~ All this for an old book ... ~ [Pv: Alan]

Tandis que je déambule dans les rues de Pragme désertées par les badauds réfractaires au petit vent d'hiver, les mains dans les poches d'une veste en noir huilée, je tente de me remémorer tous les événements qui ont conduit à ma débandade.

Si j'éprouve le moindre remords ? Non, je ne pense pas. Dès que j'ai aperçu ce bouquin, j'ai su que... Enfin, soit. Il est inutile de ressasser le passé. Ce qui est fait est fait. Et puis... Si ça se trouve, Mateus ne s'en apercevra même pas. Pour l'heure, si je ne veux pas geler sur place, je ferais mieux de me mettre en quête d'une taverne. En tout cas, je ne m'attendais absolument pas à ce que...

- Tu croyais franchement que tu allais t'en tirer à si bon compte ? Humpf !

Je sursaute. Cette voix, feutrée et puissante à la fois, je ne la connais que trop bien. Un frisson me parcoure l'échine. Je ne parviens pas à maîtriser le tremblement qui s'empare de moi. Il m'a retrouvé. Tant bien que mal, je me retourne et toise mon interlocuteur du regard. Grand et maigre, longs cheveux sombres tirés en arrière, moustaches et barbiches. Pas de doutes, c'est bien lui. Je déglutis. Visiblement, mon petit larcin n'est pas passé inaperçu. Je suis fichu. D'autant plus fichu que Mateus n'est pas vraiment le genre de type à faire preuve de mansuétude.

- Rends-moi le livre, misérable cloporte ! Et j'épargnerai peut-être ta vie...

Il a proféré ça sur un ton dédaigneux qui me conduit à affiner mon jugement.

- Tu peux toujours rêver ! je lui lance, goguenard.

Je fanfaronne mais c'est pour donner le change. En réalité, je n'en mène pas large. Pas large du tout.

- Ah ah! C'est ce qu'on verra, jeune imprudent !

Quelque chose dans la voix de Mateus m'indique qu'il va passer à l'action. J'extirpe instinctivement mon talisman fétiche de ma besace, en espérant qu'il se révèle aussi efficace contre Mateus que contre Alzarus.

Quelques psaumes plus tard, un sceau rouge apparaît sous ses pieds, et trois monstrueuses sphères enflammées quittent le sol pour se précipiter sur moi et... percutent de plein fouet le champ de force qui vient de jaillir de mon amulette ! Mateus semble, quant à lui, stupéfait. Il ne s'attendait sans doute pas à ce que j'ai en ma possession un talisman magique. Finalement, j'ai peut-être une chance de l'emporter. Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué, je suis loin d'en avoir fini avec lui. Mateus, contrairement aux apparences, est un sorcier très puissant qui, en d'autres circonstances, se serait probablement débarrassé de moi avec une facilité déconcertante. Mais assez discuté. Maintenant, c'est à mon tour d'attaquer. De monstrueux éclairs fusent de mon index et foncent vers Mateus. On va voir ce qu'il dit de ça...

[HRP: Sorry pour ce début de RP pourri 8D ! ]

Dans les rues de Pragme, un homme au manteau noir trainait un bien étrange chariot. Celui-ci, non pas équipé de roues mais de lames en bois pour glisser plus aisément, transportait deux jeunes enfants (un an environ) aux traits familiers à celui qui les trainait ainsi qu'une petite pile de bois. Les enfants riaient, amusé par ce tour de traineau. La fille, Kira, tapotait dans ses mains recouvertes par une paire de moufles en laine. Ses yeux saphirs pétillaient de joie alors que sa chevelure noire flotait au vent. Une petite mèche blanche flottait et chatouillait son front. Derrière lui, son jumeau : Gaël. Lui aussi riait de joie. Yeux émeraudes, cheveux courts et blanc sauf une quasi imperceptible mèche noire au même endroit que celle de sa sœur au niveau capilaire. Alan souriait en entendant les acclamations de ses enfants et accéléra le mouvement en parcourant la rue.

Que faisait-il ici ? Vacances, tout simplement. La menace qui pesait sur lui était maintenant effacée, il pouvait sortir sans crainte ainsi que Kwendal. La nostalgie de sa terre natale a été trop forte et il est parti faire découvrir Crimea à ses enfants.

Et c'est au détour d'une rue que se manifesta son talent pour s'attirer les ennuis... encore que la, c'était pas le concerné par la rixe qui se préparait.

Un jeune homme, livre en main, avait la main parcourue d'électricité. Il faisait face à un homme plus imposant. La chaleur et l'absence notable de neige autour d'eux indiquait qu'il y a eu rixe depuis un petit instant.

Si Gaël continuait de rire malgré l'arrêt brutal de son père, Kira, elle observait la main électrique, captivée.

Alan ne pouvait pas rester comme ça, sans agir. Dégainant Artamon, son épée à lame dorée, il s'interposa entre les deux duellistes. Le traineau restait au coin de la rue alors que les enfants observaient leur père passer à l'acte.

