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 Catô Sicarius, le Corbeau-sorcier de Daein

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Cato Sicarius
Cato SicariusBeorc


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Feuille de personnage
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MessageSujet: Catô Sicarius, le Corbeau-sorcier de Daein   Catô Sicarius, le Corbeau-sorcier de Daein I_icon_minitimeLun 5 Déc - 17:27

Catô Sicarius.

Catô Sicarius, le Corbeau-sorcier de Daein 161127021901228472
    NOM : Sicarius
    PRÉNOM : Catô
    SURNOM : Le Corbeau. Corbak, pour les familiers, Corneille pour ceux qui veulent se moquer de lui.
    ÂGE : 22 ans
    SEXE : Masculin
    RACE : Beorc
    PEUPLE/CLASSE : Shaman (mage noir)
    PAYS D'ORIGINE : Daein

Psychologie.

S'il y a bien un mage noir que l'on peut qualifier d'étrange, ce doit être Catô Sicarius.

Etudiant exemplaire, nul n'ignore qu'il peut consulter d'épais ouvrages, décryptant de vieux tomes jusqu'à s'en ruiner la santé. Ceux qui ont déjà aperçu la chambre où il vivait ne savent pas vraiment s'il est excessivement rigoureux ou totalement chaotique en apercevant un foutoir innommable...mais parfaitement organisé. En effet, si tout semble à première vue en vrac, on peut vite remarquer que tout à sa place, malgré le bazar apparent. On devine qu'il était autrefois particulièrement méticuleux, mais que le temps a fini par dégrader la discipline pour ne garder qu'un strict nécessaire, même s'il est efficace, au moins pour lui.

Toutefois, une vieille réputation entache son air de disciple modèle. Une rumeur, datant des alentours de la deuxième guerre qui prétend qu'on l'aurait vu éplucher les tomes les plus lourds à la recherche des sorts les plus sinistres, ruminant sans cesse une haine constante, le regard comme fou. On murmure parfois que le surnom qui lui colle à la peau viendrait de cette époque, et que lors que l'armée de la Chevelure d'Argent a libéré Nevassa il a participé au combat et ne faisait pas honte à la sinistre réputation de la magie noire...

Et c'est ici que les gens se perdent souvent à son sujet. Le Corbeau traîne un passé obscur et ne semble pas plus dérangé que ça d'être entouré de ces suspicions...alors qu'il est un homme des plus charmants. Il est toujours d'un calme à toute épreuve, ne haussant jamais le ton pas plus qu'il n'use d'un vocabulaire blessant. Sa tendance à être facilement distrait et ses études étant essentiellement centrées autour de la magie et non des bonnes manières, Catô à la fâcheuse tendance d'être assez impoli, en dépit de son manque total de volonté belliqueuse.
Les rumeurs qui lui collent au corps ont la vie dure, et c'est également sûrement lié à son attitude assez solitaire. Il n'est pas particulièrement asocial, renfermé ou même taciturne, bien qu'il ne s'étende jamais vraiment plus que nécessaire, mais le shaman est avant tout préoccupé par son grand projet, qui exige de lui d'avoir toujours plus de connaissance et de pouvoirs, aussi il tend plus à s'enfermer pour lire jusqu'à en tomber d'épuisement plutôt qu'à sortir faire la fête.

Toutefois, il s'avère malgré tout très accueillant, dans la mesure de ses disponibilités. Il s'étend rarement à son sujet mais n'est pas avare de sourire ou de gentillesse, lorsqu'il ne s'embrouille pas tout seul dans les protocoles. Catô ne recherche pas particulièrement la compagnie des gens, mais il sait apprécier de la trouver lorsqu'il a besoin de se changer les idées...ou que quelqu'un veille sur lui lorsqu'il s'est poussé trop loin.

Peu exigeant, sinon de lui-même, le jeune homme sait apprécier les plaisirs simples de la vie et se régale bien volontiers de temps en temps d'une tartine grillée au miel. Il aime se reposer par une bonne sieste au soleil, à la saison chaude car il éviterait de mettre le nez dehors en hiver, ou se distraire le temps d'une soirée en essayant de sculpter quelque chose dans un bout de bois. S'il y met de la volonté, il reste un pur amateur mais se satisfait tout de même des figurines grossièrement taillée qu'il entasse ici et là. En outre, il ne supporte plus de manger de la viande, qu'elle soit rouge, blanche ou même du poisson. C'est peut-être lié à sa réflexion au sujet des Laguz, puisqu'ils doivent être considérés comme des humains, et que ça lui ferait mal au coeur de manger un Laguz-poulet...
Il déteste l'hiver et garde de très mauvais souvenirs de la neige, il ne parvient pas non plus à digérer les dégâts causés par les deux guerres.


Physiologie.

Bien qu'il n'ait pas vraiment volé son nom, "le Corbeau" n'est pas exactement un homme remarquable. De taille moyenne avec une carrure commune, il tend même peut-être à être un peu plus fin que la norme, son régime alimentaire spécial et son sévère manque d'activité physique ne l'ont pas aidé à se tailler un corps d'athlète.
On pourrait tout de même le dire élégant. Il a la peau un peu pâle, avec des traits fins malgré ses joues creusées autour du nez et ses cheveux longs, qu'il noue derrière la nuque en queue de cheval à l'aide d'un lacet rouge. Ses yeux sont d'un rouge assez mat et semblent toujours penser à autre chose.
Au niveau des expressions, Catô...est égal à lui-même. Lorsqu'il est content, il sourit, s'il est de mauvaise humeur il se renfrogne. Les blagues drôles le font rire de sa voix claire et il n'hausse le ton que s'il a besoin de se faire entendre par dessus le tumulte.

En toute logique, étant shaman de Daein, le sorcier porte bien évidemment des couleurs sombres ou rouge, préférant les tenues légères - au sens propre du terme, il est même relativement pudique - pour être plus à l'aise dans ses mouvements, il porte tout de même un long manteau noir de mage avec de grandes manches et un haut col, comme s'il voulait s'y cacher tout entier, pour le protéger du soleil, de la pluie et du vent lors de longs trajets. A l'occasion, il s'équipe aussi d'un chapeau pour compléter cette cape. Il se contente aussi de bottes simples en cuir, de bonne facture.
Il a les ongles taillés court et les dents propres, soigneux de son hygiène.

