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 [Terminé] Il ne faut jamais se moquer des chiens... même après être sorti du village. [PV = Blaze Kazeroï]

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Blaze Kazeroï
Blaze KazeroïMarqué


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MessageSujet: Re: [Terminé] Il ne faut jamais se moquer des chiens... même après être sorti du village. [PV = Blaze Kazeroï]   [Terminé] Il ne faut jamais se moquer des chiens... même après être sorti du village. [PV = Blaze Kazeroï] - Page 2 I_icon_minitimeDim 31 Juil - 19:42



Une douleur violente parcourait son cou à chaque battement de cœur, lui faisant tourner la tête alors que devant lui se déroulait une scène inexplicable. L’épée de Burnagore, réduite en morceaux, seule le manche était par terre, le reste de la lame dans le corps du géant, continuait à le brûler, mais il souriait, comme s’il avait prévu… Kaze aurait provoqué ceci ? Sa lame se tenait toujours aussi bien pourtant, mais elle était vidée de l’énergie du vent, incapable de lui conférer ses avantages avant un long bout de temps il semblerait. Ses membres restaient comme attachés au sol, incapable du moindre mouvement. Il était spectateur à son plus grand malheur. Le géant sembla se mettre à trembler, son sourire disparut, et la lumière morne de ses yeux disparaissait.
 
« Fuis. Nous avons perdu notre pari. »
 
Burnagore s’était relevé, apparemment, il avait encore la force, mais plus d’arme. Ces mots résonnèrent, car il l’avait regardé dans les yeux, pour la dernière fois. Le Marqué savait pertinemment cette lueur dans les yeux du vengeur, celle de quelqu’un de résolu à aller jusqu’au bout même si la Mort y est. Pendant un instant, il la voyait. Une forme d’ombre autour de Burnagore, la faux faite de poussière noire autour de son cou, prête à lui ôter la vie. Le géant, prit d’un rire machiavélique, chargea Burnagore et l’emporta dans un choc lourd, le renversant avec force. Les deux s’écrasèrent dans la rivière. Blaze ne pouvait pas voir, tétaniser par les derniers mots de son compagnon. Pourquoi c’était à lui de survivre ? Pourquoi toujours lui ? Sa mère n’était pas suffisant ? Les autres pauvres combattants de la frontière aussi ? Une rage terrible lui engloutit les entrailles, assez pour le forcer à se relever. Il se sentit seul, si seul. Une sensation bien vite effacée par le bruit des mercenaires convergeant sur sa position. Son instinct reprit le dessus pendant un court instant.
 
« Du calme, vite. Réfléchis vite et bien… »
 
Blaze fit d’abord un mouvement du cœur et récupéra le manche de la lame de Burnagore, une inscription sur le morceau de lame était visible : Ignifer. Il le mit dans sa poche arrière avant d’aller vers la rivière en trainant le pied, épuisé par tout ceci. Tout le monde convergeait vers lui, sa survie était des plus compromises : aucune voie terrestre n’était sûre. Il allait devoir utiliser la rivière, une première, et définitivement un risque, mais la seule option possible… Un éclair déchira le ciel et une pluie forte comme une tempête s’écrasa sur lui.


 
« Espèce d’abruti sans cervelle de vengeur… Qui va se charger de ta sœur maintenant… » pensa à voix haute Blaze alors qu’il se dirigeait vers la rivière. Dans sa ruée, le géant avait sérieusement endommagé la forêt, Blaze poussa de toute ses forces un tronc de bois pour lui servir d’appui. Le tronc était lourd, son corps, déjà très affaibli, il tenta encore, et encore, et encore. Le bruit des pas se rapprochant devenait insoutenable pour ses nerfs déjà au bord de la rupture. Une larme coula alors qu’il enfonça encore plus son épaule déjà extrêmement douloureuse dans le tronc pour le faire bouger. Finalement, le tronc, comme par magie, roula et plongea dans la rivière. Dans son élan, Blaze plongea dans l’eau aussi.
 
Et puis, le silence. L’eau était si tranquille… Soudain, il vit le géant et Burnagore couler. Il tendit la main de toute ses forces vers lui, comme pour essayer de l’attraper. Il pouvait presque voir la main tendue de Burnagore vers lui, comme un appel au secours. Son cri ne fit qu’un amas de bulle alors qu’il plongeait plus profondément pour l’attraper. La distorsion de l’eau lui donnait l’impression qu’il effleurait la main de son compagnon coulant. Encore un peu. Juste un peu plus. La phrase de Burnagore résonna dans sa tête comme un signal d’alarme, son corps remontait inexorablement, encore gonfler d’air. Malgré ses mouvements de jambes, il tentait de retarder l’issue que le destin avait choisi. Dans le fond noir et indécelable des profondeurs de la rivière, une faucheuse prenait Burnagore dans ses bras, comme une mère retrouvant son enfant après une longue séparation. Désormais, ses larmes se mêlaient à l’eau de la rivière. Son corps était trop douloureux, le vengeur plongeait dans les ténèbres pour n’en jamais ressortir. Blaze se retourna pour se voir remonter vers la lumière de la Lune.
 
