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 Une histoire de famille [PV: Kerorian]

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Maître du JeuQuintessence de l'Absurde


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MessageSujet: Une histoire de famille [PV: Kerorian]   Une histoire de famille [PV: Kerorian] I_icon_minitimeMer 15 Aoû - 17:48

Cela faisait bien une heure qu’elle marchait en suivant ce petit chemin. Si elle ne s’était pas trompée elle devrait ne pas tarder à l’apercevoir. Dans le cas contraire elle n’avait plus qu’à maudire sa mémoire défaillante et son grand âge. Comme c’était laid de vieillir. Fut un temps où elle trottinait sur cette corniche aussi vieille qu’elle avec l’agilité des chèvres de montagne… Une vieille bique, voilà ce qu’elle était devenue. La métaphore lui arracha un sourire malicieux digne d’une petite fille. Débouchant finalement dans le tournant, la doyenne porta sa main en visière afin de se protéger du soleil. Son regard bleu glace, en parfait accord avec ses cheveux blancs et sa tenue de voyage azurée, fouilla le versant opposé du vallon jusqu’à enfin l’apercevoir. Cette petite bâtisse où vivait le vieux bouc ! Claquant des doigts elle eut un rire aigu avant de reprendre sa route à petit pas. Pas si rouillé que ça de la tête finalement l’ancêtre !

C’est au soleil couchant qu’elle parvint enfin à son but. L’endroit n’avait absolument pas chan… A bien y regarder si en fait… Les pierres étaient plus propres, moins anciennes… Et le toit s’était également refait une beauté. Elle posa son regard pétillant sur l’homme assit sur son éternel petit banc de pierre, juste à la gauche de l’entrée. Les rides creusaient sa peau mate et parcheminée et sa longue barbe blanche lui descendait facilement jusqu’au milieu du ventre. Ses cheveux étaient comme à leur habitude tirés en un catogan distingué qui, sans le rajeunir, donnaient ce qu’il fallait de prestance et de distinction à sa silhouette fine mais où perçaient encore quelques restes de muscles. On pouvait effectivement parler de vieux bouc… Mais bien conservé. Désignant la pilosité faciale de son ami se levant pour l’accueillir elle partit de sa voix chevrotante mais douce.

- Tu devrais te la couper, un jour tu finiras par marcher dessus !
- Je suis sur qu’elle finirait par te manquer.

Souriant, les deux vieux amis s’enlacèrent un instant avant de s’éloigner légèrement. Se fendant d’un sourire, l’homme parla le premier.
- Tu n’as pas changée.
- Oh tais-toi vieux flatteur, je sais mieux que toi combien de temps j’ai mis pour venir te voir.
- Tu aurais dû louer une carriole.
- Et te faire le plaisir de vieillir avant toi ? Jamais !

Riant tous les deux, les vieux compères se dirigèrent vers l’entrée du bâtiment.
- Mais dis-moi tu as fais quelques petites rénovations non ?
- Quel œil. Eh bien oui pour tout te dire j’en avais assez de l’ancien modèle.
- Tu mens aussi mal que mes petits-enfants.
- C’est toi qui me connait trop bien voyons Illanda.

Devisant toujours, le petit couple pénétra finalement à l’intérieur de l’endroit où s’activaient un certain monde.
- Eh bien ! C’est plus peuplé que toutes les fois où je suis venue…
- Cette bâtisse est l’œuvre de ces braves petits. Ils ont eu quelques soucis et je les ai recueillis.
- Des… Soucis ?

Les sourcils froncés, la doyenne foudroya son compagnon du regard tandis qu’il lui adressait l’un de ses habituels doux sourires. Il voulait lui cacher quelque chose pour ne pas l’inquiéter ce vieux grigou… C’était raté pour l’instant. Son regard revint aux jeunes gens occupés dans la cour du petit bâtiment, qui à tailler du bois, qui à s’entrainer à l’arc ou à soulever des poids, qui à faire le linge ou la nourriture. Mais tous levèrent le regard de leur tâche lorsque leur mentor tapa dans ses mains.
- Mes enfants, voici Illanda une très vieille amie…
- Pas si vieille que toi eh !

Masquant son sourire, le vieux maître poursuivit.
- Elle est venue me rendre visite pour quelques jours aussi vous prierais-je de lui réserver le meilleur accueil et traitement possible.