Très frileux et d'une santé fragile, il déteste l'hiver. Pour la neige, il est plus partagé, il apprécie son allure unique...mais elle éveille de biens mauvaises choses. Le mage transporte toujours dans son sac une épaisse couverture de laine, au cas où. Il souffre également de quelques tics légers, sans doute nés à cause de ses longues heures d'études en solitaire. Par exemple, il fait toujours claquer sa langue avant de prendre la parole, et il sait que ça lui vient de son habitude de réciter ses formules à voix hautes quand il s'exerce et de se mettre en condition avant pour obtenir le meilleur résultat. Ou encore qu'il ne se frotte le visage qu'avec le dos des mains, car d'habitude il essaye de garder les mains propres pour ne pas souiller ses tomes.


Biographie.

Cela fait longtemps que la famille Sicarius vit à Daein. Et sur aussi longtemps que l'on peut remonter leur histoire, cette famille a toujours été une adepte de la magie et au service du trône. Génération après génération, ils se taillèrent une réputation confortable, leur talent était certain bien qu'il ne leur permettre pas de se hisser vers les sommets.
La dernière génération fut étonnamment riche de sang neuf, offrant cinq héritiers à la famille dont trois mâles. L'aîné, Grimaldus présenta tôt une affinité avec l'Anima et un fort caractère, contrairement à ses cadets, Catô et Erbett. Ce dernier fut rapidement promis à une carrière dans les Ordres de par sa gentille et sa dévotion. Habitué à admirer ses aînés, il lui était aisé de vénérer la Déesse. Le second fils en revanche soulevait autant d'interrogations que d'intérêt.
Il était le plus vif d'esprit de toute la fratrie et semblait posséder très tôt d'une faculté d'adaptation qui lui ouvrait de nombreuses possibilités et le promettaient à un grand avenir, peut-être même qu'il pourrait faire briller un peu plus le nom de leur famille, ce qui lui valait d'ailleurs la jalousie de son aîné tandis que son benjamin le regardait sans cesse avec les yeux brillants.
La nouvelle génération se terminait sur deux jumelles, aux cheveux plus clairs et aux yeux bleus alors que Grimaldus et Erbett avaient les cheveux noirs et les yeux bruns. Jeunes et sans potentiel apparent,
on pensait simplement attendre qu'elles trouvent leur propre voie en temps voulu.

Catô passa sa jeunesse...pour le moins agréablement. Ses parents, quoiqu'un peu sévères à son encontre du fait de ses capacités innées, étaient justes et aimants. Son cadet resta avec lui jusqu'à ce qu'il parte pour l'Eglise et les jumelles ne trouvèrent pas leur destin avant le drame.
Durant ces belles années, ils jouèrent souvent ensemble. Catô n'était pas un grand sportif, et n'escaladait pas les arbres ni ni ne courait dans les champs mais il savait les faire rêver en leur parlant de sciences et de magies, fouillant les moindres recoins de la bibliothèque familiale pour exhumer des histoires à raconter.
Grimaldus lui était souvent absent. Moins doué que son cadet, il devait travailler d'autant plus pour défendre son titre de "grand frère" et devait apprendre à gérer une maisonnée, puisqu'il hériterait des quelques terres qu'ils possédaient. Mais en fin de compte, même lui n'haïssait pas le jeune Catô, avec qui il développa plutôt en grandissant une presque saine rivalité. Il faut dire que, étudiant aussi la magie Anima, Catô venait souvent poser des questions à son aîné qui se sentait ainsi apprécié et respecté, ce qui tendait à avoir raison de son amertume.

Le quotidien se passait ainsi, jour après jour, année après année. Puis Grimaldus fut assez âgé pour suivre une formation de magie au château, comme l'avait son père avant lui, et le sien également. Puis Erbett put rejoindre les Ordres, puisqu'il était préférable qu'il commence jeune à apprendre les dogmes de l'Eglise.
Quelques petites années s'écoulèrent ensuite, sans que Catô ne quitte la demeure familiale. Il avait l'âge pour choisir une voie à son tour, pour assister un professeur, voire un maître-mage...mais le second fils ne parvenait pas à arrêter un choix. Comme cela ne pressait pas après tout, ses parents préférèrent garder leur prodige avec eux quelques temps encore.

Et puis la première guerre éclata. Il n'avait même pas onze ans quand les horreurs causées par les invasions leur parvinrent. On commençait à mobiliser les mages, et le jeune Catô fut le dernier homme restant à leur demeure pour veiller sur ses cadettes, alors que nul ne comprenait la raison de cette agression aussi soudaine que brutale.
Il continua à se pencher plus avant sur les différents aspects de la magie, cherchant dans la connaissance une échappatoire à la folie de ce monde, mais aussi peut-être une réponse, une solution... En entendant les histoires de bataille qu'on leur rapportait, Catô commença à avoir la certitude qu'il choisirait la magie qui saurait lui apporter les réponses dont il avait besoin.
Ses deux cadettes, mignonnes petites jumelles, furent plus...modestes dans leur choix. Elles ne présentaient toujours aucun talent particulier. Elles n'avaient pas la détermination farouche de leur aîné, la polyvalence et l'intellect de Catô ou encore la faculté à confier leur âme et leur foi en une entité qu'elles ne pouvaient voir, comme Erbett...mais elles étaient convaincue de pouvoir avoir leur rôle, en restant toutes les deux ensemble.
C'est à force d'entendre des récits toujours plus horribles qu'elles choisirent, quoique encore un peu jeunes, leur avenir. Chaque fois qu'on leur parlait de blessés, de morts, de toutes les souffrances que provoquait chaque combat, les deux soeurs se disaient qu'elles ne voulaient plus que ça arrive. Ensemble, elles décidèrent d'étudier le maniement des bâtons. C'était un domaine qui leur paraissait encore plus abstrait que les autres magies, mais elles étaient déterminées à sauver des vies un jour et Catô les aida dans leurs débuts.
Hélas, peu de temps.

