La joie pétillait dans les yeux rouge de l’albinos, elle n’avait jamais eut de réelle enfance comme la plupart des jeunes. Elle n’avait que peu côtoyé ses semblables et quand elle y réfléchissait, ceux qu’elle considérait comme ses meilleurs amis, avait tous les deux tentaient de la tuer et l’un d’eux essayé encore…

*Ah Jaffar, je me demande si nos retrouvailles seront une grande fête comme celle d’aujourd’hui ou bien une tuerie épique…*

Ce climat de bonne humeur, cette ambiance frivole,… c’était dans sa vie quelque chose de totalement nouveau, de très originale et de très plaisant. D’autant plus qu’Hélène était vraiment une personne agréable. Elle ne la connaissait que peu mais se sentait à l’aise avec elle. Il émanait d’elle une aura charmeuse et charmante. D’ailleurs toute sa personne transpirait la chaleur et l’attraction. C’était presque imperceptible pour quelqu’un de normal et chacun devait y réagir en se sentant attirer mais pour Yue qui ressentait tout autrement plus comme un animal que comme une Beorc, l’intérêt était autre part…
- Et bien, jolies demoiselles, vous n'avez pas peur de vous essayer à un concours de boissons sans même savoir de quel breuvage il s'agit ! Mais vous avez de la chance, il n'est pas très fort… Là où vous avez peut-être moins de chance, c'est qu'il faudra malgré tout beaucoup boire. Mais ne vous en faîtes pas, je suis là pour vous surveiller, belles demoiselles !

Yue n’avait pas vu l’homme, son flaire et son regard obnubilés par le maïs et la foule. Elle avait cru comprendre que les boissons seraient alcoolisées, (surement parce que Hélène l’avait dit quelques instants avant) mais ce qui l’interpella ce n’était pas ses mots mais son odeur. Si elle n’avait pas limité son odorat à celui d’un simple humain, elle l’aurait surement sentie avant mais cet homme… portait la même odeur que son Allen Walker, ou plutôt Allen Walker portait la même odeur que lui. Ses yeux s’écarquillèrent et une intense méfiance s’installa en elle. Elle fut d’ailleurs réconfortée de voir que Hélène aussi se méfiait de lui. Instinct féminin ou animal en tout cas cette personne devait être surveillée de près.

*Mais à quoi je pense moi, bien sur qu’on le surveillera, mais après la fête !*
- Buvons, buvons les amis plutôt que de parler !!! Je ne sais pas pour vous mais je meurs de soif et boire gratuitement pour un concours moi je dis OUI !!!

Elle donna à ses deux voisins une tape dans le dos dont la force était à peine mesurée et saisit sa chope la levant haute vers le ciel avant de la vider cul sec dans son gosier. Laissant le liquide frais réchauffer sa gorge. Elle sentait la douceur du miel et du lait contrastés par le fort arrière goût d’alcool.
- Quelle descente mademoiselle, je ne peux que suivre une si belle performance.

Et à son tour, l’homme aux cheveux roux vida sa choppe suivit par le signal de départ du concours.

Le liquide coulait à flot, les serveuses plus affriolantes les unes que les autres, passaient entre les différentes tables pour verser la boisson. Yue s’étonnait d’ailleurs qu’il n’y ait que des serveuses mais au vue de la population qui participait à ce genre d’événement… c’était normal. Rien que le rouquin à sa droite n’arrêtait pas de jubiler à chaque fois que l’une d’elle passait pour remplir leurs chopes. Yue avait d’ailleurs remarqué que ses mains s’égaraient souvent sur une jambe, un bras, une main offerte. Les petits gloussements qu’il laissait échapper avaient vraiment quelque chose de perturbant.
- Dis Hélène …hup… On appelle ça comment, un vieil homme qui pose ses main sur des jeu… hup…jeunette ? C’est pas un père vert ?
- Je ne suis pas un vieil homme cher demoiselle, juste un homme mature. Et je peux vous assurer que je suis aussi vigoureux qu’un jeune homme.