Parcourant le petit groupe de jeunes du regard, rendant leur salut à ceux qui lui en adressaient un, la doyenne écouta la fin du petit discours de son ami avant que chacun ne se remette à ses obligations. Elle se pencha alors à l’oreille de son compagnon.
- Ton petit protégé n’est pas là ?
- Oh si tu le voyais je ne suis pas sûr que tu continuerais de l’appeler ainsi. Redeye est toujours en voyage et cela fait un moment que je n’ai aucune nouvelle. Tu sais comment sont les jeunes.
- Tous des ingrats oui ! Bon, toute cette marche m’aura ouvert l’appétit j’espère que tes petits hommes savent cuisiner.

***

Le vent soufflait à ses oreilles, le sang battait à ses temps tandis qu’il faisait de son mieux pour se maintenir en selle. Sa monture filait à travers bois, visiblement aussi paniquée que lui, l’écume aux lèvres et l’œil hagard. Pourquoi maintenant ? Il était pourtant si proche du but et il avait fallu que ses poursuivants ne le retrouve justement maintenant. Serrant les dents, l’homme tenta d’ignorer la douleur de son côté gauche tandis que d’un geste de la main il chassait le filet de sang l’aveuglant et dégoulinant de son crâne. Il était si proche… Il aurait déjà dû le rattraper si les indications que lui avaient données les gardes étaient bonnes… Déesse faîtes qu’il soit dans cette direction…

Une flèche siffla près de lui avant de s’enfoncer dans l’écorce d’un arbre tout proche tandis qu’il donnait un grand coup dans les rênes afin de bifurquer. C’était mauvais… Il allait bientôt quitter le petit bosquet et déboucher sur une immense plaine. Aucune cachette à perte de vue… Sa bête était épuisée et lui n’était pas en meilleur état. Pourquoi maintenant !

Les branches laissèrent finalement place à un immense ciel bleu tandis que son cheval déboulait sur la plaine, suivi de près par quatre autres bêtes dont les cavaliers étaient armés. L’un d’eux se saisit d’une flèche dans son carquois avant d’épauler son tir. Un carreau adroitement adressé mit fin à son action et à sa vie tandis qu’il roulait à terre. Le fugitif étouffa un cri de douleur tandis que son bras retombait, la main fermement crispée autour du manche de son arbalète, celle-ci battant le long du flanc de sa bête. C’était fini, il perdait lentement conscience et parvenait tout juste à se maintenir en place. Jamais il ne pourrait recharger une fois de plus l’arme à laquelle il s’agrippait. Sa tête se releva, fouillant l’espace devant lui… Vide… Vide à en pleurer… A moins que…

Concentrant ses dernières forces, l’arbalétrier ouvrit grand les yeux… Oui… Oui ! Marchant là-bas au loin ! Cette immense silhouette drapée de noire, cette couleur de cheveux ! Le galop furieux dans son dos accéléra les rythmes des battements de son cœur tandis qu’il forçait encore l’allure. Il devait arriver à portée de voix ! Quitte à en crever sa bête !

Gonflant ses poumons de tout l’air qu’il pouvait encore absorber, l’homme hurla tandis que derrière lui, ses poursuivant se rapprochaient.

- Redeye !!! Kerorian Redeye !!!!!!

______________________________________________________

Et tadaaaa ! Bienvenue à ton cdc mon petit ! Petit topo de la situation : je te laisse décider de comment tu es arrivé à cet endroit, l’essentiel est qu’un mec que tu ne connais ni d’Eve ni d’Adam ni de qui que ce soit vient de gueuler ton nom (tu n’en es pas sur ils sont encore très loin), talonné par trois cavaliers armés et visiblement déterminés à lui éclater sa face. Le fugitif porte une arbalète et est actuellement blessé notamment au crâne et au flanc gauche (blessure profonde et lui ayant fait perdre pas mal de sang). Sa monture est crevée et sur le point d’être rattrapée.

