Cauchemar dans le brouillard

Le corps de son ancien compagnon heurta le sol avec force, son sang giclant de tous les pans de son corps, ternissant l'herbe déjà morte. Llyr retira la lance de son corps, fit quelques pas sur le côté, et tomba à genoux, son arme plantée servant de seul rempart entre elle et la terre noire. Elle trouva la force de pivoter et de s'asseoir, contemplant le cadavre qui trônait à quelques mètres d'elle.

Ema avait subi de nombreuses blessures, mais elle s'en sortirait, les soins précédents que lui avaient procurés le prêtre avaient eu du bon, en fait, de tous les combattants, elle était certainement celle qui était la moins touchée à présent. Llyr souffrait d'une paralysie notoire, occasionnée par la foudre, et bien sûr, d'une pléiade d'autres blessures, toutefois moins handicapantes.

- ...

Elle soupira, sa main libre bougea d'elle-même, frissonnant sous les impulsions électriques, et elle continua de contempler l'homme qu'elle venait de tuer. Dans ses tous derniers instants, il avait semblé... soulagé. Llyr ne parvenait pas à le comprendre, ils étaient comme le ciel et la terre: ils se faisaient face, mais ne pouvaient se toucher. Cet amour et cette force qui l'avaient animé, cette colère, cette souffrance, tout cela n'avait fait que parcourir le néant de son esprit, sans atteindre quoi que ce fût.
Elle les avait autrefois senties, à présent, ces émotions n'étaient plus que des informations.

*Et toi, qu'en penses-tu... ?*

Elle ne reçut pas de réponse, elle n'en avait pas besoin.

Et tandis qu'elle s’apprêtait à fermer les yeux, profitant du répit à venir, un claquement retentit. Puis un autre, et un autre. Sous ses yeux, le cadavre s'était animé. Et l'homme qu'elle avait tué venait de reprendre vie. Le Diamant Noir voulu se lever, mais son corps toujours immobilisé ne pouvait lui permettre le moindre mouvement, et elle dut se contenter de regarder.

Il était là, il s'exprimait, il les louait. Sa voix était différentes, ses blessures n'avaient pas guéries. Ce n'était pas lui, ça ne pouvait pas être lui. Llyr n'avait jamais rien compris à la magie, lorsqu'elle affrontait un mage, elle le tuait, bien qu'elle se gardait bien de le faire en temps normal. Ces bêtes-là lui paraissaient trop dangereuses... trop... imprévisibles. Utiliser un corps pour combattre, c'était quelque chose qu'elle ne pensait pas possible. En fait, elle s'en fichait, il faudrait juste éviter que la même chose arrivât au wyvern, où ils ne survivraient pas longtemps...
Non, ce qu'il fallait faire à présent était simple: éliminer le mage.

Sa paralysie se dissipa, tandis qu'elle observait Irvin et Sven se faire malmener de tous les bords par le cadavre mouvant. Elle se redressa, mais au moment où elle tourna la tête vers lui, l'ennemi avait repris sa place initiale. Couché, à quelques mètres d'elle.

- Ema!

Un grognement répondit à son appel, et son amie se redressa, se déplaçant lentement dans sa direction. Sven et la hérone étaient hors-service, mais la nouvelle prêtresse qu'elle avait transportée tout à l'heure pourrait les soigner.
Ce serait bien suffisant.

- Agissez, au lieu de parler.

Elle montra le prêtre et la hérone d'un hochement de tête, avant de se rapprocher de sa wyverne. Toutes deux avaient besoin de soins, mais il lui restait bien assez de discernement pour comprendre que les soins iraient plus rapidement à trois qu'à une. La prêtresse n'avait plus qu'à prendre acte.

Leurs pas résonnaient lugubrement à travers le brouillard, ne leur renvoyant qu'un sinistre écho. Pas un cri d'oiseau n'animait la sombre ambiance les entourant, pas un coup de vent n'agitait les branches alentours tandis que le petit groupe avançait prudemment le long du couloir que leur adversaire avait tracé. L'île semblait comme morte.

- Roh allez quoi j'suis sur que tu connais celle du corbeau et de l'archer!
- Non !
- Et celle de la prosti...
- Nooon ! Tu veux pas la fermer un peu !

