Oh ça oui, Ulrick est quelqu’un de charmant, vraiment. Déjà, il est souriant, et c’est toujours agréable de discuter avec quelqu’un qui semble de bonne humeur non ? Et il n’a pas l’air très hypocrite qui plus est, et c’est tout à son honneur…enfin en apparence, mais nous y reviendrons. Donc, ce jeune homme est très agréable en terme de compagnie. Amical et sociable, il n’hésitera pas à vous rendre service si cela ne le dérange pas trop et appréciera de passer du temps en votre compagnie. Tolérant, il vous acceptera tel que vous êtes, peu importe vos origines, votre passé, votre présent, ou même votre futur. Curieux, il aimera en savoir plus sur vous, sur votre vie, c’est pourquoi il est le confident idéal ! Enfin, vu comme ça.

Car tout n’est pas rose, oh non, tout n’est pas rose ! Déjà, qui peut réellement faire confiance à quelqu’un qui se montre aussi sympathique ? Ce serait un jeune enfant illuminé de pureté à la rigueur, je suis d’accord, mais là…il s’agit d’un adulte tout ce qu’il y a de moins innocent ! Je ne sais pas vous, mais moi, je surveille mes poches lorsque je discute avec lui. Il semblerait d’ailleurs que, malgré le fait qu’il parvienne à se faire apprécier de manière générale, la plupart des personnes sont mal à l’aise devant son sourire…je ne dirais pas non plus au bord du malaise, disons simplement que tout le monde ressent quelque chose d’étrange face à lui…comme si, alors que ses lèvres vous disent « je t’apprécie assez et je passe un bon moment », ses yeux, derrière leurs hypothétiques faux-semblants, vous assènent « je vais te dépouiller, mutiler ton corps et te laisser agonisant au bord d’une rivière en crue ». C’est assez déstabilisant, il faut l’avouer.

Il semblerait qu’Ulrick ait en partie perdu sa mémoire. A cause, ou grâce à cela, il se montre détaché de tout. Lui faire du chantage, le menacer ? Cela n’a aucun effet sur lui, car tout n’est qu’un jeu à ses yeux. Il vit sa vie en s’amusant, quitte à se mettre parfois en danger de mort. Retrouver sa mémoire, bien que cela soit important, n’apparaît pas comme sa priorité absolue, peut-être parce qu’il a peur de ce qu’il était avant ? Toujours est-il qu’il n’a pas de réelle notion du bien et du mal, et que les affaires politico-sociolo-idéolo-géographico-militaires ne l’intéressent pas. L’indépendance avant tout ! Il n’a jamais été un leader né, aussi donner des ordres n’est pas son fort…tout comme en recevoir ! Les petits chefs ? C’est un grand plaisir de les agacer – voir les dépouiller – pour lui, il n’a jamais apprécié ceux qui cherchent à s’élever dans la hiérarchie. En résumé, comme le chantait un ménestrel que j’ai un jour croisé dans une taverne : « un côté blanc, un côté noir, personne n’est tout laid ou tout beau. Moitié saint et moitié gredin, voilà l’histoire du gentil chapardeur… »

1 mètre 80. 78 kilos. Yeux verts. Cheveux bruns. Avouez que maintenant, vous avez une image très précise d’Ulrick n’est ce pas ? Soyons sérieux, voilà à quoi doivent s’attendre vos petits yeux lorsqu’ils croiseront ceux de cet homme… Parlons-en tiens, de ses globes oculaires ! Un regard… étrange, qui vous mais souvent mal à l’aise. Je ne dirais pas le regard d’un assassin, c’est différent, mais tout aussi dérangeant vous voyez ? J’en perds mes mots…enfin, il y a au moins son sourire qui, pour sa part, est assez désarmant. Très amical et agréable, il est difficile de ne pas lui faire confiance lorsqu’il affiche cet air enjoué propre à lui-même. Et puis, il faut dire qu’il a un visage fin et avenant, pas très dangereux au premier abord donc… D’ailleurs, il me semble qu’il approche de la trentaine…et il paraît encore assez jeune pourtant ! Son origine de « Marqué » sans doute.