Concernant les poursuivants : il s’agit de trois cavaliers (classe I niveau 20) dont les armures et les équipements ne portent aucun emblème particulier. Deux portent une lance et talonnent de très près la bête du fugitif tandis que le dernier plus en retrait est armé d’une épée courte. Voilaaaaaa bon courage ! o/

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Kerorian
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MessageSujet: Re: Une histoire de famille [PV: Kerorian]   Une histoire de famille [PV: Kerorian] I_icon_minitimeSam 22 Sep - 0:20

Il faisait froid en ces lieux, si froid...bien peu de voyageurs auraient osé s'aventurer avec la plus banale des tenues dans un tel endroit. Lui s'en moquait éperdument, ce pays était le sien, ces paysages l'avaient vu naître et grandir, l'air glacé qui emplissait ses poumons était celui qui le ravissait. Le rude royaume de Daein était le sien, et ses pas finissaient toujours par l'y reconduire. Mais aujourd'hui, l'admiration des hautes montagnes aux sommets enneigés n'était pas de mise, l'étude des feuilles de chaque arbre sur sa route n'avait pas d'intérêt, le monde avait perdu sa saveur et c'est bien par égarement que le Rôdeur était revenu se perdre en ces vastes landes.
Voici quelques temps, il se trouvait à Criméa. Belle nation, chaude et ensoleillée, un endroit plaisant où il ferait bon vivre, et qui pourtant désormais sera le nom de sa douleur...dans une petite auberge, par une journée comme une autre, il avait fait la connaissance d'une barde, mais une suite d'événement conduisirent la soirée à se terminer...dans les plus intimes délices. Hélas, cette passion échauffée n'avait été qu'illusion, et si le pauvre guerrier aux yeux flamboyants s'était profondément épris de la belle chanteuse, ce n'était pas réciproque. Fou de chagrin, et sous la menace que représentait l'épée maléfique qu'il portait, il s'était enfui, abandonnant là son amour, sa peine, ses regrets et ses désirs ainsi que sa vieille lame, Zwei, le condamnant à ne plus avoir que pour seul bagage l'arme damnée qu'il portait sur le dos.

Désespéré, le géant à la chevelure feu et ombre recommença à errer, et pour chasser la douce et pâle Liyu de ses pensées se donna pour objectif de retrouver les traces de l'homme qui avait par plusieurs fois troublé sa vie. Celui qui l'écrasa par ses propres atouts, lui qui était si fier de sa force et sa taille, qui lui "légua" la Tueuse-de-Dragon puis qui le défia dans les plus nobles règles du combat loyal. Ce mystérieux colosse qui posait toujours sur lui cet étrange regard et qui lui trouva une ressemblance avec lui-même.
Stanpar, le plus monstrueux adversaire que Kerorian n'eut jamais à combattre. Inconnu menaçant dont on préférait éviter la proximité, et qui pourtant possédait une...présence qui mettait le Rôdeur à l'aise, comme s'il s'adressait à lui-même. Et cette sensation déroutante, ainsi que leur similitudes de caractère, lui semblait-il et leur destins identiques offrirent au guerrier les questions dont il avait besoin pour échapper au souvenir de sa compagne d'un soir.
Par deux fois il rencontra le colosse à l'épaisse armure, par deux fois c'était ici, à Daein, et les liens qu'il partageaient conduisirent le manieur de lame à entamer ses recherches par son pays natal. Il ignorait ce qu'il allait trouver, il ignorait même ce qu'il cherchait en réalité, mais il le cherchait, et était prêt à tout pour découvrir ce qui devait l'être...


***


C'est ainsi qu'il parcourait cette plaine. Il n'avait aucune peur, il connaissait ces lieux, les créatures qui y faisaient leur refuge, et ne craignait pour ainsi dire plus rien en ce royaume, ni en ce monde. La vie avait perdu toute saveur, la douleur n'était rien en comparaison de la plaie en son cœur, il ne redoutait plus la mort ou la violence, et désormais il possédait une nouvelle force, bien plus terrifiante que celle qu'il possédât jamais autrefois. Le guerrier était enfin parvenu à manier la titanesque épée noire qu'il portait comme un sinistre fardeau, elle était encore bien lourde, même pour ses robustes bras, mais il pouvait maintenant l'utiliser au combat sans craindre qu'elle ne l'handicape plus qu'elle ne lui serve...
Hélas, son triste voyage ne se passait pas dans le silence, car si la lame des ténèbres qu'il devait garder comme un obscur fléau lui avait apporté peine et malheur, c'était bien car elle était hanté par une âme aussi noire que la nuit dont les loisirs ne causaient que souffrance et tourments à ceux qui en étaient la proie, il était bien placé pour le savoir...

*Keroooo ! J'veux des femmes !* criait l'insupportable voix dans sa tête dont il ne pouvait hélas se défaire.

