’amour.
Elle la regarda partir et savait qu’Erin s’occuperait bien d’elle le temps qu’elle élimine la menace. Elle passa à coté du Beorc et alla jusqu’aux caniveaux pour jeter les restes de pomme. Puis elle se retourna en s’adossant contre le mur. Sa vision se fit globale alors qu’elle pouvait enfin faire face au couple d’arrivant. Le mec encapé avait l’allure du criminel qui se camouffle dans la foule. Un Marqué, elle le sentait mais plus que ça, elle sentait l’odeur de sang qu’il véhiculait. L’autre semblait moins odorant mais pourtant une certaine folie s’échappait de lui. Elle devait les dénoncer. Elle-même une criminelle quelque peu recherchée se voyait mal le faire pourtant pour le bien de Mélior et de l’avenir d’Elizabeth elle se devait de prévenir plutôt que de guérir et d’éliminer la menace alors qu’elle était encore atteignable.
Elle se releva et partit de la place se dirigeant vers le centre de la garnison. Elle n’aimait pas les soldats et encore moins les Beorcs mais ainsi revêtit elle espérait bien ne pas attirer l’attention.
Elle repoussa le mur d’une impulsion du pied et s’échappa de la place avec le naturel des jeunes femmes de bonne famille. Elle pouvait faire une bonne concitoyenne tout de même.
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Toujours accroupi près du sol, le mage noir observa les deux petites silhouettes s'éloigner à travers la foule dans deux directions différentes, la plus âgée gambadant aussi innocemment qu'elle pouvait le paraître... Mais ce n'était qu'une illusion. Ses provocations avaient trouvées une réponse : une simple bourgeoise aurait courbé l'échine, aurait pris peur et se serait empressée de lui échapper. Mais ce petit bout de femme s'était contenté de dispenser amour et compassion à sa jeune protégée tout en menaçant silencieusement ceux qui pourrait éventuellement lui faire du mal... Elle était dangereuse... - Elle va faire une connerie...
Mastiquant toujours allègrement sa pomme, le Lion Rouge se gratta le torse d'un air presque ennuyé tandis que les yeux jaunes de Nemesis se posaient sur lui. Son ton sifflant et froid retentit dans les airs tandis qu'il demandait. - Qu'est-ce qui te fait dire ça?
Déglutissant tout en prenant son temps, Seth leva un doigt vers les cieux avant de le pointer dans la direction que venait d'emprunter la bourgeoise: - Par là c'est le palais.
Et en effet, les murs de pierre blanche du château abritant la reine de Criméa se dressaient droits et fiers, un peu vers l'est par rapport à la ruelle que venait d'emprunter la demoiselle. Nemesis soupira avant de se relever. Il sentit les ténèbres grouiller à la manière d'un essaim sous sa peau avant que ses pas ne commencent à le porter dans la direction toujours indiquée par son larbin. - Et les postes de garde sont toujours plus nombreux lorsque l'on se rapproche du souverain n'est-ce pas? - Waip!
Le barbare frappa son poing ganté de métal contre la paume de sa main tandis qu'un sourire carnassier venait éclairer son visage. - Azy laisse-la moi Boss. J'en fais d'la soupe de noble avant qu'sa sœur ait l'temps d'rentrer chez elles! - Ce n'est pas une noble.
Ses pas le portèrent un peu plus avant tandis qu'il réfléchissait. Eliminer ainsi cette fausse bourgeoise, dont l'aura se rapprochait plus de celle de Seth qu'autre chose, était en parfait accord avec ses principes... Elle avait menacé un représentant de l'Ordre qu'il symbolisait et tenterait probablement d'entraver ses pas avant la fin de la journée... Mais une part infime de son esprit lui hurlait que quelque chose clochait. Ce n'était pas comme lorsque cet alchimiste avait simplement orchestré un meurtre dans une auberge perdu après avoir essayé de lui faire porter le chapeau... Ce n'était pas non plus comparable aux crimes implacables auquel il avait jusqu'ici pu assisté, en soi la gamine, n'enfreignait pas une loi officielle. S'ajoutait à cela les potentielles victimes innocentes encombrant les rues par dizaines et le fait que voir le sang à nouveau recouvrir le pavé aussi rapidement n'était pas pour le réjouir. Crachant son dédain, le mage n'adressa qu'une rapide phrase à son serviteur avant d'accélérer le pas. - Je me charge d'elle, toi occupe toi de la petite.
Il n'entendit que le grognement bougon du barbare avant que son long manteau blanc ne glisse entre les passants pour le porter en direction de sa proie.
***
Son esprit agrippa de toutes ses forces la réalité avant que son corps ne parvienne à s'y ancrer, son enveloppe physique jaillissant de l'ombre sombre d'un cul de sac avant d'entièrement se matérialiser dans la réalité. Reprenant lentement son souffle, le shaman laissa le vertige de la téléportation le quitter avant de s'engager d'un pas ferme vers la sortie de l'impasse. Le manteau blanc étincela à la lumière de l'après-midi tandis que son regard de serpent se posait sur la petite silhouette s'approchant en trottinant. Elle l'avait vu. Sans lui laisser le temps de réagir trop promptement à son apparition, le shaman lui barra ostensiblement le passage affichant un air aussi convivial que possible. - Allons allons damoiselle... Ne soyez pas aussi pressé de nous fausser compagnie.
Elle fit un mouvement pour le contourner mais l'homme lui barra le passage. Son ton est relativement agréable mais rien ne pouvait faire disparaître cette étrange lueur malsaine de son regard étincelant. - Je ne vous ai pas rattrapé pour vous causer plus d'ennuis allons ne me fuyez pas.
Reculant d'un pas sans pour autant céder le passage ni se montrer agressif, le shaman écarta les bras en signe de paix. - Je tenais simplement... A m'excuser de vous avoir mise ainsi mal à l'aise.
Un sourire chaleureux mais loin d'être innocent plana sur son visage pâle alors qu'il reprenait. - Je pense... Enfin Nous pensons avoir peut-être un peu trop réagi face à votre sœur... Il est vrai qu'elle n'est qu'une enfant...
Une étincelle d'or dansa au fond de ses prunelles tandis qu'il poursuivait. - Permettez-Nous de vous prouver notre bonne foi... Laissez-Nous vous accompagner à votre destination. On trouve des tas de gens mal intentionnés dans les rues de nos jours.
Et tel un de ces gentleman de la haute société il tendit son bras vêtu de blanc à la jeune femme devant lui. La pierre noire surplombant l'un de ses doigts, gantés de blanc également, scintilla un instant au soleil alors que son regard guettait celui de sa proie.
***
Trouver la gamine, trouver la gamine... Putain il en avait de bonne le gamin des fois quand même ! Il était doué pour la traque certes... Mais dans une putain de forêt avec de la putain de terre pour laisser des putain de traces! - TROUVAY!!!
Son pied s'enfonça dans les tuiles du toit sur lequel il galopait au moment où son regard accrocha la blonde enfant. Bifurquant brutalement sur le côté, le brigand sprinta sur les derniers mètres avant d'effectuer un saut de champion dans les airs. Heureusement qu'il n'avait pas eu à galoper plus loin sur les hauteurs ça aurait pu attirer l'attention tiens... - 'Tention en d'souuuuuuuus !