Le prêtre afficha une mine boudeuse avant de pertinemment répliquer.
- Mais j'm'ennuie, on marche depuis trop longtemps!
- Les mots "traque" et "subtilité" t'évoquent-ils quelque chose espèce de...
- Heh ?

L'air abattu, Irvin stoppa un instant son avancée histoire de maudire son sort ainsi que les possibles descendants de son collègue sur dix générations... L'éventualité qu'un tel crétin puisse se reproduire acheva cependant de le plonger dans les abysses du désespoir.
- Sourie mon ami! Notre hôte nous a dit qu'il nous attendait, quel besoin as-tu donc d'être discret... Pour peu qu'un groupe comme le nôtre puisse l'être...
- Vas emmerder quelqu'un d'autre !!!

***

Le contact frais des embruns marins dans son dos, sensation familière et presque inoubliable. Presque car rien n'avait jamais su surpasser l'incomparable sensation que lui procurait le goût du sang. Mais pas n'importe quel sang attention! N'importe quel bouseux était capable d'éventrer le premier imbécile venu d'un simple coup de couteau rouillé mais bien peu étaient comme lui, se satisfaisant plus de la réussite d'un plan rondement ficelé que du carnage engendré par une action brillante.

Et voila que des rats se prétendaient suffisamment forts pour le défier personnellement... Combien avaient-ils été ? Nombreux, de cela il en était certain... Le dernier était un dresseur de wyvern, un pion sans intérêt qu'il avait brisé d'un claquement de doigt, et retourné contre ceux qui l'avaient envoyé.

Un mince sourire s'étira sur son visage à la peau pâle, presque cadavérique à force de rester dissimulée sous le brouillard. Une rafale glacée chassa les mèches résistantes de ses longs cheveux bleus nuit, coiffés à la manière des samouraïs de l'ancien temps. Sa main gantée de noir se reserra sur le manche de son arme tandis que de l'autre il remontait le col de son immense manteau d'ébène. Ils approchaient, il pouvait le sentir, il pouvait le voir.

Dans un mouvement qui fit crisser l'armure légère qu'il portait par dessous ses vêtements sombres, le tueur se redressa lentement, quittant son siège de roc blanc posé presqu'au bord de la falaise derrière lui. Par beau temps l'endroit offrait une vue imprenable sur l'océan et les îles noires de Kilvas, mais cette vue était désormais bouchée.

Ils émergèrent lentement de la brume, un par un ou par petits groupes selon les affinités. Le sabreur du Fang et son acolyte, la dresseuse de monstre, la femme volante juste derrière la princesse blanche et l'étrange prêtresse qui les avais rejoints. La brume s'était occupée d'effacer le lancier qu'ils avaient laissés dans la clairière quant à la lionne... Cela ne saurait que trop tarder.
- Ah mes chers amis. Vous y avez mis le temps.

Un sourire ironique prit place sur son visage tandis qu'il s'avançait légèrement, révélant sa stature athlétique à travers la brume. Ses yeux étaient de saphir et de rubis, l'un entièrement bleu tandis que le regard du second rougeoyait des flammes de l'enfer. En sa main droite reposait le manche d'ébène de son arme: un long et immense trident d'argent à la lame gravée d'un étrange serpent aux allures mythologiques.
- J'espère que vous n'avez pas trop eu de mal à trouver.
- Ah tu vois, je t'avais bien dis qu'il nous attendait!
- Et comment. J'étais même... Son regard se posa sur Leanne.... Impatient de vous voir enfin.
- Ca tombe bien tiens !

L'oeil infernal se posa sur le prêtre impudent, protégé par la carrure imposante du bretteur.
- Pour tout vous dire, on était aussi sacrément impatient de vous rencontrer ! Dis-lui Irvin.
- Ouais...

L'énorme lézard dans leur dos gronda de façon menaçante tandis que l'épéiste reprenait sa posture de combat.
- On a une certaine petite requête à vous adresser de la part d'une grande dame de notre connaissance.
- Vraiment?
- Exact et...
- Crève.

La lame étincela tandis qu'avec la rapidité d'un fauve le bretteur fondait déjà sur sa proie. La corniche surplombant le ravin où ils se trouvaient n'était pas bien large. Le lancier ne pourrait esquiver son assaut il serait obligé de...
-... L'encaisser ?