L'armée Criméane déferla sur leur pays, peu de temps après que les jumelles soient parties rejoindre l'Eglise où étudiait Erbett. Une idée de Catô, la magie de lumière et les bâtons étant souvent pratiqués par les hommes de foi, c'était l'occasion de réunir une partie de la famille et de les mettre en sécurité, les maisons d'Ashera étaient des sanctuaires respectés par tous les peuples disait-on.
Catô ne fut jamais aussi blanc que lorsqu'on lui apprit que l'Eglise avait été attaquée et détruite.

Leur demeure se situant au Nord-Est de la capitale, elle fut épargnée par les combats. Ce qui ne fut pas le cas de Nevassa, où travaillaient ses parents et son aîné. Quand on lui rapporta qu'elle aussi était tombée, Catô perdit tout espoir. Lui qui avait toujours vécu dans insouciance et dans une grande famille...était maintenant le dernier.
Un mois durant, le très jeune homme resta dans sa maisonnée, apathique. Seuls les anciens serviteurs à leur service restaient encore pour le maintenir en vie puisque lui-même ne semblait plus avoir goût à la vie. Il n'ouvrait même plus un livre, de quoique ce soit. Après cette période, il eut la chance de voir revenir sa mère à la maison. Elle avait été blessée au cours des combats, très gravement blessée, et était restée dans le coma deux semaines. Heureusement, les guérisseurs réussirent à la réanimer, même s'il ne purent rien pour sa jambe, brisée lorsqu'un cheval de guerre passa dessus au pas de charge.
Hélas, encore faible et couverte de bandages, elle n'apportait pas de bonnes nouvelles... La guerre était terminée, Ashnard avait été vaincu et Nevassa allait échoir à l'autorité de Begnion. Son père n'avait pas eu la même chance qu'elle et avait succombé à ses blessures dans la première semaine après l'assaut contre la capitale. De Grimaldus, aucune nouvelle. Bonne ou mauvaise, personne n'avait la moindre information à son sujet.

Six mois s'écoulèrent alors, dans le deuil et la douleur. Sans ses cadets, la maison paraissait si...vide, si froide, alors que Catô en avait tant horreur. Partout où il allait, l'apprenti sorcier avait l'impression de voir des fantômes, d'entendre des voix qui n'existaient plus. Enfermé dans sa salle d'étude, Catô sentait le regard de son père sur lui, plein d'espoir et de fierté...mais dès qu'il se retournait, ses yeux ne trouvaient que le silence, et un fauteuil vide.
Alors, incapable de soutenir la quiétude étouffante de sa propre demeure, le garçon sortait, retournait dans le jardin dans lequel il avait grandi et s'était tant amusé. Peut-être que les souvenirs de jours heureux l'aideraient à se changer les idées...mais c'était encore pire. Le banc où il passait plus de temps à dormir, à l'ombre d'un vieux saule, qu'à étudier ? Il ne cessait de gigoter dessus, comme pour faire de la place à un enfant qui n'était plus là. Le grand chêne dans lequel il osait parfois grimper pour prendre un peu de hauteur ? Impossible de penser à autre chose qu'à l'émerveillement de ses cadets, alors qu'ils jouaient entre ces solides branches. Peu importe où il allait, peu importe où il essayait de s'installer, Catô avait toujours l'impression d'être entouré de fantôme.
Sans cesse, il se retournait, à toute heure du jour ou de la nuit, persuadé d'avoir entendu son nom, d'avoir sent une petite main effleurer son bras, un regard curieux ou bien un murmure complice...c'était à devenir fou ! Et ça ne passait pas, même dans son sommeil il ne faisait jamais que d'horribles rêves où il "rencontrait" sa famille, brisée par cette abominable page d'histoire. Son petit frère qui lui disait d'un air triste qu'il avait encore envie de jouer, son père devenu aveugle qui ne cessait de marmonner des propos à son sujet, sans qu'il n'en saisisse jamais le sens, ou les deux jumelles qui essayaient de s'accrocher à lui en répétant qu'elles voulaient leur grand frère, ou lui demandaient pourquoi il n'avait pas été là.
Et il n'avait rien à leur répondre...

Quelle période éprouvante ! Catô qui n'était déjà pas bien mat de naissance était constamment pâle, épuisé par ces interminables nuits sans repos, les traits tirés et des cernes si profondes qu'elles en noircissaient presque son visage. Il savait aussi que sa mère vivait la même chose, il l'entendait pleurer la nuit, gémissant même dans son sommeil ou bien se mettant à hurler comme une démente. Un jour qu'il prêta main forte à leurs serviteurs pour la maîtriser alors qu'elle se débattait comme une possédée, elle avait manqué de l'étrangler en hurlant qu'elle savait comment les retrouver. Depuis ce jour, une distance s'était créée entre eux. Quand on lui avait raconté ce qui s'était passé, sa mère s'était encore plus prostrée et l'ambiance s'était faite encore plus lourde. Catô aurait voulu aller la réconforter, lui assurer que ce n'était pas grave...mais il n'en avait pas le courage.
Et pour ne rien arranger, étant les perdants de la guerre, leur pays souffrait de l'autorité de Begnion. Taxes, menaces, violences...tel était le lot quotidien, petit à petit, du royaume de l'hiver. Ainsi le jeune homme commença à surnommer sa patrie. C'était un joli nom, lui assuraient les vieux domestiques qui lui parlaient alors des montagnes et de la neige, la si belle neige qui enveloppait d'une couverture immaculée le monde dès que les températures chutaient. Elle qui faisait rêver les enfants, leur faisait inventer des jeux et des batailles aussi grandioses qu'innocentes, et lui faisaient se souvenir de ces bagarres dans la poudreuses avec sa fratrie. Même Grimaldus en avait été, à une époque. Le solide aîné avait d'ailleurs un jour tenté de l'enterrer dans la neige, faisant beaucoup rire les jumelles, alors minuscules à cette époque, tandis qu'Erbett tentait de se battre avec ses tout petits poings contre le robuste mage Anima. Avec tristesse et nostalgie, Catô laissait les domestiques lui rappeler cette belle époque, songeant distraitement que son dégoût du froid venait peut-être d'événements similaires...

