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 Némésis [Terminé - NC-12]

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MessageSujet: Némésis [Terminé - NC-12]   Némésis [Terminé - NC-12] I_icon_minitimeJeu 4 Aoû - 16:20

Némésis [Terminé - NC-12] 93930712ansavant

Némésis

Aujourd’hui encore, Ulrick avait fait des merveilles en ville. Du haut de ses seize ans, il s’était révélé comme le meneur de la petite troupe d’adolescents qui se donnait en spectacle tous les jours sur la place du marché, devant un public en majorité séduit. Acrobaties, jonglage, musique, chant et pirouettes incongrues étaient le quotidien du jeune homme et de ses amis, et cette modeste activité leur permettait de gagner de précieuses économies, tout en se glorifiant de leur talent respectif aux yeux des badauds. C’est après un spectacle comme celui-là qu’Ulrick rentra chez sa mère, avec qui il vivait dans une petite maison isolée dans la campagne voisine. La dame était réputée dans la région pour ses remèdes naturels efficaces la plupart du temps, et cette activité lui permettait de subvenir aux besoins de ce qui restait de sa famille : son unique fils. Néanmoins, lorsque ce dernier entra dans la maison, ce fût le silence le plus complet qui l’accueillit, à sa grande surprise

"Maman ? J’suis d’retour !"

Aucune réponse. Intrigué, Ulrick fit rapidement le tour de la pièce principale, vérifia l’unique chambre puis sortit dehors. Désert, aucune trace de sa mère, et rien n’expliquant une telle absence : elle lui laissait toujours un mot lorsqu’elle sortait, aussi l’inquiétude commençait à poindre en lui. Lorsqu’il rentra de nouveau, son anxiété se mua en peur tandis qu’une poussée d’adrénaline accéléra les battements de son cœur : un homme était assis à la table du salon, l’observant paisiblement. Assez grand, un visage froid et carré arborant un sourire de vipère, un corps relativement musclé et une armure de très bonne qualité, en partie dissimulée sous une cape de velours noir. Une fois l’effet de surprise disparu, Ulrick attrapa la dague qu’il gardait toujours sur lui et se mit en garde.

"Qui êtes-vous ? Comment vous êtes rentré ici ?"
"Mon cher Ulrick, c’est un plaisir de te voir. Je me nomme Hanz, je suis un ami de ton père."
"Mon père est mort lorsque j’suis né, j’m’en fiche que vous l’ayez connu ! Qu’est ce que vous m’voulez ?"
"Oh c’est très simple. Te donner l’occasion d’empêcher qu’un malencontreux et terrible malheur ne foudroie définitivement ta charmante mère qui, si elle n’était pas enfermée et bâillonnée, te souhaiterait sans doute le bonjour."

Il n’en fallu pas plus pour qu’Ulrick catalogue ce dénommé Hanz dans la case des ennemis et, en une fraction de seconde, le jeune homme se retrouva à courir vers son adversaire, bondissant sur la table, la dague levée, prêt à asséner un coup mortel. Il n’avait jamais vraiment combattu auparavant, il était plutôt du genre à fuir les hostilités aussi, c’était la première fois qu’une véritable pulsion meurtrière s’emparait de lui. Une pulsion incontrôlable, une pulsion qui fût rapidement maîtrisée par Hanz qui, après avoir esquivé l’attaque de toute évidence inexpérimentée, s’empara du bras d’Ulrick et le tordit dans le dos, lui faisant lâcher son arme avant de le plaquer face contre la table. Le jeune homme eut beau se débattre, la poigne de fer de son adversaire l’empêchait d’agir. Il se sentait comme un rat tentant de s’attaquer à un tigre, ce qui était parfaitement dérisoire. Tandis qu’il fulminait, Hanz se pencha à son oreille et murmura :

"Tu n’as jamais reçu une éducation paternelle, je suis là pour arranger ça. Ne t’en fais pas pour ta mère, tu la retrouveras en parfaite santé… Si tu fais exactement ce que je te demande. Maintenant je vais te lâcher, et j’espère ne pas avoir à te briser les os."

