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 ""Le temps file et emporte les hommes. Ainsi coule le fleuve et jamais ne s'arrête." [Cdc Agnan Daeroth]

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Agnan Daeroth
Agnan DaerothMarqué


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""Le temps file et emporte les hommes. Ainsi coule le fleuve et jamais ne s'arrête." [Cdc Agnan Daeroth] 270290GaucheV221/60""Le temps file et emporte les hommes. Ainsi coule le fleuve et jamais ne s'arrête." [Cdc Agnan Daeroth] 233711VideV2  (21/60)
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""Le temps file et emporte les hommes. Ainsi coule le fleuve et jamais ne s'arrête." [Cdc Agnan Daeroth] Empty
MessageSujet: ""Le temps file et emporte les hommes. Ainsi coule le fleuve et jamais ne s'arrête." [Cdc Agnan Daeroth]   ""Le temps file et emporte les hommes. Ainsi coule le fleuve et jamais ne s'arrête." [Cdc Agnan Daeroth] I_icon_minitimeJeu 29 Mar - 17:31





Une fine lumière filtrait par les grands vitraux de l'église, illuminant les rangées silencieuses de ses bancs de mosaïques colorées. Ses rayons creusaient des ombres dans les recoins, tout comme ils illuminaient les statuettes et l'autel, une icône de la Déesse se voyait ainsi habillée de douces nuances tandis qu'elle contemplait de ses yeux éternellement ouverts les allées de sa demeure.
Entre ses murs de pierre froide, où le plus petit murmure vibrait longuement comme un chœur, de tout temps, on avait trouvé refuge. Les innocents y cherchaient protection, les égarés un signe, les coupables le pardon. Telle était sa fonction, en tant que maison de la sainte Ashera, bergère des mortels. Car c'était ce qu'enseignait son culte, d'aimer et chérir, de tendre la main plutôt que brandir le poing. De se serrer les coudes face à l'adversité, plutôt que de se piétiner les uns les autres pour essayer de s'en sortir en premier.

Alors pourquoi cette église était-elle vide, tandis que l'époque se teintait de sombres nuages ? Un vent de changement funeste soufflait sur Tellius, et des ombres surgissaient du néant pour semer la terreur et la destruction, implantant les graines du véritable Chaos dans le cœur des Hommes comme des Laguz. Un roi avait été assassiné, un pays poignardé, une cité fabuleuse brûlée, et une légende s'était éteinte. Une fois de plus, les mortels étaient menacés.
Pourtant, ils ne s'étaient pas unis. Au lieu de se rapprocher de leurs nouveaux frères comme de leurs amis d'antan, chacun avait tourné le dos aux autres. Les vieilles haines avaient refait surface, des rancunes profondément enfouis avaient jailli au pire moment, et alors que les ténèbres resserraient leur emprise sur le monde les peuples s'entredéchiraient.
Lui pensait que ça avait un lien avec le silence qui hantait cette église. Les gens avaient perdu la foi, et sans foi leur esprit était fragile. Sans un guide pour les protéger de l'inconnu, la peur devenait leur pire ennemi, leur faisant voir des menaces là où ils auraient du trouver des amis. Sans la foi, le courage s'amenuisait et les volontés devenaient faibles.
On avait essayé de le convaincre que sa foi était une erreur, qu'elle avait été bâtie sur des mensonges et qu'Ashera n'était pas une sainte protectrice et bienveillante mais une vieille mégère furieuse et capricieuse. Peut-être était-ce vrai, peut-être pas. Impossible pour un simple homme, qu'il soit Beorc, Laguz ou Marqué, de juger les actes de son divin créateur.
Mais lui savait que ça n'avait pas d'importance. Les dogmes du culte étaient destinés à les unir, envers et contre tout, face à tout ce qui pourrait les mettre en péril. Avec sa dissolution, leur belle unité s'effondrait elle aussi, car ces jeunes fous n'avaient pas compris que l'important n'était pas d'avoir raison ou tort, mais d'y croire. La foi ne demandait pas de s'agenouiller devant une idole, comme lui-même le faisait face à cet autel, la tête baissée et les yeux clos dans l'écho silencieux du temple.
La foi ne demandait qu'à être placée en quelque chose pour offrir un appui solide face à l'adversité. Lui, plus que quiconque, le savait.