Les lois de la gravité étant universelle, le Lion Rouge s'empressa de suivre un mouvement descendant. Pirouettant et virevoltant à la manière des grands plongeurs, le barbare constata finalement qu'il avait trop pirouetté lorsque son dos rencontra le plat de sa hache, lui-même percutant violemment le sol dans un bruit clinquant des plus retentissants. Un instant le silence se fit dans la rue devant ce corps encapé et son arrivée pour le moins fracassante... Surtout pour le pavé... - Putain... J'ai mal... A la une, à la deuz et...
Bondissant sur ses jambes, le barbare s'étira dans un sens puis dans l'autre avant de croiser les bras d'un air fier et puérile. - Et hop ! Rien d'cassé!
Puis, semblant se rappeler brutalement de sa mission. - Awai ! Eh la mioche!!!
Le tas de muscles se planta devant l'enfant avant de la dévisager de son regard ensanglanté. Il aurait pu tout simplement la balancer sur son épaule et partir en courant... Mais un petit quelque chose dans sa tête lui disait qu'il ne pouvait clairement pas... Putain de sort à la con... Puis y'avait les gardes aussi, c'était une mauvaise idée en tout cas. S'accroupissant finalement devant l'enfant, le barbare remonta du bout du pouce sa capuche afin de dévoiler son visage rude mais balafré d'un magnifique sourire éclatant. - Chais pas où tu vas... Mais j'ai envie d'venir avec toi ça t'dit ?
Puis sur l'air de la confidence. - Après c'est surtout parce qu'on trouvera p'têtre d'la bibine sur l'chemin mais chut... Remarque t'es p'têtre un peu jeune... Tu bois quoi toi ? M'enfin y'a pas d'age pour ça mouhahaha!
Et le brigand partit d'un rire tonitruant en plein milieu de la ruelle toujours médusée.
Il tendait son bras tel un gentilhomme, un sourire presque agréable aux lèvres. Il l’aurait été d’autant plus s’il n’était pas factice. Personne le dévisagea un moment. Son aura contenu restait effrayante par son instabilité. La louve sentait qu’il se contrôlait, qu’il faisait en sorte de maitriser cette aura meurtrière propre à son être. Elle n’aurait d’ailleurs pas été étonnée de faire face à un assassin de profession on un mage noir. Elle avait pu en rencontrer au cours de ses nombreux périples et elle devait bien dire que ce n’était pas pour la rassurer. S’il y avait bien une chose que la Laguz ne supportait que peu, c’était la magie. Inconnu aux siens, cet art extraordinaire s’opposait aux principes même de la nature. La loi du plus fort pouvait être renversée par un faible maitre du feu. Les droits à la mort étaient défiés par la noirceur des satanistes. Même l’honneur et l’instinct de survie pouvaient être trompés par leurs artifices.
La magie était l’atout des lâches ne pouvant se reposer sur leur physique et les dons dont l’avait doté la mère nature.
Petit sourire aux lèvres, la jeune femme remercie le galant homme d’un signe de tête tout à fait charmant. Elle s’esquiva tranquillement accélérant un peu la cadence et passant derrière lui. Pour les manants elle s’était téléportée, pour le bellâtre elle n’avait que marché rapidement. Dans son dos, elle s’était arrêtée. Elle sortit son parchemin et son fusain et écrivit :
Non merci, comme vous, je sais qu’aucun d’entre eux n’est plus fort que nous. Mais je ne peux vous empêcher de me suivre.
Regardant à droite à gauche, la louve sentait que quelque chose clochait… *Permettez-Nous de vous prouver notre bonne foi…*
Le mauvais coup arrivait, comme il l’avait dit, il souhaitait lui prouver LEUR bonne foi. Pourtant, la personne qui l’accompagnait n’était point là. Alors… à qui allait-il prouver sa bonne foi ?... Elizabeth. Son aura s’assombrit quelques dixièmes de secondes mais elle se reprit rapidement. Reprenant sa marche tranquille elle arrêta un gosse en chemin. Rapidement, elle griffonna sur le papier une petite missive et la donna au garçon accompagné d’une généreuse commission. Puis de quelques signes de mains, elle lui signala que plus l’attendait s’il apportait la missive à destination. Pour seul indice, il avait un pégase dessiné et un nom. - Merci m’dame, je lui apporte de suite ! Se retournant vers le Beorc, elle le vit regarder partir l’enfant. Spontanément, elle resaisit le bras précédemment tendu avant même qu’il ne puisse se décider à suivre le gamin plutôt qu’elle.
Finalement, j’accepte votre proposition, mais plutôt que de m’accompagner, je préférerai que vous m’emmeniez là où se trouve ma sœur.
Son sourire était un peu menaçant, d’autant plus qu’elle retenait subtilement le jeune homme avec une force digne de la louve qu’elle était et de la tigresse qu’elle abritait.
***
- Eh la mioche!!! Chais pas où tu vas... Mais j'ai envie d'venir avec toi ça t'dit ? Après c'est surtout parce qu'on trouvera p'têtre d'la bibine sur l'chemin mais chut... Remarque t'es p'têtre un peu jeune... Tu bois quoi toi ? M'enfin y'a pas d'âge pour ça mouhahaha! Elizabeth le regarda avec un peu de peur qu’elle masqua rapidement par du mépris. Agée seulement de 10 ans, elle ne savait pas quand elle devait se taire et suivre et quand elle devait jouer d’arrogance. Copiant certainement ce qu’aurait pu être les paroles de sa mère, elle gonfla la poitrine qu’elle n’avait pas et dit pleine d’assurance. - Primo, je ne suis pas une mioche. Secundo, on m’a toujours dit de ne pas parler aux inconnus et Tertio, la boisson est à l’homme ce que la boue est aux porcs. Un plaisir dégueu. On sentait la phrase souvent répétée et apprise par cœur à force d’habitude. - Mais tu me parles, donc nous ne sommes plus des inconnus donc tu peux me parler et on peut faire connaissance. Logique, non ? - Euh... bah… Oui, je suppose que ça marche… Pensive, elle essayait de retourner le problème mais c’était trop de réflexion pour sa petite tête. - Ah la bonheur ! Allons au bar, je me complairai dans des plaisirs boueux et toi tu prendras un lait de chèvre ! Ne sachant plus que répartir, la demoiselle se laissa guidée par le barbare un peu rustre et drôle en même temps.
***
- Erin, une missive pour toi ! - Merci Rog. Tient pour toi gamin. Reconnaissant la signature de Personne à travers le dessin grossier d’un cheval ailé, la jeune femme en armure s’empressa de lire le message et le froissa avec colère. - Rog, mon Pégase ! J’ai une course à faire.
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- Barman ! Une… Non deux pintes pour moi et lait d’chèvre pour la p’tite ! Fais soif par chez vous !