Hanz relâcha Ulrick et retourna s’asseoir calmement, tandis que le jeune homme restait debout, face à lui, massant son bras endolori tout en jetant des regards suspicieux à cet étrange individu. Il hocha néanmoins la tête, enclin à entendre ce qu’il voulait de lui.

"Bien, tu es enfin raisonnable. Vois-tu mon cher Ulrick, je t’observe depuis un moment et j’ai, de plus, bien connu ton père. Sur certains points, tu a bien hérité de lui."
"Quels points ?"
"Allons, tu dois t’en douter, sachant qu’il était Laguz, contrairement à ta mère. Tu ne t’es jamais demandé d’où venaient ton agilité surhumaine, ta discrétion hors norme, ta capacité à trouver n’importe qui juste en suivant ton instinct ?"

Ulrick ne répondit rien, conscient de la véracité de ces propos. En effet, le jeune homme possédait certaines capacités largement supérieures à la normale, qu’il évitait de trop dévoiler, non seulement pour ne pas se montrer supérieur à ses amis, mais aussi afin de ne pas attirer l’attention de l’armée sur son potentiel combattif, car il ne voulait pas se battre. Non qu’il était pacifique, mais l’idée de tuer quelqu’un de ses propres mains lui semblait impossible. De plus, la marque sur son corps, témoignant de la nature maudite et tabou de ses origines, le poussait d’autant plus à la discrétion.

"Je sais que tu ne veux pas mettre tes talents au service d’une cause, même noble. Tu ne veux même pas les exploiter totalement pour ton propre compte, un vrai gâchis. Seulement, je veux que tu travailles pour moi et en cas de refus…"
"Qu’est ce que j’dois faire ?"
"Quel empressement, tu me surprends jeune homme ! C’est très simple. A l’est de Daien, dans une crique à l’abri des regards, se trouve une flotte de mercenaires. Il s’agit de plusieurs groupes unis sous la férule d’un chef charismatique, un certain Fritz Donkarl." Hanz se leva et commença à faire les cent pas dans la pièce, tout en gardant les yeux fixés sur Ulrick. "Un tel rassemblement est dangereux pour tout le monde, une petite armée de ce genre, aussi unie, pourrait déséquilibrer gravement l’ordre de ce monde et…"
"Attendez, vous n’voulez quand même pas qu’je…"
"Oh que si. Je veux que ce soir, tu t’infiltres sur le navire principal, et que tu assassines Donkarl, si possible discrètement afin de semer la zizanie dans cette armée. Bien entendu, je te fournis tout le matériel nécessaire."
"Même pas en rêve !" cria Ulrick en frappant du poing sur la table. "Pour qui m’prenez vous ? Je n’suis pas un assassin !"

Hanz se leva et s’approcha d’Ulrick qui, de son côté, reculait prudemment. L’homme ne lui laissa néanmoins pas le temps de s’éloigner davantage et, après une large enjambée, le retînt d’une solide poigne sur l’épaule, approchant son visage menaçant à quelques centimètres du sien.

"Alors tu vas devoir vite apprendre à l’être. Car vois-tu, mes hommes sont, comment dire, frustrés, et ta chère maman est encore jeune, elle a toujours beaucoup de charme. En ce moment même, mes gardes la surveillent, et n’attendent que mon autorisation pour… Et bien pour se détendre un peu, tu comprends je suppose ?"
"Je…"
"De plus, certains de mes hommes ont assisté à ton petit spectacle aujourd’hui, en ville. Eux aussi n’attendent que mon ordre pour aller féliciter tes amis chez eux. Tout ne dépend que de toi. Veux-tu enfin utiliser tes talents à bon escient, Ulrick Stockeld ?"