Autrefois, il maudissait le nom de la Déesse et de ses créations. Beorcs comme Laguz étaient ses ennemis, et il n'accordait aucune pitié, aucun pardon à qui que ce soit, pas plus qu'il n'en attendait. Pourtant, il avait la foi. Foi en lui-même, en ses capacités. Son bras était l'orage menaçant, son épée la foudre qui s'abattait impitoyablement, apportant la mort en un battement de cœur.
Alors il était craint et haï, et tandis qu'il avançait sans se soucier de son passé et ni penser au lendemain, il avait la foi, et n'avait pas peur. Né d'un crime, épargné pour être utilisé, puis traité jusqu'à perdre toute humanité bien plus à cause des hommes que de son sang-mêlé, son chemin s'était tracé dans le sang des autres pendant bien plus d'années qu'un humain n'aurait pu en connaître.
Dans ce cycle de violence, il était un roi. Un roi solitaire et incompris, mais incontesté. Durant longtemps par la suite, il crut qu'il s'était perdu, mais les années lui firent comprendre qu'aucun chemin n'est le mauvais tant qu'il mène à destination.

Quand l'ère changea, et qu'il sentit que son temps était révolu alors que ses convictions cruelles et rigides s'ébranlaient, il avait disparu, comme un fantôme, ne laissant guère plus de trace dans l'histoire qu'un nom furtif sur des pages aujourd'hui tombées en poussières, à peine une légende douteuse que racontaient encore les plus anciens à leurs enfants, comme on leur parlerait d'un ogre qui viendrait les manger s'ils ne finissaient par leurs légumes.
Puisqu'il n'était plus un guerrier, il n'était plus le meilleur. A dire vrai, on pouvait même douter qu'il fusse quoique ce soit en ce temps d'errance et de questionnements. Pourtant, il avait toujours la foi. Non pas en Ashera, qu'il continuait à mépriser alors, mais en lui-même. Qu'importait ce que disent les autres, ses compétences étaient réelles, et s'il possédait un pouvoir alors il pouvait agir. En bien comme en mal, être un héros ou un fléau, car tel est le privilège des puissants : Le pouvoir de choisir pour soi et pour les autres.
Peut-être aurait-il pu retourner à la lumière du jour, et être un grand homme autant qu'il n'avait été une sinistre crapule. Racheter ses crimes en combattant ceux des autres. Peut-être que cela aurait été plus juste. Mais cette époque n'était plus la sienne, et il estimait qu'il ne lui appartenait pas d'influer sur le cours de ses événements, ni en bien, ni en mal. Le monde tournait avant sa naissance, il continuerait toujours après sa mort, alors qu'il tourne même alors qu'il foule toujours ses terres.