Mais s'il aimait la neige, Catô détestait l'hiver. Le froid était mauvais, le froid était la mort. Tout ce qui lui arrivait de mauvais arrivait toujours pendant l'hiver. Enfant, il avait failli mourir à cause d'une mauvaise grippe. Erbett avait failli perdre une main un jour, à cause de l'hypothermie. Et la guerre qui avait ravagé leur patrie était arrivée chez eux lorsque les neiges tombaient. Les anciens avaient raison, nul paysage n'était plus beau, plus poétique que celui d'un monde entièrement blanc, comme si le ciel offrait une nouvelle vie à la terre, enterrant tout ce qui avait été sous un manteau pur. C'était reposant, de contempler les montagnes se dresser dans leur linceul glacé, d'observant les champs se napper encore, et encore d'un drap blanc. Assis à côté de la fenêtre, une boisson chaude à la main, un livre dans l'autre et un de ses intenables cadets sur les genoux, lui tirant les cheveux ou le faisant trébucher s'il se levait.
Comme si le ciel enterrait tout ce qui avait été...
Pour Catô, la neige était devenu un immonde spectacle. Qu'il y avait-il de plus salissant et déprimant que ces champs de coton qui s'imprégnaient de sang, l'affichant, le criant à tout le pays pour des jours, et des semaines ? La plus discrète goutte de fluide vital devenait une balise inévitable, puis disparaissait quand les températures remontaient enfin, sans pour autant effacer leur souillure, marquant à jamais l'esprit du jeune garçon qui ne parvenait plus à se remémorer un paysage qui ne soit pas envahi de ce rouge au goût de fer.

C'était toujours en hiver qu'il souffrait.
Sa mère aussi apparemment.
Au cours du premier hiver après la défaite de Daein, durant un de ces foutus jours où les flocons tombaient pour masquer en vain la folie de ce monde, le froid remua encore un peu plus le couteau dans la plaie. Cette nuit-là, la maison fut calme. Pas de cris, de tapage contre les murs ou les meubles. Au petit matin, aucun signe de sa mère. "Madame se repose encore, la tisane a du lui faire du bien" disaient leurs fidèles domestiques. Catô n'était pas exactement de cet avis, les tisanes n'avaient aucun effet...mais il avait le sinistre pressentiment qu'elle se "reposait", en effet.
Comme souvent, il ne dit rien ce matin-là. Il s'assit simplement près de la fenêtre à regarder la neige tomber, encore, et encore, observant ce jardin dans lequel il serait autrefois sorti, emmitouflé dans trois voire quatre épaisseurs de couvertures alors que ses infatigables cadets courraient partout en chahutant et riant, les jumelles s'amusant à confondre le naïf Erbett sous les soupirs amusés de Grimaldus, qui aurait pesté une fois de plus contre ce froid de canard qui l'empêchait de tenir une plume.
Puis, sans une parole Catô se leva et alla toquer à la porte de sa mère. Il n'y eut pas de réponse, il s'y attendait, quelque part. Il tourna la poignée et entra dans la chambre, approchant du corps sans vie de sa génitrice. Elle s'était pendue au cours de la nuit avec ses draps, au lustre au milieu de la pièce. Le jeune homme resta là, à la regarder. Sans frémir, sans pleurer, sans même se sentir plus vide qu'avant. Peut-être, songea-t-il plus tard, qu'il la sentait déjà morte quelque part, depuis la guerre.

Au plus froid de l'hiver, leur plus vieux serviteur le découvrit prostré dans le grenier, grelottant à en attraper la mort, jouant avec un vieux couteau qu'il lançait contre une poutre, à deux pas devant lui. Ses mains tremblantes, les doigts glacés, parvenaient à peine à saisir l'outil qui rebondissait sans force contre le bois, retournant à ses pieds tandis qu'il recommençait inlassablement.
Le vieil homme l'embarqua de force, Catô ne résista pas le moins du monde, frigorifié et comme...absent, et parlait. Le domestique ne sut jamais à qui étaient destinés ses mots mais ils l'angoissèrent.
Le jeune homme, si doux et bon vivant autrefois, délirait à propos de maléfices, de nécromancie. Il monologua, ignorant ceux qui lui parlaient, mais paraissait en même temps s'adresser à quelqu'un, ou quelque chose. Le plus inquiétant était son rire, un rire dément qui s'accompagnait le plus souvent d'une réflexion tout aussi douteuse. Parfois, Catô murmurait en claquant des dents qu'il savait que la nécromancie n'était qu'une légende...mais ajoutait toujours juste après que les légendes avaient toujours une part de vérité.

Durant tout l'hiver, les deux fidèles serviteurs qui continuèrent malgré tout leur service eurent à craindre pour le jeune garçon. Lui qui avait toujours été le plus rationnel, le plus discipliné était devenu instable au possible. Brutal même. Quelque chose de mauvais naissait en lui, et les vieux domestiques ne savaient pas comment lutter contre cela. Un jour, ils le trouvèrent en train de brûler les pages d'un des tomes de son père, les unes après les autres, méthodiquement. Il en arrachait minutieusement une page et la jetait dans la cheminée, la regardant se consumer lentement jusqu'à ce qu'elle ne fut plus que poussière, puis recommençait. Cette fois, il hurla comme un possédé lorsqu'ils essayèrent de le toucher, alors ils le laissèrent brûler jusqu'à la dernière feuille.
Deux jours après, ils le découvrirent en train de souffler sur un tas de neige qu'il avait formé sur la fenêtre. Pour lui éviter de mourir de froid, ils l'emportèrent de force à l'intérieur, cette fois-ci il ne cria pas, se contentant de se murer dans cette expression sombre qu'il adoptait dès lors qu'on l'approchait. Parfois, ils le découvraient en train de jouer avec son reflet dans une vitre, tenant souvent quelque chose à la main. Une cuillère, une bougie, un parchemin...
Petit à petit, ils finirent par s'y habituer. Catô commença à se calmer également, mettant moins sa vie en jeu à cause du froid et tendait plutôt à se tourner vers les livres. Cela rassura ses domestiques, qui songèrent qu'il reprenait du poil de la bête, même s'il laissait traîner des ouvrages parfois plus gros qu'une encyclopédie illustrée de zoologie un peu partout.
Ils surent que rien n'allait mieux lorsqu'ils l'entendirent un jour piquer une crise de rage pire que celles de sa défunte mère. Les domestiques se précipitèrent, craignant le pire, pour le découvrir dans l'ancien bureau de son père à déchirer de précieux tomes, à renverser les étagères et à envoyer voler livres et plumes à travers la pièce en hurlant. Il leur fallut recourir à un bâton de sommeil pour l'empêcher de mettre le feu à la chambre, et de ce fait à la maison toute entière. Ce qu'ils craignaient le plus avait commencé à se produire, Catô en venait à utiliser de la magie dans ses phases les plus instables...ce n'était que des sorts mineurs, à peine des flammèches, ou des brises...mais c'était suffisant pour faire flamber une bibliothèque, et il avait bien failli réussir.

