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 La foi dans l'obscurité (PV Aleksander)

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❝ Caliane ❞
Laguz


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MessageSujet: La foi dans l'obscurité (PV Aleksander)   La foi dans l'obscurité (PV Aleksander) I_icon_minitimeMer 17 Aoû - 16:34

Il y eut un souffle. Il y eut une cuisante douleur. Puis il n'y eut plus rien.

C'était ainsi que, du point de vue de la victime, on aurait pu résumer l'action. Une belle soirée, un peu fraîche, éclairée par une demi-lune paresseuse. Le vent qui soufflait d'arbre en arbre, tandis que le beorc marchait d'un pas rendu sec par les semelles de bois de ses sabots. Les chausses étaient peu confortables, lui cillaient même les chevilles jusqu'à saigner, mais il s'agissait de la pénitence qu'il avait choisie pour expier ses déviance. Mains jointes, dissimulées par les longues et larges manches de sa bure, il se rendait à l'autel pour prier la déesse de lui accorder sa miséricorde, pour châtier sa chair en son nom,a fin que tous contemplent les marques laissées sur son âme par sa propre débauche, via le sang, via la chair lacérée de ses propres mains.

Cependant, la déesse décida d'un châtiment plus expéditif.

Dissimulée dans l'ombre du clocher, pratiquement invisible malgré sa taille d'oiseau bien supérieure à ceux des espèces ordinaires, le prédateur attendait. La luminosité était juste assez bonne pour garantir le succès de son entreprise, les traits des beorcs percés à jour par son regard aiguisé. Qui soupçonnerait un faucon à cette tardive, alors qu'ils préféraient voyager de jour ?

Elle attendit, tranquillement. L'une des clefs de ce métier était la patience. La prudence aussi. S'assurer que personne ne l'empêcherait de s'enfuir. Elle avait observé les habitudes des prêtres pendant plusieurs jours. Une petite vie rythmée bien sagement : lever, prières, ablutions, repas, prières, tâches ménagères et agricoles, repas, prières, méditation ou tâche à vocation spirituelle, repas, prières, coucher. C'en était ennuyeux, mais l'habitude forgeait sa patience à chaque mission supplémentaire. Connaître sa proie pour mieux la surprendre. Celui-là accusait le pêcher d'aller fourrer sa queue dans des endroits inappropriés, avec des gens inappropriés -des enfants trop jeunes pour parler ouvertement. L'un des parents ayant découvert la chose, prit les choses en mains.

Voilà que Caliane se retrouvait perchée sur un toit. L'homme avança, suivant son habitude d'aller se flageller devant son icône. Qu'il regrette ou non ses fautes ne changeait rien à la détermination de l'oiselle. Un contrat était un contrat. La vengeance froide de pouvoir enfoncer ses serres dans sa chair tendre, le plus grand des plaisir. Quelques pas encore et elle se laissa tomber sans un bruit, le vent portant à peine l'écho de ses plumes dans un son de velours, que déjà elle était sur lui, son bec perça la peau blanche de sa gorge, étouffant le moindre cri, ses pattes se refermèrent sur ses épaules, serrèrent jusqu'à entendre le craquement sinistre des os qui cédaient -Ah, douce euphorie.

Un instant l'assassine contempla son forfait avec une pensée appréciatrice : le dispensateur de vérité déchu par un faucon pèlerin. Le pèlerin prenant la vie croyant dévié. Sous sa forme humaine elle aurait pu sourire, mais tout à coup un bruit capta tous ses sens. On approchait. Quelqu'un qui n'aurait pas dû se trouver là. Quelqu'un qui allait la voir.

Aussitôt elle décolla tout en force, les serres bien refermées sur sa proie, jusqu'à rejoindre ce toit qu'elle avait utilisé comme nid la journée durant. Du sang avait coulé. Il allait la voir. Option 1 : il ne remarquait rien et tout se passait pour le mieux. Option 2 : il remarquait le sang mais ne pensait pas à lever les yeux, tout se passerait bien également. Option 3 : il la voyait mais, terrifié, s'enfuyait aussitôt. Option 4 : elle passait à l'attaque et le bilan s'élèverait à deux victimes au lieu d'une. En espérant que d'autres imbéciles n'attendissent pas qu'il revînt...
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Aleksander de Dressrosa
Aleksander de DressrosaBeorc


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MessageSujet: Re: La foi dans l'obscurité (PV Aleksander)   La foi dans l'obscurité (PV Aleksander) I_icon_minitimeMar 23 Aoû - 23:19

Bonsoir Aleksander.

Magnifique.

Hum?

Une peinture... Magnifique.

Pourrais-tu être un peu plus précis sur le sujet?

... Ah hum. Pardon. Je pensais à diverses choses. Déjà, commençons par un peu de chronologie. Nous commençons donc le troisième chapitre de cet acte dédié à l'exploration de ces terres et de ses merveilles. Après être retourné à Begnion, et faire une rencontre digne d'être une scène de ma vie passée, je me devais donc de faire un tour dans un de ces établissements religieux se situant près de la frontière entre la sainte Théocratie et ce pays qui fut le lieu de ma première apparition sous vos yeux ébahis... Daein. Cela aurait été un peu plus logique que cela commence dans le sens inverse de ce que je vais raconter là. Seulement, cela s'explique par un fait simple.

