En ce froid matin de septembre, débute un grand jour pour tout Tellius. Un jour tant de fois maudit par certains et tout autant adoré par d’autres. Un jour pouvant aussi bien changer votre vie comme la laisser telle quelle. Aujourd’hui, sur Tellius, c’est la rentrée des classes. C’est d’ailleurs par cette belle matinée que Monsieur Faucheur, instituteur respecté et méritant d'un petit village totalement inconnu et dont le nom ne mérite même pas d'être cité dans cet ouvrage, ouvrit d’un geste allègre les grilles de l’établissement dont il est l’actuel directeur : l’institut DoD. Inspirant fièrement devant les grises façades du bâtiment, il remonta ses petites lunettes rondes d’un geste rendu agile par des années de pratique avant de franchir, d’un pas allègre, l’entrée surplombée d’un immense panneau où, gravées en lettres d’or, trône la devise de l’école : Duty of Dominus. S’avançant d’un traînement de pied vif dû au froid matinal, le directeur traversa la cour de récréation avant de pénétrer la structure de pierre lui faisant face. Il gravit les marches en sifflotant avant de pénétrer dans son bureau et d’envoyer sa sacoche valser jusqu’à sa place habituelle : un coin quelque part dans la pièce. Il était encore tôt et il savait pertinemment qu’à part le gardien et lui, personne n’était encore arrivé sur les lieux. Les enseignants seraient approximativement là dans une bonne demi-heure et quand aux élèves, ces « charmants » bambins ne devraient arriver qu’aux alentours de huit heures tapantes.

Mr Faucheur croisa les bras derrière la tête et posa les pieds sur son bureau. Il aimait cet endroit. *Censored* était un petit village calme et paisible approximativement situé au centre de la carte du continent. Le genre paumé entre deux frontières et pas suffisamment large pour être répertorié sur les cartes officielles. Tellement petit qu’il ne contenait d’ailleurs qu’une seule classe mais... Quelle classe. Le directeur avait vu grandir chacun de ces élèves comme s’il s’agissait de ses propres enfants... Et il en avait conclu qu’il était très heureux de son état de célibataire sans progéniture. S'il avait cru en l'existence d'une quelconque bonne étoile, cet homme aurait pu supputer que la sienne avait choisi de le maudire en lui refilant tout ce qui pouvait se faire comme perturbés et autres dégénérés de première... La moitié de l'équipe enseignante avait d’ailleurs donnée sa démission à la mi-année et ils n’avaient pu en retrouver une réellement compétente et motivée que pendant les vacances. Ne restait plus qu’à espérer qu’ils tiendraient jusqu’au bout. Les « anciens » étaient habitués au comportement quelque peu perturbant de leurs petits protégés mais les nouveaux enseignants cédaient rapidement à la pression constante que ces derniers leur infligeaient. Il étouffa un bâillement avant de s’étirer et de se redresser. L’heure approchait. Déjà, il entendait le pas du professeur principal et quelques rires fusaient en provenance de l’entrée... Dont un qu’il aurait reconnu entre mille, même à travers le barrissement d’un troupeau d’éléphant en rut lancé au triple galop dans un magasin de porcelaine. L’ennemi public numéro un de tout le corps enseignant, la terreur de la cantine, le caïd de la cour de récré approchait...


- C’était comment tes vacances alors ?
Lain : Tssk... Useless au possible !

La jeune femme avait cessé de rire à l’évocation de ces tristes souvenirs. Elle tourna brusquement la tête vers la gauche avant de cracher avec force, l’immonde jet allant s’écraser pile aux pieds d’un adolescent aux cheveux blancs qui trébucha en tentant de l’éviter :
Lain : Hoy Allen ! Fais gaffe où tu marches abruti !
Allen : Maiseuuuuh...

Comme très fière de sa blague, elle partit d’un grand rire qui secoua sa tignasse rousse, rire que s’empressèrent d’imiter les deux sbires qui ne la quittaient jamais. Le groupe traversa la cour d’un pas nonchalant avant de s’arrêter devant l’affiche qui leur indiquerait leur salle de classe :
Lain : Pff... Evidemment on se r’trouve encore avec les même paumés comme d’hab'... La loose !