Un mois glacial s'écoula, après cet événement. L'hiver touchait à sa fin, et Catô n'avait pas prononcé un mot depuis sa crise de démence. Les vieux serviteurs en étaient à se demander s'il ne s'était pas détruit les cordes vocales en hurlant alors qu'il renversait tout dans la pièce.
Peu avant l'arrivée du Printemps, il leur prouva que non. Tout à coup, sans prévenir, il alla les voir et leur dit qu'il allait quitter la maison, rejoindre une formation officielle de mage, comme avait voulu le faire Grimaldus. Tout d'abord déroutés, s'attendant à tout sauf à ça, les vieux domestiques ne surent pas trop comment prendre la nouvelle et y allèrent prudemment. A leur grand soulagement, le jeune homme pris un repas correct, avec une boisson chaude. Toutefois, à mesure qu'il parlait, des sentiments contraires prirent forme en eux. Catô paraissait revenir petit à petit à la vie, son visage s'éclairait à nouveau d'émotions, il s'exprimait un peu comme autrefois malgré sa voix cassée par une si longue inactivité...mais un mal dangereux avait pris racine en lui. Il ne l'évoqua pas, et les vieux domestiques n'osèrent pas en parler, mais ils voyaient dans ses yeux, dans son attitude que le gentil petit garçon qu'ils avaient connu n'avait pas passé l'hiver, lui non plus.

En deux semaines, on régla son inscription et il fut prêt et équipé, avec le début du Printemps et les premières fontes des neiges. Lorsqu'il leur fit ses adieux, ils les remercia maintes et maintes fois, au nom de chaque membre de sa famille, pour tout ce qu'ils avaient fait pour eux, durant si longtemps. A ce moment là, les serviteurs eurent l'impression de retrouver le p'tit Catô. Mais un doute les saisit, et le plus âgé finit par demander...quelle voie allait-il suivre.
Un frisson les parcourut, car pour toute réponse il leur adressa un sourire sinistre.

Catô n'avait pas eu ses crises de colère pour le seul plaisir de se défouler. Il avait beau étudier les tomes de son père, de son frère, relire leurs notes, leurs recherches...le jeune homme en arrivait toujours à la même conclusion, ils avaient été faibles et dans l'erreur. La magie blanche était une magie faite de pitié, qui ne pouvait pas se protéger elle-même et l'Anima...ne représentait rien. Ce n'était que des tours bons à épater les passants. Du feu, des éclairs et des courants d'air, super comme magie hein ? Avec un peu de chance, les magiciens de la nature pouvaient peut-être faire s'enrhumer à mort leurs ennemis !
Mais il restait une voie qu'aucun membre de sa famille n'avait exploré depuis des décennies, peut-être même des siècles. Une branche que son père avait ignoré par peur et que ses frères avaient évité par faiblesse.
La plus puissante des magies, destinée à torturer et tuer, à faire souffrir et à se venger. Une magie extrêmement rare et redoutée, haineuse et violente.
Parfaite.

Autrefois un gentil garçon, plein de patience et de bienveillance, Catô était devenu un jeune homme isolé et sec, acharné. Chaque jour, une partie de lui s'interrogeait sur son choix. Très rapidement, très aisément, il se persuadait d'avoir fait le bon. Il lui suffisait de regarder dehors, même après des années sa terre natale portait encore les stigmates de la guerre et son peuple souffrait, oppressé, affamé. Il en vint à haïr les autres nations. Les Criméans avaient soufferts eux aussi à cause de la guerre ? Il est vrai que c'est Ashnard qui avait ouvert les hostilités...mais alors, pourquoi leur avaient-ils fait subir la même chose ? Et Begnion...la théocratie qu'avait voulu soutenir Erbett, un pays de vautours ! Aussitôt que le trône de Nevassa fut laissé vacant, on vit se précipiter les religieux et soldats de l'Impératrice pour les réduire en esclavage. Il ne voyait pas d'autre terme. Et inutile de parler des Laguz...
Alors le jeune homme étudiait avec acharnement. Il n'était pas le plus doué, ou le plus intelligent des élèves, même dans sa branche, mais il avait du potentiel et un but. Il voulait la vengeance, faire payer aux autres la mort de toute sa famille. Bon sang, des enfants, des prêtres, des guérisseuses en devenir, son aîné, ses parents...avaient-ils mérité ça ? Certainement pas.
Plus Catô en apprenait sur la magie noire, plus il devenait irascible et plongeait dans de sombres pensées. Comme il le pensait, elle serait la solution, sa réponse. Plus on donnait aux arts sombres, plus ils offraient en retour. Or, Catô n'avait plus grand chose à conserver, et certainement pas s'il pouvait accomplir son "souhait".

Puis la révolution éclata. Ce qu'il avait pris pour de vagues rumeurs inintéressantes à l'origine était finalement devenu un cri de ralliement. Une femme avait monté un genre de groupe de résistance pour renverser le pouvoir de Begnion et reprendre Nevassa, pour libérer Daein. Au début, il n'y prêta pas plus d'attention que ça, persuadé que cette troupe de fous se ferait vite massacrer..mais rapidement, le mouvement gagna en ampleur et en efficacité, remontant jusqu'au château où il étudiait. Comprenant que cette petite armée représentait l'avenir et la vengeance, Catô pris ses affaires, emporta quelques tomes et entreprit de la rejoindre dans le feu de l'action et franchit un cap dangereux ce jour-là.