Même si ces individus prient la mauvaise Déesse, et qui tournent le dos au chaos, prêt à se faire entuber par le désordre, ils m'ont aidé. Et malgré le fait que je prie une malicieuse mais juste déesse, je me devais de rendre l'appareil. Du moins, si je pouvais juste les saluer, cela me conviendrait parfaitement. Je ne me sentais pas vraiment à l'aise dans ces locaux. Dû à ma foi religieuse envers la véritable entité existante de ces terres, je ne pouvais me résoudre à vivre à ces pathétiques fanatiques d'un Ordre qui été maintes et maintes fois brisés. Notre famille n'avait jamais eu ce problème là... Nous servons depuis des générations l'apparition de la déesse maléfique sans s'attirer l'attention de notre duc affilié, celui de Tanas. En parlant de lui, j'espère juste ne pas vraiment revoir son visage ici...

Bref, me voilà donc devant un édifice dédié à Ashera. Un bâtiment que même les deux guerres semble ne point l'avoir affecté. Peut-être ont-ils fait des révisions par ci par là à cause d'attaques de bandits? Ou alors leur bâtisse a du être reconstruite de A jusqu'à Z? En tout cas, de ce que je vois, cela n'a pas changé en un-deux mois. Il faut dire que je suis sorti de la grande cabane servant de lieu de recueillement envers Yune il y a de cela quelques mois. Les contacts de l'extérieur se faisaient dans l'enceinte même, pour m'éviter de baver sur l'extérieur. Tristesse... Mais bon, comme de la bonne nourriture gastronomique, le fait de ne pas y avoir été en contact n'a fait que bonifier l'idée que je me faisais de l'extérieur... Et retourner entre quatre murs ne me semblaient pas des plus heureux.

Et donc, qu'as-tu fait?

Comme tout temple d'Ashera que j'ai pu croiser, la porte était grande ouverte. Quoique... Non, elle n'était pas si ouverte que cela. En m'y engouffrant, je pouvais donc marcher sur ces pavés, provoquant de légers claquements définis comme des pas, ainsi qu'un bruit creux, quand je tapotais mon bâton de soin au sol. Ma main droite s'y était agrippé comme pas permis, dû à la longue marche que j'ai du faire aujourd'hui avant de venir là. En vérité... J'ai du me hâter. Sentant ainsi les morsures du soleil me mordre bien moins fréquemment que quand l'astre solaire pointait clairement sa position en haut du ciel bleuté, ainsi que cette sensation de perdre de plus en plus de luminosité au fil de mes pas, je ne pouvais que prédire l'avènement du crépuscule, qui laissera place au règne sombre et froid de la nuit. Étrangement, je ne me sentais point d'humeur à passer la nuit à la belle étoile, dans une zone dont je n'y connais presque rien... Et puis, ceci est une activité des membres de la populace. Ma place était prédestinée à dormir dans la soie, manger dans des cuillères en or... Et j'aimerai éviter de succomber aux coups bas digne de l'hygiène de certains péons.

Mes yeux noisettes scannèrent ces lieux comme si ce n'était que la première fois dont j'y étais. En relisant les informations que tu avais stocké avant, j'en déduisis que comme à son habitude, cet endroit était plutôt humble pour des Beorcs vénérant cette pauvre Déesse. Il fallait aussi dire que j'avais l'habitude de ces maisons religieuses près de la capitale, où tout était grandiose, où tout était à des hauteurs disproportionnées pour s'approcher d'Ashera. Petit, je m'en foutais éperdument, trouvant même en ces styles une patte artistique des plus réussie. Mais maintenant, je le sais.

La grandeur dont ils faisaient preuve n'était que pour cacher leur médiocrité d'âme.

Hélas, je n'avais pas le temps de niaiser. Un individu tout vêtu de blanc m'accosta. D'abord d'une marche penaude, il finit par s'approcher d'un pas plus sûr envers le grand homme que j'étais... En effet, je le dépassais en taille, et de loin. Il déclara, d'une voix assez sèche et tiraillée dans une plainte totalement cacophonique à mes oreilles.

" Sieur Dressrosa. Quel joie de vous revoir dans la maison de la Déesse. Mon nom est Taleo, un des nombreux prêtres de la paroisse. Que puis-je pour vous? "

Je hochais doucement la tête pour le saluer. En le regardant sous toutes les coutumes, l'homme était d'or et déjà à des années de moi. Je pouvais aisément dire qu'il aurait pu être mon père, avec la distinction et la grâce du véritable paternel en moins. Une chose était sûre.... F.A.B. ?

Oui ?

Est-ce qu'un prêtre du nom de Taleo te dit quelque chose?

Avec le temps, il a dû être effacé de la base de données.

Je vois. C'est pour cela que je n'arrivais pas à mettre un nom sur son visage. Au moins, je m'en souviendrai le lendemain matin... Mais je ne me fais pas de soucis sur le fait que je l'oublierai bien assez vite.

Et en quoi donc ?

Je vais y venir. Donc... On était au moment où cet homme était venu me voir. Je ne savais pas qui c'était. Cette marque de politesse, cependant, m'étonna plus qu'autre chose. Était-ce une simple formule de politesse, ou bien un de ces prêtres qui, sachant le nom, devenait de toute douceur pour espérer avoir une once de reconnaissance? Surtout que c'était idiot! La plupart des prêtres sont des nobles... A moins qu'il ait des liens avec ma famille? Enfin bref, mes remarques sont déplacées, et je ne pouvais donc que répondre, avec un ton assez enjoué, mais surtout fatigué, usé par cette longue avancée pédestre.

