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 Cauchemar dans le brouillard

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Allen
Allen


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Localisation : Endormi dans un jardin de fleurs.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeMar 15 Mar - 17:15

Kyria avançait dans les bois en pressant le pas. Elle connaissait ce corps, car il était le siens. Mais elle n'avait jamais pu l'explorer autant qu'aujourd'hui. Il était maintenant sa vrai chair et son propre sang. Enfin, pour ce dernier, disons qu'une certaine partie était empruntée à un autre. Il avait eu mauvais goût, d'ailleurs. Mais qu'importe, la puissance est à ce prix.

Elle avait envie d'en découdre. Mais pour cela, quel camp était le plus avantageux? Celui de ces aventuriers avec lesquels elle était venue ou celui de ce "Crow". Lui, il avait l'air d'être puissant. Il avait beaucoup d'hommes sous ses ordres. Il fallait donc choisir entre la puissance et la liberté. La puissance revenait à être un sbire. Mais la liberté offrirait le gloire à qui vaincrait ce bandit. Et elle avait vraiment envie de se battre, pour enfin se prouver à elle même qu'elle existait toujours. Confondre ce sentiment dans la réalité. Rien de tel qu'un adversaire plus fort que soit pour assister à un miracle.

Et sa renaissance n'était que le premier d'une longue série à venir.

Mais d'abord, il lui faudrait des allier. Car cette fois elle n'avait pas ses propres capacités et son ancienne puissance. Elle était limité aux compétences de son hôte. Il faudra donc se battre avec réflexion et retenue. Pour cela il n'y a rien de mieux que des alliés pour servir de bouclier. Et ceux qui survivent seront assez intéressant pour êtres des relations utiles. Il n'y avait pas à chercher plus loin, les choses étaient ainsi les plus objectives et adaptés. Tant pis pour Crow, sa dernière heure allait sonner. Une fois les préparatifs effectués.
Cependant, cette demoiselle avec tant d'égo avait vécu si longtemps qu'elle pouvait se permettre de son considérée comme un démon, mais pas comme une folle. Elle ne savait pas à quoi le dit Crow ressemblait, donc il ne faudrait tolérer aucune fausse manœuvre. De plus, ce corps semblait doté d'une magnifique capacité pour la fuite. Ce combat allait être rude pour les nerfs.
Mais avant toute forme d'intelligence, Kyria était aliénée. Ainsi, sa seule qualité était le partage de sa folie. Et comme chacun le sait, les fous sont clairvoyants. Mais il ne s'en rendent pas vraiment compte par eux même. Ce ne sont pas quelques milles années d'existence qui font le contraire. Elle voulait simplement plus de sang, et afin de trouver sa nouvelle proie, elle entreprit de se téléporter sur la cime d'un arbre, pour y observer les alentours.

Perchée sur la cime, accroupie pour tenir sur les maigres branches des hauteurs, le ciel s'ouvrait à nouveau au dessus d'elle. Ses yeux maintenant habitués à cette purée de pois régnant sur l'île, elle scruta les alentours. Grâce au sang de son amis corbeau, elle arrivait maintenant à distinguer des formes au delà des bois:


"Tiens donc... La lionne affamée et le lancier sociopathe... Cela faisait un moment."

Ils devaient sans doute être blessés, elle ne voyait pas d'ici. Mais malgré les corbeaux qui les entouraient ils avaient l'air de bien se débrouiller. Elle ne connaissait pas la petite équipe reposant un peu plus loin, qui eux n'étaient pas attaqués. Ils se débrouilleraient bien tout seul. Et le temps qu'elle arrive, les corbeaux seraient déjà mort. Surtout que ça ne le ferait pas de boire leur sang devant des êtres si fragiles mentalement.
Elle chercha ainsi une autre proie en se lamentant:


"Je suis à l'étroit dans cette simple chemise... Fichue Allen Walker, toi qui endurera le feu pour manier le givre..."

Ses yeux se posèrent un peu plus loin dans la forêt. Elle ne pouvait voir le sol, mais des oiseaux s'envolant révélaient une présence obligatoire quand ils le faisaient en si grand nombre. Si quelque chose les délogeait de leurs arbres c'est que cette chose était soit puissante, soit terrifiante. Soit les deux à la fois.
Elle se lécha le pourtour des lèvres en rétrécissant ses yeux sur le lieux d'impact avant de disparaître dans un halo bleuté.
Réapparaissant au sol, toujours légèrement couverte des poussières temporelles de la téléportation, elle se remit en position de bout. Avant de partir en direction de la prochaine bataille, elle entreprit de déboutonner la chemise de quelques bouton. Tant pis pour le décolleté plongeant. Elle n'aimait pas vraiment l'exhibition, mais cela serait toujours moins gênant que d'être comprimé. Elle savait très bien que ce genre de choses ne feraient pas tourné la tête dans laguz ou de Crow sur cette île. Alors que son bras gauche, si.
Restant là, elle étira son épaule gauche dans tous les sens. Les plaques de chitines grincèrent les unes contre les autres, et ce qui s'apparentait à des articulations à l'intérieur de ce bras démoniaque craquèrent sourdement. Elle contempla l'azur de l'intérieur de son avant bras, d'où une légère fumée bleu s'élevait constamment. C'était le seul endroit qui n'était pas dur comme l'acier. Et c'est aussi ici que la magie s'accumulait. La fumée se fit plus opaque et plus dense. Elle accélérait la magie.

Sans attendre plus longtemps, elle s'élança à travers les arbres. Tenant son bras gauche du droit tout en courant, ce dernier serait efficace à cent pour cent une fois sur place. Voilà de quoi se préparer à tout éventualité.
Les arbres défilaient à toute vitesse, ce n'était même plus une envie mais un fait. Le premier ennemi qu'elle allait croiser aller la sentir passé. Ou inversement, tout dépendrait de qui est la proie. Se croire fort une une bonne chose, l'être en est une autre. Ici, le seul vrai enjeu était de s'amuser un peu.

Et enfin, elle non loi de la clairière. Enfin "clairière". Là, plusieurs arbres avaient été déracinés. La première chose qu'elle vit, de loin, était un homme sur une wyverne qui était elle même sur une autre wyverne. D'ici, elle ressentait la prestance du cavalier. Il était puissant. Que ce soit Crow ou non n'avait pas d'importance. C'était un ennemi, et rien de plus. Elle fit quelques pas de plus avant de s'intéresser réellement à la situation. Au final, tout ce qu'il y avait devant le cavalier double-wyverne était une femme blessée.

Qui est blessé doit être du côté des "gentils". Bien, voilà une chose qui sonne bien. En y réfléchissant, elle devait être la cavalière de la wyverne soumise. Une personne qui lui sera donc redevable si elle sauve l'oiseau-dragon. Parfait. Son bras était chargé à 100% et elle n'était ni à porté de vue, ni d'odeur. Elle disparu donc dans l'éclair typique de la téléportation.

Elle apparue au niveau de la gueule de la wyverne du lancier de la Serre d'Argent, au moment où celui-ci criait. Quelle belle rangée de dents. Elle plongea son regard tourbillonnant dans celui-de l'animal alors que la poussière bleuté se mêlait dans la densité de la fumée magique de son bras gauche, tendu en arrière:


"Laisse moi te montrer une nouvelle façon d'arpenter les cieux..."

La bête envoya sa gueule en avant, afin de mordre sa nouvelle victime dans un réflexe absurde. Sans bouger, Kyria envoya son poing de chitine accéléré à une centaine de fois la puissance d'un coup normal, visant les dents inférieur et la langue de la bête. Le mur du son fut brisé par l'impact. La carcasse de la wyverne fut projetée en arrière avec quelques dents pointues et sans doute une pointe de langue brulée. Emma était donc maintenant libre, bien qu'entaillée.

Kyria roula en arrière, elle aussi projetée par la puissance du coup. Se réceptionnant un genoux à terre, elle agrippa son bras gauche. Ah la douleur, délicieuse douleur. Comme cela faisait longtemps. Si elle utilisait encore l'accélérateur magique, son bras gauche serait out pour un bon moment. Il fallait réagir autrement. Fixant des yeux le cavalier, elle sortit de sa main droite la sphère de soin et s'attela à soigner la wyverne de sa nouvelle amie:


"Le prix à payé pour tout cela sera élevé, mais commencez par nous sortir de là. Je vous soutiens en arrière."

Bondissant en arrière en tendant les jambes, elle se plaça à quelques mètres derrière Llyr. Et ni une, ni deux, entreprit de la soigné. Le halo vert et rouge provoqué sur le corps de la cavalière se mit à refermer les blessures pour des sensations tout de suite plus agréables.

Qu'allait-il se passer maintenant? Voilà qui allait être intéressant...
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeMar 15 Mar - 20:58

Son visage se fendit en un large sourire. Nul besoin de se retourner pour savoir que Monsieur le Malpoli se relevait. Ses ronchonnements donnaient une idée assez précise de son état de santé. Un soupire s’échappa des lèvres de Nao, sans y être invité. Avouons qu'elle était bien contente de le voir pratiquement ressuscité. Quelques secondes auparavant elle le pensait perdu, mais il était là, pestant dans son éternelle bonne humeur. La lionne lui aurait bien asséné une grande claque dans le dos, accompagnée d’un joyeux : « contente de te revoir parmi les vivants ! ». Mais quelques ombres gâchaient ce tableau fleurit, altérant la douce lumière rosée qui l'entourait.

Les problèmes se résumaient en deux gros poulets à peu prêt aussi amicaux qu’une blatte à griffe. Leurs yeux, subtilement injectés de sang vous contemplaient, semblant concentrer sur vous toute la haine du monde. Tout juste si des éclaires ne leurs sortaient pas des orbites. Nao grinça des dents. Encore une fois, sa race faisait peine à voir. Quels pitoyables rebuts de la nature! Poussés par haine et carnage, semblant tout juste conscient de leurs actes, seulement alimentés par leur soif de sang.

Ces montres attaquèrent et Nao n’esquissa pas le moindre geste. Pourquoi se souiller à combattre des êtres indignes ? D'autant plus que son coéquipier se débrouillait parfaitement tout seul. La lionne le suivit un moment du regard, légèrement perplexe. Il avait l'air d'apprécier la situation, et ne pas douter une seule seconde de ce qu'il accomplissait.

Le combat avait été un moyen de s’attirer l’estime de sa famille. Elle y avait excellé afin de pouvoir exister, mais cela ne lui avait jamais rien apporté d'autre que des bleus. Son père l’estimait bien au-delà de ses performances physiques, même si elle ne l’avait comprit que bien plus tard. Alors pourquoi se battre tant que sa vie n'est pas en danger? Son sauvetage in-extrémis voleta timidement dans son esprit. Protéger quelqu'un? Bah, à quoi cela pouvait-il bien servir si c'était pour se blesser à sa place. Pas question de risquer sa vie pour un autre! S'ils étaient trop faibles pour se débrouiller seuls, ils n'avaient aucun intérêt... Mais protéger sa collection de Béorcs... oui... peut-être que cela pouvait valoir le coup. Les Béorcs sont des êtres si exceptionnels! Enfin, il lui faudrait étudier encore un moment la question pour se décider.

Nao protégeait seulement sa vie et sa fierté. Or, pour l'instant ni l'une ni l'autre n'étaient en danger, (selon une estimation toute Naoesque). Un entrainement de choc lui avait offert une technique efficace. Mais celui pouvant apprécier ses efforts ne faisait plus partit de ce monde. Tant que sa liberté n’était pas menacée et que d’autres pouvaient se rougir les mains à sa place, Nao ne lèverai pas le petit doigt.

Mais des souvenirs malsains en profitèrent pour s'incruster dans sa tête tendit que Monsieur le Malpoli pourfendait les volailles. L’odeur du sang lui montait à la tête, ramenant de terribles sensations à la surface. Elle déglutit, chassant ses fantômes dans les abysses de son esprit. Impossible d’oublier, mais ses souvenirs devaient pourtant rester au loin. Il ne valait mieux pas imaginer ce qu’il pourrait arriver s’ils la submergeaient. Nao ne put stopper le tremblement qui la parcourue. Monsieur le Malpolis grogna et elle reporta son attention sur le combat, s’efforçant de transférer son mal-être dans un profond dégout pour ses choses abjectes.

Pitoyables, pitoyables ! Il n’y avait que ce mot pour les caractériser ! Les Laguzs étaient décidément plus pourrit les uns que les autres, malgré des espèces variées. Jusqu'à présent, aucun de ceux qu’elle avait rencontrés n’avait montré le moindre soupçon d’honneur et de bravoure, pas la moindre qualité. Même mademoiselle Kwendal s’était enfuit piteusement les laissant dans un endroit clos, où des chaines se refermaient sur eux.

Se voir refléter dans leurs pupilles dilatées, remplissait Nao de dégout pour son peuple, de colère contre ceux qui déshonoraient ainsi la mémoire de son père par leurs actes infâmes. C’est alors que la bête la plus proche ouvrit la bouche pour lancer un sifflement à peine perceptible ; pour un Béorc. Malgré les nombreux cris, grognements et autres (dont un chant étrange qui lui blessait les oreilles), Nao le comprit parfaitement, et il raisonna sinistrement à travers son cerveau. Cette créature avait osé employer le mot « traitre » pour la désigner. Retroussant les babines elle feula tandis que ses poils se hérissaient sur son corps.

Impardonnable ! Cette sous-larve osait lui adresser la parole et même l’insulter ! Elle une lionne, de sang royal ! Nao haïssait son peuple. Elle était fière d’être ce qu’elle était, de ses actions, de ses rêves. Les autres membres de sa race n’étaient pas à la hauteur! Ils anéantissaient les efforts de son père, ils mettaient en pièces sa fierté.

Elle avait débarquée ici par pur hasard, sans rien demander à personne, voulant seulement éviter à son numéro trois de finir en chaire à pâté. Mais désormais, ces créatures lui avait fait un affront personnel. Finalement, ses doutes avaient pris la poudre d'escampette à la vitesse de la lumière. Elle laverait son honneur souillé en les pilonnant de coups jusqu'à ce que la prestance de leur race leur remonte à la mémoire ou qu’ils trépassent sous l’effort. Nao gronda de plus belle. Ils la forçaient à se battre, à affronter les spectres de son passé, ils seraient anéantit en récompense.

C’est à peine si elle prit garde aux deux nouveaux pigeons venus encadrer la volaille à l’aile blessée. Nao s’était déjà élancée, fondant sur son adversaire. Elle comptait sur monsieur le Malpolis pour assurer ses arrières. Et s’il ne le faisait pas, qu’importe ! La bête aux yeux de sang qui avait prononcé ses ignominies allait subir son châtiment.

Au ralentit, elle le vit tenter une parade, mais ses blessures n’arrangeaient rien. Et si la lionne manquait de puissance, sa rapidité avait toujours été son principal atout. Sa jambe se détendit, envoyant la ballerine de cuire en plein sur le plexus du volatile. Celui-ci fut déséquilibré, trébucha et tomba à terre se tenant l'estomac dans un râle de douleur. A ce moment, Nao sauta en arrière, et grand bien lui en prit. Deux becs acérés se rejoignirent dans une symétrie parfaite à l’endroit où elle se trouvait quelques instants auparavant. Elle avait eu chaud aux plumes, s’il est possible d’utiliser cette expression avec ce genre d’adversaires.

La lionne atterrit comme un chat, prenant appui sur une main. Elle fléchit les genoux, prête à bondir dès que les corbeaux esquisseraient un mouvement. Son cœur battait à tout rompre, et des frémissements familiers parcourait ses muscles. Un instant, elle se dégouta elle-même. Se battre lui apportait des sensations trop grisantes, qui la tentaient irrémédiablement. Puis, elle oublia.

Dans un bruissement d’ailes, les bêtes prirent leurs envol, sans doute plus à l’aise dans les airs. Enfin peut importe, sa proie était devant elle. Elle n'avait pas encore ressentie toute la douleur qu’elle méritait. Nao bondit et atterrit sur la poitrine du corbeau, le genou en avant, lui défonçant le larynx. Les craquements sonores qui retentirent un peu partout sous elle, lui firent comprendre que la pauvre volaille allait avoir du mal à intégrer tout l’honneur qu’il y avait d'être Laguz. Nao se mordit la langue, elle s’était laissée emporter…

Mais le champ était libre désormais, plus de corbeaux pouilleux pour lui gâcher la vue. La lionne aperçue un petit groupe de personnes s’agitant non loin, avec un brouillard bizarre leur tournant autour. Cela piqua sa curiosité. Il lui fallait tirer ceci au clair. D’autant plus que ça sentait le Béorc à plein nez ! Le Beorc, mais pas seulement... Sous les différents effluves qui parcouraient un champ de bataille, il n’était pas évident de mettre la patte dessus.

Toujours est-il, qu'elle en saurait plus en allant voir de quoi la situation retournait. Tournant le dos à ses adversaires, Nao couru vers le groupe joyeusement, s’écartant d’un combat déplaisant.


« A toute à l’heure Monsieur le Malpolis ! Faites attention à vous cette fois ! »
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeDim 3 Avr - 16:41

- Voici notre nouvelle camarade, présente-toi.
- ...

Les regards se multiplièrent, les ombres pivotèrent, et un silence solennel s'installa. Ses yeux améthystes parcoururent l'assemblée qui lui faisait face. Des hommes. Un nombre impressionnant de ces êtres détestables, qui l'avaient tant fait souffrir. Leurs murmures comme leur attitude lui étaient insupportables, et sa monture, comme ressentant la haine de sa maitresse, poussa un grognement significatif, un cri de guerre. En réponse immédiate, d'autres reptiles apparurent, certains retenus par leurs maîtres d'agresser leur nouvelle camarades, certains encore, des mâles, résistant au besoin qui s'élevait en eux en cette saison, à l'approche d'une femelle aussi forte.
Llyr ne dit pas un mot et fit un pas en avant, au centre de l'assemblée. Tous les regards se posèrent sur sa silhouette fine et dessinée, malgré son âge, elle était très attirante, et nul ne pouvait douter que certains des cavaliers ressentaient la même envie que leur monture à l'égard de la jeune fille. Arpentant le sol poussiéreux de la falaise, elle se plaça en face du plus imposant des wyvernes, qui lui répondit par un hurlement strident. La cavalière fit un pas en arrière, emportée par le souffle, avant de s'avancer, sous les regards ébahis de toute l'assistance et du cavalier qui tentait de calmer sa monture.


- Petite éloignes toi ou... !

Elle tendit sa main droit vers le museau de la bête, et ses doigts blancs effleurèrent les écailles de la créature. Une légère brise se leva, tandis que le murmure de la wyverne résonnait avec le doux soupir du vent.

- ... Llyr.

Ce fut le seul mot qu'elle prononça, non à l'attention de l'assemblée, mais de cette seule créature. Celle qui, après Chaos, régnait sur cette famille dans laquelle elle allait entrer. Un clan de wyvernes rassemblées par leurs maîtres, dont la hiérarchie faisait fi des grades et des convenances. Eux seuls, présentaient un intérêt pour elle. L'étonnement de leurs cavaliers, les louanges, les inquiétudes, les questions... elle n'en avait cure. Dès cet instant, il n'y avait plus qu'elle, et toutes ces créatures, elle, et sa nouvelle famille.

***


Elles l'avaient reconnue. Sa façon de voler, le bruit du vent sous son corps, la façon dont elle avait plongé, et dont elle l'avait immobilisée. Ema avait ressenti sa présence au moment où elle était entré dans son champ d'action, mais elle ne l'avait pas identifiée comme un ennemi, mais comme une camarade. Voilà pourquoi, elle n'avait pas pu résister. L'étonnement de Llyr fut tout aussi soudain lorsqu'elle identifia la bète. Bien sûr, elle n'aurait jamais pu l'oublier, elle avait été la seule autre femelle wyverne parmi les membres de la Serre d'Argent, la première qu'elle avait approchée.

- Content de te revoir... Llyr.

La voix de son cavalier résonna dans l'atmosphère, confirmant ce qu'elle savait d'ores et déjà. Que faisait donc cet homme ici ? Elle avait toujours pensé qu'il avait été anéanti par les traitres du Black Fang, mais apparemment, il avait aussi survécu à l'attaque, à cette époque. Le fait de les revoir en vie la rassura, mais cette pensée fut balayée instantanément, alors qu'elle ressentait la souffrance qui était celle d'Ema. Llyr n'était pas en état de combattre, encore moins face à des adversaires au moins aussi forts qu'elle.

- ...

Le sang continuait à s'écouler sur son corps, et son visage si imperturbable était crispé. Le problème n'était pas tant la douleur que la perspective de la situation. Le cavalier blond observa sa nouvelle proie, en l'attente d'une possible réponse qu'il savait pourtant peu probable. Elle n'avait jamais été bavarde, ni vraiment sociable, son premier contact avait été avec les wyvernes et non leurs maîtres, et elle s'était toujours sentie plus proches de ces bètes. Pourtant, il existait bien un lien entre les membres de la Serre d'Argent, un lien qui fut assez fort pour qu'elle les considère, eux aussi, comme ses amis. Pour qu'ils fussent les premiers humains à acquérir son respect.
Son regard plongea dans celui du cavalier, et elle ouvrit la bouche, de stupéfaction.


"Laisse moi te montrer une nouvelle façon d'arpenter les cieux..."

Une femme venait d'apparaître comme par magie dans les airs, et de ce qui semblait être son bras, elle fit reculer la wyverne qui avait relâché sa vigilance. Ema saisit ce moment pour s'échapper rejoignant sa cavalière. Le microbe qui venait de la sauver semblait... néfaste. La créature ne l'aimait pas, et l'aurait instantanément tuée si elle n'avait pas senti, ou plutôt si sa maitresse ne lui avait pas fait sentir, qu'il fallait mieux la préserver. Une magie de soin referma les quelques blessures de la bête, puis la même chose se produisit chez sa cavalière.

"Le prix à payé pour tout cela sera élevé, mais commencez par nous sortir de là. Je vous soutiens en arrière."

Le regard qu'elle lui rendit était indifférent, sinon méfiant. Mais sans cette femme, elle serait peut-être simplement morte. Le souffle chaud d'Ema parvint à ses oreilles, et la cavalière du Black Fang se releva, sentant peu à peu ses blessures se refermer. Elle devait d'abord récupérer son arme. Ensuite, elle l'éliminerait.

- Montez.

Ema rétracta ses ailes découvrant son dos pour accueillir cette nouvelle cavalière qu'elle n'aimait pourtant guère. En temps normal, elle n'aurait pas pu l'approcher, mais après cette humiliation, même le cerveau quelque peu primitif de la bète pouvait comprendre qu'elle leur était nécessaire. Llyr posa sa main sur le cou d'Ema et d'un bond assuré, atterrit sur son dos. Il n'y avait ni selle ni quelconque équipement de cavalier, simplement le dos nu de la bête à chevaucher. Une ombre se glissa derrière elle, tandis que Llyr observait ses anciens camarades se relever de ce choc qu'ils avaient encaissés. Son regard s'affuta, croisa de nouveau celui de la bète, puis de son cavalier.

- ... Accrochez-vous.

Sans plus d'avertissement, et bien qu'il n'y avait pas grand chose auquel s'accrocher, Ema déploya ses ailes robustes et décolla vers la plage. Il faudrait peu de temps à leurs adversaires pour les rattraper, Llyr ne connaissait que trop bien la vitesse de ces deux wyvernes. Elles s'étaient souvent entrainées ensembles, et même maintenant, les deux prédateurs se souvenaient de qui était la plus forte.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeLun 4 Avr - 15:34

Et elle s'en alla, tout bêtement. Ce fut assez comique presque, de voir que l'assaut d'un seul corbeau lui avait permis de faire fuir les deux autres un peu plus haut, cependant elle était naïve. Croire que l'ennemi ne faisait que se replier était une erreur sans nom, et un fois qu'elle avait fini de se défouler bizarrement sur l'un d'eux, elle se contenta de continuer sa route pour voir du monde. Comme à son habitude, cette Nao affichait un comportement digne d'un enfant insouciant en temps normal. Le schéma était simple désormais : un corbeau en face de Geist, qui n'avait pas osé attaquer à cause de leur formation défensive, et deux autres derrière la lionne prêts à lui sauter dessus dans le dos, de toute évidence.

Mais le lancier n'était pas dupe, pour le moment. Désormais il y avait deux solutions : soit les trois corbeaux l'attaquaient lui en même temps, vu que désormais les deux autres étaient dans son dos, soit ils décidaient de se séparer la tâche en deux, profitant que l'autre ait le dos tourné et l'air insouciant de la situation. Exception faite, la précédente tentative de l'assaut sur Geist avait été malencontreuse, même à trois, et l'énervement des Laguzs devant la perte de leur compagnon par la lionne doit se ressentir. Geist opta pour la seconde solution, et durant tout ce temps de latence avait commencer à charger sa lance de magie. Elle l'avait aidé, il devait le faire en retour... Peut-être, mais bon. Tandis qu'elle gambadait vers la crique, les deux autres corbeaux eurent l'envie subite de la dézinguer joyeusement pour faire payer le châtiment fait à leur camarade. Ils s'élancèrent, d'une traite, alors que le troisième lança un assaut sur le lancier pour l'empêcher d'intervenir. Il fallait faire un choix : se farcir les deux offensant la belle, ou sauver ses miches. Et pourquoi pas les deux à la fois ? Cela pouvait se tenter, et de toute manière il avait sa dizaine de charges sur l'Inferno, qui ne demandait qu'à vombrir et rugir de ses flammes. Le pari était risqué, mais demandait suffisamment de panache pour le réussir. Très bien, c'était le moment. Geist se retourna rapidement, ignorant le corbeau arrivant derrière lui, et fit un coup d'estoc dans le vide pour projeter alors une énorme boule de feu pour intercepter les deux ennemis sur leur trajectoire en piqué sur Nao. Aucun risque de la toucher elle, c'était le principal. Le choc entre la gerbe enflammée et les deux corbeaux à l'unisson fit presque trébucher la Laguz de par sa violence, mais le principal était d'avoir fait mouche, surtout qu'eux aussi étaient de dos. Mais en parlant d'arrière, l'impact allait être imminent entre lui et le dernier, mais alors qu'il avait la lance tendu vers l'avant, il se mit à ricaner légèrement.


" Eh tu sais quoi le piaf ? C'est pas comme si j'avais pas gardé quelques charges dans mon arme... "

Deux, pour être précis. Et ce détail allait être déterminant, car en même temps il fit feu tout en lâchant son arme, pour faire exploser les boules devant lui. La détonation fit partir en arrière l'Inferno à une vitesse fulgurante, qui résulta par un embrochement instantané de l'être derrière le lancier au niveau du thorax. C'était ça l'avantage d'avoir gardé sa pointe gagnée lors d'une mission toute bête à l'extrémité de son arme. Geist quitta sa position fléchie, et retira du corps inerte du corbeau sa lance fétiche, et constata les dégâts occasionnés. Décidément cette mission ne serait pas une partie de plaisir, mais qu'importe, il les vaincrait tous. En espérant qu'ils s'en sortent aussi de l'autre côté.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeLun 18 Avr - 23:21

Leanne assista horrifiée à la scène qui se déroulait devant ses yeux, n’osant pas bouger un pouce. Jadis, elle avait déjà participé à des batailles, mais jamais la princesse ne s’était tenue si près de l’action, jamais le sang dégoulinant d’un ennemi n’avait tâché ses vêtements, jamais l’odeur du carnage n’avait à ce point empli son nez, et jamais le souffle de la mort n’avait allumé un feu si glacial sur chaque membre de son corps.