C'était l'effervescence dans les couloirs, alors que la "Chevelure d'argent" et sa troupe entraient dans le château et que les combats gagnaient en intensité. Bien qu'il se tenait à distance à quelque distances des mêlées, Catô n'eut bien évidemment aucun mal à localiser les voyantes armures des troupes de Begnion, et par plusieurs fois lança ses sorts, faisant vaciller les soldats, sa magie violente bien qu'encore jeune infligeant une douleur parfois paralysante aux combattants de la théocratie qui se faisaient ensuite tailler en pièces par les troupes de la libération.
Mais ce n'était pas assez, ce n'était pas SA vengeance. Ses sortilèges faisaient mal, et permettaient de tuer ses ennemis...mais ce n'était pas lui qui obtenait "justice". Il abandonna le tome basique et en sorti un plus lourd, plus complexe...mais il était déterminé.
Ses sorts étaient de plus en plus longs à lancer, à mesure qu'il fatiguait sous la concentration et la durée des affrontements, se retrouvant petit à petit dans les rangs des combattants de la vengeance...mais plus il s'épuisait à incanter, avec toujours plus de rage pour se forcer à formuler ses sorts, plus il avait l'impression qu'ils étaient efficaces. Un chevalier tomba à genoux, frappé par les vagues noirs qui sortaient de son tome et trembla jusqu'à être exécuté.
Il y avait du mieux...cette violence, cette cruauté lui plaisait et se faisait ressentir dans sa puissance.

Son véritable premier sang arriva au cours du combat final. Il se tenait un peu à l'écart, comme toujours, gêné par la proximité et la bousculade de tous ces guerriers, quand un soldat de Begnion se jeta sur lui. Un courageux inconnu lui fit gagner du temps en s'interposant, se battant vaillamment - imbécile - avant d'être terrassé par le milicien formé au combat, lui. Puis Catô lança son sort, des volutes noires enveloppèrent le lancier qui lâcha sa lance et porta les mains à sa gorge. C'était..ridicule. C'était là, toute l'étendue de son pouvoir ? Il s'était lancé à corps perdu dans la magie noire, en espérant obtenir la force de se venger, de venger les siens et il n'était même pas capable de mettre au tapis un seul foutu soldat ?
Il se concentra plus encore. Il voulait voir ce guerrier mort, tué de ses propres mains. Les ténèbres qui le rongeaient se firent plus épaisses, plus sombres encore comme si un nuage dévorait petit à petit le soldat qui hurlait de plus belle. Et plus il l'entendait crier et le devinait se débattre, plus Catô forçait son sort. La souffrance...la détresse impuissante du soldat l'aidait à se focaliser sur la mise à mort de son ennemi, à alimenter sa magie qui pouvait tant offrir si on y mettait le prix. Combien pouvait bien valoir une vie, selon elle ? Le jeune homme ne tarderait sans doute pas à le découvrir.
Sa pauvre victime commença à sombrer dans la démence, déchiré par les sombres pouvoirs du shaman et commença à se tordre dans tous les sens, se griffant le visage jusqu'au sang en hurlant à la mort, ne faisant qu'aggraver son supplice à mesure que Catô s'abandonnait à ses sombres sortilèges.
Puis enfin, il se tut, à tout jamais. Son corps sans vie se tordit encore une fois, deux fois, puis s'immobilisa pour de bon et le jeune homme put enfin relâcher sa concentration. La tête lui tourna violemment, manquant le faire tomber simplement à cause des vertiges. Il ne s'était tout de même pas à ce point fatigué au cours des combats quand même...non, il y avait autre chose. Sa vision commença à se flouter alors qu'il n'entendait plus que le bourdonnement de son propre sang dans ses oreilles. Les échos du combat final lui parvenaient à peine, alors qu'ils se déroulaient dans la salle même où il se trouvait. Catô commença à se sentir mal, se devinant aussi pâle que le pauvre homme dont il venait de prendre la vie. Son coeur se serra, si fort qu'il en tomba à genoux, son lourd tome échappant sans peine à ses doigts sans forces. Il se mit à suffoquer, pourtant indemne. Puis il toussa, cracha et cracha tant qu'il put, essayant de dégager ses voies respiratoires alors que sa vue se faisait toujours plus trouble. Le shaman ne parvenait même plus à se rappeler où il était, le monde tournait autour de lui, il mit même un moment à se rendre compte du goût épais, poisseux dans sa bouche. Il cracha encore, mais ce parfum métallique restait sur la langue.
Avant de s'évanouir, il réalisa que la dalle sous lui était couverte de son sang tandis qu'il s'effondrait.

Il fallut trois semaines au dernier Sicarius pour reprendre connaissance, et deux semaines de plus pour parvenir à retrouver pleinement ses esprits et se lever à nouveau, plus faible que jamais. Le moindre effort l'épuisait rapidement, et de terribles quintes de toux le prenaient à tout moment malgré la présence d'un guérisseur à ses côtés la plupart du temps. Celui-ci lui confia que, peu importe le nombre de fois qu'il essayait, il ne pouvait pas améliorer son état.
Incapable de faire quoique ce soit pour le moment, Catô ne put que rester au repos durant un long moment, n'ayant même plus l'énergie pour étudier correctement. Alors il réfléchit à ce qu'il se passait, essayant de comprendre ce qui lui était arrivé.
Et il dut affronter son propre crime.

Ces dernières années...depuis la guerre qui avait emporté sa fratrie, Catô avait l'impression qu'une épaisse couche de neige était tombée dans son esprit, comme si sa vie n'avait plus été qu'un long et pénible hiver. Et maintenant, le Printemps arrivait. Les neiges fondaient et il retrouvait les paysages, qui avaient continué leur vie sous le voile blanc.
Il marchait dans les longs couloirs du château, s'aidant d'une canne pour marcher, le shaman déambulait en déprimant. Il n'arrivait pas à croire qu'il était devenu si...haineux. Il avait voulu faire souffrir les autres, se venger de ceux qui avaient subi la guerre les premiers. Pire encore, il avait agressé des gens...et avait même fini par tuer quelqu'un et s'était délecté de son agonie. Le jeune homme ne parvenait pas à se sortir de la tête les hurlements de souffrance du pauvre soldat, ni de la puissance qu'il en avait retiré.
Il dut s'arrêter sur un banc pour reprendre son souffle. Le sacrifice...un prix à payer...la magie noire fonctionnait ainsi, on offrait quelque chose aux arts sombres et ceux-ci offraient de la puissance en retour. Son aveuglement et sa soif de violence l'avaient poussé à donner sa propre force vitale pour obtenir plus de pouvoir, et ça avait marché. Encore si jeune, un apprenti, il avait pourtant eu suffisamment de puissance pour tuer un homme dans la force de l'âge par sa seule volonté...mais sa santé déjà modeste en avait pris un sévère coup.