Le petit sourire en coin ravageur, plusieurs donzelle qui fondent en un ‘Aaaaaaah’ mélodramatique rajoutant à l’assurance du rouquin.
- Pour tout vous dire cher monsieur mature _ l’albinos leva un doigt accusateur sur le Beorc, commandant par inadvertance une autre chope _ tous les rouquins de ce monde sont destinés à devenir mes amis, après avoir essayé de me tuer. Donc tous vos numéros de charmes ne servent à rien sur moi. D’autant plus que mon cœur appartient à ALLEN WALKER !!!

Et sur ces bonnes paroles, elle finit sa … sixième chope indiquait un petit tableau tenu par une grande femme bien robuste du style tavernière.
- Ouh… j’ai la tête qui tourne. Hélène, très chère Hélène, si jamais je m’effondre je veux au moins que vous m’emmeniez jusqu’au concours de tir à l’arc. Je dois gagner pour prouver que je suis la meilleure car je suis la meilleure … hup !
- Et notre momie locale entame… et finit sa septième chope alors que son voisin sirote tranquillement sa cinquième portion.
- C’est vraiment une table prometteuse cher collègue car vous pouvez voir notre ancienne miss se battre comme… euh quel nom classe on peut donner à quelqu’un qui boit comme un trou ?
- Euh… un homme ?
- Notre ancienne miss Melior se bat comme un homme !!!

Et que la fête continue !!!!

C’est étrange comme une boule de feu peut faire dessaouler surtout quand elle est dirigée vers vous et qu’un gars menaçant vous cri dessus. Pourtant, ça ne fit pas dessaouler Yue.
- Whoooooouuh, quelle jolie flamme, elle ondule et elle danse, comme le corps d’Allen contre le mien… ou pas… Je sais pas, je sais plus. Votre disciple ?

Yue avait un sourire béat sur le visage, tellement étiré qu’on avait l’impression qu’il allait déborder. Mais le pire était qu’elle se sentait obliger de mettre des gestes sur ses paroles et comme si les évènements avait décidé de s’en mêler, une musique au tambour et autres instruments de percussion s’éleva dans les airs, donnant un rythme au déhanché innocent de la jeune albinos.
- Te fout pas de moi gamine et toi là-bas reste où tu es, il serait dommage d’abimer un si jolie minois que le tien.
- Vous noterez que le mien il s’en fout de le cramer.

Dit l’archère à la cavalière qui se rapprochait de la scène avec une expression d’inquiétude à peine voilé, un doigt levé vers le ciel.
- Parle gamine ou je te promets que tu auras besoin de tes bandages à vie…

Un petit sourire sadique s’installa sur son faciès et Yue y répondit par le plus beau de ses regards alors qu’une note sarcastique perçait désormais dans ses paroles.
- Et tu veux que je te parle de quoi le vieux crouton mature ? De mon amitié avec un assassin, de celle avec un loup, ou de …
- PARLE MOI D’ALLEN !!!
- Cheveux blancs, yeux vairons rouge et bleu, corpulence plutôt moyenne, plus petit que moi, des lèvres très douces, langue agile (pour les discours bien sûr), peau pâle,…
- Quelle est ta relation avec MON PREEEEEEEcieux… Disciple ?
- Sentimentale, charnelle, amoureuse quoi. Vous devait connaitre à votre âge on doit avoir fait de nombreuses expériences, n’est ce pas Hélène ?

Petit sourire qui oblige tout le monde à être d’accord avec elle. Il faut dire qu’elle avait un très joli sourire dans le genre pur innocence. L’expression fulminante du rouquin n’arrivait même pas à lui rabattre son caquet.
- Et puis c’est peut être votre disciple, mais c’est MON PREEEEEEEcieuuuux Namoureux !

Il était surement difficile de résister à un tel sourire, qui aurait pu croire à une quelconque malveillance dans les yeux de cette enfant ? Elle parlait avec tant de simplicité et en même temps de sincérité de celui qui avait pris possession de son cœur qu’il…
- Le concours de tir à l’arc va bientôt débuter, dernières inscriptions possibles, venez, venez messieurs, dames !!!

D’un mouvement fluide et d’une rapidité hallucinante, Yue se défit de la prise du mage et son départ fut si fulgurant que le souffle de sa course éteignit la boule de feu.[color=white]
- Whoooooo Hélène, mon arc, mes flèches, il me faut mon arc, j’ai un concours à remporter et vous aussi d’ailleurs. Je vous ai inscrite avec moi pour un concours de danse en couple juste après le tir à l’arc alors faut vous préparer !!!