<< Messieurs, si vous avez des comptes à rendre, je vous prierais de le faire dans un endroit dégagé pour éviter les dommages collatéraux. La rue n'est pas un lieu de massacre ! >>

C'était tout ce qu'il pouvait faire. Il n'était pas soldat et n'avait donc pas d'arme de dissuasion pour interdire leur combat. Qui plus est, il n'avait plus de lien avec Aurora. Eve pouvait donc se mettre son « fait en sorte que le moins de monde possible souffre » là où elle pensait. C'était bien beau de prôner la paix et le bonheur dans le monde, mais Alan faisait passer ses instants familiaux avant tout !

Et ce ne seront pas deux psalmodieurs qui iront l'empêcher d'amuser ses enfants en toute liberté.

Mon attaque percuta Mateus de plein fouet, lequel chancella et manqua même de tomber. Vu le regard noir qu'il me lança, il ne semblait pas avoir apprécié. Il ne s'attendait probablement pas à ce que je fasse de tels progrès en l'espace de si peu de temps. Il est vrai qu'il y a de cela quelques semaines, je n'aurais en aucun cas été capable de lui tenir tête ainsi, et, il m'aurait, comme lors de notre précédente rencontre, infligé une cuisante défaite. Mais alors que Mateus s'apprêtait à riposter, un événement pour le moins inattendu se produisit.

<< Messieurs, si vous avez des comptes à rendre, je vous prierais de le faire dans un endroit dégagé pour éviter les dommages collatéraux. La rue n'est pas un lieu de massacre ! >>

Un bretteur surgi de l'ombre venait de s'interposer entre nous deux et nous priait de poursuivre notre affrontement ailleurs. Tandis que les yeux de Mateus s'écarquillaient sous l'effet d'une profonde stupeur, j'esquissais quant à moi un sourire. Il semblerait que la situation tournait enfin à mon avantage. Car cette homme, je le connaissais. Et j'étais persuadé qu'il serait prêt à accepter n'importe laquelle de mes requêtes si je lui demandais. En effet, il avait une dette envers moi.

Mes yeux se posèrent ensuite sur un traineau qui gisait non loin de l'endroit où je me trouvai. Deux enfants de bas-âges s'y trouvaient et ne cessaient de me dévisager. Une idée saugrenue me traversa l'esprit: se pourrait-il que ces enfants soient... les progénitures de l'épéiste ?! Cela me paraissait invraisemblable. Le redoutable Alan père de famille ? Tout simplement inconcevable !

Hey ! Alan, mon vieil ami ! Si je m'attendais à te trouver ici... Comme tu peux le constater, je me suis mis dans une situation pour le moins... épineuse. Ca ne te dérangerait pas de me filer un petit coup de main ?...

HRP: Post pathétique, I know :X.

(T'aurais pu prévenir que tu voulais un lien avec Alan xD bon pas grave, on fera avec.)

Alan tournait la tête pour avoir en permanence une vue sur chacun des mages... et ses yeux s'attardèrent sur le plus jeune... quand je vous disais qu'Alan avait le chic pour s'attirer les ennuis, ceux-ci peuvent prendre forme humaine... et en l'occurrence, c'était une des vieilles connaissances d'Alan.

<< Hey ! Alan, mon vieil ami ! Si je m'attendais à te trouver ici... Comme tu peux le constater, je me suis mis dans une situation pour le moins... épineuse. Ca ne te dérangerait pas de me filer un petit coup de main ?...
- Bizarrement, je m'en serais douté... qu'est ce que t'as encore fait ? >>

Au moins ça ne faisait plus qu'un seul mage à surveiller. Alan sourit à sa son ami et se tourna vers le vieux pyromane.

<< Monsieur, j'ignore ce que mon ami vous a fait mais je vous prierais de bien vouloir passer l'éponge pour cette fois... s'il faut payer, je... >>

Alan porta une main à sa ceinture... avant de se rappeler que sa bourse était resté dans la chambre d'auberge. Il n'avait pas envisagé la moindre dépense alors qu'il allait chercher du bois.

<< Je... devrais vous demander d'attendre que j'aille chercher la somme... enfin, bref, vous pouvez pas pardonner à Linus rien que pour cette fois ? Je sais qu'il est roublard et tout mais il a bon fond. >>

Il faudra un jour qu'il se décide à se trouver des amis qui ne le mettent pas dans les ennuis. Entre Linus, Eve et Kameryu, ça faisait beaucoup d'aimants à emmerdes pour quelqu'un qui ne demandait plus qu'à rester avec sa famille... heureusement qu'Eve est hors de portée maintenant.

un peu court, désolé mais je suis pressé par le temps et mon ordi me fait des coups tordus ><