Mais ce qui lui faisait vraiment mal, le prix réellement dur à payer n'était pas celui de sa propre vie...mais de celle qu'il avait volé. Catô ne pouvait s'empêcher de se demander si ce pauvre avait réellement souhaité se retrouver là, au milieu d'une guerre civile. Avait-il une famille ? Faisait-il se boulot ingrat pour nourrir ses pauvres enfants, qu'il avait privé d'un père à cause de...de sa folie ? Lui même ne connaissait que trop bien ce que ça faisait, d'être seul, de perdre les siens. Et pourtant il n'avait eu qu'une seule idée en tête, faire subir cette douleur aux autres.
Dès qu'il fermait les yeux, il revoyait le visage déformé par l'agonie du soldat. Quand il essayait de dormir, ses cris résonnaient dans ses oreilles toute la nuit. C'était ça, l'art qu'il avait choisi pour sa puissance et son potentiel...une magie de mort et de destruction.

Catô mit longtemps avant d'oser reprendre ses études. Peu après la fin de la seconde guerre en vérité, après avoir subi le jugement d'Ashera. Il était...excessivement perdu dans ses pensées. La déesse que voulait vénérer son jeune frère...était une espèce de psychopathe en vérité. C'était ça, l'incarnation de la magie de lumière ? De la haine, des punitions et de la mort ? Si l'entité de la justice était une meurtrière de sang froid, alors inutile de se demander pourquoi l'humanité perdait ainsi les pédales.
Mais cette même prise de conscience lui fit réaliser autre chose. Si la magie "blanche" pouvait être cruelle, alors est-ce que le potentiel hors normes de la "noire" pouvait être utilisée pour le bien du peuple ? Une chose était indiscutable, une magie était comme une arme, or c'est l'utilisation qu'on en fait qui compte. Catô en avait eu un aperçu, la voie sur laquelle il s'était engagé était la plus puissante de toutes. Au vu de ses antécédents, le jeune homme aurait pu se reconvertir, il était encore temps...mais il voulait se racheter, au nom de sa famille et de ses pauvres hommes qu'il avait attaqué, ou même tué et changer le visage de la magie noire.
Plus fragile que jamais, le jeune sorcier se jura pourtant que ses pouvoirs, qui dépasseraient de très loin ceux qu'auraient pu espérer posséder un jour son frère aîné ou même son père, serviraient pour aider le monde à se relever et le rendre meilleur, même avec leur sombre origine.

Reprendre les études après ces événements s'avéra particulièrement complexe. Son mentor avait perdu la vie durant les combats, son esprit était encore embrouillé par sa longue période de folie et son état de santé n'arrangeait rien. Catô n'avait jamais été très résistant, mais désormais il était même fragile. Le bon côté des choses, c'est qu'on l'aidait plus volontiers désormais, sa santé délicate et son caractère redevenu agréable lui attirant généralement de bonnes attentions.
Mais c'était devenu incroyablement difficile d'éplucher des tomes entiers, de recouper des informations nuit après nuit durant parfois des semaines, juste pour comprendre un nouvel élément. L'absence d'un professeur plus "personnel" pesait sur le jeune homme qui accusait bien mal la fatigue. Pourtant, Catô n'abandonnait pas. Maintenant qu'il avait un but, une raison et une motivation, il ne pouvait pas se permettre de baisser les bras.
Dans les temps qui suivirent, il apprit la mort d'un de ses fidèles domestiques, puis quelques mois plus tard du second. Il en fut attristé bien évidemment, ils avaient toujours été là, depuis bien avant sa naissance et avaient veillé sur lui même dans les heures les plus sombres. Pendant quelques semaines, à chaque fois, il eut plus de mal à se concentrer en songeant à leur indéfectible loyauté. Son géniteur lui avait raconté un jour que c'était son propre père qui les avait trouvé l'un comme l'autre, jeunes gens mourant de faim dans la rue et leur avait offert un toit, un couvert et un travail.
Cela le faisait réfléchir, de se dire qu'il existait bel et bien des gens prêts à dédier toute leur vie à une dette. Lui en avait des tas, de dettes. Envers ses cadets qu'il n'avait su défendre, les domestiques qui avaient veillé sur lui jusqu'au bout, ses parents aussi qui avaient placé tant d'espoir en lui, désormais le dernier de leur lignée...mais aussi envers ce pauvre homme qu'il avait tué, sa famille, et par extension tous ceux qui avaient souffert à cause de la guerre.

Au fil des mois, puis des années Catô s'intéressa aussi aux raisons de ce conflit. Il voulait comprendre, savoir ce qui était arrivé et pourquoi pour empêcher que ça se reproduise, et en étudiant ça, entre deux fièvres et quintes de toux, le jeune homme étudia de plus près les Laguz. Né à Daein, le shaman les considérait bien évidemment comme des sous-humains avant les guerres. Mais en écoutant les rumeurs, en les voyant essayer de panser les plaies qu'ils avaient eux aussi subi et en regardant de plus près leur histoire et leurs habitudes, Catô ne put s'empêcher de les trouver...étonnamment semblables aux humains, les Beorcs. Après tout, lui-même en tant que mage noir était...différent du peuple "normal".
Mais les Laguz étaient à mi-chemin entre le monde sauvage et la civilisation. S'ils devaient obtenir des droits et un respect semblables à ceux des Beorcs, qu'en était-il pour les animaux plus...conventionnels ? Ils ne pouvaient communiquer clairement avec eux, mais on ne pouvait nier une intelligence, des sentiments...il suffisait de regarder les montures des cavaliers et des chevaliers-wyvernes.
Aussi, Catô commença à ne plus supporter les viandes. Plus il la regardait dans son assiette, plus il avait l'impression d'observer un morceau de Laguz, et si les Laguz étaient au même niveau que les humains...bientôt, c'est son propre reflet qu'il fixait avec dégoût, entre la purée et les haricots. Naturellement, cela valut très vite pour la volaille et le poisson, même s'il ne put s'empêcher de se demander s'il y avait déjà eu des Laguz-poulets - avant que les félins ne les dévorent - et si la mer était peuplée de Laguz marins.