"Tais-toi..." marmonnait en retour le manieur de lame.
*Mais quoi ! Maintenant que tu sais à quoi elles ressemblent à poil, t'as plus à avoir peur de les aborder ! Ramènes moi en une ! Non, plutôt deux, ou même encore mieux : Trois !* enchaina la voix.

"La ferme !" Rugit alors Kerorian, fou de rage envers son épée qui était la source de tous ses maux.

S'il avait su ce sombre jour où il s'empara de la Tueuse-de-Dragon qu'elle allait se mettre à lui parler, posséder son corps et lui pourrir la vie au delà de l'imaginable, nul doute qu'il aurait préféré la balancer au fond d'un ravin et ne plus jamais en entendre parler ! Il n'était pas encore trop tard pour le faire...mais quelque part, cette épée, aussi insupportable soit-elle, était un lien puissant entre lui et Stanpar et il ne pouvait se permettre de l'abandonner.

*Allez Kero quoi, soit sympa ! Juste une, juste une seule ! Même petite ! Je veux vraiment bai recommença à "supplier" l'arme définitivement malsaine.

"Ta gueule !" La coupa le Rôdeur en s'arrêtant, tendant l'oreille.
*Qu'est ce que t'as encore ?* l'interrogea l'épée.

"J'avais cru entendre quelqu'un...ça doit être mon imagination..." conclut le guerrier
*Ça y est, tu te mets à entendre des voix mon pauvre garçon...* soupira l'arme

"La faute à qui triple buse ? C'est qui l'enfoiré qui me cause droit dans ma tête et me donne l'impression de devenir schizophrène !?" s'emporta le Beorc, réussissant à clouer enfin le bec à l'épée noire.

Se permettant enfin un sourire, puisque débarrassé pour un moment de l'horripilante présence du démon, Kerorian put cette fois entendre avec certitude un bruit depuis son dos. On aurait dit des sabots...des cavaliers passeraient-ils par ici ? Pourtant cette plaine ne mène pas à grand chose et ses abords n'offrent pas le plus facile des terrains pour les montures. Piqué par la curiosité, le guerrier se retourna et trouva rapidement du regard la source des sons. Il y avait effectivement des hommes montés un peu plus loin, progressant vers lui dans une formation étrange.
Dans un premier temps, le Rôdeur crût à un jeu entre de bons amis qui se taquinaient du haut de leurs destriers, mais il commença à s'alarmer lorsqu'il aperçut les armes au clair de chacun et les blessures du cavalier de tête. On ne dégaine pas une arme pour un jeu, et il y a peu de chance que ce soit amusant de se vider de son sang.
Bien que ne sachant pas ce qui valait à ce pauvre homme un tel traitement, Kerorian préféra prendre le parti de la victime et porta ses mains à la longue poignée qui surplombait son épaule sans encore dégainer la gigantesque épée. Deux de ces futurs adversaires avaient des lances, et il préférait éviter de devoir se battre contre deux ennemis pareils en même temps, pas sans l'effet de surprise...


"Allez vous mettre à l'abri ! Je m'occupe d'eux !" Cria le Rôdeur à l'homme blessé dès qu'il fut assez près, talonné de peu par les deux lanciers.