Tandis que l’homme s’activait derrière son comptoir, le Marqué guida l’enfant jusqu’à une table vide dans un coin avant de s’asseoir –ou plutôt de s’affaler- sur son propre siège après avoir réajustée sa hache de façon à ce qu’elle ne dépasse pas trop des pans de son vêtement. Quelques instants s’écoulèrent sans que ni l’un ni l’autre ne pipe mot avant que leurs consommations ne leur soient apportées. Seth s’empara joyeusement de sa première pinte, la leva et… - Ben alors tu trinques pas ? - Euh… - Roh allez ! Soit pas flippée comme ça gamine j’vais pas te manger, t’es bien trop maigre pour ça !
La lueur de frayeur glissant subrepticement dans le regard de l’enfant à cette idée arracha un rire sonore au barbare. La fillette faisait de son mieux pour rester droite et digne alors qu’être avec lui l’effrayait comme l’intriguait… Et ça le faisait marrer, couillon qu’il était ! L’expression de sa joie fut interrompue par une main claquant fermement sur le bois de leur table. Le choc secoua le mobilier et renversa très légèrement un peu de bière de la seconde pinte. Le rire du tueur se stoppa net tandis que son regard remontait sur la silhouette qui s’interposait désormais entre lui et la fillette. - Il a l’air de bien se marrer ton père petite… - C’est pas… Mon père…
L’homme rapprocha son visage de celui de l’enfant, soufflant son haleine alcoolisée aux narines de cette dernière. - Il fait un sacré bordel en tout cas… Tu devrais pas trainer avec des gens comme ça…
Sa main s’approcha lentement de l’enfant avant que quelque chose ne l’agrippe fermement par le col. - Qu’est-ce que…
L’instant d’après, un visage hirsute, buriné, balafré et au regard sanglant et meurtrier faisait irruption dans le champ de vision du bonhomme. Seth souleva l’importun par le col de sa chemise et le détailla d’un regard empli de mépris. L’homme n’était même pas un soldat, son physique était trop chétif pour ça. Il semblait ne porter aucune arme et avait tout du pauvre type venu oublier ses soucis dans un bar… Un pauvre type visiblement à fond sur les gosses. Sa poigne se resserra sur sa proie avant qu’il ne se rappelle de la présence de la fillette. Pas sur qu’elle apprécie qu’il démolisse férocement sous ses yeux ce gars-là. Puis même il y avait encore ces histoires de discrétions tout ça…
Inspirant pour se calmer, le barbare releva la tête et tenta d’adopter le ton hautain que l’enfant avait utilisé précédemment. - Primo ! Tu touches à cette gosse et j’t’assure que ta tête va finir dans ton cul !
La classe et l’élégance incarnée. - Secundo, t’as renversé ma bibine !
L’homme déglutit. - Et tercio comme qu’elle dit, la boisson c’est à la boue ce que la truie est à… Bref c’est dégueu alors maintenant tu dégages !
Et d’une faible impulsion, la Marqué fit valser le soiffard au dehors, au grand soulagement du barman craignant pour son mobilier. L’air renfrogné, le barbare se laissa retomber sur sa chaise. - J’te jure, ces pécores qui savent pas boire.
Revenant à l’enfant, il fit fleurir sur son visage le plus chaleureux des sourires avant que son rire rauque ne reparte lentement. - T’inquiète fillette ! Avec moi tu peux être sure que personne posera un doigt sur toi. Allez santé !
Prenant une longue rasade, le barbare reposa sa pinte avec soulagement avant de se pencher vers sa compagne. - Au fait moi c’est Seth ! Tu m’f’rais l’honneur de m’donner ton nom maintenant ?
***
Nemesis en aurait presque grogné de dépit. Son bras fermement enlacé ne pouvait être dégagé qu’à la suite d’un geste brusque, ce qui donnerait certainement le signal du début des hostilités. Ses yeux jaunes se posèrent sur le petit messager qui disparaissait à travers la foule. Il avait très certainement intérêt à faire de même et rapidement s’il ne voulait pas avoir d’ennuis. Oh certes il n’avait rien à se reprocher personnellement… Mais plus longtemps ses activités resteraient hors de connaissance des autorités locales, plus longtemps il pourrait agir à sa guise et traquer ceux qui enfreignaient réellement la loi. Sans compter que si un malheureux soldat parvenait à faire le rapprochement entre lui et le Lion Rouge, sa tête finirait placardée sur chaque mur de chaque ville où Seth avait déjà « officié ».
Son regard revint sur la demoiselle qui le maintenait toujours fermement, un sourire inquiétant aux lèvres - Si Nous savions où était votre charmante sœur… Il inclina la tête de façon polie. Croyez-bien que Nous vous y aurions menée à l’instant…
Son cerveau réfléchissait intensément au moyen de se sortir de ce pétrin. Il aurait pu se téléporter hors d’atteinte mais alors tous ses efforts pour endiguer la crise en approche auraient été vains. De plus un geste pareil ne pourrait qu’accroître les soupçons de la bourgeoise, causant ainsi sa probable poursuite par les forces de l’ordre. Il devait gagner du temps. - Mais nous pouvons naturellement la chercher de concert. Nous sommes persuadés qu’elle ne doit pas être bien loin.
Intérieurement, le mage pria pour que Seth ait déjà retrouvé l’enfant. Le petit couple improvisé se fraya alors un chemin à travers les ruelles et la foule des bas quartiers de Mélior. Nemesis était inquiet certes, mais étonnamment un grand calme l’envahissait. Cette petit « ballade » lui laissait le temps de trouver comment convaincre la belle de les laisser en paix. Il était à peu près hors de question de se battre, surtout au sein de la capitale de Crimea. De plus, la présence de son comparse aux côtés de la fillette lui donnait un léger avantage sur la situation. Cherchant précautionneusement ses mots, la créature coula un regard que d’aucun aurait pu qualifier de torve vers la petite humaine l’accompagnant. - Il est regrettable que nous en soyons arrivés là.
Un silence suivit cette déclaration avant qu’il ne reprenne alors qu’ils tournaient à un angle. - Nous ne savons quelles sont vos intentions à Notre égard… Mais Nous sommes certains de quelque chose, celles que vous nourrissez ne peuvent apporter aucun bien… A aucun d’entre nous.
Sujet: Re: Présumé innocent PV: Nemesis Mar 2 Oct - 18:04
La petite Eli s'amusait bien, elle n'était pas ou plutôt plus du genre à se laisser marcher sur les pieds mais voir quelqu'un de l'envergure et de la taille de ce Monsieur Seth la protéger avait quelque chose de rassurant. Elle savait bien sur que malgré la petit stature de Personne, celle-ci était une combattante redoutable voir effrayante. Cependant, marcher à coté d'elle dans la rue ne dissuadait pas quiconque de s'approcher. Quant à son mutisme partiel... Elisabeth en avait parfois un peu honte. Peut être était-ce dû à son éducation marchande, à ses parents commerçants... Elisabeth n'imaginer pas la vie sans sa voix.
*Être muet est un handicap, les handicapés sont des faibles, on devrait les tuer à la naissance comme les Laguzs*
Elisabeth se souvenait des tirades de son père alcoolisé. Elle avait partagé ses pensées, jusqu'à Personne... Ses parents devait être extrêmement déçu de ce qu'elle devenait...incapable de se débrouiller seule, recherchant la protection d'autrui... Faible. - Dis moi monsieur Seth, tes parents doivent être fier de toi non? Ils étaient comment?
