La forêt de Serenes, voilà bien longtemps que Kameryu n'avait pas mis les pieds ici. D'ailleurs, qu'est-ce qui l'avait poussé à venir dans un lien pareil ? Habituellement, l'épéiste ne marche pas de façon aléatoire, il sait où il va et ne se laisse pas porter par le hasard. Alors pourquoi était-il ici ? De toute façon, cela n'avait plus d'importance. Il était là, autant y passer la nuit. Il se souvenait que quelques années au par avant, il s'était retrouvé dans le coin en compagnie d'Alan et de Morgan … Morgan revenait de Goldoa, Alan et lui venait de nettoyer la demeure de ce bon vieux Side. À cette époque, Kameryu suivait la piste d'un complot, visant à faire s'écrouler l'Apôtre et permettre aux nobles de prendre le pouvoir. Alan lui, était sur la piste d'une vengeance. Au final, Alan et Kameryu se sont partagé la cible, Morgan lui, avait juste servi à tout détruire permettant aux deux confrères épéistes de fuir le danger. En y repensant, c'était aussi ce jour là qu'ils ont fait la connaissance de Kwendal. Une dragonne semblant ignoré, à cette époque, les raisons de sa présence. Elle semblait chercher quelqu'un, mais ne savait pas qui. Au final, il semblerait que ce soit Alan qui se soit occupé d'elle.
Kameryu s'approchait de la modeste chaumière où le petit groupe c'était retrouvé. Il n'était pas encore en vu mais, une chose particulière mit ses sens aux aguets. Une odeur émanait de la direction de la clairière. En se rapprochant, Kameryu baissa finalement sa garde. Il avait reconnu l'odeur … Celle-là aussi, ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas senti. Alan était vraiment le seul à cuire ses poulets de cette manière.
Après avoir réfléchit on ne sais trop combien de fois à ce qu'il allait dire, notamment à l'idée d'entrer, sans frapper et de rester appuyé contre le battant de la porte à formuler cette petite phrase comme si de rien était, de toute façon, Alan comprendrait la plaisanterie « Tu formules tes prières au bon vieux squelette contre le mur ? » Mais, par simple respect pour le fait qu'il ne l'avait vu depuis un certain temps, et surtout parce que cette solution aussi lui plaisait, Kameryu fit comme tout vagabond ferait dans un cas pareil. Il frappa à la porte, et au moment ou celle-ci s'ouvrit, laissant place à l'assassin de Side, Kameryu dit :

« Bonsoir monsieur. Auriez-vous l'amabilité d'offrir le gite et le couvert pour une nuit à un pauvre meurtrier tel que moi ? »

« C'est ton nez qui t'as mené ici ou tu as un cadavre à cacher ?
- Pour une fois, ce ne sont ni l'un ni l'autre … Mes jambes ont voulu se balader tranquillement, et je n'es remarqué où j'étais qu'une fois à un quart d'heure de la chaumière. »

Alan s'écarta pour laisser entrer Kameryu. Ce dernier pu observé les aménagements apporté à l'intérieur. La cheminé avait été retapé, la pièce organisé afin de gagner le plus de place possible …

« Si tu pouvais éviter de parler trop fort, Kwendal est en pleine sieste. »

Un seul lit suffisamment grand pour deux avait été placé dans le coin de la cabane, entre la fenêtre et la cheminée. Et enfin, une table, actuellement contre l'autre mur, semblait être fréquemment déplacé en fonction du besoin qu'on en avait.

« Alors, comment ça va depuis la dernière fois ? »

Alan disait ça avec un air de tristesse. Il avait du s'en passer des chose de ce côté, pendant que Kameryu traversait Begnion d'Ouest en Est et du Nord au Sud. Pendant près d'un mois, l'épéiste itinérant avait désespérément cherché les forges runiques, sans le moindre succès. Puis, il eut reçu cette invitation de Sylvian … il lui avait fallu quatre jours depuis Sienne pour rejoindre la demeure de ce noble maintenant déchu, et une dizaine pour arrivé ici. Alan lui, d'après Sylvian, avait du supporter la mort du Sieur Armédor, mais vu le Alan se trouvant devant Kameryu, il avait du y avoir plein d'autre chose.