Il n'aima jamais les chevaux. Non seulement il ne peut pas tenir dessus, mais en plus c'est un moyen "facile" de lui opposer un mode de combat qu'il exècre. Le Rôdeur éprouve une certaine aversion a affronter des adversaires armés de lances, ou dotés d'une grande vitesse, les cavaliers réunissent souvent ces deux caractéristiques.
Les battements de son cœur s’accélérèrent quand les cavaliers furent tout proches. Trois cavaliers à affronter en même temps, ça allait être chaud, ils étaient bientôt là, sur leurs montures aux nasaux fumants et l'écume aux lèvres. Il laissa le blessé filer aussi vite que le pouvait son destrier exténué, et banda tous ses muscles à l'instant suivant, prêt au combat.
Un instant avant l'engagement, il inspira profondément...puis s'écarta d'un pas de biais pour ne pas rester dans le chemin du cheval et de la lance, et dans un cri de fureur et d'effort brandit la titanesque lame maudite et la balança sous la force de l'élan contre l'homme monté, tranchant sans le moindre mal l'inconnu et sa monture dans une trombe de sang, puis souleva à nouveau la si pesante épée, l'arrachant au sol où elle s'était enfoncée après avoir cruellement pourfendu le malheureux et se prépara à porter une seconde attaque en levant déjà la Tueuse-de-Dragon. Le troisième larron du groupe, celui qui portait une épée, était bientôt assez près, et il espérait que le choc psychologique l'aiderait à frapper. Il se ressaisit cependant rapidement et resta à distance du guerrier, criant à son camarade de venir l'aider pour le tuer, le fuyard allant certainement mourir de ses blessures d'ici peu il ne représentait plus un problème, mais ce mec si.
Les deux cavaliers survivants filèrent à coté de lui, puis l'épéiste cria à son camarade de faire demi-tour et de régler son compte à ce "chien aux cheveux rouges", l'autre qui filait était de toute façon trop blessé pour aller encore loin, ils n'auraient qu'à s'assurer de son trépas une fois ce grand dadais réduit en lambeaux sanguinolents et abandonnés aux corbeaux ! Le lancier éperonna son cheval aux nasaux fumants alors qu'il abaissait sa pique, prêt à transpercer d'un coup sec et précis ce bâtard qui tua son camarade quelques instants plus tôt. Pas assez fou pour rester sur le chemin, le Rôdeur s'écarta à nouveau d'un pas si large qu'il ressemblait plus à court saut et pivota sur ce nouvel appui, et tourna complètement sur lui-même, balançant avec une force inouïe la gigantesque épée qui semblait voler d'elle-même pour faucher rageusement bête et homme alors que le soldat ne put que frapper d'un coup unique et désespéré en comprenant ce que la manœuvre allait lui coûter. Il avait visé juste, et aurait certainement transpercé le cœur du guerrier aux yeux flamboyants si la lame qui tranche même les dragons n'avait pas était si large qu'elle barra la route à l'épieu, le déviant et en cassant l'effet, son fer entailla toutefois l'épaule du géant alors que les morceaux de chairs de son ennemi et de sa monture tombaient à terre dans une immonde pluie de sang et d'organes, souillant un peu plus cette terre déjà mille fois maudite au temps de la guerre...

Dans un cri de rage, le dernier cavalier se rua sur lui, plus que jamais décidé à en découdre et à lui faire payer ces crimes. Malheureusement pour Kerorian, même s'il était devenu suffisamment fort pour brandir la colossale corruptrice celle-ci demeurait une lame extrêmement lourde, et plus d'une fois il avait réalisé que l'une des plus grandes difficultés s'opposant à son maniement était la stabilité de son porteur, un seul coup suffisait à entrainer au tapis même quelqu'un de son gabarit et l'attaque circulaire qu'il devait de réaliser dépassait de très loin sa capacité à conserver son équilibre et il n'avait pu après une telle frappe ne serait-ce que retenir l'arme maléfique qui alla une fois son méfait accompli s'enfoncer une fois de plus dans la terre, comme souhaitant s'abreuver du sang versé alors que fondait sur lui le destrier aux épaisses lèvres dégoulinantes d'une bave furieuse. Il n'avait pas le temps de brandir à nouveau la Dragonslayer, ni même de la tirer du sol, si seulement il avait encore Zwei...mais l'heure n'est pas aux regrets.
Abandonnant là sa si lourde épée, il s'avança aussi prestement que possible du coté "non-armé" du cavalier, espérant au moins éviter de se faire faucher en esquivant l'animal. Hélas, l'épéiste monté était habile et il aurait aisément tranché la haute tête du Rôdeur d'un beau revers d'épée si celui-ci n'avait pas eu de bons réflexe en levant ses bras lourdement protégées par d'épaisses plaques d'acier, réalisant un contre d'un poing tourné vers la lame pour en présenter la plus épaisse partie du gantelet, et projetant son autre main telle une serre féroce sur le poignet d'arme de son ennemi et le saisit d'une poigne de fer.
Il interrompit ainsi là la cavalade effrénée de l'inconnu en avançant encore alors que sa monture poursuivait droit devant elle, à l'opposé de la traction du Rôdeur. Sous ses forces contraires, l'épéiste fut désarçonné et tomba à terre bien qu'il ne fut pas le seul. Aussi fort soit-il, Kerorian ne put compenser la charge d'un cheval de guerre et tomba en arrière, son ennemi s'écrasant au sol à quelques pas à peine de lui, lâchant son épée sous le choc et la surprise.