" Pardonnez mon dérangement, mon Père. Je désirerai juste pouvoir me reposer en ces lieux. La nuit commence à élire domicile, et je ne désirerai point être sujet de gourmandise pour les viles créatures peuplant la région. "

En effet, la pénombre était là, et comme éclaireuse de l'obscurité, s'entacha de divers éléments afin de moins les percevoir à l’œil Beorc. J'avais eu des difficultés à m'orienter vers la fin. Heureux soit ce sentier qui menait directement à cette bâtisse. Sans quoi, je ne sais point si j'aurai gardé mon intégrité physique le lendemain. Mon regard ancré en direction du visage usé, fatigué et ridé de l'homme, il hocha la tête à ma proposition, pour le plus grand des plaisirs. J'ai ainsi pu exprimer ma gratitude en un léger sourire. Je pouvais enfin expirer cet air comme il fallait. Ce sot de prêtre ne m'avait point répondu avant trois secondes. Ces trois secondes étaient pour moi comme une lame pointait ma tête, et qu'elle était prête à fendre ma chair dans un hurlement silencieux, où seul le métal faisait crisser les os.

Le prêtre leva la main et me fit signe de le suivre. Chose que je fis donc avec plaisir, sentant ma voûte plantaire se plaindre à chacun de mes pas. M'appuyant sur mon bâton, j'avais plus l'impression d'être plus une vieille personne qu'autre chose. Hum... Laissez moi encore vingt ou trente années de vie supplémentaire, avant de me mettre dans cet état là. En suivant cet énergumène, je pouvais entrapercevoir des prêtres qui récitèrent leur prière. Sans doute avant d'eux même profiter d'un bon repos... Même si bon, il faut se l'avouer, pour certains, ils ne trémoussent pas assez leurs miches. Mes paupières se fermèrent un instant pour tourner la tête en la direction du guide. Si seulement....

Si seulement il voyait en moi toute l’antipathie que je pouvais ressentir à son égard.
Il pavane comme s'il était le roi... Mais s'il était roi, je lui lécherai les burnes tiens, pour les chauffer... S'il ne les utilise pas déjà à autre chose.
Il croit encore à la rédemption après cela? En se tournant vers le ciel, alors qu'il est spectateur, voir lui même acteur de cette brillante mascarade?
Comment peut-il dormir sur ses deux oreilles quand les ombres guettent éperdument les êtres faibles et menacent de les engloutir?

Tant de questionnement tergiversèrent dans mon esprit artistique. Tant de choses dont le silence en face de moi me firent instinctivement devenir une statue dans une posture de marcheur. Désolé mesdames, mais ma robe m'empêche de montrer mes sublimes guibolles. Mon esprit dissipa ce brouillard pensif pour m'éclaircir enfin la raison de cet arrêt. Une porte. Une simple porte. Rien de plus, rien de moins. C'était d'un ridicule. Ce tableau était fort pittoresque dans un lieu comme cela. Je me demande où est l'or qu'ils ont dû accumuler avec les dons pour leur propre poche, tiens.

Bref, il entrouvrit cette porte, avant de la pousser un peu plus. Regardant tout autour de moi, je finissais par me pencher au-dessus de ce prêtre afin de voir ce que je craignais.
Un lit de qualité médiocre
Un vieux meuble se battant en duel avec une chaise
Une fenêtre de la taille de ce lourdeau de prêtre. C'était le seul truc bien, remarque.
Je sens qu'il va me sortir une excuse à la con.

" Voici la chambre. Veuillez nous excuser de l'état de la pièce... Notre paroisse cherche à ne garder que l'essentiel. "

Bah alors le con? Le clergé n'a pas pu assez te donner d'argent de poche pour un meilleur confort? Vous croyez que vivre dans la stricte nécessité était quelque chose de suffisant pour complaire au confort de l'individu? Vous croyez que c'est en étant des bouseux crevant la dalle contre la paroisse que cela servira à mieux servir ta déesse de pacotille?

Heureusement que l'on m'a toujours appris à afficher un faux sourire. Parce que franchement, s'il n'y a pas assez pour satisfaire un prêtre, comment satisfaire une déesse?

N'est ce pas ce que tu avais aussi dans la paroisse de Yune?

JUS
TE
MENT

Je n'espérais jamais retomber dans ce genre de lit... Tiens, regarde moi ça! Les lits, j'avais l'impression que dormir à même le sol était plus confortable! Bon, l'avantage était que je pouvais dès à présent déposer mes affaires, ce que je fis en déposant tout cela dans ce meuble à la con.

" Si vous avez une quelconque requête, je serai à l'autel d'Ashera afin de prier. Il se situe hors du bâtiment. "

Bien. Au moins, je ne verrais plus sa face. Je profiterai de la joie de l'hygiène, et la décoration simpliste des lieux. Je me sentais comme en prison, oui! Et puis je pourrais faire plein de trucs, comme me faire mal à la colonne vertébrale en tentant de dormir, ou alors savoir s'il n'y avait pas un quelconque rongeur dans la pièce. Je me sentais tellement heureux à ce moment là...... Merde quoi. J'aurai préféré être normal et me déambuler dans les galeries d'arts en flattant les demoiselles de la beauté que leur offrit la Nature. Je ne serai pas là, assis sur ce dur sommier, à sortir de ma sacoche un livre à la reliure usée, dans un beau cuir brut.

C'était mon carnet de croquis. Je l'ouvrit à la dernière page sublimée par mes coups de fusain, pour dévoiler ainsi un masque, sous tous ses reliefs... Puis je tournais la page d'avant, en quelque chose de plus étrange. Un genre de motif donnant ni queue ni tête. On voyait ainsi des cylindres servir de support pour ce genre de marque inconnue. Un sourire se dessinait sur mes lèvres, pendant que mon index s'alusait à suivre ces traits... Je fermais ensuite avec délicatesse ceci, avant de remettre cela dans la sacoche.