La laguz ne retrouva ses esprits qu’au moment où l’épéiste achevait le quatrième corbeau, du sang tâchait ses vêtements, le sien bien sûr, là où le corbeau lui avait ouvert le bras, mais aussi celui du béorc qui venait de lui sauver la vie. La scène lui revenait morceau par morceau, le désespoir qu’elle avait ressenti quand elle s’était rendue compte que l’homme en bure au sein duquel la jeune femme aux cheveux plus blonds que le blé espérait trouver de l’aide était en réalité dans un état bien plus piètre que le sien. Ensuite, la peur que la princesse avait ressenti à l’écoute des chuchotements sombres, prononcés par un épéiste et semblant se détacher comme un serpent du fracas de la bataille pour s’insinuer directement dans les oreilles de Leanne. La héron avait éprouvé un violent réconfort lorsque cet homme l’avait prise dans ses bras. Puis elle avait en quelque sorte perdu le fil des choses, remarquant à peine l’extrême prouesse physique qui avait conduit son sauveur à tuer les quatre corbeaux.

« Un peu de calme… »


Les paroles avaient été prononcées dans le langage des hérons, et leur unique utilité était de rassurer Leanne, encore déboussolée et horrifiée. La jeune fille réfléchit quelques secondes à ce qu’elle devait faire, il y avait des blessés et son problème de bras pouvait encore attendre, elle devait donc sans doute commencer par s’occuper du prêtre ainsi que de l’épéiste, ils étaient tous les deux plutôt mal en point et si un ennemi surgissait à l’instant, leurs jours étaient comptés. Celle qui avait aujourd’hui du enfiler le masque d’une guerrière alors que toute son éducation avait eu pour vocation de faire d’elle une femme pacifiste tenta par un vain effort de se relever. Vain oui, non pas qu’elle n’ait pas la force suffisante, mais au moment où elle tentait de fléchir ses genoux pour atteindre la hauteur de n’importe quel être humain se tenant sur ses deux jambes, la princesse déchue du peuple des hérons de Serenes sentit une présence juste devant elle.

-Dame Leanne, Moi Ruika Yoi, de la famille Yoi des faucons de Pheonicis, suis à votre service… Si vous acceptez mon humble force. Je vous protégerais au péril de ma vie.


C’était une laguz, le « flair » de la femme oiseau était formel, cependant elle ne possédait aucune oreille de félin, ni de queue, ni la moindre plume sur son corps. Mais alors qu’était elle ? Les mots que l’inconnue avait prononcé quelques secondes auparavant arrivèrent enfin à atteindre le cerveau perdu et un peu détraqué par les évènements récents de Leanne. « Faucon », pourtant elle n’arborait aucune des caractéristiques habituels des faucons de Phoenicis. Ces hommes-oiseaux à la valeur impressionnante n’étaient pourtant pas des alliés de moindre importance et c’est avec un respect solennel que la laguz déclara :

« Je vous prie de ne pas m’accorder tant d’honneurs, je ne suis ici la princesse d’aucun peuple mais une simple ménestrel aux pouvoirs modestes qui tentent d’aider un groupe téméraire de missionnaires. Si vous souhaitez vous joindre à nous, ce serait un…Par la déesse, vous êtes blessée ! »

C’est alors qu’avec une précipitation inquiète, elle prit la main de Ruika pour la mener près du prêtre à demi mort et de l’épéiste valeureux qui lui avait sauvé la vie. Les trois compagnons rassemblés, la princesse déclara quelques mots en ancien langage qui n’avait pas vraiment de valeur magique mais qu’elle utilisait pour concentrer l’énergie dont elle avait besoin en un soin suffisamment puissant pour remettre sur pied les combattants abattus. Leanne posa ensuite un regard plein de repentis sur Irvin.

« J’espère que vous vous sentez mieux mon seigneur, je suis désolée d’avoir été la cause de tant de soucis pour vous »

La laguz s’inquiéta ensuite de l’état des autres équipiers, et regarda donc aux alentours. Il y avait le lancier peu bavard et une femme-lionne. Ils n’avaient pas l’air d’avoir vraiment besoin de soins et Leanne en fut soulagée, elle s’en serait voulu d’avoir concentrer son énergie sur les trois personnes qu’elles venaient d’aider alors que d’autres compagnons demandaient aussi son aide.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeMer 20 Avr - 18:21

Le triomphe de ces retrouvailles l'enivrait. Le Diamant Noir se tenait devant lui, entièrement à sa merci, blessée et impuissante face à la détresse de sa compagne. Ses nombreuses blessures laissaient suinter le fluide vital en minces filets qui imprégnaient ses vêtements et dégoulinaient le long de sa peau pâle. Ses longs cheveux noirs, plaqués par la sueur et le sang, masquaient son visage par endroit tandis que le vent en faisait valser quelques mèches rebelles. Oui... Llyr, alias le Diamant Noir, était en position de faiblesse et pourtant, l'aura de force qu'elle dégageait habituellement semblait s'être accrue face au traitement que recevait son amie. Son regard aux teintes d'orchidée le transperçait de part en part, aucune lueur d'émotion ne brillant au fond de celui-ci et un frisson d'excitation lui descendit le long de l'échine. Un mince sourire s'étira sur son visage dément tandis que la folie prenait place en son regard azuré. Il allait la faire tomber, il la ferait plier et courber l'échine sous son poids ! Il réduirait à néant cette image de force qu'elle lui envoyait et dompterait cette créature aussi sauvage que le monstre qu'elle chevauchait !

Une légère pression des cuisses fit redresser la tête de son aimée. Le Diamant Noir n'avait toujours pas prononcé un mot mais le cavalier sombre connaissait le meilleur moyen de parvenir à ses fins. Elle chanterait sur son ordre lorsque les rugissements de douleur d'Ema résonnerait dans la clairière. Sans hésitation aucune, il leva la lame de son arme. Ebène était assez forte pour briser le cou de ce misérable insecte d'une simple morsure mais il était inutile de précipiter les choses. Une coupure trop brutale du lien pouvait tuer un cavalier aussi sûrement qu'une flèche en plein cœur, aussi préférait-il d'abord montrer la qualité du tranchant de Raigeki.

Un flash bleuté détourna son attention un fraction de seconde de sa cible première tandis que ses iris se dilataient sous l'effet de la surprise. Le gamin! C'était impossible, son serviteur l'avait étripé sur place!

- Laisse-moi te montrer une nouvelle façon d'arpenter les cieux...

La monstruosité noire réagit au quart de tour, ressentant le trouble de son cavalier. Sa gueule s'ouvrit, béante et garnie de crocs aussi affûtés que la lame de son compagnon. Son haleine fétide frappa de plein fouet la chevelure blanche alors que son regard ambré défiait celui de l'humain. Sa tête partit en avant juste au moment où la douleur explosait dans leurs esprits sous la forme d'une intense lueur blanche. Elle voulut hurler, rugir sa souffrance mais les flammes ardentes de son supplice bloquèrent son cri dans sa gorge tandis qu'elle se sentait partir en arrière. Son esprit heurta avec brutalité celui de son ami, partageant pleinement cette sensation qui la tenaillait et son rugissement prit place dans le cri inhumain que ce dernier poussa.

Le duo noir fut propulsé sur l'arrière, les puissantes serres d'Ebène raclant d'abord la peau blindée de sa victime avant de s'enfoncer dans la terre et la roche. Ses monstrueux membres crispés par la douleur, la tête basse, le souffle rauque, un immonde filet noir dégoulinait de sa mâchoire désormais ébréchée. Son frère de sang quand à lui contemplait avec horreur sa souffrance dans toute sa splendeur. Au travers de leur lien, il pouvait apercevoir ces deux dents manquantes, la langue brûlée par l'impact magique, le sang qui suintait entre les crocs, les écailles fendues en dessous de la mâchoire... La peau avait subie un tel étirement que même sa carapace blindée en avait souffert. Il ressentait même la souffrance des os fêlés par l'impact.

- Intolérable...
- Le prix à payer pour tout cela sera élevé...

Un râle de bête rauque monta de la gorge de l'humain, faisant écho au grondement sinistre de sa compagne. Leur colère s'agitait, les vagues gigantesques de leur démence heurtant avec brutalité les parois de leur esprit respectif.
- Intolérable...

Son ton était calme alors que son regard humide de larmes contemplait les deux blasphémateurs qui tentaient déjà de fuir par la voie des airs.
- Nieme, Zata, Die...
- … Accrochez-vous.

Déployant ses ailes, Ema s'éloigna en quelques secondes de son adversaire. Les rats quittaient le navire...
- Orona, Kaleyra, Elfreet...

La douleur s'estompait, ne restait que la soif de vengeance, l'envie d'un sang qui n'était pas le sien. La bête prenait le contrôle. Les ailes violacée se déployèrent tandis que les serres quittaient le sol écorché. Un rugissement de rage emplit la clairière nouvellement formée alors qu'un démon partait en chasse.

***

L'épéiste poussa un soupir de soulagement lorsqu'il constata que son frère d'arme respirait toujours. Le front du prêtre déchu était emperlé de sueur et sa bure, déjà souillée des pulsions gastrique d'une certaine dragonne, se colorait désormais du sang que sa blessure laissait échapper. La tache devenait d'ailleurs bien trop importante au goût du bretteur. Sans soins plus conséquents, Sven allait mourir d'ici peu, tué par la propre lame de son coéquipier. A ses côtés, le tronc sanguinolent de son dernier adversaire gigotait encore, ses ailes amputées laissant jaillir une véritable fontaine de sang, ses serres s'agitant misérablement sous l'effet de la douleur tandis que ses pitoyables croassements vrillaient les tympans du bretteur. La misérable créature n'avait même plus la force de reprendre forme humaine. Allongeant délicatement le blessé dans l'herbe souillée, l'épéiste s'empara de sa lame à terre avant de s'avancer vers son ennemi blessé. Son regard croisa celui déjà vitreux du mourant avant que d'un geste sec, sa lame n'abrège ses souffrances. D'un mouvement vif, le bretteur chassa le sang encore frais imprégnant l'acier, projetant une multitude de gouttelettes pourpres devant lui avant de rengainer son arme dans un sifflement sonore.
-Par la déesse, vous êtes blessée!

Se retournant, le Fang contempla de son regard ténébreux cette princesse aux ailes de nacre qui s'inquiétait pour la nouvelle venue... Et sans doute avec raison. Les vêtements brûlés de la femme suffisaient à eux seuls à prouver le sort qui lui avait sans doute été réservé. Son sang poisseux avait séché sur son corps, sans doute parfait lorsqu'il était intact, et partout les sévices d'un affrontement violent transparaissaient. La plus vilaine blessure était sans doute celle qui surplombait sa poitrine... Visiblement le cœur n'avait pas été atteint mais il avait du s'en falloir de peu. Le pire était sans doute qu'elle parvenait encore à se mouvoir et le bretteur ne pu qu'admirer sa ténacité. C'est lorsque la princesse blanche s'approcha de lui qu'il pu constater que leur nouvelle alliée flottait à quelques centimètres du sol : une magicienne.

Posant son regard sur la femme aux ailes blanches, le bretteur voulut prendre la parole mais cette dernière l'en empêcha en entonnant l'un de ses célèbres chants propres aux hérons. L'énergie magique affluait et même Irvin pouvait la sentir circuler au plus profond de son être. La magie coulait en ses blessures, les refermant avec cet irritant picotement qu'était celui de la cicatrisation accélérée. Son épaule blessée, son ventre déchiré et même les quelques blessures internes qu'il avait subies se refermèrent sans rien laisser d'autre que quelques cicatrices supplémentaires sur sa peau blanche et déjà extrêmement marquée pour son jeune âge. Le chant s'éteignit en même temps que le Fang tâtait son épaule mise à nue lors du combat. Aucune séquelle, la seule trace restante du combat était l'état pitoyable de son vêtement mais qu'importe, ce n'était qu'un peu de tissu.

- J'espère que vous vous sentez mieux monseigneur, je suis désolée d'avoir été la cause de tant de soucis pour vous.

Le bretteur secoua lentement la tête avant de répondre:
- Il est du devoir de tout être un tant soit peu honorable de venir en aide aux derniers hérons.

Il se garda bien naturellement de préciser qu'une relation avec les hérons serait plus que profitable à l'organisation criminelle à laquelle il appartenait. Le tatouage ornant la totalité de son dos aurait suffit à rendre factice chacune de ses affirmations aux yeux du reste du groupe mais heureusement pour lui, le dos en question restait l'une des parties de son corps que sa longue cape noire protégeait encore des regards inconnus. Il allait continuer lorsqu'un gémissement à son côté lui fit baisser le regard. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il vit Sven s’asseoir en se grattant la tête. Le prêtre bailla longuement avant de tourner un regard brumeux vers le bretteur.
- Le réveil est toujours plus dur lorsqu'on a mal dormi...

Sans attendre, le bretteur s'agenouilla à son côté, jetant un coup d'oeil inquiet à la tache sombre ornant le ventre de son collègue:
- Comment te sens-tu?
- Comme quelqu'un qui a reçu un morceau d'acier dans le bide.
- ...
- D'ailleurs je te félicite, grâce à toi ma bure est bonne à jeter ! Je pourrais jamais me débarrasser de cette tache puante!
- ...

Traduction, il se portait comme un charme. La magie des hérons était réellement impressionnante, le bretteur n'était même pas sur que le prêtre malodorant aurait pu venir à bout d'une telle blessure sans devoir s'y mettre sérieusement.
- Oh Irvin je te cause ! Comment as-tu réussi à refermer tout ça ! C'est du travail de pro!

L'épéiste jeta un coup d’œil au torse que Sven exhibait maintenant en étirant le col de son vêtement au maximum. Sur la peau pâle ne restait qu'une longue mais fine cicatrice qui débutait du bas de la poitrine et se prolongeait jusqu'au bout des abdomens. Tapotant l'épaule de son ami, le bretteur à la chevelure d'ébène lui désigna Leanne juste derrière lui. La transformation fut automatique. Sven fut debout en un clin d’œil, une lueur lubrique au fond des yeux. En deux mouvements, il lissa convenablement son vêtement, passa une main rebelle dans sa chevelure indigo avant d'arborer un sourire qu'il considérait comme charmeur. Deux enjambées plus tard il était aux côtés de la princesse tandis que le bretteur laissait échapper un soupir lassé. Oui, il était en forme.
- Ô bel ange tout droit descendu des cieux étoilés, vous me comblez de votre présence ! Est-ce bien à vous que je dois l'honneur d'être encore en vie?

Sans attendre la réponse, il s'empara abruptement des mains du héron avant de les joindre dans les siennes et de plonger un regard ardent de désir dans les prunelles de la princesse.
- Votre gentillesse et votre générosité n'ont d'égal que votre beauté ! Vous êtes l'astre étincelant de mes jours et de mes nuits ! Cette rencontre ne peut être fortuite, que dis-je, il s'agit là d'un signe du destin augurant un avenir des plus radieux sous l'éclat blanc de votre divin plumage!
- Sven...
- Mais que vois-je!!!

Son regard passa étrangement rapidement du visage enfantin de Leanne à celui clairement plus froid de la magicienne dont seules les traces de sang séchées ainsi que les fines brûlures prouvaient qu'elle avait été dans un état critique deux minutes plus tôt.
- Un autre ange descendu des confins du paradis pour nous honorer de sa sublimissime présence!

Sans attendre, le prêtre lâcha les mains du héron avant de tomber un genou en terre face à la femme volante. Une main sur le cœur, l'autre tendue vers la magicienne, le dragueur reprit.
- Je ne sais quel fut votre rôle dans mon incroyable guérison mais je reste persuadé qu'il estois au moins aussi important que celui des autres voire plus important encore ! Votre redoutable beauté alliée à la grandeur de votre bonté fait de moi un homme comblé!

Son œil expert analysa en détail les formes de son interlocutrice avant qu'il ne se remette debout et ne s'approche d'un pas qui se voulait maîtrisé.
- De plus, les femmes ardentes et enflammées ont toujours su comment toucher mon cœur avec une extrême justesse!

Sur ce jeu de mot des plus minables quand à l'aspect légèrement calciné de Ruika, le bretteur fit retentir le claquement de sa paume sur son front à travers toute la clairière.
- Le charme que vous dégagez est tel que vous me donnez l'impression de voler ! Je ne saurais me passer une minute de plus de votre incommensurable présence et...
- Bon ça suffit.

Au moment où les mains du prêtre lubriques allaient pour s'emparer de celles de la magicienne, le poing du bretteur franchit l'espace en un temps record pour se coller avec précision sur la joue gauche du vicelard. L'impact déforma ridiculement le visage du prêtre avant de l'envoyer quelques mètres plus loin droit sur une nouvelle arrivante.

***

Le prêtre volant percuta assez violemment l'estomac de la dite nouvelle arrivante les projetant tous les deux au sol. Complètement sonné, le prêtre se rassit en se massant la mâchoire avant de rouvrir les yeux et, inévitablement...
- Par la Déesse j'espère que vous ne vous êtes pas fait mal!

Il était de nouveau debout, complètement ignorant de l'hématome monstrueux qui se formait à l'endroit de l'impact. Sa main recoiffa les quelques mèches rebelles sur son front à une vitesse qu'on pourrait qualifier d'inhumaine tandis que son sourire niais et agaçant revenait une énième fois sur son faciès amoché. Dragueur jusqu'au bout des doigts, le prêtre tendit une main galante à la Laguz à terre. Qu'importe qu'elle ait des oreilles félines ou une queue, il s'agissait d'une créature vivante possédant deux masse graisseuses aisément repérable au niveau de la poitrine et cela suffisait à transformer le prêtre psychopathe en un imbécile incapable de se contrôler.
- Quelle brute de m'avoir envoyé percuter un aussi joli minois ! Je m'en voudrais si par ma faute une beauté telle que vous avait été blessée par le choc de mon ridicule crâne contre votre délicieuse personne... Vous habitez chez vos parents belle enfant?

***

Se massant les phalanges, l'épéiste soupira d'un air désespéré. Il avait agi sans vraiment réfléchir, uniquement poussé par une brusque envie de cogner sur cet imbécile... Mais l'expression de la femme dont il venait probablement de le sauver lui soufflait qu'il avait bien fait. Relâchant un soupir contrit, l'épéiste se recula de quelque pas avant de se tourner vers la princesse.
- Nul besoin de vous excuser madame. Je n'ai fais que mon devoir et vous avez usé de vos pouvoir pour venir en aide à... Mon ami...

Les mots lui écorchèrent la langue mais il devait malheureusement reconnaître que c'était la stricte vérité... Oui ce pur crétin était son ami... Se tournant vers la femme mage il reprit:
- Quand à vous, par vos actions vous êtes parvenu à me tirer d'un mauvais pas et vous m'avez probablement sauver la vie malgré votre état. J'ai une dette envers vous et je ne saurais attendre pour vous rendre la pareille.

Tirant sa lame, le bretteur s'agenouilla face à la dame volante et planta son arme dans le sol avant de fermer les yeux.
- Une vie contre une vie, ma lame sera votre protection contre les fous de cette île. Considérez la désormais comme votre tant que nous voyagerons cote à cote.

Son serment prêté, l'épéiste se releva sans laisser le temps à l'autre de protester. Son regard était plus que sérieux lorsqu'il dévisagea la magicienne et c'est toujours sans un mot qu'il rengaina son arme, scellant ainsi son pacte. Faisant craquer ses doigts l'épéiste se dirigea alors vers Sven, bien décidé à lui faire entendre son point de vue sur sa manie de vouloir conter fleurette à tout ce qui bougeait.

***

Sa lance rayonnait. Ce n'était plus le faible scintillement qu'il avait déchargé sur la femme volante non, il s'agissait d'une charge bien plus monstrueuse, un rayon divin qui châtierai les pêcheurs ayant osés s'en prendre à sa compagne. Il les détruirai, il les brûlerai tous sans hésiter ! Ebène grogna et s'éleva plus haut dans les cieux, bien au dessus de ces misérables insectes qui fuyaient devant lui. Son sourire dément se transforma en un rire de toute puissance. Qu'ils rampent devant eux, qu'ils profitent de l'adrénaline de cette poursuite ! Bientôt, aucun d'entre eux ne serait plus là pour contempler son triomphe. Levant sa lame, le lancier poussa un cri de guerre auquel fit écho le rugissement de sa monture. Plaquant les fines membranes de ses ailes le long de son corps, la bête s'élança en piqué meurtrier, décuplant sa vitesse, fondant droit sur sa proie, prête à la réduire à néant. Le combat n'en serait pas un, il ne s'agissait ici que d'un massacre à sens unique. Et tandis que les deux reptiles survolaient la clairière où se rassemblaient les survivants, le destin de deux d'entre eux se scellaient sous l'éclat radieux de cette étoile de mort.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Et wala un nouveau tour de bouclé dans cette mission ! Petit résumé habituel en commençant par nos deux survivors :

Llyr et Kyria : Bien alors je suppose que vous avez compris. Actuellement Ebène (la monture de Crow) et Ema survolent la clairière où se trouvent tous les autres mais malgré cela votre posture est assez critique. Votre ennemi (classe II niveau 3 je le rappelle) vous tombe actuellement dessus en mode piqué de la mort qui tue malgré ses quelques blessures. Car oui le coup de poing a un peu pété quelques os du coup la morsure sera moins douloureuse (je vous déconseille toutefois d'y mettre la tête, seule Ema peut réellement survivre à un coup de croc xd). Donc si Ebène parvient à choper Ema, elle n'hésitera pas à bouffer tout ce qui passe à portée quand à Crow... Vous voyez l'éclair que Ruika s'est mangée ? Il vous balance un truc deux à trois fois plus gros dans la tronche dès qu'Ebène vous aura choppé quitte à ce que lui et sa monture mangent aussi. Donc faites pas les cons s'il le fait vous pouvez être sur qu'Ema sera coupée en deux et y'a de fortes chance que vous y passiez tous les deux aussi même si lui y perd un bras. Et si Ebène ne vous attrape pas, il y a peu de chance pour que l'éclair parte à moins d'être presque sur de toucher quelque chose

Les autres : Bon le sort de Leanne (que j'avais totalement zappé qu'elle l'avait ><) a guéri les blessures de Sven et d'Irvin. Cependant, faut pas déconner, Sven a failli y passer et n'est pas au meilleur de sa forme, je vous déconseille de le laisser se faire tabasser à nouveau. Ruika aussi est plus ou moins guérie mais note quand même encore la présence de quelques plaies superficielles et autre brûlures.. Rien de bien méchant mais évite de te mettre en première ligne cette fois x) Nao, et Geist il ne vous arrive pour ainsi dire... pas grand chose. Vous êtes sûrement en mesure de voir les deux gros lézards au dessus si vous levez la tête, de plus vu le gueulement d'Ebène au moment où elle plonge vous allez sûrement lever la dite tête XD

Petite note à l'attention de tous : Si Crow foire son coup avec la foudre, il lui faudra un certain temps ne serait-ce que pour récupérer l'énergie nécessaire à recharger la lance. Si Ema évite le coup par contre, la foudre ira s'abattre directement sur la tronche de ceux au sol, ne restez pas trop au centre ou vous serez grillés aussi sûrement que si un seigneur élémentaire du feu avait décidé de vous faire un gros câlin. Bonne chance à tous =)
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeJeu 21 Avr - 13:44


Une main si pure saisissant la sienne, sans peur et sans dégout aucun. Une douce voix s’inquiétant de sa santé,… La princesse Leanne méritait d’être protégée. Fermant les yeux pour mieux ressentir les effets du sort de la princesse aux ailes de nacres, Ruika perçu les plaies de son dos se refermer, ses brûlures cicatriser et les douleurs dans la totalité de son corps disparaitre. Elle leva les yeux au ciel respirant avec force et profondeur pour sentir que son corps ne souffrait plus. Les séquelles de son combat étaient toujours présentes sur sa peau et dans sa chair, mais ça ne faisait que quelques cicatrice de plus a rajouter à son compte.
Reprenant un peu de hauteur, maintenant que sa souffrance s’était enfuie, elle s’inclina plus bas encore vers la princesse la remerciant de sa bonté et sa générosité. Elle ne se sentait pas réellement d’un tel traitement ni d’une telle attention, et aurait presque honte de s’être faite sauver par la ménestrel. Cependant, elle ne pouvait se plaindre de tant de gentillesse à l’égard de cette infamie qu’elle représentait.

Soudainement, l’homme en bure qu’elle avait sauvé inopinément, se releva, trop énergique au goût de la magicienne. Mais comble de l’horreur il se jeta sur la princesse Leanne la touchant de son regard lubrique et de ses paroles si pleine de perversion. Un sentiment grondant s’empara alors de Ruika alors qu’elle plongeait sa main dans sa sacoche pour saisir son livre et châtier ce pécheur, celui-ci tourna son regard trop étincelant vers elle, plongeant sur lui comme sur une nouvelle proie.
Un frisson d’angoisse naquit dans le haut de la nuque de Ruika alors qu’il descendait vers le bas de ses reins provoquant une désagréable sensation de dégout sur son passage. Son cerveau était paralysé sur le fait que cette horreur d’être inférieur lui adressait la parole lui donnant envie de vomir. Il s’avança vers elle, prêt à faire prisonnière ses mains des siennes sales et calleuse. Par un réflexe préprogrammé dans son esprit, elle sortit une lame d’acier de son gant et visa la chair de la gorge tendre et offerte mais avant que la lame ne tranche la chair molle de son cou, un poing asséna un coup monumental à l’homme l’envoyant voler sur plusieurs mètres.

Le souffle jusqu’ici retenu de la mage se remit en route en une respiration profonde et lente alors que la chair de poule de son corps disparaissait. Son visage s’étant vidé de toute émotion et son corps guidé par l’instinct de survie, reprit son calme pour mieux analyser la situation. elle tourna son regard vers l’homme en bure gardant toujours un œil sur le bretteur qui avait sauvé la vie de son compagnon. Ce premier avait trouvé une nouvelle victime de ses intentions perverse que Ruika n’eut aucun mal à identifier comme une laguz Lion. Quant au guerrier qui le suivait… ça ne faisait qu’un être inférieur de plus à surveiller.

- Quand à vous, par vos actions vous êtes parvenu à me tirer d'un mauvais pas et vous m'avez probablement sauvé la vie malgré votre état. J'ai une dette envers vous et je ne saurais attendre pour vous rendre la pareille. Une vie contre une vie, ma lame sera votre protection contre les fous de cette île. Considérez la désormais comme votre, tant que nous voyagerons cote à cote.

Ruika jeta un regard dubitatif sur le Beorc s’étonnant que cette race puisse avoir un minimum d’honneur. Non pas qu’elle n’avait jamais rencontré de tels spécimens mais elle pensait juste que c’était une exception qui confirme la règle, une anomalie de la nature. M’enfin, elle ne put tout de même retenir un frisson de dégout devant cet être trop théâtral à son goût. Cependant, il semblait fort alors s’il pouvait au moins…

- J’accepte volontiers votre lame être inf… Beorc, si celle-ci peut m’éviter tout contact avec le moindre membre de votre espèce. Ne voyait rien d’insultant dans ma requête je ne peux juste pas supporter ce genre d’énergumène…

Et de sa fine main gantée, elle désigna le prêtre en train de s’évertuer à attirer les bonnes grâces de la nouvelle arrivante.