Le trident s'était simplement décaler de façon à intercaler l'épée du bretteur entre les dents de la redoutable fourche, bloquant instantanément l'attaque en un fracas de tous les diable. Forçant pour conserver son avantage, Irvin dut rapidement faire face à un problème de taille : Crow le maîtrisait d'une seule et unique main.
- Mais quelle impatience...
- Bah alors Irvin qu'est-ce que tu fous ! Mets-lui sa patée !

Le regard hors du temps du hallebardier leur faisant face se déporta légèrement sur la princesse héron à leurs côtés.
- Ces roquets sont-ils vraiment votre escorte dans votre quête pour m'arrêter ma Dame ?

Penchant légèrement la tête il s'adressa au bretteur qui peinait à maintenir une force égale à celle de son adversaire.
- Si vous me pensez aussi faible que ceux qui me servent, alors vous êtes soit idiots, soit prêts à mourir.

D'un geste, et visiblement avec la plus grande facilité, le lancier repoussa violemment l'assaut du bretteur sous les yeux effarés du prêtre de Yune. Il était inutile... Voir la situation dans son ensemble et soigner les blessures était inutile quand cet homme n'avait même pas besoin de blesser pour triompher.

Roulant au sol, Irvin se redressa souplement avant de reprendre inlassablement son assaut.
- Pitoyable.

Il n'y avait plus rien. Là où se dressait Crow quelques instants auparavant ne restait que les monstrueuses volutes de brume enrobant l'île dans leur morbide carcan. Derrière le sabreur, Sven était pétrifié, incapable de bouger tant la démonstration de puissance surpassait ce qu'il connaissait. Le lancier avait à peine semblé bougé, son corps tout entier avait comme d'un seul coup accéléré pour instantanément, et toujours en marchant, se trouver face à face avec la princesse blanche, son menton tremblant de peur tenu entre deux doigts.
- Suis-je suffisamment convaincant? Y'en a-t-il un seul ici qui puisse prétendre à votre soumission mieux que moi ?

Les yeux de la princesse s'aggrandirent alors qu'il se léchait le coin des lèvres de manière outrageusement sadique pour de nouveau disparaître, évitant l'action réflexe de la magicienne de vent furieuse. Son royal fessier se posa délicatement sur le roc qu'il avait quitté quelques instants auparavant, dos à la falaise tandis qu'il observait les misérables vers qui le défiaient.
- Je n'ai même pas besoin de lever la main sur vous. "Ils" s'en occuperont très bien pour moi.

Un dernier sourire empli de satisfaction malsaine et il claqua des doigts. Son oeil rougeoyant se mit à étinceler d'une lueur éblouissante avant d'être brusquement atténuée par le brouillard épaississant.
- Ne vous en faîtes pas. Lorsque vous serez prêts, vous n'aurez pas à le dire, votre coeur s'ouvrira à moi.

Et tout disparut dans la brume.

***

Le grand livre de l'existence s'ouvrait devant lui. Si lumineux, si attirant et si captivant. C'est toujours avec le même plaisir cruel qu'il en ouvrit la couverture lumineuse, effleurant à peine la première page du doigt tandis que s'affichait le premier chapitre devant lui.

Chapitre 1 : L'aigle qui rêvait de voler

Une Laguz déchue, clouée au sol par un acte des plus barbares. Une femme brisée par la vie et pourtant si accrochée à cette dernière. Oh comme sa volonté était forte, comme sa haine était grande... Tant de moyens de la cultiver, de la faire germer jusqu'à de nouveau la briser et l'obliger à ramper. Il n'avait même pas besoin de chercher très loin. Le nom idéal trônait en lettres de sang au milieu de la page. Son oeil étincela alors que l'illusion se mettait en place.

Les rafales glacées de l'île de Crow s'effacèrent lentement en même temps que le décor qui entourait précédemment la magicienne de vent tandis qu'une ambiance plus chaleureuse apparaissait. Le roulis calme et maîtrisé d'un navire oscillant sur les flots se mit en place alors que planches de bois et mobilier remplaçait la corniche morbide et sa falaise déchiquetée. Un mobilier qui lui était si familier, qu'elle avait déjà vu auparavant. Elle se trouvait dans une cabine sur un navire, mais pas n'importe quelle cabine... Celle d'un homme qu'elle connaissait on ne peut mieux. La porte s'ouvrit dans son dos sans un bruit tandis que le pas calme et assuré de deux bottes s'approchait. De l'extérieur lui parvenait les cris de l'équipage s'affairant à leurs tâches quotidiennes ainsi que le goût salé des embruns de l'océan. Une brume légère masquait le visage de shommes passant devant l'entrebaillement de la porte mais celle-ci se referma bien rapidemnt. Le souffle de l'homme se fit plus proche, caressant son oreille alors que la voix grave et au timbre doucereux résonnait au creux de ses tympans.
- Bonjour petit ange.