***
Personne ne menait que difficilement la danse et pourtant la musique était bien avancée. Quelque soit les menaces du Beorc, le mécanisme était déjà enclenché. Certes, elle n'avait rien dit de concret à son amie de la garde. Mais elle avait su se montrer assez alarmante dans sa graphologie.
Elle entendait les paroles de l'humain, semblant plus menaçantes que sincères en bien des moments, mais il n'était pas sa préoccupation première tant qu'elle le tenait. Sa priorité était de trouver Elisabeth.
Fermant les yeux comme pour ignorer son vis-à-vis, elle se concentra sur une odeur, un son familier. Si on regardait attentivement, on pouvait voir le frémissement de ses narines à chaque inspiration. Ses oreilles bougeaient et changeait d'orientation sous la prison de paille de son chapeau de petite bourgeoise. La bête et son instinct maternel reprenait le dessus. Soudain, elle la perçut, l'effluve familière, accompagnée de l'odeur musqué d'un homme qu'elle ne voyait que trop bien.
Une expression de colère s'imprima sur son visage tirant ses traits de manière bestiale. Puis tout disparu en une fraction de seconde. Personne était passée maître dans l'art de camoufler ses sentiments. D'une pression sur le bras de son convive, elle l'incita à avancer avec un sourire magnifique traduisant son envie de meurtre avec subtilité. Sans attendre, elle se mît en route.
***
Erin survolait le chemin qui menait la place à sa demeure. Elle essayait de ses yeux perçants de voir la petite fille décrite dans le mémo, mais rien... Était-elle arrivée trop tard?
Soudain elle entendit une esclandre, un homme jeté d'un bar qui bugglait au sujet d'une gamine et du manque d'humour d'un barbare. Était-ce sa chance? Elle n'en était pas sure mais elle devait faire régner l'ordre. Entamant une élégante descente, elle atterrît au milieu de la rue à, à peine un mètre du bugglard, qui déguerpit en courant. D'un mouvement fluide, elle descendit de la noble monture sans prendre le temps de l'attacher et souhaitant bien du plaisir à qui souhaite le voler.
D'un pas assuré, elle passa la porte. Personne ne doutait de son rang à la vue de son armure. Elle les toisa du regard, jusqu'à ce qu'il tombe sur l'unique jeune fille de la taverne. - Elisabeth? - Oui... C'est lui qui m'a forcé à entrer, je savais que ce genre de lieu est interdit aux enfants et je... - Je suis Erin, c'est ta sœur qui m'envoie te chercher. Tu viens. Sa main était tendu vers la jeune fille avec douceur mais son regard dur était posé sur l'homme à ses cotés. Au même moment, Personne passa la porte de la taverne avec au bras, le némésis.
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Sujet: Re: Présumé innocent PV: Nemesis Sam 6 Oct - 18:56
L’alcool ambré coula au fond de sa gorge avant de dégouliner avec rapidité le long de son gosier, répandant son parfum amer et subtil au sein du corps du barbare. Ah qu’il était bon de prendre une bière bien fraiche par cette chaleur. Dommage que la compagnie ne soit pas plus agréable que cela. Remarque peut-être qu’elle deviendrait fort sympathique en grandissant cette gamine… Après tout il avait le temps d’attendre au vu de ses origines… - Dis-moi monsieur Seth, tes parents doivent être fiers de toi non ? Ils étaient comment ?
La réaction fut assez immédiate. S’étouffant dans sa propre boisson, tentant de respirer, de rire et de jurer en même temps, le Lion Rouge s’étrangla purement et simplement avec sa pinte. Crachant et toussant il parvint enfin à reprendre sa respiration suffisamment longuement pour cracher, avec une classe et une élégance inexistante, le contenu de sa gorge et de sa bouche sur le plancher à sa gauche. - Eh ben, si p’tite et déjà aussi curieuse qu’une vraie !
Inspirant longuement, le barbare prit une deuxième gorgée plus courte afin de réorganiser ses pensées. - Mes vieux à moi… T’as d’ces questions aussi…
Son regard se fit plus pensif et presque sérieux, comme s’il voyageait loin, très loin. A son côté l’aubergiste s’activait pour nettoyer ce qu’il venait de renverser, le foudroyant d’un regard dont il ne semblait même pas avoir conscience. - Pour mon daron j’saurais pas plus te dire que ça… J’ai dû le voir une fois dans ma vie. Et ensuite il est mort.
Il était là, cet immense sourire insouciant et innocent trônant fièrement sur le visage buriné. Ce n’était pas moqueur, ni même réjoui par cette nouvelle et il essayait encore moins de bien faire passer ce genre de nouvelle… c’était juste de la sincérité pure : on lui avait posé une question il répondait… Bon il n’était peut-être pas utile de préciser que l’homme en question était mort de la main de son cher fils. Voyant l’air légèrement ennuyé de la fillette face à sa réponse, le barbare cru qu’elle était gênée pour lui. Agitant frénétiquement la main il reprit, laissant son rire gras et enjoué résonner dans l’air. - Hey te bile pas ! Paraît qu’c’était un enfoiré, j’me porte pas plus mal de l’avoir jamais connu.
Prenant une nouvelle rasade, le barbare déglutit avant que les traits de son visage masqué ne s’étirent presque en un masque de tendresse. - Et ma mère….
La tendresse laissa place un vague instant à de la tristesse avant que la voix grave mais désormais douce du brigand ne poursuive. - Pareil, elle est morte aussi. J’étais encore tout ch’tiot, ptêtre même plus que toi, mais j’me souviens super bien d’elle. C’était un méga canon, et crois-moi fallait pas lui chercher des noises à ma vieille, une vraie tigresse avec ceux qui l’emmerdait !
Là encore il était peut-être inutile de préciser que le mot tigresse s’appliquait tant au caractère qu’à la race de la mère en question. S’adossant au fond de son siège le barbare ricana un instant en repensant à son enfance avant d’achever sa première pinte d’un coup sec. - Chais pas si elle est fière de son rej’ton mais j’espère qu’là où elle est, elle a tout squi lui faut, elle le mérite.
Se penchant à nouveau vers l’avant, il croisa les bras sur la table avant de dévisager l’enfant, un sourire taquin glissant au travers de sa barbe. - Et sinon, Déesse ou pas crois-moi j’irais leur botter l’cul quand j’monterais là-haut.
Son rire égaya à nouveau l’endroit avant qu’il n’entame son deuxième verre. - Et toi tes parents. J’ai vu ta frangine, ils doivent être pétés d’thune pour avoir deux gamines jolies et habillées comme vous. Ponctuant sa phrase d’un clin d’œil il reprit. Et avec une langue aussi cinglante.
Il n’eut cependant pas le temps d’obtenir sa réponse qu’on les interrompit – encore. - Elisabeth ? Je suis Erin, c’est ta sœur qui m’envoie te chercher. Tu viens ? - Mais bite ! On peut pas causer cinq minutes dans s’putain d’patelin ou quoi ?