Les deux autres s’empressèrent d’acquiescer tandis que leur leader parcourait la liste des élèves :
Lain : Ah non pas lui !
??? : Et si... Moa !

Comme une seule femme, les trois créatures se retournèrent vers le jeune homme qui les observait, bras croisés, jambes écartées, un sourire goguenard aux lèvres et... Une fleur à la bouche:
Stef : Comme on se retrouve fillette.
Lain : T’as toujours pas déménagé à force que j’t’en mette plein la tronche face de sous-humain ?
Stef : Pas tant que je ne t’aurais pas inculquée les bonnes manières la renarde ! Pyu ! Dis bonjour !
Lain : ...

Ah oui... Elle avait oublié cette... Particularité... Le minuscule oisillon sur le crâne vert se redressa fièrement avant de lancer un pépiement de joie. Très fier de son petit effet, Stefan recoiffa ses longs cheveux verts, souples et doux au toucher, avant de faire disparaître le petit animal dans sa touffe:
Stef : Il est mignon hein ?
Lain : Y’a pas à dire...
Stef : ...
Lain : T’as toujours une aussi sale gueule quand même... Tronche d'algue.

Le sourire chaleureux se crispa instantanément sous la pique sans pour autant s'effacer et le jeune homme s'avança de quelque pas, toisant la rouquine de toute sa hauteur. Elle était largement plus petite que lui mais nombre d’entre eux avaient appris au cours de toutes ces années qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. Lain était petite mais c’était une vraie teigne qui frappait vite et juste. Elle se battait comme une lionne et n’hésitait pas à utiliser tous les moyens nécessaires, barres de fer comprises, pour mettre son adversaire à terre. Elle méprisait par ailleurs les quelques Laguz de l’établissement et cela avait tout de suite été sujet de friction entre elle et le pacifiste qui lui faisait face. Enfin... Pacifiste qui n’hésitait pas à coller son poing dans la face de quiconque lui reprochait son attitude. Leur dernier affrontement, juste à la sortie de l’école, s’était d’ailleurs achevé par un match nul et ni l’un ni l’autre ne souhaitait en rester là. Il la contemplait maintenant de toute la hauteur de son mètre quatre-vingt, son visage n'exprimant que... Du bonheur ?
Stef : Allons inutile de repartir sur de mauvaises bases ! Soyons amis ma petite et prend donc cette fleur en gage de...

Sa main, déjà en route pour sortir le végétal en question de son orifice buccal, s'intercala rapidement entre son visage et le minuscule, mais brutal, poing d'acier filant vers ce dernier. L'impact fut violent mais indolore pour son faciès grand bien lui en fasse. Un sourire sadique défigurait le visage de la jeune femme, totalement en opposition avec celui complètement idiot et heureux de vivre du greenpeacien.
Stef : Que d'agressivité ! Un match retour déjà ?
Lain : Retour de rien du tout. Cette fois y'aura pas de match nul bouffeur de salade.
Stef : Si je puis me permettre, ta salade je vais te la faire bouffer par le c...
??? : HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAALTE !!!!!

Le cri leur fit lever les yeux vers le toit du bâtiment pour aussitôt se protéger les yeux de leurs mains.
Stef : Gwahargh !
Lain : Bordel mes yeux !

Eblouissante dans la lumière du soleil levant, une silhouette étincelait sur la plus haute corniche du toit du bâtiment. Les cheveux au vent, un pied sur le rebord, le torse bombé et le regard perçant; l'homme, car il semblait que c'en était un, se tenait fièrement dans les rayons de l'astre solaire, la brise matinale faisant claquer le bandeau qu'il portait fièrement au bras, sur lequel s'inscrivait en lettres dorées « Délégué ».
Lain : Mais qu'est-ce que c'est qu'ce truc ?
Stef : Oh non...

L’homme plongea tête la première avant d’effectuer un salto avant des plus gracieux, regroupant son corps d'un seul coup en une sorte de boule avant d'effectuer une pirouette et d’atterrir entre les deux protagonistes, les forçant à reculer pour éviter de se manger les moulinets qu’il effectua afin de prendre la pose, un doigt tendu vers le ciel tandis que l’autre main était repliée sur son cœur. Ses cheveux blancs semblaient scintiller dans la lueur de l’astre céleste alors qu’il entamait sa tirade :
Armédor : Moi ! Délégué de la seule et unique classe de cette école, édifiée dans le but de nous enseigner l'entraide, l'amitié et l'acceptation d'autrui, ne permettrait pas un tel affrontement au cours de cette merveilleuse année qui nous attend tous dans la joie, la bonne humeur et l’amour de la vie je vous le dis !

