Note : ce duel complète le rp suivant : https://fire-emblem.frenchboard.com/les-villages-de-crimea-f31/ballade-a-crimea-t40.htm

Se battre... toujours se battre.

Pourquoi je me bats ? Pourquoi est-ce que je risque sans cesse ma vie alors qu'il serait si simple de tout lâcher ?

Oui, abandonner ma carrière et vivre une vie tranquille dans ma maison.

Je pourrais abandonner l'épée et manier la faux...

Non... je ne peux pas.

Je me bats car c'est ma raison de vivre. Je suis né pour combattre, pas pour faucher le blé !

Je suis un guerrier ! Voilà ma raison de vivre !

Vivre pour se battre. Se battre pour protéger. Protéger pour donner la vie.

C'est un cycle sans fin dans lequel je me suis plongé.

Le vent soufflait sur les vertes plaines de Crimea. Il était aux environs de midi. Le petit village au pied d'une colline était animé : les fiers paysans fauchaient le blé, labouraient la terre, cultivaient leurs légumes, nourrissaient le bétail. Les bucherons revenaient de la forêt avec leurs chariot emplis de bois, accompagnés des fiers chasseurs qui tendaient fièrement le résultat de leur chasse à la vue des femmes, vieillards et autres enfants qui interrompirent leurs jeux innocents pour accueillir les héros. Les fiers mâles défilèrent dans la rue, chacun rejoignant son foyer pour le repas de midi. La vieille femme assise devant chez elle, avec sa quarantaine de matous, lorgna sur un lapin éventré battant la jambe d'un trappeur viril au rythme de ses pas, se demanda si cette pauvre créature ferait un magnifique couvre-chef pour Mistigri.

Ah, comme elle est belle et paisible, la vie d'un simple citoyen.

Car au sommet de la colline, un autre mode de vie se déroule : celui du guerrier.



Le soleil était encore plus cuisant à cette hauteur qu'au village. La maison isolée allait être le théâtre d'un sanglant combat. Sur le toit se tenait une femme à la chevelure blanchâtre, sa main posée sur une femme plus jeune affublé d'un turban. Les femelles observaient les deux hommes en bas de la maison, un peu à l'écart.

D'un côté, un homme à la chevelure noire et aux yeux verts avait deux épées en mains et se tenait prêt à se battre.

L'une de ses armes était une simple lame en argent reflétant les rayons de l'astre solaire, éblouissant les spectatrices intriguées. Cette épée se trouvait dans sa main droite, lame à l'horizontale, positionnée de façon à parer une soudaine attaque.

Sa main gauche tenait elle aussi une épée. L'autre arme était plus grande et plus affutée. Sa large lame en acier dégageait une aura divine imperceptible à l'oeil, mais se faisant malgré tout ressentir même par l'esprit le plus émoussé qu'il soit. La légendaire Alondite était pointé en avant, telle l'inévitable épée de Damoclès qui s'apprétait à transpercer sa victime de par son courroux aiguisé.

En face de ce farouche épéiste prêt à en découdre pour des raisons que vous, spectateurs venant d'arriver par mon biais, ignorez peut être (auquel cas je vous invite à remonter le temps par la voie que je vous ai fournie tantôt), un homme à la chevelure noire retenue par un bandana rouge, portant fièrement une armure noire lui faisait face. Dans ses mains, une lance télescopique qui, plus tôt, avait l’apparence d'un simple couteau. Une arme certes pratique, mais incontestablement fragile.

La tension était plus que palpable entre ces deux hommes virils et assoiffés de sang dont l'astre solaire faisait ruisseler le corps de grosses gouttes de tanspiration. Un duel placé sous l'arbitrage de la grande déesse Ashera, se tenant aux cieux pour que la roue du combat tourne sans vice ni défaut et s'arrête sur un résultat qui ne sera annoncé que par le fer et le sang. Un chapitre supplémentaire de l'histoire du combat commençait à se rédiger dans le livre du destin. Un duel épique et une fin tragique...