« Un dénommé Sylvian m'a tenu tenu informé de ce qui est arrivé à notre … Bienfaiteur va-t-on dire … Il m'a aussi remis une arme, pour m'en tenir à un pied d'égalité avec toi, a-t-il ajouté … »

Disant cela, Kameryu porta sa main droite sur le manche de sa rapière runique, porté désormais dans le dos, à l'horizontale le long de la ceinture. Il empoigna ensuite la rapière et, regardant Alondite à la taille d'Alan, ajouta :

« À quelle(s) genre(s) d'œuvre(s) cette arme va-t-elle servir. Comment compte tu l'utiliser ? Seras-tu vraiment digne de la manier ? Toutes ces questions je me les pose. Normal, la dernière fois qu'on s'est vu, tu semblais tout juste digne de porter l'arme de ta famille. Mais aujourd'hui, je sens un vent nouveau en toi. Quel genre de vent est-ce ? Il ne se ferait pas aussi tard et je ne serait pas affamé, je t'aurais bien proposé un duel pour le tester. Chose stupide me diras-tu, mais pas tant que ça en repensant à nos précédentes rencontres. La moitié d'entre elles a fini en affrontement, que ce soit par implication, ou par simple entrainement … Et à par ça, comment vas-tu, toi ? »

« Ben, avant tout elle me servira à protéger deux personnes chères à mes yeux … »

Kameryu espérait cette réponse, une lame est faite pour protéger et non tuer. Cependant, la deuxième parti lui déplut légèrement.

« … et sinon dans le cadre de mon employeur actuel, autrement dit œuvrer pour la justice. »

Œuvrer pour la justice … Mais qu'est-ce donc que la justice ? L'épéiste nomade s'était souvent posé la question et encore jamais il n'a réussi à trouver la réponse. Comment Alan pouvait en donné une, alors qu'il n'était pas lui même sûr de le savoir.
Les mots qui suivirent étaient juste là pour confirmer un manque d'expérience, expérience que Kameryu était tout aussi loin de posséder, voire plus, que son vieil ami. Ce dernier parla ensuite de ses mésaventures, de l'évolution de son affection envers Kwendal, des évolutions de celle-ci par la même occasion. Au final, il fallait simplement retenir que Kwendal était devenue le simple équivalent d'une marqué et que l'épéiste au reflet d'argent, chose plus tellement réaliste depuis qu'il ne portait plus d'épée argent, était contraint de vivre en forêt de Serenes pour éviter d'être retrouvé par les noble. Une phrase de ce dernier reteint tout de même l'attention de l'héritier de la Tatsu no Kaminari :

« … j'ai été engagé dans Aurora mais plus par dette que par intérêt car ça a beau œuvrer pour la justice, je m'expose un peu trop aux nobles. »

Ce point était pour ainsi dire des plus étranges. Aurora d'abord, qu'était-ce donc ? Ensuite, « trop s'exposer aux nobles » ? Quels pouvaient bien être les agissements de ce groupe pour être ainsi exposé aux nobles ? Kameryu restait relativement sceptique sur ce point. De plus, « œuvrer pour la justice » … On en revient une fois de plus à cette question, la justice, qu'est-ce donc ? L'épéiste itinérant ne pu alors s'empêcher de poser la question. Il voulait savoir quelle réponse allait être donnée par son ami, comment ce dernier pouvait bien qualifier une chose aussi peu qualifiable. D'autant plus que chacun voit la justice d'une manière différente. Pour Kameryu, la justice était trop subtile pour être définie. Il agit lui-même selon qui lui semble bon ou mauvais, mais jamais il n'ose dire que ce qu'il fait est juste.

« La noblesse assimile la justice à ce qui les arrangent eux. L'Apôtre et sa garde sainte donne l'injustice comme étant ce qui s'oppose à eux. Et toi, comment vois-tu cette justice ? Qu'est-elle pour toi. Pour ma part, je n'arrive pas à trouver de réponse à cette question. Toi Alan, peux-tu me donner un sens à cette chose qui n'en a pas ? »

Kameryu avait écouté Alan conter ses aventures. Enfin, son point de vu. Finalement, il ne savait rien au sujet de cette justice. Il utilisait juste le terme pour reprendre les dires de ceux qui l'embauchait. Au final, il semblait même avoir perdu de son assurance personnelle. Mais d'un autre coté, il savait parfaitement ce qu'il avait à protéger. Peut-être allait-il finir en bon samaritain. Ou alors en légume, mais là c'était juste Kameryu qui pensait à ça pour se moquer intérieurement.
Le poulet était fin cuit, Kameryu avait aidé à dresser la table. Déjà qu'il s'invitait, il n'allait pas en plus laisser Alan tout faire seul. Par politesse, il resta debout jusqu'à ce que l'autre épéiste revienne vers lui. Pendant, ce cours instant de solitude, Kameryu pensa à une petite chose, trois fois rien, mais suffisant pour que la question puisse se poser. « Que deviendrait Alan si Kwendal venait à mourir, comment ce dernier réagirait ? » Cependant, l'épéiste itinérant évita tout de même de poser ouvertement la question. Il ne savait pas comment Alan réagirait à celle-ci et il n'avait de toute façon pas envi de le savoir.