Parlons un peu de sa carrure…nous sommes à des lieux du gros tavernier bien bedonnant, du monstrueux barbare tout en muscle ou du jeune acrobate aussi fin qu’un fleuret. Ulrick est du genre à s’entretenir, ce qui est bon pour un voleur comme lui, aussi il possède une musculature suffisamment développée pour tenir dans des combats… Mais pas autant qu’un vrai guerrier. Car malgré son premier abord plutôt « carré » dirons-nous, ce malandrin se révèle très souple, et un œil averti remarquera une certaine finesse dans le dessin de son corps. Un regard tout à fait quelconque sur sa peau nue remarquera par contre, à coup sur, la marque d’Ulrick qui, démarrant du milieu de sa cuisse, remonte jusqu’au centre de ses côtés, et prend la forme d’un… Disons que moi, j’ai l’impression de voir des branches d’arbre mort qui s’entremêlent…certains y voient peut-être chose, qui sait ?

En terme de masse capillaire, il s’agit plus d’un joyeux chaos qu’il tente plus ou moins d’arranger en une queue de cheval…tout aussi désorganisée finalement, donc ne nous attardons pas plus là-dessus. Donc, passons à sa tenue vestimentaire qui, bien souvent, reste la même, sauf lorsqu’il se déguise volontairement. Un pantalon de soie noire assez solide pour les grandes randonnées, une tunique beige assez banale, et une ceinture de très bonne qualité à laquelle se trouve son épée courte ainsi que ses bombes fumigènes. Par-dessus, il porte une veste mauve en apparence lourde pour un voleur, avec des motifs peu communs…un étrange habit, fait d’une matière pourtant très légère et confortable…qui doit valoir son pesant d’or. Inutile de se demander s’il elle lui appartient vraiment. Bien sur, ajoutez à cela une besace contenant à peu près tout le reste de ses affaires, le standard du vagabond !

Ulrick…ce cher Ulrick…je n’ai quasiment rien trouvé sur son passé. Frustrant n’est ce pas ? Alors pourquoi un biographe aussi illustre que moi, Geoffroy Montgardois – s’il vous plait, ne faîtes pas semblant de ne pas me connaître voyons – s’intéresse t-il à cet homme ? Déjà parce que les amnésiques m’ont toujours fasciné, ils sont très intéressants vous ne trouvez pas ? Mais aussi parce que cet homme…m’a volé mon autobiographie, que j’ai passée des années à écrire ! Et pire que ça, il l’a revendue ! Et attendez la meilleure : il m’a promis de me donner le nom de l’acheteur si…je lui écrivais une biographique digne de ce nom. Vous vous rendez compte ? Avec comme instruction supplémentaire de ne pas le suivre partout, de me débrouiller à ma manière ! Quelle ironie…mais j’aime les défis vous savez. Alors j’ai accepté.

Tenez, lisez ça si vous voulez : il s’agit du premier moment où il a repris conscience, au début de son amnésie. Je l’ai écrite dans un style romancé. Un peu trop peut-être ? J’ai hésité à en faire une sorte de pièce de théâtre, j’aime beaucoup ça mais…enfin voilà, lisez donc, je vous en prie.


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Lorsqu’Ulrick ouvrit les yeux, il se retrouva face à ceux exorbités de l’inconnu dont il enserrait le cou. Restant un moment interdit, le jeune homme se releva et observa autour de lui, hébété. Il se trouvait visiblement dans une forêt assez sombre et, non loin derrière les buissons se trouvait un sentier. Que faisait-il ici ? Il n’en savait rien. Il ne se souvenait de rien, tout était flou dans sa tête. Son nom ? Eldingar. Non, pas exactement. Ulrick Rou…Stou…Stockeld. C’était ça oui. Mais pourquoi avait-il tant de mal à s’en souvenir ? Et que faisait-il ici ? Baissant les yeux sur sa victime, il remarqua que cette dernière était vêtue de vêtements aux motifs compliqués…un mage ? Serait-il possible que ce dernier l’ait ensorcelé ? Mais il n’avait jamais entendu parler de sortilège effaçant la mémoire…surtout qu’il ne l’avait pas tout à fait perdue ! Enfin une grande partie tout de même, et c’était pour le moins regrettable…surtout qu’il n’avait aucune affaire sur lui, pas une besace ni même une arme, comment était-ce possible ?