Ne craignant ni le froid, ni les fauves, ni la plus pernicieuses des menaces la solitude, il s'était retiré. En dehors de la civilisation, en dehors de l'histoire, il put réfléchir. Tant de choses lui échappaient, et plus il plongeait au coeur des détails, démêlant les inextricables fils du destin, réalisant sans cesse plus le poids que pouvait avoir un acte anodin à ses yeux d'antan, plus il ressentait le besoin d'approfondir sa compréhension de la seule chose qui importait réellement au final, la vie.
Les jeunes aujourd'hui reprochaient à la Déesse de les avoir trahis lors de son Jugement, de ne pas les avoir protégé contre la folie d'Ashnard, ni contre les mystérieux Cavaliers Noirs qui embrasaient une fois de plus le continent. Car si elle était bien leur créatrice, pourquoi les abandonnait-elle ainsi à leur sort ?
Lui, avait pesé cette question durant une vie d'homme entière. Il y avait encore plus d'hypothèses que de Beorcs sur Tellius, aussi cette éternité solitaire ne fut pas de trop pour y prêter attention, pourtant la réponse demeurait une énigme.
Quant le sort voulut que sa solitude prenne fin, de nouveaux horizons s'ouvrirent à lui. Et si tout avait un but ? Tout acte a des conséquences, comme il avait pu le comprendre en retraçant les vies qu'il avait empêché de se développer...tout comme celles qui avaient prospéré de ce même fait. Toute chose à une origine, une origine infiniment complexe, et une destination qui l'est tout autant.
La haine entre les peuples l'avait créé, puis entraîné, le dotant d'une longévité improbable qui lui accorda la chance de pouvoir élever sa conscience au-dessus de la folie des êtres plus éphémères. Certes certains Laguz avaient déjà vécu bien plus longtemps que lui...mais en grandissant à leur rythme. Lui avait vécu, pensé, agit à la vitesse de celui qui ne croit pas en un possible lendemain. Il comptait en secondes, alors que les siècles s'écoulaient.
Et quant le destin lui offrit un enfant, un jeune héritier, celui qui devenait lentement un vieillard énigmatique trouva un message dans son regard de rubis. Son chemin s'était tracé de façon à ce qu'il puisse entraîner ce garçon, qu'il devienne un guerrier qui ne pouvait être vaincu ni par les armes ni par les mots pour qu'il façonne l'époque comme il serait juste de le faire.

Quant le roi fou embrasa le continent, celui qu'on appelait le vieux de la montagne vit l'application même de cette philosophie. Lui qui avait connu les premiers rois de Daein doutait que le treizième soit aussi fou qu'on veuille bien le faire croire. Un fou n'aurait pas eu un plan visant à affecter ainsi tous les peuples, sans aucune distinction. Beorcs et Laguz furent traités en égale mesure, et fasse à cette cruauté sans discrimination, les deux peuples, pourtant ennemis depuis si longtemps, durent s'allier, agir en frères, pour se dresser face à la menace.
Sans Ashnard, les Beorcs seraient des fous imbus d'eux-mêmes et les Laguz des fauves valant à peine mieux que des animaux. Sans cette monstrueuse guerre, le continent serait toujours déchiré entre deux races, ignorant l'existence d'une troisième espèce qui portait silencieusement, honteusement, une Marque qui pourtant devrait être source d'une immense fierté, le don d'une Déesse qui créant deux espèces, leur accorda le droit de s'aimer.

Alors le vieil homme commença à admirer Ashera, et à la respecter, tandis qu'il abreuvait de son humble sagesse son jeune disciple, vierge de toute influence néfaste, le façonnant pour qu'il soit libre de choisir sans être enchaîné par les fautes et l'ignorance des autres, le mettant en garde contre la peur et la haine bien plus encore que contre la nuit et l'acier.
Quand le Jugement éclata, l'ermite n'en garda aucune rancune contre la divinité. Le "Jugement". Fallait-il vraiment en dire plus ? Si elle était vraiment leur mère, leur créatrice, non seulement la leur, mais aussi celle du continent, des plantes, des animaux, de toute chose en ce monde même les plus modestes, alors qu'aurait-elle pu faire d'autre en les voyant tous s'entredéchirer, par milliers, par dizaine de milliers, pour l'absurdité de quelques uns à peine ?
Grâce à sa très longue vie, il comprit alors pourquoi les gens couraient ainsi sans cesse à leur perte et répétaient les erreurs de leurs ancêtres, tout comme lui même avait pu répéter les siennes dans sa jeunesse. Un mortel pensait comme un mortel, avec une portée de mortel. Un Homme ne pouvait pas, en était tout bonnement incapable, se projeter plusieurs siècles dans le temps et agir en conséquence.
Lui-même par exemple, qui avait un jour tué un jeune aventurier plein d'assurance. Et si ce garçon était devenu un grand roi, qui aurait uni les peuples bien avant la Grande Guerre ? Et si son propre descendant était finalement devenu un tyran bien pire qu'Ashnard et le sénat de Begnion réunis ? S'il avait su tous les avenirs qui auraient pu découler de la survie de ce garçon, l'aurait-il épargné ?
Peut-être. Peut-être pas. Le plus probable est qu'il aurait agi comme l'instant le lui suggérait.
Et c'est ce que faisaient encore aujourd'hui les gens. Ils agissaient dans l'instant, sans égard pour le passé, ni pour l'avenir.