Ulrick garda le silence, tremblant de rage face à cette homme qui mettait en danger sa vie toute entière. Mais avait-il le choix ? Bien sûr, il savait qu’il n’aurait pas trop de problèmes pour s’infiltrer où que ce soit, il avait confiance en ses capacités. Mais était-il capable de tuer un homme ? Il n’en savait rien et jusqu’ici, n’avait jamais voulu le savoir, même dans un monde en perpétuel conflit comme celui-ci. Il ne pouvait tout simplement pas refuser et sauver lui-même sa mère et ses amis, il n’était après tout pas tout-puissant. La seule solution se révélait être le sacrifice un homme pour préserver sa vie et celle de ses proches. Et même s’il devait avoir du sang sur les mains, Ulrick était prêt à salir son âme, bien que ce n’était évidemment pas de bonté de cœur. Plantant son regard hostile dans celui paisible et amusé de son interlocuteur, le jeune homme hocha la tête. Le sourire d’Hanz s’élargit un peu plus.



Premier Meurtre

La nuit était tombée sur la Demi-Lune Sombre, surnom très imaginatif donné à la baie se situant au sud-est de Daien, réputée pour pouvoir mettre à l’abri une petite flotte de navires sans le moindre problème. C’est d’ailleurs là que mouillait l’armée unie des mercenaires, comptant une dizaine de navires de taille variable, tous arborant divers drapeaux héraldiques. L’un de ces bateaux, un plus grand que les autres et situé au centre de ces derniers arborait le symbole du chef de l’union : un visage mi-homme, mi-lion, représentant la nature de Marqué de Fritz Donkarl. Une nature surprenante, au vu de la position hiérarchique de ce mercenaire qui, de par son seul charisme, avait rassemblé cette petite armée.

Ulrick ne connaissait pas cet homme, jusqu’à maintenant. Hanz lui avait rapidement expliqué son statut, ainsi que sa description physique : tout ce dont il avait besoin pour le retrouver. En plus de ça, le maitre chanteur lui avait confié un équipement de bonne qualité : une tenue de combat noire épousant parfaitement son corps, des gantelets d’escalade (une ingénieuse invention évitant l’utilisation hasardeuse d’un grappin), une épée courte et quelques couteaux de jets, ainsi qu’une fiole de poison foudroyant très rare. En prime, Ulrick s’était procuré une simple barque repeinte entièrement en noir, l’idéal pour passer inaperçu la nuit. C’est à bord de cette dernière que le jeune homme s’approchait de la flotte des mercenaires, aidé par l’obscurité née de l’ombre produite par les falaises et de l’absence de lune ce soir. Le temps idéal pour une infiltration.

Passant lentement et discrètement entre les bateaux d’où s’échappaient parfois des bruits de fête, Ulrick parvint jusqu’à celui qu’il recherchait. Abandonnant sa barque, il se lança sur la coque du navire, s’y accrochant à l’aide de ses gantelets spéciaux. Tandis qu’il grimpait, il se permit un regard en arrière : autour de sa petite embarcation, l’eau semblait insondable, et une pointe d’anxiété s’empara de lui à l’idée de tomber dans ces profondeurs abyssales. Certes, il savait nager mais, depuis toujours, il était angoissé à l’idée d’être dans l’eau. Selon sa mère, cela venait de son père et de sa nature de Laguz.


*C’n’est pas l’moment d’penser à ça Ulrick, finis-en vite avec tout ça !*

Continuant son ascension, Ulrick parvint finalement au niveau de la cabine du capitaine. Comme lui avait dit Hanz, Fritz était seul, enfermé dans son bureau, lisant un ouvrage visiblement volumineux. Sa réputation le décrivait comme un homme plus cultivé et stratège que guerrier, bien qu’il était tout de même une fine lame. Une silhouette bien bâtie sans être un monstre de guerre, un visage lumineux, des cheveux d’or et une tenue digne d’un noble, c’était à se demander ce que faisait un tel homme dans une bande de mercenaires. Néanmoins, le jeune assassin ne s’attarda pas plus : pour réussir au plus vite, il fallait faire une attaque éclair, et tant pis pour la discrétion. Après tout, il n’était pas un professionnel, et tant que la cible était morte…

Grimpant au bon niveau par rapport à la fenêtre, Ulrick se balança en se tenant à l’une des effrayantes gargouilles décorant la coque du bateau et se propulsa sur la vitre, la brisant pour débouler en roulade dans la cabine. Le chef des mercenaires se leva subitement, empoignant le fourreau de son arme à côté de lui, mais trop tard : deux couteaux de jet l’atteignirent en plein cœur. Durant un instant il tituba, semblant être sur le point de tomber.


