Psst, t'la vends combien ton herbe ? [Alrahyr]

Et hop ! D'un saut leste, je saute derrière la barre, je l'empoigne fermement, et j'commence à gueuler mes ordres à droite et à gauche. Les matelots s'démènent, ils courent, ils sont heureux. On a passé deux jours dans l'joli port de Mélior. Bon, il va falloir un peu naviguer avant d'retrouver la grand' Mer, mais ça devrait s'faire sans trop d'problèmes.
J'en houspille deux qui n'ont pas fait des noeuds assez solides.

"Hey, vous deux, que j'vous y r'prenne à m'cochonner les noeuds ! Et si ça casse, la voile elle s'envole ! On aurait l'air sacrément con, vous trouvez pas mes gars ? Allez, resserrez-moi ça !"

Les gars acquiescent, penauds, et puis j'me remets à gueuler mes ordres. Un p'tit prêtre qui nous suit depuis quelques temps bénit l'bateau (quoi qu'il en ait pas vraiment besoin, le brave petit), et puis j'me prépare à lever l'ancre.

"M'sieur Leorh, veuillez dire à ceux dans la cale qu'on démarre !!"

Pas d'réponse.

"Monsieur Leorh ?"

Mes pauv' gars regardent autour d'eux, guettent, mais rien à faire, Leorh répond pas. Mon brave second, Laguz lion de son état, deux mètres de haut, la chevelure flamboyante, le bandana bleu vif pour cacher ses oreilles trop voyantes, la voix tonitruante, le sourire radieux, mon pov' second manque à l'appel. Je grogne, j'tape du pied. Rien à faire, personne ne sait où il est. Un de mes gars propose un truc.

"Heu, Cap'taine, il est p'têtre resté dans la ville ! On l'a vu boire comme un trou hier soir. Il a commencé à papoter avec des minettes, et on l'a plus aperçu."
"Ah bordel, bougez pas les gars, j'vais l'chercher !"

Ouais, j'aurais pu laisser deux ou trois matelots s'en charger. Mais c'tait plus fort que moi. J'avais p'têtre parlé un peu vite, mais c'tait bien fait pour ma tronche. On n'discutait pas une parole de la Cap'taine. J'réajuste mon grand manteau, j'fais remettre la planche qui vient s'écraser sur les pavés du port, et j'm'enfonce dans les ruelles sous les hurlements d'encouragement de mes braves gars. Ils sont gentils.
J'marche un peu. J'croise une charmante fille chez qui j'ai passé quelques heures durant ces derniers jours. Elle va au marché. Elle veut des légumes pour sa soupe.

"Dis Heina, t'aurais pas croisé mon s'cond ? Le géant roux."
"Si, il était effondré dans une ruelle par là, mais personne n'ose le ramasser, il est trop grand."

La petite humaine a un joli sourire et un petit mouvement gracieux d'la main, puis elle s'en va vers l'marché. J'm'enfonce dans les ruelles en grommelant. Il va entendre parler d'moi, ce sacré second. J'marche quelques minutes, et puis j'finis par le trouver, totalement affalé contre un mur de pierre, puant l'alcool.

"Ah ben ça mon vieux, c'pas sexy pour un sou."

Il n'a même pas la force de m'répondre. J'crois bien qu'il est dans les vapes. Merde. J'regarde autour de moi. J'attrape une fille qui termine son service de nuit.

"Y'a un herboriste par ici, ma jolie ? Pour le gros pépère qui roupille là."
"Si, mais il fait un peu peur... Ses herbes sont très bien par contre. Au bout de la rue, là."