« Serait-je un…esclave, ou quelque chose de ce genre ? Et je viens d’où ? Rah c’est pas possible, pourquoi faut-il que… »
« Harald ? Tu es là ? »

Sursautant à l’appel provenant du sentier, Ulrick bondit et grimpa sur un arbre avec une agilité plutôt surprenante : au moins un talent qu’il redécouvrait. Du haut de sa branche, au milieu des feuillages, il vit un homme se précipiter vers le cadavre de son supposé compagnon. Alors que l’inconnu s’apprêtait à regarder autour de lui, Ulrick se jeta de sa cachette pour lui sauter dessus, le faisant tomber au sol. Il n’hésita pas un fraction de seconde et attrapa son adversaire par les cheveux, le projetant sur le côté : l’homme vacilla, se cogna contra un arbre et, alors qu’il commençait à se relever, Ulrick lui asséna un violent coup au crâne avec une pierre ramassée en guise d’arme improvisée. Fin de l’affrontement, son adversaire était inconscient pour longtemps, vu la flaque de sang qui s’écoulait de sa blessure à la tête.

« Hum…visiblement, je suis du genre violent moi…je n’aime pas ça non. Tant pis, la prochaine fois, je serais diplomate. C’est bien ça, être gentil, avenant et tout…les gens doivent aimer ça. Oui, c’est une bonne idée. En attendant…il n’ont plus besoin de leurs affaires je suppose. »

Sans la moindre hésitation, Ulrick se pencha sur chaque cadavre et entreprit de les fouiller. Sur l’homme qu’il venait de tuer, il récupéra une épée courte sur laquelle étaient gravés d’étranges symboles, un peu d’argent, une besace contenant des rations et un briquet en amadou – qui l’amusa pendant quelques secondes – une carte qui lui serait sans doute utile et des sortes d’osselets qu’il s’amusa à lancer dans les airs avant de passer à sa première victime. Sur cette dernière, il trouva plusieurs parchemins noircis d’encre qu’il mis dans sa nouvelle besace, quelques pièces de monnaie supplémentaire, une étrange pointe de lance abîmée et rouillée, mais aussi la cape de l’inconnu qui, assez belle, lui convenait parfaitement. Satisfait de son butin, il se releva, s’étira paresseusement puis se rendit sur le sentier traversant la forêt. Observant à gauche et à droite, il haussa les épaules et prit une direction au hasard. Après tout, il ne savait pas où aller, autant laisser faire le Destin, en espérant que ce dernier lui permette de retrouver la mémoire rapidement.

« Hum…je n’ai pas la trentaine mais je n’ai plus vingt ans…est-ce que j’ai une femme ? J’espère qu’elle est belle. Hum…non je ne me souviens pas. Il me faudrait à boire. J’espère que je vais tomber sur quelqu’un d’autre ici, avec de la boisson. N’oublions pas, diplomatie avant tout ! »

Sifflotant gaiement, Ulrick s’éloigna, se sentant étrangement léger. Il avait perdu la mémoire et pourtant, il ne s’en inquiétait pas, ce n’était quasiment qu’une simple gêne passagère. Drôle de sensation, un mystère, qu’il finirait bien par élucider de toute façon.


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En fait je n’ai écrit que quelques parties de son histoire, c’est encore assez fouillis…je sais en tout cas qu’il vient de Daein, il s’en souvient vaguement et qu’il…un Marqué. Quelles origines précisément ? Ça je ne le sais malheureusement pas. Où est-il en ce moment ? Je l’ignore encore. Il m’envoie de temps en temps des courriers pour m’informer de certains de ses déplacements, en m’indiquant des endroits où « enquêter » sur lui. On dirait un jeu à ses yeux, mais je prends ça très au sérieux, ça oui. Même si je dois avouer que cela m’amuse.

