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 Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]

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❝ Nemesis ❞
NemesisBeorc


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MessageSujet: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeMer 25 Jan - 23:29

Informations générales :
Nom : Norwind
Prénom : Alexander
Surnom : Nemesis
Rang : Mad Whisper
Age : Inconnu. 25 ans au vu de son physique
Sexe : Homme
Race : Incontestablement Beorc.
Classe : Mage Noir
Pays d'origine: Criméa


Description du Personnage:

Caractère:


Alexander Norwind... Un nom aussi doux que le mot fou si l'on tentait de décrire le chaos rugissant de son esprit. La folie... Une appellation bien légère pour caractériser la démence que cet illuminé utilise comme seule et unique guide lors de ses pérégrinations. Schizophrène dîtes-vous ? Oh non il n'en est rien, cet homme est définitivement seul aussi bien dans sa vie qu'à l'intérieur de son crâne. S'il est entouré de laquais c'est uniquement parce qu'il se sent d'humeur à les tolérer et, s'il use parfois d'un « Nous » pompeux lors de ses prestations vocales, c'est seulement par péché d'orgueil. Un orgueil bien particulier, un orgueil que seuls peuvent posséder les grands dictateurs et les plus immondes tyrans ! L'orgueil de celui qui se sait dans son bon droit, le fanatisme pur et simple de la justice. Car le Nemesis est un fanatique ! Un fanatique de liberté et d'humanité complètement obsédé par son titre auto-attribué de justicier émérite. Certains en ont sourit, d'autres en ont tout simplement ri... Ils ne sont malheureusement plus là pour en témoigner. Ennemi de la violence et de la terreur, il utilise les mêmes armes que ceux qu'il combat pour régner : la haine, la brutalité sans merci ou le chantage perfide... Rien ne lui est étranger ou ne le rebute car, comme il se complaît à le clamer, il n'agit que pour le bien de tous !Et s'il apparaît au loin pour défendre vos contrées de féroces bandits c'est pour aussitôt raser ces même campagnes dont le prélèvement des taxes est en retard. Il ne travaille pour personne et aucune poigne ne guide son bras, pas même la sienne. La justice est sa seule destinée et sa folie héberge le monde dans lequel il s'est décidé à vivre.

Mais que serait un justicier sans sa propre némésis ? Pour tout héros il existe un côté obscur. Pour chaque part de lumière, il y a une part de ténèbres. Et pour un être plongé au cœur même du chaos, pour cette créature bloquée à la jonction du bien et du mal, pour ce héros ayant tout à se reprocher, seul un être vivant plongé dans le même univers peut se prétendre être son égal. Un être que la rumeur populaire a cependant élevée à un rang supérieur au sien... Un rang que ce doux murmure fou se complaît à entretenir. Le Faucheur, R.Dayn Dragon, rival par attribution du Nemesis, A. Kassilth Norwind. Dans l'esprit de ce dernier, tout du moins ce qu'il en reste, c'est ainsi que les choses sont, c'est ainsi que les choses doivent être. Il n'y aura pas de trêve, pas de pacte et seule la disparition de l'un d'eux apportera la paix à l'Ennemi de la vie, qu'il s'agisse de la mort du Manteau Rouge ou de sa propre disparition dans les ténèbres froides et glacées de l'oubli.

Certains pourraient se demander pourquoi cette haine à l'encontre d'un homme que le Nemesis ne connaît pourtant qu'à peine. La réponse est aussi complexe que peut l'être l'ancien Alexander Norwind. C'est ce sens extrême de la justice, cette folie sans queue ni tête qui pousse la créature des ténèbres à traquer, rechercher et poursuivre sans relâche celui que Tellius considère comme l'ennemi public numéro un.

Enfin, on peut noter que deux traits de caractère subsistent encore dans cet esprit déchiré, atrophié, brisé par sa propre existence. L'un, futile et désobligeant, n'est que le respect teinté d'amertume du fou envers l'imposant serviteur qui l'accompagne presque partout. Une émotion éphémère se faisant jour à son esprit perturbé en de rares moments. A contrario, le second survivant parmi les sentiments déchiquetés n'en est que plus intéressant. Le dégoût du sang. Oui, riez... Riez tant que vous le pouvez car il n'y a pas plus cruel et dangereux que la bête dont le corps réclame ce meurtre que l'esprit refuse. Rien de plus terrible que l'homme apeuré dont la voie, déjà tracée, n'est pavée que d'une rivière pourpre. Derniers restes d'humanités, cadavre écorché de la sagesse face à la faim dévorante du Nemesis, ultime rempart de lucidité... Ou tout simplement apogée de la folie... C'est pourtant quelque chose contre lequel l'Homme doit se battre. Un objectif comme un autre... Plus de sang, moins de peur, moins de ce dégoût et un jour peut-être verra-t-il couler la rivière pourpre qu'il recherche tant, emportant un corps dérivant aux cheveux blancs.

