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 Un sommet politique intéressant [Elisabeth]

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MessageSujet: Un sommet politique intéressant [Elisabeth]   Un sommet politique intéressant [Elisabeth] I_icon_minitimeVen 30 Sep - 19:04

Nevassa, la capitale de la contrée de Daien, gouverné par la reine Micaiah depuis maintenant près de cinq ans, rétablissant le pays dans un climat de paix relative. Cependant désormais les temps avaient changé, et un grand sommet se préparait dans la grande cité en prévision des futurs conflits. Le camp Beorc devait être prêt à toute éventualité, et sans doute s'allier une nouvelle fois.

" Donc, voici donc les raisons de ce déplacement... "

Griffin était accoudé à la fenêtre de la calèche impériale, regardant au loin le pittoresque décor de la contrée les menant à Nevassa. La raison pour laquelle il ne regardait pas face à lui était la présence de l'impératrice Sanaki, apôtre de Begnion et la seule personne à l'heure actuelle qu'il peut porter dans son coeur. Mais la gêne ne venait pas d'elle mais plutôt des deux autres Sénateurs ne s'étant pas fait prier pour accompagner la dame dans sa propre calèche, au cas où. Du coup Griffin préférait éviter le contact visuel avec elle, pour essayer de brouiller les pistes. Évidemment entre ceci et la présence des deux anciens à ses côtés, l'ambiance était des plus froides, sachant la tension reignant entre le Marqué et l'actuel Sénat, étant donné qu'il avait permis la récupération du duché de Persis aux mains de l'impératrice, et donc plus dans celles du Sénat. D'ailleurs pour cette occasion, le duc de Culbert ne put s'empêcher de s'exprimer.

" Votre Altesse, excusez mon impolitesse mais je ne comprends toujours pas la présence du sieur Adams à cette assemblée. Vous devez sûrement être consciente de l'importance de cette soirée. "

" Je n'ai pas à m'expliquer sur le choix de ma suite, duc. De plus sa présence vient du fait qu'il officiera exceptionnellement comme mon Conseiller... "

La réponse sans ton de l'impératrice ne laissait pas d'autre choix à son interlocuteur que de se taire, même s'il désapprouvait cette décision, sans l'ombre d'un doute. Griffin n'avait pas bougé d'un pouce, laissant ses oreilles assimiler la situation en perdant son regard vers l'horizon. La route sera longue.

Arrivée à bon port, la suite impériale fut accompagnée par celle des Sénateurs de Begnion et conduite à bon port dans le château principal, théatre de cette fête organisée. Les préparatifs étaient rocambolesques, et la garde annonçait l'arrivée de chacun des acteurs. Mais bon, cette soirée concernait davantage les grandes pontes du monde Beorc, pour Griffin ce n'était pas vraiment le moment de s'aventurer là-dedans, étant donné sa désapprobation du Sénat et n'ayant même plus accès au titre de Duc. Dans le pire des cas, il n'avait quasiment aucun allé du côté de l'Empire, et en y réfléchissant, cela lui serait peut-être favorable dans ce cas d'affiner des liens amicaux avec des représentants des deux autres pays à l'honneur, Daien et Criméa. Restant discrètement dans son coin, il se mit à examiner les différentes familles nobles présentes, se renseignait sur leur nom et tout le reste, écoutant à droite et à gauche les diverses conversations futiles du monde bourgeois.
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MessageSujet: Re: Un sommet politique intéressant [Elisabeth]   Un sommet politique intéressant [Elisabeth] I_icon_minitimeVen 30 Sep - 22:11

    Soirée mondaine. Ces deux mots sonnaient toujours de façon désagréable aux oreilles de la jeune femme. Jamais, ô grand jamais elle n’avait aimé aller à ce genre d’événements, qu’elle jugeait ennuyeux. Une perte de temps pour elle, qui préférait passer son temps perdue dans ses livres. Ces derniers temps, c’était ce qu’elle faisait de plus, avec s’entraîner. Elle avait voué la dernière année de sa vie à poursuivre tous les tueurs qu’elle connaissait, dans l’espoir de finir par retrouver son meilleur ami. Et elle l’avait retrouvé. Ou plutôt, c’était lui qui l’avait sauvée, d’un bien sordide incident. Sauvée trop tard, qui plus est. Enfin bon, au final, elle l’avait retrouvé, mais en des circonstances bien déplorables. Et la suite lui était restée en travers de la gorge. Mieux valait ne pas y penser. Toujours était-il qu’elle avait fini par se retrouver seule dans la chambre de l’auberge, n’ayant pas obtenu la moitié des réponses qu’elle désirait, gardant un arrière-goût amer de cette rencontre qui promettait d’être la dernière. Il avait réussi à la dégouter de lui, à vrai dire. Bon, ce n’était pas exactement vrai. Mais ce qui était survenu lui avait passé l’envie de le chercher encore, et ce, pour un bon moment. De ce fait, elle était de retour au domaine Von Fürstenberg, sans réellement savoir quoi faire de ses journées. Elle avait beau se creuser la tête, elle ne trouvait rien. Son père pouvait encore gérer ses affaires seul, et suivre le désir de sa mère, épouser un noble et fonder une famille, ne lui disait vraiment rien. Revenir sur sa passion pour la mécanique aurait pu être une bonne chose, si cette dernière ne lui rappelait pas son meilleur ami. Autant dire qu’elle avait l’impression d’être dans une impasse. Pas très engageant…

    Mais pour ce soir, elle avait un autre souci. La fameuse soirée, qui allait se dérouler à Nevassa, la capitale. Elisabeth n’avait prêté qu’une oreille distraite à sa mère, lorsque cette dernière lui avait parlé, en long et en large, des circonstances de l’événement. À ce moment-là, elle était plutôt concentrée à essayer de trouver une excuse pour ne pas y aller. Sauf que son père s’en était mêlé, et là, elle n’avait pas pu refuser. Son père trouvait toujours la bonne façon de faire, et à chaque fois, la jeune femme se retrouvait dans l’incapacité de refuser. Ce fut donc avec un soupire qu’elle avait donné son consentement. Par la suite, sa mère s’était chargée du reste, à savoir, la préparer pour la soirée. Sa génitrice ne venait que rare à ce genre de soirée, se retrouvant toujours très fatiguée. Elle préférait rester chez eux, pour broder ou autre.