Ses yeux, brillants de leur habituelle lueur dorée, s’ouvrirent d’un seul coup, plongeant dans le regard atterré des deux protagonistes avant que son doigt vindicatif ne les désigne fièrement :
Armédor : Vous qui représentez cet établissement, je ne vous laisserais pas ternir son honneur par de stupides agissements ! Soyez témoin de ma colère et préparez vous à recevoir ce juste châtiment !

Un silence d'outre-tombe s’installa entre les trois étudiants alors qu’un courant d’air glacé balayait la cour :
Armédor : Ce sera donc une heure de colle pour vous deux ce soir après les cours. Acheva-t-il avant de pivoter majestueusement et de se diriger vers l’entrée du hall, chassant une mèche de ses longs cheveux blancs d’un geste désinvolte et parfaitement calculé de la main droite.
Stef : Quoi !
Lain : Tu t’fous de moi !

Dans un crissement métallique, la rouquine déploya une barre de fer sortie de nulle part avant de se jeter férocement sur le délégué... Un peu trop confiant en sa capacité d’esquive. Les hurlements de souffrances chatouillèrent agréablement le pavillon du directeur avant que celui-ci ne se décide à fermer la fenêtre. Oui, l'année commençait bien.


??? : … Oui comme je vous le disais donc, je suis ménestrel à mes heures perdues.
Waaaah ! Et tu joues bien ?
??? : Tu sais, douce demoiselle, lorsque tu as le blues et que tu te retrouves seul... Ton luth est alors pour toi cette petite porte qui te permet de t'évader dans les cieux azurés, et de transformer ton âme éplorée en un splendide aigle aux ailes d'albâtre afin de conquérir des territoires jusqu'alors inconnus de nos ancêtres à travers le temps l'espace et la physique quantique...
Et... ça veut dire quoi ?
??? : Oui, je joue bien !
Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Le gamin aux cheveux blancs tira une nouvelle bouffée de sa pipe avant de reprendre son baratin, plongeant un regard vairon et perçant dans la foule d'admiratrices que son récit avait attirée. Il était vêtu de blanc et faisait de grand gestes pour illustrer son récit, distribuant regards charmeurs et sourires en coin à qui le voulait, entretenant le mystère et reprenant fréquemment de fines bouffées dont il répandait la fumée âcre tel un présent divin à ses admiratrices. A ses côtés... Et nettement moins charismatique, se tenait un adolescent rouquin à la peau mâte, l'air sombre et un tantinet déprimé. Les mains dans les poches, débardeur et jean noir, un tatouage sur l'épaule, le type même du brun ténébreux, roux en l'occurrence. Bien que loin d'être plus laid que son compatriote, son mutisme relatif l'estompait complètement par rapport à son compagnon beau parleur. De plus, il fixait avec une intensité démesuré... Le plancher de l'étage, cherchant sans doute à percer le secret de la présence d'échardes à des endroits aussi improbables qu'un parquet ! Son regard se releva toutefois à l'arrivée d'un surveillant. L'homme était assez imposant, une chemise noire par dessus un pantalon classique, cheveux noir également... En fait non il n'était pas imposant, il était banal, voilà le mot. Sentant l'odeur de la fumée, ce dernier accéléra le pas en direction du petit groupe, l'air visiblement contrarié.
Alan : Qu'est-ce qui se passe ici ?

L'adolescent à la pipe prit ostensiblement une bouffée sous les regards impressionnés de son auditoire avant d'adresser un grand sourire à l'homme.
Kratos : Mais rien m'sieur Alan on fait que discuter.
Alan : Mwai bien sur. Kratos on t'as déjà répété cent fois qu'il était interdit fumer dans l'établissement. Donne moi ça petit impertinent !