Alan. Lors de notre précédente rencontre, je n'étais encore qu'un jeune mage inexpérimenté alors que lui était déjà un combattant chevronné. Il m'a appris beaucoup et je lui en suis d'ailleurs très redevable. A l'époque, nous avions tout deux été engagés par le Duc de Nox pour éliminer un assassin qui semait la panique dans le petit village de Köln. Avant de nous recruter Alan et moi, le Duc de Nox avait déjà fait appel à maints mercenaires, lesquels avaient tous perdus la vie en tentant de mener à bien leur mission. Ledit assassin était en effet très redoutable. Et le stopper dans sa folie sanguinaire fut loin d'être une tâche aisée. Nous faillîmes même échouer. S'il n'était pas intervenu à temps, nous ne serions probablement plus de ce monde à l'heure actuelle. Mais, il est inutile de ressasser le passé. Pour l'heure, je ferais bien de me concentrer sur le moment présent et montrer ce qu'il en coûte à Mateus de s'attirer les foudres de " L'Eclair Fugace " ! ( ... Donc oui, comme vous venez de le constater, je suis le roi des calembours et des jeux de mots foireux. Mais j'aurais l'occasion de vous en reparler plus tard, car là j'ai d'autres choses plus importantes à faire, comme tenter de sauver ma peau, par exemple. )

- Je... devrais vous demander d'attendre que j'aille chercher la somme... enfin, bref, vous pouvez pas pardonner à Linus rien que pour cette fois ? Je sais qu'il est roublard et tout mais il a bon fond.

- Ton argent m'importe peu, imbécile ! Tout ce que je souhaite c'est le livre ! Et si tu te mets en travers de ton chemin, tu connaîtras le même sort que ton cher ami Linus...

Je soupire. J'ignore ce qu'espérait exactement Alan en tentant de parlementer avec lui mais au moins maintenant il sait quel genre d'individu Mateus est réellement. Par contre, je m'attendais quand même à ce que ce dernier soit un tant soit peu intimidé par Alan. Soit, il ne sait visiblement pas à qui il a affaire. Bon, certes, maintenant qu'Alan est à mes côtés, je suis un peu plus confiant. Mais je sais aussi pertinemment que Mateus serait prêt à tout pour parvenir à ses fins. Et qu'il n'hésiterait donc pas par conséquent à user des pires stratagèmes pour récupérer son précieux grimoire. Précieux grimoire qui se trouve en outre en ma possession pour ceux qui auraient raté un épisode. Bien, assez parlé. J'extirpe de ma sacoche mon tome de Foudre fétiche et adopte la position d'attaque prônée par feu mon mentor. Mateus va rapidement voir de quel bois je me chauffe. Je tends soudain mon index dans sa direction, avant de proférer d'une voix tonitruante:

- FOUDRE !

Trois éclairs monstrueux jaillissent ensuite de mon doigt et fondent en direction de Mateus.

Eat that ~

Linus, partenaire de galère... Alan l'a rencontré quand Eve lui a demandé d'aller prêter secours au Duc de Nox. Ca n'a pas été de tout repos de chopper cet assassin. Bien des fois, l'épéiste à cru mourir et c'était un peu normal, vu comme l'ennemi s'en tirait. Des tonnes de mercenaires sont morts en lui faisant face... ou en lui montrant imprudemment leur dos... enfin, le passé est très bien la où il est, retour au présent.

<< Ton argent m'importe peu, imbécile ! Tout ce que je souhaite c'est le livre ! Et si tu te mets en travers de ton chemin, tu connaîtras le même sort que ton cher ami Linus... >>

Ca, au moins, ça avait le mérite d'être direct... « ferme ta gueule et t'en mêle pas sinon je m'énerve... ah zut je le suis déjà ! »... ça va être chouette de parlementer. Alan s'apprêta à ouvrir la bouche quand une voix rugit derrière lui.

<< FOUDRE ! >>

Trois éclairs jaillirent des doigts de Linus, projetés en direction de l'autre mage... mais se heurtèrent à une lame dorée. Alan sentit sa main trembler (n'oublions pas que le métal est conducteur), parcouru d'électricité et il jeta un regard noir à Linus.

<< Ya mes enfants qui regardent, là, et je veux pas que le sang coule devant eux. Alors sois gentil, range ton grimoire et laisse moi faire ! >>

Les enfants en question regardaient avec intérêt la scène, bien installés dans le chariot. Kira était très amusée par les jolies lumières que le monsieur à fait et applaudissait, toute rieuse. Gaël, lui, regardait le machin pointu que papa tenait. C'était beau... il en voulait un comme ça lui aussi !

<< Bon, l'argent ne vous intéresse pas, hein ? Pourquoi ce grimoire est-il si important à vos yeux ? Ca m'a tout l'air d'être juste un vieux bouquin miteux ! >>

Ouais enfin il disait ça, mais si Linus l'a fauché, c'est qu'il doit avoir une certaine valeur soit monétaire soit magique... Ahlala, la magie, un domaine qu'Alan ne comprendra jamais...