    Traînée dans sa chambre par les suivantes de sa mère, elle dut d’abord aller se laver, puisque venant de rentrer d’une séance d’entraînement, avant de se retrouver séchée de la tête aux pieds par les 4 dames. Suite à cela, on lui fit enfiler une simple tunique blanche, avant que l’une d’entre elles- ne sèche avec soin sa chevelure ébène, la coiffant ensuite. Pendant ce temps qu’elle trouvait terriblement long, deux autres dames s’esquintaient à lui présenter diverses tenues, qu’elle refusait, les unes après les autres. Finalement, lorsque sa mère vint pour la réprimander un peu, elle porta son choix sur une robe bleue claire, sa préférée, par ailleurs. Une très belle pièce qu’elle n’avait que peu porté, et qui lui allait comme un gant. Bien évidemment, elle mettait en valeur ses atouts, mais ce n’était qu’un détail, au final. La décision prise, il fallut ensuite qu’elle l’enfile. On lui retira la tunique blanche, avant de lui passer les diverses couches de tissu. Un corset affinant sa taille et remontant sa poitrine qui n’avait pas tant besoin que ça de l’être ; une sous-jupe et plusieurs jupons de tulle avant de finalement passer la robe en elle-même. Elle moulait son buste et soulignait sa taille, avant de recouvrir les jupons d’une étoffe précieuse de couleur bleu ciel, parsemée de broderies blanches. Une très belle tenue qui la rendait bien agréable à regarder. Bien malgré elle. La coiffure vint ensuite, alors qu’une autre la maquilla. Elle préférait laisser sa chevelure de jais libre, et il en fut ainsi, les pointes quelque peu bouclées. Le maquillage, rien de particulier, de quoi mettre en valeur ses yeux aux prunelles turquoise ainsi que sa bouche à l’éternelle moue boudeuse. Finalement, quelques discrets bijoux, et c’était terminé. Juste à l’heure.

    Suite à cela, elle dut descendre rejoindre son cher père, qui l’accueillit avec un grand sourire fier. Ici, personne ne savait ce qui lui était arrivé à Mélior. Heureusement pour elle. Mais ce n’était ni l’heure, ni le lieu d’y penser. Elle prit son bras doucement, et alla avec lui dans la calèche qui les conduirait à la capitale. Son père, Franz von Fürstenberg, avait pas mal de contacts avec le autres nobles. Il fallait dire que depuis qu’il s’était retiré de l’armée, il y a bien des années de cela, il avait fait fortune dans le commerce de vin, qu’il cultivait dans les vignes de son domaine. Et au fil du temps, sa fortune avait grandie, et il s’était attiré par mal de connaissances favorables, et de contacts utiles. Mais bon, il restait avant tout un homme fort sympathique et jovial, avec qui il était aisé de parler et sympathiser. Pourtant, le prendre pour naïf serait une bien belle erreur, c’était certain. Il était plus malin qu’on le pensait, certains en avaient fait les frais…

    Leur arrivée fut annoncée, comme celle des autres nobles qui les avaient précédés. Arrivés dans la salle, tenant toujours le bras de son paternel, affichant un sourire de circonstances qui n’avait rien de ravi, elle s’avançait, observant les lieux. Des gens, trop de monde, presque. Et cela l’ennuyait profondément. Rapidement, il se mit à discuter vivement avec quelques vieux amis présents, alors qu’elle les avait salués rapidement, d’un bref signe de tête. Tout ce qu’elle attendait, c’était le moment où elle pourrait s’en aller. Autant dire qu’il souhaitait qu’il soit bientôt là…

    Parfois, entre deux paroles, son père lui jetait un regard en coin, et décelait bien rapidement l’ennui dans le regard de son enfant. Il ne la connaissait que trop bien, et savait à quel point elle affectionnait ce genre de soirées. Après un petit moment, la regardant, il lui dit :

    « Va donc avec des gens de ton âge, ma fille, tu t’ennuieras moins qu’avec des vieux comme nous ! »

    Ils rirent tous, et la concernée afficha un vague sourire amusé, avant de quitter son bras, soupirant. Elle s’éloigna quelque peu, se disant qu’au fond, il la traitait toujours comme une enfant. Pourtant, elle n’en était plus vraiment une. Elle avait 28 ans. Pas de mari ni de soupirant en vue, et pas d’envie de fonder une famille. Elle avait mieux à faire, et surtout, voulait trouver mieux à faire. Pour l’heure cela dit, elle se mit à marcher quelque peu, le pas las, le regard ennuyé. Quelques jeunes hommes en quête d’une dame ne tardèrent pas à la remarquer, mais à chaque fois, elle les chassait, d’un air sincèrement ennuyé et dédaigneux. Et même, lorsque l’un d’eux, hardi, osa lui prendre la main pour la baiser, elle la retira aussi sec, avant de reprendre son chemin vers une des grandes fenêtres de la salle. Elle n’avait guère la tête à être courtisée, en cet instant. Et ne l’avait jamais été. Elle trouvait cette façon de faire si peu sincère et dérisoire. Et puis, les hommes… Elle ne leur faisait plus vraiment confiance…
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MessageSujet: Re: Un sommet politique intéressant [Elisabeth]   Un sommet politique intéressant [Elisabeth] I_icon_minitimeSam 1 Oct - 12:10

La soirée battait son plein, et déjà Griffin se sentait profondément seul, dans une pièce pourtant remplie de monde du beau peuple. Etant donné la nature de ce meeting réunissant les trois nations Beorcs, il ne connaissait hélas que la plupart des dirigeants de Begnion, et il n'était pas forcément en bons termes avec eux. De plus les dignitaires de l'Empire semblaient avidement se pencher sur l'approche des nobles de Daien et Criméa, et de ce fait le sir Adams ne souhaitait pas vraiment aller à leur rencontre directement, car probablement influencés par la mauvaise foi des Sénateurs à son égard. Il pouvait même parfois ressentir des regards malsains le fixer, qu'il niait y prêter attention. Au bout d'un moment, il s'en alla quérir l'impératrice discrétement, hélas en compagnie du duc de Culbert, encore lui, et d'autres nobles qu'il ne connaissait guère.

" Messire Adams, quel déplaisir de vous revoir ici, vraiment. "

" Tout le déplaisir est pour moi, duc... "

Un observateur suffisamment inventif aurait pu voir la foudre tomber entre les deux hommes malgré leur sourire surjoué, sous le regard désolé de l'apôtre Sanaki et, vraisemblablement de quelques nobles de Daien. L'un d'eux lui lança un regard entre l'amusement et le dégout, drôle de mélange, avant de prendre la parole.

" Oh, ainsi vous êtes le dénommé Adams, j'ai entendu certaines rumeurs à votre sujet. Parait-il que vous avez mis le feu au village de votre propre populace afin de faire porter le chapeau au Sénat, quelle vilainie, vraiment. "

Un silence léger mais pesant s'installa dans ce petit groupe, malgré le brouhaha alentours, laissant transparaître une énorme gêne pour Griffin. C'était ainsi qu'avaient décidés de jouer les Sénateurs à son égard, par le biais de la discriditation. Dans ce cas autant feindre l'ignorance.

" Vous savez, le Sénat parvient parfaitement à faire croire aux autres ce qu'il souhaite, alors ne prenez pas les rumeurs pour la réalité. "

" On m'a aussi dit que, vous même, vous arriviez à faire croire à cette pauvre impératrice ce que bon vous semblait, et à croire votre présence en cette soirée, je pencherais à croire à cette réflexion... "

Le ton sur le visage de Griffin devint bien plus grâve, avec cependant toujours ce sourire forcé. Les choses étaient ainsi, il fallait se rendre à l'évidence, et un regard vers l'apôtre lui démontra que sa discussion avec le 'nouveau' duc de Persis, Berlioz Vame ne lui avait pas permis d'entendre les racontards de cet individu. Le duc de Culbert étouffa un rire, probablement amusé de voir que son influence était convaincante. La situation était vraiment désespérante pour les nerfs de Griffin, et ce dernier était sur le point de craquer sur le coup, avec la furieuse envie d'envoyer paître ces imbéciles. Au diable le protocole, faisons parler les mauvaises intentions pour une fois.