Tentant de s'emparer de l'ustensile, l'homme fit un pas en avant mais se heurta bien rapidement à une barrière rousse et noire. Tentant de le contourner, il put constater rapidement que l'obstacle se décalait également dans la direction qu'il tentait d'emprunter. Feintant de son mieux, le surveillant rencontra une nouvelle fois le regard glacial de l'élève tandis que quelques rires amusés s'élevaient déjà. Poussant un soupir agacé, l'homme se pencha vers l'adolescent.
Alan : Jaffar, écarte-toi s'il-te plaît.
Jaffar : ...
Alan : ... Tu n'as pas entendu ce que je t'ai dis ?
Jaffar : ...

Stoïque était le mot... Le rouquin tint sa position, allant même jusqu'à plonger son regard à la limite de l'inexpressif dans celui de son potentiel adversaire. Celui-ci au bout de quelques secondes claqua rapidement des doigts devant les yeux de l'adolescent.
Jaffar : ...

N'obtenant aucun résultat, il se décida à bousculer légèrement le gamin afin d'atteindre son objectif... Bien mal lui en prit.
Jaffar : KESTA OSE FAIRE LA ?
Alan : Yiiiiiiiiiiiiiiiiih !

Au delà du fait que Jaffar venait de prononcer plus de trois mots, au delà du fait que le surveillant avait crié comme une fillette, oui bien au delà de ça, le fait que l'adolescent roux tenait l'adulte par le col de sa chemise, le forçant à se baisser à son niveau pour plonger son regard furieux dans le sien avait quelque chose de... Pas logique.
Kratos : Allons allons les enfants du caaaalme ! On respire à fond on se détend, tout va bien !
Alan : Dis lui de me lâcher !
Jaffar : ...
Kratos : Mais oui mais oui, allez Jaffar lâche le monsieur, il est gentil, il le pensait pas, il recommencera plus hein qu'il recommencera plus ?
Alan : Ouiouiouioui j'recommencerais plus promis maintenant lâche ça tu vas la déchirer !
Jaffar : ...

Durant tout le temps de son discours, Kratos avait posé une main chaleureuse sur l'épaule de son compère qui, lui tenait toujours le col du surveillant d'une poigne carrément plus que glaciale.
Jaffar : ...

Obéissant finalement, le rouquin lâche prise et reprit sa posture inexpressive précédente tandis que le surveillant se redressait, tentant de reprendre un semblant de dignité.
Alan : Hem... Et que je ne t'y reprenne plus Kratos ou sinon...
Kratos : Mais oui mais oui ! La prochaine fois ce sera du light promis !

Faisant de grand signe à l'autre, le gamin aux cheveux blanc se retourna vers son assistance littéralement... Terrifiée.
Kratos : Nan mais attendez, il plaisantait là, il est pas méchant d'habitude revenez les filles ! J'vous promets qu'il est super sympa !!!

Trop tard... Déjà le couloir retentissait du courant d'air glacial de la solitude tandis que le gamin à la pipe, la tête basse, prenait machinalement une longue bouffée.
Kratos : Bah... Tant pis, t'façons elles étaient moches ! Mais quand même !
Jaffar : ...

Se retournant vers son compère, le garçon reprit.
Kratos : Faut vraiment que j't'apprenne à te tenir ! Terroriser les gens oui, mais seulement ceux que j'ai choisis !
Jaffar : ...
Kratos : Pfff t'es vraiment pas causant... A se demander comment tu t'es trouvé une copine cet été...
Jaffar : ...
Kratos : Roh allez ! A moi tu peux me l'dire ! On est comme des frères toi et moi j'te rappelle. Elle était comment hein dis dis dis ?
Jaffar : ...
Kratos : ... Bon Okay ! Objectif numéro un cette année : te socialiser !
Jaffar : ...
Kratos : Je sais c'était aussi l'objectif de l'année dernière... Et de celle d'avant... Et de celle encore avant mais t'en fais pas ! Un jour j'y arriverais !

Passant un bras autour des épaules de son pote, Kratos prit une nouvelle bouffée de sa pipe avant de l’entraîner vers la salle de classe sans pour autant stopper son babillage.