Ne pouvant plus attendre une seconde, Alan lança l'assaut. Il prit une puissante impulsion sur ses jambes musclée par les années de marche qu'il a subi. Ses épées fendaient l'air dans un sifflement léger comme la plume d'un oiseau, repoussée à l'arrière du corps par la force du vent. Quand il arrivé à bout portant, il lança un premier assaut avec Alondite. Il attaquait de façon à ce que sa lame tranche le torse de son adversaire. Il réservait sa main droite pour une éventuelle parade.

L'épée contre la lance. Il se savait désavantagé par ce simple fait, mais l'arme ne fait pas le guerrier. Il allait lui montrer qu'il était supérieur et que son surnom de "tueur de noble" qu'il venait de lui attribuer n'était point des paroles en l'air !

Un duel. Toute l'ironie du monde s'écroula sur les épaules de Geist, qui en tant que Lieutenant de l'armée régulière de Daien, était habitué aux combats de masse. Mais maintenant, tout était différent, et Geist se réjouissait de n'avoir à prendre en compte que sa propre force et de ne se reposer que sur lui-même. Il ricana à nouveau dans la moustache qu'il n'avait pas, et souriait d'un air malsain mais ravi qu'une telle occasion ne se présente. La guerre était une affaire politique, mais un duel était une affaire d'honneur. La lance télescopique de l'ex-soldat était placée le long de son avant-bras gauche, en arrière, comme s'il tenait en fait un sabre. Mais le plus inquiétant était le fait qu'il avait mis sa main droite devant lui, en guise de défi.

"Eh gamin, tu ne pourras pas dire après que j'aurais pas essayé d'être diplomate, hein..."

En réponse à cette brimade, l'épéiste se jeta sur Geist en prenant ses appuis tel un sprinteur, et fonça droit devant, épée en l'air. L'analyse était simple, le coup partira à la verticale pour finir en diagonale et trancher en deux le lancier, purement et simplement. La puissance du coup serait telle qu'elle pourrait briser l'arme de Geist en une parade et le blesser à la fois, ce qui incita Geist à ne pas tenter une parade normale avec. Non, il utilisera un autre moyen. Il fit un pas vif en arrière, mais largement pas suffisant pour éviter complètement le coup. Sa main droite s'orienta la paume le plus à gauche possible pour épouser l'angle formé par l'Alondite en train de fendre l'air, et dans un pur réflexe Geist frappa avec la paume de sa main contre le plat de la lame pour détourner la frappe vers sa gauche, trop même. Car en même temps qu'il administra son coup, son corps pivota instinctivement sur la gauche comme pour accompagner le mouvement du poing, et bientôt la lame de la lance cruciforme arriverait dans le dos d'Alan. Mais ce dernier avait gardé son joker pour contourner la situation, et para avec le plat de son épée en argent. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que cela entrait dans les prévisions de Geist, car au moment de son pivotement il s'était servi de son pied droit pour la rotation, pied droit qu'il mit vers l'arrière en même temps que son coup de lance dans le dos, ce qui eut pour effet de frapper le pied d'Alan et le fit trébucher. Cependant malgré la chute, l'épéiste anticipa sa remontée d'une roulade et se remit sur pied, tandis que Geist n'avait pas encore bouger d'un poil, lui faisant presque dos.

"Pff, petit guerrier d'opérette, tu es l'exemple typique du mec qui n'a aucune confiance en lui-même, c'est affolant..."

Incisif et violent, telle était la répartie de Geist. En une passe il tentait d'analyser plus en détail le style de combat de son adversaire, qu'il jugea pitoyable au premier abord.

"T'as peut-être de bonnes dispositions physiques, mais tes choix sont contestables. Tu ne te fis uniquement que sur tes armes pour blesser, te cachant derrière elles pour ne pas étaler toute ta lâcheté, gamin. Alors que contrairement à moi, j'ai peut-être une simple lance, mais..."

Il fit volte-face pour se remettre droit face à Alan, qui s'était totalement relevé le temps du mini-speech de Geist. Mais ce dernier prit l'extrémité de sa lance de la main droite, quant à la gauche elle se plaça à un mètre d'écart de la première, proche du centre de l'arme.