Coupant court aux bredouillements de la fillette en face de lui, le Marqué reposa sa pinte avant de dévisager la nouvelle arrivante. Une officielle… Ca s’gâtait.
***
Déambuler n’était pas exactement un terme qui pouvait s’appliquer à leur petit couple improvisé. Fermement maintenu par la poigne décidément très virile de la fausse bourgeoise, Nemesis se laissait guider à travers les rues de Melior. La jeune créature à son bras semblait parfaitement savoir où se diriger, usant de légères impulsions pour lui indiquer quelle direction prendre, parfois semblant comme hésitante avant de les traîner dans l’autre sens… A moins de posséder une relation télépathique avec sa sœur elle ne pouvait savoir où se trouvait l’enfant avec une telle précision… Ou bien se dirigeaient-ils vers un lieu de rendez-vous convenu précédemment par les deux jeunes nobles ? Au moins pendant ce temps pouvait-il envisager le meilleur moyen de régler ce léger contretemps. Si Seth retrouvait l’enfant avant eux, alors peut-être pourrait-il aisément trouver un terrain d’entente.
Débouchant dans une nouvelle ruelle, Nemesis ne put retenir un large sourire triomphant lorsqu’il vit où la bourgeoise le guidait. Jamais une fillette de bonne famille ne donnerait rendez-vous à sa sœur ainée dans un endroit aussi peu recommandé. Il avait décidément un compagnon des plus efficaces lorsque celui-ci se décidait à obéir. Ses crocs étincelants furent cependant rapidement cachés sous l’expression de son dégoût lorsqu’il aperçut le pégase stationné devant l’établissement. Une telle créature de lumière en ces lieux… Depuis son pacte avec les Ténèbres il avait clairement appris à craindre et redouter ces bêtes si résistantes à la magie. La présence d’un de ces insupportables cavaliers volants dans les parages contrariait ses plans. Les pégases étaient des animaux rares d’une très grande intelligence aussi y’avait-il fort à parier que le propriétaire de l’animal soit un membre de la garde, ou pire, du palais. Se retenant de cracher son dégoût à la face de l’horrible créature, le mage suivit sa compagne d’infortune à l’intérieur de l’établissement sans pour autant lâcher l’horripilante bête des yeux.
La fillette était effectivement là, assise face à son acolyte et à ses bières. A leur côté se tenait surement la propriétaire du pégase. Une jeune femme en armure officielle dans le dos de laquelle trônait une lance. La situation était compliquée mais pas désespérée. - Ah Boss t’as pris ton temps ! Tiens tu nous ramènes du gens finalement ? - …
Pourquoi souriait-il ce sombre crétin… Le mystère de son éternelle joie de vivre restait tout aussi entier mais cette fois-ci, elle pouvait peut-être le servir. - C’est exact ! J’ai pensé qu’il nous serait plus agréable d’avoir un peu de compagnie pour cette fois-ci. - Clair ça manquait de vraie femmes par ici, pas qu’ce soit contre toi gamine hein te vexe pas !
Avait-il seulement compris à quel point leur situation était précaire ? Etait-ce un redoutable comédien ou un sombre crétin ? -… Oui voilà… Commande nous donc à boire maintenant. - Ah j’aime quand tu parles comme ça Boss ! On va p’têtre pouvoir faire quelque chose de toi ! Hep patron, par ici mon gars !
Laissant le barbare monopoliser l’attention, le mage noir coula un regard empli de malice vers la jeune femme. Resserrant sa propre prise sur le bras de cette dernière afin de l’empêcher de lui échapper il susurra de sorte à ce qu’elle seule l’entende. - Mon compagnon n’est qu’à quelques centimètres de votre sœur. Je peux sentir votre haine mais il serait regrettable qu’un faux pas de votre part entraîne l’implication de tant d’innocents. Comprenez-vous ?
Près de la table, Seth s’était empressé d’attraper la chaise la plus proche et d’asseoir littéralement la soldate après lui avoir assuré que service ou pas il ne la laisserait pas partir sans un petit godet tandis qu’Elisabeth s’était retournée sur sa chaise. A genoux sur le siège elle tenait le dossier du mobilier des deux mains et contemplaient le couple atypique d’un regard interrogateur. Profitant de son effet, Nemesis reprit d’une voix forte et enjouée. - C’est pour ça que nous allons tous nous asseoir, prendre un verre et discuter calmement. Comme de bons amis ! - C’est vrai grande soeur ? On peut rester avec eux ?
La voix de l’enfant était teintée du léger espoir de pouvoir continuer d’écouter l’étrange brute encapée débiter ses âneries. - Wai ! D’la bière et des femmes c’est comme ça qu’j’les aime mes après-midi !
D’un geste délicat mais ferme, le mage noir apposa une légère pression au bras de sa compagne afin de la pousser à entrer.
Sujet: Re: Présumé innocent PV: Nemesis Ven 12 Oct - 11:13
Erin s’était laissée emporter par l’enthousiasme du barbare, elle n’était pas grande buveuse de bière et autre boisson douteuse surtout en service, mais un petit thé ne pouvait point lui faire de mal. Et puis, c’était une autre manière de pouvoir surveiller la demoiselle et le supposé criminel tout en se fondant dans la masse. Et même si elle comprenait très bien le petit jeu du Beorc, elle n’avait pas envie de déclencher un esclandre. Le mieux qu’elle avait à faire était d’attendre de mieux comprendre la situation. Lorsque Personne passa la porte, elle se redressa, prête à intervenir si la demoiselle se jetait à cœur perdu dans une bataille qui révèlerait sa condition.
