Dans la plaine de Daein [Pv : Alex]

Rhalyr marchait...Enfin, si on peut appeler "marcher" le fait d'avancer tout droit sans réfléchir en ne sachant pas par où on est passé ni où on se paume donc qu'on finit par zigzaguer parce qu'on croit qu'on à dérivé de la route et qu'après on se met à faire demi-tour à faire de pivoter dans un sens ou dans l'autre et qu'au final bah...Il a pas bien avancé...Enfin, ça dépend par rapport à quoi. Comme il se base sur nulle part dont il oublie de toute façon la position, est-ce qu'on peut considérer qu'il a progressé ou pas ?

Le Laguz regarda le ciel en continuant sa marche, réfléchissant sur bien des choses qu'il est inutile de préciser vu qu'il ne s'en rappelle plus et fut soudainement stoppé en percutant quelque chose de grand, dur et marron. Pris d'une soudaine politesse venue d'on ne sait où, Rhalyr s'excusa avant de commencer à contourner l'arbre, mais une fois arrivé de l'autre coté se mit à râler en se demandant pourquoi il n'avait pas fait le tour et...Contourna une nouvelle fois le tronc avant de reprendre le chemin par lequel il était arrivé en pensant être sur la bonne voie...

Il continua à avancer comme ça quelques temps, si on peut dire avancer vu sa...Pardon, ses trajectoires, avant de soudainement s'arrêter en plein milieu de la route. Ouioui, là, comme ça, en plein sur le chemin. Droit comme un I et raide comme un piquet, aussi expressif qu'un gravier et l'air aussi vivant qu'une statue. Tellement vif qu'un oiseau vint se poser sur sa tête pour commencer à se nicher tranquillement dans sa chevelure noire, rejoint une petite minute après environ par un autre piaf qui s'installa à ses côtés...

Et si son corps était maintenant inactif, on pouvait en dire autant pour son esprit : Il était, particulièrement à cet instant là, parfaitement vide. Soit il dormait debout, ce qui ne serait pas nouveau/étonnant, soit il était en parfaite méditation en étant parvenu à vider son esprit sans même devoir se concentrer ou fermer les yeux, et en plus il était debout !
Sauf qu'en faite il venait juste d'avoir un petit problème d'organisation mentale, une sorte de sursaut d'instinct et de conscience contre son problème de naissance...Du coup ça faisait griller ses neurones et le rendaient inconscient quelques temps...

Alex errait, tel un zombi. Cela faisait des mois qu'il marchait, en quête... D'il ne savait quoi en fait. Il cherchait, mais il ne savait pas ce qu'il cherchait au juste. De l'argent? De l'aventure? De la reconnaissance? Rien de tout cela. Il aurait pu être énervant mais son corps montrait surtout une grande faiblesse. Oui, Alex, le mage marqué, est Faible.

Daein, une des villes étapes, probablement le pire lieu pour un Laguz ou de sang Laguz. Pourtant, rien ne le démarquait de simples humains, absolument rien, mais il devait avoir quelque chose de différent. En effet, tous se montraient méfiants sur son chemin. Le jeune homme aurait préféré éviter Daein mais aujourd'hui, il fit une bien étrange rencontre.

Un jeune homme. Au vu de sa longue queue, ce devait être un Laguz des bêtes, un résident de la gracieuse cité Gallia. Et au vu de la démarche de ce dernier, Alex ne résista pas à la tentation de le qualifier de bête, aussi bien par la race que par la population neuronale de sa tête. En effet, plus que marcher, il semblait Tituber, comme après une tournée d'auberges.

Pourtant, ce n'était pas ça. En effet, il semblait parfaitement conscient et regardait le ciel avec grande attention. A tel point qu'il ne vit pas qu'il marchait vers un arbre et qu'il allait rentrer dedans, et par la même occasion, se retrouver les quatre fers en l'air.

« Hé, Att.. »

Trop tard, il n'eut le temps de prévenir que la collision se passa. Amusé, il s'approcha un peu sans se faire remarquer et l'entendit bafouiller des mots d'excuse. De plus en plus paranormal. Soit la bête humanoïde était un amoureux de la nature, soit, avec sa chute, il avait perdu une case lui permettant d'être lucide.