"...Tout mon corps est une arme."

Geist se mit en position désormais, lance en avant, presque à l'horizontale, pointée vers le thorax d'Alan. Ses jambes étaient sur ses appuis, autant pour pouvoir lançer une offensive que de contrer une attaque avec la même souplesse que précédemment. Néanmoins Alan était dans une impasse à cause de la portée de l'arme du lancier: effectivement vu la position adoptée par Geist, ce dernier peut très bien faire un coup d'estoc dans la poitrine du recherché, tout comme il pouvait lui trancher la chair de ses flancs si jamais ce dernier tenterait une esquive sur un de ses deux côtés. Les solutions offertes à Alan étaient maigres, voir inexistantes si cedernier n'avait aucune jugeotte en combat. Comme le pensait Geist, tous des les bras, rien dans la tête.

Le fou, s'élancer ainsi vers un lancier, quoi de plus suicidaire. Finalement non seulement cet homme n'avait pas eu une vie honorable, mais même sa mort ne le serait pas. Geist partit en estoc, cependant il y mit une légère retenue au cas où le guerrier en aurait encore sous la pédale. Et ce fut exactement le cas. La feinte du tackle permit à l'épéiste d'esquiver de peu la lance, et comme si cela ne suffisait pas il se servit de son épée comme pivot pour asséner un coup transversal venant du bas. Geist dans un réflexe leva la main droite, c'est-à-dire celle tenant l'extrémité de l'arme, ce qui eut pour effet de la diriger vers le sol à toute vitesse. La rotation d'Alan lui fit éviter ce nouveau coup, et la lance vint se planter dans le sol. L'épéiste avait réussi son coup et tenta d'asséner un puissant coup circulaire avec son arme divine.

"Si t’arrêtais de brasser de l'air inutilement et te focalisais sur le combat, ça serait bien aussi, tu crois pas ?"

Geist esquissa un sourire, tout en continuant de forcer sur ses bras tandis que la lance était toujours plantée au sol, de telle sorte à ce qu'elle commença à racler le sol et en un quart de seconde elle devint de plus en plus perpendiculaire au sol. Bandant ses muscles à leur paroxysme, Geist vit ses pieds commencer à décoller du sol et son dos se voûter sous l'effort. Et au moment où les pieds partirent du sol, la jambe droite se plia au niveau du genou et frappa d'un coup sec vers le bas pour à nouveau taper le plat de la lame d'Alan et pour en même temps prendre un 'appui' dessus et s'élancer en l'air la tête en bas, tel un sauteur à la perche maître dans sa discipline. Cependant étant plantée dans le sol, la lance cruciforme de Geist vit ses lames se faire trancher à l'embout car il n'a pas pu la ramener vers lui à temps.

"Y a que toi qui brasse de l'air ici, mon gars !"

Saisissant sa lance, ou plutôt maintenant son bâton, Geist amorça avec sa descente un coup d'estoc avec le bout de l'arme pointé vers le ventre d'Alan. L'un d'eux était au sol, et l'autre en l'air, personne n'avait aucun avantage sur l'autre et seuls leurs talents dans leur domaine respectifs feraient la différence. Geist sourit et asséna un puissant coup de l'arrière vers l'avant vers l'épéiste, profitant de son allonge. Le destin était lancé dans sa course folle, et ces deux guerriers donnaient vraiment tout ce qu'ils avaient pour voir ce dernier pencher en leur faveur.

Intéressant. La manœuvre acrobatique et offensive de Geist ne surprit même pas l'épéiste, finalement il n'était pas si mauvais. Cependant l'avantage avait vraisemblablement changé de côté, vu l'état pitoyable de sa lance après seulement deux assauts. C'était rare que quelqu'un puisse briser Ondine en si peu de temps. Mais après tout s'il était capable de manier une épée aussi lourde à une main, même si jusqu'alors ça n'avait pas été à son avantage, il devait posséder une sacrée force. Enfin, du moins pour un épéiste, vu qu'un lancier se doit d'avoir le double de la force d'un manieur de lame.