"Désolé, je devais le faire. Reposez en paix." murmura Ulrick tout en s’apprêtant à repartir rapidement.
"Ah ! Si tu veux me tuer assassin, fait le correctement !"

Ulrick fit volte-face et observa avec appréhension sa cible se redresser correctement et retirer sans gêne les couteaux plantés dans son cœur. Le chef des mercenaires inspira longuement, puis dégaina son arme – une rapière – avant de se jeter sur l’assassin. Le jeune homme para l’attaque avec sa propre épée et tenta une riposte, mais en vain : son adversaire était un épéiste de talent. A présent, Ulrick ne pouvait qu’esquiver les assauts, chose qu’il parvenait à faire avec brio, usant de son agilité pour littéralement danser autour de Fritz. Néanmoins, il lui était impossible de le toucher pour le moment, et des coups violents se firent entendre à la porte verrouillée de la cabine : pour la discrétion, c’était définitivement raté.

"Tu as beau n’être qu’un gamin apparemment, je n’aurais aucun scrupule à te tuer. Si tu veux fuir, c’est le moment petit !"

Mais Ulrick ne pouvait pas fuir. S’il échouait, sa mère et ses amis n’en sortiraient pas vivants, il n’avait pas le choix. Vu la situation, continuer à esquiver ne mènerait à rien, il fallait qu’il tente une ultime attaque. Grognant de rage, le jeune homme s’élança à toute vitesse vers Fritz, bondissant vers lui, l’épée levée. Il tournoya légèrement pour esquiver la riposte du mercenaire, mais la rapière de ce dernier l’atteignit malgré tout au niveau des côtes, le transperçant de part en part. Un cri de douleur s’échappa de ses lèvres mais, puisant dans ces dernières forces, Ulrick parvînt à érafler le bras de sa cible, y laissant une vilaine coupure qui ne sembla néanmoins pas déstabiliser le mercenaire.

"J’ai…réussi…"
"Une simple éraflure et tu crois avoir gagné ? Tu parles d’un assassin ! Même si je dois avouer que tu es plutôt agile et…" Fritz s’interrompit en observant l’épée d’Ulrick : sur la lame de celle-ci, un étrange liquide légèrement jaunâtre s’écoulait. "Non, ne me dis pas que…"
"Du poison, oui… Vous auriez dû…faire plus attention."

Le produit fit vite effet et Fritz lâcha son arme, s’effondrant au sol, son corps totalement figé : la plaie ayant été faite sur le bras, le poison allait mettre du temps à totalement le tuer, paralysant simplement l’ensemble de son corps pour le moment tandis que ses organes internes allaient lâcher les uns après les autres. Retirant la rapière transperçant son corps, Ulrick tituba, s’appuyant sur le bureau pour ne pas tomber. La tête lui tournait tandis que trop de sang à son gout s’écoulait de la blessure. Les coups à la porte s’intensifièrent, sans doute les personnes à l’extérieur tentaient de la forcer. Le jeune homme s’approcha du chef des mercenaires et dirigea la pointe de son épée vers le cou de ce dernier.

"Je vais abréger vos souffrances. Je suis…désolé. Pardonnez-moi."