Les trois éclairs monstrueux qui viennent de jaillir de mon index s'abattent sur Mateus. L'énorme quantité d'énergie magique que j'ai dû déployer afin de lancer cette attaque ne m'empêche pas pour autant de savourer la grimace de surprise peinte sur son visage. Celui-ci me fixe, incrédule. Bientôt, l'étonnement sur le faciès de Mateus vire en quelque chose ressemblant à de la crainte. J'esquisse un sourire. C'est fini, maintenant. Bientôt, Mateus ne sera plus qu'un mauvais souvenir... Soudain, il se produit un événement pour le moins inattendu. Alan - qui est censé être mon partenaire, je le rappelle - s'interpose entre Mateus et moi. Et, à l'aide d'Artamon, son épée fétiche, il stoppe net mon attaque. Le sourire malicieux que j'arborais jusque là s'efface peu à peu. Qu'est-ce qui lui a pris, bon sang ?! Voyant mon air dépité, Alan tente vainement de justifier son acte en me fournissant une explication plus ou moins plausible:

- Ya mes enfants qui regardent, là, et je veux pas que le sang coule devant eux. Alors sois gentil, range ton grimoire et laisse moi faire !

Je pousse un grognement à peine audible. Le ton condescendant qu'il vient d'employer ne m'a pas vraiment plu. Pourquoi s'adresse t-il toujours à moi comme si j'étais un enfant irresponsable ? J'ai beaucoup d'estime pour Alan mais, je dois bien reconnaître que parfois, il m'exaspère vraiment. Tant pis, il se débrouillera seul dorénavant. Je jette un regard furtif à Mateus. Le rictus qui déforme son visage ne laisse rien présager de bon. Les enfants d'Alan, quant à eux, semblent subjugués par le spectacle qui s'offre à eux et poussent sans cesse des petits cris d'émerveillement.

- Bon, l'argent ne vous intéresse pas, hein ? Pourquoi ce grimoire est-il si important à vos yeux ? Ca m'a tout l'air d'être juste un vieux bouquin miteux !

- Un vieux bouquin miteux ?... Tu es encore plus insignifiant que tu n'en as l'air, misérable cloporte ! Mais, dis-moi... Ce sont tes enfants que j'aperçois, là-bas ? dit il en désignant le traîneau qui gisait non loin de là. Les pauvres, ils ont l'air de mourir de froid. Mais ne t'inquiète pas, je vais les... réchauffer !

Un pentacle rouge apparaît brusquement sous les pieds de Mateus. Et, à forces d'incantations, il parvient à rassembler dans la paume de sa main un petit de magma rougeoyant qu'il jette dans la direction du traineau. Je le savais capable des pires bassesses mais là, il a dépassé les bornes...

<< Un vieux bouquin miteux ?... Tu es encore plus insignifiant que tu n'en as l'air, misérable cloporte ! Mais, dis-moi... Ce sont tes enfants que j'aperçois, là-bas ? Les pauvres, ils ont l'air de mourir de froid. Mais ne t'inquiète pas, je vais les... réchauffer ! >>

Dès qu'il vit le cercle rouge se déployer aux pieds de l'homme, Alan réagit et se prit la lave sur le ventre. Ca brûlait... atrocement... Alan grognait, mais tint bon. Dans ses yeux, plus aucune lassitude. Dans son esprit, plus aucune tendance pacifique... seul brûlait une flamme ardent mélangeant amour paternel et rage. Alan échangea Artamon contre la sainte Alondite, trésor de Begnion aux reflets argentés.

<< TU N'AURAIS JAMAIS DU FAIRE CA ! >>

La lame brûlait de flammes bleutées à la chaleur plus intense que le magma. Les enfants applaudissaient devant le spectacle de magie de papa, incapable de comprendre ce qui se passait devant leurs yeux.

<< Je t'avais laissé une chance de partir sans dégâts, mais là... CREVE ! CHAROGNE ! >>

D'un violent coup de lame, il libéra les flammes bleutées qui se jetèrent sur le pauvre mage qui a fait la bêtise d'attenter à la vie de la progéniture du bretteur. Les yeux brillant de rage, il observait le feu sacré se jeter à toute allure sur sa cible. Il y avait peu de chances de survie après une semaine à absorber la lumière. Alondite était gonflée à bloc, mais maintenant il faudra tout recommencer.

<< S'il survit, tu peux le tuer, Linus... >>

Quel soudain retournement de veste...
Puis il se jeta sur ses enfants et les serra contre lui, murmurant une berceuse. Ils ne devaient pas voir la mort, ils ne devaient pas entendre les cris de souffrance. Ils devaient rester purs et innocents, mais cela suffira-il seulement ?

Dès qu'Alan aperçut le sceau rouge se déployer sous les pieds de Mateus, il s'interposa entre celui-ci et ses enfants, encaissa l'attaque in extremis, sauvant ainsi Gaël et Kira d'une mort certaine. Sous l'effet de la douleur, il ne put réprimer quelques gémissements. J'éprouvai de la peine pour lui. Le sourire radieux qui illuminait précédemment son visage avait laissé place à une grimace de dégoût. Alan remit Artamon au fourreau et dégaina la sainte lame Alondite, de laquelle se reflétaient les pâles rayons du soleil. Il fendit l'air avec celle-ci et projeta ainsi sur Mateus d'incandescentes flammes bleus qui vinrent percuter le sage de feu de plein fouet. Il vacilla quelques instants, puis s'écroula au sol. J'étais abasourdi. Une seule attaque avait suffit à anéantir Mateus. Décidément, Alan ne cessera jamais de m'étonner. Ou avait-il acquis une telle puissance ? Le bretteur s'en alla ensuite auprès de ses enfants et les cajola. Mais alors que je m'apprêtais à remercier Alan pour son aide, un rire inextinguible retentit. Nos regards ( ceux de Gaël, Kira et moi en tout cas 8D ) se posèrent ensuite tous sur le corps de Mateus qui gisait encore à terre, inerte. Je poussai un soupir de soulagement. L'espace d'un instant, je crus que Mateus était encore en vie et qu...