***

La page se tourna tandis que le mirage se mettait en place et, alors qu'il s'emparait de la page suivante, celle-ci se décolla légèrement, révélant une partie cachée. Une double personnalité ? Non c'était bien plus que cela, un deuxième être somnolait sous le premier, plus faible et moins expressif mais bien présent. Voila qui était palpitant!

Chapitre 2 : Le mensonge des flammes

Ses bottes résonnèrent distinctement sur le dallage de la salle. La falaise s'était effacée ne laissant que cette immense salle de bal aux colonnes décorées où flottait une brume légère, presque imperceptible. En face d'elle trônait un immense escalier menant à un étage dont elle ne percevait que des ombres. L'endroit était désespérément vide et immense mais étonnamment, les quelques chandelles allumées semblaient fournir une lumière suffisante pour éclairer l'endroit tout entier et l'emplir d'une agréable luminosité. Soudain, des pas. Lents et maîtrisés comme il l'avait toujours été lorsqu'elle l'avait connu. Ses cheveux se dressaient encore de façon anarchique sur son crâne mais ne faisaient qu'ajouter à la prestance de son manteau royal. Dans son dos resplendissait sa plus fidèle amie, Despore la lame maudite.

Chapitre 2,5 : Coeurs jumeaux

Derrière elle, au fond de la salle s'ouvrait une grande porte. Immense et donnant sur l'extérieur du bâtiment, un palais de pierre blanche, demeure des princes de ce monde. Un sentier serpentait en dehors du bâtiment, s'enfonçant dans une forêt emplie de la même brume que celle envahissant la salle. Et au milieu des troncs imposants se dressait une jeune fille. Ses cheveux blancs coiffés en queue de cheval et sa tenue forestière se démarquait des longs bandages qui recouvraient ses bras et ses jambes tandis que dans son dos un carquois emplis de flèches et un arc se cotoyaient. Ses grands yeux rouges se plissèrent tandis qu'en un sourire elle demandait.
- Où es-tu mon Allen ? Viens je t'attend !

***

Son impatience croissait alors qu'il se perdait dans sa lecture. Tant d'êtres aux mentalités torturées et aux vies pitoyables. Cela ne faisait que l'amuser encore plus! Comment réagiraient-ils face à leur pire adversaire!

Chapitre 3 : La femme du dragon

Begnion, capitale des merveilles, de l'esclavage mais aussi siège du Black Fang du temps de sa gloire. La Tour des Dragons était le quartier général de la Serre d'Argent et sa noire puissance écrasait la ville sous son ombre tandis qu'elle se dressait, gigantesque et monstrueuse au dessus des têtes des habitants. Enfin, ainsi aurait-elle du être mais la réalité avait été beaucoup moins fantastique afin de pouvoir aisément dissimuler la présence du Black Fang au sein même de l'empire. Toutefois, la tour sur le toît de laquelle elle se tenait représentait exactement tout ce qu'elles avaient pu s'imaginer, Ema et elle. Et le grondement sourd dans son dos ne leur était que trop familier. Il appartenait à la bête ailée la plus puissante du Black Fang, à l'animal monstrueux qu'un seul homme avait jamais su conquérir.
- Llyr.

Le ton était froid, presque cruel tandis que l'immense hache scintillait sous le clair de lune que masquaient de légères volutes. L'armure du seigneur cliqueta alors qu'il s'avançait, suivi de sa monture.
- Quelle déception...

Le rugissement de Chaos empli les cieux alors qu'il chargeait, son maître bondissant d'un mouvement souple en selle, l'arme prête à frapper.