Elle me regarde avec de grands yeux illuminés, les yeux d'une gamine qui n'a pas gagné beaucoup d'argent pendant la nuit, et qui n'sait pas si elle a assez pour manger. J'lui donne quelques piécettes pour ses informations, et elle s'en va, folle de joie. J'suis trop bonne.
Je m'retourne vers mon sacré second, et j'le regarde un instant. Le pauvre garçon, il a dû sacrément boire, parce que normalement il tient bien l'alcool. Je cale Orchak sur mon dos, puis de toute ma force je soulève le lion qui grogne et rote en même temps. J'pince les narines, j'cale le patapouf sur mon dos en essayant de pas lui ouvrir le cou avec la lame de ma hache, et nous voilà partis.
Par l'oeil gauche du kraken, c'est qu'il est lourd le gros matou ! Heureusement qu'la boutique n'est pas loin, sinon même moi j'crois bien que j'serais tombée sous son poids. J'ouvre la porte par un coup d'pied.
C'est froid, terne, sombre, ça sent bizarre, c'est plein d'bocaux. Ya une ombre tassée au comptoir. Je trimballe mon pauv' second jusque là et je le fous sur le comptoir, oui oui. Le pauv' marchand sursaute.

"Salut mon brave ! T'es un lève-tôt, toi. T'as plein d'herbe par ici. T'en aurais une pour remettre ce pauvre bougre sur pieds ? On prend la mer après. Et j'en ai besoin vite en vie. Donc pas d'herbe qui l'rend somnolent ou quoi qu'ce soit. Dope le un peu au pire, j'm'en fous. T'aurais ça ?"

Spoiler:

Oh, c’était une matinée comme une autre… Loknak n’avait presque pas dormis, mais cela lui convenait parfaitement : il avait de moins en moins besoin de sommeil, et cela remédiait assez bien à ses pertes de mémoire.

Cette nuit encore, il avait eu l’occasion de remplir un contrat pour le Shiin. Rien de bien méchant, juste la mise à l’écart d’un domestique d’un riche marchand. Le maître suspectait son serviteur d’avoir entendu des conversations devant demeurer secrètes, avait-on dit au Noldorim. Il n’avait pas besoin d’en savoir plus : ce qui comptait étaient les termes du contrat. Le meurtre devait ressembler à une mort accidentelle. C’est ainsi que le domestique avait perdu la vie cette nuit-là, ayant raté une marche et s’étant empalé sur un couteau, lequel faisait partie des multiples objets qu’il transportait alors.

Alrahyr était assis à son comptoir, en train de relire certaines de ces notes de mémoire, emmitouflé dans sa large cape ébène, quand quelqu’un ouvrit la porte de sa boutique à la volée. Il s’agissait d’une femme pour le moins assez étrange, vêtue à l’image d’un officier navire pirate – c’est-à-dire la tenue pirate traditionnelle agrémentée de détails démonstratifs de son rang. Elle portait sur son épaule un solide gaillard ivre mort, qui devait bien peser le double de son poids. Jetant un bref coup d’œil à travers toute la boutique, elle balança son fardeau directement sur le comptoir.

-Salut mon brave ! T'es un lève-tôt, toi. T'as plein d'herbe par ici. T'en aurais une pour remettre ce pauvre bougre sur pieds ? On prend la mer après. Et j'en ai besoin vite en vie. Donc pas d'herbe qui l'rend somnolent ou quoi qu'ce soit. Dope-le un peu au pire, j'm'en fous. T'aurais ça ?"

Alrahyr – grâce aux talents croissants de Loknak – pouvait en apprendre long sur un individu en l’écoutant parler. Et là, il était clair que cette femme n’était autre que son propre chef, c’est-à-dire le capitaine de son vaisseau. Son ton de voix, sa manière de s’exprimer, tout portait à croire qu’elle n’avait aucun mal à se faire respecter, mais si son équipage n’était composé que d’hommes.

Le jeune homme se leva de sa chaise, prenant garde à rester légèrement courbé afin de dissimuler sa vraie nature, comme à son habitude lorsqu’il était Alrahyr, l’herboriste ténébreux de la boutique du coin de la rue. Il se faufila le long des étroits rayons d’herbes en tous genres, se dirigeant vers une étagère plus petite, dans un coin de la pièce. Il en déverrouilla le cadenas à l’aide d’une grosse clé de fer et ouvrit les battants.

Il tapota l’ensemble des fioles et flacons présents, probablement à la recherche de quelque chose de précis. En écartant certains, passant sont bras à travers les rangs d’élixirs entassés là, le jeune homme se saisit d’une petite ampoule contenant un liquide verdâtre.

-C’est aussi ignoble que de la pisse de rat, à ce qu’en disent certains de mes clients.