??? : Tabernacle s'qu'il est bô nom d'un chien !
- Tu parles de Kratos ? J'avoue qu'il a du charme mais le brun ténébreux qui l'accompagne... Enfin le roux quoi mais j'me comprend eh ben...
??? : Nan pas lui patate ! Le surveillant...
- Euh, Kwendal ?

La jeune Laguz ne lui répondit pas et lorsque son amie se pencha pour vérifier qu'effectivement elle fantasmait sur le pion, cette dernière hésita longuement entre exploser de rire ou conseiller à la jeune dragonne d'aller se pendre, ce qui, au vu des légères tendances suicidaires de l'adolescente, n'était pas forcément recommandé, cette dernière ayant un penchant particulièrement discutable pour les tentatives d'imitation de lustres en tout genres. Elle se retourna donc plutôt vers son voisin de droite...
??? : Oui grande Déesse... Vous servir est ma plus grande joie...
- L’est bizarre lui aussi...
Mwehehe...
*Au secours...*

L’adolescente frissonna et décida judicieusement de changer de place, s'éloignant du garçon recroquevillé sur sa chaise qui psalmodiait désormais d’étranges incantations tout en triturant le bout de tissu dans lequel il était enveloppé. La porte coulissa pour laisser passer le futur duo de tueurs rapidement suivis par Llyr. Llyr... Comment décrire une véritable bombe sexuelle quand celle-ci se balade avec... Un lézard planqué sous le T-shirt ! Enfin planqué... La bête laissait dépasser allègrement sa tête du décolleté de la demoiselle, ronronnant joyeusement sous ses caresses incessantes. Le pire était sans doute le tour de force que la jeune femme avait réalisé en apprenant à l'animal à fuir sous le vêtement, se cachant aisément près d'une partie anatomique inaccessible à tout surveillant masculin un tant soit peu attaché à son emploi. Repoussant sa queue de cheval en arrière d'un gracieux mouvement de tête, elle s'engagea dans la pièce et...
??? : Ô douce beauté, fantôme hantant mes nuits et mes jours !
Llyr : ...
Manquant de faire trébucher la jeune femme, le garçon se précipita pour s’agenouiller à ses pieds et s’empressa de lui saisir une main, la serrant presque à l'en briser.
??? : Ô douce Llyr tu m’as tant manquée pendant ces cruelles vacances !
Llyr : ...
??? : Il ne s’est pas passé un jour sans que je ne pense à toi ! Cela m’a même empêché d’assister aux offices si ennuyeux de mon père et...
??? : Sven couché !
Llyr : ...

Une poigne de fer s’abattit sur l’épaule du futur prêtre et avant que celui-ci n’ait pu rajouter un seul « je t’aime toi, sulfureuse beauté céleste », Irvin trainait son ami vers le coin de salle où ils discutaient deux minutes plus tôt. Oui... Il y avait un désavantage à être de sexe féminin dans cette promo et il se prénommait Sven.
Sven : Attend moi créature de mon cœur ! Je reviendrais je te le...
Lain : Mais tu vas la boucler ta grande gueule wai !

Avant que le futur prêtre n'ait le temps d'en rajouter une nouvelle couche, une barre de fer s'abattait avec toute la puissance que pouvait lui apporter une rousse, brisant net le bois de la table. A bien y regarder, le métal était encore imprégné de sang séché mais le pauvre Sven avait d'autres sujets de préoccupation.
Sven : Euh, Lain, mon ange...tu mousses un peu là...

Et en effet, c'est l'écume aux lèvres que la psychopathe regardait sa future victime, une lueur sinistre dans le regard. Elle cherchait une victime, quelqu'un qu'elle pourrait meurtrir sans avoir besoin de se retenir ou de risquer de prendre des coups... Le problème étant que Sven apprécierait trop ça... Et puis il y avait Irvin... Bien que taciturne, ce type n'hésitait jamais à défendre son camarade et malgré tout ce qu'elle pouvait en dire... Il savait se battre. Son regard fou parcourut la classe pour s'arrêter sur une adorable albinos qui la regardait de ses grands yeux rouges. A son cartable pendait une petite peluche de loup roux.
Lain : T'as un problème la nouvelle ?

