o Informations générales :

Nom : Rikston

Prénom : Naeliel

Âge : 19 ans

Race : Laguz

Peuple : Dragon Noir

Pays d'origine : Goldoa


o Description du Personnage :


Caractère :

Naeliel est une jeune demoiselle bien compliquée. Enfin, elle ne l'a pas toujours été.
Dans son plus jeune âge, du moins, jusque là où elle peut encore se souvenir, elle était une gentille petite fille à sa maman, et le terme est juste. En plus de cela, elle disposait d'une capacité étonnante: une énergie débordante. En effet, elle se plaisait à sauter dans tous les sens, à parler pour ne rien dire en ponctuant ses phrases de plusieurs tics de langage, tout particulièrement le "nya", sortant comme une terminaison évidente à la majorité de ses phrases.
De plus d'être une petite fille toute mignonne, elle était aussi très aimante, que ce soit vis-à-vis de sa mère Elsyria ou de son père Drake. Mais, la personne pour laquelle elle avait le plus d'affection était son frère, Geist. Et ceux-là lui rendaient bien, ainsi, elle n'avait pas besoin d'amis.
Bien qu'elle se liait toujours d'amitié profonde pour tout les petits animaux et insectes qu'elle pouvait croiser sur son chemin. (Et ensuite tenter de les élever, mais ça, c'est une autre histoire.)

Mais son caractère a bien évolué depuis lors.
Son père est mort de maladie, son frère est parti à la guerre... Et sa mère, morte entre ses mains. Ou griffes, devrions nous dire?
Bien sûr, elle a toujours su au fond d'elle qu'elle ne faisait pas vraiment partie de la famille. Pas par les liens du sang. Les liens étaient pourtant bien présents, et ils se sont brisés pour elle.
Le jour où son frère est parti pour la guerre sans crier gare est le facteur déterminant de sa personnalité actuelle: Si son père est mort de maladie, c'était sa faute. Si il avait été là, il aurait pu faire quelque chose. Comme travailler pour payer les soins médicaux. Si il avait été là, alors peut-être que sa mère n'aurait pas reniée la petite Naeliel. Et elle n'aurait pas été obligée de la tuer après une dispute sévère.

Mais, là où la plupart des gens se seraient mis à se morfondre et à s'entrer vivant dans leur propre conscience jusqu'à y être piégé, Naeliel a adopté une autre solution: Elle a maudit son frère.
En effet, si tout est de sa faute, ce qu'il faut, c'est le retrouver et lui faire payer. Ce ne sera qu'une mort parmi tant d'autre.
Après tout, il ne fait pas vraiment partie de la famille, hein?

La nature même de Naeliel n'est d'aucune tristesse quelconque. Mais plutôt d'une haine généralisée contre le monde entier.
Elle a beau vouloir se venger de son frère, elle n'est pas imbécile. Elle sait très bien que la guerre n'est pas de son fait, mais du fait de tous. Mais les autres n'ont pas à être impliqué dans des affaires personnelles, cela serait injuste.
Cependant, ils doivent tous payer pour leurs actes. Quel que soit leur rang, âge ou race.
Après tout, pourquoi faire le mal quand on peut être le mal?
C'est bien vrai, si on lui a détruit sa vie et qu'elle y a survécu, elle pouvait bien détruire celle des autres avec pour seul motif de subvenir à ses besoins.

En réalité, le but de Naeliel est bien plus profond que d'être une simple vengeance envers son frère.
Ce qu'elle souhaite vraiment, c'est atteindre le plaisir le plus proche. Le premier qui lui passe par la tête.
Et peu importe si des gens meurent, si cela implique une guerre ou si des choses bien plus horribles doivent se produire.
Elle ne veut plus souffrir. Tout simplement, elle cherche à retrouver le bonheur. Mais pour elle, cette notion n'est rien de plus qu'un vague et lointain souvenir.