Elle n’en ajouta pas plus, ni sur le moment où elle avait pu faire ça, ni sur le concours de danse surprise et s’échappa vers les contrées lointaines de la boisson pour retrouver son arc chéri et ses fidèles amies.[/i]
- Ah mes bébés, maman ne vous laissera plus jamais seule.

Elle serra ses flèches dans ses bras comme la bonne bourrée qu’elle était et se dirigea vers le stand de tir d’un pas titubant. Hélène ne semblait pas l’avoir suivie et l’albinos se demandait si elle était restée avec le rouquin mais à vrai dire, elle s’en moquait car elle avait un tournoi à gagner.
- Mesdames, Messieurs, les règles sont simples, vous avez cinq flèches, vous les tirées et ce lui qui à le plus de flèches près du centre gagne ! A VOS ARCS, PRÊT, PARTEZ !!!

Et là sous les yeux admirateurs du public en délire, sous les cris des enfants en extase, sous les encouragements féroces,… Yue s’écroula par terre.
- J’ai trop bu…

Cependant, avant sa magnifique et pitoyable…
- Je suis pas pitoyable !!!!

…chute, elle avait tiré ses cinq flèches d’un seul coup, et comme guidée par la main de Dieu, elles vinrent se ficher en plein centre de la cible.
- C’n’est pas Dieu, c’est le TALENT !!!!!
- Et nous finiront ce nouvel évènement par cette magnifique phrase, pleine de vérité !!
- Oui, je suis tout à fait d’accord Francis. Tient regardez, nous pouvons voir qu’une bande de gosses ont assailli le peloton et… Mais ils s’enfuient avec le prix de la victoire !!!
- Hey !!! vous m’avez pas guidé sales garnements, cette or est à moi… snif… C’est pas juste !

Avec cette magnifique journée, Yue en avait oublié de dormir. Après tout, l’albinos était venue dans cette ville en premier lieu pour se plaindre du boucan qui l’empêchait de se reposer en attendant son compagnon. Mais finalement, l’ambiance festive avait fini de l’emporter dans ses mélodies entrainantes, dans ses couleurs plus vives les unes que les autres, dans ses boissons au subtil goût sucré. Elle s’était tant amusée. Cependant, la nuit venait, son ami la rejoindrait peut être pour la nouvelle lune, elle ne savait pas, elle ne savait plus. A vrai dire, après près de 24h d’éveil elle se sentait bien d’accepter la proposition d’Hélène. Un bon lit moelleux plutôt que sa grotte froide et rigide… C’était bien tentant.
Combien de chance y’avait-il qu’il arrive ce soir, il avait déjà une semaine de retard, il pourrait très bien avoir un jour de plus. Et même si ce n’était pas le cas, le faire patienter une journée quand lui, lui en avait fait patienter sept…
- J’accepte ton invitation !

En plus, c’était l’une des première fois qu’elle se sentait à l’aise avec une personne de sexe féminin. Car bien que Nino fût bien sympathique, son coté explosif à chaque fois que l’on mentionnait le nom de son Jaffar chéri et son regard sadique quand elle manipulait les flammes était assez… perturbant. Hélène était plutôt comme elle ou plutôt comme ce qu’elle aurait été si la première personne qu’elle avait rencontrée n’avait pas été Jaffar. Si ça avait été Steffan qui sait…
Elle avait une simplicité apaisante, tout en restant originale et unique. Elle n’avait rien d’ennuyeux mais elle semblait simplement stable sereine et en même temps, explosive et pleine de passion. Si elle avait été moins frivole et un peu plus innocente, elle aurait pu voir en elle une version féminine d’Allen. Comme en lui, elle sentait qu’elle pouvait avoir confiance.
- Je serai ravi de partager ta demeure pour la nuit, même si je suis plutôt du genre à dormir le jour.

D’un pas toujours enjoué, elle saisit le bras d’Hélène et l’emmena avec enthousiasme vers la ville, quand soudain, elle se souvint d’un détail.
- Ah Hélène, des gamins m’ont offert cette chose tout à l’heure, je sais que vous les humains vous aimez ce type de fragrance mais personnellement, moi elle m’agresse les narines et me rend malade alors si tu veux bien l’accepter, j’aimerais te l’offrir, non pas que je te considère comme une poubelle ou quoi que ce soit, mais je pense que ce genre de parfum scierait plus à une jeune femme comme toi, qu’à une sauvageonne comme moi.