***
La louve la vit et s’en sentit soulagée. Elle n’avait pas de réels liens de sang avec la jeune fille mais étrangement, elle s’y était attachée plus que de raison. Elle sentit la pression sur son bras, elle entendit la menace mais ne l’écouta pas. Se débarrassant de lui d’un mouvement d’épaule, elle avança vers la table ne ralentissant en rien son pas face à l’humain. D’une main ferme, elle saisit Elisabeth, faisant réagir chaque protagoniste autour de la table. Erin saisissait sa lance, le barbare se préparait à l’attaque mais la jeune femme ne fit que prendre la petite Elisabeth dans ses bras. - Bah… Qu’est ce qui ne va pas grande sœur ? Elle s’était fait un véritable sang d’encre, elle avait eu peur… c’était inquiétant le point auquel elle pouvait se lier à un être lui étant étranger. Gabriel, la Griffes acérées… Elle s’attachait trop facilement et les séparations étaient de plus en plus douloureuses. Elle passa ses mains dans ses cheveux et posa son front contre le sien. Elle allait bien. - Grande sœur, on est dans un lieu public là… Personne se tourna vers Erin le sourire aux lèvres pour une vieille amie. Elle se leva portant dans ses bras la jeune fille et se dirigea vers Erin tenant toujours sa lance au cas d’une réaction imprévue. Mais à vrai dire, Personne les ignorait totalement sachant que maintenant qu’elle était avec la petite, elle pouvait la protéger et ne craignait plus rien. Etait-elle imbue de sa propre puissance,… Peut être. Il est vrai, qu’elle n’avait jamais été défaite lorsqu’elle protégeait quelqu’un. - Tabatha, tu es vraiment jolie, tu as l’air d’aller merveilleusement bien, et je dois dire que ce costume se prête bien mieux à la ville que ce que tu portais la dernière fois. La conversation était douce, même si on sentait une pression ambiante. Chacun était sur ses gardes, on sentait que le moindre mouvement brusque pouvait déclencher une bataille enragée et sans pitié. Et dure était d’estimer le vainqueur d’une telle bataille car même si d’un coté on avait un barbare de l’autre, on avait une chevalière Pégase. Cependant, les plus inquiétants restaient ceux dont on ne connaissait pas les capacités. Cet homme en blanc transpirait la magie quant à cette petite bourgeoise… La louve se mit à exécuter des signes bizarres de ses mains, comme une sorte de langage que seuls les initiés pouvait comprendre. Et Erin semblait faire partit de ces initiés. Son regard était grave et en coin, elle ne lâchait pas les Nemesis du regard. Elle ne fit passer que peu de messages, elle lui transmit le danger que représentait le barbare, ce qu’elle pouvait sentir comme odeur sur lui, ces soupçons aussi. Erin lui demanda de s’asseoir tranquillement. Obéissante, sachant qu’Erin comprenait mieux les comportements humains à adopter, elle prit place à coté d’elle faisant face à la plupart de la salle qui les regardait avec une curiosité déplacée. Elle fit disparaitre sur son visage toutes marques d’inquiétudes, de menaces et de colère et sourit gracieusement. - Tu t’es vraiment améliorée depuis la dernière fois, ou ce monde t’a perverti. Il était vrai que son innocence et sa franchise animale avait laissé place à ce masque d’hypocrisie humaine. - Je parlerais à la place de mon amie et ne passerais pas par quatre chemins. Quelles sont vos intentions en venant ici ? Ne me répondait pas le tourisme ou la visite de courtoisie. Ensuite quelles sont vos intentions vis-à-vis de Mademoiselle Tabatha et sa jeune sœur ? Et enfin, Avez-vous des intentions malveillantes envers cette ville et ses habitants ? En clamant cette phrase, la présence de la soldate s’était faite écrasante et son regard dur. Elle attendait une réponse claire et l’attendait de pied ferme. Elisabeth ne savait plus quoi dire ou faire et restait dans les bras de sa sœur, maintenue par sa poigne effrayante, Personne quant à elle souriait profondément, réprimant ses instincts animales et ses canines tranchantes
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Sujet: Re: Présumé innocent PV: Nemesis Mar 6 Nov - 17:59
Nemesis laissa son regard doré vagabonder sur les trois femelles lui faisant face, laissant à son cerveau le temps d’adapter au mieux sa réponse. Il pouvait les extirper de ce guêpier sans la moindre écorchure tout comme les faire poursuivre par la garde de Criméa toute entière, ce qui pouvait effectivement s’avérer gênant. Enfin son regard revint à la chevalière. Elle était probablement le pire danger pour lui que représentait l’étrange duo leur faisant face. - Vis-à-vis de vos jeunes protégées Nous pouvons vous assurer qu’il ne s’agit que d’un regrettable malentendu. Mademoiselle… Tabatha c’est bien cela ?
Ses yeux reptiliens fusillèrent un instant la bourgeoise avant qu’il reprenne sans attendre la confirmation. - … A peut-être crue que j’en voulais à sa jeune sœur de m’avoir ainsi percuté dans la rue mais il n’en était rien. A vrai dire, au vu de la façon dont elles se sont dispersé, Nous avons pensé qu’elle s’en allait référer de notre présence à un membre de la garde ou un quelconque représentant de l’ordre local.
Désignant la lancière de sa main gantée, le Nemesis s’adossa au fond de son siège en soupirant de dépit. - Ce qui s’avère malheureusement être le cas. - Clair qu’on gagne pas à être connus, ça…
A ses côtés le Lion Rouge s’était quant à lui appuyé sur la table, sirotant sa bière l’air tranquille. Alexander n’aurait su dire s’il rentrait dans son jeu ou s’il laissait une fois de plus son instinct parler, mais le regard écarlate du brigand sur la voluptueuse soldate leur faisant face laissait clairement connaître la seule destination touristique qu’il espérait visiter en cette cité. Prenant une longue rasade afin de laisser son petit discours prendre racine, Nemesis reprit lentement. - Notre visite en cette ville a d’ailleurs durée plus qu’il n’en fallait mais malheureusement c’est un mal nécessaire. Pour faire court… A ce point du récit il se pencha en avant comme pour leur faire part d’une confidence. Nous appartenons tous les deux à un ordre de mercenaire connus sous le nom de la Lance d’Argent.
Seth ne tiqua même pas tandis que le mensonge de son patron se développait. L’ordre avait été exterminé de leurs mains et aucun survivant n’était à ce jour réapparu. Bien sûr il y avait une faible chance que l’une ou l’autre en ait entendu parler sachant que ce dernier était originaire d’une région reculée de Criméa mais c’était un risque à courir. Le ton de Nemesis se fit plus discret. - Peut-être avez-vous entendu parler de notre ancien chef… Veran Zoldik… - Ancien ? Il y en a un autre maintenant ? C’est toi le nouveau chef ?
Presque surpris par la vivacité de réaction de l’enfant, Nemesis plongea son regard glacial dans celui pétillant de l’enfant. Sœur muette ou non, la petite était comme tous les autres : avides d’histoire et de récits palpitants. L’introduction de son bourrin de coéquipier avait par ailleurs du attiser la curiosité de la petite chose à leur sujet et, bien que le début de cette histoire ne semble pas des plus reluisants, elle en cherchait déjà la suite. Croisant le regard du conteur, elle crut toutefois avoir dit quelque chose de mal et se reprit. - Monsieur Seth il t’appelle tout le temps boss… Alors… je pensais…
Faisant presque fleurir un sourire sur son visage, le mage se pencha vers l’enfant autant que le lui permettait le regard furieux de l’ainée. - C’est parce qu’il a un grand respect pour moi depuis… - Tseuh ! Jette-toi des fleurs boss ! Sans moi le Zoldik t’en aurait mis une ou deux que tu t’en souviendrais encore et…
Un vif coup d’œil apitoyé de son coéquipier le convainquit qu’il était sur le point de ruiner toute l’histoire. Mais plus fulgurant était celui de l’enfant lui intimant de se taire tant elle voulait en savoir plus. - J’dis plus rien. C’est toi qui raconte. Patron ! Une autre bière pour moi et un p’tit cocktail sympathique pour cette belle soldate là ! Faut pas laisser les grands défenseurs de votre cité mourir de soif comme ça mon gars !
Laissant la chevalière pégase tenter de s’extirper de l’approche « subtile » du Lion Rouge, le Nemesis se retourna de nouveau vers l’enfant, comme si sa justification s’était transformée en un long conte qu’il s’apprêtait à raconter. Sa voix était douce mais suffisamment forte pour que même la soldate pourtant distraite puisse l’entendre. - Ancien chef car Veran est, malheureusement, décédé au combat. C’était un grand homme, digne et droit, toujours juste avec ses hommes… Nous l’aimions beaucoup. - Et son lézard ! Oho s’te bestiau j’te jure ! Au moins deux toises de larges pour plus du triple de long ! Des crocs comme ça et j’te parle même pas de ses griffes.