Et qu'est ce que tu as représenté ?

Gwendalyne.

Qui est-ce ?

Je te raconterai cela plus tard. Pour l'instant, je dois me concentrer sur notre scène. Je soupirais longuement, avant de prendre mon bâton de soin. Non pas parce que j'avais la nécessité de soigner des pactisant aveuglés par l'obscure lumière de la pécheresse, j'en avais juste besoin pour pouvoir me mouvoir. Je devais demander quelque chose à ce prêtre, avant de tenter de sombrer dans les néants des songes, et donc te retrouver mon cher F.A.B.

Alors, sans tarder, je me déplaçais dans ces couloirs, me souvenant de comment il fallait s'y rendre pour aller dans le hall principal. Après.... Même en chauffant mes neurones à vifs, ils ne voulaient pas me dire où c'était. Mes pas semblèrent être de plus en plus sûrs, en tout cas. Si mon corps réagissait de cette façon, c'est que mon subconscient se souvenait de quelque chose. En fouillant les réflexions que j'ai du faire, je me suis souvenu que c'était une porte en bois au fond de la bâtisse. De toute façon, c'était logique.... Cela ressemble étrangement à l'endroit où on pose des latrines. A l'extérieur par une petite porte. Il devrait même y avoir un petit sentier aplati à force d'y aller.

Il ne fut pas longtemps pour qu'un neurone craque et me dicte d'aller en direction de cette porte en bois. Hum... Limite, j'aurai dis du chêne massif. Et puis elle n’était pas mal réalisée. En touchant le bois, je pouvais sentir qu'elle était bien entretenue. Peut-être un peu de vernis, ou alors un polissage régulier pour conserver cette douceur de surface. Et je ne pouvais rien dire sur les parties métalliques. Simple, mais efficace pour adoucir le regard. Je note cependant une imperfection au niveau d'une des planches, ainsi que le système d'ouverture rouillé au vu du bruit. Un peu d'entretien et cela irait m-

Tu dérives.

Ah hum... Oui, pardon. Donc j'ouvre cette porte, pour laisser passer un petit courant d'air frissonnant mon échine, caressant mon corps de ses voluptés. En effet, c'était agréable d'avoir un peu d'air frais. C'est ainsi que je décidais de mettre un pas en dehors, tout en regardant la voûte céleste, dévoilant ainsi la pâle lueur de la lune, qui commence à peine à sortir de sa dormance. Tant mieux, cela me donnait l'avantage de voir encore un minimum. Ayant refermé la porte derrière moi, je m'aventurai donc en territoire peu connu, avec l'ombre d'un doute sur le visage. Oui.... Cela confirme de plus en plus l'hypothèse des latrines. Priaient-ils une divinité païenne de la propreté ou bien c'était un code secret chez les prêtres d'ici pour filer faire la commission?

En tout cas, j'en ai presque oublié la douleur. J'étais curieusement intrigué par ce qu'il pouvait se trouver jusqu'au bout. En remontant petit à petit le sentier, l'adrénaline montait de plus en plus dans mon corps. Je pouvais sentir mon cœur se compresser à vive hâte. Je ne pouvais dissimuler mon sourire amusé. Amusé à l'idée de me moquer des torts et travers de cet individu dont la tête ne me revenait pas. Oui, je pouvais voir le bâtiment. Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Oui !

...

Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! C'était vraiment un autel dédié à Ashera. Je perdis ce mince sourire sous cette atroce vérité. Quelle fatalité de devoir faire face à cette immondice! Je m'avançais donc en direction de cette infrastructure, m’accroupissant en face de la l'icône. Quelle tristesse de devoir se mettre à genoux devant ce truc. Surtout si ce dernier est taché de rouge.... Rouge sang. C'est vrai qu'en tournant la tête de gauche à droite, je ne voyais aucune trace de ce prêtre dénommé Taleo ici. Argh, et ce maudit assombrissement me donnai l'impression de devoir me battre contre la censure artistique... Heureusement que je n'y suis pas sujet. Je crois que j'aurai perdu certaines choses de bien trop précieuses... Comme ce martinet au sol, lui aussi baigné dans cette couleur. Lentement, je me saisis de cet objet, pour l'examiner.

Hum... Huit branches, faites d'une lanière de cuir bien serrée et rugueuse. Tout ce dont rêverait des personnes aux plaisirs coupables. Soupirant grandement, je finissais par reposer cela à la même place que trouvée. Cependant, cela ne suffisait pas à faire saigner autant le goret... Ce qui m'inquiète surtout, c'est le fait que cette bande de dégénérée participe sans doute à des orgies à coup de fouet, de martinet et de tenues en cuirs. Le pire des vices, donc. Imaginer la graisse se mouvoir au fil de la force de frappe, les rides accentuant la douleur au niveau des hémorroïdes. Brrrrr.... Je ne devrais jamais penser à cela. Et puis après tout, quelle idée de faire ça en plein air, là où de potentiels individus peuvent voir ? Et puis bon, je ne pense pas que ces péons s'amusent à se faire mal entre eux et en prendre plaisir. Je les sais un peu con avec un bon potentiel, mais pas au point de se flageller de la sorte. En général, un prêtre se flagelle pour purifier son corps. Non pas pour le faire saigner. Quoique... Ça se trouve, ce sont des fanatiques religieux. Je me dis qu'heureusement je ne m'en souvenais plus.