"Tu comptes garder ce bois de chauffage en main ? C'est pas en me matraquant avec une brindille que tu me vaincras, tu sais ?"

Cet ignorant ne pouvait guère savoir à quel point un bâton pouvait être dangereux dans des mains expertes, cependant un bâton télescopique creux ne causerait que des dégâts modérés contre ce type d'adversaire, il fallait changer de plan, et rapidement. Alan commençait à tourner autour de lui, tel un prédateur, et Geist accompagna cette rotation en commençant à reculer légèrement. L'épéiste en profita pour avancer, exactement comme prévu. Il arriva jusqu'à la limite de son recul, c'est-à-dire quand son dos percuta lentement la battisse de l'individu. Le sourire sur le visage d'Alan se fit plus profond, comme si ce dernier venait de le piéger sans lui offrir une chance de reculer davantage. Il était sot. Geist continuait à fixer son adversaire dans les yeux, mais son pied droit commençait à balayer le devant de la porte. Et au fur et à mesure que la terre meuble se retirait, on pouvait apercevoir un drap marron ressortir de l'endroit. Depuis quand avait-il entreposé cet objet ici, personne ne pouvait le certifier, mais également personne ne l'avait remarqué jusqu'alors. Geist ricana légèrement et se mit en position du lancer de javelot, avant de balancer son manche de lance foireuse vers Alan. Ce dernier para avec son épée divine, cependant cela laissa le temps à Geist de ramasser le drap et son contenu. Une longue barre enroulée dans un drap se dressait maintenant dans la main du lancier, était-ce là son Joker ?

"Ouais t'as raison, oublions cette brindille bonne à un simple échauffement, et passons aux choses sérieuses maintenant..."

Il plaça sa main gauche sur l'objet, avant d'agripper le drap de sa poigne d'acier.

"Si je t'avais éventré directement durant l'échauffement tu n'aurais même pas valu la peine que je te cite mon nom, mais finalement j'ai décidé de me battre sérieusement, donc... Ouvre bien grandes tes oreilles car je ne te le répéterais pas une seconde fois, gamin !"

Il tira sur le drap au fur et à mesure, ce qui dévoila dans son ensemble une lance à l'allure inquiétante, donnant l'impression qu'elle a été forgée directement dans le magma. Le lancier tirait le drap vers le bas tandis que sa main gauche tendait l'arme dévoilée au grand jour, la pointant vers le ciel.

"Mon nom est Geist Rikston, ex-Lieutenant du premier bataillon du général Pétrine Prague de l'Armée régulière de Daien, détenteur de la lance des flammes purificatrices Inferno, émissaire des nations Laguz ! Et accessoirement latteur d'emmerdeurs à mi-temps, comme c'est le cas actuellement..."

Il fit un moulinet avec sa lance, afin de placer le centre du manche en plein sur sa paume gauche qui avait relâché une seconde avant le drap pour le jeter en arrière. Il toisait désormais le dénomme Alan du regard avec un sourire narquois.

"Prépare-toi... à connaître les flammes de l'Enfer !"

Il commença à se ruer vers l'épéiste, lance en arrière. Mais ce qu'Alan ignorait, c'était qu'il avait profité de son speech pour charger la Vague de Feu dans son arme. Il asséna un coup direct de haut en bas vers l'épaule droite, qu'il savait parée d'avance par les réflexes de l'épéiste, car déjà trop tard pour esquiver. Cependant ce qu'il ne pouvait savoir, c'est qu'au moment de l'impact entre les deux armes, la Vague de Feu partirait frapper de plein fouet le garçon d'en face. Plus de pitié, plus de remords, Geist l'avait annoncé, il serait désormais sérieux.

"Eh eh...! Baguette magique ? On se demande après qui brasse vraiment de l'air ici, avec ses blagues à deux sous. T'as pas peur du feu, petit matou ? Mais es-tu capable d'en faire autant !? J'en doute, ah ah !"