En plus, avec un parfum si prononcé, comment elle ferait pour attraper ses proies… ? C’est vrai quoi elle restait tout de même une chasseuse, elle ne pouvait pas se permettre de se faire repérer par la moindre buse avec un tant soi peu d’odorat… déjà que côtoyer les humains allait lui donner un net désavantage… On dit souvent que les animaux sont sales et sente fort, pourtant, il est rare que la biche sente l’odeur du loup à l’affût alors que celle des humains… à moins que ce soit l’odeur de leur chevaux qu’ils sentent et alors tout la belle théorie de Yue partait en fumée…

Bref, d’un pas conquérant, elle remonta dans la ville trainant à moitié Hélène alors qu’elle n’était même pas censé savoir où elle habitait. Mais on était pisteuse ou on ne l’était pas, et Yue en plus d’être une excellente chasseuse, était une très bonne pisteuse également.
Avec eux, tout une foule de gens rentrait et ce n’est pas sans surprise qu’elle vit le pervers roux rentrer entourée de deux jolies donzelles toutes éméchées par l’alcool. Elle doutait qu’il ait besoin de ça pour ne pas rentrer seul mais elle estimait son sens pratique. Après tout pourquoi courir après une femme qui se fait désirer quand deux se jettent dans vos bras ?
Les gamins rentraient aussi chez eux et elle en vit plus d’un se faire réprimander par ses parents pour avoir fait le bazar lors du festival, ce qui la fit rire de plus belle. Comme il était mignon avec leur petite bouille renfrognée. Sans le vouloir réellement, elle se retrouva à leur tirer la langue. Enfin, si on pouvait vraiment le faire sans le vouloir.

Bref après quelques dizaines de minutes de marches, et quelque détour par une caserne de militaire, une écurie, et un bar, (allez savoir pourquoi ses endroits portaient l’odeur de la Beorc) elle arriva enfin devant une grande bâtisse, qu’elle ne doutait pas être celle de son amie.[color=white
- Nous voilà chez vous très chère, si vous vouliez bien vous donner la peine de rentrer.
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Un petit sourire espiègle, une inclinaison toute mignonette et une main, paume vers le haut indiquant la demeure. Yue était surement la plus ridicule servante qu’il pouvait exister en ce monde.

Yue était à table comme près d’une cinquantaine d’employés, domestiques et maitres de maison. Elle entamait sa première bouchée de nourriture dans la chaleur d’un repas familiale. Elle n’avait jamais vraiment pu partager ce genre d’ambiance avec qui que ce soit… La famille c’était une notion que Yue ne connaissait pas mais étrangement elle n’était pas sure de vouloir la connaitre. Car quand elle voyait tout ces gens souriant regardant la mère et l’enfant avec des yeux remplis de bonheur… elle se disait, que si elle avait vécu dans un tel milieu, jamais elle ne ferait ce qu’elle fait.
Comment partir à l’aventure et défier la mort tous les jours quand on sait que des personnes tiennent à nous et qu’elles souffriront de notre disparition ?
Comment tourner le dos à tout cet amour pour vivre sa vie égoïstement loin de tout ?
Elle avait déjà du mal à prendre soin du peu d’amis qu’elle avait alors si elle devait s’occuper de toute une famille… Elle ne dormirait plus. Etre parent, fonder une famille, s’établir,… ce n’était pas une vie pour la jeune fille qu’elle était pour le moment. Mais peut être qu’un jour, elle se rendrait dans le Manoir aux Coquelicots, elle demanderait à Allen de faire d’elle une femme convenable et ils auraient plein de petites horreurs du nom de bébés. Parfois, Jaf viendrait leur rendre visite et il se ferait tirer les poils de la queue par ces derniers, peut être qu’il amènerait même Cassandra avec lui vu qu’il avait l’air de bien s’entendre. Et puis… si ça se trouve d’ici là, elle se serait réconciliée avec Jaffar et lui aussi viendrait leur rendre visite… Il sera peut être même marié à Nino qui sait ?
M’enfin, ce n’était pas le genre de Yue que de prévoir les choses à l’avance, elle vivait au jour le jour, et la seule chose qu’elle souhaitait conserver à travers le temps était ses amis.