Voguant de lieux en lieux et d'aventures en aventures, elle utilise toutes ses capacités pour parvenir à ses fins. Certes elle n'est pas issue de la famille la plus riche possible, mais elle a profité d'une instruction relativement bonne. Ceci lui a permis d'apprendre à dompter son esprit, et de posséder des convictions inébranlables, même si celles-ci ne sont pas communément admises comme morales.
Cela fait d'elle une experte en manipulation. Du fait qu'elle utilise la combinaison de ses charmes physiques et de sa capacité à être ce que la personne en face souhaite, elle obtient généralement ce qu'elle veut de qui que ce soit, homme ou femme.
Très rapidement à son adolescence, elle s'est aperçu que son physique était bien au delà de la beauté universelle.
Bien que consciente que les hommes se retournent après son passage et que les femmes l'envient, elle ne fait pas état d'orgueil ou de vanité. Non, le jeu doit être bien plus subtil.
Le meurtre, le sexe, le mensonge, la convoitise et bien d'autres. Voilà ses armes préférées.
Voila ce qui fait d'elle une femme dangereuse, mais généralement, on ne s'en rend pas compte assez vite.

Naeliel est aussi une laguz Dragon. Mais elle est bien trop habituée aux Beorcs et préfère s'amuser parmi eux. Ils sont plus avides et faciles à utiliser.
Cependant, ses origines profondes ne l'intéressent pas vraiment. Elle n'aime pas spécifiquement se transformer en dragon et préfère avoir recours à son apparence naturelle que en cas d'extrême recours.


Physique :

Élégante, féminine, belle, magnifique.
Ces quatre termes ne sont pas suffisants pour décrire Naeliel, même lorsqu'on les prend tous ensemble.
Une silhouette fine et élancée d'un petit mètre soixante-six pour à peine un peu plus de cinquante-cinq kilogrammes.
Sa peau étant un peu plus blanche que la normale, lui donnant un air presque exotique. Enfin, si on qualifiait les pays froids d'exotique, ce serait le cas.

Naeliel possède un visage fin et bien taillé, aux proportions parfaites: Des lèvres fines et prononcées, de grand yeux de couleur dorée dans lesquels on pourrait se perdre en un regard, et un nez fin et élégant. Le tout abordé par une longue chevelure blonde descendant en cascade de semi-boucles jusqu'aux fesses. D'ailleurs, quand on regarde ses cheveux, le blond semble être aussi pur que la lumière elle même. Enfin, ceci est seulement une légende racontée par certains amants de passage.

La particularité de Naeliel reste sa beauté physique naturelle, sans doute émanant de son côté dragon. De longues jambes, une poitrine presque démesurée par rapport à sa carrure, bien que cette dernière rende étrangement bien sur elle comme cela est le cas chez certaines personnes, une taille fine, ainsi que des mains et des doigts d'une finesse inimaginable.
La regarder suscite l'imagination, et celle-ci pourrait comparer la jeune fille à de la soie pour le regard. Qu'en serait-il du toucher? C'est une question à laquelle nous ne répondrons pas ici.

Elle semble plus vieille que son âge et paraît déjà adulte. Sa beauté lui venant de son côté dragon, sa croissance lui permettra de garder ce physique pendant de longs siècles, comme tous les dragons noirs dont la croissance est humaine jusqu'à la fin de l'adolescence puis se met à stagner dès celle-ci terminée.
Ayant atteint cet âge limite, elle possède une bonne taille sous sa forme de dragon:
Environ cinq mètres de long pour un mètre cinquante de large.
Le corps étant composé de larges écailles noirs et de protubérances griffues sur le bout des ailes et le long de la colonne vertébrale. De longues pattes griffues et acérées, le tout agrémenté par une tête surplombée de deux énorme cornes recourbées en arrière.
Il va sans dire que si sous forme humaine sa beauté est indéniable, en tant que dragon, la différence est radicale. La terreur pourrait presque prendre dans les esprits les plus faibles.