Il me fallut un peu de temps avant d'entrevoir des genres de tâches au sol. Donc j'inspirais à grande haleine, avant de soupirer. C'est ainsi que je m'avançais en direction de cette traînée. J'en déduisais que c'était aussi du sang, au vu de la couleur du début... Oui, plus je me reculais de l'autel éclairé, et moins je ne pouvais différencier les couleurs. Il me fallait un temps d'adaptation à mon système oculaire afin d'apercevoir que cela s'arrêtait sur un mur. Cependant, je retournais sur mes pas, en fermant les yeux. Bon... Si c'est une bête sauvage, cela va être compliqué... Mais je dois savoir. Surtout que si les tâches s'arrêtèrent proche du bâtiment, je ne pouvais exclure le fait que cela pouvait être l'oeuvre d'un individu humanoïde, et que donc le tueur était à l'intérieur du bâtiment. Aaaah douce connerie. J'avais le don pour me foutre dans de la merde que même les péons n'en voudraient pas.

Et ce fut sous un moment de génie ou non que je levais mes yeux en direction de là où s'arrêtait les tâches, puis de lentement monter la façade. En plissant les yeux, et en espérant au moins voir quelque chose, j'ai pu discerner différentes formes... Ce qui me forca par réflexe à m'approcher de cela jusqu'à avoir une belle vue.

Et.... Oh pardonnez moi Yune.

Qu'as tu vu ?

... Une magnifique représentation. Une beauté à en coupler le souffle. Je me souviens même que j'oscillais entre la crise cardiaque et celle d'euphorie artistique. Ce battement cardiaque me jouait sans doute des tours. Et sous mes yeux à la fois effrayés et émerveillés, j'ai pu voir...

J'ai pu voir une immense paire d'ailes noires, écartées, dont sortait de ce clocher la tête d'un puissant et fort rapace, au regard perçant. Sous ses serres puissantes, elle semblait prôner de façon victorieuse sa proie. Je devinais que c'était le prêtre qui m'accueillit en cette soirée. J'en étais presque tout émoustillé, et un frémissement osa s'intercaler avec ma magnifique vision. Je n'en étais que plus chamboulé. Cette créature... Ce rapace géant... Serait-ce...

Un sous-humain ?

Exact. Ce n'était un rapace commun qui pouvait transporter le cadavre d'un Beorc. L'on me conta le fait que ces derniers s'étaient réinstallés dans la forêt de Serenes juste après la fin de la deuxième guerre... Ou de la première, je ne sais plus. En tout ça, il ne fallait pas se le cacher. Il était effroyablement impressionnant sur son perchoir, et je pense que je ne voudrais pas être la cible de ses serres ni de son bec. Cependant, je ne pouvais pas bouger de là, ne serait-ce que d'un millimètre. Mes yeux en étaient plus que ravis, et ce serait dommage de gâcher cette belle vue en faisant un mouvement agressif. Surtout que je n'avais pas mon carnet... Je me devais donc de ne louper aucune miette de ce spectacle.

Néanmoins, cela ne m'empêcha point de tourner la tête en direction de l'autel. J'avais une autre crainte, en réalité. Celle d'être accusé de son meurtre. Hélas pour eux, même si cela me fait plaisir de le voir dans l'état de loque inanimée, je ne pouvais pas me contraindre à tuer un individu pareil. Parce qu'il y a des individus qui sont plus aptes que moi, et que si je devais tuer tous ceux qui ne me plaisaient pas, j'aurai fait un magnifique bûcher géant pour brûler une bonne partie de cet endroit. Ah oui... Et une remarque d'un prêtre de l'Ordre, qui m'avait dit de ne pas prêcher la bonne parole par la violence. C'était triste à dire, mais bon, je n'avais même pas la force de serrer la gorge d'un individu pour l'étrangler.

Je regarde ensuite l'oiseau du coin de l’œil. Je savais qu'il m'avait vu, et je sais qu'il tente de m'intimider avec son regard. Moi même je lâche une sueur froide. A partir de ce moment là, je ne devais plus le quitter du regard. J'ai entendu dire que les sous-humains de type corbeaux pouvaient taper en traître, alors que la plupart du temps, un sous-humain faucon serait plus hum... Direct dans l'approche, même s'il peut exister des exceptions. Et puis ce regard perçant commençait à me mettre de plus en plus mal à l'aise. J'avais l'impression d'être scruté de n'importe où. Cette sensation dérangeante me fit inspirer un grand coup, puis de soupirer, en adressant même un sourire. Non mais dis... Ce n'est pas une de ces bestioles qui allaient plier moi et ma foi relative envers Yune. C'est donc d'une voix assez forte et compréhensible que je déclarais.

" Jolie représentation. Vous devriez vous recycler en messager divin... Si seulement cela existait. "

Ne croisant en aucun cas mes bras. Même... Ma main droite serra mon bâton de soin avec ferveur. Qu'elle ne me sorte pas le coup de la punition divine, surtout. Ce genre de trucs... N'existe pas. Personne n'en a vu en ce monde, et ce ne sera pas le premier gros piaf que je croise qui pourra me dire cela. En tout ça, ces mots me permirent de reprendre contenance, et de même lui afficher un mince sourire. Je reprenais, d'une voix bien plus calme, comme si je parlais normalement... Car après tout, ça se trouve, son ouïe est assez développée pour cela.

" Ne vous inquiétez pas. Je ne le portais point dans mon cœur, donc je ne peux que vous applaudir de théâtraliser ce genre de choses. Cela rend la chose... Plus agréable à la vue. "

Et qu'a t-il répondu ?