***

La lionne se trouvait toujours en plein milieu de cette clairière jonchée de cadavres. Avait-elle seulement remarqué que le brouillard s'était épaissi ? Que le couloir où les gens s'étaient engouffrés s'était refermé ? Peut-être, en tout cas ça n'avait pas eu l'air de la gêner malgré la tension rêgnant dans l'air. Un grondement sourd monta, mençant et redoutable tandis que de partout s'allumaient des yeux jaunes et menaçants à travers la brume. Des formes se dessinaient à peine au travers des limbes machiavéliques tandis que l'illusion prenait sa place. L'une d'elle attaqua, rapide, presque imperceptible, percutant le flanc de l'animal bleu et l'envoyant rouler. Une reprise de volée l'éjecta sur la droite tandis que le coprs lourd atterrissait sur un cadavre, achevant de le broyer. Un son résonna, presque comme un rire glauque et guttural, terrifiant et moqueur. L'ombre de Crow... C'était comme ça qu'il l'avait appellé, c'était ce qui dormait réellement au sein du brouillard et qui attendait ceux qui s'y perdaient.

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Et voila après moult temps j'ai enfin posté ! Bon on va commencer par une petite présentation du grand méchant:
Crow est un hallebardier (Classe II) de niveau 8 armé d'un trident en argent et possède deux compétences, toutes deux en rapport avec son oeil (sisi). La première se rapporte à son mouvement ultra rapide: le hallebardier peut ralentir le temps pour tout ce qui se trouve dans son champs de vision l'espace d'une seconde.

La seconde est tout simplement les magnifiques illusions que vous venez de vous prendre. Le livre de la vie comme il se complaît à l'appeller lui permet de connaître votre passé et d'en ressuciter certains souvenirs sous la forme d'illusions à savoir : Ashtenn (Archimage classe III niveau 20) pour Ruika; Nex (Rédempteur classe III niveau 20) et Yue (Maître archer classe III niveau 20) pour Allen/Kyria et Belial (seigneur dragon classe III niveau 20) pour Llyr.

Vous n'êtes naturellement pas obligés de combattre (j'aurais même tendance à dire que ce serait difficile) surtout que le but de Crow n'est pas de vous tuer mais bien de vous amener à le reconnaître pour maître (notamment en se faisant passer pour vos pires cauchemar). Qu'en est-il des PNJ vous accompagnant ? Ahah mystère.

Quant à Nao, j'ai considéré que ton petit lion n'était absolument pas assez concerné par la situation pour suivre un groupe ennuyeux de personnes aussi ne prends-tu pas d'illusion (enfin si...) mais plutôt l'Ombre de Crow qui se cache dans le brouillard et t'attaques de toutes part. C'est une créature assez... éthéré notammenet par le fait qu'elle se planque. Charger dans le brouillard revient à tourner en rond (et je te le déconseille fortement). Wala wala!

Ps: je laisse le soin à Llyr de décrire Belial tout comme vous êtes libre de donner l'apparence que vous souhaitez à la représentation de vos adversaires. Bon courage

Un sourire se dessina sur son visage, celui de la folie, celui du désespoir alors qu’elle sentait derrière elle la présence si oppressante de celui qui l’avait oppressée. Ses mains sur ses épaules avaient le poids du passée. Son souffle sur sa nuque, le goût de la tristesse et de l’amertume. Ses lèvres douces et sèches se posèrent dans son cou, provocantes et douloureuses telles une brûlure. Elle ne se retourna pas alors que sa chevelure humide de l’embrun marin venait chatouiller sa gorge et sa poitrine. Son regard se ferma, son expression aussi. Elle ne se tourna pas vers lui mais il la tourna, l’écrasant en un mouvement trop bien connu sur un lit tellement détesté.

Ashtenn… son visage, la régularité de ses traits, la beauté de son regard. Il passa une main dans ses cheveux et embrassa cette peau si froide qu’était celle de la mage. Il n’était pas violent, pire, il était doux. Comme les premières fois… Avant qu’elle ne le menace, avant que sa magie ne se développe assez pour qu’il craigne son évolution. D’un simple plaisir, sa domination sur elle était alors devenue une obligation. Une obligation pour s’assurer sa soumission, pour s’assurer sa peur, pour s’assurer son infériorité. Comme il avait détesté l’idée qu’elle puisse un jour le dépasser, comme il avait détesté lui devoir la vie, avoir une dette envers elle. Comme elle s’était détesté d’avoir un jour éprouvé plus que du devoir envers cet homme.