L’herboriste retourna derrière son comptoir et en sortit une bouteille d’eau. Un léger « plop » se fit entendre lorsqu’il la déboucha, puis il versa dans une choppe un peu de cette eau, à laquelle il ajouta le contenu entier de l’ampoule verdâtre.

-Personnellement, je n’ai jamais eu le malheur de goûter de la pisse de rat.

Il mélangea le contenu désormais fumant.

-Mais c’est assez immonde pour que je vous demande de me payer maintenant. Il va bien gueuler votre homme.

Alrahyr donna son prix à sa nouvelle cliente.

-C’est cher, mais ça vaut le coup…

Elle était restée sans voix depuis que l’herboriste avait commencé à parler. Mais elle semblait maintenant indignée du prix pour une si petite potion.

Nan mais j'te jure, c'quoi cet être prostré devant moi ? J'sais bien que ce doit pas être très drôle d'être herboriste, mais il pourrait au moins s'tenir droit, que diantre ! Le voilà qui s'dandine entre ses rayons, et qui m'balance une p'tite ampoule de rien du tout, que même en étant trèèèèèèès bourrée j'voudrais pas goûter pour tout l'or du monde. J'ai déjà mal pour mon pauvre Leorh.

"Bon, ben au moins si mon second crève je saurai précisément à qui m'plaindre, hein ?"

Le tout accompagné d'un ton très mondain comme j'peux parfois l'faire. Puis il fait une p'tite blague à laquelle j'réponds même pas. Au moins il a ça en bon point ; ça rattrape sa mine de déterré. J'aperçois de longues cernes sous ses yeux dont j'arrive pas à voir la couleur, sous son capuchon. Le genre "sorcier" timide, qui n'veut pas être connu. Puis il m'dit l'prix. J'ouvre des yeux aussi grands qu'des soucoupes.

"Tu t'fous d'ma gueule ? C'est pas un peu beaucoup pour un truc aussi petit et dégueulasse ? En plus de tuer mon second, tu veux m'empêcher d'vivre ? J'ai des marins à nourrir moi !"

Dommage pour lui, j'commence à hausser le ton. Un tel prix, ça n'va pas du tout ! Il va entendre parler d'moi le p'tit gars. Au marchandage, et qu'ça saute !

"J'te paye les deux tiers du prix. Pas plus. Toute manière j'ai pas plus sur moi, pas d'pot. T'sais, c'est juste une grosse gueule de bois qu'il a. L'est pas au bord de la mort, et là on dirait que tu m'vends un élixir miracle pour n'pas crever d'un poison virulent."

Je regarde le comptoir propre, les étagères remplies avec soin, la fine couche de poussière montrant que malgré le soin qu'il a à ranger son établissement, il ne fait pas le ménage souvent. Je tape sur le comptoir. Leorh grogne et se retourne dans son sommeil. Quelques feuilles volent vers moi. Je les rattrape au passage, m'attendant à trouver des feuilles de comptes comme il y en a chez tous les marchands.

"Toi qui me lis, ton nom est Alrahyr. J'ai écris ces feuillets il y a peu, et je ne m'en souviens certainement plus."

Je regarde le grand gars avec des yeux d'merlan fris. Nan mais c'quoi c'barjo ? Il s'écrit des lettres pour pas oublier qui il est ? Et avec toutes les potions qu'il vend, y'en a pas une seule contre l'amnésie ? Mais c'est qu'il est con ou qu'il est con ? Ca m'énerve encore plus. Pas d'pot pour lui. J'agite les feuillets sous son nez.

"Ce serait con que tu perdes ces petits papiers, hein. Alors déjà j'te l'achète chère ta potion, t'es gentil et t'accepte mon prix. Si j'repasse par Melior un d'ces quatre j'te passerait ptêtre quelques pierres à onguent qu'on trouve parfois."

Je suis déjà trop bonne de lui proposer un truc pareil. Nan, les jeunes d'aujourd'hui. N'importe quoi. Apothicaire amnésique. Et ténébreux en plus. Aucun éclat dans c'te jeunesse. Pas un sourire, pas un espoir. On croirait qu'ils sont tous morts de peur devant l'futur. Il faut qu'ce soit moi, la mamie d'service, qui a vu toutes sortes de choses qui doive leur bouger les fesses et les forcer à se démener. Rien à foutre ! Ce gamin va réagir, j'vais y arriver.