Avec un petit rire intérieur et fort secouement de tête Yue chassa ces idées abracadabrantesques et enfourna dans sa bouche une nouvelle bouchée de viande. Son regard se posa alors sur Hélène. D’après ce qu’elle avait pu voir, c’était une chevalière pégase, elle faisait partie de l’armée et avait dû partir de nombreuse fois au combat. Des missions qui devaient la mener loin des siens, de sa famille, de ses amis. N’avait elle pas peur pour eux, n’était elle pas inquiète à chaque fois qu’elle s’éloignait un peu d’eux ?
Yue avait le cœur serré dès qu’elle n’avait plus son Allen ou son Jaf sous les yeux. Et pourtant, elle savait qu’il pouvait se débrouiller seuls. Alors pour eux qui semblaient si fragiles et si faibles, ils étaient autant de points sensibles que d’amis aimant. Une épine dans le pieds dont on ne veut pas se débarrasser je suppose.

Hélène devait être très forte de caractère.

*Certains disent que les liens nous affaiblissent… n’est-ce pas Jaffar ? Pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi forte que lorsque je combattais pour mon frère ou pour toi *

La véritable force des gens se révèle lorsqu’ils veulent protéger quelque chose de cher à leurs yeux.
Rapidement, le repas se finit, les dames de cuisines débarrassèrent les tables et se mirent promptement à la vaisselle pour ne pas embouteiller la salle de travail avec toutes ces assiettes, verres et couverts.
L’albinos sentait le poids du sommeil s’abattre sur elle après ce bon repas et ne pensait désormais plus qu’au bon lit que lui avait vanté Hélène. Jaf attendrait une journée de plus, tant pis pour lui ? il n’avait qu’à pas être en retard.
- Mademoiselle Yue, Hélène, je pense que j’ai bien mérité du repos, je vais donc vous laisser. Tu lui indiqueras sa chambre. Moi je vais installer ce petit ange dans son landau et rejoindre le pays des songes

Elle faisait preuve d’une douceur si apaisante.
- Elle sera certainement une bonne mère. _ puis se tournant vers Hélène en baillant bruyamment _ Et sinon, si on rejoignait le pays des songes nous aussi ?

Un sourire lui répondit, et Yue se mit à suivre sa nouvelle amie. La demeure était grande, mais Yue se sentait bien incapable de repérer toutes les particularités des lieux. Elle ne rêvait maintenant plus que d’une chose, rêver, dans un bon lit moelleux.

***

Durant la nuit, Yue entendit un appel dans son sommeil. Un hurlement familier, celui d’un ami, celui de Jaf et c’est machinalement qu’elle y avait répondu. La flèche qu’elle avait tiré par la fenêtre de sa chambre alors qu’elle sommeillait encore, perça le ciel en un son unique.
Il ne mettrait pas longtemps à la rejoindre même en territoire Beorc.
Yue se rendormit près de la fenêtre sachant que Jaf serait à ses cotés à son réveil.



HRP : Il est effectivement là, le lendemain matin dans ma chambre. Cependant, il est encapé donc on ne perçoit pas que c'est un Laguz

Le signe imperceptible de la part de l’archère avait retenu le mouvement du jeune roux. Sa main griffue avait failli rejeter celle de la demoiselle, et Yue savait que s’il l’avait fait, ça n’aurait point été sans violence. Néanmoins, il ne put s’empêcher de grogner alors que la soldate lui caressait la tête comme à un vulgaire chien.
Pourquoi tous les Beorcs devaient il se montrer si familier… ?
Aucun mot ne fut dit avant que la jeune femme ne sorte ni un bonjour, ni un au revoir. Yue était restée de marbre. Lorsque la porte claqua, elle resta silencieuse encore quelques secondes et finit par se lever. Elle prit une chaise dans la chambre et vint coincer la porte d’entrée pour s’assurer que personne ne viendrait la déranger. Puis elle s’en retourna près de Jaf et d’un vif mouvement, elle arracha la cape du gamin, découvrant le jeune corps de son frère. Il semblait fatigué, il semblait faible mais surtout, il semblait avoir des problèmes au vue du sang, qu’elle savait ne pas être le sien, qui teintait sa tunique d’une affreuse tâche brunâtre.
Le mouvement fut rapide, le mouvement fut violent,…la gifle sans préavis fouetta la joue du gamin et il s’étala sur le sol de tout son long.
- Crétin ! Où étais-tu passé ? Je me suis inquiétée pour toi, tu as une semaine de retard ! Et tu n’étais pas là à mon réveil !!! Tu te prends pour qui, je te rappelle que tu n’es qu’un ga…