Évidemment, Naeliel ne se ballade pas nue. (Bien que ça arrive des fois, mais nous passerons ce sujet)
La plupart du temps, elle aborde des couleurs noires ou tout autre violet foncé.
Pour ce qui est des vêtements, elle a une préférence pour les robes fendues à décolleté plongeant, accompagné de bottes noires montant à mi-cuisse, laissant le reste visible.
Cependant, elle aborde en permanence un diadème au niveau du front. Bien que celui-ci soit trop petit pour cacher sa marque, accompagné de ses cheveux cela lui permet de masquer sa condition de laguz.


Histoire :

Pour nous tous, il y a trois types de souvenirs: Ceux dont nous sommes conscient, ceux que nous avons enfoui et ceux dont nous ne pouvons pas nous rappeler.
Mais l'histoire a toute son importance, même quand on est trop jeune pour se la remémorer.

Il est vrai que la Lignée royale de Goldoa demeure depuis plus d'un millénaire maintenant, avant l'ascension du roi Deghinsea à l'époque de la formation du royaume. Accompagné de ses pairs, il unifia le peuple dragon peu après la Guerre des Déesses il y a 800 ans, veillant sur le monde d'un air froid et distant.
Mais il est aussi vrai que Deghinsea est le seul de son espèce parmi les dragons noirs, c'est ainsi qu'il épousa, suite à la création de Goldoa, sa femme Renda, une dragonne rouge. De par leur statut royal et leur obligation à gouverner tôt, le peuple des dragons noirs évoluent différemment des autres dragons. Leur croissance physique se fait normalement jusqu'à l'âge adulte, puis se maintient ainsi jusqu'à avoir par la suite une évolution ralentie. Ainsi naquirent et grandirent Almedha, Rajaion et Kurthnaga, les trois enfants de Deghinsea et Renda, le couple royal.
Cependant les dragons rouges n'ont pas la même espérance de vie qu'un noir, et donc Renda finit par rendre l'âme bien avant son époux le roi. Désemparé, attristé, Deghinsea alla trouver réconfort et générosité auprès d'une de ses suivantes, une dragonne blanche nommée Callandra. Contre toute attente, celle-ci mit au monde une petite fille peu après. Mais étonnamment, alors que les enfants précédents du roi Deghinsea affichaient des traits et des caractéristiques physiques, sous forme humaine, identiques à ceux de leur père, la petite dragonne elle avait la peau blanche et les cheveux d'un blond éclatant. Ainsi naquit Naeliel, petite dernière de la lignée royale de Goldoa.
Malgré l'attitude quelque peu désinvolte du roi, la petite Laguz reçut beaucoup d'affection de ses deux grands frères, mais ne connut pas sa sœur Almedha, parti vers le nord du continent vivre sa vie dans les bras du futur roi de Daien.

Alors que Naeliel avait deux ans, Rajaion décida de se rendre en contrée Beorc pour rendre visite à sa sœur et aussi lui présenter la petite dernière. Mais le destin en avait décidé autrement, et durant le voyage Rajaion et son escorte tombèrent dans une embuscade, sur un pont, de la part des troupes de Daien. L'information avait sûrement subi une fuite quelconque. Mais tout le monde sait qu'une fuite continue à déverser le contenu fuyant jusqu'à ce qu'on l'arrête. Ainsi, si on ne s'en occupe pas, on peut tout perdre.
Durant la bataille qui prit au dépourvu les dragons, par le simple fait que, en plus de se défendre sois même Rajaion devait protéger sa petite sœur, il perdit tout. Ses hommes, sa petite sœur et son âme.
Au moment où il était seul face à ses assaillants, alors que les composantes de son escorte agonisait et qu'il se battait d'une main, tenant Naeliel de l'autre, il s'aperçut que tout était perdu. Quitte à mourir, autant qu'elle survive. D'un geste furtif, il lança l'enfant par dessus la rambarde du pont. Dans l'eau, elle survivrait peut-être.
Quand à lui, il fut capturé et domestiqué par Ashnard. Alors, son peuple n'entendit plus jamais parler de lui.
La contrée de Daien reporta à Goldoa que l'escorte du prince Rajaion avait mystérieusement disparu sans laisser de trace, plongeant le roi Deghinsea et sa famille dans un profond chagrin.