" Vous savez, on dit que les ignorants ont de la chance, et j'ose croire que cela explique votre situation sociale, cher inconnu. Enfin si vous voulez bien, je vais aller faire un tour au buffet. "

Il s'en alla sans laisser le temps à cette personne la moindre chance de répondre selon le protocole, à savoir posément et à voix basse. Il s'écarta loin des badauds, là où il n'aurait pas à entendre directement ce genre de stupidité abbérantes, comme par exemple cette fenêtre, là-bas. Cependant le temps d'arriver face à cette dernière, une autre personne le devanca, et GRiffin se stoppa pour la regarder. C'était une jeune femme à l'air ennuyée, presque maussade, et à en croire sa réaction lorsqu'un jeune homme vint pour l'aborder, assez farouche ou trop arrogante, il fallait trancher. A en coire cet ennui visible, elle n'était pas vraiment satisfaite de cette soirée, mais sa présence en ces lieux faisait d'elle sûrement une héritière de pouvoir. Théorie intéressante, sachant que les vieux nobles étaient intouchables de par l'influence du Sénat actuellement, peut-être pouvait-il compter sur du soutien à long terme en tentant de bien s'entendre avec l'héritière. La longévité d'un Marqué n'était pas à négliger, après tout. Il s'avanca calmement vers elle, sans pour autant la regarder directement, préférant sourire aux jeunes hommes la fixant, et voyant probablement l'arrivée d'Adams comme une mauvaise augure à leurs tentatives de séduction. Enfin ceci d'un point de vue optimiste, encore...

" Excusez-moi Ma Dame, je me permet d'emprunter cette fenêtre histoire de faire passer un léger mécontentement, et puis peut-être que si vous considérez ma présence ne serait-ce qu'un peu, cela pourrait refroidir l'ardeur de vos prétendants... "
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MessageSujet: Re: Un sommet politique intéressant [Elisabeth]   Un sommet politique intéressant [Elisabeth] I_icon_minitimeSam 1 Oct - 23:02

    Devant cette fenêtre, Elisabeth espérait pouvoir être tranquille. Elle n’aimait l’agitation que provoquaient les soirées de ce genre, ce flot de paroles inutiles, ces commérages bourgeois ou discussions plus sérieuse. Elle le réalisait bien, à force de suivre son but, seule, elle était devenue bien peu sociable. C’était dommage, mais étrangement, cela ne la dérangeait pas outre mesure. Elle se sentait bien, lorsqu’elle était en tête à tête avec son fleuret ou un livre. Par contre, chose évidente, ça ne plaisait guère à sa mère, qui avait toutes les peines du monde à la convaincre de trouver un époux. Chose qu’elle refusait avec obstination. Et même si elle acceptait, elle doutait fortement trouver un homme qui lui plairait totalement. Difficile ? Pire encore. Il lui arrivait d’être capricieuse, et sur ce point-là, elle l’était bel et bien. D’un côté, cela pouvait être compréhensible, quand on savait ce qui lui était arrivé. Mais en revenir sans cesse à cela n’était pas une bonne chose. À force d’être trop tournée vers le passé, elle allait se faire dévorer par ce dernier, et vivre ne serait plus envisageable. Elle préférait essayer d’aller de l’avant et trouver quelque chose à faire dans cette vite qui devenait doucement ennuyeuse. Elle devait avoue que, bien malgré elle, elle n’était pas très imaginative sur ce point. C’était bien triste à dire, mais… C’était ainsi. Cependant, elle ne perdait pas espoir…

    Son esprit en revint à la réalité lorsque bien malheureusement, on vint la déranger. Elle crut tout d’abord que c’était un autre hardi jeune homme en quête de sa main qui s’était approché, mais en tournant la tête, elle réalisa qu’il en était tout autre. Enfin, peut-être. Il s’agissait d’un homme auquel elle ne donnerait pas un âge plus avancé que le sien, voire moins. De ce fait, un possible prétendant. Pourtant, il ne semblait pas avoir ce genre d’idée, ne la regardant même pas. La jeune femme observa son profil du coin de l’œil, notant un visage assez fin, tout comme l’allure général de celui qui venait de lui adresser la parole :

    " Excusez-moi Ma Dame, je me permet d'emprunter cette fenêtre histoire de faire passer un léger mécontentement, et puis peut-être que si vous considérez ma présence ne serait-ce qu'un peu, cela pourrait refroidir l'ardeur de vos prétendants... "

    Cette suggestion fit hausser légèrement un sourcil à l’épéiste, qui dans un premier temps, ne répondit rien. Son visage était toujours aussi ennuyé, à vrai dire, ou du moins, jusqu’à ce qu’elle tourne la tête vers les quelques jeunes hommes qui les observaient, le regard noir en direction de cet inconnu. Voyant cela, elle ne put s’empêcher de sourire, une expression tout à coup narquoise peignant son visage jusque-là maussade. En effet, peut-être bien était-ce un moyen de se débarrasser de ces damoiseaux un peu trop collants. De ce fait, bien vite, ses prunelles turquoise retrouvèrent le profil de son interlocuteur, et d’une voix dénotant d’une pointe d’amusement, lui glissa :

    « Vous êtes tout excusez. Je dois vous avouer que j’espérais être seule, mais après réflexion, je veux bien tolérer votre présence, puisqu’elle semble en effet repousser ces messieurs. »

    Elle marqua une légère pause, regardant à nouveau à travers le fenêtre, soupirant quelque peu. Elle espérait juste qu’à présent, l’un d’eux ne soit pas téméraire au point de venir défier cet homme, dont elle ignorait d’ailleurs l’identité, dans l’idée de prendre sa place, ou quelle autre idiotie encore. D’ailleurs, d’une voix un peu moins morose qu’auparavant, la noble ajouta :

    « Par contre, la moindre des choses serait de décliner votre identité, ne pensez-vous pas ? »

    C’était la moindre des politesses, c’était certain. Même si elle était de nature solitaire et parfois bien colérique, la politesse était une chose qu’avait réussi à lui inculquer sa mère, sans trop de mal.
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MessageSujet: Re: Un sommet politique intéressant [Elisabeth]   Un sommet politique intéressant [Elisabeth] I_icon_minitimeLun 5 Déc - 4:17

Finalement l'approche était réussie, cela s'était bien mieux déroulé que prévu. Bien qu'il pouvait se féliciter du commencement, il ne fallait pas pour autant croire la partie gagnée d'avance. Surtout que la demoiselle s'interrogea sur l'identité du nouvel arrivant, qui d'un côté était légitime et le Marqué était conscient de sa propre impolitesse, cependant d'un autre côté il avait déjà dépassé le simple stade de "le simple inconnu à côté d'elle". En bien ou en mal, il venait d'éveiller la curiosité de la jeune femme.