En tout cas, je peux vous dire qu’il voyage beaucoup, et partout ! Il aime assez jouer le passager clandestin en plus, très pratique pour un vagabond. Et sinon, l’argent lui ouvre certaines portes…ce n’est pas un voleur de pacotille vous savez, il est très doué dans son domaine, que ce soit pour les vols à la tire, les cambriolages, les arnaques, j’en passe et des meilleurs ! Oh, et son épée est très pratique…celle qu’il a récupérée, vous l’avez lu à l’instant. En fait elle lui permet de…oh, vous le saviez ? Mais comment…oh, la votre ? Vraiment ? Alors pourquoi cet homme qui l’a tué la possédait ? Vraiment ? Quelle ironie…bien, je comprends mieux votre intérêt pour ce cher Ulrick maintenant…oh ne vous inquiétez pas, je ne risque pas de le protéger, je ne suis que son biographe forcé. Et puis pour être franc, je suis certain que l’idée d’avoir un Némésis l’amuserait beaucoup. Aller, je vous aime bien, alors je vous autorise à lire ceci : les dernières pages que j’ai écrites sur Ulrick. Ça vous donnera peut-être des indices sur là où il se trouve, qui sait ?


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Assis contre un arbre, Ulrick observait d’un œil endormi la ville qui apparaissait au loin devant lui, et son flot de voyageurs et de caravanes qui allaient et venaient sur les routes environnantes. Jetant un coup d’œil à ses affaires, le roublard soupira de dépit : la majeure partie du butin issu de ses cambriolages et autres escroqueries s’était évaporé suite à son long voyage dans la nature. Cela faisait un moment qu’il n’était pas revenu à la civilisation, et il était temps de refaire quelques réserves. Regroupant son matériel, il s’étira paresseusement et jeta un coup d’œil à la parcelle de peau qui se révélait, là où sa tunique se relevait. Au niveau de ses côtes, la fameuse marque était toujours présente. Il la trouvait belle, il l’aimait bien. Pourtant, certaines personnes s’étaient, par le passé, montrées agressives envers lui à cause de ça, et il n’en avait toujours pas eu la signification. La marque d’une malédiction ? La marque d’un clan détesté ? Encore un mystère dû à son amnésie, qu’il lui faudrait bien découvrir après tout. Alors qu’il se retrouvait, comme à son habitude, perdu dans ses pensées, un petit oiseau se posa sans crainte sur son épaule. Jetant un regard surpris au volatile, il lui offrit un grand sourire avant de murmurer :

« Tu veux qu’on fasse la route ensemble mon p’tit ? Désolé, mais Eldingar va faire des choses pas très honnêtes tu sais…alors tu devrais aller trouver un autre voyageur plus vertueux, qu’en dis-tu ? »

L’oiseau quitta l’épaule d’Ulrick et se posa devant lui, l’observant avec ce qui pouvait être de la curiosité. Le roublard étouffa un rire et sortit de son sac son dernier morceau de pain, dont une partie revînt généreusement au volatile qui sembla aimer ce présent, tandis que le reste de nourriture disparue rapidement dans le gosier de l’homme. Son « repas » terminé, il se leva et empoigna le pommeau de son épée : il avait vite compris comment fonctionnait cette arme, et il devait avouer qu’il s’agissait là d’un magnifique cadeau du Destin pour un homme tel que lui.

« Bon…je ne connais pas la ville là-bas donc…la taverne la plus proche peut-être ? De quoi boire et escroquer en toute tranquillité ? »

Il sentit son arme devenir moins tiède, légèrement chaude : il y avait bien ce qu’il cherchait dans le coin. Satisfait, il fit un dernier signe à l’oiseau, occupé par son repas inespéré, puis rejoignit la route menant le plus directement possible à la ville. Il était l’heure de se refaire une bonne fortune !


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Ça ne vous a pas vraiment aidé ? Vous m’en voyez navré mon ami, mais j’ai fait avec les informations disponibles. Maintenant, j’attends des nouvelles de ce cher Ulrick. De possibles informations que je partagerais évidemment avec vous, tant que vous continuez à être aussi généreux…oh, merci pour ces quelques pièces supplémentaires messire ! Bien, allez donc voir ce groupe là-bas, dans le coin droit de l’auberge. Ils se sont fait dépouillés par ce cher Ulrick, bien qu’il s’était présenté sous le nom d’Eldingar. Peut-être aimeraient-ils prendre leur revanche ? On a toujours besoin de gros bras vous savez. Et plus l’adversité du « héros » est forte, plus le récit est amusant n’est ce pas ? Je vous souhaite une bonne journée messire !