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Elle ne savait pas nager, pour sûr, du haut de ses deux ans. Le courant était trop fort pour que ses débattements aient un quelconque effet.
Beaucoup de gens pensent que ceux qui ont du talent ont de la chance. Mais la chance en elle même n'est elle pas un talent ?
Si c'est le cas, ce talent lui sauva la vie. Et même si elle y perdit conscience et mémoire, c'est bien sur la rive qu'elle atterrit:

"M'man! M'man!"

Les cris lui firent ouvrir les yeux. Elle cracha directement une bonne quantité d'eau, alors que le jeune garçon qui venait de crier s'était approché d'elle et l'avait prise dans ses bras pour la redresser un peu. Elle le regarda mollement:

"Tu vas bien?"

Elle ne put répondre, harcelée par la douleur se relatant dans tout ses membres. Sans parler de l'immense vide dans sa tête.
Quelques secondes plus tard apparut la mère du jeune garçon:

"Geist! Qu'est ce qu'il y... Ah! Que s'est il passé!?
-Bein, je l'ai trouvée comme ça! Elle a pas l'air bien! Il faut l'amener au médecin!"

Geist la souleva en la prenant entièrement dans ses bras, il ne put d'ailleurs que constater que la très jeune fille avait les yeux d'une couleur similaire à la sienne. Ce fut peut-être cette raison qui poussa la famille Rikston à adopter la jeune fille. Ou alors cela était tout simplement parce qu'ils avaient toujours voulu que Geist ait une sœur? La réponse à cette question ne sera jamais connue des survivants.


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La jeunesse de Geist fut en réalité assez mouvementée. Il faut certes de l'énergie pour être un enfant, mais il en faut encore plus pour supporter une Naeliel qui vous colle toujours. A sauter partout, à faire n'importe quoi, à prendre des risques inutiles, à adopter tout les petits animaux qu'elle croise et bien d'autres.
Cependant, la gentillesse de la gamine procurait un réel bonheur à toute la famille, et son énergie leur en donnait à tous.
Elle grandit rapidement, autant intellectuellement que physiquement. Même si son langage resta enfantin jusqu'à ses huit ans.
Certes, son père était soldat et sa mère boulangère, mais ils n'avaient pour elle ni une aspiration militaire ni artisanale comme celle de sa mère. Non, ils voulaient qu'elle s'en sorte mieux qu'eux. Ainsi, ils se démenèrent pour lui payer un tuteur. Malgré leurs bas salaires, ils réussirent à en trouver un dont les compétences étaient équitables vis-à-vis du prix qu'il demandait.
Il ne fallut que quelques jours d'enseignement pour qu'il se rende compte que la jeune Naeliel ne mettait que quelques heures à assimiler les exercices les plus ardues. Elle en était presque surdouée. De ce fait, il se passionna pour son talent et continua de l'éduquer intellectuellement de façon gratuite, enfin, tant que la mère de la petite lui préparait le repas du midi.

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Naeliel se laissa tomber, nue, sur le lit. Les draps de soie se plissèrent légèrement sous son poids, la laissant baignant dans la lumière de ce début de nuit. Elle ramena sa main droite à son visage, tout en fermant les yeux.
Des réminiscences. Elle venait de se rappeler de toute sa jeunesse lorsqu'elle se lavait cinq minutes plus tôt. Enfin la partie où elle était heureuse du moins.
C'était un soir comme ça, où il fallait se souvenir. Maintenant, elle le savait très bien, elle allait se rappeler du passage qui lui vaut d'être ce qu'elle est aujourd'hui, sur ce lit.