Un hurlement.

Reconnaissant ce son familier, La magicienne leva les yeux au ciel pour distinguer deux de ses créatures puantes en train de s’affronter ou plutôt l’un était en train de fuir alors que le chasseur, le lancier de foudre poursuivait sa proie réduisant l’écart à chaque seconde qui s’écoulait. Un picotement dans la poitrine rappela à la magicienne son humiliation et une rage enivrante vint s’emparer de son bas ventre cependant, la raison pris le dessus sur sa colère. Son vent n’affecterait pas la créature à cette distance et le son de son cri ne l’atteindrait pas. Elle devait se rapprocher et attendre qu’il s’immobilise dans les airs.
Sentant la tension magique dans l’atmosphère, elle se tourna vers la princesse et alla pour lui saisir la main. Mais au dernier moment elle se retint de toucher la pureté immaculée et s’inclinant à nouveau elle lança rapidement.

- Ménestrel Leanne, nous devons fuir de cette clairière trop à découvert si nous ne souhaitons pas finir foudroyé. Auriez-vous la bonté de vous mettre à l’abri.

Elle n’attendit point sa réponse comptant sur le bretteur pour la protéger et s’envola dans les cieux suffisamment loin de l’affrontement mais assez près pour profiter de la moindre occasion pour abattre cet oiseau de malheur. Il plongea en piqué sur sa proie.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeSam 23 Avr - 18:02

L'épopée sauvage. Volante, certes. Mais qui est plus sauvage de ce lézard volant ou de sa cavalière invitée?

La fuite avait été réussie. Kyria et cette jeune femme aux cheveux noir rencontrée sur et dans le vif du sujet volaient maintenant entre les arbres de la forêt afin de regagner le ciel. L'autre wyvern avait eu l'amabilité de lâcher son entrave et de délester son cavalier de quelques os inutiles au passage. Jolie mouvement. Tout de même, cette cavalière avait de bons réflexes. Elle était très liée à sa créature... Très liée.

Charmante créature qu'est l'être humain. Charmante créature qu'est ce qui n'est pas défini. Allen est humain lui; enfin était. Mais elle, qui était-elle?

Llyr n'était pas très bavarde. En même temps, la situation n'était pas spécifiquement propice à prendre le thé. Enfin, Kyria aimait bien le thé, surtout celui aromatisé au sang d'une victime fraîchement décédée par le bais de sa main. Oui, quand le sang rouge gicle un peu partout. Elle aime ça. Quelle idée de se réincarner dans un corps qui soigne les gens? Ce gamin est un imbécile. Lui qui avait un tel potentiel de puissance... Mais aucune stratégie. Il est un artifice sur patte. Il osait penser que chacun était bon, que chacun pouvait avoir son mot à dire et devait être écouté. Cette subtile différence qu'est le camp dans lequel on se trouve.

Non, elle ne pourrait pas vaincre seule. La dérision résidait simplement dans la notion de destin. Propice au fait que ce Crow non plus, ne pouvait pas vaincre seul. Il avait besoin de ses sbires pour entamer les festivités? Il est bien connu que les gens puissant aiment les sous-fifres. Ce qui est moins su du commun des mortels est que quelqu'un avec autant d'égo que la demoiselle aux cheveux blanc n'a besoin de personne pour vaincre. Quel que soit le misérable insecte qui se dresse devant la chaussure, la semelle reste sa dernière vision pour les gens les moins inventifs.
Cependant, stratégiquement parlant il lui fallait des alliés. Il est répugnant de s'allier à des gens talentueux pour arriver à ses fins. Mais les traites d'égal à égal sans avoir besoin d'une hiérarchie ou d'une notion de peur quelconque permettait de bien mieux les poignarder dans le dos au final.

Tout n'était qu'une question de camp. Oui, ce soir elle danserait sur son cadavre!
Ce ne serait qu'un juste remerciement pour l'avoir libérée de cette infamie d'Allen Walker.

Ils arrivèrent au dessus de la plaine. Le vent faisait voler leurs cheveux tels des filins d'argents surplombants une fenêtre ouverte par beau temps. Ici, il n'était pourtant question que d'un champ de carnage. Des rizières de sang. Que de souvenirs, toutes ces batailles.

Le massacre de Serenes... Quel bonheur d'avoir massacré tout ces hérons. Voilà ce qui lui rappelait cette jeune femme, en bas. Oh oui, ces yeux lui permettaient de reconnaître ceux qui étaient « de son côté ».
Une Héron, une rescapée. Qui y a t'il de plus inutile sur cette terre que ce genre de poulet échappé de sa cour à merveille? Reste chez toi, petite chose, tu pourrais abimer ton beau plumage dont la seul intérêt est d'être léché jusqu'à ce qu'il soit soyeux. Elle fera un parfait repas quand tout sera finis. Son sang est d'un grand intérêt. C'est tout.
Oh, ce lancier minable est présent aussi. Ce type ayant autant de tact qu'un rouleau de papier toilette dans les mains d'un gothique en pleine rue. Ce mec qui ne sait rien sur rien mais prétend pouvoir changer le monde. Il est aussi stupide qu'Allen. Il font la paire, ces imbéciles. Son seul talent doit aller au combat, de toutes façons les gens avec un aussi petit cerveau ne savent s'en servir que pour tenir une fourchette à peu près correctement et manier leurs attributs à l'instinct dès qu'ils sont avec une femme d'aussi petite vertu qu'eux.
Ah, la laguz lionne. Nao, hein? Aussi stupide qu'incompétente. Elle n'a aucun principe, aucune valeur et aucune morale. Bref, quelqu'un de bien. Un petit jouet, une petite peluche. Toute une éducation à refaire. Était-elle aussi stupide que ça? Sortir de chez elle ou elle se faisait frappée pour se faire tabasser de nouveau ici? Oh pardon, ici elle est libre de choisir de mourir. Désolée gamine, mais on ne choisit jamais la façon dont on meurt.

Elle ne connaissait pas les autres. Une fille a regard mauvais et deux hommes à la prestance toute relative. On va considérer cela comme des aides de camps. Car tout ces gens, ne sont que des armes. Ainsi, les armes les plus dangereuses sont celles qu'on manie avec les mots. Aucune détente à presser, aucun mouvement à faire.

Ha ha ha ha, pauvres petits insectes.

Et l'autre se ramena. Pauvre petite wyverne sans dent, ton cavalier doit avoir de la peine pour toi. Cela doit expliquer pourquoi il cherche à tous nous tuer. Ou serait-ce car c'est un ennemi?

Non, il n'est qu'un vilain jouet. Un jouet qu'il faut casser, pour s'en faire offrir un autre.

« Oh, mon charmant petit caprice... Ma petite cavalière, ton ami est à moi. Je serais délicate avec lui. Ne t'inquiète... PAS! »

Il fonçait en piquer, avec une magnifique éclair dans la main. Il était certain que prendre l'attaque de plein fouet serait dévastateur. L'esquiver le serait de même pour ceux en dessous. Mais Kyria n'aimait pas qu'on casse ses jouets. Même sans cette maudite foudre, le lézard édenté posait problème. Les soins sont efficaces, mais ils ne sont pas un remède qui panse toutes les blessures.

Tout en se léchant les lèvres, notre jolie démone attrapait sa sphère de téléportation dans sa main droite. Et dans un éclair, elle disparue du dos d'Emma.

La vitesse. Un phénomène physique banal. A cette vitesse, prendre un coup de quelqu'un d'immobile serait comme rentrer dans un mur. Mais ce cavalier devait être un assez bon combattant pour ne pas se faire avoir deux fois par le même coup.

Kyria apparu dos vers le sol, jambe repliée vers le visage du cavalier. Sa descente infernale pourrait bien l'être pour lui aussi, après tout. On pouvait même voir dans son regard que ça ne le dérangeais pas:

« Les anges se croient divins, puisse qu'ils peuvent voler, tu sais?... »

Son visage se renfrogna à ces mots, ses yeux devinrent dures. Froid. Sanglants:

« Mais le plus stupide des oiseaux sait le faire aussi! »

Elle déplia sa jambe d'un mouvement sec pour littéralement envoyer son talon dans la tronche du monsieur. Et comme prévu, ce dernier esquiva sans tirer sur les rennes de son monstre. Juste en bougeant la tête.
Peu importe l'expression de son visage, peu importe ce qu'il pensait. L'esquive avait crée un angle mort dans le champ de vision de l'ennemi, permettant gentiment à Kyria de placer son pouce dans la foudre et et son petit doigt sur le dos de la wyvern:

« Oh; c'est le coup de foudre entre nous... »

Sa voix était attendrie. Car bientôt, la magie de la conduction créera un arc électrique entre ses deux doigts et la monture comme le cavalier encaisserons leur propre attaque. Et la démone ne subirait pas les dégâts puisse que l'électricité ne se conduirait dans son corps que par ses doigts. Elle y perdrait peut-être l'utilisation de sa main gauche. Maudite ou non, un si grand choc ne serait...

Que du pur plaisir.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeDim 24 Avr - 16:55

Une fois encore, l'étrange mélodie raisonna dans l'air, laissant sur le visage de tout ceux qui l'entendait un sourire stupide de complet bien être. Tous sauf... Nao, qui se boucha les oreilles en fermant les yeux tout en tirant la langue de dégout. Ce qui pouvait donner une grimace assez comique pour tout observateur inopiné. Décidément, certains devraient prendre des cours de chant avant de casser les oreilles d'un public forcé.

La cause des tourments s'abattant sans répit sur son nerf auditif: une jeune fille à l'air innocente au possible toute vêtue de blanc. La lionne fronça les sourcils en la détaillant du regard (toujours les oreilles bouchées bien évidement). Aussi bizarre que son chant. Pas engageante et... Laguz. D'ailleurs, son parfum ne disait absolument rien à Nao. Elle haussa les épaule, levant les yeux au ciel. Peut importait, ce n'était visiblement pas une Béorc du coup aucun intérêt.

L’autre femme piqua d'avantage son attention. Encore une fois son odeur était troublante. La lionne frissonna. Le regard de cette femme trahissait des émotions trop violentes et passionnées pour elle. Laissons profondément enfoui ce qu'il devait l'être. En plus elle était désagréable avec les Béorc. Nao lui tira la langue. Cette senteur... volaille grillée?

Enfin le supplice cessa. Nao se retira les main des oreilles, souriante, pour les y replacer aussitôt. Le ciel semblait être soudain remplit de volatiles paillant en tout genre. La lionne leva la tête pour étudier ces nouveaux perturbateurs qui l'empêchaient de mener à bien le but ultime de sa vie: compléter sa collection de Béorcs. Elle déglutit et se fit toute petite. En réalité, on était loin du troupeau de bestioles. Seulement deux gros lézards suffisaient à emplir les cieux de toute part.

Pourquoi des Wyverns? Pourquoi maintenant? S'il y avait bien une créature que Nao détestait sur cette terre, c'était bien la wyvern... (faute à une malheureuse expérience passée) et là, elle en avait deux pour le prix d'une. C'était absolument terrifiant! Et puis souvent, leurs cavaliers ne valaient pas mieux que ces bestioles... même s'ils étaient Béorcs! C'étaient des hommes froids et sans cœur; pret à tout pour leurs lézards volant.

Nao couru vers le petit groupe, ouvrant la bouche pour se présenter et accessoirement demander pourquoi les créatures de ses cauchemars se trouvaient au dessus de sa tête. Mais une masse non identifiée vint violemment couper son effort. Elle se retrouva écrasée sous un type qui dégageait une émanation de sueur, sang… et vomit de... wyvern.

Mais c’était un Béorc... en bure!! Quel mystère, quelle grandeur prenait t-il soudain pour Nao alors qu'il se redressait difficilement le regard lubrique. Alors qu’il s’adressait à elle en des termes qui n'étaient décodés qu'à 50 pour-cent par ses hémisphères cérébraux, Nao le regardait les yeux brillants, avec des petites fleurs popant autour de sa tête. C'est alors qu'elle prit en compte l'hématome tirant sur le violet qui se formait sur la joue de son idole de la minute.


Mais vous êtes blessé Monsieur... qui ne sen...hmm! J’ai quelque chose qui pourra peut être vous soulager.

La lionne farfouilla un moment dans son grand sac noir, en retirant des effets aussi variés et intéressant qu’une collection de petit cailloux, coquilles d’escargot en tout genre, jambon moisit et; enfin, une potion qui avait un drôle d'aspect vert sapin.

J’ai emprunté ceci dans une boutique d'apothicaire dans une merveilleuse ville nommée Mélior il n’y a pas longtemps ! Vous savez, j’adore les villes de Béorcs ! C’est très joli là bas ! Il y a plein de monde qui bouge partout et beaucoup de personnes avec des têtes bizarres. Je serai d'ailleurs bien resté plus longtemps pour les...

Elle lui donna la potion tout en se perdant à conter les miracles de sa civilisation à un pauvre Béorc qui paraissait un peu étourdit sous ce flot de propos plus ou moins cohérents. Personnellement, Nao avait l’impression qu’il l’écoutait avec attention, elle était donc pleinement satisfaite, malgré les bruits de combat qui résonnaient un peu partout.

Hé ainsi, c’est comme ça qu’avec Monsieur le Malpoli, on est arrivé à… Oh Madame drôle de regard est partie !

La lionne se leva de la boue dans laquelle elle était assise depuis quelques minutes. Elle tendit sa main au garçon en bure et l'aida à se remettre debout. Puis, elle s’approcha du deuxième homme. Ignorant complétement Mlle bol de lait. Elle fit un peu la moue. Encore un individu de sexe masculin. Il lui faudrait diversifier un peu ses horizons dans ses prochaines aventures. Pourquoi ne pas passer une petite annonce ou quelque chose de ce genre?
Le Béorc à l'épée tirait un peu la même tête que monsieur le Malpoli, mais elle commençait à y être habituée. Avec un soupçon d'innocence et de timidité, elle le salua et tenta d'engager la conversation.


Bonjour Monsieur à l'épée ! Je m'appelle Nao ! Vous faite quoi dans la vie ?


Et oui bien sur, nous ne sommes pas dans un salon de thé mais en plein champ de bataille je vous rassure. Même avec l'apocalypse vrombissant au dessus d'elle, Nao occultait tout ce qui ne intéressait pas, (d'autant plus si il s'agissait de lézard géants). Et même si ceci pouvait provoquer la fin précoce de son existence. Elle en venait même à pester contre ses perturbateurs qui la dérangeait dans ses occupations plus urgentes.

Il faudrait penser à remercier Monsieur le Malpoli aussi.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeDim 24 Avr - 18:57



La peur. De tous les sentiments guidant les êtres vivants, il est très certainement le plus imprévisible et le plus fourbe de tous. Toutes les créatures l'ont un jour ressentie, elle est gravée tout au fond de chaque âme, comme un instinct primaire. Et en ce moment, volant à toute allure à travers la forêt, déchirant les branches, emportant les feuilles qui croisaient son chemin, Ema avait peur. Et rien n'est plus dangereux qu'un animal apeuré. Ce moment où le prédateur se sent dominé, où il sait qu'il ne doit pas combattre, mais ne peut s'y soustraire; ce précieux instant fait de lui le plus redoutable des ennemis.

« Oh, mon charmant petit caprice... Ma petite cavalière, ton ami est à moi. Je serais délicate avec lui. Ne t'inquiète... PAS! »

Llyr sentit la présence qui l'accompagnait disparaître dans l'air. Elle voulait l'affronter ? Seule, c'était de la folie. Enfin, elle n'en avait cure, le tuer était son objectif, qu'elle y contribue ou pas, cela ne changeait rien, pourtant, elle se sentait quelque peu contrariée. Mais le soulagement de voir cette présence étrangère s'éloigner compensait aisément ce ressentiment. Ema comme Llyr préféraient se retrouver seules.

Sous son poids écrasant, les vents tournaient, les animaux fuyaient et l'on pouvait apercevoir de la clairière les arbres qui se pliaient sur son passage. Ebène était sur ses traces, elle sentait son regard sur elle, insondable force prête à l'engloutir. La peur, c'est le principal moteur de l'instinct de survie.
Pourtant, sa cavalière, elle, ne ressentait pas la peur. Si souvent les autres humains la comparait à une bête, elle était pourtant dépourvu de leurs instincts les plus primordiaux, elle ne ressentait pas la peur de mourir, parce qu'elle ne s'était de toute manières jamais sentie vivante. Non, tout ce qu'elle pouvait sentir à l'heure actuelle, c'était une envie de tuer. Etait-ce de la haine, ou un simple besoin maladif ? Elle l'ignorait, mais ce désir était d'autant plus fort avec les hommes. Il avait blessé Ema. Il allait mourir. Nul besoin de réfléchir davantage, l'équation était résolue. L'esprit simple de Llyr se contentait de cette réponse; pour elle à qui on n'avait jamais appris à réfléchir, tous les problèmes avaient une méthode de résolution simple: la mort.


* ... *

Deux manières de penser opposées, deux systèmes de pensée opposés. Pourtant, elles se comprenaient parfaitement. Les humains communiquaient par le langage et les gestes, les wyverns par les cris et les intimidations, elles, communiquaient purement par instinct. Et cet échange déjà rarissime de cavalier à monture, elles l'avaient sublimé. De manière à ce qu'elle ne soient plus deux entités distinctes communicantes, mais une seule et même entité pensante.

Et elles churent. Sans avertissement, sans signe préalable, Ema dévia brusquement sa course et plongea vers le sol, poursuivit par une masse terrible qui s'abattait en piqué sur elle. Llyr ferma ses yeux, et colla sa peau aux écailles de la wyvern, se laissant doucement emportée par les mouvements du vent, rassurée par la chaleur de son foyer. Son esprit s'évanouit, toutes ses pensées et tous ses doutes disparurent, ne laissant qu'un vide. Et son âme, à présent pure, s'unit avec celle de sa monture.
Leurs âmes entrèrent en résonance, plus fortement que deux jumelles, plus intensément que deux amants, Llyr s'abandonna entièrement à Ema. Elle se donna à elle, niant sa conscience, niant son être même, pour se soumettre totalement et sans conditions à son amie, à son âme sœur. Souvenirs, émotions, volonté, instincts, tout l'univers possible des combinaisons infinies trouva sa stabilité, dans cette union parfaite. Elles n'étaient plus maitre et esclave, elles n'étaient plus cavalier et monture, elles étaient une. Un seul et même prédateur, dépourvu de peur, animé par la seule et même envie de tuer, le seul et même besoin de survivre. Un seul corps, une seule conscience.

Ema effectua une vrille parfaite et frôla le sol, sa perception de l'espace et du temps étaient à présent plus affutée que celle d'aucun animal; la logique, la faculté d'anticipation, la raison, l'imagination, tous ces traits proprement humains étaient siens. Ses sens mêmes, s'étaient affutés, et elle possédait cette faculté de les interpréter et de les reformer, elle avait l'instinct d'un animal et l'intuition d'une femme. Le corps d'Ema n'était plus qu'un prolongement du sien, et s'adaptait à ses gestes aussi aisément que ses ailes suivaient son mouvement. Elle contrôlait ces deux corps, reliés par une conscience.
Llyr bascula sous le cou d'Ema, ses seules jambes s'accrochant à son échine; elle tendit la main et saisit cette arme qui l'attendait, plantée dans le sol, sous les regards émerveillés des quelques témoins de la scène. "Endless Tears", son adversaire connaissait bien cette lance: Belial l'avait faite forger pour elle et elle la maniait déjà du temps où ils étaient alliés. Llyr l'avait toujours vue comme un prolongement de son bras, et désormais, elle paraissait être la neuvième griffe de la bête.
Ema reprit son envol, Llyr se repositionna sur son dos, mais à présent, ses yeux fixaient non plus l'avenir mais le passé. Elle ne regardait pas où Ema allait, mais s'était placée dans le sens inverse de sa course. De cette façon, elles voyaient tout. Leurs sens comme leurs intentions étaient connectés et elles pouvaient apercevoir le monde entier, à un angle rivalisant avec celui d'une demi-sphère parfaite. Personne ne pouvait lui échapper, comme personne ne pouvait espérer rivaliser.
Quatre yeux, deux mains, deux jambes, deux ailes, deux serres, une mâchoire et une lance. La raison et l'instinct, la communion parfaite, non, l'union parfaite de deux opposées, guidées par un seul besoin.


- Tuer.

Et tel un ange déchu remontant vers les cieux, le nouvel être, anticipant la course de son ennemi, parvint à éviter la foudre divine et frôla l'ange du jugement qui descendait pour l'achever. Une seconde, un assaut, ce serait largement suffisant. Stabilisant sa position dans l'air, Ema pivota à nouveau, et plongea pour atteindre celle qui n'était plus son prédateur mais sa proie. Elle sortit ses serres, Llyr tendit sa lance, et l'être hybride effectua un autre de ses mouvements interdits aux wyverns montés, contournant leurs ennemis, variant l'altitude, prête à s'abattre sur eux. Elle n'avait qu'à les heurter de toute sa force, planter ses serres dans son corps et sa lance dans son torse, pour l'immobiliser à jamais.

Elle était désormais supérieure, elle le savait.
Et dans leur assaut, on pouvait percevoir la lumière émanant de leurs yeux. L'humaine et la wyvern partageaient le même regard neutre et pourtant avide de sang, aussi pur que le diamant et aussi profond que la nuit.
L'éclat sombre du Diamant Noir.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeMar 24 Mai - 20:46

"Il est du devoir de tout être un tant soit peu honorable de venir en aide aux derniers hérons."

C'était étrange de s'entendre appeler «héron» après s'être caché pendant de longues années de sa véritable nature. En réalité, Leanne ne pouvait s'empêcher d'apprécier cette sensation, depuis le début de la mission, elle avait vu sa vie mise en danger par les assauts de corbeaux sans scrupules, et elle était heureuse de savoir que certains individus risqueraient leur vie pour la protéger. Elle avait conscience que ce résonnement était égoïste et elle était on ne peut plus honteuse de penser ainsi, mais elle ne pouvait s'en empêcher. La princesse était ainsi, peut-être tentait elle de se faire passer pour quelqu'un de téméraire et prêt à prendre des risques, mais il fallait être vraiment naïf pour penser que c'était autre chose qu'un masque.

Le prêtre derrière lequel la laguz s'était réfugiée se réveilla avec lenteur, il n'allait sans doute pas très bien, si ses blessures avaient guéri grâce aux compétences de Leanne, il avait sans doute encore des séquelles, la héron ne pouvait pas faire de miracles.

"Ô bel ange tout droit descendu des cieux étoilés, vous me comblez de votre présence! Est-ce bien à vous que je dois l'honneur d'être encore en vie?"

Et ainsi commença le drôle de spectacle de l'homme en bure, il aborda d'abord Leanne, qui rougit de telles avances. Heureusement pour elle, cela ne dura pas longtemps et cet énergumène se dirigea vers cette mage vent, «Ruika». Il lui fit à elle aussi son numéro avant d'être interrompu par l'épéiste courageux qui, quelques secondes auparavent, sauvait la vie de la princesse du peuple de Serenes. Cependant, cela ne sembla pas l'importuné tant que ça puisque, quelques secondes plus tard à peine, il avait déjà recommencé, cette fois, c'était la laguz lionne qu'il avait choisi comme victime.

Nul besoin de vous excuser madame. Je n'ai fais que mon devoir et vous avez usé de vos pouvoir pour venir en aide à... Mon ami...

Leanne se demande ce qu'elle devait répondre à cette déclaration, mais son esprit refusé de lui souffler les mots qu'elle aurait du dire à cet instant précis. A force de vivre une autre vie, elle avait fini par oublier les us qu'une personnes de son rang devait respecter et les formules qu'elle aurait du savoir utiliser afin de remercier l'épéiste. Elle avait peur de se montrer trop hautaine ou au contraire trop familière, la laguz n'avait pas à se poser toutes ses questions lorsqu'elle n'était qu'une ménestrelle naviguant de tavernes en tavernes. Lorsqu'elle tourna la tête, Leanne s'aperçut que la jeune magicienne qui s'était présenté comme un faucon alors qu'elle ne possédait pas la moindre plume. Cette dernière s'inclina devant Leanne.

Ménestrel Leanne, nous devons fuir de cette clairière trop à découvert si nous ne souhaitons pas finir foudroyé. Auriez-vous la bonté de vous mettre à l’abri.


Peut-être avait-elle raison, la dame ailée n'avait pas remarqué auparavant le combat aérien, sans doute à cause de l'état de choc dans lequel le combat contre les corbeaux l'avait plongée. Toujours était-il qu'il valait sans doute mieux pour elle de s'abriter dans les arbres de manière à ne pas être vue. Cependant, elle restait inquiète pour tous ceux qui n'avaient pas pris soin de sortir de la clairière.

«Ne devriez-vous pas également vous mettre à l'abris?»

Elles adressait ce message aux trois personnes restant, le prêtre, l'épéiste et la lionne. Toutefois, trop effrayée par la menace du foudroiement, elle n'attendit pas leur réponse pour se cacher dans les arbres.
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Maître du JeuQuintessence de l'Absurde


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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeMer 25 Mai - 1:55

Pour plus de commodités j'ai pris la liberté de préciser qui de Nao ou Ruika parlait à chaque color = brown =)



La fureur de son être faisait écho à l'ardente flamme céleste présente en sa main. Rien ni personne ne pouvait espérer lui échapper ! Rien ni personne ne s'opposerait à lui ! Il était le seigneur des cieux ! Tous périraient, consumés par le brasier ardent de sa rage!
-Les anges se croient divins, puisqu’ils peuvent voler, tu sais?...

Dans un éclair bleuté, l'être aux cheveux blancs apparut devant lui. Un bâton de téléportation!
- Mais le plus stupide des oiseaux sait le faire aussi!

Il s'attendait à ce qu'il lui rejoue ce petit coup... Mais cette fois il ne se laisserait pas avoir ! Et malgré la vitesse, malgré l'effet de surprise, le lancier bascula la tête sur le côté, laissant l'étrange créature le dépasser, son regard aussi bleu que les cieux qu'il contrôlait croisant l'enfer embrasé rugissant dans les prunelles de son adversaire. La rage et la haine contre la folie. Aurait-il seulement pu prévoir ce que ce monstre lui réservait...
- Oh c'est le coup de foudre entre nous...

Ce ne fut qu'un dixième de seconde, une bref vision de ce qui l'attendait.. Les bras tendus de la créature, prête à utiliser son corps comme conducteur. Quelle puissance avait-il emmagasinée ? Comment penser que sa propre attaque se retournerait contre lui de la sorte ! Cet insecte rampant ne pouvait le vaincre ainsi !

***

Nao :- Et ainsi, c’est comme ça qu’avec Monsieur le Malpoli, on est arrivé à… Oh Madame drôle de regard est partie !

Le prêtre cligna des yeux une fois... Puis une deuxième, sa main tenant toujours l'étrange potion que la lionne lui avait refourguée. La situation lui échappait... C'était la première fois que quelqu'un, une femme qui plus est, lui prêtait autant d'attention... Lui parlait avec autant d'emphase et d'innocence !