« Parce que tu crois vraiment que tu vas réussir à me fausser compagnie ? Tu sembles mal me connaître. On a pourtant accomplie pas mal de choses ensemble ! Allez monsieur, amener moi avec vous. J'aimerais voir sur le terrain les progrès de mon vieux frère de lame. »

Et sans même laisser l'occasion au prêtre de répondre, Kameryu avait déjà remis sa veste et rattaché ses armes. Le prêtre allait tout de même tenter de contester, cela était de toute façon inévitable. Pour éviter cela, Kameryu fit une chose à laquelle il allait bien falloir s'habituer. Il sortit tout simplement l'ordre d'Armédor. En le dépliant et le présentant au prêtre, l'épéiste itinérant annonça :

« Sous la demande du feu Sieur Armédor, moi, Kameryu, suis en charge d'agir afin de préserver le bon agissement des plan de l'Apôtre. Je juge actuellement nécessaire de voir si Alan, lui aussi en charge de ce fait, ne s'est pas éloigné de ce but. Aussi, je décide de le suivre afin de comprendre ses nouveaux agissements. Si vous vous opposez à cela, je jugerais votre organisation contraire aux actes de l'Apôtre et me verrais dans l'obligation de la traquer et de la détruire. Et je ne suis pas sûr que vous ayez, vous seul, la moindre chance contre moi pour m'empêcher de fuir et de prévenir, par exemple, la garde sainte. »

« Eh bien nous y voilà... combien de bandits ?
- Une trentaine pour cinquante otages dont dix infiltrés. Une fois leurs liens tranchés, ils pourront vous aider.
- Mais si on se fait prendre, ils les exécuteront... Les bandits ont sans doute réuni les otages dans une grande bâtisse bien gardée, ce qui n'arrange pas nos affaires. »

Une réflexion rapide parcouru l'air ambiant autour des trois hommes … Mais rien de constructif ne pu sortir. Après tout, la situation était assez alarmante. Au bout de même pas une minute, alors que Kameryu allait proposé quelque chose, Alan lâcha un délicat :

« Quelqu'un a une suggestion ? »

C'en était presque à ce demandé si Alan n'avait pas aussi subit un lavage de cerveau pendant ce petit temps d'absence. Pourquoi posait-il cette question ? La réponse était pourtant évidente ! Kameryu a toujours une suggestion ! Sinon ça ne serait pas Kameryu.

« Pour commencer, ils doivent s'attendre soit à l'arrivé du maire du village voisin, ou alors à un débarquement de militaire en urgence. Quoi qu'il en soit, il ne s'attende pas à l'arrivé d'un simple mercenaire. Sur ce plan, on a l'avantage. S'il sont convenablement organisé, ils doivent avoir passé au moins une personne qui doit faire des rondes. Ici est le seul véritable problème. Après, ce ne sont que de simples bandits … Sauf si bien sûr on nous a caché quelque chose … Donc tout au plus, ils ont une organisation qui ne doit point être très efficace. Dans le meilleur des cas, un noble voudra défendre les intérêt de sa région et enverra son armée pendant que nous ferons du grabuge. Je propose donc que je commence à avancer seul, pendant ce temps Alan contournera le village et essayera de rejoindre l'endroit où doivent être retenus les otages. Cela vous convient ? »

Ils s'étaient séparés. Le prêtre était parti essayer de trouver du renfort, Alan, conformément à la proposition de Kameryu, s'en était aller contourner le village et Kameryu entrait dans le village, comme si de rien était par l'entrée principale. Il fut très vite appréhendé par un bandit.