Elle se laissa embrassée, se laissa aller à ce souvenir si désagréable tout en sachant comment se déroulait la suite, tout en sachant les sévices qu’il avait imprimé dans son corps à coup de fer chauffé à blanc et de lames tranchantes.
A cette époque, elle n’avait plus de responsabilités, plus besoin de prendre de décision, on les prenait à sa place. Rien à faire, rien à penser, juste suivre les ordres et écarter les jambes quand on lui demandait. C’était si simple et en même temps si…
S’il lui avait demandé de l’aimer, elle l’aurait fait, s’il lui avait demandé de mourir pour lui, elle l’aurait fait. Mais au lieu de ça, il avait souhaité l’abandonner, l’obliger au silence en la condamnant à une vie de mère esseulée, l’écarter à cause d’un enfant qu’elle ne souhaitait pas. C'était tellement humilliant...

Alors que la caresse de sa peau sur la sienne emplissait son être, Ruika saisit son livre. Paume droite sur la page blanc striée de noire, main gauche dans son dos s'aggripant avec force aux muscles dorsaux si puissants qui roulaient sous sa main. La langue du pirate se perdait entre ses seins alors que la voix de la mage s'éleva, tel l'orage dans la tempête.
- ARACHI!!!!

Comme elle l'avait pensé... ça ne fonctionna pas. Le vent s'éparpilla autour d'eux détruisant tout sur son passage, renforcé par la puissance magique qui dégoulinait de ce corps d'acier... D'un revers, il lui décrocha la mâchoire mouvement auquel elle était bien plus habituée. Il la regarda, un sourire cruel aux lèvres et embrassa le sang qui coulait de ses lèvres.
Ruika rit,... il était tellement identique à l'original, tellement identique à sa vision de lui, qu'au final, il n'était pas lui. Elle reposa sa paume sur lui et...
- ARACHI!!

Lame de vent plus puissante, rebondissement plus puissant. La salle vola en éclat!
- Petit ange... Tu ne peux pas me tuer. Tu n'en es pas capable mon joli petit ange...

Saisissant les lames de son frère, Ruika trancha dans le vif alors que d'un simple saut, il esquiva.
- Qui a dit que je voulais te tuer? Qui que tu sois, tu ne m'intéresses pas! Tu appartiens à mon passé ou plutôt... Tu es mon passé!

D'un coup de vent, elle se propulsa en arrière, passant à travers la fenêtre en un fracas destructeur. Elle connaissait tous les visages, certains, elle avait mis fin à leur vie... lui par exemple... Harris. Elle atterit sur le dos et roula pour amortir le choc. Une main se posa sur elle, elle la trancha, la sienne.
- Tsubasa!!!

Une simple impulsion la fit échapper à ses assaillants qui se resserraient sur elle. Elle perça l'air et d'un mouvement de vent, le mât explosa.
- J'aurais du faire ça depuis longtemps, couler se rafiot pourri jusqu'à la moelle!

Quelque chose lui tomba dessus et alors qu'elle se retournait elle reconnut Robin, gentil petit mousse serviable, tombé de sa vigie. Elle le frappa, il la lâcha, il tomba. La mage concentra la magie dans sa main et appela la tempête. Prête à détruire tout sur son passage, à déchainer les flots.
- Crevez tous !

La regardant sans agir, Ashtenn laissa son navire couler sous les flots. Les marins s’afféraient à le maintenir pourtant, tout semblait faux. Un savant artifice… Le bateau disparut sous les vagues. C’était fini… ?
Elle regarda à droite, elle regarda à gauche… la mer à perte de vue. Pas de moyen de s’enfuir, pas de moyen de partir. Elle était… seule.
- Princesse Leanne ? PRINCESSE !!!!

Pas de réponse. Elle aurait voulu crier un autre nom, celui d’un ami. Mais quel ami ?
Même dans leur groupe assez fourni, elle était seule. Elle ne se souvenait à vrai dire d’aucun de leurs noms. A vrai dire elle ne savait pas s’ils leurs avaient donné.
Elle observa les dernières bulles d’oxygènes s’échapper rendant son calme à la mer. C’était fini… Pour elle aussi. Tournant le dos à son passé, elle continua d’avancer dans cet horizon infini quand le grondement sourd des eaux qui se fendent arrêta sa course. Sans se retourner, elle sentit une ombre peser sur elle. Son regard se posa alors sur L’Alyzée encore plus majestueux vu d’en dessous.
- Tu vois petit ange, tu n’es pas la seule à voler !

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