Une lueur sadique dans le regard, la folle furieuse s'approcha, barre de fer à la main, dégageant une aura meurtrière... Enfin non, étrangement, l'aura la plus négative ne venait pas d'elle cette fois-ci. Une main s'apposa sur son épaule et un frisson glacé lui parcourut l'échine. Osant à peine tourner le regard, elle contempla le regard lourd de promesse de son homologue roux masculin. Jaffar dégageait une aura sombre et glaciale bien plus puissante que tout ce qu'elle avait pu ressentir jusqu'ici. Mauvaise cible visiblement. Cherchant un moyen de se dégager de là avant d'être réduite en charpie, la rouquine parcourut le reste de la salle du regard et...
Allen : Bonjour tout le monde !
Lain : Alleeeeeeeeeeen Walkeeeeeeeeeeeeeeer !
Allen : Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Le hurlement de terreur du descendant d'une longue lignée de troubadours résonna dans tout le bâtiment tandis qu'il disparaissait déjà à l'autre bout du couloir, poursuivit par une tarée, sa barre fétiche et son "Mouhahaha !" machiavélique. De son côté, Jaffar reprenait un regard plus ou moins normal... Enfin normal pour un mec ayant l'air d'être perpétuellement sous extasie, et dévisageait la nouvelle venue de façon aussi ostentatoire que cette dernière. A la différence près qu'autant son propre regard était vide et menaçant, autant celui de la jeune femme était empli de curiosité. Elle inclina la tête sur le coté et sourit avant de former un V de ses deux doigts.
Yue : Bonjour je m'appelle Yue !
Jaffar : ...

Tentative de contact... Et échec, le rouquin regagnait sa place juste à côté de Kratos.
Kratos : Dis moi mon p'tit Jaffar, tu serais pas un peu tout rouge là des fois ?
Jaffar : ...
Kratos : Aha !!! Je le savais ! C'est elle hein ? Avoue !
Jaffar : ...
Kratos : Comment ça non ? Rah merde ! J'te ferais cracher le morceau !
Jaffar : ...
Yue : Dites... Faudrait peut-être songer à rattraper l'autre là... Nan ?
Jaffar : ...

C'est donc à la suite d'un plan for ingénu alliant l'utilisation d'un appât :
Armédor : Moi, délégué de cette classe t'empêcherait de faire souffrir l'un de nos camarades au nom de l'amour des petits zoizeaux !

A celle d'un co-appât :
Stef : Tu veux une fleur ?

Quelques chaînes bien placées ainsi qu'un... Calmant pour rhinocéros mâle enceinte...
Yue : Je savais bien que ça me serait utile un jour !
Kratos : Cette fille me fait peur...
Allen : A moi aussi !
Kratos : Je ne parlais pas de Lain...
Allen : Ah  Bah... Au final ça revient au même nan ?!
Jaffar : ...
Llyr : ...
- Mwehehehe...

Bref un joyeux bordel à travers les couloirs s'ensuivit, preuve parfaite s'il en est de la pleine santé, physique tout du moins, des élèves et, c'est seulement avec trois plaies ouvertes que notre jeune troubadour fut ramené en classe, aux côtés d'une Lain enchaînée et cadenassée le temps que les médicaments fassent effets.
Allen : Eh ! Même pas de fracture !
Armédor : Il faudrait que vous songeassiez à ne plus vous faire trop remarquer de la sorte mon cher All...
Allen : Shhhht ne prononcez pas ce nom !
Armédor : Uh ?
Allen :Il est maudit ! C'est mon nom qui est maudit ! Comme je suis... Vous savez euh...
Armédor : Troubadour ?
Allen : Shhhhhhhhhhhhhhhht !!!!
Irvin : 'Tention v'la le prof !!!

En un temps record, la classe retrouva des allures plus ou moins normales exceptés le fait qu'une de ses élèves était toujours enchainée. La porte s'ouvrit et le professeur fit son entrée.
??? : Bonjour à tous !

Ou plutôt la professeure. Vêtue presque exclusivement de blanc, elle portait un chemisier parfaitement adapté à la saison ainsi qu'une jupe élégante à laquelle s'associait une paire de collants et de talons. Déposant sa sacoche sur le bureau, la jeune femme blonde s'assit sur ce dernier et croisa les jambes, toisant sa classe sans sembler spécialement surprise. Elle était nouvelle dans l'établissement mais visiblement on l'avait prévenue. Entre le gamin en bure qui bavait et la rouquine enchaînée, entre l'oiseau dans les cheveux et le lézard dans le décolleté... Oui cette année allait être... Instructive.
??? : Eh bien, peut-être devrais-je commencer par me présenter : je suis Mademoiselle Eve et je serais votre enseignante en mathématiques.