" Hmm vous avez fort bien raison à ce sujet, même s'il aurait été bien prétentieux de ma part de me présenter si cela avait une chance de vous incommoder. Quoi qu'il en soit je m'appelle Griffin Adams, ancien duc de Persis, bien que je suis agréé à aider le nouvel intendant de ce duché. "

Cette rencontre, au fond, n'était qu'une sorte de jeu pour lui. Il n'attendait pas énormément de la part de sa partenaire de discussion, si ce n'était passer le temps un peu, au final. Le seul souci était le respect des politesses et protocoles, mais Griffin était tellement habitué à ce genre de choses que cela ne lui posait pas tant de problème que ça. Il s'accouda au mur proche de l'ouverture de la fenêtre, laissant l'exclusivité de la vue extérieure à la demoiselle, préférant observer l'intérieur de la salle dans un premier temps, avant de mieux s'aventurer sur son interlocutrice. Si notre Marqué affichait de par sa chevelure et son accoutrement des teintes claires, on pouvait dans ce cas définir la jeune femme d'alter-égo. Ses cheveux d'ébène et sa robe d'un bleu assez clair semblait mettre en valeur les parties visibles du corps de cette dernière, plutôt pâle en apparence, mais vraisemblablement exquis pour tout amateur de belles femmes. Malgré l'ennui visible sur son faciès, les traits généraux de son visage et ses yeux turquoise démontraient un charme certain, bien que Griffin estima la beauté de la concernée comme annexe dans un simple échange de mots. Après tout selon lui, l'amour et le désir étaient des sentiments liés au chaos, véritable némésis à sa cause et capable de l'en détourner. Le contact visuel avec la demoiselle fut relativement court pour ne pas la brusquer essentiellement, et puis son coup d'oeil sur son physique était largement suffisant.

" C'est étrange, n'est-ce pas... Du moment que certains soient aisés financièrement, ils pensent vivre dans un monde totalement différent. C'est peut-être ce qui vous tracasse en ce moment même, et le pourquoi vous semblez absente de cette soirée, ai-je tort ? "

L'ancien duc pouvait arriver à cette conclusion assez facilement, il était évident que son interlocutrice du moment ne semblait pas satisfaite d'être ici. Le simple fait de s'isoler près d'une fenêtre était un signe, son expression en était un autre. Il ne pouvait pas vraiment tirer de conclusions hâtives, mais malgré la fraicheur de son teint, il pouvait l'estimer bien plus adulte qu'elle n'y paraissait. La présence de prétendants laisser supposer à un statut marital nul, et étant donné son âge c'était assez surprenant dans une maison noble ou bourgeoise, surtout étant donné son physique actuel. La seule possibilité entremêlant au mieux ces données était qu'elle n'appréciait guère sa condition actuelle, rien de plus.

" Pour votre nom, je ne ferais pas la disgrâce de vous le demander de la sorte, si vous n'aimez en aucun cas cette soirée, je ne vous forcerais pas si vous n'en avez pas envie... Après tout, je ne suis que temporairement un voisin de fenêtre, ah ah. "
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MessageSujet: Re: Un sommet politique intéressant [Elisabeth]   Un sommet politique intéressant [Elisabeth] I_icon_minitimeMar 3 Jan - 6:04

Griffin Adams. Voilà l'identité de l'importun qui au final, ne l'était pas tant que cela. Elisabeth, surprise tout de même, tourna la tête vers lui. Elle n'écoutait que rarement les histoires politiques de son père, et toutes ces foutaises dont elle n'avait que faire. Cela dit, ce nous ne lui était pas inconnu, du moins, lui semblait-il. Enfin, toujours était-il même si sa venue vers cette fenêtre impliquait le fait qu'elle voulait rester seule, la venue de cet homme avait du bon. Parce que les autres mâles désireux de tâter de la chair fraîche et douce ne semblaient plus trop oser se rapprocher d'eux. Bonne chose pour elle. Au moins, elle aurait la paix à ce niveau là, et ça, c'était toujours agréable. Ou presque. Tant que lui ne tentait pas de lui faire la cour. Elle espérait qu'il ait au moins la délicatesse et la jugeote d'éviter.

Enfin bon. Pour le moment, rien d'affolant à l'horizon. Des mots échangés avec banalité, vu de l'extérieur. La jeune noble, quelque peu apaisée par sa présence, c'était légèrement tournée, pour mieux l'observer, le détailler, le tout avec discrétion, du moins. D'ailleurs, elle avait sentit son regard sur elle. Dans un premier temps, elle s'en était sentie dérangée, la demoiselle qui détestait tant les hommes. Et puis, après réflexion, elle n'avait rien dit. Supposant que c'était normal. Il fallait bien regarder un peu la personne avec qui l'on conversait, non ? Alors, elle en fit de même. Sa tenue et sa chevelure étaient claires. Dans son regard, quelque chose qu'elle ne saurait nommer. Quelque chose qui la poussait malgré tout à se demander si sa venue près d'elle était le fruit du hasard ou non. Et puis. Encore quelques paroles.

Pour le coup, les orbes turquoises de l'épéiste lui lancèrent un regard à la fois surpris et embêté. Il avait vu plus ou moins juste. Ce n'était pas tant l'argent qui la dérangeait, la fortune n'était pas son souci. Ni réellement sa condition sociale. C'était une peu plus compliqué que cela, tout de même. Trop de choses, trop de faits s'entremêlaient pour que ce soit d'une telle simplicité.

Cependant, la noiraude ne put répliquer quoi que ce soit. Il semblait vouloir parler encore, et des mots fusèrent à nouveau d'entre ses lèvres. Cette fois, elle sourit, pour accompagner son exclamation. Déjà, simplement ainsi, son visage se faisait plus doux et tendre. Aimable.

    « Oh, vous donnez mon nom ne me dérange en rien. Je m'appelle Elisabeth Von Fürstenberg. Un nom plus connu dans le monde des amateurs de vins de haute qualité, je vous l'avouerais. »

Enfin, elle disait cela, mais son père connaissait beaucoup de monde, un peu partout, et avait une certaine influence malgré tout. Il n'était pas noble pour rien.

Elle soupira quelque peu et passa une main dans ses cheveux, révélant l'espace de quelques secondes, une cicatrice sous son oreille, visible pour peu qu'on y pose le regard. Reste de son agression, qui ne semblait pas vouloir s'effacer. Doucement, secouant la tête, ses boucles retombèrent, masquant le tout.