Ses études se prolongèrent...assez sereinement. Le continent semblait redevenu calme, les entendes se faisaient plus équitables, envers tous. Les leçons de magie avançaient, parfois vues et revues, parfois suffisamment complexes pour qu'il s'en ruine la santé en les travaillant. Et comme on le lui avait toujours dit, il était un jeune mage prometteur. Assidu, appliqué malgré son handicap, il ne se laissait pas distraire par les élans de la jeunesse mais savait conserver son humanité, élèves comme enseignants appréciant sa présence calme et naturelle.
Les années continuèrent à s'écouler, et Catô, devenu un jeune adulte, regardait de plus en plus souvent en soupirant par la fenêtre. Il appréciait son quotidien, cette routine propre, minutieuse. Il était au chaud, avait de quoi manger et ne se plaignait généralement pas de son entourage. Mais le shaman recommençait à se poser des questions. Autrefois aussi, il vivait comme cela. Entre quatre murs, la plupart du temps, en se disant que tout allait bien. C'était agréable, et facile, de songer que le monde était en paix, que chacun y trouvait sa place...
Mais il savait que cette insouciance avait été partagé par le plus grand nombre et c'est ce qui avait permis des tragédies et des haines. S'il voulait devenir un bon mage et un bon humain, Catô savait qu'il devait connaître le monde et les peuples qui l'habitaient. Ce n'était pas en restant assis derrière un bureau qu'il pourrait accomplir son but.

Aussi un jour, il fit part de son souhait à ses professeurs. Naturellement, ceux-ci lui proposèrent des alternatives. L'armée recrutait des mages, la bibliothèque aussi...ce n'était pas les domaines offrant des places qui manquaient en vérité, ils étaient fiers également de leur petit élève modèle et voulaient le garder un peu plus longtemps...et puis, connaissant sa nature fragile, ses tuteurs s'inquiétaient pour lui. Bien des gens voyageaient comme il prévoyait de le faire, mais c'était des sans-abris, des mercenaires ou des criminels. Ou des Laguz. Autrement dit, des gens qui n'avaient pas le choix ou qui étaient taillés pour ça. Pas des sorciers asthmatiques.
De ça, Catô en était bien conscient. Il s'efforça de les convaincre en assurant que de toute façon, il ne serait pas capable d'aller vraiment loin. Il souhaitait juste pouvoir voyager, voir du pays, des gens, connaître un peu ce que vivait le reste de l'humanité et comment le continent se relevait des deux guerres.
Un peu à contrecoeur, ils durent toutefois le laisser partir. De toute façon, ils n'allaient pas l'enchaîner de force dans les caves du château !

Et ainsi, depuis peu, le jeune homme parcourt enfin Tellius, revenant dès qu'il en a l'occasion saluer ses maîtres et suivre quelques cours de plus, comme avant. Il a toujours besoin de parfaire et d'approfondir ses connaissances magiques après tout, les voyages aidant à former la jeunesse, il y trouve son compte.


Le Joueur.

    PSEUDO : Meh
    COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? '-'
    QUELQUE CHOSE À CORRIGER ? Seulement cette fiche
    EXPÉRIENCE DU ROLE-PLAY : '-'
    TU AS DÉJÀ JOUÉ À FIRE EMBLEM ? SI OUI, LEQUEL/LESQUELS ? blblbl


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MessageSujet: Re: Catô Sicarius, le Corbeau-sorcier de Daein   Catô Sicarius, le Corbeau-sorcier de Daein I_icon_minitimeMer 14 Déc - 21:36

Bonjour et re-re-re-rebienvenue parmi nous ! o/
Je te passe toute la paperasse, passons directement à la notation !

    Style : 2.5/2.5
    Cette note devient trop facile à force. C'est de la triche. J'aime ta plume, ta façon de raconter les choses. Parfois tu fais des phrases longues et un peu bizarres mais ça vaut pas de perte de point.

    Langue : 1/2.5
    Alors je suis punitive sur celle-ci parce que tu as fait des fautes affreusement évitables et je sais que tu ne les aurais pas faites si tu t'étais relu. (Le désavantage qu'il y a à être un DC, c'est ça, voilà Very Happy)

    Crédibilité : 2/2
    Je travaille avec tes persos tout le temps, je te donne le feu vert pour tout, tout le temps... Bref, rien à redire.

    Originalité : 2/2 (-)
    Je fais face à un toqué. Un névrosé qui a des jolis petits Tics. Avec l'avatar d'Itachi. Je mets quand même un moins parce que des mages noirs, bon. Je sais pas si c'est juste une impression, mais c'est un peu comme les épéistes, y en a un certain nombre. ♪

    Physique : 1.5/2
    J'aurais plutôt mis le truc des mains dans le mental, en fait. De même pour le côté frileux qui déteste la neige. La couette, tout ça, c'est pas très physique, je trouve. xD

    Mental : 2/2
    JE VEUX CE TOQUÉ DANS MA TEAM. DONNEZ-LE MOI. S'IL VOUS PLAÎT. Tu nous fais une éthopée franchement sympathique qui est plutôt exhaustive. Je trouve qu'elle se complète par la partie physique du personnage, ce qui est "dommage", mais pardonnable. X)

    Histoire : 6/7
    Je mets cette note non pas parce que l'histoire est nulle ou incomplète, mais pour les fautes. xD En fait, peut-être que j'y suis devenue plus sensible, mais je trouve que ça coupe le rythme. Ce sont des fautes évitables, comme dit plus haut, des fautes qui, du coup, frappent l'oeil et gênent un peu. xD autrement l'idée de l'hiver est vachement intéressante, on peut l'analyser de tellement de façons.. ♥️

    Enfin voilà, une jolie petite fiche en somme. Des tas de trucs que tu aurais pu corriger si tu t'étais bien relu, cela dit. Very Happy
    On arrive à 17/20 si je ne suis pas folle! ♪

    Encore bienvenue parmi nous, tu sais ce que tu as à faire pour la suite!
    Amuse-toi bien!
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