L'épéiste n'avait pas l'air vraiment impressionné par la prestation, cependant il devait se douter de l'avantage que devait causer chaque parade et chaque coup porté à son encontre. Néanmoins ce dernier continua d'attaquer sans vergogne et bondit tel un fauve pour asséner un terrible coup vertical vers l'épaule droite de Geist. Ce dernier plaça l'Inferno à l'horizontale pour parer le coup, mais la force déployée par le frappe fut mal estimée par le lancier, et malgré la parade réussie la lance recula tellement qu'elle laissa l'épée descendre jusqu'à l'épaule, commençant à l'entailler. Non, c'était juste impossible qu'un lancier, et surtout lui, ne perde contre un duel de force. Il reprit ses appuis et força sur ses muscles des bras pour remonter lentement la lame de l'épéiste qui continuait à s'acharner sur lui, mais tout à coup la différence de force déployée fut telle que Geist repoussa littéralement Alan en arrière. Ce dernier manqua de trébucher, et se remit sur ses appuis. Hélas le temps de latence entre ces actions fut tel que Geist avait déjà préparé son offensive, ou plutôt sa contre-attaque.

"Prends ça !"

Il rabattit son arme verticalement dans l'air, et une vague de feu crépitante se forma sur la pointe d'Inferno pour ensuite foncer sur l'épéiste, qui surpris fit un bond en arrière. Cependant le coup avait du être mal estimé, car la boule de feu éclata aux pieds d'Alan, dégageant d'un coup gravats et nuage de fumée.

"Si tu n'as pas peur directement de mes flammes, alors je vais te montrer comment on peut aussi s'en servir indirectement !"

Tout à coup la pointe rougeoyante de l'Inferno sortit du nuage de poussière pour foncer droit vers la jambe gauche de l'épéiste, qui esquiva à moitié d'un réflexe et ne prit qu'une entaille au mollet. Le nuage se dissipa, laissant les adversaires à nouveau face à face.

"Et bien on dirait que le sang vient de commencer à couler des deux côtés. Hélas pour toi, ce n'est que le début..."

Il s'élanca aussitôt vers son adversaire, tentant un coup d'estoc magistral en pleine tête d'une main unique tendue tenant son arme. La logique voudrait qu'il esquive d'un mouvement de tête, et il suffira à Geist d'éviter la lame de l'Alondite pour asséner un puissant lariat dans la gorge de l'ennemi.

L'estoc fut évitée, mais absolument pas comme prévue. le dénommé Alan fit une roulade pour esquiver à la fois le coup de lance et le bras de Geist, avant d'arriver dans son dos bêtement et simplement. Après avoir énoncé un passage totalement obsolète d'un bouquin quelconque, l'épéiste donna un coup transversal dans le dos du lancier, complètement à sa merci. Cependant le coup fut mal préparé car Geist, emporté dans son élan, continua dans ce sens pour minimiser la plaie ainsi que la profondeur de cette dernière. Une gerbe de sang gicla, et Geist eut le plus grand mal du monde à ne pas s'écrouler sous la douleur subite qui lui brûlait le dos. Cependant le temps qu'il mit pour se retourner lui aurait été fatal en temps normal, vu que l'épéiste profita de ce temps de latence pour brandir en l'air son arme d'un bras avant de la rabattre vers l'épaule de Geist.

C'est alors que ce dernier fit quelque chose de complètement incongru: il lâcha son arme. Inferno tomba au sol, tandis que s'abattait vers son front la lame de la Justice, l'épée sacrée Alondite. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, et on put croire que le temps s'était alors figé, mais la course folle de l'épée bénie avait été stoppée par... les mains du lancier. Improbable mais vrai, l'homme désarmé avait réussi à arrêter la lame en plaçant conjointement la paume de ses mains de part et d'autre de celle-ci. La force de compression entre les deux paumes devait être absolument inhumaine pour pouvoir stopper aussi brusquement une épée de ce poids et aussi tranchante. Le jeune Alan ne devait pas vraiment comprendre ce qu'il venait de se passer, et pour cause, la scène actuelle était totalement inexplicable. C'est également sur le coup de la surprise que son unique main du lâcher la prise avec son arme suite au pivotement des mains de Geist sur le côté. Alondite partit également par terre, et les deux combattants étaient totalement désarmés à présent. Geist fonça aussitôt vers Alan, lui décochant un puissant uppercut au menton.