    « Et pour ce qui est de mon ennui... Je vous avouerais que ce n'est pas aussi clair et simple. Ce qui m'ennuie avant tout, c'est que tout ça... Cela étouffe la liberté. Liberté à laquelle j'ai pu aisément goûter durant de bien longues années, quoi qu'elle m'ait coûté très cher au final. Toutes ces obligations, ce n'est pas pour moi... Surtout épouser un homme. Par intérêt. »

Et puis, elle secoua encore la tête, et lui lança un regard et un sourire gêné. Elle lui en avait trop dit, ce n'était pas nécessaire d'ainsi se dévoiler auprès d'un parfait inconnu qui surement, ne s'en préoccupait même pas. De ce faire, regardant à nouveau dehors, l'air absent malgré le rouge de ses joues, elle lui lança :

    « Excusez mon emportement. Ce ne sont surement pas des choses qui doivent vous intéresser, monsieur Adams. Je ne voudrais pas non plus vous déranger. »

Elle devait trouver un autre sujet de discussion, quelque chose pour qu'il ne remarque pas sa gêne d'avoir ainsi parlé. Qu'il ne se doute de rien, vraiment. Il ne pouvait comprendre ce qu'elle voulait dire quand elle parlait de ce que la liberté avait coûté. Une chose que bon nombre trouvait surement dérisoire. Et pourtant. Pour elle... Elle ne savait même plus.

Alors, finalement, coulant son regard vers lui, prenant un air le plus détaché possible, elle lui demanda :

    « Parlons d'autre chose. Pensez-vous vraiment qu'il y ait quelque chose d'intéressant dans cette fête, une de plus ? »


Une question comme une autre. Et, plus loin, demeurait toujours son père, accompagné encore de quelques hommes, dont un, plus jeune que les autres. Fier, il semblait l'être, et toujours collé au chef de famille. C'était un énième soupirant de la demoiselle, que son paternel avait prit en affection, le considérant comme étant un parfait genre. Il avait beau vouloir le bonheur de sa fille, il ne comprenait pas son dégoût pour les hommes, le mariage et la descendance. Parce qu'il ne savait pas. Et ne saurait jamais ce qui était arrivé à son enfant chérie. Alors, souvent, il lui avait dit que si elle ne trouvait pas un époux avant son prochain anniversaire, elle devrait l'épouser. Chose qui rendait Elisabeth bien amère. Car elle le voyait dans son regard, il convoitait son corps et son argent. Deux choses qu'elle se refusait de lui céder.

Mais pour l'heure, les deux hommes observaient d'un oeil mauvais celui qui parlait à la demoiselle convoitée. Cela ne semblait pas bon pour eux, alors, le plus vieux murmura à l'oreille de celui qu'il voulait pour genre, quelques paroles. Le second hocha rapidement la tête, et s'éloigna de lui, pour ce rapprocher de couple improvisé, le tout avec discrétion. Et les espionner un peu.
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MessageSujet: Re: Un sommet politique intéressant [Elisabeth]   Un sommet politique intéressant [Elisabeth] I_icon_minitimeVen 6 Jan - 2:56

Elle semblait un peu plus à l'aise maintenant, apparemment les mots du Marqué n'étaient pas aussi indiscrets que cela. Choisir ses mots avec parcimonie et tact s'avérait souvent être une tâche compliquée, plus encore selon le ou les partenaires de discussion. Mademoiselle Elisabeth Von Fürstenberg, une nomination assez longue et pourtant une prononciation impeccable, symbole de l'habitude qu'elle devait avoir à prononcer son titre dans ce genre d'événements. Sous le ton de l'amusement, la lassitude de la présentation bien noble se ressentait légèrement, malgré l'air un peu enjoué pris par la demoiselle, étrange sensation de bien-être relatif dans une situation déplaisante. Une famille ayant fait fortune dans le commerce du vin, d'après ses dires, mais dont la présence en ces lieux témoignait d'un bon cercle relationnel. Un avantage que l'ex-duc n'avait pas, cela allait sans dire. Cependant elle continuait son léger monologue, souhaitant vraisemblablement expliquer plus en détails les raisons de son ennui, dû à un relatif manque de liberté.

Étrange sensation, où est-ce que Griffin avait-il pu entendre ce genre de discours ? Tout ceci lui semblait familier, sans pou autant pouvoir mettre le doigt dessus, et puis il aurait été impoli de se perdre dans une réflexion pareille et cesser d'écouter les gens discuter... Et il ne comprenait pas trop la suite, lorsqu'elle suggérait avoir cher payé cette liberté. Il lui adressa malgré lui un regard interrogateur, qu'elle répondit par un air gêné, troublé, suivi d'excuses sur son emportement... Alors qu'il n'y avait en vérité pas de réelle raison à cela. C'était étrange, d'autant plus qu'elle tenta d'enquiller sur un autre sujet de conversation, plutôt banal. Apparemment cette histoire de liberté était un sujet sensible, voir bien plus, il ne serait pas vraiment gentleman de continuer dans cette voie. Cependant, son propre tact le chagrinait, comme si quelque chose n'allait pas avec cette situation. Pourtant des malheurs, il en arrivait à n'importe qui, ces événements qui vous marquent souvent à vie, et influent parfois sur votre comportement, vos désirs, et changent à jamais votre vision des choses. Griffin avait lui-même connu cette situation, et la tragédie de Serenes était aussi sienne, son aversion pour le destin et la rupture de ses espoirs en sont nés, même. C'était chose commune que la souffrance humaine, c'était la raison principale de sa volonté de ranimer la Déesse en ce monde, après tout. Une victime de plus, pourait-on dire, cependant malgré cet état de fait, l'ancien Duc ne pouvait s'empêcher de ressentir une forme de compassion envers cette demoiselle, qui essayait tant bien que de mal de cacher sa gêne.


" La peine, la souffrance, ces tragédies sont le quotidien des êtres humains, qu'ils soient riches, pauvres, Beorcs ou Laguzs... "

Son impolitesse avait pris le dessus, finalement. Il savait que les mots qu'il allait prononcé pourraient blesser davantage la jeune noble, mais son for intérieur lui empêchait de freiner ces pensées. Un bien piètre orateur, doublé d'une diplomatie douteuse.

" La liberté est une notion merveilleuse, se mariant parfaitement avec nos désirs. Cependant, c'est aussi un devoir que de freiner ses envies, sans quoi nous en viendrions à blesser les autres. "

Il porta à ses lèvres sa coupe, probablement remplie d'une boisson quelconque un peu alcoolisée, qu'il avait pris au détour du buffet. Deux gorgées plus tard, il baissa le bras tout en remontant son regard vers l'assemblée. D'une part sûrement pour esquiver le regard de la demoiselle suite à ses dires, mais d'autre part pour chercher des yeux une tierce personne. Et il la vit, accompagnée du nouvel intendant de son duché, et équipée de son sourire protocolaire face aux autres nobles en présence. Il soupira légèrement, tout en esquissant un léger sourire, et ne pouvait décoller son regard de la jeune Apôtre de Begnion.