« PFIUAAH !!! Kof kof !! »
 
Le retour à la surface lui infligea un nouveau coup de marteau sur le crâne. Il se débâtit avant retrouver le tronc et de s’y accrocher, haletant, toussant, pleurant. Le courant semblait être fort, assez pour l’emporter avec le tronc loin des bruits, loin des torches, loin de cette horrible scène. Son cri retentit avec force dans la nuit. Un cri de rage, de haine, de vengeance. Le genre que le Marqué reposant au fond de la rivière pouvait faire. Le cri s’étouffa ensuite en pleurs, puis en hoquets.
 
Le descendant des Loups dérivait vers l’inconnu, meurtri mentalement, physique, et moralement. La pleine Lune le graciait de son voile alors qu’il quittait les lieux avec un gout amer. Bientôt, il arriverait sur une autre berge, il se soignerait, et il marcherait à nouveau…
 
« Burnagore… »
 
Blaze raclait sa gorge et avalait ses remords, il ressortait vivant, et celui qui était à ses côtés, disparut. Soudainement, il entendit le hurlement d’un loup, puis d’un autre, ceux de la forêt… C’était déjà mieux que rien. Trouvant un léger réconfort dans cette mélodie nocturne, il posa sa tête contre le tronc, ne tentant pas de se hisser plus que nécessaire, avant de se parler à lui-même.
 

« Pauvre fou, même les loups te pleurent… »
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Burnagore
BurnagoreMarqué


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MessageSujet: Re: [Terminé] Il ne faut jamais se moquer des chiens... même après être sorti du village. [PV = Blaze Kazeroï]   [Terminé] Il ne faut jamais se moquer des chiens... même après être sorti du village. [PV = Blaze Kazeroï] - Page 2 I_icon_minitimeLun 1 Aoû - 0:12


Burnagore crut vaguement voir une lueur d'espoir briller pendant que le paysage se déformait, au beau milieu des ténèbres grandissants. S'agissait-il de Blaze ? De sa main tendue ? Pauvre fou, c'était peine perdue. Malgré tout, le vengeur s'était mis en tête de bouger les doigts dans sa direction...
Les sons ne ressemblaient plus qu'à de lointains échos parfaitement inaudibles. Seul le bruit perturbant de sa propre chute sonnait à ses oreilles déjà fatiguées. Le géant le descendait dans les bas-fonds, et Burnagore ne sut dire combien de mètres de profondeurs mesurait cette foutue rivière. Il avait perdu la notion du temps en attendant de manquer d'air.
Il avait tout perdu. Son épée, sa force, ses ambitions et sa vie.
Ou peut-être pas ? Il restait Blaze, après tout. Ce dernier continuerait de vivre, s'il parvenait à fuir à temps. Cette perte le rendrait plus fort, et certainement moins crédule. De toute manière, le vengeur était - selon la grande majorité de son entourage - mort depuis bien longtemps, jeté d'une falaise comme un vulgaire tas de détritus.
Son esprit s'embruma et s'enfonça doucement dans les limbes...


Dans les ténèbres de la nuit brillait une lueur d'un vert mystique. Une silhouette encapuchonnée, perchée au sommet d'une falaise abrupte, tenait un long bâton violet orné de nombreux symboles cabalistiques. Un langage ancestral oublié de tous, sauf des quelques rares initiés. Une sphère au contenu aqueux, entourée de pointes affilées, émettait cette curieuse lumière qui éclairait faiblement le visage ombré du propriétaire de l'artefact en question.
Dunkel jurait que la Nécromancienne souriait sous son capuchon rapiécé. Il y avait de quoi, car tout s'était déroulé comme prévu... à une exception près. Il restait un survivant, à en croire la dernière vision fournie par le bâton maudit de la sorcière. L'héritier des loups en savait trop et ne devait pas répandre son venin. La Mort méritait bien qu'on lui cède une autre âme égarée en cette nuit étoilée.
L'archer et frère de Céasar Vulturès fit volte-face sans piper mot. En se pressant un peu et en longeant la rivière, il arriverait à temps pour loger une flèche entre les omoplates du survivant.


- Où vas-tu, mon bon ami ? s'enquit la silhouette encapuchonnée.

L'intéressé s'interrompit mais ne se retourna pas pour autant.

- Cela me paraît évident. Votre pantin n'a pas fini le travail, répondit l'archer sans entamer le moindre détour.

Il entendit la sorcière glousser et se mit à la regarder par-dessus son épaule, un sourcil arqué.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle. Et je n'ai pas non plus de temps à perdre, dit-il sur un ton légèrement plus sec.