Roulant sur les épaules, le guerrier à la crinière de feu se releva d'un bond athlétique et se tourna au plus vite vers l'ex-cavalier qui était encore à quatre pattes, et qui voyant ce qu'il désignait sur l'instant comme son pire ennemi, ramassa sa lame et se jeta sur lui dans un nouveau cri de fureur. Il entama les hostilités d'un vif estoc qui rata de peu la tête du géant désarmé, lui coupant légèrement la joue, et recula vivement lorsque celui-ci repoussa vers le ciel l'épée d'un coup de gant avant de se mettre en garde, ses deux blessures étaient légères, et ne le dérangeraient pas outre-mesure, il pouvait aisément continuer la bagarre, mais la moindre erreur lui serait fatale.
Assoiffé de vengeance, le cavalier-piéton bondit à nouveau sur le géant, souhaitant plus que tout voir sa tête rouler à ses pieds et abattit à deux mains sa lame verticalement. Avançant d'un long pas, Kerorian le bloqua aux poignets en barrant leur route de son robuste avant-bras, ayant l'avantage d'une force physique considérable et répliqua de l'autre poing d'un violent uppercut. Il n'eut pas l'effet souhaité car, bien entrainé, son adversaire tenta de reculer et esquiva le coup...à moitié, ayant sous-estimé la redoutable allonge du Rôdeur dont le fer-de-main percuta son nez dans son ascension, produisant un craquement et arrachant une plainte douloureuse au malheureux qui recula en portant une main à son visage.
Un grand coup de pied circulaire dans une lourde botte tout aussi ferrée que les gantelets vint le faucher en pleine tête alors qu'il retrouvait à peine ses esprits et le projeta à terre, l'assommant à moitié. Malgré cela, il tenta de se relever, misérablement, vacillant déjà à quatre pattes alors que le monde semblait tourner autour de lui. Un coup de talon sur la lame à moitié à terre la cassa dans un bruit caractéristique, provoquant un court moment de panique chez son malheureux ennemi déjà désorienté et étourdi, mais bien suffisant pour laisser le temps au guerrier au regard de feu hésiter sur la raison de porter ou non le coup de grâce... Finalement, il céda. Cette pourriture ne méritait plus la vie, l'innocence enfantine du Rôdeur s'échappait de jour en jour au contact de son épée démoniaque, et la "crise-Liyu" le fit sombrer dans une noirceur d'esprit inquiétante, et à chaque instant il se faisait un peu plus froid et dur.
Lentement, il commençait à abandonner la pitié, la compassion, la modération, et s'enfoncer peu à peu dans un cycle de violence éternel, où le sang appelait le sang, et la vengeance une autre vengeance... Il brandit haut sa jambe, aussi haut que sa souplesse le lui permettait, puis abattit de son coup de pied le plus ravageur sa botte d'acier sur le crâne du malheureux qui succomba au coup, la tête fracassée. Le Rôdeur alla ensuite récupérer la Tueuse-de-Dragon, et s'efforça de rejoindre le messager mourant, il aurait juré l'avoir entendu crier son nom, et même son surnom...très peu de gens le connaissaient, et cela suffisait à piquer sa curiosité. Sa blessure à l'épaule le dérangeait un peu, mais elle serait sans conséquence...


"Vous êtes encore en vie ?"

S'écria finalement le Rôdeur, à la recherche du cavalier blessé... Il souhaitait connaitre le fin mot de toute cette histoire, qui est cet homme qui était pourchassé, qui étaient ces cavaliers sans blasons, et pourquoi cet homme fuyant semblait-il, il n'était toujours pas certain d'avoir entendu clairement, connaitre jusqu'à son surnom ?
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MessageSujet: Re: Une histoire de famille [PV: Kerorian]   Une histoire de famille [PV: Kerorian] I_icon_minitimeMer 21 Nov - 13:56

Incroyable, c’était le mot… Sous ses yeux affaiblis par la fatigue, le guerrier noir venait d’abattre trois hommes armés et entraînés au combat sans ciller une seule fois. Sans se poser une seule question, le colosse avait fait front et porté secours à un homme dont il ignorait probablement tout… Ou bien l’avait-il fait parce que les armes des trois autres le menaçaient elles plus que celle de l’homme blessé ?
- Vous êtes encore en vie ?
- … Je… Je crois…