"Putain mais..."

Suivi d'un crochet dans le foie, qui fit plier Alan en deux, penché vers l'avant.

"Tu m'as vraiment fait mal !"

Il enchaîna sur un coup de coude salvateur dans le haut du dos, se qui fit s'écrouler l'épéiste désarmé au sol. Geist tituba sous la douleur et partit en arrière, avant de se rattraper avant de tomber. Il respirait rapidement, comme essoufflé, mais commença ensuite à retirer son épaulière gauche en la jetant au sol violemment, et il fit de même avec sa cape et son haut de veste, qu'il jeta en arrière, au vent. Totalement torse nu désormais, on pouvait apercevoir à quel point la plaie dans le dos était conséquente, et était sans doute la source de ses soucis. Ni une ni deux, il empoigna Inferno de sa poigne gauche et la leva pointe vers le ciel. Au bout de quelques secondes la lame de la pointe se mit à briller, puis à se recouvrir de flammes. Geist inspira fortement en fermant les yeux, avant de rabaisser lentement sa lame vers lui, pour la frotter contre la plaie dans son dos. Le hurlement qu'on entendit à cet instant était à la limite de l'entendement humain, et dura l'espace de dix longues secondes, le temps pour lui d'appliquer les flammes tout le long de sa vilaine blessure, pour cautériser la plaie et stopper le saignement. Il enfonça de rage sa lance dans le sol, le temps de récupérer suffisamment de son 'opération' de secours. Il souffrait, ça c'était l'évidence même, mais à ce moment là une autre chose envahissait son crâne: l'adrénaline causée par son geste et la haine naissante qu'il éprouvait pour cet individu.

"Ca y est, tu m'as foutu en rogne ! Ne crois pas t'en sortir aussi facilement, maintenant !"

Il reprit Inferno dans sa main, en constatant qu'Alan avait de son côté reprit des forces ainsi que son arme de prédilection. Le second round pouvait commencer.

Vexé ? Oui, il le sera au prochain coup, Geist en était certain. Puisant dans ses réserves, il pointa Inferno vers Alan, et celle-ci commençait à bruler de sa lame. Le lancier prit uniquement son arme au centre du manche, et aussi bizarre que cela puisse paraître, il inversa le sens de son arme pour pointer maintenant Alan du bout du manche, qui bien que légèrement pointu était forcément moins létal que la pointe de base.
Mais Geist s'élança, toujours la lame de son arme enflammée, vers l'arrière, il commença à amorcer son estoc, qu'Alan s'apprêtait à esquiver probablement. Cette fois il visera le torse, et au moment de frapper, il cria:

"Explose, Inferno !"

Il affirma la poigne sur le manche, afin de ne pas perdre son arme dans l'opération. Car effectivement, la lame d'Inferno brûla de plus en plus fortement, jusqu'à ce qu'une explosion retentisse. Et sous l'effet de l'explosion, couplée à la force du coup d'estoc, la lance partit à une vitesse fulgurante, voir improbable pour un humain. Tellement improbable que ce coup se devait d'être inesquivable de la part d'une personne ne l'ayant encore jamais vu à l'action, ce qui était le cas d'Alan. Personne n'a encore survécu à cette attaque, aussi loin que Geist s'en souvienne, finissant toujours embrochés par le manche de sa lance lancée à une allure tellement folle qu'elle en devenait létale. This is goodbye...