« Hé toi là ! C'est interdit de circuler ici ! »

Bon, il maniait convenablement la technique du : « il ne se passe rien et pourtant on est coupable ». Cependant, ce n'était pas une perfection, loin de là … De plus, il semblait que le bandit ignorait qui était Kameryu. Cela supprimait de suite la possibilité d'une querelle entre noble. Donc peu d'espoir de voir débarquer les troupes du seigneur local. Limite, il laisserait volontiers mourir les villageois pour qu'il y ait moins de bouche à nourrir, et donc par la même occasion, moins d'argent à reverser. Il lui suffirait ensuite d'envoyer des hommes de main ici pour qu'ils accomplissent gratuitement les travaux que les villageois menaient avant.
Enfin bon … La meilleur arme contre la technique du coupable qui n'a rien fait, celle de l'innocent qui sait tout …

« Désolé, je venait rendre visite à mon frère qui c'est installé dans ce village il y a peu et …
- J'ai dit qu'il était interdit de circuler. Alors soit tu te barre, soit tu va rejoindre les rats au fond d'un cachot ! »

Il semblerait que cet homme ait tout de même suivit une formation … Au moins, il parlait du cachot et pas bêtement de rejoindre les autres, Kameryu en avait déjà vu des comme ça … Mais il fallait quand même que l'épéiste itinérant arrive à passer. Et le must serait de se faire accompagner avec le plus de délicatesse possible.

« Écoutez … On peut peut-être s'arranger. Je vous laisse une petite compensation et vous me laisser circuler tranquillement,voire vous m'accompagnez, jusqu'à chez mon frère …
- Pas de corruption vous voulez !
- Bon … Tant pis. Vous me voyez désolé de l'acte stupide que je vais commettre. »

Et sans que le bandit n'ait pu réagir, ni même remarquer et comprendre, la rapière runique s'était retrouvée à délicatement glisser au travers du corps privé de vie du bandit. Tout aussi discrètement, Kameryu déplaça le corps dans une contre-allée et repris sa route, en prenant le soin de retirer via sa rapière tout le sang qui avait coulé par terre ou même sur lui.

Kameryu avait agit proprement, et il continuait à avancer le plus discrètement possible. Un autre vigile passait par là. Ce dernier eu pour réaction de demander comment l'épéiste étais entré dans le village. Avec une pointe d'ironie parfaitement contrôlé pour faire passer la pilule, Kameryu répondit qu'il était aux latrines et qu'en en sortant, il avait trouvé le village vide. Aussi, cherchait-il les membre de sa famille. Le vigile baissa sa garde quelque temps, juste ce qu'il fallait pour que Kameryu l'élimine délicatement. Comme il avait éliminer le précédant. Peut-être devrait-il se reconvertir, il pourrait presque faire un bon assassin … Seulement, il voulait rester fidèle à son enseignement, utiliser l'épée pour protéger, et non tuer. Certes, souvent protéger passe par tuer, mais il faut que cela soit justifié et sans autres alternatives.
Un bruit d'émeute provint du centre du village. Kameryu se dissimula et entendit des brigands parler. Il s'agissait d'un fou, armé de deux lames, et qui avait jeté l'assaut sur la maison du maire. Alan, quelles folies avait-il encore commises ? Du coup, l'épéiste itinérant ne pouvait pas non plus rester silencieux. Il fallait au contraire provoquer une diversion. D'un mouvement calme, mais rapide, Kameryu utilisa sa rapière pour percer son ennemi avec l'aura runique. Cela ne provoquait pas de blessures ouvertes, comme avec un coup direct, mais, ça provoquait tout de même une fuite de vitalité assez importante. En contrepartie, c'est Kameryu qui récupérait cette vitalité justement … Et en un rien de temps, l'héritier du Iaï pu se projeter sur l'autre bandit et lui planter la rapière dans la gorge. Plusieurs autres ennemis se trouvaient aux alentours. Et il semblerait qu'il y eu plusieurs témoins. La voilà la belle diversion … Restait plus qu'à survivre.