Visiblement Erin avait finalement cédée aux injonctions du brigand et un verre empli d’un liquide rouge irisé sur lequel trônait une tranche de citron remplaçait désormais la précédente petite tasse de thé. Laissant le barbare s’attarder sur la description de la bestiole qu’il avait froidement transformée en marionnette géante, contant des exploits imaginaires de l’animal à l’enfant, le mage noir revint à la garante de l’ordre qui tentait avec plus ou moins de succès d’ignorer superbement le verre devant elle. - Quoi qu’il en soit, l’Ordre de la Lance a progressivement grandi en notoriété dans notre région jusqu’à ce que nos dirigeants ne décident d’accepter un contrat, je le crains, au delà de notre niveau… Mais nous étions si fiers et audacieux à l’époque….
Il n’eut pas besoin de se forcer beaucoup pour que la haine resplendisse dans ses yeux, et le que nom qu’il susurra ne suppure de hargne. - Le Faucheur.
Un court instant de flottement autour de la table alors que chacun ressassait ce que ce nom maudit lui inspirait. Pour l’enfant il ne s’agissait peut-être que du monstre sous le lit que ses parents lui peignaient étant plus jeune, pour Alexander il s’agissait d’un véritable but quant à Seth… Un bref sourire carnassier et il entrait enfin dans le jeu. S’adossant dans son siège, le barbare mit fin à ses explication sur la « Michelle la wyvern Zoldik » pour prendre une gorgée d’un air sombre alors que son coéquipier reprenait d’une voix enrouée par la rage. - Nous avons traqué chacun de ses mouvements… Tentant de déterminer où et quand il apparaîtrait, quel était le meilleur lieu pour une embuscade et finalement ce fut.. - Un massacre.
Nouvel instant de silence, plus long et morbide toutefois. Lorsque Nemesis reprit il semblait plus maître de ses émotions bien que ses mains n’agrippent fermement son verre à l’en briser. - Nous avons rapidement perdu contact avec l’équipe envoyée pour préparer le terrain… Et le manteau rouge s’est volatilisé de tous nos axes de recherches quels qu’ils soient… Quelques semaines plus tard… Seth moi et quelques autres étions sur une autre mission et lorsque nous sommes enfin rentrés… Notre quartier général… Notre foyer à tous…
Silence à nouveau comme si les mots étaient trop durs à prononcer, finalement Alexander redressa la tête et contempla le plus sincèrement possible les yeux de la soldate de Criméa. - Il ne reste que des ruines aujourd’hui. Des ruines et des fantômes. La Lance s’est dispersée à la vitesse de l’éclair, nous étions si peu nombreux à avoir échappés à la Bête…
Son regard croisa celui encapé du barbare tandis qu’il poursuivait. - Seth et moi sommes restés ensemble, motivés par le même désir de vengeance. Depuis nous suivons l’homme à la trace. En mémoire de ceux que nous aimions.
Tant d’ironie dans leurs esprits lorsqu’ils cognèrent leurs choppes l’une contre l‘autre avant de prendre une longue rasade, masquant pour l’un le fou rire qui le menaçait à chaque instant, pour l’autre la froide machination qu’il venait d’établir. Lorsque les verres heurtèrent le bois de la table, Alexander croisa les bras pour poursuivre d’une voix plus maîtrisée. - Il y a certes de la haine, voire de la colère en moi. Je n’ai jamais été aussi maître de moi-même que mon coéquipier. Mais nous ne sommes ici que pour tenter de refaire des provisions pour la longue marche qui nous attend. Certaines de nos informations témoignent de la présence de notre cible non loin de la frontière galliane. - Et j’ai mais alors carrément pas envie qu’il r’vienne s’venger sur vot’ pauvres ville s’il apprenait qu’on était là. On voyage incognito pour pas qu’le malheur décide de revenir frapper quand on est pas là.
Alexander laissa la parole bon enfant du Lion Rouge prendre place dans les esprits avant d’achever, laissant son regard dériver sur la bourgeoise muette. - Nous savons que notre combat est sûrement sans espoir… Il est vrai que j’ai pu être agressif, voire menaçant, et je ne l’aurais pas regretté une seule seconde si cela m’avait permis de m’éloigner de vous plus rapidement. Désormais je ne souhaite que votre compréhension.
Et d’un commun accord, les deux malfrats levèrent leur choppe vers le duo leur faisant face, appelant à trinquer en bonne et due forme, l’un observant la réaction de son vis-à-vis, l’autre pointant de ses yeux écarlates le verre toujours plus ou moins intact de la lancière. - Alors… Amis ?
Les mots lui écorchèrent la langue plus aisément que cent lames de rasoirs.
Sujet: Re: Présumé innocent PV: Nemesis Mer 7 Nov - 14:36
Les doigts de la jeune louve se crispèrent sur ses jupes alors qu’elle entendait le récit, que dis-je, l’épopée du duo d’acteurs qu’elle savait être pire que ce qu’ils voulaient paraître. Quand à Elisabeth qui se jetait à corps perdu dans ses fadaises et Erin qui se laissait distraire… elle se sentait bouillir intérieurement. Pourtant son visage restait stoïque et son regard pouvant sembler agressifs, n’était que le reflet de sa contenance et de sa nature. Tout sonnait faux à son oreille peut être parce qu’elle avait un apriori négatif sur leur personne ou parce qu’elle savait reconnaitre des criminels quant elle en sentait l’odeur. La seule chose vraie dans tout leur récit était le Faucheur. Une étincelle dans les yeux du fourbe Nemesis lui signalait la part de vrai, un rictus sur ses lèvres, un ton de voix plus grave comme pour déclarer la vérité. Personne la sentait là, dans ses mots, dans sa gestuelle. La vraie raison qui menait cet homme, le but qui obligeait cet être à se lever chaque jour.
La louve se détendit. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’un voile se levait sur le mystérieux Nemesis. Il ne la regardait pas, si ce n’était pour l’inciter au silence, chose à laquelle elle se tenait d’elle-même. Il finit son histoire et sous les yeux émerveillés de la jeune enfant, se tourna vers elle comme pour attendre sa réponse, comme si elle tenait entre ses mains, entre ses doigts le déclencheur d’une bombe dévastatrice. Devait-elle appuyer dessus et déverser la rage qui sommeillait en elle. Devait-elle renoncer et une fois de plus faire passer la sécurité et la survie des autres avant sa sérénité de son corps et de son esprit…
Elle prit son crayon alors que désormais tous les regards étaient tournés vers elle. Erin savait que si la demoiselle révélait sa vraie nature, elle devrait prendre les armes contre eux mais aussi contre la populace qui n’épargnerait pas une Laguz au sein de sa ville. - Dis-moi, ne serait-il pas plus simple de croire en leur « sincérité » et d’en rester là ? Je ne veux pas de drame… Son poing se ressera et d’un violent coup sur la table, elle la brisa renversant les cocktails à peine entamé. La chopine de bière avait été sauvée in extrémis par un réflexe ninja de son consommateur. - T’vas pas bien dans ta tête bourgeoise !!! Là où son poing avait frappé, on pouvait voir l’enfoncement du bois ayant épousé la forme de son poing. Si on prêtait attention aux détails on pouvait presque y distinguer des griffes… mais ils auraient fallu savoir qu’elles étaient là. Elle tourna les talons, crayonnant rapidement deux mots. Un qu’elle donna à Erin pour la remercier de son déplacement et un autre qu’elle envoya négligemment derrière elle à l’intention des deux acolytes.