Sa respiration toujours calme, lente, le vieil Agnan rouvrit doucement les yeux et les posa sur la statuette d'Ashera qui trônait sur l'autel. Les couleurs de sa robe de pierre avaient changé, en même temps que le soleil continuait sa course dans le ciel.
Aujourd'hui encore, songea l'ancien agenouillé, le monde tourne avec ou sans nous. Quoi que l'on fasse, il y a des choses qui nous dépasseront toujours. Des dieux tout-puissants, des entités surgies du néant, ou l'inlassable ballet des étoiles et des nuages, dansant dans le firmament du jour comme de la nuit. Ce qui importe réellement, puisque nos vies sont insignifiantes et nos actes les plus héroïques ne faisant rien de plus que déplacer un peu de poussière pendant quelques instants, c'est de mener notre existence de la meilleure façon qui soit à nos yeux.

Alors il était temps pour un vieil homme de faire un peu plus que raconter de vieilles histoires pour partager un peu de sa longue expérience. Cette époque n'était pas la sienne, et il ne lui appartenait pas d'interférer dans sa politique ou ses combats, mais il est un fait que le temps ne peut altérer : Tellius est son foyer, et il ne laissera pas des créatures malfaisantes. Puisque leur temps est compté, et leur existence sans importance, alors autant ne pas laisser un quelconque démon la réduire à moins que rien. Parce qu'ils sont éphémères, leurs vies sont précieuses pour eux et ils les défendront farouchement.
Face à ce péril inhumain, Agnan allait reprendre le sentier de la guerre.


Quant il eut quitté l'église vide, où le moindre son se réverbérait sur ses murs de pierre froide, non sans avoir effectué une profonde révérence devant l'autel, le vieillard se résolut enfin également à quelque chose qui trottait dans sa tête depuis longtemps.
Puisqu'il lui était impossible de rajeunir, ou d'inverser le flot du temps, le vénérable ermite allait faire un nouveau pas sur la voie de la sagesse. Jusqu'à maintenant, il avait jugé l'accessoire trop encombrant, ou inutile. Et sans doute l'était-il, mais pour lui c'était un symbole. Un signe qu'il avait accepté d'avoir fait son temps sans encore en avoir fini, de reconnaître enfin son âge et son statut.
Dès qu'il croisa une échoppe appropriée, Agnan se procura une canne en châtaigner. Son âge avancé et son entrain l'aidèrent même à avoir une petite ristourne, lui permettant de repartir tout guilleret sur les chemins en essayant sa toute nouvelle troisième patte.
Il espérait avoir encore un bout de chemin à faire, sur ce monde qu'il aimait tant, avant de devoir rejoindre les créatrices et de les régaler de ses nombreuses histoires, qu'elles devaient sans doute déjà connaître, mais qu'importait. Même à son âge, même dans cette époque torturée, l'ancêtre continuait à avoir la foi.
Et puis maintenant il avait une canne.
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Kerowyn
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Welp, il est temps que quelqu'un s'occupes de ce CDC !

Alors papi, j'ai beaucoup aimé. Franchement, ça a beau être juste un vieux qui réfléchit, j'aime bien sa philosophie, les choix qu'il fait et pourquoi, et la canne bon dieu, la CANNE !

Bref, CDC validé, tu devient donc Fine Lame, niveau 21 avec 6 xp. Que ta foi te guide encore de longues années, noble ancêtre !
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""Le temps file et emporte les hommes. Ainsi coule le fleuve et jamais ne s'arrête." [Cdc Agnan Daeroth]

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