Calme toi. J'ai énormément de choses à raconter, mais nous avons toute cette belle nuit pour te la narrer.
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❝ Caliane ❞
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MessageSujet: Re: La foi dans l'obscurité (PV Aleksander)   La foi dans l'obscurité (PV Aleksander) I_icon_minitimeMer 24 Aoû - 11:10

L'insoutenable silence vit la fauconne se tenir aussi immobile qu'une statue dans les ombres, à l'exception de son regard qui suivait Aleksander aussi sûrement que son odeur suintait par ses pores. La luminosité suffisait encore à ce qu'elle discerne sur son visage une expression ennuyée, irritée même. Visiblement le clerc ne se satisfaisait pas d'être là, et même les traces repérées, de se trouver mêlé à une sordide histoire de chair battue au sang.

Les deux premières options s'évanouirent pendant qu'il levait la tête. La sienne contenait peut-être quelque chose après tout. Et si parmi ce quelque chose se trouvait un instinct de survie, il allait tourner les talons et retourner dans sa petite cellule en priant sa déesse d'avoir simplement cauchemardé la scène. Mais non. Un long moment il observa, comme pour s'assurer de ce qu'il distinguait. Caliane se força à la patience. Ne pas commettre une erreur de débutant, ne pas s'envoler trop vite. Son regard revint sur l'autel et la fauconne envisagea de décoller aussitôt, mais il ne bougea pas de sa position. Repérée. Tant pis, il mourrait.

Elle déploya ses immenses ailes avec le plus grand silence tandis qu'il ouvrait la bouche, laissa sa prise reposer en équilibre sur le bord du toit, prête à tomber en piqué pour éviscérer le curieux à son tour, mais se rattrapa en plein vol, abasourdie. Avait-elle bien entendu ? Jolie ? Messager divin ? Mais la suite plus encore la surprit. Elle en avait vu des hommes et des femmes dépravées, au point de tuer ou faire tuer leurs semblables, mais jamais parmi leurs églises prétendûment pieuses. Comme quoi on pouvait s'attendre à n'importe quoi n'importe où de la part d'un beorc.

Elle volait à présent, stationnaire. Les deux secondes grâce auxquelles sa vie tenait encore à son petit cou maigrelet lui avaient permis de parcourir les deux tiers de la distance qui les séparait. Une phrase de plus, une phrase de trop, et son corps embrasserait le sol devant elle à la minute actuelle.

Le ridicule petit prêtre sentait la peur. Un miracle -et une bonne fortune- qu'il n'ait pas souillé ses chausses à ce stade de la confrontation. L'oiselle aurait détesté repartir avec une odeur immonde de défécation dans les narines. Un frisson de dégoût la traversa en le voyant sourire. Comment osait-il ? Elle gonfla son plumage de façon à paraître encore plus imposante et menaçante. Même si elle avait arrêté son geste, il suffirait d'un rien pour qu'elle reprît là où elle s'était stoppée.

Plus agréable.


Il ne se souciait donc guère du cadavre. Un meurtrier de plus parmi ceux qu'elle détestait le plus au monde. Bien. Sans rompre la confortable distance qu'elle maintenait avec la charogne -Aleksander-, la fauconne reprit sa forme angélique. Elle perdit en taille mais pas en élégance, l'onde lunaire donnant à ses formes quelque chose d'éthéré. Son visage affichait la sévérité et le mépris, de même que sa voix lorsqu'elle claqua dans l'air :

"Si tu en parles, j'élargirai ton sourire jusqu'à ce que des lignes de sang tranchent depuis tes lèvres jusqu'à tes oreilles. Je te viderai les boyaux et je te les ferai manger ensuite."

Sourirait-il encore après cela ? Si oui, il était bien sot et imprudent.

"Mais... si tu veux passer contrat avec moi quand j'aurais terminé, je peux tuer quelqu'un d'autre qui te déplaît. Donne-moi un nom. Donne-moi un prix."
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Aleksander de Dressrosa
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MessageSujet: Re: La foi dans l'obscurité (PV Aleksander)   La foi dans l'obscurité (PV Aleksander) I_icon_minitimeDim 4 Sep - 1:48

Reprenons si tu veux bien.

Soit... En réalité, je ne sais pas vraiment si je peux m'étendre sur le sujet. Seule une idée principale traverse mon esprit à ce moment là. Un sentiment fort, qui me faisait naître en mon début d’œsophage une boule amère. Une envie soudaine de cracher toute cette boule, et j'avais déjà dans l'idée de la composition morbide de cette dernière, si ce sentiment avait pris une forme physique. Le déclencheur?

Sa phrase. Celle qui fit lentement disparaître mon sourire pour la regarder d'un air bien plus grave. Elle était donc de ces personnes qui prenaient un malin plaisir à tuer les individus la dérangeant ? Ma peur était donc tout à fait naturel, et accentuait ce côté prédatrice qu'elle voulait se donner. Un genre comme un autre. Comme ces pouilleux qui se décidèrent d'être Roi, des prêtres d'Ashera se disant porte parole de la Déesse coupable, des Laguzs oiseaux qui disent qu'ils réfléchissent... Sérieusement. Quel individu sensé s'amuserait à juste voir la souffrance comme une forme de plaisir?

Cela la rapprochait bien plus de l'animal que de l'humain. C'est pour là, qu'exceptionnellement, elle méritait largement que je la nomme ainsi à voix haute.

Et l'as tu fait ?