Ulrick croisa le regard de sa victime paralysé, un regard mêlant le fatalisme et la pitié, un regard qui, il le savait, le hanterait jusqu’à la fin de ses jours. Mais il était trop tard pour reculer, c’était le sacrifice qui lui était exigé pour sauver ceux qu’il aimait. Serrant les dents, le jeune homme plongea sa lame dans le cou du chef des mercenaires, le transperçant entièrement avant de retirer l’épée, libérant un flot surprenant de sang. Faisant un bond en arrière, Ulrick resta paralysé devant cette abondance sanguinaire, tout ce liquide rouge qui formait peu à peu une effrayante flaque dans la pièce. Il eut un haut de cœur, sembla sur le point de craquer, mais fût obligé de se reprendre : la porte venait d’être enfoncée dans son dos, et deux mercenaires pénétrèrent dans la cabine.

Le premier resta figé de surprise devant la scène qui se présentait à eux mais le second, plus réactif, se jeta en jurant sur Ulrick. Le jeune homme s’accroupit près du sol et se projeta en avant, assenant un violent coup latéral qui ouvrit en deux l’estomac de son assaillant : il perdait le contrôle de ses émotions, alors qu’une surprenante agressivité s’emparait de lui. A peine avait-il tué cet homme qu’il s’attaquait à son coéquipier, lui lançant un couteau en plein visage. Il s’apprêta à repartir lorsqu’un carreau d’arbalète l’atteignit dans l’épaule. Des vertiges commençaient à l’assaillir tandis qu’une violente nausée lui enserrait de plus en plus la gorge. D’autres mercenaires entrèrent dans la pièce, l’un glissant sur une flaque de sang, l’autre se faisant promptement taillader par Ulrick. Mais c’était maintenant toute une petite armée qui se pressait à la porte, et le jeune homme savait qu’il ne pourrait plus tenir à présent. Ignorant ses blessures déjà graves, il se mit à courir vers la fenêtre brisée et sauta, chutant de plusieurs mètres avant de disparaître dans l’eau.

Immédiatement, il se mit à nager du mieux qu’il pouvait, restant le plus longtemps possible sous la surface, tentant de surmonter à la fois sa fatigue physique, son épuisement mental, et son anxiété vis à vis de l’eau. Il fallait qu’il rentre chez lui. Il avait accompli sa mission, sa mère et ses amis seraient sauf, et tout redeviendrait comme avant. Tandis qu’il s’éloignait de la flotte des mercenaires, une pensée s’immisça peu à peu dans son esprit : non, rien ne serait plus jamais comme avant. C’était la fin d’une innocence, et peut-être la fin d’un chapitre de sa vie. Il fallait maintenant continuer l’histoire correctement.



Impardonnable

Hanz observait d’un œil neutre ses acolytes déposer le corps sans vie d’Eliane devant la maison. La femme de son ancien ennemi. La mère du fils de son ancien ennemi. L’une des dernières choses qui représentaient son ancien ennemi. Même si ce dernier était mort, jamais Hanz ne pourrait oublier tout ce qui s’était passé entre eux. Jamais sa vengeance ne s’arrêterait et, même maintenant, la frustration continuait de le ronger. Néanmoins, une petite pointe de satisfaction naissait dans son cœur rendu froid par des années d’amertume : il avait détruit la vie de cet enfant. Il avait fait de lui un assassin et, lorsqu’il reviendrait chez lui, il devrait faire face à la perte de sa mère et de ses amis. Une vie brisée. Ses pensées furent interrompues par des bruits sourds : les corps des jeunes amis d’Ulrick venaient d’être jetés sans ménagement juste à côté.

"Un peu de respect pour les morts je vous prie, si vous ne voulez pas les rejoindre."

Ses acolytes s’excusèrent promptement et disposèrent correctement les cadavres devant la porte. Une fois cette tâche terminée, ils montèrent sur leurs chevaux et s’en allèrent au galop, laissant derrière eux cette charmante habitation transformée en cimetière par leurs bons soins. Accélérant l’allure, ses yeux empli de fureur dardés vers l’horizon, Hanz éclata de rire tout en clamant sous le regard inquiet de ses hommes :

"J’espère bien te revoir un jour, Ulrick. Je n’en ai pas fini avec toi, tu dois encore m’amuser pour longtemps !" Puis il ajouta en marmonnant : "Regarde bien, Harald. Regarde bien ce que je vais faire de ton fils, ta descendance, ton héritage. Je vais lui faire endurer tout ce que tu m’as fait endurer."