- Tu me déçois Linus... J'espérais que tu remarquerais un peu plus rapidement mon petit subterfuge...

La pseudo-dépouille du machiavélique Sage de Feu disparut ensuite instantanément dans une nuée de cendres, après quoi, le véritable Mateus apparut soudainement dans le dos d'Alan, son sempiternel sourire narquois aux lèvres. Moi qui pensait en être définitivement quitte, j'ai visiblement eu tort de l'avoir sous-estimé. Une fois de plus... Car, bien qu'il puisse paraître souffreteux à première vue, Mateus n'en est pas pour autant un redoutable maître des arcanes. Et puisque j'ai déjà eu l'occasion d'en découdre avec lui, je sais de quoi je parle. Lors de notre précédente rencontre, il m'avait d'ailleurs infligé une cuisante défaite que je ne suis pas près d'oublier. Mais cette fois-ci, ce sera différent. Je le sens. Tandis que l'air froid du matin picotait mes joues comme une caresse bienfaisante, je fermai les yeux et prend une grande respiration. Mateus me fixa ensuite du regard et s'adressa à moi:

- Le livre ne m'intéresse plus, finalement. Tout ce que je veux, désormais, c'est ce misérable épéiste. Libre à toi de m'aider ou pas, mon cher Linus...

Je foudroyai Mateus du regard. J'ignore ce qu'il espérait exactement en me posant cette question et, de toute façon, je m'en contrefichait. Car il était désormais temps pour lui de répondre de ses actes et de subir mon courroux...

Alan serrait ses enfants contre lui, les laissant croire que ce n'était qu'un simple câlin du papa heureux. Le mage était mort, sans doute, maintenant... tout était fini... ils étaient sauvés...

Ou pas...

<< Tu me déçois Linus... J'espérais que tu remarquerais un peu plus rapidement mon petit subterfuge... >>

Alan se retourna, juste à temps pour voir le cadavre calciné du mage partir en cendre, avant que le vrai mage ne se montre. Un clone ? En voilà un drôle de mage... et il souriait avec ça. A cette distance, Alan pouvait le trancher net, il avait intérêt à reculer, cet enfoiré.

<< Le livre ne m'intéresse plus, finalement. Tout ce que je veux, désormais, c'est ce misérable épéiste. Libre à toi de m'aider ou pas, mon cher Linus...
- Misérable épéiste, hein ? >>

Alan se retourna et donna un coup d'Alondite. En se redressant, il faisait écran devant Kira et Gaël, des fois que le mage aie esquivé.

<< Ne parle pas de moi comme si j'étais un vulgaire objet ! Je suis Alan, détenteur d'Alondite ! Et pour avoir menacé mes enfants, tu vas crever ici, sale chien ! >>

Les yeux d'Alan brûlaient de fureur, tandis qu'Alondite brillait intensément, absorbant la lumière environnante. Il ne manquera pas son prochain coup, il se le promettait. Matéus allait mourir consumé dans les flammes du jugement...

Piqué au vif, Alan se redressa et, à l'aide d'Alondite, il projeta de nouveaux d'incandescentes flammes bleues dans la direction du Sage de Feu, lequel parvint toutefois à éviter l'attaque du bretteur de justesse. La fureur pouvait aisément se lire dans les yeux d'Alan. Je savais d'ores et déjà qu'il ne s'accorderait aucun répit tant qu'il n'aurait pas neutralisé Mateus de manière définitive. Quant à moi, j'étais subjugué par la beauté de la lame luminescente d'Alan. Jadis, Alondite avait appartenu à Altina, la première apôtre. D'aucuns disent d'ailleurs qu'elle s'en servit pour venir à bout du Dieu du Chaos. Le fait qu'un tel trésor soit en la possession d'Alan m'avait toujours intrigué. C'est pourquoi lors de notre première rencontre, je l'ai interrogé à ce sujet. Il m'avait expliqué qu'en réalité, l'épée lui avait été léguée par une de ses connaissances, laquelle l'avait elle même héritée du Chevalier Noir dont elle était le disciple. Aussi étonnant que cela puisse paraître, personne parmi les nobles de Begnion, hormis peut-être Sanaki, ne s'était étonné de sa disparition.