Bien évidemment que non! En à peine une de mes phrases, elle a pu distancer deux tiers du trajet qui nous séparait. Cela ne m'étonnait pas qu'elle puisse faire le tiers restant en clignant juste des yeux. M'enfin, c'était pour cela que mes yeux regardaient ses deux billes d'écervelé juste avant qu'elle prenne sa forme humanoïde. Oui... Elle... C'était une femme. Et j'avoue, avec ce petit voile d'obscurité étouffant les limites corporelles qu'elle devait subir à chaque moment de son existence. Ses ailes semblaient s'éterniser dans le lointain, alors que les ombres continuèrent leur oeuvre en englobant toutes les parcelles vives de couleur pour en déverser leur substance noirâtre immatériel.

J'avoue même que cela fit baisser le compteur de frayeur d'un bon cran. Avoir une figure familière, des repères que l'on puisse distinguer chez les êtres pensants, ne pouvait qu'alléger la pression au cœur qui commençait à m'encombrer bien plus qu'autre chose. A nouveau, mon regard faisait abstraction du visage mausade et fade de l'emplumée pour enfin profiter des courbes non suggérées, donnant ainsi loisir à l'interprétation. Voyais-je donc ce que je devais voir ? Était-ce une illusion d'optique ? Je ne savais que dire de ce fait. L'importance était qu'elle avait au moins un minimum de sens artistique, ce qui m'évitait de devenir téméraire et de lui cracher à la face, quitte à me faire accueillir par Yune vers un endroit où je reposerai en paix... Si ce lieu existait, bien sur.

Et cette boule dans la gorge ?

Du dégoût.

Du dégoût ?

Oui. Je sais bien que la Mort n'est pas vraiment une finalité en soi pour les prêtres. Un avenir meilleur nous attend peut-être. Sauf que je n'y crois pas. Je ne veux pas quitter ces terres. Cependant, aussi oisif sont ces prêtres, aussi cons soient ils, je ne pouvais me résoudre à retirer leur vie, afin d'étendre leur sang impie au sol et souillant sols, cultures et roches. Je ne me sentais aucunement capable de blesser qui que ce soit dans l'état actuel des choses. C'est une vie quand même! Tout être mérite de vivre malgré tout ce que je pouvais dire... Oui, même les inutiles et les Laguz. Tous, nous avons un rôle à jouer.

Même la meurtrière sadique en a une... Je ne sais pas laquelle, mais je trouverai bien un moyen de savoir si elle sait faire autre chose qu'intimider, envoyer des paroles en l'air et transformer les individus en charpie. Si elle est douée d'une quelconque passion qui ne puisse pas empoisonner les Autres. Et, de ma place de peintre spectateur de mon environnement, je contemplerais à cœur joie ce splendide tableau... Si je suis présent et en état clinique pour le faire.

Cela devait être une tentative d'intimidation. Hélas pour elle, quand on pousse un être à son retranchement physique et mental, quand l'espace personnel est compromis, quand le danger envahit les autres pensées, on a le choix de se battre, et celui de fuir. Hélas pour moi, la fuite n'est pas possible. Elle était entre moi et la porte. Elle en profitera pour se transformer de nouveau et me faire comprendre que je peux être un tronc d'arbre pour pivert géant.

Alors, je me devais de me battre.

C'est ainsi que je poussais une quinte de toux, avant d'écouter la suite. En soit... Devrais-je comprendre que c'était une mercenaire? Seulement appâtée par le gain? Cela devait être un laguz corbeau que j'avais en face de moi. Je sais pertinemment qu'ils sont tout autant fourbe qu'un vieux prêtre lorgnant les enfants de chœur... Quoiiiiiii? Me regarde pas comme ça F.A.B. On est d'accord là dessus. Néanmoins, cette phrase me prenait bien trop pour cible. Comme dit avant, je peux être antipathique envers quelqu'un, mais pas au point de nuire à son existence. Encore une fois, une personne entêtée qui ne pouvait pas comprendre mes paroles sans se dire que je suis un sot.

Parfois, je me demande si c'est un prestige d'eux pour dire que je suis plus que eux, au vu du fait que le terme "sot" est bien trop loin pour eux... Ou alors trop proche pour en voir son aspect.

Je soupirais donc lentement, tout en serrant le bâton sur lequel je m'appuyais pour marcher. Soit, cette charmante créature uniquement d'apparence devait au moins avoir une réponse, et c'est en la regardant bien dans les yeux que je pouvais lui répondre ces quelques mots, avec une teinte de voix assez réticente.

" Hélas pour vous, gente damoiselle, je ne pense pas pouvoir supporter ce genre de traitement suffisamment pour que vous puissiez en profiter. "

Ma constitution n'était pas forcément la meilleure, ma résistance à la douleur non plus. Sûrement je m'évanouirais à cause de la douleur, ou alors je ferais un arrêt cardiaque en assistant personnellement la scène. Ou alors, je serai déjà bien mort avant qu'elle puisse s'amuser. Et qui s'amuse avec les cadavres? Les dérangés et les animaux. Je tape une fois le sol à mes pieds du bout du bâton, avant d'étirer un bien mince sourire.

Oh oui, c'est toi la sotte, d'avoir sous-estimer ma force mentale, et tu allais en payer le prix d'une façon si subtile que cela te clouera le bec, sale piaf!

" La question n'est pas de tuer, mais plutôt de savoir si vous pouvez ne pas tuer. Alors soit... Je me nomme Aleksander de la maison Dressrosa, et vu mon titre, j'ai de largement de quoi vous contenter en matière monétaire. Cependant... " Disais je en faisant tourner ma main gauche dans le vide. " Je n'ai pas besoin d'une tierce personne pour faire ces basses besognes. La chose dont j'aurai besoin serait une ombre, qui pourrait me pister et me défendre à tout moment. "

Mes yeux prirent en intensité, en sérieux. La peur, le dégoût était partiellement parti pour afficher ce regard grave. Je n'avais pas peur d'elle, pas en ces négociations.