La lance de Geist ne réussit pas à percer à cause de la rotation in-extrémis d'Alan pour empêcher cela, mais le coup fit quand même mouche et déboîta l'épaule complètement. Geist ressentit lui aussi une bonne grosse douleur à l'épaule car malgré sa familiarité avec cette technique, ça faisait toujours un peu mal sur le coup. Néanmoins celui qui finissait avec la plus grosse blessure était indéniablement l'épéiste: allez tenir d'un bras une épée qui en requiert deux, vous...

"Hmm, je suis déçu, tu aurais du mourir sur le coup, ça me blase un peu... Mais bon maintenant vu ton état, je peux te vaincre sans user de techniques particulières."

Cependant Alan poussa un hurlement de rage, et fonça sur Geist malgré ses blessures. Le niais, il n'avait plus aucune chance face à la mobilité du lancier et sa vitesse, sans compter l'avantage de l'allonge. Tout ce qu'il fit fut de mettre sa lance en réception de charge comme ça le type soit va s'arrêter, soit va s'empaler tout seul comme un grand. Mais Alan frappa de son épée directement dans l'arme pour la dégager du passage, et bien que maintenant les deux lames étaient hors circuit la charge d'Alan lui procurait un avantage au corps-à-corps. Il lui rentra directement dans le lard, ce qui fit chuter Geist au sol, accompagné de l'épéiste qui le recouvrait. Alondite bloquait tout retour d'Inferno en la plaquant au sol, et Alan à cause de sa blessure au bras droit du se résoudre à asséner un violent coup de boule dans la tête de Geist. Reprenant ses esprits le lancier usa de son bras gauche pour pousser Alan de lui, et les deux se relevèrent aussitôt.

"...Mouais, ou pas en fait..."

Il prit son temps pour charger Inferno de sa technique, tandis qu'il essayait de gagner du temps en bavassant, tandis qu'un léger filet de sang perlant de son front ne se mettre à descendre le long du visage.

"T'as pas l'air dans ton assiette dis donc..."

Il reculait au fur et à mesure, en posture défensive, car sa prochaine technique mieux valait se mettre à distance. Une fois chargée complètement, l'Inferno brulait d'une flamme trois à quatre fois plus grande que d'habitude.

"Essaye d'esquiver ça dans ton état, aaaaaaah !"

Il cria fortement et asséna un nouveau coup horizontal dans le vide, ainsi trois boules de feu s'échappèrent de la pointe. Une en plein sur Alan, les deux autres de chaque côté pour couper toute esquive latérale: il s'en prendra au moins une, sauf en cas de miracle.

Les boules de feu heurtèrent une barrière bleutée, à la grande incompréhension de Geist.

"Tu ne me laisses pas le choix. A mon tour de sortir mon attaque ultime."

Attaque ultime ? Mon oeil, il n'avait pas encore vu ce qu'étais une véritable attaque ultime de la part d'Inferno, lui. Très bien, dans ce cas Geist allait se mettre à faire sa véritable attaque la plus puissante. Mais en face l'épéiste fit gonfler ses muscles de façon presque grotesque, voir ridicule.

"Les lames tempêtes !"

Il s'élança en un éclair et entama ce que Geist put assimiler à un 'Breathless Rush', mais couplé à son augmentation physique l'attaque était réellement impressionnante, du point de vue force et vitesse. Le premier coup se planta dans le mollet droit de Geist, et quasiment simultanément la seconde lui entailla dans le dos. Invraisemblable, les coups pleuvaient et étaient quasiment imparables. L'Alondite lui rentra complètement dans l'épaule droite, qui arracha un hurlement de douleur à Geist, avant qu'un coup vers le bas lui rentra dans le pied gauche, s'enfonçant dans le sol. Mais dans un réflexe, il frappa le sol de son Inferno à moitié chargée. L'explosion fit un souffle tel que Geist en profita pour sauter et avec l'aide de la déflagration, tant bien que de mal, pour éviter l'attaque combinée et enchaîné d'Alan. À l'atterrissage Geist retomba lourdement au sol, et se releva très péniblement. Cependant il se rend compte que le dénommé Alan était à terre, presque inerte, ce qui arracha un sourire au lancier blessé.

"...Tu es à moi..."