- Un mort pour un survivant. C'est ce qui était convenu, lança la sorcière à la suite de son gloussement. Si tu ne te retournes pas pour me répondre, il va falloir que je m'y prenne autrement et - crois-moi - tu ne vas pas apprécier.

Sa voix se fit plus menaçante et suffit à son interlocuteur pour se décider à lui accorder un peu plus d'intérêt. Comme s'il s'agissait d'une mauvaise blague, la sorcière se remit à sourire.

- Ce type représente un obstacle pour les miens. Quelques soient vos projets le concernant, je ne peux pas le laisser s'en tirer vivant.

- Tu as l'air d'omettre certains détails qui ne te permettent pas d'en décider. Même si je suis parvenue à dompter les morts, j'aime propager la douce vérité à travers leurs bouches putréfiées. Tu vas donc le laisser s'enfuir pour qu'il vive avec cet échec sur la conscience. L'avenir t'es bien plus opaque qu'il ne l'est pour moi.

Dunkel avisa une lueur verte émaner des yeux de la Nécromancienne. Ces derniers temps, il n'admettait pas que cette dernière se permette de hausser le ton en sa présence. Pire, il détestait ça, mais son masque d'impassibilité ne vacillait jamais. Il ne lui donnerait jamais cette satisfaction.
Néanmoins, malgré cette réticence à dévoiler les traits de son mécontentement, à chaque fois que cette sorcière l'observait de la sorte, son esprit et son corps refusaient de la contredire. Une sorte de lueur autoritaire, voire manipulatrice.
Il entendit le vent souffler sur la falaise, une brise qui le ramena aussitôt à la réalité.
Foutaises. Elle n'oserait jamais utiliser un quelconque sortilège sur lui ! Dans le cas contraire, son frère ainé le saurait et une armée de mercenaires se ferait un plaisir de l'occire sur-le-champ. Il n'avait ni à craindre pour sa vie ni à craindre pour son libre arbitre.
Tout bien réfléchi - car oui, il maitrisait ses propres pensées - Dunkel secoua la tête et haussa les épaules. A quoi bon laisser un ami du vengeur s'enfoncer dans la tourmente ?


- Et qu'auriez-vous à y gagner en le laissant vivre, sinon satisfaire une promesse dénuée d'intérêt ? demanda l'archer avant de sentir un frisson lui traverser l'échine.

La sorcière le foudroya du regard et, ce coup-ci, même la sphère qui surmontait son sceptre se mit à briller... plus intensément.

- Tu ignores tout de mes projets, tout de mes objectifs, tout du rôle que doivent jouer certaines personnes dans le grand échiquier qu'est la vie. Cet homme a plus d'importance que tu le crois... Oh, oui ! Fais-moi confiance comme tu l'as toujours fait jusqu'ici et, au final, tu obtiendras toi-aussi ta juste récompense, déclara-t-elle en se fendant d'un large sourire machiavélique.

Redoutable de détecteur de mensonge, Dunkel se contenta de la regarder droit dans les yeux. Par expérience, peu importe avec qui il traitait, le frère de Céasar savait séparer le bon grain de l'ivraie dans les paroles de ses interlocuteurs (ou interlocutrices).
Après quelques secondes de concentration, il ne vit rien de suspect.
Il haussa une nouvelle fois les épaules et finit par se résigner à contrecœur.


- Bien. J'espère que vous savez ce que vous faites, conclut Dunkel en descendant de la falaise avec un calme irréprochable.


Une fois seule, la sorcière focalisa toute son attention sur son précieux relais d’informations. La sphère qui ornait son bâton continuait de briller. Commander aux damnés ne lui avait jamais fait autant plaisir qu'en cet instant précis. Elle disposait lentement ses pions à loisir, se servant de la vie comme de la mort pour ordonner méticuleusement les projets qu'elle avait en tête.
Pour l’instant tout se déroulait comme elle l'escomptait.
L'image de quatre morts extirpant deux silhouettes de leur prison aqueuse se reflétait sur la surface lisse de la boule de verre.
Absolument tout était sous contrôle. Y compris la confiance - ou plutôt la crédulité - de ses "alliés".


- Toutes mes actions ont un sens... Hu hu hu !... Absolument toutes, marmonna la Nécromancienne en jouissant de cette magnifique vue sur la forêt de Bégnion.

Les petites lueurs des torches fourmillaient parmi la frondaison envahissante de la forêt, synonymes de la présence des mercenaires engagés par la ville. Les plaintes des loups résonnaient, donnant l'impression de chercher éperdument à décrocher la lune qui restait totalement indifférente dans le ciel constellé d'étoiles. Et enfin, le croassement des corbeaux se mêlait au bruit du vent. La sorcière adorait les écouter s'époumoner autour de la charogne. Ces derniers apparaissaient toujours pour une bonne raison.
Pour eux-aussi, tout avait un sens...
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