Un sourire stupide naquit sur son visage alors que son poing se refermait petit à petit sur la fiole ! La preuve ultime que sa technique de drague était ENFIN au point ! Il le savait... Après tant d'années passées à lutter, voilà qu'il était enfin devenu cet homme sexy, beau, intelligent et très en vogue auprès des femmes qu'il avait toujours voulu être ! Cette jeune demoiselle n'était que le début d'une longue série de conquêtes toutes plus chaudes et ardentes de désir les unes que les autres !

Les bras levés vers le ciel, le Fang reprit soudain une pose plus concentrée, main sur le menton et yeux fermés sans se rendre compte que la fiole s'était brisée sous sa poigne gonflée de bonheur. Certes c'était une Laguz mais il fallait bien commencer quelque part quitte à avoir quelques délires proches de la zoophilie... Et puis une grosse peluche pour dormir ça devait être agréable...

- ...

Une légère goutte de sang dégoulina de son nez, s'accrochant à la lèvre supérieure avant de chuter vers le sol moussu. Le rouge aux joues le prêtre partit d'un rire malsain sans se rendre compte que la cible de sa convoitise venait de gambader joyeusement vers Irvin. Ce n'est que lorsque le contenu de la fiole coula lentement le long de son bras jusqu'à ses aisselles que le prêtre pernicieux revint, assez brutalement, à la réalité.
- Arg ! C'est froid!

***

Ruika :- J’accepte volontiers votre lame être inf… Beorc, si celle-ci peut m’éviter tout contact avec le moindre membre de votre espèce.

Le bretteur tiqua sous l'insulte. Le mépris était très clairement perceptible aussi bien dans le regard que dans l'intonation de la femme qui lui faisait face. Elle le prenait de haut malgré son état... Il était vrai qu'elle était puissante, il était aussi vrai qu'elle lui avait sauvé la vie... En conséquence de quoi, il ne lui ferait pas payer cette affront qu'elle venait de lui infliger...
Ruika :-Ne voyez rien d’insultant dans ma requête je ne peux juste pas supporter ce genre d’énergumène…

Le regard durci du bretteur suivi la direction qu'elle lui indiquait pour s'arrêter sur Sven qui... Riait tout seul, les bras levé au ciel, une bouteille brisée enfonçant ses restes dans la paume de sa main et lui infligeant une nouvelle blessure. Atterré, il rengaina sa lame, oubliant immédiatement sa colère première avant d'adresser une rapide phrase à la jeune femme.
- C'est parfaitement compréhensible... Mais... Ne vous fiez pas aux apparences.

L'épéiste planta un regard déterminé et vide de la moindre envie de plaisanter dans celui ambré de la demoiselle. Intéressant comme la force du regard de la magicienne lui faisait penser à sa propre inflexibilité. La soif de vivre qui animait d'ordinaire le regard des gens ne brillait point dans celui-ci et seule la même détermination froide que celle d'un assassin résonnait aussi bien dans ses yeux que dans ses paroles. Oui, il ne faut pas se fier aux apparences...

La magicienne se déplaça ensuite jusqu'à la princesse des hérons, légèrement écartée de leur dialogue. Le Fang eut vaguement le temps de noter l'approche de l'homme à la lance rouge avant qu'un puissant rugissement ne lui fasse lever les yeux. Tandis que la magicienne s'était de nouveau élevée vers leurs adversaires, le Diamant Noir lui venait d'amorcer un magnifique plongeon au ras du sol, l'immense bête frôla leur petit groupe, les obligeant à se protéger du vent nauséabond dégagé par la créature tandis que sa cavalière récupérait son arme fichée dans le sol. Son regard d'améthyste vrilla un instant celui du bretteur avant que la lancière ne reparte à la charge. Là haut, le ciel s'illumina brièvement d'une intense lueur... Une lueur froide et destructrice que la wyvern esquiva, une lueur qui se rapprochait dangereusement.

Nao :- Bonjour Monsieur à l'épée ! Je m'appelle N...
- A TERRE!

Impact.

***

Ruika :- Ménestrel Leanne, nous devons fuir de cette clairière trop à découvert si nous ne souhaitons pas finir foudroyées. Auriez-vous la bonté de vous mettre à l’abri.

La femme n'attendit pas son assentiment avant de prendre son envol vers l'affrontement aérien. Ruika s'éleva, aussitôt doublée par Ema qui remontait à l'assaut... Mais il était trop tard pour s'éloigner, bien trop tard pour fuir et, sous les yeux de la magicienne, l'éclair s'abattit, foudroyant la clairière dans un déluge de flammes célestes.

***

La douleur consumait Ebène, paralysait son cavalier, les broyant avec toute la violence qu'ils avaient voulu utiliser contre leur ennemi. Mais lorsqu'on joue avec le feu, il faut savoir se brûler. D'un même hurlement, la bête et son cavalier imprimèrent leur volonté à la foudre, à la lance, au bras qui tenait l'arme... Et Raigeki, flèche de lumière et de mort fila, projetée sous la forme d'un gigantesque éclair vers cet impie qui les défiait. Il ne sentait plus son bras et son aimée tombait plus qu'elle ne plongeait mais l'arme s'abattit avec fracas au sol. Et cinq de moins. A travers les sens embrumés de sa compagne il percevait la présence de la créature dans son dos, l'odeur putride du lézard qui remontait en flèche vers lui et celle alléchante de la femme-oiseau plus bas. Trois contre deux... Un fossé facile à combler.

Son regard s'illumina d'une étincelle de folie, les ailes d'Ebène se raffermirent le long de son corps monstrueux et la bête reprit de la vitesse, prête à l'impact tandis que son cavalier, les bras en croix, accueillait la venue de son adversaire dans un rire emplit de démence.

- Viens... Viens Llyr ! Viens à moi!

Une collision directe provoquerait sans doute la mort brutale des deux wyverns mais très certainement celle des deux cavaliers alors incapables de se rattraper. C'était là une fin bien pitoyable pour un être banal... Mais pour lui, cela ne signifierait que le début. Il était fort, il ne mourrait pas ! Elles si ! Et conformément à ses prévisions, son adversaire évita le choc, contournant la masse qui se jetait sur elle. En une fraction de seconde, Ema avait fait demi-tour et plongeait désormais sur le chasseur devenu proie.
- Impressionnant...

Un sourire s'étira sur son visage. Son esprit caressa langoureusement celui de son aimée avant que d'un commun accord, le couple ne rompe le lien.
- Il est temps.

Quittant les sangles qui le retenaient, le cavalier sombre prit rapidement appui sur le dos de sa monture avant de plonger. Son regard déjà altéré croisa celui pétillant d'Ebène.
- Adieu ma douce.

***

Souffrance, solitude.
La joie et l'amour s'échappaient.
Le lien était brisé.
La colère grondante s'éveillait.
Cette partie d'eux-même qu'ils s'étaient mutuellement cédés.
Elle se réveillait désormais.

***

Elle savait que c'était une décision nécessaire, elle savait qu'il devait l'abandonner pour mieux la retrouver plus tard. Mais elle ne put empêcher la rupture de la frapper en plein cœur. L'angoisse la saisissait déjà, l'angoisse de le perdre définitivement. Un rugissement sourd monta à ses lèvres blessées. Un rugissement de haine et de colère, un rugissement appelant à la vengeance contre ces êtres qui les avaient forcés à cette décision. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas sollicitée... Cette part humaine qu'il avait ancrée en elle au cours de toutes ces années... Le regard de la bête s'éveilla au pouvoir, l'intelligence d'un humain dans le corps d'un monstre, cette capacité que leur force commune inhibait, celle qui les avaient rendus si influent il y a longtemps au sein de la Serre... La créature plissa les paupières alors que ses ailes s'entrouvraient légèrement, laissant le corps de l'humain la distancer. Oui... Tout cela était nécessaire... Il ne s'agissait que d'un au revoir.

Et alors que la créature mi-femme mi-wyvern allait frapper... Sa cible disparut. Avec une vitesse qu'elle était alors jusque là loin de posséder, Ebène avait juste battue des ailes de façon à se positionner parallèlement à la trajectoire d'Ema. Une seconde plus tard son adversaire passait à sa hauteur, juste à portée de griffes. Dans une étreinte mortelle, le gigantesque lézard noir referma ses serres sur son adversaire. Une patte sur la gorge, une autre sous le ventre, une sur la cavalière immobilisée et la dernière sur l'échine épineuse. Une pure lutte de force s'engagea alors entre les deux reptiles, les crocs de l'une tentant de capturer la nuque de l'autre tandis que les deux immenses créatures tourbillonnaient dans un mélange de couleurs violacées et vertes. Les ailes d'Ema étaient emprisonnées mais celles d'Ebène claquaient contre le corps de l'autre reptile, s'abattant par moment sur la cavalière impuissante et propulsant le monstrueux trio loin de la clairière qu'ils frôlèrent de justesse avant de poursuivre leur course, chatouillant la cime des arbres de leur gigantesque masse à peine maintenues en l'air par leurs battements d'ailes désordonnés. Une tactique qui aurait pu s'avérer fatale pour l'une comme pour l'autre si le dragon noir n'avait pas soudainement décidé de tout lâcher, laissant son adversaire valdinguer en direction du sol tandis que sa force nouvellement acquise la hissait largement en hauteur. Et de deux. Suivants.


***

La lame se ficha profondément dans le sol, libérant instantanément l'éclair et carbonisant littéralement le sol autour du point d'impact. L'explosion d'énergie suivante roussit l'herbe, assécha la terre et embrasa les feuillages alentours. La vague de mort avait frappée et seule restait cette unique lance noire, fichée dans un sol calciné, étincelant encore d'énergie par endroit au centre du nuage de fumée dégagé par l'explosion. Une ombre masqua un instant la lueur du soleil avant que dans un claquement métallique, le dragonnier ne se réceptionne souplement malgré une chute de plusieurs mètres. Un genou en terre, tête baissée, l'homme se releva lentement avant de s'avancer vers son arme. Le silence était total, uniquement perturbé par de sombres rugissements plus haut dans les cieux.
- Je dois avouer... T'avoir sous-estimé.
- ...

Le regard azuré se porta à l'endroit d'où émanait la voix au moment où son gantelet sombre se refermait sur le manche de la lance. Un regard glacé, vide de toute émotion, brûlant uniquement d'une soif de sang bestiale. Face à lui se dessinait la silhouette droite et fière d'un homme. Sa cape déchirée finissait de se calciner au sol, révélant son torse nu ainsi que l'impressionnant tatouage noir ornant son dos. Une imposante brûlure ornait sa main directrice, tenant son arme ébréchée par la force qu'elle avait du encaissée. Son corps était désormais zébré de blessures et le tatouage du Black Fang s’agrémentait désormais de rivières sanguinolentes au même titre que son torse ou son visage.

Sa chevelure noire voltigea un instant devant ses yeux au regard aussi froid que la mort avant que ce dernier ne se recoiffe d'un simple mouvement de la main. Derrière lui, le lancier devinait la présence recroquevillée de... D'une lionne à l'odeur... Une lionne dont le sang émoustillait cette soif qui commençait lentement à le ronger.

- Sven...
- Moi je dis, on se le fait ce connard.

Le regard bestial se déporta légèrement vers les autres silhouettes apparaissant à travers la fumée. Un homme armé d'un bâton et aux cheveux indigos se tenait droit et fier devant la princesse des hérons. Tout deux étaient également blessés mais le prêtre avait semble-t-il absorbé la majeure partie de l'attaque. Plus loin, un lancier, comme lui, semblait pas mal amoché également.
- Eh truc... Enfin le korbak ! S'tu veux venir à bout du grand Sven il va falloir faire mieux que quelques étincelles ! Mouhahahahaha!
- ...
- Eh ben... L'est pas très causant...
- Attention!

***

La clairière était déjà en vue, ils n'avaient même pas commencés à se battre... Qu'importe, ne restaient que quelques insectes aériens à éliminer... A commencer par cette insupportable magicienne ! Le rugissement de défi couvrit le cri qu'elle aurait pu pousser et la bête fonça en ligne droite vers sa proie. Un éléphant dans un couloir, même un myope sans lunettes n'aurait pas pu la rater... Cependant, si on regardait plus attentivement, on aurait presque pu penser que cet immense lézard souriait... Quelles est la vitesse maximale qu'un lézard volant peut atteindre ? Quelle quantité de magie, un lézard volant peut-il absorber de la part de son cavalier en quelques années de vie commune ? Ce n'est plus une mais bien trois wyverns que la magicienne volante vit s'abattre sur elle. Deux reflets sans consistance et une vraie dont les crocs et les griffes étaient bien réels... L'un des leurres détourna cependant sa course afin de plonger sur la créature capable de se téléporter. Une simple ruse destinée à lui faire perdre du temps. A quoi bon chasser ce que l'on est pas sure d’attraper ?

***

La lance de flamme s'interposa contre celle de foudre. Il n'avait pas encore assez gagné de vitesse ni de force... Mais ce qu'il possédait déjà était largement suffisant. Décharge. L'homme de flamme fut frappé d'une violente secousse avant d'être propulsé plus loin. Mais déjà son compère à l'épée attaquait.

Le fer croisa le manche de la lance juste avant que le bretteur ne se retire, manquant d'être frappé à son tour par un éclair. Son jeu de jambe parvint à le placer devant son ami, le plaçant hors de portée de Crow. Car il ne doutait point qu'il s'agissait bien de cet homme. Il était trop puissant pour n'être qu'un simple pion. Poussant un grognement plus proche de la bête que de l'homme, le lancier attaqua de nouveau.

- Trop lent.

Il se baissa pour esquiver un coup latéral avant de bondir rapidement sur le côté, évitant le coup vertical suivant. Une faille ! Le bretteur frappa rapidement, obligeant son adversaire à se rétracter. Une nouvelle secousse le força à retirer aussitôt son arme avant qu'il ne frappe de taille. Le fer croisa le fer encore et encore, les adversaires multipliant les feintes. Dans un grognement sourd, le lancier repoussa son adversaire avant de frapper plus rapidement que prévu. Le Fang ne dut son salut qu'à ses années d'expérience et à un saut vers l'arrière, le plaçant suffisamment loin pour ne récolter qu'une vilaine entaille à l'épaule. Entaille qui commença à se résorber lentement. Un halo de lumière s'éleva du corps du bretteur alors que ses blessure se refermaient une à une et qu'un sourire dément s'étirait sur son visage, contrastant largement avec la grimace de haine du blondinet. Dans le même temps s'élevait le chant pur de la princesse blanche.
- Alors mon p'tit piaf t'apprécie j'espère!

La lame frappa par en dessous avec une vigueur renouvelée. Le duo du Fang révélait sa véritable puissance lors de ce simple combat singulier. La sphère de soin étincelait de mille flammes, résorbant blessures et autres bleus, annihilant la souffrance et revigorant le bretteur. Qu'importe que la lionne, le héron ou le lancier soient blessés. Ils n'avaient qu'à admirer l'efficacité du Black Fang.
- ...

Irvin se fendit et repoussa violemment l'arme de son adversaire avant de reprendre ses appuis et de se propulser à l'intérieur même de sa garde. L'épée surpassait la lance.
- C'est terminé.
- ...

Le genou de son adversaire vint contredire cette affirmation catégorique. Avec un mouvement bien plus vif que précédemment, le lancier fracassa l'abdomen du bretteur tandis que le manche de son arme frappait brutalement la lame de ce dernier, l'éjectant hors de portée. Sans même lui laisser le temps de reprendre son souffle le lancier fit virevolter son arme en un cercle mortel que l'épéiste para avec une difficulté accrue. Se redressant, le Fang ne fit face que trop tard à la bête, le pied de cette dernière rencontrant avec violence son estomac déjà mal en point avant qu'un brutal coup du manche ne l'éjecte au sol.
-... Urh...
- ...
- ...

En une fraction de seconde et avant même que son adversaire n'ait pu se relever, le lancier était sur lui, levant son arme, prêt à l'abattre... Et interrompu par une boule de feu aisément parée, aussitôt suivie d'une attaque perforante du lancier de flamme revenu à lui. La lance cingla l'air mais fut interrompue par une remontée du manche de l'arme électrique directement dans le visage du vagabond. En un instant le meurtrier tranchait dans le vif du sujet, laissant une zébrure sanglante sur le torse de son adversaire qu'il éjecta d'un nouveau coup de pied. Sans se laisser distraire, le blond pivota brutalement, faisant tourbillonner son arme la levant à nouveau. Son bras tiqua sous la douleur mais il l'abattit en un cri rageur... Trop tard néanmoins pour frapper le bretteur qui roulait un peu plus loin. Le Fang se redressa aussitôt avant de se placer de nouveau entre le meurtrier et ses compagnons.

La haine tordait la bouche du lancier en un affreux rictus tandis que l'effet de sa propre technique avait rendu ses yeux aussi blanc que de la nacre. Le Fang eut même l'impression de percevoir d'imposantes canines. Avant que la lame de son adversaire se s'abatte aussi vive que la foudre. Seul un réflexe sauva le bretteur pourtant presque revigoré mais la force de la bête l'envoya valser par dessus ceux qu'il essayait de protéger. Son corps rebondit un instant sur le sol avant de rouler jusqu'au pied d'un arbre où il resta inerte.

- Irvin!
- ...

Tétanisé, le regard du prêtre allait de l'un à l'autre tandis que la raison l'obligeait à stopper son sort de soin. Avant même d'avoir pu réaliser ce qui lui arrivait, la pierre d'Ashera qu'il portait au cou l'informa de l'attaque. Son bâton s'interposa presque instinctivement entre lui et le manche de la lance, protégeant son cou d'une attaque assez violente tandis qu'il valdinguait à son tour quelques mètres plus loin. Sonné, le prêtre tenta vaguement de se relever tandis qu'un choc sourd l'informait de l'entrée en collision du poing du tueur avec le ventre d'une Leanne complètement tétanisée. Quelques os craquèrent tandis que le sang emplissait la bouche de la ménestrelle, coupant net le cri qu'elle s'apprêtait à pousser.
- ...

Ignorant le corps aux ailes pures qui s'effondrait à ses pieds, le lancier jeta un coup d’œil au prêtre qui se tenait misérablement à quatre patte, soufflant sous l'effet de ses côtes fracassées par le choc. Un sourire sardonique s'étira sur son visage aux yeux blancs, révélant effectivement une rangée de crocs effilés tandis que sa lance se levait, prête à s'abattre et à abreuver la terre calcinée de sang.


Petit résumé de la situation !

Comme vous vous en doutez, notre cher duo volant s'est légèrement renforcé suite à l'utilisation d'une compétence. En brisant le lien qui les unissait, ils ont plus ou moins fait appel à l'énergie interne de leur compagnon résidant en eux et tadam : une wyvern avec l'intelligence et les réflexes d'un humain + un lancier avec la brutalité et la force d'une wyvern.
En gros notre chère Ebène possède désormais le pouvoir d'invoquer deux reflets d'elle même, plutôt utile pour flouter l'ennemi quand à Crow, sa propre capacité le transforme rapidement en un truc assoiffé de sang tandis que sa force et sa vitesse augmentent lentement mais sûrement au fur et à mesure du temps, raison pour laquelle Irvin et Geist se sont fait sauvagement défoncer la tronche.

Irvin a vaillamment lutté mais a apprit à voler sous les yeux de geist, leanne et nao (si vous choisissez de pas tomber dans les pommes XD).
Sven est sur le point de subir le même sort... que tout à l'heure en fait, avis à ceux qui souhaitent conserver un healer en état de healer x)
Geist s'est fait tranché mais heureusement la blessure n'est pas mortelle. Tu t'es pris un joli coup quand même en ajoutant tout ceci aux dégâts de l'attaque électrique.
Leanne, la raison de Crow l'incite toujours à te capturer vivante, ce pour quoi ton estomac a juste pris très cher via le poing de notre cher méchant. Pour combien de temps encore se souviendra-t-il qu'il te veut en vie, ça reste à voir. Sven t'as cependant intégralement ou presque protégée de l'attaque et a vaguement tenté d'empêcher Crow d'approcher
Nao a été protégée par Irvin lors de l'attaque mais ce dernier n'étant pas aussi résistant que Sven au niveau de la magie, l'éclair t'as aussi frappée avec cependant moins de violence que si tu avais été en première ligne.
Ruika : Deux wyverns te foncent dessus dont une illusoire mais ça... tu n'es pas censée le savoir =)
Kyria : Une wyvern illusoire sur ta face.
Llyr : Oui je sais on pourrait penser que je viens de faire un truc totalement cheaté avec Ebène certes mais en fait pas tant que ça X) Juste avant l'impact, lorsque Crow a plongé, Ebène s'est dégagée sur le coté pour pouvoir t'agripper . Vous avez plané un peu plus loin et finalement elle vous a lâchées en vous balançant plus ou moins vers les arbres. =)

Bien maintenant que vous les avez bien vénère je vous souhaite bonne chance pour les battre SANS Irvin XD Crow a cependant des difficultés à utiliser son bras directeur et Ebène a souffert de l'électricité. Bon courage ^^
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeDim 29 Mai - 23:32


Une larme qui roule sur une joue sale et noire de crasse et de sang, un sourire cinglant étiré sur le visage d’une jeune femme aux lèvres déchirées, une respiration sonore s’élevant de puis le plus profond de l’estomac. Ruika avait regardé cette scène, ce mélodrame avec une impression de peine et de dégout. Le lien qui unissait la bête à son dresseur était si fort qu’il en devenait presque ridicule. La colère, l’amour tous ces sentiments qu’ils partageaient les rendaient magnifiques et pitoyables en même temps.

La mage de vent avait vu le coup de tonnerre partir en direction du sol mais elle savait que la princesse des hérons n’était pas morte, elle le sentait, elle s’en persuadait. Par contre, lui non plus. ce sale Beorc respirait encore et se mouvait avec cette attitude si désinvolte elle s’assurerait de mettre un terme à sa vie mais avant toute chose elle devait se débarrasser de sa compagne. Car oui, elle pouvait la qualifier de compagne. Chaque membre de cette unité qu’ils formaient avait une confiance absolue en l’autre. Ils vivaient pour l’autre et feraient tout pour survivre ensemble. Même maintenant qu’ils étaient séparés physiquement, Ruika sentait que leur lien ne faisait que se renforcer. Il était elle, et elle était lui. La bête et l’humain unis par un lien plus fort que l’amour.
Mais quelque soit le lien, il pouvait être brisé par un traitement si simple et si facile à prodiguer… La mort. C’est ainsi qu’on l’avait privé de son frère, c’est ainsi que son lien avec lui avait été rompu… La mort et la fin de tout, le point final d’une histoire.

La wyverne ou plutôt deux wyvernes se dirigeaient vers elle. Elles étaient impressionnantes et d’une taille telle que Ruika savait qu’elle ne pourrait résister à ses deux prédateur… du moins si elles étaient vraiment deux or seule une de ces créatures fendait l’air l’autre n’était que grossier subterfuge. Seule, face à l’unique créature, elle avait une chance suffisait désormais plus qu’à la saisir. Activant son pouvoir de vol, la mage de vent se mit à reculer en ligne droite, pas plus rapide que la créature mais suffisamment pour retarder l’impact et lui donner le temps de se préparer. Sortant son livre de ‘Arachi’, l’ange déchu récita sa formule, un fois, deux fois, trois fois,… Reculant de plus en plus, accélérant parfois pour éviter un coup de dent de la créature qui s’approchait encore et encore et la rattraper inexorablement, elle continua de réciter ce sortilège et le concentrait dans sa paume. Mais la bête la rattrapa et l’odeur putride de sa gueule grande ouverte pour la saisir et la déchiqueter devint alarmante… Ce n’était que par chance qu’elle évita les crocs de la bête, se jetant sur le coté dans l’illusion qui fit un mouvement pour la saisir... c’était-elle trompée, cette chose ne déplaçant nul vent sur son passage était-elle capable de la tuer… ? Les pattes se refermèrent autour de son corps sans qu’elle ne ressente rien. Un piège. L’illusion réagissait comme l’original et elle s’était faîte avoir bêtement ce qui laissa le temps à la réelle créature de la saisir par les jambes et de lui broyer avant d’amener son corps frêle et craquant sous l’étreinte, à sa gueule.

Son hurlement de douleur se mêla à son cri de victoire lorsqu’elle lâcha alors son sort par ce simple mot :

- ARACHI !!!!

Un concentré de lames de vent se libéra alors depuis la paume de sa main et vain frapper la gorge si proche et si offerte de la bête. Le sang gicla éclaboussant le visage défiguré par la douleur et la haine. Avec une voix pourtant douce et maitrisée ne traduisant aucune souffrance elle lui dit dans un chuchotement porté par le vent :

- Ne t’inquiète pas ma belle, je ferais en sorte que ton compagnon n’est pas à vivre sans toi.

Elle voulait ces mots rassurant, car elle n’aurait elle-même pas voulu vivre sans son frère, sa famille ou son identité… en un sens, elle avait l’impression que cette promesse de mort était plus un baume sur une blessure béante qu’un couteau remué dans une plaie. Leur lien pourrait ainsi perdurer dans le monde des limbes.
La bête ferma les yeux et sa poigne se relâcha autour des jambes de Ruika alors que celle-ci prenait pleinement conscience de la douleur qui les parcourrait. Le lézard chuta comme une pierre et elle-même l’aurait suivie si son sort ne la maintenait pas dans les airs même si elle perdait conscience. Ses jambes n’avaient pas simplement étaient cassées, elles étaient brisées en plusieurs endroits, ses muscles broyés… Rapidement, elle sortit de sa besace la fiole salvatrice qui ressoudait les os mais la douleur ne disparaîtrait pas, elle souffrait le martyr et la douleur la lancerait tant que le processus de guérison ne serait pas fini… elle allait souffrir pendant deux bonnes journées. Jetant sa tête en arrière elle hurla de toutes ses forces sa victoire sur la créature et sa douleur et ce cri vidant ses poumons, lui permit de relâcher toute cette pression qu’elle avait sur les épaules. Il portait l’espoir et la rage de vaincre affectant du même sentiment tous ceux qui l’entendrait. La douleur était son lot de tous les jours, elle la supporterait, elle la surmonterait comme l’horreur de vivre dans un corps tronqué…
Se ressaisissant et son regard plus déterminé que jamais, elle lança une nouvelle lame de vent vers l’illusion qui subsistait au loin espérant que la femme s’opposant à la créature comprendrait l’inutilité d’un affrontement contre un tel subterfuge, puis elle plongea vers le sol.
Elle n’en avait pas fini avec ce combat, elle avait une promesse à tenir envers un adversaire de valeur.

[HRP] chers amis le petit cri que j'ai poussé à la fin de mon post et équivalent à mon chidori, ce qui signifie que vous avez tous une sorte de boost qui vous redonne espoir et une volonté tranchante de vaincre, petit cadeau profitez en car c'est rare que ce cri transmette des messages positifs[/HRP]
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeLun 30 Mai - 16:43

Et ce fut le coup de foudre.