Tandis que la petite maison isolée disparaissait peu à peu derrière eux, Hanz entendit l’écho d’un hurlement lui parvenir de l’endroit qu’ils venaient de quitter. Ulrick était de retour à la maison.



Némésis [Terminé - NC-12] 714809denosjours

Sans Pitié

Caché au milieu des fourrés, Ulrick sursauta en ouvrant les yeux. Comment avait-il pu s’assoupir à un moment pareil, alors que lui et ses complices attendaient patiemment leur prochaine victime. Cela faisait maintenant deux heures qu’ils avaient mis le tronc d’arbre au milieu de la route avant de se dissimuler sur le bas-côté, et toujours pas la moindre trace de diligence. Mais où étaient passés les marchands en cette belle après-midi ? Voilà maintenant deux mois que le voleur trainait avec ces brigands, plus par dépit qu’autre chose : il se sentait quelque peu seul. Avec lui, ils étaient quatre. Jolièn l’épéiste, Dalior l’acrobate, Malek le mage et lui-même, le roublard. Une bien belle équipe de vauriens, unis par leur goût de l’illégalité et des feux de camps entre brigands.

Ulrick s’amusait assez avec eux, ça lui permettait de passer le temps. Il sortit néanmoins de ses pensées lorsque Dalior, caché près de lui, fit un geste de la main : une proie approchait. Un homme seul, à pied, portant un grand sac semblant contenir toute sorte de choses potentiellement intéressantes. Malheureusement, l’inconnu ne semblait pas très riche, au vu de la vieille cape qui enveloppait son corps. Peut-être un mage ? Il n’en fallu néanmoins pas plus pour qu’une fois la cible arrêtée près du tronc d’arbre, Jolièn ne sorte de sa cachette, l’épée brandit d’un air menaçant.


"Ola mon ami ! Bienvenue au péage des adeptes du troc à sens unique !"
"Que… Qui êtes-vous ?
"Comme vient de le dire très finement mon compagnon," répondit Ulrick tout en sortant de sa cachette en même temps que les autres "Nous sommes d’aimables individus désirant vérifier votre marchandise, et juger ainsi quel sera le prix de votre droit de passage."
"Mais, c'est scandaleux ! C'est..."
"Ce qu'Ulrick va faire maintenant, avec votre entière coopération" l'interrompit Malek. "Vas-y Ulrick, fouille son sac."

Ulrick s’approcha de l’homme qui ne broncha pas, au vu des armes dirigées vers lui. Le sac était assez imposant et, en l’ouvrant, le voleur découvrit une véritable réserve de fioles, sacoches remplies de poudres, plantes étranges et autres produits dignes d’un herboriste. Vidant tout le contenu sur le sol malgré les protestations scandalisées de son propriétaire, Ulrick resta un moment silencieux, sous le regard interrogatif de ses compagnons. Soudainement sérieux, il finit par demander :

"Herboriste mon brave ?"
"En… En quelque sorte oui."
"Doué ?"
"Je… Je me débrouille bien oui."
"Auriez-vous quelque chose contre l’amnésie je vous prie ?"
"OH ! ULRICK ! Qu’est ce que tu fais ?!" cria Dalior.
"L’amné… Oui, essayez la…la fiole mauve là… C’est, euh…radical et presque euh…instantané."
"Si c’est du poison, tu es mort l’ami."
"Non mais… Ne bois pas idiot !" l’apostropha Malek.

Ignorant les mises en garde de ses compagnons qui semblaient ne plus comprendre son comportement – il faut dire qu’il ne les avait jamais mis au courant de son amnésie – Ulrick avala quelques gorgées de la potion désignée par son « médecin ». Reposant la fiole par terre, il leva les yeux au ciel, se lécha les lèvres, et attendit. Quelques secondes, un silence de mort s’installa puis soudain, un cri de surprise s’échappa de l’herboriste qui baissa les yeux sur l’épée d’Ulrick transperçant son cœur. Il eut tout juste le temps de croiser le regard à la fois déçu et frustré du voleur avant de rendre son dernier soupir.