"Attention, si tu réagis pas bientôt, je continue de lire ta lettre. Je suis certaine que t'as encore pleins de p'tits secrets, mon joli ♥"

Attention, ça n'rigole plus, j'l'ai vu pincer le nez. Ma main gauche passe doucement dans mon dos et effleure le manche d'Orchak, au cas où il ait une bien mauvaise idée.

Ah ça non, elle n’était pas contente… Et elle venait d’exprimer pleinement sa force de caractère. Cette pirate avait parlé de l’ivrogne comme étant son second, les premières impressions du jeune homme se confirmaient donc : il avait devant lui le capitaine d’un navire pirate.

Et ce n’étaient pas des gens à qui il fallait faire de sales coups…

Loknak aurait pu s’en charger certainement sans problème : il était chez lui, il connaissait parfaitement le coin, et un tas de zones d’ombre présentes dans la boutique lui permettraient d’utiliser pleinement son art de la discrétion. Mais cela aurait eu un prix : perdre la couverture offerte par l’herboriste, et risquer de dévoiler au grand jour l’existence de Loknak en tant qu’Alrahyr. Et cela, le jeune homme ne le voulait pas.

D’un autre côté, son interlocuteur tenait en main l’un des papiers les plus importants qui soient. D’ailleurs, Le Noldorim ne savait pas pourquoi il avait pu le laisser traîner par ici… Mais la question n’était pas là : il devait impérativement récupérer cela, tout en restant bien protégé derrière sa couverture.

« Les deux tiers de ce prix, c’est ce que ça m’a coûté pour me procurer les ingrédients… »

Et pour une fois, il disait vrai.

« Mais j’ai passé du temps à concocter cela. Et je vous ai conseillé, pour avoir la meilleure chose le plus vite possible. »

Mais ce n’était pas assez pour la convaincre…

« Et bien entendu, je suis commerçant, alors j’essaie de gagner ma vie. D’où le prix.»

Il était partit sur un ton de défense. Il ne fallait en aucun cas qu’il devienne offensif, sans quoi elle continuerait la lecture de son papier. Mais cela semblait très mal partit : elle commença à porter son regard vers le bout de parchemin.

« Attendez ! Les circonstances ont changé depuis que vous tenez cela en main. Alors les deux tiers, ce n'est pas suffisant. Donnez un peu plus quand même. »

Ce n’était pas gagné.

Et si cette pirate venait à continuer sa lecture, Loknak serait bien obligé d’intervenir, couverture ou non… Ou alors, il la laisserait partir, et interviendrait très rapidement, au sortir de sa boutique. De façon à protéger Alrahyr.

Oui, c’était certainement la meilleure chose à faire.

Il tente de rattraper l'coup, de se justifier. C'est fort compréhensible, mais moi monsieur, j'sais c'que j'veux. Il a pas du entendre mes propositions, nan ? L'est un peu dur de l'oreille, certainement. J'peux pas lui donner plus que c'que j'ai, et j'ai à peine plus que les deux tiers de c'qu'il demande. Pourtant j'lui ai dit, nan ? J'suis pas gâteuse au point de pas m'rappeler c'que j'propose.

"Ouais, mais mon p'tit gars, j'ai pas plus que ça." Je pose la bourse pleine sur le comptoir. "Alors tu peux pleurer autant qu'tu veux, j'y peux rien moi. T'peux vérifier hein. J'pensais pas qu'un remède ça coûtait si cher. Et puis j'ai grand coeur, j't'ai proposé d'te ramener des produits pour tes fichues potions..."