Il avait bien résisté, cet enfoiré. Mais pas assez, aux vue du bordel qui s'en suivit. Une cohue entre les alliés et les ennemis, sans doutes. Mais qui était le véritable ennemi? Sans importance. Kyria se sentait à l'écart de tout ce merdier, et commençait à chuter en se tenant le bras gauche. Elle avait clairement morflé, entre les trois utilisations de l’accélérateur magique et la transposition d’électricité. Son bras gauche était hors d'usage et pendait lamentablement dans un sens inverse à la gravité. Il fumait légèrement même. Elle ne sentait plus vraiment son corps, le choc s'était tout de même rependu. Elle avait eu de la chance de ne pas griller. Sans se soucier du sol se rapprochant à une vitesse fulgurante, elle se saisit de sa sphère de soin histoire de se revitaliser un minimum. Ça n'arrangerais pas son bras maudit qui absorbe directement la magie au lieu de la consommer, mais ça aidera pour le reste. Elle se sentait reprendre vie au fur et à mesure que le halo bleu significatif l'entourait et incrustait les ports de sa peau, s'infiltrant dans ses veines et se rependant dans ses organes. Magnifique remise à neuf.
Ses cheveux blanc ondulaient dans le vent provoqué par la chute, alors que son regard acéré se portait sur la mêlée des reptiles un peu plus loin. La wyverne allait mourir toute seule. Un peu plus bas, le cavalier. Ces deux saloperies avaient échangés leur âmes ou quoi? Bah, qu'importe. Moi aussi je sais le faire.
Surprise surprise, trois lézard volants. Dont un sur elle. Qu'est ce qu'elle pouvait encore faire? Ses possibilités d'attaque étaient très limités dans cette position et sans son bras gauche. La téléportation pour tuer ne fonctionne pas sur un être volant. C'était la fin, tout s'écroulait.

Elle contemplait cette anguille volante, elle était purement magique. Les yeux de la bête reflétaient une lueur d’intelligence, un monstre humain. Si cette bestiole n'avait pas été une illusion, elle aurait sans doute connu la peur. Ce n'était plus un regard que Kyria portait sur l'animal. Enfin, si ce genre de chose peut être doté d'un prénom.

Il n'y avait rien dans ces yeux. Rien d'autre que ce rouge vif caractéristiques des yeux de ce qui pourrait être prit pour une charmante demoiselle. Mais le vide n'existe pas, alors on pouvait lire en eux comme ce que l'on peut voir quand on contemple une bête. Instinctif, la soif du sang. Tu le sais, quand un prédateur va te tuer? Ce genre de regard qui te fais comprendre que tu vas mourir. Tu ne peux pas fuir, tu ne peux pas bouger. Tu ne peux rien faire. Ce monde complet de destruction, c'est tout ce qu'il y avait dans ces yeux.


Furie. Je suis une furie. Une bête, un animal humanoïde. Je contrôle mon corps parfaitement. Le monde n'existe pas, c'est une donnée subjective. Je suis tout, je suis un. Je ne peux pas mourir, je suis immortelle. Inclassable profusion de sens en chair et en os. Je ne suis qu'un concept. Une idée de meurtre. Je suis une arme, un outil pour tuer. Je ne défend pas, je ne protège pas, je n'attaque pas, je n'essaye pas. Je tue. Je tue. Je tue.
J'écrase, je détruit. Je suis une machine. Un objet. L'essence de la mort.
Je suis la mort. Mort mort mort mort mort mort.

Il n'y a pas de réponse. Il n'y a pas de question. Il n'y a rien qui importe. Ce n'est pas une mission. Ce n'est pas un devoir. Il n'y a pas de raison, aucun argument. Rien n'est nécessaire. Personne ne choisit qui doit mourir. Ni je, ni tu, ni il. Rien rien rien. Rien de tout ça. Prend le comme acquis.

Joue, joue avec ta vie. J'y met fin. Ce n'est pas une question d'honneur; tu n'es qu'un nom sur cette liste qui n'en est pas une. Toi, un autre. Je suis un outil.

Une chose que je tiens dans ma main tout en étant cette chose. Je ne fais qu'un avec moi même. Personne ne contrôle. Rien, moi, rien. Meurt, meurt, meurt, meurt. Ce n'est pas un souhait, ce n'est pas un fait, ce n'est qu'une obligation irraisonné. Je ne te le demande pas, je ne le fais pas. C'est dans l'ordre des choses, l'ordre du chaos. Tout est voué à être. Être quoi? Je m'en fou. Je ne sais pas, je ne sais rien car j'ai la connaissance absolue.

Je suis ici depuis toujours, je suis partie depuis longtemps. A qui la faute si tout est vain, si tout à un but quand même? Je suis un mot. Un mot qu'on ne prononce pas.

Car quand on peut enfin le prononcer... On en a plus les moyens.


"Je suis le vide noir. Je suis l'acier brulant. Je suis la lame du destin. L'épée à la main, je réunifiais les pêchés de ce monde sous la bannière des flammes de la destruction. Je suis le Mage de l'Infini. La fin est proche."

Elle était calme; ses mouvements étaient lent. Son regard fixe, bien que baigné dans le sang de la mort. Son épaule se tendit en arrière, son bras arqué en parallèle de son corps. Aucun calcul, juste quelque chose de neutre. L’éminence approchait; elle avait un but. Elle allait mourir, elle n'en avait aucun. Si douce mort, si chaude berceuse à mon cœur. Ses tympans se vrillèrent au son d'un cri de rage apporté par le vent. Un son qui susurrait à l'oreille le vertueux chant du passé.


Ô toi sur ton trône,
Quelle infamie prône,
D'or, d'argent, en transe,
Contemple ma danse.

Chose qui t'amuse,
Mon amante, ma muse,
Ô toi qui m'a crée,
Ton plaisir intensifié.

Unique illusion consumée,
Toi désillusionnée,
Je rampe à tes pieds,
Si je puis me moquer.

Ô, ainsi va la nuit,
Ô ainsi va ta vie,
Ô rien ni personne,
Que toi sur ton trône.



Qui avait chanté ça? D'où cela venait-il? Elle avait soudain l'impression d'avoir oublié tellement de choses. Cette voix lui était familière. Des choses importantes. Des choses qui auraient eu de l’intérêt, ici et maintenant. Était-ce ce cri, ou était-ce que l'on voyait quand on allait mourir? Ce regard de bête acculée lançant son dernier assaut.
Ce n'était pas ça. Ce n'était pas que la mort. C'était uniquement la mort de qui osait tenter d'atteindre le trône.


Avez vous déjà vu une jeune demoiselle épanouis par les arts de la magie blanche mettre une droite digne d'un boxeur poids lourd à une wyvern? L'effet est saisissant.

Sa main droite passa à travers le reptile. Une illusion? Elle aurait du le voir plus tôt. Mais elle ne réfléchissait plus vraiment. Elle était seule, totalement seule.
Seule car rien n'avait de l’intérêt. Qu'est ce que cette foutue réminiscence? Vite, le plaisir de tuer. Où est-il?


Indemne, elle réapparut au sol dans un halo bleuté. On se battait autour d'elle, elle n'entendait rien. Se laissant glisser au sol, bras droit étendu et l'autre inerte. Elle fit la morte. Elle n'avait plus aucune envie, plus aucun désir, plus aucune utilité. Elle bredouilla quelque chose au milieu de cette tumulte opposant le cavalier et ses alliées:

"Il n'existe pas d'espoir pour ceux qui n'ont rien à perdre."

Allongée juste à côté, elle ne bougeait plus. Le vent marin caressait son visage comme une dernière brise. C'était un bon jour pour mourir.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeJeu 2 Juin - 19:55

Verre brisé.

Nao fit volte-face pour apercevoir le monsieur qui-ne-sent… heu à la bure, réduire en miettes le flacon qu’elle lui avait donné quelques instant auparavant. La lionne était choquée, autant par l'expression du jeune homme qui paraissait faire une crise quelconque que par se qu'il venait de faire subir à sa précieuse potion.

Une potion de cette qualité ! Quelle avait volé avec toutes les difficultés du monde chez un des meilleurs apothicaires de Mélior. C’était trop bête ! En même temps, Monsieur Q.S.P.T.B avait un air bizarre. Il ne semblait pas être dans son assiette, c’est le moins que l’on puisse dire. Nao était perplexe, pourvu qu'il ne se soit pas à nouveau blessé.

«-A TERRE! »


Nao leva les yeux au ciel pour le voir s’abattre sur elle.

C’était comme si on enfonçait avec sadisme des aiguilles dans chaque parties de son corps. La douleur, l’aveuglait et lui faisait perdre la tête. Où était-elle ? Que faisait-elle ? Qui… était-elle ? Elle n’arrivait pas à trouver une réponse à ces questions, son cerveau était paralysé, il ne réfléchissait plus, il ressentait seulement.
Il ressentait toute la peine de son corps, sa lutte contre les agréations qu’il venait de subir, tentant de surpasser ses blessures.
Pelotonnée en position fœtal, Nao tentait de reprendre ses esprits, luttant contre le calvaire dans lequel elle se retrouvait plongée. Le monde extérieur semblait appartenir à un autre univers, et recroquevillée sur elle-même, seul son corps et la douleur qui le malmenait avait de l’importance.

Petit à petit elle pu reprendre sa respiration, faire bouger les extrémités de ses membres. Son corps restait tout engourdit, mais elle n’avait plus l’impression de plonger dans une cuve de métal en fusion. Elle arrivait à interpréter les bruits qui l’entouraient, et son odorat reprenait également du service. Le sang, du sang partout, l’odeur métallique de l’hémoglobine lui emplissait les sinus. Ajoutée à ça, l’odeur de la chair grillée, de la transpiration et du sol boueux formait un parfum capiteux dont elle se serait bien passée. Le chant désagréable de la poulette blanche retentissait tout proche, à moitié couverts par un bruit de combat et des cris. Combat au sol mais également aérien si elle croyait ses sens. Qui y avait-il là haut déjà ? Ah oui, des lézards volant. Zut.

Nao ouvrit les yeux.

Le Monsieur à l’épée vola au dessus de sa tête dans un nuage sanglant. Il retomba mollement au sol, pour ne plus esquisser un geste.

Ce n'était pas possible! Pas lui! Elle n’avait même pas eut le temps de lui parler ! Il ne pouvait pas mourir comme cela. Un étrange sentiment se répandait en elle tendit qu'elle observait le corps immobile. De la tristesse? La lionne se redressa sur un coude et se traina jusqu'à lui, luttant contre son corps. Elle rampa dans la boue, ignorant ses brulures, déchirant un peu plus ses vêtements calcinés. Arrivée au niveau du Béorc, elle put apercevoir qu’il respirait très faiblement. Au moins, il n’était pas mort. Elle posa sa tête sur sa poitrine couverte de sang et perçu des battements de cœur aléatoires mais présents. Il lui restait deux potions de soin. Mais elles n'étaient pas assez puissantes pour sortir quelqu’un des profondeurs du coma. Seuls des soins sur une longue durée pourraient sauver le Béorc.

Un nouveau cri attira son attention. Monsieur Q.S.P.T.B valdingua lui aussi sur quelques mètres alors que la poulette blanche se recevait un magnifique coup de point dans l’estomac. Ça craqua… Bien fait pour elle ! Elle avait qu’à apprendre à chanter.

La lionne avachie sur le corps ensanglanté de celui qui l'avait sauvée, contempla le responsable de tout ce bazar. Elle serra les dents et des larmes dévalèrent ses joues sans raison particulière. Un sentiment glacé la transperça.

Elle avait peur.

Cette créature n'était plus humaine. Elle ressemblait à une bête assoiffée de sang. Il n'avait plus rien des qualités qui faisait des Béorcs des êtres si merveilleux. C'est tout juste s'il n'avait pas la bave aux lèvres et les yeux injectés de sang. La lionne était paralysée par son instinct qui lui disait de se faire la plus petite possible. Le type aux dents de vampire, s’approcha l’air prêt à en finir avec le pauvre Monsieur Q.S.P.T.B. Nao ne voulait pas le laisser faire ça! Mais que pouvait-elle faire contre une bête démente. Comment supporter qu'un nouveau Béorc se fasse anéantir sous ses yeux? Elle ne les connaissait pas vraiment, mais ils avaient l’air sympathiques et elle ne voulait pas de trous dans sa collection.

Nao se releva en titubant. Elle se sentait si mal. Tous son corps semblait se liguer contre sa volonté et empêcher ses mouvements. C’est alors qu’un hurlement déchira les cieux. Aussitôt, elle senti une volonté inébranlable se reformer en elle. Tout devenait possible, le courage affluait, et elle sentait même ses forces se revenir. Elle voulait anéantir le type bizarre qui menaçait ses Béorcs, même si lui-même appartenait à cette castre. On ne touchait pas à ces compagnons, un point c’est tout.

La lionne était comme enragée désormais. La colère avait prit possession de son corps, elle ne voulait qu’abattre la chose qui s’attaquait à ses Béorcs. Tâtonnant au fond de son sac, elle en sortit une eau pure et l’avala goulument. Avec ça, elle résisterait un bout de temps. La lionne se redressa de toute sa stature et poussa un rugissement à en faire péter les tympans de tous ceux qui se trouvait à proximité. La bonne vieille décharge d’adrénaline tant attendue parcouru ses veines. Elle enjamba le corps du monsieur à l’épée, elle s’élança vers la créature.

Elle fit alors une chose incroyablement osée mais qui fonctionna incroyablement bien.

Parvenue devant Crow, avant qu'il ne puisse brandir sa lance... (hm hm) Nao s'accroupit puis se détendit dans les airs. Elle utilisa son poids du corps pour se retrouver la tête en bas prenant appuis sur les épaules de l’homme au milieu de son vol plané elle s'élança pour retomber derrière lui. Elle atterrit les genoux fléchis, jambes écartées, de profil par rapport au dos de l'homme. Elle ramenant son bras droit en arrière, fléchissant le coude elle le détendit pour l’envoyer paume ouverte dans le dos de son adversaire. Ce coup, combien de temps avait-elle mit avant d'arriver à le maitriser? Il produisait une onde de choc à l’intérieur du corps de la victime, détruisant les organes internes. Ses effets n’étaient pas immédiats, mais lorsqu’ils apparaissaient ils étaient dévastateurs.

L’être se retournait mais pas assez rapidement par rapport à la lionne. Nao fit un salto en arrière, décrochant un coup dans la nuque de son adversaire avec la pointe de son pied. Elle retomba à quelques mètres accroupie et secoua la tête pour dégager ses cheveux de ses yeux.

La lionne hurla, folle de rage:

"-Les espoirs se construisent! Tu ne détruira pas ceux de ces hommes!
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeDim 5 Juin - 12:44

Le Diamant Noir plongea sur sa proie, mais se détourna au dernier moment. Les deux wyverns se frôlèrent dans un terrible rugissement, tandis que Crow - puisqu'il se plaisait à s'appeler ainsi - semblait redoubler ses provocations à l'encontre de son ancienne équipière. Un acte inutile, Llyr n'avait pas d'égo qu'il aurait pu blesser... encore moins à présent qu'elle et Ema ne faisaient qu'une.
Les deux couples volants se jaugèrent encore un moment, avant que le cavalier ne se décidât à abandonner sa monture. Était-ce de la folie? Un abandon? Quoiqu'il en fût, le Diamant Noir avait à présent une occasion de frapper, dépourvue de cavalier, la bête ne pourrait appréhender la prochaine attaque. Ema effectua une vrille aérienne et plongea sur sa cible, mais la wyvern ennemie effectua un battement d'ailes imprévu et se projeta au dessus d'elle en un instant. Ses serres agrippèrent Llyr et Ema, tandis que cette dernière saisissait à son tour son adversaire; dans ce combat de titans, le couple avait perdu l'avantage face à la créature isolée. Les réflexes humains d'Ema lui permirent d'appréhender l'action et de s'y adapter, mais elle s'était faite surprendre, et ni elle, ni sa cavalière n'apercevaient le moyen de s'échapper.

La lutte dura quelques instants, qui semblèrent une éternité à Llyr et Ema. Malgré leur résistance, le Diamant Noir et sa monture se firent emporter par l'élan de leur ennemie, et Ebène lâcha prise à quelques dizaines de mètres du sol. Dans une magnifique chute toute de gracieuses pirouettes, le duo qui avait unit ses sens et ses émotions heurta le cime des arbres, avant de se rattraper in extremis. Ema saisit deux sapins de ses serres, et battit vivement des ailes pour se rétablir.
C'était... inattendu. De penser qu'il aurait développé sa relation avec Ebène à ce point là... on ne parlait plus d'une fusion d'âme, mais d'un échange. Ce trait qui faisait de lui un cavalier émérite était sublimé à présent, la wyvern empruntait l'énergie de son cavalier, et ce dernier celle de sa monture. Un lien bien spécial, différent de celui qu'elles partageaient toutes deux, mais en aucun cas inférieur.


- ...

Un sentiment commun. Provenait-il d'Ema ou de Llyr, nul ne pouvait le dire, mais un fort désir de tuer s'était insinué en elles. Plus puissant encore que le précédent, était-ce de l'humiliation, du dépit, de la jalousie, ou simplement le plus pur instinct de mort ? Quelle que fût cette émotion, elle avait ranimé leur volonté, et à présent, Ebène ou Crow, personne ne se dresserait sur leur chemin. Ema poussa un nouveau rugissement, et prit son envol à la poursuite de sa proie.

***

La lance tourbillonna quelques instants dans les airs avant de se planter délicatement dans le sol meuble de la plaine. La lance de son adversaire fit son chemin jusqu'à sa gorge, mais se stoppa net à quelques millimètres de sa chair. Le regard indifférent de Llyr rencontra celui enjoué de son maître, qui retira la lame aussi rapidement qu'elle était arrivée.

- Tu es douée, Llyr.

Il n'y eut aucune réponse. La lancière récupéra son arme et se contenta de reprendre une position de combat. Son professeur sourit à cet entrain nouveau, et se mit à son tour en position.

- Cependant, peu importe à quel point ta technique est affinée, tu ne peux pas gagner.
- ...

Elle prit appui sur sa jambe droite et effectua une attaque d'estoc, aisément contrée par le dirigeant des Serres d'Argent. Elle esquiva avec brio sa contre-attaque et enchaîna une suite de mouvements très précis et déstabilisants, dont le but était de créer une ouverture au centre. L'ouverture se forma, mais tandis qu'elle allait planter sa lance dans le torse de son adversaire, elle sentit une lame caresser son cou. Bien sûr, il n'y avait aucune chance qu'elle pût gagner. L'homme qui l'affrontait lui était supérieur, sur tous les points. Ce n'était même pas là une question de technique, il était bien plus rapide et plus fort qu'elle ne le serait jamais. Un tel fossé ne saurait être comblé, quand bien même elle lui aurait été supérieur en tactique et en expérience.

- Tes attaques se connectent parfaitement, tu vises précisément le point faible de ton adversaire et le transperce sans hésitation. Sur ce point, tu pourrais bien dépasser tous les autres.

Elle hocha la tête, en signe de gratitude. Même si elle ne parlait presque jamais, l'élève et le maître avaient appris à se comprendre de cette manière, par un bref échange de signes et d'intentions. Il était celui qui la comprenait le mieux, et le seul homme en qui elle eut jamais confiance.

- Toutefois, la différence de force qui nous sépare ne peut être comblée de cette façon. Imagines-tu qu'un chien, même très intelligent, puisse vaincre une wyvern ?

Llyr effectua un rapide signe de la tête en désapprobation. L'image du chien et de la wyvern était beaucoup plus clair à ses yeux qu'une quelconque explication martiale, elle avait appris à évaluer la force de ses adversaires, et pouvait clairement se rendre compte de celle de Belial.

- Le cavalier sans monture est faible, la monture sans cavalier est aveugle.
- ...
- Tu ne combats pas seule, ne l'oublie jamais.

Elle hocha la tête. La jeune femme n'avait pas totalement compris cette leçon, mais en avait dégagé un point essentiel. En fait, c'était une chose qu'elle savait déjà depuis longtemps.
Elle n'était pas seule.


***

La lame fendit l'air, et une silhouette descendit des cieux. Sensible à ce son si caractéristique, le monstre à la lance fit un bond en arrière tandis qu'une femme plongeait sur lui, lance en avant. Un sourire carnassier s'étira sur son visage, et dès l'instant où la pointe de la lance perça le sol, et où Llyr reprenait ses appuis, il plongea sur elle.
Ils avaient tous deux conscience de ce qui venait de se passer. Le râle agonisant et le cri de victoire de la magicienne ailée avaient apparemment éveillés de nouveaux sentiments dans les deux cavaliers. Ebène n'était pas morte, mais elle ne pourrait survivre longtemps. Llyr ressentit un poids sur sa poitrine, tandis qu'elle sentait Ema à quelques mètres de là, et craignait qu'elle ne pût subir un sort identique. Quant à son adversaire... si ses sentiments ne lui parvenaient pas, elle était certaine d'une seule chose.
Il devait mourir maintenant. Ou il deviendrait incontrôlable.


- A travers l'obscurité, nos serres déchirent le mal.
- ...
- ... Finissons-en.

Ultime sommation, cette phrase était celle qui unissait les cavaliers de la Serre d'Argent. Le châtiment des traitres est la mort, il le savait mieux que quiconque. Et c'était à elle, d'entre tous ses adversaires, que revenait la tâche de lui infliger le coup de grâce.

Tous les combattants, ou presque, avaient été éliminés. Et dans le chaos de cette plaine brunâtre, une immense créature atterrit avec force devant un prêtre blessé. Marque d'affection ? Ema avait simplement reconnu une odeur familière... qui n'était autre que la sienne. Poussant un hurlement puissant, elle plongea à son tour dans la mêlée, prête à dévorer cet insecte qui se prenait pour un monstre.

Parades, esquives, bottes. Le combat des deux lanciers était un spectacle des plus inattendus; face à la brutalité du prédateur, la jeune femme enchainait les mouvements agiles et gracieux, semblables à une danse. Coup horizontal, elle se baissa et releva sa lance dans un coup de taille destiné à décapiter son adversaire, mais à sa grande surprise, celui-ci stoppa l'arme à mains nues. Ses yeux à présent blanc et dépourvus de raison s'écarquillèrent alors qu'il abattait son arme dans un mouvement exactement inverse au précédent. Saisissant sa lance à deux mains, Llyr la poussa jusque dans l'épaule de son ennemi et d'un mouvement agile se déporta sur le côté pour éviter le coup qui lui était destiné. Ses mouvements n'étaient même plus martiaux, il s'agissait d'une bête, et Llyr n'esquivait ses coups que par pur instinct, parce qu'elle possédait, à ce moment, des réflexes supérieurs à ceux d'un simple humain.
Quand bien même, elle ne pouvait gagner. Son adversaire retira la lance de son corps comme s'il ne s'agissait que d'un jouet, ses mains ensanglantées semblant aggraver sa furie, et tandis qu'il allait abattre sa proie, une masse énorme entra à son contact et une rangée de crocs voulut déchirer son corps.
Mais il n'en fut rien. Sous le regard ébahi de la cavalière et des autres spectateur, le lancier venait de stopper une wyvern lancée à pleine puissance, reculant de quelques mètres sous la force de l'impact. De grandes trainées ornaient à présent le sol sous ses pieds, et la gueule de la bête était retenue par le manche de la lance. Ce qui suivit fut plus étonnant encore, alors qu'une décharge électrique parcourait le corps du reptile, il fut à son tour repoussé de quelques pas, encaissant quantité de dommages.
Mais déjà, le Diamant Noir s'était glissé derrière sa proie, prête à lui transpercer le cœur. Le temps lui était comptée, elle le savait. Son ennemi se renforçait de seconde en seconde, et rien ne pouvait affirmer qu'une fois Ebène hors d'état de nuire, leur lien serait rompu.
Une autre créature plongeait à présent sur eux depuis les cieux, l'union de Llyr et d'Ema était déjà rompue, mais si cette femme oiseau était vraiment la responsable de la blessure d'Ebène alors... le Diamant Noir tiendrait là l'occasion de mettre un terme au combat.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeLun 13 Juin - 2:10

Sa lame se leva, prête à rendre son jugement sur cet être impur qui empestait encore pire qu'un cadavre en décomposition lorsque un puissant rugissement l'arrêta. Un rugissement non pas de wyvern mais d'une créature bien plus noble et puissante : le rugissement d'un lion. D'une lionne en l'occurrence qui se précipitait de toute la vitesse de sa forme humaine vers lui, visiblement désireuse d'en découdre. Un grognement sourd lui vint aux lèvres et c'est dans un cri guttural et aussi rauque que celui d'un ours qu'il balaya son adversaire d'un brutal coup de lance. Pas assez vif toutefois pour la faucher, il sentit plus qu'il ne vit ses pieds atterrir juste derrière lui, son poing s'apprêter et son attaque le frapper, traversant le métal protecteur pour mieux le détruire de l'intérieur.

La bête humaine se redressa brusquement alors qu'un filet de sang dégoulinait lentement de ses lèvres... Juste avant que sa langue rose ne l'en débarrasse délicatement. Son regard inhumain se déporta sur sa nouvelle proie tandis qu'il se dévissait presque le cou pour la regarder par dessus son épaule. Un sourire vampirique vint révéler une dentition de pur carnassier tandis que sa langue pourléchait de nouveau le contour de sa bouche. Une jeune femelle en pleine santé et dotée d'un fort instinct de survie. Un repas de roi constitué d'une reine ! Se retournant brutalement, la lance alla pour percer le ventre de la femme-bête mais cette dernière, toujours plus vive malgré l'état de plus en plus avancé de sa technique, effectua une nouvelle attaque d'une légèreté... Pitoyable par rapport à l'éclair qui zébra la surface de terre sur laquelle elle se trouvait quelques instants plus tôt. Il n'était plus temps de réfléchir calmement, il en avait plus qu'assez de ces moucherons bourdonnant à ses oreilles.

L'acier de son arme crépita tandis qu'il se retournait une nouvelle fois face à son adversaire avant que ses sens ne le préviennent de l'attaque imminente. Un bon sur le côté et la lance d'argent se fichait au sol juste avant que sa propriétaire n'engage à son tour le combat. Rugissant de dépit, la bête contra l’enchaînement mortel, reculant toujours plus loin sous l'assaut de la meurtrière. Un coup après l'autre, le dragonnier perdait du terrain, attendant l'opportunité de reprendre l'avantage...

Le visage de cette agaçante peste volante,
Les crocs qui s'apprêtent à exécuter leur office,
Un cri,
La douleur!

Une faille dans sa garde, l'arme d'argent y pénétra sans aucun effort avant de se stopper brutalement, surprenant sa propre manipulatrice. Par un réflexe plus de survie qu'autre chose, le monstre avait arrêté l'arme en s'en emparant de sa main libre.

Elle chutait.
Elle était impuissante !
Ça faisait atrocement mal !
Elle avait échouée...

La lame bleutée fendit de nouveau l'air dans un mouvement rageur tandis que le Diamant Noir s'esquivait de nouveau. Il n'arrivait plus à se laisser aller. Sa soif de sang rencontrait un obstacle. Un horrible pressentiment l'assaillait au même instant que ce grotesque lézard géant. Décharge !

Le craquement sinistre des branches qui fait échos à celui de ses os.
Le sang noir qui macule sa gorge.
Les ailes déchirées par l'écorce rude.
Ses reflets qui disparaissent...
Elle perdait le contact...

Son flair huma l'odeur du sang. Son ouïe perçut le choc sourd du corps massif sur le sol, le cri de victoire de leur adversaire, le gémissement de douleur de la vaincue. Il ne voulait pas y croire, c'était impossible on ne pouvait pas la lui enlever ! Sa vision perçut trop tard le déplacement rapide de la lancière. Il avait perdu tous ses réflexes, il ne pouvait gagner, il ne pouvait survivre sans une moitié de son âme !