Le rire tonitruant de Mateus vint soudain troubler mes pensées. Le sourire carnassier qui venait d'apparaître sur ses lèvres ne laissait rien présager de bon. Il fit ensuite de grands gestes et récita quelques mots dans une langue qui m'était totalement inconnue. Puis, une fois de plus, un sceau rougeoyant se déploya sous ses pieds et l'air sembla se troubler. C'est alors que je fus éblouis par une vive lumière blanche qui me projeta au sol. Quelques minutes s'écoulèrent avant que je ne puisse à nouveau voir correctement. Lorsque je pus enfin ouvrir les yeux, je me relevai et constatai avec effroi que Mateus s'était métamorphosé: son corps de vieillard chétif avait laissé place à celui d'un homme dans la force de l'âge. Il avait également abandonné ses habits noirs au profit de vêtements chatoyants. Seul son rictus railleur semblait inchangé. Mateus étendit ensuite brusquement son bras dans la direction d'Alan et envoya dans sa direction plusieurs petites boules de feu.

- Péris, insignifiant personnage !

Les flammes ratèrent leur cible de peu. De toutes façons, ce n'était pas ce que visait Alan et puis Alondite n'était pas assez rechargée pour faire de sérieux dégâts. Non, la manœuvre visait juste à l'éloigner et ça a marché. Alan avait largement le temps de se prépararer maintenant.

Mateus riait et son sourire n'était pas plus rassurant... il psalmodiait en faisant de grands gestes. Ce qui se préparait n'annonçait rien de bon. Un sceau apparut puis un grand flash illumina Alan, faisant éclater de rire les enfants qui y voyaient là un nouveau spectacle. La vision revenue, Alan ne voyait plus le vieillard qui était son ennemi mais un fringuant jeune homme en tenue rougeoyante.

<< Oh, papy est plein de ressources.
- Péris, insignifiant personnage ! >>

Le jeune vieux brandit les mains et invoqua des boules de feu de petite taille.

<< Si tu crois m'avoir avec une attaque aussi basique... >>

Alan dégaina Artamon et la plaça dans son autre main. Ses deux lames dégainées, il se préparait à une nouvelle tactique. Les boules se rapprochaient. Alan les fixait calmement puis les trancha une par une afin de les faire disparaître. A chaque boule, les lames chauffaient mais pas au point de brûler Alan.

<< A mon tour d'attaquer. >>

La dernière boule abattue, Alan se jeta sur Mateus et enchaîna les coups d'épées. Manier deux lames restait un exercice assez compliqué, mais beaucoup moins au fil du temps. Le bretteur compensait parfaitement son manque de vitesse par des dégâts bien plus ravageurs. Il avait hâte de voir comment son adversaire allait s'en tirer, lui qui n'était pas tailler pour le corps à corps.

Alondite scintillait, se gorgeant de lumière à chaque seconde. Les enfants applaudissaient en voyant le spectacle de papa... et Linus ne foutait rien alors que c'était lui qui était dans la merde au départ.

Tandis que six monstrueuses sphères enflammées fusaient vers lui, Alan semblait demeurer impassible, voire confiant. Quant à moi, je contemplais la scène sans bouger, pétrifié par la peur. Comment Alan pouvait-il rester aussi serein dans une situation pareille ? Il dégaina ensuite insensiblement Artamon et analysa posément la situation. Une fois que les boules de feu arrivèrent à sa portée, il les trancha une par une de son épée. Les enfants d'Alan, émerveillés par les prouesses de leur père, applaudissaient et semblaient en redemander. Leurs yeux pétillaient d'admiration. Voyant Alan s'élancer dans sa direction, Mateus prononça une formule magique en tout hâte et une lame serpentine apparût aussitôt dans sa main. J'éclatai de rire. Mateus allait vraiment se battre au corps à corps contre Alan ? Je le savais déjà un peu barge, mais pas à ce point.

Mon regard se posa ensuite sur un banc qui suscita d'emblée mon intérêt. Autant profiter du spectacle confortablement installé, non ? J'étais certain qu'Alan se débrouillerait très bien sans moi. Je m'assis donc et adressai à Alan un large sourire, lequel était en train d'assaillir Mateus de toutes parts. Toutefois, à mon grand étonnement, celui-ci parvenait malgré tout à parer les attaques de son adversaire avec une facilité déconcertante. Moi qui avais toujours pensé jusque là que Mateus était une vraie bille dès qu'il s'agissait d'aller au contact... D'un autre côté, ça rendait le spectacle encore plus divertissant. Gaël et Kira devaient abonder dans mon sens car ils ne cessaient de pousser des cris d'admiration tout en agitant leurs frêles petits bras. Soudain, Mateus, profitant d'un moment d'inattention de son adversaire, tenta d'assener à celui-ci un violent coup d'épée. Je demeurai interdit.

- NON ! ALAN ! criais-je.

Les lames des deux épéistes s'entrechoquèrent alors. Celle de Mateus tinta avant de se briser en trois morceaux, dont l'un lui entailla profondément la cuisse. Il éclata ensuite de rire, visiblement plus amusé qu'autre chose par la tournure que prenait les événements. Puis, Mateus s'approcha d'Alan et lui murmura quelque chose d'à peine audible dans le creux de son oreille. Quel coup fourré nous préparait-il encore ?...

Une lame enflammée... décidément, ce mage était plein de ressource... et comme épéiste, il se démerdait pas mal en plus ! Kira et Gaël adoraient la scène, Linus s'était installé sur un banc...