Physique:


Alexander aurait pu, si la Déesse n'avait pas joué à pile ou face, être réellement beau. Quoi que loin d'être laid, son potentiel de déploiement de pure testostérone restant très largement supérieur à la moyenne, sa morphologie présente certains petits défauts venant gâcher le paysage, pourtant fort appréciable, de quelques pectoraux finement ciselés surplombant les classiques muscles abdominaux du combattant rôdé au maniement des armes. Parmi ces défauts se trouvent des cicatrices. Oh naturellement, c'est le fardeau de tout combattant que de porter sur lui les souvenirs de ses combats passés et plus les années passent plus la collection s'agrandit. Mais outre ces quelques éraflures, dont certaines barrent le visage presque imberbe et taillé à la serpe, deux blessures, aussi impressionnantes que monstrueuses, ont laissées leur marque sur la chair légèrement tannée. La première, et la moins imposante des deux, est une cicatrice sur le côté du ventre, juste au dessous des côtes. Fine et pas vraiment épaisse, elle se distingue d'une blessure classique par sa longueur. En forme d'arc de cercle, elle part du ventre pour se terminer dans le dos, là où la lame de l'arme a du ressortir pour ensuite arracher la chair sur le côté droit. L'autre blessure par contre reste la plus terrible. Véritable creux dans ce corps autrefois presque parfait, tas de chair boursouflé qu'est cette cicatrice partant de l'épaule gauche et descendant le long du torse pour s'arrêter presque au niveau de la poitrine. Beaucoup pourraient se demander comment un homme peut survivre à un pareil coup... La réponse est simple : Le Nemesis ne se considère plus comme un simple humain.

Outre ces quelques blessures « anodines » le mage noir peut se targuer de posséder un corps relativement développé pour un pratiquant des arts obscurs. Ses épaules sont larges et son dos droit n'est aujourd'hui voûté que sous la pression des ténèbres qui habitent son propriétaire. Son visage est plutôt banal et l'on remarque plus aisément ses cheveux coupés courts et de couleur bleue plutôt que la forme carrée de sa mâchoire ou le sourire dardé de crocs pointus que cet homme peut vous adresser lors de rares instants de joie ou, plus couramment, de sadisme pur. Ces deux phénomènes sont par ailleurs issus d'un regrettable effet de la puissance ténébreuse qui sommeille dans le for intérieur du mage, tout comme la surprenante couleur jaune de ses pupilles... Un regard reptilien pour des crocs de prédateur, l'incarnation d'un chasseur carnassier dans le corps d'un humain.

Le reste de son corps est somme toute banal mais on pourrait dénoter ses mains, absolument inadaptées à un lanceur de sort. Habituellement graciles et capable d'effectuer les signes d'une incantation à grande vitesse, celles du Nemesis semblent plus habituées à tenir une épée qu'un livre. Calleuses et rêches, elles n'ont rien de l'élégance de l'artiste ou du mage. Au majeur de la gauche, il porte cependant une imposante bague dont la pierre noire pourrait attirer l’œil. Il ne s'agit là que d'une babiole pourtant sans valeur et sans aucun pouvoir, un simple et joli bijou.

Au niveau de sa garde robe, Alexander Norwind était autrefois quelqu'un de très sobre... Tout le contraire du Nemesis. La créature porte sur elle un manteau semblable à celui de sa proie favorite mais de couleur blanche et certes beaucoup plus léger puisque dénué de la moindre protection de métal. Représentation de la pureté dans toute sa splendeur, cet immense vêtement forme le parfait contraste avec les méthodes sombres qu'utilise son propriétaire. Par dessous ce vêtement immaculé, le Nemesis aime à porter un haut de cuir matelassé afin d'atténuer les coups un peu trop vindicatifs, ainsi que de simples pantalons de toile, accompagnés d'une large ceinture de cuir dont la boucle en argent représente très clairement une tête de mort à la mâchoire dardée de quatre crocs acérés... La même que celle gravée sur chacun des boutons, argentés également, permettant de refermer le haut du manteau. Les bottes qu'il utilise sont d'un classicisme pur et simple : en cuir et solide, parfaite pour la course comme pour le combat ou les longues marches. Elles sont dotées de crampons pour les éventuelles acrobaties aériennes et sont toujours impeccablement lustrées. On peut être un messager de mort tout en restant présentable.

