Tuer ou être tuer. Il y a toujours une autre solution.

C'était ses premiers pas dans le désert, ses pas étaient lents. Ils laissaient des traces dans le sable, glissant comme sur de la glace. Il faisait chaud, intensément chaud. Son manteau irradiait comme le soleil, prit au piège d'une légère brise, souffle ensablé. Pourtant si lourd, chaleur étouffante sous ces épaisses couches de cuir renforcés à l'acier.
Un pays rouge comme lui, rouge comme le sang.
Un pays solitaire, comme ses habitants.
Une bouffée de chaleur, rien d'étonnant. Du plomb dans les chaussures, dans la tête et dans les airs. Rien de respirable, brûlant tout. Dévastés, les sentiments. Pauvres légères brises incrustés de grains de sable.

Seul, au milieu d'une étendu désertique. Entre ciel et terre, comme toujours. Mais seul. Il était telle une armée qui avançaient imperturbablement. Non pas par la puissance, mais par le poids du fardeau.
Pourtant, la lame d'Archeron restait froide, tel le néant qu'elle incarnait. Le néant, un endroit aussi chaud ne peut pas l'être. Pourtant il n'y a rien ici, rien.

Il se sentait si seul, il détestait la solitude. Un comble pour un homme privé de vie sociale. Et pourtant, les autres l'amenaient à oublier ses peines. Et ses joies. Incroyable furent ceux qui se greffèrent autour de lui, en tout temps. Aventuriers modernes, que ceux qui risque le tout en ne sachant rien. Amis comme Ennemis; ils donnent à avancer. Chacun doit être respecté. Encore vaut-il mieux, vu que la moitié du monde connu est son ennemi. L'autre est d'une neutralité à avoir peur.


Il parcourait ce désert depuis des heures maintenant, bien entendu sans provisions. Cause direct d'être poursuivit par une troupe de mercenaires. Qu'ils eussent fait le poids ou non n'était pas la question, car le prix du sang est toujours trop cher.
Et puis au loin, un miracle.
De l'eau, un homme. Accessoirement de la verdure. C'était inquiétant et rassurant, car le destin ne lui accordait jamais ce qu'il escomptait.

Lentement, traînant des pieds, il s'approcha de la source. Il était voyant, peut-être trop. Espérons que cet homme là ne vivait pas que pour l'appât du gain. Au contraire de tous. L'homme aux cheveux rouges semblait se baigner, à demi. Pour se rafraîchir. Il devrait le contourner, mais ne pas profiter du point d'eau serait d'une immense stupidité.

Il se pencha juste à l'orée de l'oasis, prenant de l'eau dans sa main pour se désaltérer. Ou comment un brasier dans la nuit tente de passer inaperçu.