" Il existe des gens, comme vous et moi, dont le destin semblait tracé dès la naissance. Des personnes dont l'héritage les poursuivra jusqu'à leur dernier souffle, et qui ne pourront sans doute jamais connaître la véritable notion de liberté vis-à-vis de leur statut. Vous savez, je connais une personne enchaînée aux responsabilités qui incombent à son existence, et ce depuis sa plus tendre enfance. Elle souffre vraiment, je l'ai déjà vu pleurer pour cela, et pourtant... "

Il clôt les yeux, amplifiant son sourire par le biais de sa simple pensée, faisant défiler quelques images de son passé. Quelques secondes plus tard, il les rouvrit à moitié, avant de continuer.

" Pour moi, cette personne est certainement la plus forte que je connaisse, et pour ainsi dire peut se vanter d'avoir toute mon estime. "

En vérité, il s'agissait bien plus que cela, cette femme était sans doute l'être le plus cher au monde aux yeux de Griffin, celle pour qui il pourrait presque oublier l'affreuse vérité de son existence.

" Enfin ce que j'essaye de dire, c'est que malgré ce que notre vie semble vouloir nous dicter, il ne tient qu'à nous que de l'aborder de telle sorte à la rendre la plus agréable possible. Renier ce destin reviendrait à le subir un jour ou l'autre, l'accepter signifie que l'on souhaite le prendre en main, et le modeler selon nos désirs... Vous savez, malgré toutes les appréhensions de mon existence et ce que j'ai vu vivre à cause de cela, j'essaye constamment de faire en sorte que la suite soit des plus appréciables. "

Il soupira, témoignant la fin de son léger discours. Il avait sans douté té trop loin, probablement que dame Elisabeth ne souhaitait nullement aborder le sujet, mais encore une fois il avait mis son côté protocolaire de côté, laissant s'exprimer ses impressions sur cette situation. Apparemment et il ne s'en rendait pas compte lui-même, mais parler d'un sujet s'approchant dans son esprit plus ou moins à l'impératrice le rendait anormalement bavard, et sans doute l'avait-il été trop, cette fois. Tout ce qu'il espérait, c'était que son interlocutrice ne se méprenne pas sur ses intentions, il n'avait nullement dit tout cela dans le seul but de la décourager ou de lui faire remémorer ce dont elle ne souhaitait pas parler. Surtout pas. Seulement parfois, l'interprêtation d'autrui pouvait amener à bien des malentendus.

" Cette soirée n'est guère intéressante, il est vrai, pour les personnes extérieures comme nous. Cependant, je dois avouer qu'une réunion des trois grandes pontes des nations Beorc, surtout avec ce climat conflictuel avec les Laguzs, ne m'inspire que du bon en ce qui concerne l'entente entre nos pays, cependant me fait redouter le pire quant à la probabilité que la guerre n'éclate d'ici peu, je le crains... "

Au final, il avait enquillé sur la dernière question hors-sujet de la fille du vendeur de vins, comme pour faire avaler la pilule du monologue précédent. Et puis, après ce surplus de sincérité, un peu d'hypocrisie ne faisait pas de mal, après tout. Et puis, si jamais la guerre éclatait vraiment, il pourrait alors commencer les préparatifs du retour d'Ashera, si possible.
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MessageSujet: Re: Un sommet politique intéressant [Elisabeth]   Un sommet politique intéressant [Elisabeth] I_icon_minitimeDim 15 Jan - 21:44

    Le soupirant, convoitant toujours avec ardeur Elisabeth, plus pour la fortune de son père et son corps agréable que pour sa personne en elle même, s'était rapproché d'eux. Discret, et tant mieux pour lui, tiens. Il se tenait debout, comme si de rien était, discutant avec une vague connaissance, le plus proche possible des deux nobles, histoire de pouvoir écouter leur conversation. Et autant dire que ce qu'il avait pu entendre avait fait naître un sourire des plus amusé sur ses lèvres trop fines pour être attirantes. Alors comme ça, sa future femme-car pour lui s'était du tout acquis- rêvait de liberté ? Il avait donc de quoi la tenir en laisse, en quelque sorte. Mais ce n'était pas suffisant. Il devait trouver un moyen de la forcer à l'épouser. C'était tout ce qui comptait, qu'importe s'il allait devoir user de violence pour la garder dans les rangs et qu'elle n'ose pas se plaindre. Après tout, Ankher était un homme loin d'être doux et tendre. Il aimait être respecté dans la violence et la terreur, et malgré son jeune âge, on se méfiait quelque peu de lui. Si seulement Monsieur von Fürstenberg était au courant de cela...

    Ses oreilles suivaient également les paroles de l'homme l'accompagnant. Ce personnage qu'il connaissait vaguement et qui ne lui inspirait guère confiance, à vrai dire. Peut-être était-il dangereux pour sa future union avec elle. Peut-être devait-il se débarrasse de lui. Non, l'homme était trop couard pour se mettre en danger tout seul, à vrai dire. Il trouverait quelqu'un pour le faire à sa place, si cela devenait nécessaire. Il y a toujours des gens crédules pour faire ce genre de tâches ingrates et dangereuses. Des pigeons à la pelle, pour peu qu'on sache chercher un tant soit peu.

    Enfin bon. Ce qui était évident, et qu'il voyait nettement, c'était que ce que l'homme disait ne plaisait guère à la convoitée demoiselle. Tout se lisait si facilement sur son visage. La colère, la peur, la honte. Et là, avec ses sourcils froncés et cette moue quelque peu dérangée, il en concluait que vraiment, le dénommé Griffin aurait mieux fait de se taire. Elisabeth n'était pas un modèle de patience et de douceur. Il en fallait de si peu pour la mettre en colère. S'en était risible, à vrai dire, et dans son for intérieur, Ankher se disait qu'il aurait tôt fait de la remettre à sa place dans sa condition d'épouse noble sans aucuns droits. Enfin, ça c'était ce qu'il se disait, car il était bien loin de se douter de ce dont elle était capable, la belle noiraude.

    Et de son côté, longuement, la jeune femme l'avait écouté. Visiblement dérangée par ses paroles. Il parlait sans connaître sa situation, ce qui lui était arrivé, et le reste. Il ne savait pas, et elle se demandait s'il agirait de la même façon en connaissance de cause. Lui dire ? Elle n'était pas certaine que ce soit une bonne idée, alors que jusque là, elle s'était évertuée à tenir cela au secret. Personne. Personne ne devait le savoir. Un point c'est tout.

    Pour tant, dans un premier lieu, ce fut sur sa dernière réplique, qu'elle enchaîna, regardant au dehors, l'air aussi absent que contrarié.