Le mot magique, signe de déchéance chez la plupart des élèves. Au moins trois tables supplémentaires craquèrent sous le poids des têtes s'écrasant dessus tandis qu'un brouhaha de dégoût général s'élevait. Tous les élèves semblaient parfaitement écoeurés, à l'exception de ce pion bizarre qui applaudissait poliment dans le couloir et ce... Nabot au premier rang qui levait la main à s'en déboîter l'articulation.
Eve : Euh... Oui ?
Light Momo : Juste une petite question mademoiselle. Verrons nous les matrices au cours de cette année ?
Eve : Euh... Je crains que ce ne soit légèrement compli...
Light Momo : Et les espaces vectorielles ?
Eve : Euh...
Dark Momo : Le théorème de Schrödinger ?
Eve : ...

Profitant du silence qui s'était installé, l'élève se redressa en faisant racler sa chaise au sol. Ricanant, il rehaussa ses lunettes sur son nez, projetant un reflet masquant ses yeux clair avant de s'esclaffer.
Morgan : MOUHAHAHAHAHA ! Je vais tous vous défoncer en math cette année !
Lain : Mais détachez-moi ! Je vais te me lui fourrer ses sales bouquins dans le...
Eve : Un peu de calme je vous prie.

Le silence revint automatiquement sous la pression que dégageait leur enseignante. C'en était assourdissant. L'aura qu'elle leur projetait en pleine face leur clouait littéralement le bec. Avec un doux sourire, Eve se tourna vers la rouquine et poursuivit :
Eve : Et je rappelle que l'utilisation de barres de fer est formellement interdite dans l'enceinte de l'établissement.
Lain : Oui m'dame...

Rupture du charme.
Stef : Enseignez-moi !
Sven : Hey c'était ma réplique !

En un instant, l'adolescent au poussin s'était agenouillé aux pieds de son professeur et la contemplait désormais, des étoiles pleins les yeux.
Stef : Enseignez-moi ! Abreuvez moi de votre savoir incommensurable ! Faites de moi votre esclave ! Je suis prêt à tout mais apprenez moi à la réduire au silence d'un simple regard je vous en supplie !

Le contact froid du métal sur sa nuque le pétrifia.
Lain : Tu triches tête d'algue...
Stef : Ohmayfuckingad elle s'est libérée de...
Armédor : Heing ?
Stef : Euh je voulais dire... Fichtre elle s'est libérée de ses chaînes !
Lain : Ah ! J'vais t'en donner moi de la chaine tu vas v...

Et soudain,La porte s'ouvrit...
Lain : Maiiiiiiiiis laissez moi finir mes menaces !!!

Je disais donc la porte s'ouvrit soudain à la volée sur un nouvel arrivant.
??? : 'Scusez moi du r'tard.

Les cheveux blancs du jeune homme à l'air endormi ressemblaient étrangement à ceux... des autres personnes qui avaient les cheveux blancs étrangement... Le nouvel élève profita de son moment de surprise pour envoyer son sac valdinguer jusqu'à une chaise libre au fond de la classe.
Momo : Et c'est là qu'on voit qu'il s'agit d'une fan fic ! Il n'y a JAMAIS de place libre au fond de la classe après le début du cours !

... Mais... Taggle ! Puis laisse-moi introduire notre nouvel arrivant en paix sale fayot !
Momo : C'est faux ! Je ne suis pas... Bon un p'tit peu peut-être mais...

Hem, donc ce nouvel arrivant à la chevelure d'albâtre et vêtu d'une... Armure... Balança mollement son sac sur une table dans un coin avant d'aller s'effondrer dessus et de se rendormir ni vu ni connu sous le regard atterré de toute l'assemblée.
Lain : TAAAAAAAAAAAAAAL !!!