Le mage de glace opta pour la deuxième explication en le voyant contourner l'arbre dans un sens, se stopper, se retourner et le passer de l'autre côté avant de reprendre le chemin qu'il avait emprunté tantôt. Et, cerise sur le gâteau, l'inconnu s'arrêta. Net. Comme pétrifié par quelque chose. Pourtant, il avait beau regarder, Alex ne voyait rien, et il avait une acuité perçante. Peut être sonore.

Pourtant, il avait beau claquer des doigts dans ses oreilles, l'appeler doucement, passer sa man devant ses yeux, rien n'y faisait. Son bon sens lui aurait dit de partir loin de cet étranger pour le moins bizarre mais quelque chose l'en empêchait. Serait-il possible que ce soit de la... Fascination? Peut être que oui, il n'aurait pu le dire.

En effet, cette personne était le premier être vivant qu'il avait vu faire le perchoir pour quelques oisillons passant par là. Parfaitement imobile comme les montagnes, c'était à se demander si quelqu'un ne l'aurait pas tué sur le coup, après un rude effort. Pourtant, aucune transpiration, aucune odeur immonde. Alors, intrigué, il s'installa en tailleurs et médita, pour attendre la fin de cet... « état » et interroger le statufié sur ce qu'il s'était passé.

Spoiler:

Extérieurement : Rhaylr était...Une statue. Son corps était à la limite de l'hibernation, il respirait très légèrement, ne bougeait pas le moins du monde, et clignait au minimum des yeux alors que les petits oiseaux qui s'étaient posés sur lui s'installaient confortablement là où l'envie leur prenait tandis que la vie semblait presque avoir abandonné le Laguz.

Intérieurement...Je veux pas être grossier mais y'a qu'un seul terme pour désigner l'activité, euh, mentale du Tigre, et ce mot est "bordel". On peut pas utiliser un autre nom, et celui-là encore est léger...

Dans la caboche de Rhaylr s'agitaient d'innombrables choses plus ou moins incompréhensibles : Allant des réflexions philosophiques aux calculs mathématiques de soixantième année d'étude, en passant par la physique, la relativité, les questions existentielles et d'autres trucs compliqués comme la stratégie ou dans le genre...Par exemple, voici un bref extrait :

Pourquoi les races sont-elles si différentes alors qu'elles ont tant de points communs et que certaines ont des Dons particuliers alors que d'autres non ? Ou combien font trois mille six cents vingt sept divisé par quatre-vingt douze virgule cent quatorze multiplié par la racine carrée de Pi alors qu'elle est elle-même divisée par la différence entre douze mille neuf cent quinze par soixante quinze virgule trente sept ? Avant d'enchainer sur la relation entre le poids d'un objet, sa forme, son volume et en faire une relation avec sa vitesse de chute à partir de telle hauteur pour savoir quand est-ce que la pression de l'air est trop forte pour l'empêcher d'accélérer plus en tenant bien sûr en compte de la température et de la pression de l'air...

Ou d'autres trucs dans le genre ! Et tout ça défile toutes les quelques secondes dans sa tête déglinguée de tous les cotés avec d'autres trucs qui se rajoutent par dessus le tas, plus l'instinct qui lui disait de faire ceci ou cela alors qu'il pensait devoir faire ça ou ça et voila à force c'est le Bor-Del !

Le corps du Laguz sembla reprendre vie, bien qu'il n'ait pas bougé, et les pupilles du félin s'écarquillèrent alors qu'un sourire inquiétant se dressait sur ses lèvres, puis il commença à trembler de toute sa carrure avant de gueuler un bon coup :

"GWAAAAAAAAAAAAA"

Et de se jeter sur les mains et se mit à tourner à toute vitesse en mettant des coups de pied autour de lui, frappant le vide et faisant une splendide démonstration de sa technique de combat avec une vivacité tout à fait stupéfiante alors qu'il riait comme un dément en même temps qu'il continuait sa fulgurante rotation...Avant de tout lâcher et de tomber en plein sur la tête, tournant encore un peu juste avec pour seul appui son crâne et de s'arrêter peu après, et tout ça pour s'effondrer comme une loque par terre, sur le dos.

Puis Rhaylr s'assit soudainement et fixa le jeune homme en face de lui. Il sentait quelque chose d'étrange en ce gars...Mais bon ! Peu importe, en revanche il ne tenait pas particulièrement à être glacial sans être pour autant chaleureux et lâcha simplement sans émotion un vulgaire :

"Bonjour."

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