La douleur s'estompait.
Elle n'avait plus mal désormais.
A travers l'ossature démembrée de son aile, elle pouvait voir les limbes grises de la brume.
Dans quelle position pitoyable elle se retrouvait.
Elle aimait voler autrefois.
Voler dans le ciel bleu... Si bleu qu'elle avait l'impression d'être dans la pupille même de son compagnon.


- Non...

La lance d'argent siffla tandis qu'il se retournait brutalement. Son bras, lancé au hasard percuta la lame d'acier, cette dernière ripant sur l'armure, éraflant le coude à découvert avant que le gantelet noir ne se referme sur le manche, stoppant l'avancée mortelle à quelques centimètres du visage dans un dernier élan de force insoupçonnée.
- Non!

L'air se chargea d'électricité statique. Pour la première fois depuis des années, une sainte horreur s'était emparée de lui. La peur accélérait sa respiration et faisait trembler sa voix. Ses pupilles brillèrent une dernière fois de l'éclat azuré qu'elle aimait tant.

Le brouillard gagnait sa vue.
Elle l'avait cherchée.
De tout son cœur !
Elle avait tentée d'enfoncer les barrières qui protégeaient désormais son esprit...
Mais elle avait échouée.
Elle allait mourir ainsi...
Sans l'avoir revu...
Sa part humaine la rendait trop émotive.
Elle haïssait ça!



Il était là !
Elle l'avait trouvé !
Un adieu mon aimé !
Un dernier contact avec toi...
Ce fut une belle et longue vie.
Tu ne tarderas sans doute pas à me rejoindre.
Tel que je te connais, grand fou...

Je t'attendrais.

Et dans un dernier ronronnement empli du plus pur amour possible, Ebène s'éteignit.


***

Une caresse, un souffle, une recommandation... Et c'était tout.
- ...

Le monde s'effondrait. Autour de lui, le temps s'écoulait toujours : son ancienne coéquipière forçait pour l'harponner, Ema s'avançait de nouveau, accompagnée de la lionne. Le prêtre s'était redressé, prêt à reprendre du service tandis que la magicienne filait vers eux, abandonnant le cadavre d'Ebène... Abandonnant ce corps à qui elle avait elle-même ôtée la vie...
Meurtrière !

La foudre crépita un vague instant dans les airs, le long de sa lance, chatoyant sur son armure tandis que son regard, aussi bleu que la glace polaire plongeait dans le violet de Llyr. Il y avait encore de la vie dans le regard de cette femme. Il y avait encore Ema... Elle avait encore... Son âme.

Une unique larme coula alors que son poing tremblait, faisant lentement reculer la lame de la lance. Il était la foudre... Il était cet éclair... Il était cette force qui empêchait la lancière de lâcher son arme... Les joies du magnétisme...

- Vous allez...

Le bleu de son regard s'affaiblit. Ses pupilles s'emplirent d'un blanc aveugle avant que les prunelles, elles-même, ne s'effacent, ne laissant plus que ce regard aussi blanc que le nacre.
-... Tous...

Une canine en pleine croissance érafla brusquement la lèvre inférieure, provoquant une fine traînée de sang. Des écailles noircissaient à vue d’œil le long de sa joue droite et un râle sourd se mêla aux derniers mots maintenant qu'il retenait l'arme par la pointe sans aucune difficulté. La gueule d'Ema s'ouvrit juste dans son dos.
- … Mourir!

Et Raigeki se brisa. L'arme de la foudre divine se tordit brutalement sous la force de son utilisateur tandis que l'éclair jaillissait, pénétrant l'essence même de cet être qui s'appropriait cette force sans précédent, frappant de façon incontrôlable l'être à la chevelure blanche gisant un peu plus loin et empêchant la magicienne d'approcher plus avant sous peine de griller de nouveau comme un vulgaire poulet. La lame bleue se fendilla, s’ébrécha avant d'exploser sous la pression, le manche d'ébène fondit en chuintant, se tordant comme un vulgaire serpent en proie à la douleur tandis que la foudre s'élançait sous l'ordre de son nouveau maître... De ce réceptacle de chair et de sang que sa propre puissance allait détruire à petit feu.

Un rugissement draconique s'échappa de sa gorge lorsque le fouet de lumière se répandit dans la lance d'argent, utilisant le métal comme conducteur et frappant le diamant noir, faisant étinceler ses mille-et-une facettes comme le bijou d'onyx qu'elle représentait sous le sourire vampirique de son agresseur. De toutes sa force, ce dernier souleva l'arme et la femme et les propulsa par dessus son épaule, droit au dessus de la monstrueuse créature qui lui fonçait dessus. Une diversion fort efficace surtout lorsqu'un lien relie les deux êtres.

- ...

Avant même que le monstre ne puisse le trancher de ses griffes, la bête-humaine était déjà sous sa mâchoire.

On me l'a arrachée !
On me l'a volée !
On l'a assassinée !
Vous l'avez assassinée !
Vous l'avez faite souffrir !
Tu veux savoir ce que ça fait ?
Tu veux savoir à quel point elle a eue mal?

Son poing se détendit brutalement, effleurant à peine les écailles de la créature gargantuesque avant qu'une formidable décharge n'enfonce la membrane extensible, propulsant la tête de la bête vers le haut... Pour immédiatement replonger vers le bas lorsque le poing d'acier frappa la gorge du lézard, libérant un nouvel éclair dévastateur. Il sentait cette douleur qu'il infligeait, il allégeait sa peine de cette manière, il frappait à la manière d'un dément... Il vengeait son amour perdu.

En une fraction de seconde, il était déjà sur le flanc de la bête. Son regard vide et pourtant empli de cruauté se fixa une dernière fois sur les écailles vertes presque brunes de la monture.

- ...

Tendant les mains, il laissa la foudre frapper, propulsant le monstre sur plusieurs mètres, envoyant bouler ce seigneur des cieux à travers la clairière. Sans reprendre son souffle, il leva le bras et referma sa poigne d'acier sur la cheville de cette... Princesse de la jungle qui tentait de le surprendre de nouveau. D'un mouvement brutal il la rapatria immédiatement sur son poing, enfonçant ses phalanges de métal au plus profond de l'estomac de la créature, laissant ses oreilles goûter aux joies des craquements sinistres qu'il engendrait. Le corps à la chevelure bleue tomba au sol alors que le dragonnier blond n'était déjà plus là.

Les pions étaient hors compétition. Ne restait qu'elle. Cette immonde petite créature, ce moucheron qui avait osé s'en prendre à sa Déesse. Pour elle, la mort ne serait pas assez douce non... Il allait la clouer au sol, lui enlever ce qui la rendait si fier, l'empêcher de s'envoler pour lui échapper... Il la ferait souffrir, souffrir comme lui souffrait voire pire encore... Et après seulement il la tuerait... Lentement, douloureusement, il la dévorerait peut-être il n'en savait rien. Sa soif de sang grandissait de seconde en seconde, son armure fondait sous la chaleur extrême de sa propre puissance, sa peau écailleuse elle-même brûlait lentement sous le feu céleste couvant en son sein mais il ne mourrait pas... Pas avant d'en avoir fini!


***

-C'est... C'est un monstre...

Ignoré de tous, ignoré de cette créature démoniaque qu'était devenu ce simple bandit de grand chemin, le prêtre du Fang contemplait le massacre. Tous ses alliés... Tous y comprit les plus puissants ! Irvin assommé, le Diamant Noir balancé comme une vulgaire poupée de chiffon, la Laguz clouée au sol d'un seul coup, la princesse blanche évanouie, le lancier tranché... Même la wyvern... Il avait même abattu cet énorme truc en quelques coups ! Et le voilà qui filait maintenant vers la responsable de son état... La femme volante était forte, suffisamment pour éliminer un de ces dragons miniatures... Mais pourrait-elle résister malgré son avantage élémentaire à la furie démente qui s'était emparée de... De ce monstre !

- …
*Resaisis toi mon p'tit Sven ! Ce n'est pas parce qu'un bête connard blond peut t'arracher la tête d'une baffe et avant même que tu aies eu le temps de dire « Déesse protégez-moi du mal je n'ai pas encore réalisé la construction de ce harem destiné uniquement à honorer votre beauté et mes appétits viscéraux que je dois déjà mourir sans même avoir réalisé ce grand rêve ! » que tu dois rester tétanisé bêtement !*
- …
*Mais allez andouille du nerf ! C'est ta conscience qui te parle !!! *
- …
*... Suppose un instant que tu sauves la vie à tous ces canons étalés au sol... Toute peine mérite une récomp... *

*fin de monologue intérieur *

Reprenant soudainement conscience, le prêtre malsain s'élança vers les blessés. Quitte à mourir, autant mourir en ayant fait de son mieux!

- Allez grosse bête ! Debout maintenant !!!!

S'approchant de la wyvern, nettement plus proche, le prêtre se concentra un bref instant avant de lancer précautionneusement le sort en direction des brûlures les plus visibles.
- Allez allez allez ! Tu vas pas me claquer dans les bras comme ça ! C'est moi ton Svenounet ! Tu sais, le vomi affectif toussa! On a tellement de choses à se dire alors maintenant debout !!

Oui... Cet homme parlait d'amour à une wyvern à moitié morte... Et si vous vous demandez... Ce n'est absolument pas normal.

***

Sa course était rapide. Aussi vif que la foudre, aussi destructeur que l'éclair, aussi ardent que les flammes célestes... Ce ridicule moineau ne pouvait lui échapper. Même par la voie des airs. Les sorts de vent... Il les avait déviés. Les incantations... Il les avaient interrompus grâce à ses éclairs et il était désormais temps de porter le coup fatal. Son rugissement fendit les cieux alors que son corps implosait, se dématérialisant. Il sentit sa chaire brûler, son cœur se recroqueviller sur lui même, son existence disparaître alors que chacun de ses atomes prenait la consistance de cette élément qui le constituait désormais... Pour se rematérialiser juste aux côtés de l'ange déchu.
- Surprise...

Chaque syllabe lui infligeait une douleur atroce. Il avait l'impression que son corps tout entier, chacune de ses particules avait été brûlée à vif. Mais il tiendrait. Aussi longtemps que ces cafards vivraient, il tiendrait ! Ses paumes s'illuminèrent une nouvelle fois quand une aura magique l'interpella... Le prêtre !

La langue de flammes se déversa en une vague impétueuse et destructrice.




------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bon. C'est pute, c'est bourrin, c'est cheaté mais c'est sayx.
A la mort d'Ebène, notre cher lancier a juste... Pété un câble ! Son pouvoir de bestialité n'a pas réellement augmenté mais il a absorbé la puissance de sa propre lance... de sa volonté propre ou non, toujours est-il qu'il ne tardera sans doute pas à rejoindre sa chère amie mais en attendant... Vous allez devoir survivre XD

Llyr, Nao, Kyria, Geist et Leanne
: Sven qui a réussi à se faire oublier (sisi je l'avais vraiment oublié il ne m'est revenu à l'esprit que quand je me suis demandé comment vous alliez survivre XD) a finalement décidé de commencer les soins, en débutant par Ema ! (cherchez pas c'est logique)
Les blessures sont assez grave donc ne vous attendez pas à un miracle si vous voulez être équitablement soignés. Llyr s'est faite électrocutée avant d'être balancée, Ema a du perdre quelques dents et souffre d'une grave brûlure au ventre, Nao a pris une patate électrique dans le bide, Kyria à force de faire l'étoile a mangé les éclairs dégagés un peu partout et les deux autres... servent toujours à rien XD Mais notre petit guérisseur est un bon guérisseur et malgré l'épuisement va tenter de vous rétablir plus ou moins dans l'ordre suivant : Ema, Llyr, Nao, Irvin, Leanne... Et Kyria puis Geist (qui sont à perpette les oies.... s'il arrive à vous atteindre vivant)

Ruika : le tank pas tank a sacrément gonflé le ptit blond ! Et hop, tu voulais savoir comment il allait te suivre, ben wala XD une grosse belle décharge dans ta tête, perturbée toutefois par l'action de Sven qui a attiré l'attention de ton agresseur.

L'ennui avec cette super technique trop bien de "téléportation"... C'est que Crow sera incapable de réitérer l'exploit tant cela réduit sa durée de vie... Or il souhaite d'abord vous emmener avec lui. Dans ce dernier post, il a utilisé la plus grosse partie de sa puissance pour vous en mettre plein la tronche (raison pour laquelle Sven sera incapable de vous soigner à 100% surtout vu votre nombre). Il lui reste de l'énergie mais oubliez les attaques qui vous OS d'un seul coup il en a plus. Considérez le plus ou moins comme un Sage assez bourrin manipulant la foudre... et les mandales dans taggle XD (classe II niveau 5).

Pour finir, Crow s'auto-détruira dans une bonne dizaine de minutes (enfin son cœur cramera quoi... ou son cerveau ou bref n'importe). Seulement, dix minutes quand on est blessé et que l'adversaire a la rage de vaincre... c'est long...

C'était le post gros bill du jour enjoy les battles kipik et bon courage ^^
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Ruika
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeSam 25 Juin - 14:52


Sa rage, sa peine, sa tristesse… comme elle les comprenait… elle les connaissait si bien, elle les avait toutes vécues. Ces sentiments était si banals pour elle pourtant elle ne les comprenait que trop bien. Comme lui, elle avait laissait sa folie s’emparer d’elle, elle avait tué, elle avait massacré et elle avait pris plaisir à répandre la souffrance autour d’elle. Elle avait tout fait pour pouvoir voir le responsable de la mort de celui qui était cher à son cœur souffrir et mourir… et comme lui elle aurait voulu rejoindre son amour dans l’abysse de la mort après s’être vengée.
C’est pourquoi, elle ne fut pas surprise de le voir déployer une telle puissance, pas plus qu’elle ne sursauta en le sentant derrière elle. Ruika sentait la chaleur augmenter l’atmosphère se charger en électricité et elle savait ce qui allait se passer. Elle se retourna avec un regard emplit d’un esprit de partage à laquelle sa rage le laissait aveugle. Et si elle esquissa un mouvement pour éviter l’attaque ce ne fut qu’un reflexe de son corps trop apeuré par la mort.

La foudre heurta l’épaule, la gorge et la partie droite du visage de la jeune mage. Elle sentit la douleur cuisante lui arracher la peau, lui foudroyer les sens, lui procurer une souffrance si forte et si douloureuse que si crier ne l’obligeait pas à ouvrir la bouche et à étirer la partie droite de son visage, elle l’aurait certainement fait. Mais une fois de plus à part cette douleur des plus affreuses qui parcourait son corps et son être, elle n’avait rien. Elle vivait encore, elle respirait même si chacune de ses respirations lui arrachait un râle de souffrance.
Elle porta une main à sa joue mais sentant la fumée s’échapper de sa peau, elle n’osa la poser dessus. Du sang s’écoulait de sa plaie à l’épaule et un liquide jaunâtre suppurant recouvrait rapidement la blessure.
Ça faisait mal, terriblement mal mais même si elle n’avait trouvé le courage de crier, elle ne put s’empêcher de rire devant cette chance insolente qui se faisait sienne.

- Ne t’offense pas de ce rire humain, je trouve juste cela particulièrement risible de devoir continuer à vivre séparée de ceux que j’aime alors que toi tu vas pouvoir rejoindre ta bien aimée.
_ D’un mouvement leste qui lui tira un nouveau spasme de douleur l’ange déchu prit de la distance avec son opposant ne le quittant jamais des yeux _ le destin est bien plus cruel avec moi qu’il ne le sera avec toi car sache que je serais là pour m’assurer de ta mort, je ne te laisserais pas vivre sans elle, je le lui ai promis.

Une larme salée perla de ses yeux d’un froid déterminé alors que la goutte salée rencontrait la brûlure gigantesque. Elle aurait tant aimé que quelqu’un fasse cela pour elle, après avoir perdu toutes raisons bonnes de résister, de continuer à vivre, elle aurait voulu que quelqu’un se présente à elle comme messager de la mort et lui apporte une fin salvatrice. Cependant tout ce qui était venu, était un démon l’ayant un peu plus attachée à la vie par des liens de peur, de lâcheté, de tristesse. Elle avait vécu l’enfer sur terre et surement perdu toute chance de retrouver son frère au paradis car avec tous les crimes qu’elle avait commis elle ne voudrait jamais se présenter à lui et la justice divine ne l’y autoriserait surement pas.

Saisissant son tome de vent, la mage de vent réunit ses dernières gouttes de magie. Elle ne pourrait pas le tuer, mais il le ferait par lui-même. La seule chose qu’elle pouvait faire désormais était de survivre et d’abréger les souffrances de son adversaire en le vidant de toute son énergie. Elle n’avait pas l’intention de lui infliger le coup de grâce mais elle ferait en sorte de ramener son cadavre auprès de celle à qui il appartenait et qu’il aimait.

- Juste une question humain s’il te reste encore assez d’humanité pour me répondre, et en espérant que tu n’ais pas tout donné à ta fidèle amie. Ne t’offenses pas je te pris mais souhaites-tu être enterré ou incinéré avec ta compagne ?

Il n’y avait aucune agressivité dans ses paroles, aucune vanité, ni même une intention perverse. La seule chose qui avait su lui mettre du baume au cœur lorsque Robin était mort était d’avoir pu lui donner des funérailles dignes de lui. Elle n’attendit pas de réponse et lança son Arachi pour le garder à distance. Esquivant un nouvel éclair dont la puissance lui hérissa les cheveux sur la nuque elle se dirigea vers le sol, là où la force des éclairs serait amoindrie par la présence de la terre.

Ce qu’elle y découvrit était d’un pitoyable notable, l’épéiste gisant au sol dans un coin, un autre Wyvern inerte dans un coin et dont les profondes blessures seront lente à guérir… une femme écrasée au sol reprenait à peine conscience, une autre venait d’essuyer un éclair à la violence destructrice et la Laguz semblait également s’être prit un violent coup…
Ruika se demandait d’ailleurs pourquoi elle n’avait pas laissé sa puissance de Laguz exploser, elle aurait été bien plus efficace. Cependant, elle n’y pensa pas longtemps, son poursuivant la rappelant bien vite à sa présence par une foudre des plus puissantes.
Elle devait s’en débarrasser et alors qu’elle pensait ça, elle ne sut d’où venait l’attaque mais en tout cas, quelqu’un, un fou venait d’attirer la bête. Elle profita de la diversion pour plonger dans la forêt et retrouver sa princesse.
Elle trouva son corps affaissé contre un arbre, le sang s’écoulant de ses lèvres rosées. L’ex-Laguz plongea vers elle et avec la douceur d’une mère elle la prit dans ses bras.

- Ma princesse je suis indigne de vous et vous ais abandonnée sans défense

Un sourire se dessina sur le visage de la pure enfant mais un toussotement douloureux crispa les magnifiques traits de son visage.

- Je ne suis pas une princesse mais une simple ménestrel. Combien de fois devrais-je le dire ?

- Une fois de plus Majesté.

- Comment vont les autres ?

- Mieux que vous mais moins bien que moi.

Les yeux de Leanne se posèrent sur le visage de la mage défiguré sur toute sa moitié. La partie droite de son visage était entièrement brulée et une partie de ses cheveux avaient était carbonisée. Ruika avait mal mais elle devait penser à tant de chose en même temps qu’elle n’avait plus de temps pour réfléchir à l’ampleur de sa douleur et de ses blessures.
La jeune fille ailée essaya vainement de se relever et de chanter pour soigner les blessures de sa vis-à-vis mais alors qu’elle essayait d’ajuster sa voix, un spasme de douleur la plia en deux. Ruika la reposa lentement au sol et chercha l’autre crétin de soigneur qu’elle savait à l’odeur être dans les parages. Quand soudain elle perçu le haut du crâne du prêtre pervers derrière la wyvern. Elle se jeta sur lui en une impulsion de vent et ne lui demanda même pas son avis quand elle l’arracha au soin du lézard pour l’emmener auprès de sa princesse. L’ordre était simple.

- Ton ami m’avait promis de la protéger mais il est dans un pire état que moi alors soigne la et pris pour qu’elle soit assez bonne pour tous nous soigner par l’un de ses chants divin. Toi ainsi que l’épéiste.

Les yeux de Ruika n’acceptant aucun refus étaient vecteurs d’un sentiment intense de terreur amplifié par la dissymétrie de son visage défiguré. Et alors que le prêtre se mettait à la tâche sans rechigner sachant pertinemment que de toute façon il l’aurait fait que ce soit maintenant ou à un autre moment, Ruika leva son regard pour voir la créature se jeter sur une jeune femme aux cheveux blanc nacrés.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeLun 26 Sep - 20:18

Le calme après la tempête. Aller, prend ça dans tes dents, l'expression. C'est vrai, on ne précise jamais assez. Et où est la science du détail dans tout cela? Sans doute "dans ton cul", te dirais Kyria. Et ainsi elle omettrais qu'il fait tout noir là dedans. Alors est-ce l'occultation du détail ou le mensonge par omission?

Alors si elle devait détailler elle dirait qu'elle haïssait ce monde de merde parce qu'il existe. Et en gros, si elle mentait elle dirait que ce monde est pourrit jusqu'à la racine. Au final cela ne change pas grand chose.
De la vérité où du mensonge seul la neutralité l'emporte. La modération de faire le bon choix. Elles les haïssaient tous tellement, amis ou ennemis. Après tout ils étaient tous des ennemis car partie intégrante de cette putain de vie. Chienne de vie.

Enfin, c'est toi le chien. Esclave. Non, là aucun détail à rajouter. Ça dépend des gens. Enfin des pions. Et tout ces pions qui avancent latéralement... Quelle bande de bâtards.

Elle se releva, mais restant en position assise. De ses poches elle sortit du tabac et des feuilles. Et hop, une cigarette de faite en quelques secondes. Un brasier, un baiser, un souffle, du plaisir. Il n'est nullement possible que l'unique mouvement pour prendre plaisir sur un champ de bataille soit le combat. Le risque. Le sang. Et pour finir la mort, pour les plus chanceux. Et d'autres ont moins de chance. Ils meurent dans le déshonneur. Aaah l'honneur. Une saloperie de plus, comme ce cadavre de Wyvern qu'elle avait téléporter jusqu'à elle d'un simple mouvement de sphère. Enfin, la moitié de dragon raté, surtout.

Vous devriez tous crever. Tous, hahaha. Elle plongea son visage entier dans la chair, mordant à pleine dent. Aspirant ce sang dégueulasse et si bon.

L'introspection. Elle se sentait comme happé et rejetée. Haha, un contact direct avec la wyvern. Comme c'était ironique, le pion était tombé et remplacé par le fou. Le fou qui imitait très bien la voix du Maître, pouvant raisonner dans la tête de l'animal humain comme la vérité universelle. Mais toutes les bonnes choses un un contre coup.


"Oh, ma petite Ebène. Notre jardin fane, aujourd'hui.
Tu as vu? Tu as vu, n'est-ce pas. Ces simples mortels sont plus fort que des moustiques.
Ils ne piquent pas, ils mordent. Quel poison. Quelle pestilence.
En horreur, je les aient en horreur .
Mais ils ne méritent pas tous autant de mourir que cette petite pute volante, là bas.
Oh oui, elle m'a tuer. Alors ne soit pas une proie, soit le prédateur. Le monstre .
Tue la, oh tue la. Quitte à te sacrifier. La cavalière peu attendre.
Elle est si faible, cette petite rousse.
Hahaha.
Ils le sont tous.
Mais chacun son heure, n'est-ce pas, ma belle?
"

La voix s'évanouit dans la tête d'Eben, et Kyria se sentit mourir de l'intérieur. Le sang n'eut pas d'effet plus long que cela, l'hôte s'évanouissait déjà dans le néant.

Et le temps de reprendre ses esprits, elle fut percutée par l'éclair. Elle roula au loin, à moitié protégée par le cadavre. Mais cela ne fut pas suffisant. La charge magique fut aspirée par son bras gauche, mais l'électricité en elle même traversa son corps si vite que la douleur en fut atroce. Mais cette fois, elle n'en tira aucun plaisir.

Elle eu mal, tellement mal. Comme si... Comme si elle venait de se faire assassiner par la personne qu'elle aimait le plus au monde. Oh ma déesse, comme ça faisait mal. Ah, comme elle aurait voulu mourir vraiment. Au lieu d'agoniser, là, au sol.
Quelques larmes perlaient de ses yeux; alors qu'elle empoignait timidement sa sphère de soin pour commencer à guérir son corps meurtris. Ça allait prendre du temps.

Mais si elle voulait s'amuser avec ces gamins, autant qu'elle soit la seule à être dans un parfait état.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeJeu 13 Oct - 23:04



Tout oublier. Nier jusqu'à la plus profonde parcelle de son être, et avancer. Llyr avait depuis toujours suivi ce même chemin. En rejetant ses émotions, elle avait acquis la force nécessaire à la survie; l'amour, la compassion, la haine, toutes les formes d'empathie, toutes les formes de projection et d'introspection, elle les avait annihilées. Ou plutôt, elle les avait détournées. Et désormais, chaque désir qu'elle éprouvait était lié à elle.

Elle, elle avait grandi dans une cage. Brutalisée, exploitée, elle n'avait jamais pu être apprivoisée. Elle rejetait tous les humains, tous les animaux, toutes les choses. Essence même de la domination, son instinct ne fut pourtant jamais brisé par toutes ces années où elle était leur objet. Et, un matin d'automne, elle aperçut une enfant. Créature brisée, elle était différente alors de tous ceux qu'elle avait rencontrés. Elle, ne ressentait pas la peur.


La pointe de la lance fut stoppée à quelques centimètres du visage de son ennemi. Un champ magnétique émit par sa main - non, par tout son corps - semblait paralyser les mouvements de la cavalière. Leurs regards se croisèrent, longuement. Et une larme, semblant porter en elle le désespoir du monde, s'élança, le long de la joue du lancier.


- Vous allez... Tous...

Son humanité commença à s'estomper. Les derniers restes que sa partenaire avait emportés avec elle devaient disparaitre à jamais, et seul demeurait l'instinct animal: le besoin de tuer, la tristesse d'une mort. Des écailles noires naquirent sur sa peau, des dents transpercèrent ses gencives, avant qu'enfin, un râle monstrueux n'explosât de sa gorge.

- … Mourir !

Et la foudre tomba. Impitoyable, elle s'écrasa de toute sa force sur son maître. Les plus profondes colères, la plus pure rage étaient exprimées, dans cette seule lumière. Il était devenu l'éclair, symbole d'une haine infinie transperçant les cieux pour détruire, d'une folie s'acharnant à pulvériser tout être pénétrant son champ de vision, comme la foudre frappe au point le plus haut.
Incontrôlable, irréversible, la transformation achevait d'emporter les restes de son âme.
Ema fut repoussée par cet orage terrestre, tandis que sa maitresse, immobilisée, avait dû fermer les yeux pour ne pas perdre la vue. Dès l'instant où elle les rouvrit, elle sentit une intense décharge parcourir son corps, s'insinuant à travers son arme, depuis ses mains jusqu'à ses pieds, détruisant chacune de ses cellules. Elle faillit perdre conscience, ou peut-être bien qu'elle la perdit effectivement, tant ce qu'elle pouvait comprendre du monde ressemblait à présent au néant. Un voile obscur s'abattant par intermittences sur ses yeux, une image floue, tourbillonnante, et la sensation étrange de planer. Jetée comme un vulgaire jouet cassé, elle heurta le sol avec indifférence, tandis que sa monture s'apprêtait à dévorer sa proie.
Il disparut alors sous ses yeux, et une force titanesque rencontra sa mâchoire, tandis qu'un éclair la frappait de plein fouet. Déjà sur son flanc, c'est cette fois une foudre d'une puissance incomparable qui heurta la bête, la propulsant sur plusieurs mètres, non loin de sa cavalière.