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Ce fut une nuit glaciale à l'extérieur. A l'intérieur, la petite Naeliel de huit ans dormait paisiblement dans son lit. Elle ne sentit sans doute pas le contact chaud des lèvres de son frère sur son front, comme un adieu de celui qui part pour toujours.
Trois difficiles journées s'en suivirent. Trois jours qu'elle passa à pleurer à chaudes larmes, inconsolable. Il la laissait toute seule, pour toujours. Il ne reviendrait jamais, il se ferait sans doute tuer.
Et le troisième jour, elle fugua.
Il fallu une semaine à ses parents adoptifs pour la retrouver. Elle s'était cachée dans une maison abandonnée en bordure de la ville, tout simplement.
Ce sont les études diverses que son professeur lui enseigna qui lui permirent de reprendre le dessus. Dès lors, elle se mit à apprendre beaucoup plus pour oublier Geist. C'était son seul recours.

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Vers ses quatorze ans, il fut vrai que son éducateur n'avait plus rien à lui apprendre. Il fut tout aussi vrai qu'elle l'avait surpassé en tout domaine.
Elle n'avait pas d'amis, et pas assez d'argent pour acheter des livres. Tout ce que possédait la famille Rikston partait dans les frais de nutrition.

Mais par un dur mois de décembre, Drake tomba malade. Et ce fut le début de la longue descente aux enfers.
Elle avait étudié la médecine, et comme l'argent ne suffisait pas pour payer un médecin, elle se rendit un jour au chevet de son père:

"P'pa, je vais aller chercher de quoi te soigner dans la forêt!
-Tu... Es si gentille ma fille..."

Alors qu'il déplaçait sa faible main vers le crâne de sa fille, cette dernière ne pouvait s'empêcher de sangloter:

"Et puis... Et puis... Tu ne mourras pas! Je te sauverais!"

Drake ne répondit rien, il sourit tendrement à celle qu'il aimait comme sa fille à la place. Et si l'amour pouvait sauver les gens des maladies les plus incurables, le simple geste de sa fille l'aurait sortit de son état.
Mais non, ni cela, ni les nombreuses décoctions que Naeliel lui prépara ne changèrent quoique ce soit.
Et par un beau matin de printemps, l'amour d'un père disparu du monde physique.
Les choses changèrent, Elsyria ne se remit jamais du décès de son aimé. Son caractère changea, ses rides se prononcèrent, ses humeurs devinrent fluctuantes. Et son amour pour sa fille diminua.

Naeliel aussi était triste, mais elle voulait être forte pour consoler sa mère.
Alors, lors d'une de ses balades de début de soirée le long d'une rue boisée, un petit bruit attira son attention:

"Miaaaw!
-Oh, monsieur chat! Où es-tu?"

Le chat, un félin de gouttière cette fois tapit dans les branches d'un arbre, toisait Naeliel avec un air mauvais. Son pelage devait être blanc. Mais pour le moment, il était couvert de terre et de sang. Ce dernier détail affola quelque peu la jeune adolescente, qui se dépêcha de gravir l'arbre afin d'en faire descendre le chat. Elle récolta au passage plusieurs griffures et coup de dents:

"T'inquiète pas, monsieur chat! Je vais te soigner et te donner à manger!
-Miaaaw..."

C'était peut-être les quelques caresses et la ferveur avec laquelle elle avait encaissé les coups de griffes qui donna au chat une impression de sécurité. Ou peut-être cela était juste dû au mot "manger", qui sait:

"Je te garde avec moi! Mais tu restera devant ma fenêtre, maman aime pas trop les animaux alors si je lui en ramène elle risque d'être en colère!"