      « Sincèrement... Je vois mal tous ces hauts dirigeants s'entendre correctement et agir sans souci. Ça me semble bien trop utopique. Quant à la guerre. Je doute qu'ils essaient de l'empêcher. On aura beau dire, la haine, le ressentit envers les Laguz, surtout avec les derniers évènements, et loin d'être morte et enterrée, pour beaucoup. Ce qui s'est passé n'a fait que rouvrir la plaie qu'on pensait être refermée pour longtemps. »

    Jeune femme bien pessimiste, il était vrai. Mais peut-être avait-elle raison, quoi que pour une fois, elle préférerait avoir tort. Vraiment. Et puis, longuement, elle le dévisagea, avant de lui lancer, avec une amère franchise :

      « Vous dites tout cela pour m'abaisser un peu plus et me forcer à me morfondre dans cette vie qui n'a rien d'agréable, tout ça parce que l'une de vos connaissance, que je veux bien croire respectable, je ne mets pas cela en doute, accepte ses responsabilités ? Ne prenez pas ce genre de cas pour des généralités, monsieur Adams. »

    Son regard turquoise se glissa alors sur l'espion. Un soupir des plus agacé la quitta en le reconnaissant, et rapidement, elle reporta son attention sur son interlocuteur, disant alors :

      « Il semblerait que votre présence à mes côtés soit indésirable pour certains, à tel point qu'on a envoyé quelqu'un pour nous épier. Si la discussion vous plait et que vous souhaitez continuer, je vous invite à me suivre un peu à l'écart, vers un des balcons inoccupé. Qu'en pensez-vous ? »

    Rapidement, elle termina sa coupe en soupirant encore. Vraiment, cette soirée s'annonçait encore plus énervante que prévue. Avec ce gêneur dans ses pattes, elle était certaine de ne pas pouvoir être tranquille.

    Maintenant, restait à savoir s'il allait accepter ou non. Dans tous les cas, la jeune femme, elle, ne resta pas plus longtemps là, et alors que sa main quittait le rebord, ses pas la guidaient peu à peu vers l'un des fameux balcons, dont les portes étaient quelque peu entrouvertes. Un vague sourire aux lèvres, quoi qu'il était plus factice qu'autre chose, Elisabeth poussa légèrement la porte, se demandant si oui ou non il la rejoindrait.

    Ce fut seulement lorsqu'elle s'accouda au rebord de pierre qu'elle comprit qu'il l'avait suivit. Cette conclusion la fit quelque peu sourire, avant qu'elle ne reprenne donc :

      « Je préfère éviter que l'on nous entende, simplement. Et quant à cette histoire de liberté... C'est plus compliqué que cela. Simplement, je ne me vois pas passer ma vie à élever des enfants, mariée à un mari que je n'aime pas et qui ne fait que profiter de l'argent d'un vignoble qu'il sera surement incapable de gérer seul. »

    L'agacement se lisait dans son regard et transparaissait dans sa voix pourtant relativement douce. Elle hésitait, cela se voyait. Elle avait honte. Et révéler cela à un étranger avait quelque chose de stupide, un goût dangereux. Cela dit... Peut-être reverait-il sa façon de penser. C'est pourquoi, passant une main dans ses cheveux, elle se reprit alors :

      « Vous pourriez me dire, je pourrais trouver un mari que j'aimerais. Mais à cela, je vous répondrais que j'ai actuellement la gente masculine en horreur. Totalement. J'avais ma liberté. J'ai voyagé dans le monde entier, vu tellement de choses. Et puis. Elle m'a été volée par des hommes. Un souvenir qui a de quoi me hanter pour le restant de mes jours. Quelque chose d'atroce que vous ne pouvez pas imaginer. Des marques qui restent gravées dans la chair, littéralement. »

    Et pour prouver ses dires, elle lui montra la cicatrice sous son oreille, bien visible.

    Secouant doucement la tête, Elisabeth lâcha un soupir, pour ensuite regarder le ciel, bien pensive. Elle ne savait quoi dire d'autre pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas d'accord avec lui.

      « Je préfère cent fois être égoïste et libre, quitte à mourir seule, que de me retrouver asservie et malheureuse. Je n'accepterais pas ça juste pour ne pas faire de la peine à mes parents, surement pas. Il n'y a pas de raisons. »

    Le ton était clair. Sa façon de voir les choses ne lui plaisait guère.
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MessageSujet: Re: Un sommet politique intéressant [Elisabeth]   Un sommet politique intéressant [Elisabeth] I_icon_minitimeJeu 19 Jan - 6:26

Maladroitement il s'était mis à penser à autre chose, même si en vérité le but de cette soirée était clairement anodin pour le statut réel de sir Griffin et dame Elisabeth. Tout ce que l'on pouvait conclure de cet instant, c'était que l'un comme l'autre seront victimes des retombées des décisions prises cette nuit-là. Mais plutôt que de songer aux préjudices lointains, le Sans-parent devait plutôt de se soucier de celui qu'il venait de commettre à la personne l'accompagnant en ce moment. Il n'était pas dupe, on pouvait voir sur son visage le dérangement du précédent discours, mais aussi une légère réserve annoncant que sans tout ce beau monde, notre ex-duc se serait déjà fait remonter les bretelles sèchement. Cependant la première chose qu'elle prononca fut au sujet de cet événement en Nevassa, tout simplement pour terminer ce hors-sujet ridicule pour qu'aucun des deux ne s'y raccroche pour tenter de fuir la véritable discussion.

Les choses sérieuses furent lancées, les reproches fusèrent à petit feu sans pour autant être aussi accusateur que son regard. Elle pouvait le dévisager, il semblait le mériter pour avoir mésestimer la situation de la jeune bourgeoise, mais étrangement son attention qui était complète sur lui bascula vers sa gauche, d'un court mouvement de ses pupilles qui ne furent en aucun cas accompagnés de sa tête. Un soupir plus tard, elle réaffirma son champ de vision sur Adams, mais visiblement agacé du constat fait la seconde précédente. Griffin ne voulait cependant pas se retourner pour regarder la source de cet ennui, il devait garder un brin de politesse envers cette demoiselle afin de ne pas l'embêter davantage, dira-t-on. L'annonce d'un espion et la retraite de la dame vers un balcon si jamais il souhaitait continuer cette discussion.

Que pouvait-il faire d'autre finalement ? Le remords dans une situation aussi grotesque ne lui apporterait rien de bénéfique pour son but, mais ignorer le mal que l'on faisait à autrui, il ne pouvait pas se rabaisser à ce qu'il pouvait reprocher à ce monde, en quelque sorte. Peut-être méritait-il une giffle, peut-être pourra-t-il rectifier ses dires, toujours est-il qu'il devait essayer une seconde fois de se faire comprendre un tant soit peu. Elle prenait la tête de la marche, laissant le temps à Griffin de poser son verre à pied sur la plus proche table, sur sa droite. Il prit bien le soin de se mettre de côté, adressant de son unique oeil visible un regard au supposé espion. Bien qu'avec l'approximation de la direction du regard précédent de dame Elisabeth, à la scrutation de ce sens il ne pouvait pas se tromper sur la personne concernée : un homme bien habillé, plutôt jeune, mais dont la noirceur du regard adressé au Marqué ne laissait aucun doute sur ses intentions, proches comme lointaines. Griffin pouvait faire preuve d'empathie, c'était même bien pratique dans sa fonction, ainsi pouvait-il juger ce petit nobiau d'un simple coup d'oeil. Il plissa légèrement son sourcil concerné, amorca un sourire simple et fit volte-face en direction du balcon où l'attendait une compagnie presque agréable comparée à cet homme.