*Et tu veux pas une boisson et du pop corn tant que t'y es ? Je te rappelle que c'est TOI qui t'es foutu dans la merde au départ alors vient m'aider !*

Cette pensée rageuse donna une ouverture au mage qui en profita, mais Alan parvint à parer... jusqu'à ce que la lame se scinde en trois. Une des lames entailla la cuisse d'Alan. La chaleur la cautérisa, mais ça restait douloureux.

<< Toi... >>

Le mage commençait à parler... sans doute une incantation. Alan lui attrapa le bras après avoir rangé Artamon. Les flammes d'Alondite recouvrait son corps et englobait à présent le mage qui hurlait de douleur. Les flammes sacrées consumaient les deux êtres, mais Alan était affecté beaucoup plus lentement.

<< Que les flammes du jugement purifient ton âme corrompues. >>

Sa peau était à vif là où elle commençait à fondre pour le mage. Le tenir était très douloureux et il allait devoir ajouter de la crème anti inflammation à sa potion pour s'en remettre, à ce rythme...

Alan ne prêta guère attention au dire de Mateus, lequel continuait à rire de plus belle. Il rengaina Artamon, puis empoigna violemment le bras de son adversaire. Piqué au vif, celui-ci poussa un cri perçant qui me fit sursauter. Ensuite, une sorte de halo bleuté les enveloppa lui et Mateus. Je reconnus d'emblée cette technique car Alan l'avait également utilisé pour venir à bout de l'assassin que nous avions affronté ensemble. Je fermai les yeux. J'espérai qu'Alan savait ce qu'il faisait. En effet, cette attaque, bien qu'elle soit d'une puissance phénoménale, peut néanmoins entrainer la mort de son utilisateur si elle n'est pas utilisée à bon escient. C'est du moins ce qu'Alan m'avait expliqué. Lorsque j'osai enfin rouvrir les yeux, je constatai que les petites flammèches qui entouraient précédemment les deux combattants avaient désormais laissé place à d'immenses flammes bleues qui brûlaient ardemment. Alan, contrairement à Mateus qui lui hurlait de douleur, semblait encaisser le coup. Quant à moi, je cédai enfin aux lamentations de mon pauvre ventre et sortis de ma poche une délicieuse barre chocolatée "Köt d'Aure" que j'engloutis goulûment sous l'oeil avide de Gaël. Mais soudainement, rassemblant le peu de force qu'il lui restait, le sage de feu assena un violent coup de poing à Alan et parvint ainsi à se libérer de l'emprise de ce dernier. Il fit ensuite quelques pas en arrière, marmonna quelque chose d'incompréhensible dans sa barbe, puis extirpa de la poche de son long manteau rouge à moitié calciné une bourse pleine d'argent qu'il tendit à Alan.

- J-Je t'en prie... Epargne-moi ! Je... Je te donnerais tout ce que tu désires, mais je t'en supplie, ne me tue pas !

Mateus se mit ensuite à genoux, déposa la bourse à terre et joint les mains. Le regard suppliant - voire pathétique - qu'il adressait à Alan me fit rire aux éclats. Néanmoins, je me méfiai. Mateus était quelqu'un d'extrêmement orgueilleux et implorer les gens n'était pas dans ses habitudes. Soit il préparait à nouveau un sale coup, soit il s'était rendu à la raison et avait accepté sa défaite. La première hypothèse me semblait la plus probable. Afin d'avertir Alan de mes soupçons quant à la potentielle reddition de Mateus, je me levai - un peu à contrecoeur car j'avais finis par m'y attacher moi à ce banc - , m'avançai à petites foulées vers Alan et lui dis de rester sur ses gardes. Lorsqu'il m'aperçut, Mateus me lança un regard mauvais. Je me fis un plaisir de le lui rendre. Gaël et Kira, quant à eux, avaient cessé de rire et tremblaient comme des feuilles. Il fallait dire que le froid se faisait de plus en plus aigu. Moi-même, je grelottais un peu. Mais je ne savais pas si c'était de froid, ou de peur.

Il faisait tellement chaud qu'Alan en souffrait plus que de raison, mais il devait tenir le coup pour vaincre cet enfoiré.. Le mage hurlait et se débâtait pour s'en sortir... et Linus mangeait du chocolat... décidément, y'en a qui doivent revoir leurs priorité... et puis, connaissant Gaël, il allait lorgner dessus, gourmand qu'il est.

Soudainement, Matéus parvint à se dégager. Alan stoppa ses flammes qui étaient inutiles à présent et observait le mage, prêt à frapper au moindre geste suspect. Il plongea sa main dans sa poche et en sortit une bourse qu'il jeta aux pieds de l'épéiste.

<< J-Je t'en prie... Epargne-moi ! Je... Je te donnerais tout ce que tu désires, mais je t'en supplie, ne me tue pas ! >>

Et il se jeta à genoux. Alan observait le mage, sceptique. Ca sentait le coup fourré à plein nez, mieux valait ne pas toucher la bourse. Les coups de pute comme ça, il en a vu bien assez dans sa vie... et venant d'un mage, ça pouvait être trois fois pire. La bourse pouvait exploser en entrainant Alan avec lui, par exemple. Non franchement mieux valait en finir avec lui. L'intervention de Linus était purement inutile (tout comme Linus en lui même qui n'a pas levé le petit doigt depuis tout à l'heure). Un rapide coup d'oeil aux enfants montrait qu'ils avaient froid. Mieux valait en finir sinon ils vont tomber malade et Kwendal va l'enguirlander.