Puis, la jeune fille aux cheveux blonds se hâta de rentrer chez elle, une boule de poils soigneusement calée entre ses bras.
Enfin, si les chats n'était pas beaux et si ils ne faisaient pas un bruit agréable quand on les touchait, on verrait tout de suite que ce sont de sales bêtes. Et vaniteux avec ça!
Si bien, que, une bonne semaine après sa guérison le chat se faufila à l'intérieur par une nuit fraîche sous la couverture de Naeliel, histoire de dormir au chaud.

Quel ne fut pas la surprise d'Elsyria au petit matin quand elle vit un chat débouler dans sa cuisine et miauler en quête de nourriture.
Elle apporta l'animal par la peau du cou à sa fille, le chat, quand à lui, regardait la scène sans se débattre. À tort:

"Qu'est ce que c'est que ça? Je t'ai déjà dis que je détestais ces animaux!
-Mais ne t'énerve pas maman, je...
-Oh si, je m'énerve! Ça ne sert à rien de discuter avec toi, tu n'en fais qu'à ta tête!
-Mais je...
-C'est la dixième fois ce mois que tu me ramène une affreuse bête comme ça!"

Le visage rougi par la colère de sa mère disait qu'elle allait exploser, elle ne supportait plus sa fille depuis bien trop longtemps maintenant. Pourquoi? Parce que sur la fin de la vie de son mari, ce dernier n'as eu d'yeux que pour sa fille. Mais comment une jeune adolescente pouvait savoir ça? En tout cas, ce chat fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase:

"Je vais t'apprendre à ne plus jamais faire ça!"

Et d'un coup sec, elle leva le bras afin de mieux le rabattre avec force vers le sol. Un affreux bruit d'os rompu se fit entendre, alors que la carcasse déjà à moitié morte enfonçait ses griffe dans la chair de la veuve. Avant que le second impact se fasse entendre, Naeliel criait déjà, entre les sanglots et l'incompréhension. Ce qui eu pour effet d'énerver encore plus sa mère:

"TAIS-TOI FILLE INDIGNE! TU N'ES MÊME PAS MA FILLE! TU NE MÉRITE MÊME PAS QUE JE M'OCCUPE DE TOI! TU N'ES RIEN! TU..."

Alors que le chat agonisait et que les paroles d'Elsyria se perdait dans la profonde abysse de la déchirure sentimentale qu'elle venait de causer chez sa fille adoptive, elle sentit cinq objets froids et pointus se retirer lentement de son corps. Naeliel, contempla sa main ensanglantée sortie du corps maintenant gisant dans son propre sang de sa mère. Elle le savait intérieurement, qu'elle n'était pas humaine. Mais la folie qui l'assaillait à ce moment ne prêtait que peu d'attention à ce détail.
Elle ne fut prise d'aucun remord, d'aucune culpabilité. Mais de peur. Elle s'enfuit, aussi vite et aussi loin qu'elle put.
Pourquoi l'avait elle tuée? Par pitié? Par haine? Parce que son frère les avait abandonné? Oui, c'était ça la raison. Il aurait du être là.
Elle eu beau courir toute la nuit, se laisser bercer le long des chemins par le vent, rien ne pouvait changer son destin.

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Naeliel se releva du matelas, froissant encore un peu plus la soie finement dentelée de ce grand lit. Elle se rendit devant l'armoire, et choisit en plusieurs minutes les vêtements qu'elle allait mettre pour sortir d'ici. Il n'y avait plus rien à manger, et ce manoir vide perdu en pleine campagne commençait à l'ennuyer. En trois ans de solitude sur les chemins, elle avait appris à se débrouiller.

D'un pas décidé, elle descendit les escaliers menant au rez de chaussée. Dans le hall, elle enjamba le corps de l'ancien propriétaire, de sa femme et de ses enfants. De façon désinvolte, elle n'eut aucune pensée pour eux en passant par dessus leurs cadavres dont elle avait incrusté le sang dans le tapis d'entrée deux semaines plus tôt.


o Annexe :

Code à chercher dans le règlement : [Code bon - Lain]