Tabatha, sa sœur, ne lui avait pas appris à être égoïste elle ne pouvait donc pas déclencher un combat qu’elle n’était pas sure de gagner et qui n’apporterait rien d’autre que du soulagement pour son être propre. D’un signe de main et pria Elisabeth de la suivre, elles aussi n’avaient que trop trainé sur place. Elles devaient se rendre à l’orphelinat du Seigneur Magus et n’avait aucune raison de prolonger leur étape à Mélior. La petite encore un peu surprise par le choc la suivit sans un mot. - Bah tu t’casse fillette ? - Désolée Monsieur, mais grande sœur fait bien trop peur quand elle est énervée, et j’ai peur que si je reste elle ne vous frappe très très fort et que vous ne mourriez très très vite… - Mais je suis surement plus fort qu’elle, non ? Faisant le beau et bandant les muscles, le barbare était incroyablement impressionnant, mais… - Désolée, mais je crois que je ne parierais pas sur toi Petit sourire avant de vite rattrapé Personne, qui donnait de l’argent pour payer les réparations de la table ainsi que les boissons consommées et renversées. Elle sortait royale de l’auberge tamisée retrouvant rapidement la lumière de la rue. Erin proposa de les emmener à dos de Pégase au plus grand ravissement de la jeune fille. L’animal eut un mouvement de retrait devant Personne et son odeur animal puis la laisse monter sous la caresse amicale d’Erin. Ses jupes remontèrent un peu laissant percevoir le bout de sa queue mais aucun n’en fit la remarque car nulle ne s’intéressait à la cavalière lorsqu’un pégase était dans la place. D’un mouvement il s’envola, faisant fie de la surcharge et Personne tourna une page sur cette rencontre, pensant encore au vil message qu’elle avait pu laisser.
Oubliez Messieurs, vous ne valez rien à coté du Faucheur. Sa bonté vous écraserait et sa force vous broierait les os… Je suis la mieux placer pour le savoir car je …
La fin du message s’était brouillée dans le cocktail rougeâtre… comme sa silhouette loin dans les airs.
❝ Nemesis ❞
Messages : 49 Localisation : Into Darkness Autre Indication : Nemesis Groupe : Lui
Sujet: Re: Présumé innocent PV: Nemesis Mer 21 Nov - 14:49
L’ombre du pégase obstrua la lumière du soleil pendant un instant avant que la bête ne disparaisse du champ de vision des badauds, se dirigeant vers la destination des demoiselles. Le silence se fit dans la rue à la vue du spectacle, puis le brouhaha citadin reprit rapidement ses droits tandis que tout un chacun jetait des coups d’œil circonspects à l’intérieur du bar un tantinet dévasté. - Bouhahaha ! Sacré numéro les p’tites tu trouves pas Boss ? - … - Puis la mignonne à cheval là… Fiou sacré morceau ! Cella là je te la monterai bien comme… - Seth… Ca suffit.
Le ton du Nemesis était calme et suffisant, presque serein. Pourtant une rage incontrôlable le tenaillait tandis qu’il froissait le petit message teinté d’alcool entre ses doigts gantés. Ainsi il ne s’était point trompé. La bourgeoise était effectivement bien plus que ce qu’elle laissait paraître. Un sourire féroce naquit sur les lèvres pâles du mage noir alors que le tatouage doré des runes parcourait brièvement son épiderme dans son entièreté, invisible sous ses vêtements de ténèbres. Oublier… Mais qu’oublier quand l’on porte la marque même de l’homme que l’on haït ? Broyé par la bonté du Faucheur ? Il l’avait déjà été par sa trahison, parce que lui avait fait preuve d’une bonté trop puérile. En ce monde seuls les plus forts survivaient, seuls les inconscients parvenaient à leur fin. L’amour, la haine… Quelles que soient les motivations au final la seule volonté ne suffisait pas. Il fallait du pouvoir, de la force, une volonté implacable, et lui la trouvait dans cette malédiction que sa proie l’avait contraint à subir.
Laissant tomber l’infect message dans les restes de la table brisée, Nemesis se mit en marche et sortit de la taverne. Celle qui pourrait peut-être un jour le conduire au Manteau Rouge avait déjà disparue dans les cieux mais qu’importe. Lui savait pertinemment que leur prochaine rencontre ne pourrait se résoudre que dans le sang, et nulle volonté de protéger le criminel aux cheveux blancs ne saurait égaler la haine qu’il éprouvait envers ce dernier. - Seth, nous partons. - T’es sur de ça Boss ?
Le regard vermillon du barbare croisa un instant l’ardente exaltation des prunelles dorées du Nemesis. La bourgeoise avait réussie à piquer son intérêt plus qu’il ne l’avait espéré… C’était tant mieux, lui aussi avait envie de recroiser un jour cette fille « de bonne famille » capable de briser une table à main nue. - On peut les retrouver. Un poney volant ça passe pas longtemps inaperçu… Et j’ai un truc à prouver à la mioche !
Se massant l’articulation de l’épaule pour s’échauffer un peu, le monstrueux brigand afficha un sourire farouche, prêt à en découdre. Mais Nemesis n’esquissa qu’un infime sourire de compréhension avant de secouer la tête. Sa fureur et sa soif de sang pouvaient attendre, il avait une cible bien plus appropriée sur laquelle les relâcher. - Pas aujourd’hui compagnon. Il n’est qu’un individu pour l’instant que Nous souhaitons voir tomber sous Nos coups. - Roooh t’es pas drôle… Et si on perd vraiment sa piste?
Les crocs pointus de la Bête étincelèrent dans la lumière de ce joyeux après-midi. - Alors je crois que quelqu’un aura à répondre devant la Justice de son inculpation en temps que « Complice ». - Ca ça me plait !
Le Lion Rouge frappa son poing dans la paume de sa main avant de sembler réfléchir un instant. - Euh Boss ? J’peux te d’mander un truc ? - Dis toujours. - La bute pas d’vant la p’tite.
Le mage noir se retourna l’air presque surpris, scrutant un instant l’air profondément sérieux du barbare sous sa capuche. Un instant de silence se passa puis la créature éclata d’un rire glacial et tonitruant où résonnaient toute la démence et la joie morbide qu’il éprouvait à l’idée des évènements à venir. - Qu’il en soit ainsi. Allons maintenant cher Seth ! Que la Justice reprenne son cours. Nous avons un nom à rayer de ce monde.
Son long manteau claquant au vent de sa marche, le Nemesis se remit en marche, en quête de justice, en quête de son destin, en quête de sa vengeance. - Tu sais c’est quoi l’mieux dans tout ça Boss ? - … - On a picolé gratos !