Un vide profond, que rien ne devait combler.
Une fierté sauvage, que rien ne pouvait contrôler.
Leur rencontre se fit dans une prison.
Et prisonnières, elles obtinrent la liberté.

La liberté de choisir leur cage.


- ...dire alors... debout !!

Un sursaut. Une voix.
Combien de temps s'était-il écoulé ? La cavalière l'ignorait. Les bruits extérieurs lui parvenaient par intermittences: il y avait le vent, la foudre, et ce râle de souffrance. Il y avait Ema, son cœur qui battait, sa respiration saccadée, et le doux chant que produisaient les arcanes de soins.
Elle ne comprenait pas. Sa mémoire lui faisait défaut.
Tandis qu'elle essayait de se relever, elle constatait, après chaque mouvement, combien son corps était engourdi. Elle avait récupéré vite, probablement bien plus vite qu'elle n'aurait dû, mais la douleur de sa moitié l'avait éveillée.
Elle caressa le sol du revers de sa main. Ses doigts étaient figés. Comme tout son corps.
Que pouvait-elle faire, dans cette situation ? Devait-elle, d'ailleurs, tenter quelque chose ?

Pourquoi ?
Pourquoi n'avait-elle pas renoncé à la vie ?
Pourquoi se dressait-elle face à la mort ?

Pour quoi ?


Il n'y avait pas de réponse. Il n'y avait d'ailleurs jamais eu de question. Devait-on s'étonner des oiseaux volant dans le ciel ? Ils volaient tout comme elle vivait. En planant.
Une odeur trop familière envahit ses narines, une ombre obscurcit sa vision, et de la poussière se déposa sur ses doigts fins.
Il n'y avait pas de raison.
Simplement un besoin.


- ...

Sa main saisit l'échine de sa monture, dont les blessures étaient en majeure partie soignées, et elle se redressa, marcha, avant de saisir sa lance, à quelques mètres de là. Pas de question. Pas de réponse.

°/°/°/°/°

Tuer. Détruire. Anéantir.
Il n'y avait pas de haine, simplement du désespoir. Une rage incontrôlable, un rejet du monde et de la vie elle-même. A quoi bon vivre, dans un monde où elle n'existait pas ? Une telle perspective était à la fois si horrible et triste qu'il ne pouvait qu'haïr ce monde et souhaiter qu'il disparût. Faire souffrir ceux qui l'avait fait souffrir, quand bien même il savait que c'était impossible. Sa peine était inégalable, leur lien était inimitable. A présent la vie ne lui apportait plus rien, et seule la mort lui permettrait de la retrouver.

Llyr ne pouvait le comprendre. Mort et vie lui étaient indifférents, elle comprenait que sa vie s'éteindrait lorsqu'Ema disparaitrait, mais elle n'arrivait pas à appréhender tout cet amour et toute cette haine qu'il avait déversés, et déversait encore.
Comme une marionnette dont on coupe les fils, elle cesserait probablement d'exister lorsque son âme sœur disparaitrait. Lui, toutefois, continuait à agir.


- Hors de... mon chemin !!

Au cri de rage se mêla le bruit de l'air mis sous une pression magique sans précédent. Les vents hurlaient, la foudre, impatiente, criait d'autant plus fort. Le son était insupportable, presque meurtrier en lui-même, et la quantité d'énergie déployée: phénoménale. Ema tremblait, la princesse blanche luttait, ses mains couvrant ses oreilles, pour ne pas s'évanouir; et une autre silhouette ailée semblait faire rempart de son corps face à l'attaque imminente.
Et, entre le prédateur et ses proies, un homme se tenait, immobile.


- A toi qui ose souiller... la beauté... Je suis... je suis...

La foudre s'élança, sans merci, vers la barrière magique du prêtre noir. Déferlante de haine sans limite, elle heurta un mur d'amour autant que de bravoure. Comme l'eau qui se sépare face au rocher, le sort surpuissant donna naissance à une immense vague de lumière, qui anéantit la végétation tout autour du petit groupe.

- ... TON ADVERSAIRE !

Le hurlement s'estompa dans la furie des sons. Personne ne l'avait probablement entendu, mais sa menace était réelle, il avait donné à son intention une réalité, à ses mots, une force. Et désormais il se dressait, sous le regard surpris du Diamant Noir, tel un bouclier de lumière protégeant les femmes.

- Ressens ce pouvoir ! Ce sont les dernières ressources d'un homme, d'une idée, d'une foi ! Où la lumière s'étend, dans la plus pure perfection, nulle ombre ne subsiste ! Voici la cristallisation de la plus haut-

Non, en fin de compte, il était bel et bien inutile, songea Llyr tandis que le prêtre renversait un arbre dans sa chute. Crow n'avait pas de temps à perdre, ce qui se dressait entre lui et cette femme était à balayer. Comme tout le reste. En un éclair - c'était véritablement un éclair - il perça la barrière magique par la seule force de son poing. Sa main s'enfonça dans le ventre du prêtre et libéra une immense décharge.
La puissance décide de tout. En toutes occasions. Et la résistance acharnée de cet homme n'était au final, rien de plus qu'une goutte d'eau jetée dans la mer, un acte inutile, insensé. Le prêtre fut repoussé au loin, comme s'il n'était qu'un insecte, une poussière dans l’œil d'un roi.

Pendant ce petit intervalle de temps, les deux femmes avaient eu la présence d'esprit de filer, et déjà Crow s'élançait à leur poursuite, plus haineux que jamais. Ils ne coururent pas longtemps, mais l'intervalle de temps fut suffisant à la princesse des hérons pour reprendre ses esprits, et entonner un léger chant de soin.
Les deux laguzs finirent par fuir hors du couvert des arbres, par contrainte plus que par choix. Une salve de foudre les percuta enfin, et Crow s'avança pour les achever. Toutefois, un élément imprévu entra en jeu. Alors que tous se seraient attendus à une exécution sommaire, il n'en fut rien. Dans un cri de rage, la créature à présent hybride, changea subitement de direction pour rejoindre le corps de sa dulcinée, souillé par la "prêtresse" du groupe de mercenaire.


°/°/°/°/°



Le corps de la femme percuta avec violence le sol, ses cheveux argentés s'écrasant mollement sur son visage blessé. La main qui avait saisi sa gorge enserra son emprise, et une immense décharge secoua tout son être. Il se releva, la laissant inerte au sol, avant de serrer son poing.
Un coup, et il pouvait l'achever. Et soulager d'autant plus sa souffrance.

Sifflement, avant même qu'il pût détourner le regard, une énorme masse le percuta sur le flanc, l'envoyant s'écraser à quelques mètres de là. La serre qui l'avait mis à terre se retira bien vite, après avoir tout de même pénétré la barrière de foudre qui le recouvrait jusqu'alors. Face à cette vitesse, face à ce poids, même un mur d'acier ne l'aurait stoppée. La bête ailée reprit son envol, tandis que le guerrier, toujours fou de rage, se relevait.
Les uns après les autres ils revenaient, comme d'ennuyeuses mouches tournent autour d'un repas. Mais peu importe leur nombre, des insectes demeureraient à jamais des insectes. Ils n'étaient bons qu'à se faire écraser.


- Vous...

Une tempête percuta le monstre, détournant son attention une petite seconde, alors qu'une lance venait se ficher entre ses côtes. Il esquiva de justesse, mu par quelque instinct de survie, et un éclair parcourut l'atmosphère. La foudre se mit à danser autour des deux cavaliers, virevoltant dans ce sang en suspension dans l'air, et en une fraction de seconde, une immense décharge, portée par son poing, percuta la jeune femme. Elle fut projetée un peu plus loin, parvenant à esquiver le coup brut, mais subissant tout de même la foudre.

Il ne voyait plus rien à présent. Seulement ses ennemis.
Ema se posa fièrement devant sa maitresse qui reprenait ses esprits. Ses blessures étaient suffisamment soignées pour qu'elle pût lancer une nouvelle attaque à pleine puissance, mais même ce fait n'était plus à ses yeux une gène. A présent, il possédait la même force qu'elle. Non.
Il était le plus fort.

Ema bondit, et la mâchoire imposante fut stoppée par ses bras, tandis qu'il était projeté plusieurs mètres en arrière. Il conserva son emprise et relâcha sa magie, un râle de souffrance s'échappa alors de la bête sous son regard satisfait. Les deux créatures à quelques centimètres du sol, il posa le pied sur son museau, avant de bondir dans son dos pour éliminer sa maitresse, tandis que la monture s'écrasait au sol.
Le regard indifférent, mais pourtant empli d'une mystérieuse détermination, Llyr l'attendait. Elle esquiva l'orage qui s'abattit sur la zone, et d'une roulade, se remit en position.
Toutefois, la vitesse était de son côté, et elle ne vit qu'au dernier moment le pied qui percuta son épaule gauche, et l'envoya s'écraser près de sa monture. Un filet de sang s'échappa de ses lèvres qu'elle avait mordues, alors qu'elle se redressait, tant bien que mal, en ne s'aidant que de son bras droit. Un rire mauvais s'échappa des lèvres de son adversaire lorsqu'il constata la façon dont le bras de Llyr pendait le long de son corps. Il l'avait déboité, sans le moindre doute.


- Tuer.

Une masse électrifiée s'abattit sur elle comme un flash, ayant perçu ses intentions - que désormais, il ne pouvait plus cacher - Llyr avait pris appui sur ses jambes et s'était déporté à sa droite, échappant de justesse à la mort qui l'attendait.

- Pitoyable.

Un murmure dans le vent. Du sang vint éclabousser le sol en demi-lune, tandis que l'homme ramenait sa lame à son fourreau. En un souffle, plus invisible et rapide que cette attaque éclair, il s'était faufilé face à son adversaire et avait tranché dans le vif, ouvrant une large plaie sur son flanc. Maintenant dos à dos, les deux hommes n'effectuaient plus aucun mouvement. Seuls leur chevelure rompait l'ordre mystique de cette image, flottant au gré du vent, dévoilant le regard froid du tueur et dissimulant la haine du meurtrier.
Irvin avait repris conscience. Les insectes se multipliaient.


- TUER!
- Diamant Noir!

D'un geste du pied le bretteur récupéra la lance qui demeurait au sol, et l'envoya vers la main libre de sa coéquipière, qui la saisit au vol. Il avait pu identifier l'état de sa blessure, et la fine lumière bleue qui cernait sa plaie lui indiquait qu'un certain voyeur n'avait pas du la manquer. Le temps d'un regard, ils se comprirent. Le trio improvisé du Black Fang était de nouveau en place, et ils ne laisseraient pas cette chance s'échapper.
Un hurlement sourd retentit, Irvin rejoint rapidement Llyr, couvert par Ema qui s'était de nouveau jetée sur sa proie.

Ses deux mains serrant au plus fort le bras de la lancière, Irvin remit son épaule en place. La crispation et le cri étouffé qui s'échappa des lèvres de la cavalière lui indiqua que cela avait fonctionné. Pour combien de temps, il l'ignorait.

Une nouvelle décharge, plus terrible que les précédente, repoussa la wyvern. D'un geste lourd, il la fit se retourner et elle s'écrasa sur le dos, non sans avoir planté ses griffes au plus profond de sa chair, et quasiment broyé ses bras. Toute personne ordinaire serait morte sur le coup. Mais son enveloppe charnelle ne semblait plus tellement avoir d'importance, tant l'énergie qui l'entourait était dense. Il était la foudre, et au moment où cette technique devait s'arrêter, suicide à retardement ou non, ses blessures le tueraient sur le coup.




Une volée d'oiseaux s'élança depuis la sombre forêt, passant au dessus du champ de bataille dévasté. Llyr et Irvin fixèrent leur ennemi, tandis que dans l'ombre, un prêtre borné avançait, à genoux, vers une bataille acharnée.
La foudre s'abattit.
Paré au dernier assaut, Crow déchaina tout son pouvoir autour de son corps, comme s'il voulait se punir de sa maladresse, comme s'il voulait leur montrer, qu'enfin, ils n'auraient aucune chance.

Irvin dégaina son épée et Llyr fit tourner sa lance, pour la ramener dans son dos, avant qu'ensemble, ils ne se précipitassent vers leur mort. Chant divin et barrière magique cerclèrent les deux guerriers, neutralisant la première attaque de foudre qui avait transpercé l'air même pour les atteindre. Le monstre de foudre n'attendit plus leur venue, et plongea à son tour au milieu du chaos.
Le choc fut terrible. La jeune lancière s'était placée derrière son homologue afin de contourner la bête, tandis qu'Irvin venait de parer de justesse un poing, qui s'écrasa sur le revers de sa lame, le projetant en arrière. Harcelé par la gauche, Crow dut stopper son attaque tandis qu'une lance s'efforçait de lui transpercer le crâne par un sublime jeu d'estoc.
La poussière virevoltait autour du couple dansant la valse de la mort; mais si les pas du Diamant Noir étaient tout de grâce et de flottement, les esquives de l'homme foudre étaient bruts, et sans but aucun. Saisissant la lance au vol par ses puissants réflexes, et la perte de vitesse du tout dernier coup, il lança son poing dans le ventre de la cavalière, seulement pour percuter l'air. Se déportant sur son flanc, Llyr laissa une grande ouverture à l'épéiste qui le suivait: Irvin avait repris conscience, et trouvé la faille qui lui permettait de se glisser au plus près de son ennemi.
La lame pénétra sa chair et le visage sombre du bretteur toucha presque celui du lancier. Leurs regards se croisèrent alors, triste scène d'un homme plongeant ses yeux dans le néant. Llyr emporta dans sa course son arme, malgré l'emprise de son ennemi et fit volte face pour décapiter feu son coéquipier.


- ... !!!

Elle parvint à arrêter son mouvement à temps, tandis qu'Irvin venait s'écraser dans ses bras, tous deux chutant sur la terre noire. L'épée toujours encastrée dans son buste, Crow venait de saisir le bretteur et de lui planter ses 'griffes' de foudres à l'endroit même de sa propre blessure. Il se retourna, tandis que les deux assassins reprenaient pieds, toujours soutenus par un prêtre arrivant au bout de son énergie.
Irvin était désarmé, Llyr ralentie par un bras qui, quoique opérationnel, lui semblait étranger, et les autres combattants étaient soit hors d'état, soit attentistes. Quand bien même, ils ne reculeraient pas.
Elle ne pouvait pas.


Doute, incertitude, peur.
Elle avait tout jeté.

Quelle puissance pouvait représenter sa colère,
Face au vide monstrueux qui l'envahissait ?


Une décharge surpuissante s'échappa des cieux, pour ne finir par percuter qu'une lance, fichée dans le sol. Irvin effectua une roulade en avant saisissant la poignée de son arme, toujours plantée dans le corps de son adversaire. Mais à peine l'avait-il effleuré qu'il fut violemment et terriblement jeté au loin.

Comment sa folie aurait-elle pu dominer son indifférence ?

Ne prenant pas la peine d'ôter l'arme qui ornait son ventre, l'ancien Black Fang plongea sur le Diamant noir. Celle-ci s'esquiva sur le côté, l'entrainant entre elle et le bretteur, pour ce qui serait surement son dernier assaut. Leur regard se croisèrent, et Irvin effectua une glissade sur le sol, percutant les pieds de son ennemi, tandis que Llyr sautait pour lui porter le coup de grâce.

Que pouvait la souffrance ?
Que pouvait la douleur ?

Face à ceux qui avaient abandonné leur coeur.


La lancière fut littéralement foudroyée sur place. Un puissant éclair l'atteint, de face et à une distance infime, portant avec lui toute la haine de cet homme, toute la souffrance du monde. Elle serait morte, si un homme n'avait coupé tout lien entre son adversaire et le sol, si un homme encore, ne s'était effondré en usant du peu de force vitale qu'il lui restait pour amortir, ne serait-ce que d'un fragment, ce choc.
Elle serait morte, enfin, si elle n'avait pas, des années plus tôt, renoncé à la vie.

Dans ce brouillard informe, où son cerveau lui-même semblait être consumé, elle parvint à ouvrir les yeux. Perpétuellement paralysée par cette douleur infinie, elle réussit à baisser son bras.


- ...

Il la vit. Cette étincelle dans ses yeux.
Et la lance dévora sa poitrine.
Et les larmes infinies percèrent son cœur brisé.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeVen 25 Nov - 19:41

Et la lance dévora sa poitrine.
Et les larmes infinies percèrent son cœur brisé.

Le temps suspendit son vol tandis que l'acier rencontrait l'acier, tandis que la pointe de la lance argenté transperçait l'armure noire pour pénétrer la chair, rencontrant un cœur au bord de l'explosion, achevant une vie qui n'en valait plus la peine. Les bras en croix, la bête semblait accueillir cette mort comme une bénédiction, comme un présent qu'elle aurait attendu si désespérément. Emporté par le poids de son adversaire, le réceptacle de foudre chut sur le dos, s'écrasant au sol tandis que toutes ses blessure s'ouvraient brutalement, noircissant l'herbe aux alentours d'un sang poisseux et corrompu. Les yeux grands ouverts, ses pupilles aveugles contemplant les cieux qu'il ne pourrait plus parcourir, le démoniaque Crow reposait à quelques mètres de celle qu'il avait tenté de venger quitte à y sacrifier sa propre vie. Le silence envahissait désormais la clairière, contrastant étonnamment avec la furie qui l'emplissait auparavant. Des cadavres de corbeaux et des litres d'hémoglobine tapissaient désormais le sol autrefois couvert de mousse et d'herbe fraîche. Les éclairs et les affrontements avaient achevés de carboniser la moindre végétation au sol tandis que les rares arbres aux alentours encore debout présentaient des cicatrices au moins aussi imposantes que celles des plus grands guerriers. Le calme après la tempête, le début d'un long repos. Il faudrait du temps avant que l'endroit ne se remette de cette bataille.

Un râle rauque finit par résonner sur le champ de bataille alors qu'un prêtre couvert de sang rampait avec ses dernières forces vers ses acolytes. Sa toge ne méritait plus son titre tant elle était imbibée de sang et son visage boursouflé d'ecchymoses le rendait assez méconnaissables malgré ses cheveux violets. Une botte de cuir se posa juste devant son nez tandis que l'ombre d'Irvin se projetait au dessus de lui. Le bretteur contempla un instant le corps allongé de son collègue avant de vaciller faiblement tandis que le Fang se laissait tomber en position assise, complètement épuisé. La foudre avait laissée sa marque en de nombreux point sur son corps mais l'imposant tatouage ornant le milieu de son dos était intact. Prostré là, le bretteur laissa reposer sa tête sur son poitrail tâché de sang tandis qu'il laissait chacun de ses muscles, chacune de ses cellules, exprimer leur mécontentement d'avoir été autant sollicitées. Un rire idiot s'éleva devant lui tandis que le prêtre se retournait tant bien que mal sur le dos.

- C'était... Instructif...
- Ta gueule.

Le silence s'installa de nouveau entre les deux compères tandis qu'autour d'eux, le groupe de mercenaires se rassemblait lentement, blessés, épuisés, mais toujours bien vivants. Relevant ses yeux à la teinte d'onyx, l'épéiste du Fang les observa l'un après l'autre d'un regard épuisé. Le Diamant Noir était sensiblement dans le même état que lui tandis que la magicienne se retrouvait défigurée. Le lancier et la femme aux cheveux bleus étaient toujours inconscients alors qu'une femme aux cheveux blancs qu'il ne connaissait pas gisait un peu plus loin, près du cadavre monstrueux de la monture de leur adversaire...
- Comment c'est arrivé là ça...

Le prêtre tenta de relever la tête pour jeter un coup d’œil mais ses os brisé lui ordonnèrent aussitôt de reprendre une position statique, lui arrachant un grognement de douleur. Refrénant ses envies d'aller gambader vers la superbe femme à la chevelure d'albâtre qu'il avait entraperçu, le Fang tordit ses lèvres en un sourire que la douleur défigurait pour demander.
- Qui... La belle ou la bête?
- Les deux?
- Sais pas...

Autour d'eux, le monde semblait comme ralenti. Irvin frissonna alors qu'un vent frais parcourait la clairière embrumée, effleurant sa peau encore brûlante des suites du combat. Aux frissons du vent s'ajoutèrent les tremblements de ses épaules que secouait un rire aux tonalités gutturales.
- C'est si drôle que ça?
- Non...
- Crétin... J'crois que j'ai les côtes pétées...
- Que les côtes?
- S't'une expression... Et arrête de te marrer.
- Désolé...

Le rire cessa tandis qu'Irvin levait les yeux vers le ciel. L'immense surface bleue était en partie floutée par le brouillard qui les entourait et l'on percevait à peine l'éclat du soleil au travers.
- Je pensais à un truc idiot...
- Pour changer...
- Dans les histoires, le ciel est toujours bleu et le soleil brille à la fin... Lorsque le mal est vaincu.
- ...
- C'est sans doute parce que nous ne sommes pas des héros.
- … Irvin...
- Hmm ?
-... Il n'est pas mort.

L'air incrédule du bretteur s'accentua lorsqu'il tourna la tête vers le cadavre du chevalier blond dont dépassait toujours sa fidèle épée, enfoncée jusqu'à la moitié de sa lame dans le ventre de la créature. Ne voyant pas vraiment d'autres possibilités à l'intonation lugubre du prêtre, il avait instinctivement tourné la tête vers leur ancien adversaire mais ce dernier reposait toujours au même endroit et sa position n'avait absolument pas changée.
-... Non, je t'assure que même lui devrait avoir du mal à survivre à ça...
- J'ai du mal à l'expliquer... Son corps ne renvoi plus aucun signal vital mais le brouillard...
- Mon père vous allez bien?

La tête blonde de la princesse des hérons venant subitement de pénétrer son champ de vision, le prêtre vicieux interrompit sa phrase. Oh cela n'avait sans doute rien à voir avec le caractère secret d'une quelconque information... Le regard de l'homme à moitié mort était bien trop lubrique pour laisser espérer autre chose.
- Je vais on ne peut mieux très chère, votre soudaine arrivée vient de me rendre les forces dont j'avais besoin!
- Ben voyons...
- J'en suis heureuse alors. Je souhaitais vous remercier de votre courageuse intervention toute à l'heure. Lorsque vous avez encaissé le coup de ce monstre j'ai cru...
- Ha ! Il faut plus qu'un vulgaire coup de poing pour me terrasser ! Ce monstre n'a d'ailleurs point su me résister et quel que soit celui qui oserait s'en prendre à vous je... BWARGH!

Son collègue assassin ayant décidé d'étendre les jambes jusqu'à les poser délicatement sur sa poitrine, le prêtre agita bêtement les bras, tentant par cette initiative infructueuse de signaler qu'une telle action lui coupait le souffle en plus de maltraiter ses blessures et autres fractures. En réaction à cette tentative de communication agrémentée de râles tous plus glaireux de sang les uns que les autres, Irvin entreprit de se gratter le nez avant de tourner la tête vers la princesse qui les regardait l'air légèrement inquiète.
- Madame, au risque de vous en demander trop, n'auriez-vous pas la possibilité d'user de vos chants pour nous remettre sur pied ? Je crains que dans cet état peu d'entre nous ne soit capable de rejoindre le navire sans difficultés.

Les yeux de la princesse étaient rivés sur l'immense marque noire dans son dos et le bretteur se surprit à espérer que la lueur de ses yeux soit de l'admiration face à l’œuvre plutôt que de la compréhension. Il aurait été dommage qu'elle refuse d'aider un membre d'une organisation criminelle en un tel instant. Plongeant à nouveau ses yeux d'un bleu plus pur encore que ceux de Sven dans ceux du bretteur, la princesse blanche répondit d'une voix douce.
- Naturellement je chanterais pour vous tous jusqu'à ce que ma voix ne s'en brise si je le pouvais mais... Dans votre état j'ai bien peur que mes pouvoirs ne soient insuffisants.

L'ombre qui s'était peinte sur le visage du Fang face à l'hésitation du héron se dissipa aussi rapidement qu'elle n'était apparue. Si ce n'était qu'un problème de puissance...
- T'as entendu vieux pervers?

Rapatriant ses pieds jusqu'à leur place initiale, le bretteur observa son collègue reprendre une longue bouffée d'air entrecoupée de quintes de toux. Le prêtre resta un instant immobile tandis que son rythme cardiaque se stabilisait.
- Y'a pas... Que des côtes cassées...
- Alors?
- Déconne pas... J'ai donné presque tout pour vous aider tout à l'heure.

Une longue quinte de toux reprit le prêtre tandis que la princesse blanche s'agenouillait à leur côté.
- Alors je commencerais par vous. En économisant mes forces je devrais...
- A... Attendez... Si je vous donne l'énergie qu'il me reste... Vous... Vous devriez être capable de tous nous soigner...
- Vous n'êtes pas en état de...
- IRVIN!

Le regard perdu dans le vague du bretteur revint aussitôt à son compagnon sous son injonction musclée. La respiration du prêtre s'était brusquement accélérée et son regard, comme fou, se planta aussitôt dans celui de son vis à vis Une pointe d'effroi perçait soudain dans sa voix.
- Le brouillard... C'est un sort pour détourner l'attention du roi corbeau... Si le sort est toujours en place...

Une étincelle de compréhension brilla dans les yeux de l'épéiste au moment où deux mains frappèrent l'une contre l'autre, applaudissant lentement la victoire du petit groupe, funeste présage de ce que l'île de Crow leur réservait encore.




Il était toujours là, allongé sur le sol, à l'endroit même où la lance d'argent l'avait définitivement cloué et pourtant, ses bras s'élevaient vers les cieux qu'il avait quitté, ses bras tendus bougeaient et ses mains applaudissaient... Lentement... Sinistrement.
- Merveilleux... Tout simplement... Merveilleux.

Sa voix était déformée. Ses lèvres s'agitaient mais les mots semblaient jaillir de partout, fusant à travers le brouillard de plus en plus épais. Ses bras retombèrent brusquement, rebondissant mollement au sol avant que le cadavre ne s'ébranle. D'abord le torse, puis le bassin et enfin les jambes... Les bras toujours en croix, le seigneur wyvern quitta lentement le sol, se redressant pour enfin se tenir debout, sous leurs yeux ébahis, l'épée le traversant encore de part en part. Du sang coulait de sa bouche et de son nez, le fluide vital s'échappait de ses blessures à chaque mouvement que la créature exécutait, gargouillant horriblement alors que le soit disant mort les contemplait de ses yeux : l'un d'un blanc aveugle tandis que l'autre resplendissait d'une nouvelle pupille écarlate. Un regard qui n'était plus le sien, un regard qu'un autre exploitait au travers de ce corps brisé.
- Vous sembliez si proche de la mort... J'ai même cru devoir calmer ce fou moi-même.

Le regard sombre d'Irvin contrastait avec celui presque paniqué de Sven. Tous deux savait pertinemment qu'un nouvel affrontement dans leur état contre ce monstre serait suicidaire.
- Mais au final...

