Le temps se glisse à travers mes doigts comme l’eau s’écoule à travers la terre. Tout n’est qu’un cycle sans fin de destruction et de construction. Peut importe ce qui adviendra, les choses resterons ce qu’elles ont étés. Les déesses auront beau vouloir modifier le court du temps, rien ne changera. J’avance dans ce monde pavé d’incertitudes pourtant prévisible ; et si mon destin est tracé, je n’aurais de cesse d’arpenter le route qui me mènera à ma fin. Une fin qui sera le début pour d’autres. Nul ne désir ma vie depuis que mon âme à quittée ce monde et pourtant je suis résolu à vivre. J’existe dans le seul et unique but de tuer, mon existence et vouée à la mort, le mienne et celle des autres. Fils d’un seigneur dragon et d’une tueuse humaine je ne sui qu’une aberration, voué à disparaître sans que personne ne le sache véritablement. Né des ombres de la vérité je suis une ombre éclatante pour ceux qui m’aperçoivent. Nul ne m’arrêtera, nul ne m’aidera. J’avance dans une voie pavé de ténèbres et de haine et tente de devenir néant. Si mon âme s’est consumée, mon esprit veille et me tourmente. L’enfer n’est pas au-delà de la vie, il est ici même et nous courrons pour notre rédemption. Quel ironie de chercher le pardon alors que la damnation n’existe que pour la rédemption ; je fais donc abstraction du destin pour avancer vers la mort, ma seule et unique compagne. En cherchant mon absolution mes yeux se sont ouverts. La vengeance est un murmure qui nous trompe et nous mène à la perte de ce que nous sommes. Me suis-je donc perdu à courir après mes illusions de vengeance ? Mais mes illusions se sont effondrées à l’instant même ou je découvrais mon impuissance face à la violence de l’avarice. Noble parvenu puis noble déchus ma vie pris fin dans les sombres geôles que j’avais bâtis pour mon amour. Attendant une fin celle-ci se présenta sous les traits du mystère le plus passionnant qui me fut donné de contempler. Mon existence prit donc fin dans un parfum enivrant et entêtant. Kratos le sang mêlé n’est plus ; il n’est plus que l’ombre d’une lumière au cœur d’un destin sombre. Si sa voie est pavée de ténèbres, elle ne fait qu’accentuer l’éclat d’une humanité perdue cherchant en vain la vérité. Mais les déesses ont créée le monde par leur propre mensonge, le monde n’est donc qu’un simple mensonge. Si le monde n’est que mensonge, je déchirerais la toile de notre destinée aux noms de celle qui me possède. Je suis le croc du voile de la vérité et tel un philosophe je renverserai le débat qui anime ceux qui croient penser. Asservi de mon propre chef à celle qui me domine, les chaines qu’elle m’a posées ne font que me ralentir ; je m’emparerai donc de ma liberté pour que ma servitude aboutisse à son accomplissement, mon néant pour changer ce qui sera.

Voici le poème de celui qui croit avoir tout perdu…


Rencontre d’une arme (rencontre lain)

Lorsque l’on poursuit sa vengeance comme un démon enragé, on ne se rend compte en aucun cas de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas. A cette époque, mes passions me pourchassaient et les résidus de mon âme brulaient mon esprit comme le vent écorche la peau à vif du crucifié. Je ne sais pourquoi, je ne comprends pourquoi je l’avais choisi elle à ce moment là. Peut-être le désir de rencontrer quelqu’un prêt à mourir pour ne pas suivre un choix forcé a guidé mon bras lorsque je libérais mon souffle. Lorsque je l’aperçue je cru qu’enfin ce que je recherchais était à porté de dague. Peut-être que grâce à elle je sortirais enfin de la voie pavé d’ombre que j’arpentais tel un damné. Soufflant donc encore une fois la mort je l’obligeais à me suivre malgré son refus catégorique. Nul ne peut s’opposer au destin pas même moi…





Rencontre de la proie (rencontre Nils/Alan/Talaos/Lain)

En quête de celui qui me permettrait de jeter à la face de mon géniteur la haine d’une hérésie de la vie, j’avais entrainé quelqu’un d’autre dans ma rancœur. Grâce à elle je pouvais enfin m’emparer de la clef du territoire des dragons. Lorsque je retrouvais celle-ci je retrouvais aussi mon fil d’Ariane jusqu’au territoire de Goldoa. Mais l’heure pour moi n’était pas d’aller en Goldoa ; non, encore une fois le destin en avait décidé autrement. Je sacrifiais la possibilité d’accélérer ma mission pour sauver celle que j’utilisais comme un simple objet. Mais pourquoi ais-je fais cela ? Je m’étais pourtant juré de ne plus accorder la moindre once de sympathie à qui que ce soit. Alors sauver la vie de quelqu’un… Peut-être ne suis-je pas un ange de la mort comme il me plait de le croire. Je ne serais donc qu’un faible humain incapable de se détacher du sentiment dérisoire de la compassion ? Incapable d’ignorer une vie qui devrait toucher à sa fin je permets à cette minuscule flamme de perdurer encore quelques instants dans un monde ou nul ne trouve de repos à force de courir après sa rédemption. Peut-importe, je dois retourner en Crimea pour aller en Goldoa. Attendez moi père…






Nul ne sait ou il va, nul de sait ce qu’il sera. Le destin en a voulu ainsi et il en sera toujours ainsi. Je continuerais d’arpenter ma voie de ténèbres qui n’est autre que l’ombre des vivants. Si mon corps est encore en vie, mon esprit lui a définitivement quitté ce monde. Je ne suis plus qu’une marionnette pour une puissance. Enfin je l’espère, la douleur de l’existence me lancine encore et je souhaiterais que mon cœur soit définitivement de pierre. Pitié ma salvatrice, vous à qui je suis dévoué corps et résidu d’âme ; ôtez moi ce qui me maintien en vie que je devienne une simple arme sans besoin. Détachez moi de mes passion afin de m’offrir la liberté de parcourir mon destin sans que rien ne vienne perturber ma marche silencieuse…