Il eut à peine le temps de stopper ses pas devant elle que sa voix reprit son récit personnel. Il était remarquable de voir que son ton était fluide et doux, malgré le sentiment retord exprimé par son faciès. Était-ce si dur de parler ? Griffin aurait aimé lui dire de ne pas continuer dans ce sens, mais elle reprit juste avant, notre noble était bien trop hésitant. Un ton monocorde, presque neutre, des mots vagues sur ce qui avait pu la traumatiser, énoncé de façon implicite, mais une once de détails aurait fait basculer la discussion dans un unique sens impossible à remettre en place. Elle avait la force de le faire comprendre à un autre, sans pour autant vouloir l'exprimer avec des termes justes, car une telle prononciation aurait été trop cruelle. Elle était une femme rêvant de liberté, ses termes étaient bien suffisants pour faire deviner de quoi il en retournait, hélas.

Un corps meurtri directement au visage, un contre-coup psychologique sans aucune comparaison avec cette cicatrice presque pathétique en comparaison, elle évoluait dans un univers où chaque tournure pouvait la blesser. Elle aspirait à vivre libre, car le monde bourgeois était bien trop restrictif et étouffait ses envies. Mais d'un autre côté que pouvait-on penser quand nos rêves sont plongés dans un véritable cauchemar ? Une route extrêmement difficile à arpenter, présentant des deux côtés une impasse mentale insurmontable. L'oubli n'était pas possible, et passer outre afin d'aller de l'avant s'avérait compliqué si les chaînes de la honte l'obstruait ainsi. La seule solution était de ne pas essayer d'y penser par une simple discussion ? Après tout peut-être qu'un encouragement tout simple ne serait qu'un pas, mais avec le temps et d'autres pas, elle pourrait sans doute traverser ce chemin.

Elle avait souffert, tout comme lui, de la bêtise humaine, cette cruauté vous blessant dans tout votre être. Elle en voulait à la gente masculine, il en voulait aux êtres vivants. Malgré le shéma extrême dans cette comparaison, c'était un point commun pouvant les relier. Il l'avait regardé durant ces dures paroles, forcé même de poser son regard sur cette plaie au visage, mais une fois terminé, il porta ses yeux devant lui sans réelle attache, avant de faire trois pas en avant vers la jeune femme. Il aurait été contre-nature pour Griffin de forcer le contact à une femme, surtout si ce n'était pas elle, mais... Il se plaça juste à sa gauche, s'accoudant au balcon de marbre pour scruter l'horizon bien sombre.


" J'ai mal estimé la situation, et vous m'en voyez sincèrement désolé. Peut-être qu'effectivement vous ne voulez pas ressembler à la personne de mon exemple, mais celà ne signifie pas que je ne vous accorde aucune estime. "

Le ton employé se v oulait rassurant, cependant son expression faciale immaculait l'indifférence. Malgré ses dires, cette histoire l'avait tout de même refroidi, et tant bien même il annoncait son appréciation, il ne devait pas s'en montrer réjoui, au contraire. Elle avait pris la peine de le mettre au courant, il n'avait en aucun cas le droit de retourner ces mots contre elle, même involontairement.

" Ce n'était pas mon intention de vous rabaisser comme vous l'avez perçu, et j'en suis fautif néanmoins. Je voulais simplement vous encourager pour prendre les choses en main, mais je ne pouvais en aucun cas mesurer l'ampleur de ce trouble. Vous avoir poussé à révéler ces actes, aucun mot dans le langage Beorc ne pouvait décrire à quel point je suis confus, vraiment... "

Il se retourna en direction des portes-fenêtres donnant vers la grande salle de réception, sans réellement chercher à dicerner les personnes à l'intérieur, constatant simplement que cette fois aucun espion n'était à portée. Dans sa manoeuvre son corps ne rompit aucunement le contact avec la pierre, qui froisa légèrement sa tunique mais désormais son dos s'appuyait sur le balcon.

" De nombreuses personnes souffrent de ce mal humain, et je ne dis pas ça pour vous faire relativiser ou quoi que ce soit, seulement... Je n'aime pas vraiment en parler, mais cette marque sous mon oeil gauche ne doit pas vous laisser indifférente, beaucoup de monde sur Tellius savent qu'un Marqué a une enfance difficile par ce simple statut, ce malaise est d'autant plus fort qu'il vous accompagne dès votre naissance. Cette marque, je la dois à ma mère, une Héron de Serenes, si magnifique que seule la famille royale pouvait être comparée à sa beauté, et elle avait abandonné ses pouvoirs pour me mettre au monde... Il n'y avait pas de souci à ce niveau, ce peuple était pacifique au point de négliger ma différence, acceptant qu'un batard comme moi vive avec eux. Je ne pensais pas avoir à subir le même destin que les autres Marqués, mais les choses ont tourné bien plus tragiquement, si vous voyez de quoi je veux parler. "

À ce niveau il pouvait deviner malgré la fraicheur de son physique que dame Elisabeth était suffisamment âgée, et probablement aussi intelligente, pour comprendre son allusion au massacre de Serenes suite à l'assassinat de l'apôtre Misaha. Et puis si elle réfléchissait là-dessus, pouvait aussi deviner que son physique n'était pas vraiment révélateur de son âge réel, mais ce détail importait peu.

" Après un tel incident, cela aurait réellement pu me faire perdre foi dans le genre humain, mais pourtant un homme m'a tout de même sauvé après cela, m'adoptant même jusqu'à faire de moi ce que je suis actuellement. Juste l'action d'un seul homme est capable de faire taire tous les reproches que vous pourrez blâmer aux autres... "

Il se mit à sourire légèrement, avant de tourner son visage vers dame Elisabeth, afin de voir un peu le sien. Il devait être franc à ce niveau.

" J'ai encore foi malgré tout, c'est bête à dire mais il suffit d'une exception pour briser une généralité. J'ai moi-même une cicatrice au ventre, témoignant le passage d'une épée restée en moi avant que cet homme me soigne... Enfin vous n'êtes pas moi, je ne veux absolument pas comparer vos soucis aux miens, nous sommes bien différents l'un l'autre, mais... Bien que ça n'était qu'un exemple personnel, j'espère vraiment que vous pourrez rencontrer vous-même votre exception, que votre aversion puisse se guérir ne serait-ce qu'un peu. "

Il élargit encore son sourire très suscintement, puis retourna aux portes-fenêtres, un peu plus minutieusement cette fois-ci. Il pouvait voir de l'autre côté une paire d'yeux toisant son être, un malaise à lui tout seul.

" ...Tant qu'il s'agisse de quelqu'un d'autre que cet homme, celà dit. "

Un peu maladroitement il avait terminé avec une pointe d'ironie, probablement allant dans le sens où elle devait continuer à être forte pour ne pas céder à cet individu en particulier. D'ailleurs de son côté droit, imperceptible par la vue de la jeune femme, il adressa un petit signe de salutation de la main, gardant un maigre sourire. Après tout dans le cas présent, tout ennemi était bon à prendre, c'était ici le cadet de ses soucis.
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