La lame du bretteur se retira en un infâme bruit de succion tandis que le chevalier blond s'en emparait, tapissant un peu plus le sol de son sang.
- Le vainqueur n'est pas celui que j'espérais... Vous qui ne valiez même pas la moitié de sa force vous l'avez... Passant le doigt sur l'acier ensanglanté, il en éprouva le tranchant tandis qu'un sourire carnassier révélait à nouveau sa dentition de prédateur. E-li-mi-né...

Aucune folie ne brillait dans son unique prunelle, aucun rire sadique ne vint habiter cette abomination... Juste ce sourire rempli d'un intérêt particulièrement morbide. Son armure cliqueta tandis que l'abomination faisait un pas en avant, marchant vers les deux membres du Black Fang et la princesse blanche. Les yeux emplis d'une juste colère, cette dernière se tenait droite et digne face au profanateur . De son côté, le prêtre sombre observait ce spectacle plus fasciné qu'autre chose. Ce n'était pas de la nécromancie, c'était... Un autre type de magie... Quelque chose dont il avait déjà entendu parler.
- Quel échec... Lui qui se croyait si invincible en présence de sa chère monstruosité...

Utilisant toutes ses forces, le bretteur du Fang venait de se relever, tremblant sur ses jambes affaiblies tandis que l'homme approchait. Ses poings se relevèrent en une bien mince posture de combat tandis qu'il voyait sa propre lame le menacer de la main de son ennemi. Le Diamant Noir était dans un état semblable au sien, Sven était incapable de bouger et le reste du groupe ne devait pas valoir mieux... Ils allaient périr et pourtant, son regard ne cillait point face à la chose qui s'approchait. Cette dernière se stoppa à quelques mètres de ses proies, observant le faible humain devant elle d'un air mi-surpris, mi-amusé et brusquement, son rire, pourtant contenu, se propagea dans la clairière, froid et glacial.
- Vous êtes pourtant si pathétiques ! Vous peinez à survivre dans ce monde trop cruel pour vous et pourtant, vous défiez ceux qui possèdent la puissance !

Rebondissant sur les parois brumeuses qui les encerclaient désormais, le son explosa dans les environs, leur martelant le crâne d'une insupportable clameur. Une cacophonie que n'importe quel être aurait fui s'il le pouvait. Mais eux ne le pouvaient pas, ils ne le pouvaient plus et le frisson glacial qui parcourut la moelle épinière du bretteur suffit à lui faire comprendre la différence entre un maître et un apprenti.

La personne qui provoquait ce brouillard, celle-là même qui avait détourné un puissant membre du Black Fang, celle-là encore qui tenait tête au roi corbeau... Cette personne n'était pas cinglée... Au contraire... Crow, le vrai et non le pantin, savait pertinemment ce qu'il faisait et il y prenait un grand plaisir. A peine eut-il le temps de cligner des yeux que déjà, le mort se trouvait dans son dos, la lame ensanglantée souillant par son contact la gorge pâle de l'oiseau sacré.
Quand?
Où?
Comment?

Il l'avait à peine quitté des yeux et pourtant... La créature se tenait juste au dessus de Sven, pointant sa lame sur le cou blanc de Leanne, le sang gouttant de l'acier jusque sur la robe blanche, souillant la pureté d'une telle créature. Le bretteur esquiva un mouvement pour se retourner avant que son crâne ne lui semble exploser.




Le mouvement avait été imperceptible, invisible. Un poing lancé avec toute la puissance qu'accorde l'état de cadavre ambulant. Les doigts, brisés sous l'impact, avaient adoptés une conformation anormale tandis que le Black Fang s'écrasait plus loin, un rugissement de douleur émergeant de sa gorge tandis que ses blessures se rappelaient à son bon souvenir. Balayant l'air de son regard « vairon », le criminel défiait quiconque de retenter quelque chose. Un seul geste, et la princesse y passait, ce serait même avec un plaisir sadique certain qu'il lui trancherait la gorge en punition de cette rébellion. Un cadavre ne pouvait avoir peur de la mort.

Ahanant, Irvin tentait vainement de se redresser, le sang dégoulinant abondamment de sa nouvelle plaie à la tempe. Au sol, le prêtre noir fixait ce bâtard qui défiait encore une fois la puissance du Fang mais son regard contemplait au delà de l'enveloppe physique, cherchant une information qu'il était visiblement le seul à connaître. Enfin, la princesse blanche restait de marbre mais son regard, plus dur que l'acier, se heurtait sans peine à celui du meurtrier. Ce dernier éclaircit son visage d'un rictus sinistre avant de poursuivre sur un ton sarcastique, sa main aux phalanges brisées exécutant un ironique semblant de révérence.

- Permettez-moi d'enfin vous présenter mes hommages en temps que maître des lieux très chère. J'avais envoyé quelques un des mes laquais vous accueillir mais vous semblez réticente à accepter ma compagnie.
- La seule compagnie qu'un être tel que vous mériterait serait celle des rats d'un cachot!
- Si féroce, et encore plus charmante. Les hérons ne sont-ils pourtant pas un peuple de paix?
- Une paix que vous vous acharnez à mettre à mal.
- Oh allons, vous n'êtes pas en position de proférer de telles accusations...

La pointe de son arme accentua sa pression sur la gorge claire, laissant perler une goutte de sang tandis que la princesse serrait les dents.
- Vous avez mal ? Que se passerait-il alors si vous tentiez de m'arrêter... Vous souffrirez encore plus et vous le savez. Vous le savez tous.

Son regard barbare parcourut l'assemblée ici présente avant qu'il ne cingle l'air de sa lame. Le sang parcourut le cou de la jeune blonde en une fine estafilade écarlate avant que le mort-vivant ne s'éloigne d'un air nonchalant, passant à côté de la princesse sans un mot. S'éloignant du groupe qu'il avait menacé, il leva sa main libre, dissipant le brouillard sur son chemin en un long couloir entouré d'un mur épais de brume.
- J'ai un instant songé à vous soumettre à l'épreuve de la faim mais ce procédé aurait été bien long pour ce que vous représentez. Au bout de ce chemin, vous me trouverez ainsi nous pourrons... Discuter plus à l'aise qui sait... Certains d'entre vous sauront peut-être reconnaître leur maître.

Une aura meurtrière envahit instantanément les lieux alors que sous leurs yeux, la dépouille se volatilisait instantanément, ne laissant qu'une épée dans les airs avant que celle-ci ne s'enfonce violemment dans le sol. Dans leur dos, le cadavre avait repris sa posture initiale, comme si rien de tout cela n'était arrivé... Et pourtant, la main sur sa plaie, la princesse blanche choquée écoutait les mots qui résonnaient dans son crâne comme dans celui des autres.

- Réfléchissez!

Le prêtre souriait. Un sourire malsain... Trop fier et trop sadique pour ne pas représenter quelque chose d'important. Il savait... Il avait compris. Un rire silencieux commença lentement à secouer sa poitrine... Dont les os étaient méchamment endommagés.
- GYAAAAHARGL!!!!


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Previously in ze crow show :

Bon eh bien on y est arrivé ! Ce post clôt l'affrontement contre le faux Crow (mais quelle surprise!!!). Vous êtes tous bien défoncés et Irvin vient en plus de se prendre une méchante patate . J'ai pris la liberté de pnjiser Leanne mais tout comme sven et irvin vous etes libres d'en faire ce que vous voulez. Prenez en compte que son petit face à face avec crow l'a légèrement ébranlée mentalement (on a déjà vu pire que de se retrouver menacée de par un psychopathe calculateur mais on a déjà vu mieux aussi XD). Pour Nao et Geist, je les ai pour l'instant laissés inconscient, disons que vous pouvez aussi prendre la liberté de les réveiller.

Quant à la petite apparition du méga boss of death, ce dernier vous a fais un petit tour de magie histoire de s'amuser. Vous pouvez naturellement rajouter des dialogues avec les pnjs toussa et faire vivre un peu la suite de vos rps. Prenez le temps de soigner vos blessures dans la mesure du possible... Vous risquez d'en avoir besoin ^^

Edition : Si vous examinez le cadavre vous y verrez qu'effectivement les doigts d'une main en sont brisés mais les yeux seront redevenus blancs. Les blessures se sont aggravées également... comme si on avait déplacé le corps =D
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeMer 7 Déc - 1:36


La douleur, le désespoir, le désarroi… Autant de sensation, de sentiments qui abattait Ruika alors qu’elle restait immobile à regarder la scène se dérouler. Comme une simple spectatrice, elle avait vu la nouvelle arrivante lui jeter la créature à la figure. Comme une simple observatrice, elle avait vu la créature lui foncer dessus et se faire intercepter par l’autre Beorc… Elle avait eu l’impression de voir chacune des images défiler au ralenti pour finalement arriver à une fin heureuse. Le méchant est mort, les courageux combattants survivaient tous autant qu’ils étaient, blessés, épuisés, en vie.

Etait-ce mieux ainsi… parfois, elle en doutait.

Adossée contre un arbre, protégeant de son corps la princesse du peuple de pureté inconsciente, elle se vit écartée par la demoiselle qui reprenait connaissance. Un tel soulagement prit part de la mage, que celle-ci s’affaissa satisfaite sur le sol. Elle avait remplie sa mission ou du moins l’avait accomplie en partie. Protéger l’héritière du trône des ailes blanches.

- Princesse… Vous n’avez rien à faire ici, vous devriez retourner auprès du roi, lui seul sera en mesure de vous apporter le confort dû à votre personne… Une déchue telle que moi, ne devrais pas avoir l’honneur d’une telle mission…

Le visage de Ruika, incliné sur sa poitrine caché le léger sourire de fierté qu’elle éprouvait envers elle-même. C’était peut être insignifiant, c’était peut être ridicule… mais pour la première fois depuis bien des années, elle avait l’impression d’avoir agit comme une véritable Laguz, comme celle qu’elle était autrefois. Il n’y avait pas de plus grand honneur pour eux que de protéger la descendante de la digne lignée des hérons.
Cependant, cette dernière ne semblait pas l’entendre de cette oreille et sans même prêter attention aux paroles de la mage, elle se jeta vers le prêtre écroulé sur le sol pour le remercier de sa bravoure, de son courage et de son abnégation…
Cet homme n’avait pourtant fait que suivre son instinct animal… Pitoyable Humain…

Avec difficulté, elle se releva, ignorant cette petite scène un tantinet vexante. Elle avait promis une chose à son adversaire, il était tant pour elle de tenir cette promesse. Trainant la jambe, elle avança vers le cadavre du guerrier. Il avait fait preuve, d’une force, d’une ténacité, d’une folie que Ruika n’eut point de mal à reconnaitre. Proche de la sienne à la mort de son frère et en même temps si différente. Quand soudain, atmosphère se chargea d’une aura sinistre. La voix résonna tout autour d’elle provocant une panique silencieuse mais générale. Instantanément, la magicienne se retourna pour déterminer d’où venait le bruit, mais se fut à ses pieds qu’elle en trouva l’une des origines. Reculant d’un bond en arrière, elle observa avec appréhension le corps inerte et sans vie se relever alors qu’une nouvelle fois, il passa à coté d’elle sans un bruit pour se diriger vers l’ange blanc.

La princesse de hérons était sa cible, elle devait l’empêcher de l’approcher ! Pourtant, quand elle voulut s’interposer, son corps fit opposition. Effrayé, fatigué, blessé, il ne voulait plus lui répondre. La pression sur ses épaules l’empêchait de respirer, la douleur dans ses membres la limitait au silence… Elle ne pouvait rien faire pour sa princesse… Toute une fierté réduite à néant en seulement quelques secondes…
Ruika se sentait ridicule devant sa faiblesse alors qu’une énième fois, le bretteur se relevait pour faire face au monstre, sans peur, sans crainte. Mais peut être que son corps avait l’intelligence de la prévenir de nouvelles blessures puisque qu’il se fit à nouveau dégager par le simple poing d’un mort vivant. Puis tout bascula, le brouillard s’épaissit, la voix se fit plus forte et plus menaçante, les indications effrayantes. Puis tout disparu, et tout revint à sa place, le corps, les esprits, tout. Les regards échangés en disaient long sur ce que tout le monde avait perçu. Pourtant, personne ne pipait mot comme si la stupeur frappait encore chacun d’entre eux. Ruika se remit alors à sa tâche du moment… tenir une promesse faite à un mort.

Par précaution, Ruika frappa dans le corps inerte s’assurant de son immobilité. Puis, elle se pencha sur le cadavre et le prit dans ses bras d’une manière respectueuse, presque affective, faisant craquer chaque parcelle de son corps, faisant hurler ses membres, faisant suinter ses blessures. Mais elle ne se plaint pas, nuls mot, nul cri ne s’échappa de ses lèvres brunies par la brûlure d’un éclair fulgurant. Dont personne ne connaitra jamais le nom…

Sans un mot, elle passa devant le trio choqué par l’apparition et par cette chose qu’elle tenait entre ses bras, et Ruika partageait leur désarroi, mais comme pour le fuir, fuir sa faiblesse du moment, elle se rattacha à une idée simple, une tâche facile à réaliser. Elle passa à coté de la voluptueuse demoiselle à la chevelure d’argent et leur regard se croisa imperceptiblement. Ruika reconnut une haine, elle reconnut la malice, elle reconnut la menace.
La mettant de coté pour le moment, elle se rapprocha du corps du mastodonte et posa le corps décharné, meurtri entre les serres protectrices d’une amies. Elle le lui avait promis, elle l’avait fait. Elle ne devait plus rien à ces deux êtres, elle leur avait fait l’honneur qu’elle n’avait jamais pu percevoir. Elle était persuadée que où qu’ils soient, ils la remercieraient pour ce geste simple.

- Princesse Leanne, je vous prierais de chanter pour les vivants, ainsi que pour les morts. Cependant, ne vous épuisez pas car j’ai l’impression que la sphère que la nouvelle venue à apporté pourrait nous être utile.

Son regard perçant se posa sur la jeune femme aux yeux rouges. L’observation avait du bon, elle l’avait vu se soigner à l’aide de ces délicieux petits outils. Elle s’étonnait d’ailleurs qu’une autre personne que le troubadour les porte ainsi, démunies de leur bâton. Elle s’approcha d’elle avec un air mauvais sur le visage et planta ses iris ambrées dans les siennes avec une vigilance palpable.

Derrière elle, le chant de l’ange véritable se mit à raisonner se concentrant sur le prêtre mais allégeant tout de même les souffrances de tous ceux qui l’entourait. Cette être béni des Déesses ne devraient pas à avoir à chanter pour des être tels qu’eux, elle ne devrait pas être menacé par des gens comme ce Crow qui bafoué l’honneur des morts.

Un être si répugnant ne méritait pas de vivre. Elle corrigerait son erreur précédente et cette fois-ci… elle bougerait et le tuerais.
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeSam 10 Déc - 8:05

Où était-il ? C'était à l'instant même impossible à déterminer, la vision était encore trop floue pour permettre de déceler le moindre indice potentiel sur sa localisation. Il aurait pu commencer par le toucher, si sa grande perte de sang ne le lui engourdissait pas ses impressions, c'était tout juste s'il pouvait comprendre qu'il était allongé sur un sol quelconque. Peut-être était-il simplement en train de se réveiller d'un cauchemar débilitant, tellement réaliste qu'il vous scotche dans cette chimère de notre inconscient. Et pourtant, malgré la faiblesse de tous ses sens, une voix d'outre-tombe fit vibrer ses tympans comme jamais, un monologue venant de toute part, indécelable et pourtant consis. Mais durant ce discours à sens unique, il était possible de ressentir une aura de malsainité ambiante, à vous faire trembler de toute part si cela n'avait pas été aussi douloureux. Ce sentiment réveillait le dormeur petit à petit, constatant de la propre faiblesse de son corps à cet instant. Quelques bribes de souvenirs parsemaient son esprits çà et là, un combat acharné contre de vulgaires corbeaux, la sentence venue du ciel, une charge infructueuse, et comme une onde de choc qui devait avoir eu raison de sa conscience un temps donné. Combien de temps était-il resté dans les vappes ? Il ne saurait le dire, mais suffisamment longtemps pour que le climat de carnage ambiant retrouve sa tranquillité, du moins pour le moment.

Il était pathétique, et pourtant il ne voulait pas pour autant s'avouer vaincu. Il se redressa, prenant appui sur son Inferno afin de se remettre sur ses jambes, prenant petit à petit un peu plus d'altitude afin d'avoir un meilleur angle de vue sur les lieux. Une montagne de corps, dont certains pouvaient encore bouger, en majorité des personnes qu'il connaissait. Le cadavre de Crow se trouvait désormais auprès de celui de sa monture, inséparables jusque dans la mort. Un brin de compassion envahit notre Geist, qui arrivait à se remémorer les paroles de son réveil... Finalement cet homme avait été manipulé, ni plus ni moins, bien qu'il ne devait pas arpenter le bon chemin, cela se retrouvait regrettable. Il continuait son tour de tête, pour apercevoir un visage connu en la personne de Nao Lyn Sha, encore inconsciente... Ou bien en train de dormir, la connaissant cela restait une option potentielle. En définitive, tout le monde essayait de se remettre de cet affrontement, et peut-être pour en endurer un autre de plus grande envergure.

Impuissant. C'était vraiment ce qu'il ressentait, et ce qu'il craignait de lire sur un quelconque regard tourné vers lui. Ses résolutions semblaient vraiment pathétiques lorsqu'on pouvait constater les efforts fournis pour les réaliser. Il se sentait trahi par son propre corps, il était le seul fautif. Et quand bien même il n'avait servi à rien, les véritables vainqueurs de cet instant s'avéraient bien plus mal en point que lui. La plaie sur son torse semblait béante, mais cela faisait pâle figure vis-à-vis de celle dans son coeur. Machinalement il fit cautériser la plaie grâce à son arme, bien piètre utilité qu'elle avait en cet instant. Mais quelque part en lui, il pouvait se fier finalement aux autres cette fois, pour couvrir son inévitable faiblesse. Il n'était rien de plus qu'un Soldat finalement, il avait grandi dans cette optique, mais un soldat sans son unité n'est rien de plus qu'une pièce de boucherie, et aujourd'hui comme toujours il devait se résigner à compter sur les autres pour continuer à avancer. Cette pensée lui arracha un souvenir, et maintenant que ses forces lui revenaient, il commença à se diriger vers le reste du groupe, histoire de voir où il pourrait aider un temps soit peu.


" Eh beh, laissez-moi un peu vous aider sur ce coup, sinon je vais vraiment me dire que je ne sers à rien... "


[HRP: c'quoi ce binz ? Allen m'a demandé d'attendre son post ici avant que je ne puisse faire un pâté de tout ce que j'avais à rattraper, et finalement le MJ poste avant pour conclure le truc... Bah du coup comme c'est une transition j'ai plus rien à dire, c'chiant -_-]

Comment dire... J'étais absolument pas prévenu que t'étais censé poster, et comme tu ne m'as donné aucun signe de vie avant que je ne passe en mode inspiration (ce qui m'a pris un certain temps il faut le reconnaitre XD), bah j'ai posté hein ~~ Mais tant mieux si t'es revenu, j'avais peur que la partie te concernant par la suite ne puisse se réaliser maintenant je vais tous pouvoir vous en mettre plein la tronche o/
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Allen
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeJeu 5 Jan - 19:58

Quoi de plus avide et laid qu'une femme qui fume. Pour rien de plus, elle aurait craché en pleine gueule de cet animal raté. Usé jusqu'à la moelle par un passé dont finalement elle n'avait rien à foutre. Dure réalité ma puce, tu fais partie de cette race raté qui peut s'éteindre rien qu'en mettant au monde; Oh comme c'est pitoyable. J'en rirais presque.
Mais il serait enfantin de te répondre, toi qui attend tant de quelqu'un que tu méprises. Pauvre, pauvre chose sans avenir. Combattre n'est pas un futur en soit. Tu crois que pouvoir voler t’octroie la liberté que tu as perdu? Quelqu'un te montrera. Tu fais partit de ces insectes qui n'ont pas une seule once de chance d'avoir le droit d'existence. Et rien que pour que ta souffrance soit plus longue, je vais me faire un plaisir de te soigner. Oh, mais pas que toi, sinon cela se verrait... Ha, ha ha...

La voluptueuse jeune fille aux cheveux blanc empoigna la sphère d'Allen Walker entre ses deux petites mains sournoises, la levant d'un mouvement vif au ciel, projetant son buste en avant. Ainsi que tout ce qui va avec. Sa magie bénéfique se projeta dans l'espace, mettant un terme aux blessures de tout les êtres vivants environnant au fur et à mesure qu'elle la canalisait. Une lumière rouge, qui se voudrait douce et chaleureuse bien que pourtant charriant quelque chose de malsain. Ça allait prendre un certain temps, vu l'état de la majorité des larves présentes.

Le méchant était mort, mais quel groupe de bras cassés. Il se prennent pour des êtres supérieurs car ils se sont battus à six contre un seul type et son animal. C'est certes une victoire, mais pas une fierté. Aussi fort que soit ce type, ça ne tenait pas de l'exploit.
Oh oui, si elle avait encore sa magie, elle n'en aurait fait qu'une bouchée. Mais elle était prise au piège dans ce stupide corps mou et faible qu'était celui d'Allen Walker. Une prison de chair et d'enfantillages se prenant pour la réalité. Stupide stupide stupide.
Elle espérait franchement que tous le monde crèverait dans la suite de cette aventure. Et pourquoi pas elle aussi? Mourir serait une bonne expérience. Si pour une fois cela pouvait réussir.


Signe, petit signe de victoire. Peu importe où. Sur vos visages, sur votre hypocrisie à être soigné pour pouvoir continuer à aller sur le chemin de la perdition. Courrez, courrez après votre perte. J'en serais le témoin, si je ne peux en être la raison. Je me délecterais, avalerais tout rond en me léchant les lèvres de chacune des souffrances que vous pourrez ou ferrez endurer. Oui, considérez moi ainsi que je suis. Une simple aide de camps un peu trop mignonne pour ne rien cacher. N'ayez pas honte d'avoir besoin de mes talents, pour mieux vous obscurcir le regard de la lame qui va se planter dans votre nuque. Sucer votre sang, un tel plaisir. A défaut de sucer quoi que ce soit d'autre.

Valez vous seulement la peine? Et ce Crow, la vaut-il plus? Qui du fort ou du faible. Nul besoin de réponse à cette affirmation. Une lutte perdue d'avance pour vous car quelqu'un va souffrir, partir dans les travers de vos principes chéris. Vous donner ou vous prendre quelque chose. On ne sort jamais indemne d'un combat quand on est humain. Laguz ou Beorc, vous l'êtes malheureusement tous. Des sentiments qui se chevauchent dans une monte vers le néant.
Votre point commun réside dans votre mort. Une finalité sans précédent qui réunis toute chose dans le cycle naturel... Hmm, que j'aimerais le précipité. Que je veux cette puissance, transcendante tergiversions.

De quoi avez vous le plus besoin: faire confiance ou avoir confiance? Laissez moi vous montrer que rien n'est bon en vous. Car vous êtes comme tout le monde. Que vous acceptiez mes soins, votre vie reste prostrée entre mes doigts. Alors par pitié tuez moi, que je vous emporte dans les flots du désespoir éternel.

Ha ha ha.


Viens à moi, Crow. J'ai tellement de bouclier humains pour toi:


"Que ma lumière vous bénisse, mes soins sont votre pour ce combat! Je m'appelle Kyria, enchantée de pouvoir vous aider. J'ai été envoyée ici pour vous assister en tant que prêtresse."
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MessageSujet: Re: Cauchemar dans le brouillard   Cauchemar dans le brouillard - Page 2 I_icon_minitimeDim 8 Jan - 1:41

Elle voulait oublier la belle, et devenir la bête. Trop de choses à affronter lorsque l'on manque de courage rend la fuite plus agréable. Alors elle prit la porte la belle, et tomba dans le terrier.



Pour tous ceux qui se trouvaient aux alentours, une vive lumière blanche les éblouit pendant quelques instants. Ceux qui étaient assez proches, purent voir le corps de Nao s'élever dans les airs, tout illuminé. Des marques claires à la surface de sa peau, s'agitèrent comme des serpents tandis qu'elle ouvrait les bras, suspendue dans le vide des rayons d'énergie s'échappant de tout son corps.
Et puis elle se transforma.
Son corps se couvrit d'un duvet bleu tandis qu'il s’allongeait et grossissait. Sa tête pris des allures féline alors que ses canines devenaient de parfaites petites dagues. Ses membres se transformaient en pattes aussi larges qu'un tronc d'arbre et ses ongles poussèrent pour former des griffes d'eben acérées comme des rasoirs.
Et elle était belle, resplendissante de lumière et de magéstée tandis qu'elle prenait sa forme animale... non... qu'elle devenait un animal, oubliant tout de sa nature humaine qui était par trop douloureuse.

Puis la lumière décrue et le lion fut déposé au sol, lentement. Il s'enroula sur lui même, posant sa tête entre ses pattes avant et ramenant sa queue contre son ventre. Puis il poussa un soupir.



La bête bougea lentement dans son sommeil et grogna. Diverses pensées s’entrechoquèrent en elle, plutôt des images et des sensations que des phrases organisées. Une sensation de bien être physique, le besoin d’enfoncer ses griffes dans la terre meuble qui la supportait, une envie de se baigner dans l'eau calme et profonde d'un lac. Un léger grattement au niveau de l’échine. Et puis, mais qu'est ce que c'était que ce charnier? son odorat lui indiquait que du sang et des cadavres plus ou moins en décomposition l’entouraient de partout. A force de sentir se délicat fumet, un petit nœud dans l’estomac commença à se faire sentir. L'animal cligna des paupières et ouvrit ses grands yeux jaunes de félin pour voir de vagues formes se mouvoir un peu partout autour d’elle. Ils étaient nombreux, et lui cassaient les oreilles. Remontant sur ses pattes, le fauve se releva souplement et s’étira, arquant le dos et baillant largement. Bizarrement son esprit s’éclaircissait petit à petit, au fur et à mesure qu'elle s’éveillait. Elle avait des pensée étrange pour un animal... et en être consciente était d'autant plus étrange.
La lionne secoua la tête et gratta un peu le sol d’une de ses pattes. Elle avait une sensation bizarre, une sensation d’oubli. D’avoir perdu quelque chose d’important.
Son estomac se mit à grogner. Pour l’instant ses besoins naturels primaient sur une vague sensation guidée par son instinct alors il fallait les substanter. Sans plus s’occuper des diverses cloportes qui lui courrait entre les pattes, La lionne se dirigea vers le corps d’un laguz qui sentait la volaille… Un laguz… comment donc connaissait-elle ce nom là ?
Peut importe, c’était de la chair fraiche. La lionne stoppa net juste avant d’y planter ses crocs. Pour elle ne savait quelle raison, tout envie d’y gouter c’était évaporée dès qu’elle avait vu le visage de son casse-croute. Il avait l’air trop… humain ? Réflexion stupide ! Que lui importait les détails! Cependant, toute cette histoire lui avait couper l'appétit. Pour cacher son désarroi, le fauve entreprit de se lécher la patte avec style, perturbée par cet étrange sentiment d’oubli, tranquillement assise au milieu de tout ce bordel.
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