Pof, l'attention est perdue, il continue de fixer la liasse de papiers dans ma main, d'un air désespéré. J'suis tentée d'en lire un peu plus. Mais j'garde cette option dans ma manche pour l'moment. Il a l'air un peu perdu le pauvre petiot. J'veux dire, c'est compréhensible. Si moi aussi j'avais des tendances à oublier c'que j'ai fait la veille, je paniquerais si une nana chiante me piquait mes aide-mémoires. Sauf que dans l'cas présent, j'suis très heureuse d'endosser l'rôle de la nana chiante. Y manquerait plus que j'regrette c'que j'suis en train de faire. Nan, rien à foutre, la première chose à faire c'est d'soigner mon pauvre second.
J'prends une de mes bagues à mes doigts ; une en argent, très fine, avec une p'tite topaze incrustée. J'la pose sur l'comptoir à côté de la bourse pleine.

"Tiens mon gars, la garantie. Si j'reviens pas avec tes onguents et ingrédients d'ici quelques mois, t'as l'droit d'la vendre. Elle vaut bien le tiers restant."

J'agite les papiers devant son nez.
"Ça par contre, j'ai bien envie d'y rej'ter un coup d’œil... Tu m'as l'air bien paniqué."
On est pirate ou on n'l'est pas. J'vais pas l'voler, j'me trouve déjà bien généreuse. Les autorités terrestres restent sages tant qu'on fout pas trop l'bordel à bon port. Sur la mer, la plupart des navires marchands étant à leur propre compte, c'est un peu leur problème s'ils se font piller. Par nous, j'veux dire. Mais le gamin, là, j'aurais bien envie d'lui secouer les puces.
En fait, ça marche très bien d'agiter la carotte devant un petit âne battu. D'un geste vif, il s'élance pour attraper les papiers. Je recule, et lui chope le bras au passage.

"Ohla ! On s'énerve pas, mon gars. J'te teste un peu, rien d'bien méchant."
Attendez. Pause. J'tâte légèrement le biceps sous ma poigne.
"Ohlala, c'est qu't'es bien plus musclé que t'en as l'air, mon gars."
Lueur de colère sous son capuchon. L'gamin n'est pas très content. Sans plus d'cérémonie, j'saute souplement au d'ssus du comptoir et j'arrive devant l'petit. Des deux mains, l'une dans son dos l'une sur son torse, je fais une grande claque qui le redresse d'un coup. Je siffle.
"Waouh, c'est qu'il est plus grand qu'moi, l'gamin."
Intéressée, j'm'assois sur l'comptoir. J'mets les papiers sous mes fesses, pour être certaine qu'il ira pas les chercher. Orchak bat dans l'vide près d'mes jambes. Suffisamment près d'ma main pour que j'l'empoigne sans problème. J'me penche un peu, sourire aux lèvres.
"Allez, t'es gentil, et j'suis gentille. Tu m'dis toi-même c'que t'as écris là-dedans, et j'te laisse tes papiers sans y toucher..."

Il a l'air encore moins content, le bougre. Mais quand on est une mamie curieuse, on assume. Mais ça, j'vais pas lui dire. Si ça s'trouve, me savoir Marquée l'rendrait encore plus froid qu'il ne l'est déjà, et si j'veux pas que la pièce se transforme en iceberg, faut bien que je l'échauffe un peu.
J'me tourne vers mon pauvre Leorh qui ronfle à côté d'moi, j'lui ouvre le bec et j'fous le cont'nu d'la fiole dedans. Il se met à tousser fortement, un p'tit filet d'bave lui coule le long des lèvres. Silence. Quoi, c'est tout ?
Et puis soudain, il ouvre les yeux d'un air paniqué, me r'garde, r'garde le gamin, et sort à toute vitesse de la boutique. On entend des bruits de... Vidange intempestive d'estomac à côté. J'éclate de rire. Ça c'est d'la potion efficace, nom d'un chien !!

Et du coup, le gamin, j'l'y paie son truc. Parce que finalement je lui ai rien voulu d'mal, et lui il fait c'qu'il peut avec ses affaires le pauvres.
Je jette un dernier coup d'oeil à c'te boutique bizarroïde, je hausse les épaules puis je tourne les talons. J'sais pas si je le reverrai de sitôt, mais en tout cas il m'a paru un brave petit gars.

» Alrahyr Kuroda - Loknak le Noldorim [Terminé]

Psst, t'la vends combien ton herbe ? [Alrahyr]

Psst, t'la vends combien ton herbe ? [Alrahyr]

Sujets similaires

Sujets similaires