" Je vous demande un travail de garde du corps, jusqu'à ce que je vous le dirais. Vos frais permettant d'être opérationnelle à ma défense seront à ma charge. vos efforts seront ainsi rémunérés de façon mensuelle. "

Je clos une de mes paupières de façon à un peu mieux focaliser mon regard sur cette dernière. Cela allait sûrement la compromettre dans le déplacement, ce dont je me devais de trouver une solution, cette dernière m'étant venue aussitôt.

" Bien évidement, je consentirais à fermer les yeux sur les moyens que vous mettriez en place pour accomplir votre mission si ce dernier implique ni ma personne, ni la Noblesse Beorc. De plus, étant donné que je parcours actuellement Tellius, vous pourrez avoir une liberté de déplacement bien plus grande que ceux devant rester dans une ville précise. "

Je ne m'avançais pas. En tout cas, la seule chose dont j'ai trouvé le moyen de m'approcher un peu d'elle est de tendre mon bras gauche vers elle... Surtout ma main en fait, à plat.

" Est-ce que cela vous convient, mademoiselle... ? Quel est votre nom ? "

Et qu'a t-elle répondue?

Je te le dirai après. Bien évidemment, en faisant cela, je grappillais une seconde issue de secours, un plan au cas où cela finirait mal. Et actuellement, les aiguilles grignotent petit à petit cette impasse pour que cela fonctionne. En tout, à ce moment précis, j'espérais juste qu'elle ne vienne pas me picorer la main, mais plutôt me faire une poignée de main. Dans ce cas là, je poserais mon bâton contre mon bras gauche et je serrerais avec douceur cette main.

Enfin... Si cela se passait comme prévu.
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MessageSujet: Re: La foi dans l'obscurité (PV Aleksander)   La foi dans l'obscurité (PV Aleksander) I_icon_minitimeDim 4 Sep - 23:18

A l'injonction, et comme elle devinait son pathétique instinct de survie, Caliane vit le sourire d'Aleksander s'effacer. Sans doute espérait-il faire du charme ou l'amadouer par des mots de miel, mais elle y resta froide et insensible. Elle ne prenait absolument aucun plaisir à le menacer de la sorte, quoi qu'il pût en penser. Il s'agissait de garder sa "profession" suffisamment secrète pour qu'on ne vînt pas l'importuner, tout en offrant à ceux qui feraient de potentiels clients l'arme tendue pour un nouveau contrat.

Le vaniteux petit prêtre suintait la peur. Une odeur de sueur trahissait son anxiété, quelques rides étirées sur son visage également. De petits détails qu'un œil entraîné repérait avec de la concentration.

Un long moment s'écoula tandis qu'il la fixait les yeux dans les yeux, probablement de crainte que s'il détournait le regard, elle l'écorcherait aussitôt. Il gagnait du temps. Il épargnait quelques misérables minutes de son existence fade et arrogante. De la patience, elle n'en manquait pas. Elle attendit qu'il se décidât, pesât le pour et le contre, pour mieux répondre et tourner le pacte à son avantage. C'était de cette manière que procédaient tous les petits cancrelats de son genre. Je te donne un travail sans faire mine de rien, mais j'exige que tu me donnes le bras plutôt que la main.

Le moine de pacotille ouvrit enfin la bouche, et elle ressentit presque instantanément une intense envie de vomir. Gente damoiselle. Un titre immonde pour des péronnelles plus superficielles les unes que les autres. Incapable de chasser leurs propres proies ou de se défendre seules pour la plupart, tout juste bonnes à médire et à se faire servir par toute une foule de pauvres hères qui avaient eu la malchance de naître dans une famille moins renommée.

Arriva la proposition. Et quelle proposition ! Du beorc-sitting, rémunéré avec ces soi-disant précieuses pièces d'or, à ses conditions, à ses frais. En bref, il lui passait une laisse dorée autour du cou et l'enfermait dans une cage dorée.

Toujours en vol stationnaire, elle l'observa tendre la main dans sa direction, immobile car il craignait qu'elle attaque, mais pourtant osé pour lui proposer ainsi de passer du statut de tueuse à celui de protectrice. Que savait-il de sa tendance à tuer ? Rien. De sa "difficulté" à ne pas tuer ? Rien non plus. Il supposait simplement, engoncé dans ses préjugés de petit beorc prétentieux, quand elle était bien consciente de suivre la même conduite du côté laguz. La différence fondamentale semblait qu'elle ne faisait pas l'affront de lui offrir ses hypothèses en plein figure comme acquises, là où il l'insultait copieusement par son attitude doucereuse, ses pots-de-vin à peine voilés et sa prétendue liberté d'action.

"Non."

Ce fut un mot unique, sec et glacial, sans plus de cérémonie. En quelques battements d'ailes elle se détourna et reprit pieds sur le toits d'où coulait dans la gouttière le sang du malheureux désigné comme sa cible ce soir-là. Elle s'y posa sans bruit et se tourna une dernière fois vers le Novice.

"Si tu parles, tu souffres. N'oublie pas. Et si tu veux un contrat... "Le vent porte les nouvelles, à la taverne du Géant Gris, le vent et ses hirondelles, quand l'hiver est épanoui". Un nom, un prix."

Sur ces mots énigmatiques, elle reprit sa forme de fauconne, s'empara du corps dans un léger bruissement d'étoffe, puis reprit son envol silencieux, comme une ombre issue d'un cauchemar et repartie aussi vite dans les limbes d'une imagination trop excitée.
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