L’homme s’approchait de lui d’un pas décidé, sa gigantesque lame encore tachée du sang de ses anciens adversaires. Il n’était pas menaçant, ni même agressif… Mais son physique pour le moins gigantesque le rendait terrifiant aux yeux fatigués du cavalier. A cet instant précis, la bête sur laquelle il était juché décida que cette pause marquerait la fin sa course éreintante. Cédant sous son propre poids, l’animal s’écroula au sol, envoyant bouler son cavalier dans l’herbe fraîche. Etalé là, les flancs palpitants sous sa respiration saccadée, de la vapeur s’élevant de sa carcasse brûlante et l’écume aux lèvres, la bête agonisa quelques instants avant de s’éteindre aussi surement que le ferait son cavalier si on ne prenait pas rapidement soin de ses blessures. Semblant toutefois les ignorer, l’homme tenta vainement de se relever tandis que le guerrier noir s’approchait de lui. Avant même que le géant n’ait eu complètement le temps de s’abaisser vers lui, le blessé l’agrippa par le col et se hissa aussi près que possible de son visage.
- Pas… De temps… A perdre… Vite… Il… Il…

Les yeux hagards et fous, l’homme tenta de reprendre sa respiration chassant le sang qui encombrait sa gorge en toussant. Chaque effort qu’il faisait pour parler ouvrait un peu plus ses blessures et provoquait de nouveaux hauts le cœur qu’il contenait avec peine. Son teint cadavérique et sa respiration accélérée ne faisait qu’accentuer son étonnante ressemblance avec le futur cadavre qu’il serait d’ici peu. Et brutalement, sa poigne se fit plus faible alors qu’il retombait au sol. Avant de perdre connaissance cependant, l’homme articula un seul et unique mot. Un mot qui pouvait sembler si insignifiant, si ridiculement vide de sens pour ces gens du commun… Mais qui, il l’espérait piquerait suffisamment la curiosité du guerrier pour que celui-ci lui vienne en aide… Il ne pouvait mourir ici, pas maintenant, pas comme ça sans avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour le sauver… Sauver celui qui les avait sauvés.
– Stanpar…

__________________________________________

BIEN! A la base je pensais que j’allais te reveler des trucs etout mais bon, un peu de suspens en plus ça ne fait pas de mal, puis vu l’état du bonhomme je le voyais mal se lancer dans un long monologue. Topo simple : l’arbalétrier en question possède une profonde et large entaille au côté gauche d’où s’échappe une quantité assez impressionnante de sang (hémorragie toussa), la plaie a l’air d’être récente, raison pour laquelle il est sans doute encore à peu près envie. Son crâne présente aussi une plaie mais moins dangereuse, le reste du corps est plus ou moins intacte si on excepte les côtés cassées et les quelques ecchymoses et coupures sans doutes dues à des attaques pas passées bien loin. Notre homme est par ailleurs dans un état d’épuisement assez critique.

Tu es au milieu d’une plaine à quelques heures de la ville la plus proche et entouré de cadavres dont un qui le sera bientôt si tu ne fais rien ! Enjoy XD
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MessageSujet: Re: Une histoire de famille [PV: Kerorian]   Une histoire de famille [PV: Kerorian] I_icon_minitimeVen 7 Déc - 19:54

Le blessé se releva brusquement en le saisissant par le col, semblait extrêmement pressé...quel horreur pouvait bien pousser un homme à se jouer ainsi de sa vie ? Il faillit réagir trop tard lorsque le mourant s'écroula brusquement, mais parvint à le rattraper de justesse avant qu'il ne heurte le sol, lâchant un ultime mot qui serait peut-être son dernier. Un nom, qu'il ne connaissait que trop bien à son goût.

– Stanpar…

Kerorian se figea brutalement au souvenir que cela réveillait en lui. Cet immense colosse qui avait brisé sans peine Zweihänder, qui avait manqué de le broyer comme lui-même aurait broyé un enfant, ce monstre dont la personnalité changea soudainement lorsqu'il en hérita la Tueuse-de-Dragon et la malédiction qui allait avec. Ce titan à qui il ressemblait tant parait-il... Non, c'était trop peu, pas un simple nom, il secoua un peu le pauvre homme, voulant en savoir plus, ayant besoin d'en savoir plus !

"Non ! Qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce qu'il a fait ? Qu'est ce qui lui arrive ? Hé ! Répondez moi ! Réveillez vous ! Ne mourez pas ! Mourez pas ou je vous tue !! Merde !"