<< Garde ton or, tu en auras besoin... >>

Il leva bien haut Alondite, visant le cou de Matéus.

<< ... pour payer le passage vers l'autre monde ! >>

Et la lame siffla en tombant vers le cou du vieux mage...

Visiblement pressé d'en finir, Alan lança avec ardeur Alondite dans la direction de Mateus. Le projectile, rapide et docile, décrivit une courbe et se précipita sur le vieux sage. Horrifié, celui-ci se releva tant bien que mal, fit quelques pas en arrière, puis m'adressa un regard suppliant que je feignis d'ignorer. Ensuite, tout s'enchaîna très rapidement. Après que l'épée ait transpercé sa cage thoracique, Mateus tituba un instant puis s'écroula. Sous l'effet de la stupeur, Kira poussa un cri strident qui me fit sursauter. Gaël, quant à lui, tentait avec difficulté de maîtriser la peur qui s'emparait peu à peu en lui. Pour ma part, je ne ressentais rien, si ce n'est de la satisfaction. Cette ordure n'avait eu que ce qu'il méritait ! Au moins, tous les innocents à qui il avait cruellement ôté la vie étaient vengés désormais. Mon regard se posa ensuite de nouveau sur Mateus. Non loin du banc publique où je m'étais assis quelques minutes auparavant, son corps était étendu, tourné sur lui même comme un linge. Tandis qu'il tentait vainement d'extraire Alondite de sa poitrine, le sang coulait en méandres noirs de sa poitrine.

Tout autour de nous, quelques badauds observaient la scène, affolés. D'une minute à l'autre, un garde allait probablement arriver. Il nous fallait donc partir au plus vite ! Dare-dare, je courrai vers le vieux sage afin de récupérer Alondite. A mon grand étonnement, je n'éprouvai aucune difficulté à l'ôter de son torse. Mais alors que je m'apprêtai à rejoindre Alan et ses enfants, il me semblait entendre Mateus murmurer. Je tendis alors l'oreille.

- L-Linus... J-Je t'en prie... Viens moi en aide ! Tu... Tu es mon seul espoir ! Si tu ne m'aides pas, je vais...

Ecoeuré, je m'éloignai précipitamment de Mateus sans accorder la moindre importance à sa requête. Je m'engageai ensuite dans une petite ruelle et fis signe à Alan de me suivre.

Quand on ôte une vie, on subit une impression de vide à plus ou moins forte amplitude. La première fois est si profonde qu'on en perd pied quand on n'y est pas préparé. Ici, Alan ressentait un tout petit vide qui ressemblait plus à la sensation de poids enlevé. Il soupira, mais deux cris lui perforèrent le cœur. De la terreur, de la peur, un besoin de protection. Lâchant Alondite, Alan se jeta sur ses enfants et les serra contre lui.

<< C'est fini, tout va bien. Laa, laaa... >>

Il enchaîna avec une berceuse que Kwendal leur chantait sans cesse, leur préférée. Petit à petit, il parvint à les calmer et ils s'endormirent. Ils étaient trop jeune, une telle effusion de sang ne pouvait que les effrayer. Peut-être garderont-ils une séquelle, peut être pas. Néanmoins, si le bretteur était parvenu à les calmer, c''était une bonne chose...

Alors qu'il pensait pouvoir enfin reprendre son souffle, les passants qui assistèrent à la scène commençaient à paniquer... pas encore... il en avait marre de courir ! Saisissant ses enfants, il se redressa en accordant aucune importance aux badauds qui s'écartèrent de son chemin et encore moins aux dernières paroles de Matéus. Linus se saisit d'Alondite qui ne manifesta aucune réaction hostile quant aux mains étrangères qui empoignaient sa garde et celui-ci rejoint Alan avant de lui faire signe de le suivre.

Alan le suivit sans rechigner mais lui prit Alondite pour la ranger. Il connaissait bien sa lame et sa tolérance limitée. Si Linus l'avait gardé trop longtemps, il risquait de voir ses mains se consumer.

<< Tu m'emmènes où comme ça ? Et tu vas m'expliquer ce qui se passait avec l'autre vieux débris ? >>

Gaël ressera sa prise sur le manteau de son géniteur en gémissant. Alan lui murmura un air doux pour le calmer, ressentant une peur encore présente dans ses enfants.

<< J'aurais peut être du me contenter de couper la langue au débris. Les petits ont pas apprécié l'effusion de sang... >>

Encore que... c'était pas dit que trancher la langue devant eux était une meilleure option...

» Alan
» End and the Beggining. ||Ray/Alan||
» Des émeraudes qui s'affrontent [PV Alan]
» [CdC Alan] Les plaies du passé [NC-16]
» Chasse aux braconniers [pv : Alan]

~ All this for an old book ... ~ [Pv: Alan]

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