Quand Kameryu retrouva Alan, ce dernier était fortement affaiblit, il se souvenait l'avoir déjà vu une fois dans cet état … C'était après un match d'entrainement entre eux deux. Alan avait utilisé une technique rotative pour parer un barrage de flamme que Kameryu avait créé grâce au foyer du feu de camp et d'une lame runique. Mais, cette fois-ci, Alan paraissait un peu plus fatigué. Probablement du au fait qu'il avait utilisé une lame à deux main cette fois-ci. Ce qui impliquait plus de poids sur les bras, et plus de risque de déchirure. D'ailleurs, Alondite était scellée. Alan se refusait-il à l'utiliser ? Cela pourrait se comprendre, il était fortement recherché de par le simple fait qu'il la portait.
Les renforts étaient arrivés. Alan combattait de son coté, Kameryu du sien. Aucun n'avait besoin de l'aide des autres. Par moment, Kameryu sentait des haches passer pas très loin de lui, car en observant Alan se battre, il en arrivait à oublier un peu ses propres adversaires. Mais au final, il arrivait toujours à se débarrasser des sujets gênants. Durant son observation, l'épéiste itinérant remarqua que son ami ne tuait personne. Il faisait toujours son possible pour simplement assommer. Il essayait toujours de ne point trop blesser, ou du moins, de ne jamais provoquer de blessures graves. Et l'ordre d'Alan faisait bien comprendre la situation : « ligoter et rassembler les bandits ». Était-ce là le devoir d'un membre de ce groupe, Aurora ? Ne tuer personne … Le concept était fort intéressant, mais les choses étaient tout aussi différentes. Dans le monde actuel, on ne peu arriver à rien sans tuer. Même si Kameryu se refusait à utiliser son katana, il le gardait tout de même à la taille, afin de montrer qu'il était capable de le faire, afin de dire qu'il savait le faire. Si tes ennemis savent que tu ne voudra pas tuer, ils en profiteront pour le faire à ta place …
Alan commençait à montrer des signes de difficulté … Il allait devoir sortir Alondite s'il ne voulait pas perdre. Kameryu le savait, il le sentait … Et Alan ne sera pas fier du tout si l'héritier du Iaï se mêlait de son combat directement. Cela faisait maintenant bien longtemps qu'il avait ces cartes … Et il n'en avait encore utilisé aucune … Il allait être temps d'inaugurer … Sortant une carte foudre et la couplant à sa rapière runique, Kameryu créa un écran d'éclair, ne provoquant aucune blessure, mais empêchant qui-conque de voir quoi que ce soit à plus de deux mètres. Autant le dire, Alan avait une bonne couverture. Profitant également de « l'aveuglement » général, le possesseur du Kaminari no Tatsu se lança, à l'instinct et au souvenir, sur des ennemis. Et sans erreur, il mit hors d'état de nuire et sans meurtre, pour une fois, un des dernier bandit encore debout.
Peu de temps après, tous les bandits étaient maitrisés. Kameryu rejoignit Alan.

« Ton devoir est donc maintenant d'éviter de tuer qui que se soit ? En y repensant, il est vrai que c'est une bonne chose pour toi. Ça t'évitera de faire des erreurs ou de trop laisser parler ta colère dans certain cas. Mais réussiras-tu à te tenir à cette doctrine si un membre de ta famille est retenue en otage, même s'il est annoncé sous pacte de sang qu'aucun mal ne lui serait ? »

Kameryu laissa juste le temps à Alan de réfléchir à sa question. Il rangea sa rapière et en se dirigeant vers la sortie du village, il reprit la parole :

« La cause que tu désires servir est bonne. Mais n'oublie pas que tu es né avec la lame entre les mains, tu mourras fort probablement avec cette même lame entre les mains. Aurora semble être une organisation respectable, il ne me dérangerait pas de vous donner un coup de main de temps à autres … Mais en aucun cas je me joindrais directement à votre cause. Cela me priverait de trop de libertés. Tu passeras mes amitiés à Kwendal. »

« Kame... si jamais je venais à mourir... et si Kwendal ne pouvait pas s'occuper seule de notre enfant ou même de sa propre survie... ou si elle venait à disparaître aussi... tu pourrais veiller sur elle et l'enfant ? »

La question d'Alan avait surpris Kameryu … Lui, l'épéiste itinérant, veiller sur une femme et un enfant ? Absurde. Complètement absurde. Il n'était pas une nounou, il était un vagabond ! Comment pouvait-on oser demander une chose pareille ? Et pourquoi pas devenir le père adoptif s'il fallait que Kwendal se cache des autres ? Pourquoi pas faire de lui un noble tant qu'on y était ! Il était hors de question que le manieur d'arme runique s'en rabaisse à s'occuper d'un simple enfant !

« Très bien ! Mais sache qu'il est hors de question que je lui apprenne mon art ! Tes mains et les miennes sont déjà assez sales comme cela. »

Et sans un mot de plus, commençant déjà à regretter d'avoir accepté, Kameryu s'en alla. De toute façon, il connaissait trop bien Alan. En tant qu'ami, il ne pouvait pas refuser une chose pareil. Et puis, même s'il n'arrivait rien à Alan, ça ferait toujours la certitude d'avoir un endroit où dormir et se reposer entre deux voyages.