Il faillit se frapper le front en réalisant son absurdité. Il s'emportait, ce nom avait décidément trop de pouvoir sur lui...mais l'importance était de taille, sans mauvais jeu de mot. Stanpar possédait la force de dix hommes et aurait pu sans peine lever une armée de monstres pour ravager le pays, ou bien au contraire s'attirer des ennuis encore plus énorme que lui et risquer sa vie...le Rôdeur ne savait jamais ce qu'il pensait vraiment du géant cuirassé, s'il ne considérait comme un ami, un modèle, un héros, ou comme une immonde crapule en tête de sa liste d'ennemis... Ils partageaient des valeurs nobles, s'entendaient, se respectaient, mais cet homme avait déjà tant de fois fait des choses qui dépassaient la compréhension de l'innocent guerrier.
C'est pourquoi il fallait que ce mec s'explique ! Il l'ausculta rapidement et établit son diagnostic. Désespéré. C'est la mouise totale. Tant pis pour la pudeur et la température, entre être à poil dans la neige, ou habillé et légèrement décédé, ce type ferait sans doute vite le choix. Kerorian déchira la tunique de son patient et entreprit au plus vite de panser ses plaies les plus graves, regrettant mille fois de ne pas savoir les recoudre et d'être à court de bandages. Sa blessure la plus sévère était à son flanc, il y concentra ses efforts.
Le bretteur sortit de sa sacoche ce qui lui restait de feuilles d'une herbe médicinale dont il s'assurait toujours d'avoir une réserve et les broya manuellement pour en extraire un jus épais qu'il appliqua sur la chair déchirée, puis plia un morceau de tissu en quatre et le pressa contre la vilaine balafre avant de faire le tour du blessé avec une longue bande d'étoffe qu'il noua pour faire tenir son chiffon et réduire l'écoulement du sang. La plante favorisait et accélérait la cicatrisation, et était sans aucun doute le médicament dont il se servait le plus.

Il jeta un coup d’œil autour de lui. Les villes étaient loin, personne dans les environs, apte ou non à guérir un blessé et aucun moyen d'appeler à l'aide... Son regard écarlate se posa sur les chevaux anéantis. Il secoua la tête l'instant suivant, il n'aurait pas réussi à tenir dessus et la situation n'aurait pas plus avancé. Il ne pouvait pas abandonner ce pauvre homme ici, mais il ne pouvait pas non plus le transporter, ses blessures le tueraient immédiatement. Tant pis, il fallait qu'il essaye, de tout façon il ne risquait rien de plus...si ce n'est de mourir de ses plaies.
Kerorian alla dépouiller brièvement de leurs biens généraux les soldats déchiquetés pour faire un bandage plus épais et plus solide, et nouer aussi sa blessure à la tête. Ce n'était pas la peine de sauver ce gaillard de son trou au ventre si c'est pour le laisser crever d'une autre ouverture. Il se servit ensuite de ce qui restait de chiffons pour le recouvrir une fois que les soins réclamaient une expérience et des ressources supérieures aux siennes, et se dévêtit de sa lourde épée, de ses bottes et de ses gants qu'il laissa près du mourant, et retira sa cape pour l'en recouvrir. Il fallait lui tenir chaud, il fallait qu'il puisse survivre le temps qu'il revienne.
Le Rôdeur ne pouvait strictement rien faire de plus, si ce n'est aller chercher de l'aide, un médecin, un guérisseur...une couturière ! Peu importe, quelqu'un qui puisse le sauver, c'est pas ses premiers soins faits à la va-vite qui lui éviteront le trépas. Mais la ville la plus proche était assez loin, et même lui allait mettre du temps pour y aller, même allégé... Cependant il n'avait rien à perdre, au moins tenterait-il de le secourir, c'était bien mieux qu'attendre là à le regarder mourir.
Débarrassé de ses fardeaux et mû par l'énergie du devoir, il s'élança à une longue foulée vers le prochain village, il devait y arriver au plus vite, mais cela impliquait de ménager son allure pour courir le plus longtemps possible, il y irait, raconterait ce qui s'est passé, et trainerait, sous la menace si cela est nécessaire, quelqu'un apte à sauver ce pauvre homme... En attendant...il n'y avait plus qu'à espérer que ce malheureux tienne le coup, il avait laissé une gourde à coté de lui, s'il se réveille, car ses premiers soins ne pouvaient aller plus loin. Et il fallait qu'il vive, il était impératif qu'il s'explique...
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