"Bordel t’es fou Ulrick ! On ne les tue pas sauf s’ils ne coopèrent pas !" s’énerva Dalior tout en allant vérifier le poul de l’homme. "Si ça se trouve il t’as refilé un foutu poison en plus ! Mais qu’est ce qui t’as pris ?"
"Et tu peux nous dire c’est quoi cette histoire d’amnésie là ? C’est nouveau ?" demanda Jolièn.
"Désolé mes amis, je vous expliquerais. Je vous laisse vous occuper du butin, moi je retourne au camp. Une bonne sieste m’attend !"

Et, laissant ses compagnons là, Ulrick s’en alla en sifflotant, disparaissant dans la forêt voisine où se trouvait leur campement. Ca n’allait pas. Ses souvenirs étaient toujours flous ou inexistants, et cette prétendue potion n’avait eu aucun effet sur cet état de fait. Plus grave encore, il ressentait de nouveau cette envie de fuir loin, de repartir à la recherche de quelque chose dont il ne connaissait pas même la nature. S’arrêtant pour s’asseoir au pied d’un arbre, le voleur soupira de dépit. Il était libre, sans attaches, sans passé. Certains donneraient tout pour ça. Mais comment vivre avec des émotions surgies de l’obscurité d’une vie oubliée ? Même la voix du vol s’était imposée à lui d’elle-même, comme si cela était sa vraie nature. Et ces rêves… Il rêvait toujours, dès qu’il s’assoupissait ne serait-ce qu’un peu, mais à chaque fois, il lui était impossible de se souvenir de ces songes. Sans même parler de ces envies de meurtre qui, parfois, lui tiraillaient le cœur et lui donnait la nausée, et le poussaient à soudainement tuer un innocent sans remord, comme il venait de faire.

Non, définitivement, la voie du vol était la moins sanglante. Après tout, il ne se considérait pas comme un assassin. Il n’était pas seulement Ulrick Stockeld, l’homme amnésique. Il était Eldingar, joyeux malandrin capable de faire sourire ses propres victimes dépouillées. Tout ça n’était qu’un jeu, il ne devait pas s’en faire. C’est sur ces pensées réconfortantes qu’il retourna finalement au camp préparer ses affaires, avant le retour des autres : il était temps de tout abandonner, et repartir vers une nouvelle vie. Encore.

Et ainsi continua l’histoire d’Ulrick Stockeld…
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Alan
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MessageSujet: Re: Némésis [Terminé - NC-12]   Némésis [Terminé - NC-12] I_icon_minitimeDim 25 Sep - 10:47

Orthographe 4.5/5:

Je n'ai repéré qu'une faute, heureusement pour toi.

Citation :
La seule solution se révélait être le sacrifice un homme pour préserver sa vie et celle de ses proches
Bingo, il manque un « d' ».

Style 4.5/5:

Juste une remarque sur la disposition des virgules :

Citation :
Et, même s’il devait avoir du sang sur les mains, Ulrick était prêt à salir son âme, bien que ce n’était évidemment pas de bonté de cœur.
La disposition des virgules me gène ici. Pour ma part, j'aurais placé les virgules là où elles sont en rouge et non pas là où tu les a mis. (celle après « sang sur les mains » étant bien de toi, je te rassure)

Histoire 9/10:

Deux couteaux dans le cœur et Fritz tient toujours debout ? Tu m'excuseras mais le moindre dégât au cœur cause une mort certaine et imminente, d'après mon expérience ! Sinon, rien à dire, tout concorde selon moi ^^ l'histoire est captivante, parfaitement menée avec un Ulrick qu'on ne connaissait pas. Bravo

Niveau 18

Trois niveaux en plus, congratulations !
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Némésis [Terminé - NC-12]

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