Wai enfin toute sauf une quoi... En moins de temps qu'il n'en fallait pour crier hystériquement « TAAAAAAAAAAAL » avec trois points d'exclamation derrière, la rouquine envoya valdinguer sa barre à travers la fenêtre avant de s'accroupir juste devant la table ou le futur lancier pionçait royalement.
Lain : Comment tu vas ? T'as passé des bonnes vacances ? C'était bien hein dis dis dis ? T'as fais quoi ? Tu penses qu'on sera dans la même classe cette année ? Les nouveaux profs tu en penses quoi ? Il fait beau aujourd'hui tu trouves pas ? Et...

Elle s'interrompit lorsque le jeune homme leva lentement la main... Oui très lentement... Trèèèèèèèès lentement (ndlr : ><"")... De façon très détendue aussi... Oh et puis passons jusqu'à la fin ! Donc il leva la main et puis il... Lui tapota la tête.
Lain : Nyuuuuuu ! (Ndlr : oO)
Stef : Ohmayfuckingod c'est une grosse...
Tal : Heing ?
Stef : Je voulais dire... WHAT DA FUCK s't'une grosse blague !
Tal : Aaaaaaah !

Le greenpeace s'était désormais relevé, son poussin sur le bout de son doigt tendu vers la jeune rouquine :
Stef : Ahahaha je l'savais ! Regardez tous elle nous l'a caché mais en fait , elle a un cœur !
Lain : C'est... c'est complètement faux, j'l'ai pas fais exprès c'est sorti tout seul !
Stef : Bouhahah notre psychopathe de service pourrait elle être mignonne en réalité ?
Lain : C'est faux ! Et toi aides moi au lieu de pioncer !
Tal : ... rgnflzkchlompf... *pouce levé*
Lain : ...
Stef : ... Bwahahahahahahaha
Lain : Euh... Euuuuuh...
Stef : MOUHAHAHAHAHAHA !
Tal : ...
Lain : Regardez là bas ! C'est Allen Walker !
Allen : Euh...
ALLEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEN WALKEEEEEEEEEEEEEEER !!!
Allen : Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Les effets magiques du combo ultime Allen Walker plus troubadour se démontrant une nouvelle fois, il fallut toute la patience et la vitalité du corps enseignant pour réussir à neutraliser cette meute de dégénérés armés de battes de base-ball cloutés et autres ustensiles assez dangereux quand utilisés par autre chose qu'un troubadour pacifiste. Mais c'est donc après moult péripéties que chacun retrouva finalement sa place plus quelques bandages pour notre cher troubadour qui, rappelons-le, ne l'était pas encore totalement à l'époque donc ne maîtrisait pas les sorts de soin ahaha !
Allen : Pas juste...
Eve : Bien et maintenant que nous avons un peu de calme... Et que tout le monde semble être là...
Tal : ...rgnhdiefjfleugeu... *pouce*
Eve : ... Je vais vous présenter le reste de votre équipe enseignante.
Stef : Mais on les connaît déjà !
Eve : Non plus maintenant, certain de vos... Anciens professeurs ont décidés de partir en retraite bien plus tôt que prévu.
Kratos : Bouhaha !
Jaffar : ...

La prof se leva et s'empara d'une craie au tableau avant de commencer à écrire.
Eve : Donc vous connaissez certainement le nom de votre directeur, je veux bien sur parler de Monsieur Faucheur...
Lain : S't'un nom ça ?
Eve : ... Viennent ensuite les professeurs de Français, sciences et langues que vous connaissez sûrement déjà, votre professeur d'éducation physique Mademoiselle Lilith...

Applaudissements respectueux des futurs concernés.
Eve : ... Moi-même votre professeur de mathématiques.

Pion en délire dans le couloir... Un tantinet glauque mine de rien.
Eve : ... Et votre professeur d'art plastique : Monsieur Magus.

Hurlement de désespoir du troubadour.
Eve : Sur ce...
Allen : On va tous mourir !
Eve : ... Je disais donc...
Allen : Vous ne comprenez pas ! C'est la fin ! Nous sommes finis !
Eve : Monsieur Walk...
Allen : D'accord d'accord je m'tais... *sob*
Eve : Biiiiien ! Et si pour saluer votre jovialité nous organisions une petite interro surprise ?


Momo :- YES !!!!