L’enfant avait pris forme canine et il en imposait par sa taille. Il tourna la tête et cracha le sang qui emplissait sa bouche.(color=grey]
- Silence ! Je n’ai aucun compte à te rendre… je ne suis pas inférieur à toi, je suis ton égal. Alors tu vas…[/color]
- Insolent !!!

Le coup de poing vint sur sa droite et il n’eut pas le temps de l’éviter. Il roula sur plusieurs mètres et se releva en colère. Ses crocs découvert, il se préparait à plonger mais les yeux brillants de l’albinos le calmèrent. Elle posa un genou à terre et ouvrit les bras.
Quel étrange sentiment que de se sentir irrémédiablement attiré par la chaleur réconfortante de bras familier. Sans réfléchir, il s’avança pour se jeter dans les bras ouverts, renversant l’archère de tout son poids.
- Tu m’as manqué aussi mon petit Yue.
- Appelle moi Jaf je préfère ce nom dans ta bouche. Je préfère être Jaf avec toi.

Elle le serra dans ses bras et le laissa se réchauffer dans son étreinte. Il lui avait manqué, sa présence, son amitié, sa confiance… Elle avait longtemps été seule. Le revoir lui faisait un bien fou. Mais les circonstances n’étaient peut être pas des meilleurs.
Après un petit moment de rires échangés et de parlottes inutiles, ils se relevèrent. Yue examina son corps bout par bout, remarquant des hématomes, de nouvelles cicatrices, des lésions par ci, par là… Il en avait vécu des vertes et des pas mures ces derniers temps…
- Il suffit que je m’absente quelques semaines et voilà comment je te retrouve…
- Je te rappelle que c’est moi qui suis parti et que si j’avais pas été là au bon moment, c’est toi qui serait morte dans les bois.

Il était devenu bien impétueux depuis qu’il était parti. Si elle n’avait pas de notion du temps, elle penserait qu’il avait pris bien des années. Pourtant ce n’était pas le cas, il avait simplement maturé d’un coup. Yue aurait voulu lui éviter ça, elle aurait souhaité qu’il grandisse tranquillement plutôt que de devenir un homme à l’âge de 10 ans à peine… Elle aurait souhaité qu’il vive plein d’expérience qui aurait forgé son caractère en douceur, qu’il fasse des erreurs, qu’il les surmonte, qu’il grandisse… comme elle avait pu le faire grâce à Eristoff.
- Bon dis moi ce qu’il y a ?

Jaf se roula comme un gentil petit chien dans le canapé et posa sa tête sur les genoux de Yue alors que gentiment, elle lui caressait les cheveux.
- Le Black Fang s’en prend à Cassandra. J’ai repéré plusieurs de leurs hommes et je les ai tué… Mais d’autres sont arrivés et je les ai tué… J’ai besoin de toi pour la sortir de là, je vais l’emmener avec moi en Hatary, le protégerai…
- J’ai envie de te dire oui mais… Mais attend d’où tu connais Cassandra ???
- C’est un détail…

D’imperceptibles rougeurs apparurent sur ses joues et Yue n’en demanda pas plus.
- Pour Cassandra, l’emmener en Hatary ne servirait à rien, elle serait plus en danger là bas et elle ne pourrait pas vivre sa vie. Ce serait pire qu’une prison pour elle.
- Alors tu proposes quoi !!! Que je la laisse ainsi ?
- Non… Mais Hatary c’est pas la meilleure de solution. On verra une fois sur place. Pour l’instant, nous devons nous y rendre. Et j’ai ma petite idée sur la personne qui pourra nous y mener. _ Elle se tourna vers l’enfant _ ça te dit de manger en attendant ma nouvelle amie ?