Certains pourront remarquer que cet homme ne porte pas d'arme. Classique lorsqu'on utilise les arcanes mais plus surprenant est l'absence totale de tome magique pendant à la ceinture ou enfoui dans un recoin du manteau. Un mystère souvent révélé lorsque Nemesis juge votre comportement en infraction avec la loi... Sa loi!
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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeMer 25 Jan - 23:32

Histoire :

Le chemin s'étendait devant lui, route de terre saupoudrée de gravillons, aplanie par le passage courant d'une carriole ou d'un convoi marchand. Pokke, bien que de taille réduite, n'en restait pas moins un village très commerçant et qui survivait grâce à l'exportation de céréales. Ce n'était pas un centre névralgique et encore moins une cité importante pour l'économie de Criméa. C'était plutôt une bonne nouvelle... En se dépêchant il pourrait faire incriminer le Faucheur...

Sa botte fit valdinguer une pierre tandis qu'il vacillait. La sueur collait le tissu de ses vêtements à sa peau et les pulsions noires n'arrangeaient rien. Il avait l'impression que sa cicatrice allait se déchirer en deux... Comme à chaque fois qu'il faisait appel à son pouvoir. Les ténèbres en voulaient encore alors que lui en avait assez. Son propre poids l'emporta sur la gauche alors que son épaule perdait toute sensation.

- Holà Boss!

La poigne métallique le saisit par le bras droit, l'empêchant de s'écraser lamentablement tandis qu'un bref coup coup sec le tirait de nouveau sur ses pieds, bien que haletant, tandis que son esprit refoulait de nouveau la vague glaciale et assoiffée des ténèbres. La boursouflure se formant sur son épaule, et qui gonflait dorénavant le vêtement, diminua lentement jusqu'à ce que le membre comme le tissu ne retrouvent une conformation normale. Déglutissant difficilement, l'homme aux cheveux bleus inspira profondément avant de couler un regard jaune vers le larbin qui le retenait toujours fermement. Ce dernier avait depuis longtemps appris que saisir son maître de l'autre côté ne faisait qu'empirer sa douleur et était habitué désormais aux pertes de contrôle passagères de ce dernier.
- J't'ai déjà dit qu'tu d'vais ralentir un peu après c'genre de trucs Boss ! J'ai pas envie de protéger un boulet endormi DONC inutile pendant que j'me bats.

Nemesis observa les yeux rouges sombres, presque noirs, et absolument dénués de toute malice de l'homme avant que son habituel sourire carnassier ne prenne place sur son visage. La sueur de son corps se refroidissait désormais mais le frisson qui secoua ses épaules n'était en rien dû au froid. D'abord discret, le rire se fit de plus en plus fort avant qu'il n'explose tout simplement, retentissant de sa note démente dans le silence de la nuit. Se dégageant de l'étreinte de son larbin sans effort apparent, Nemesis fit volte face, se tournant vers la vallée en contrebas. Les ruines encore embrasées de Pokke illuminaient les ténèbres nocturne de leur éclat.
- Admire Seth ! Admire la justice que nous prodiguons ! N'est-ce pas là un spectacle merveilleux!

L'homme à son côté se gratta le nez du bout griffu de son gant de métal.
- Mwai... J'ai d'jà vu des grands-mères plus résistantes que ce tas d'péquenots. Puis tout ça pour un marchand à la sauvette...
- Ces gens toléraient la prolifération de la criminalité dans leurs rues. Ils en payent désormais le prix. Espérons que notre prochain gibier saura juste te donner un peu plus de frissons.

L'homme à ses côtés haussa brièvement les épaules tandis que Nemesis faisait demi-tour. Oui... Il avait bien agi... Tous ces gens qu'il avait froidement exécutés... Tout ce sang... Il avait coulé pour la juste cause!!!
- Euh, Boss...

Le rythme de ses pas sur la route rythmait la lente progression de ses pensées. Il avait failli échouer, failli tout laisser tomber lorsque le sang avait jailli... Lorsqu'Arthanel, sa fidèle lame noire, avait ôtée la vie. Ce n'était pas tant le fait de massacrer ces gens que de voir leur vie s'enfuir avec le liquide pourpre qui avait fait trembler son bras.
- Boss!

De son côté, le rire gras et presque jovial de Seth avait couvert les hurlements de terreur de ceux qui se trouvaient impliqués bien malgré eux dans ce complot... Et encore une fois, l'imposant combattant s'était occupé du plus grand nombre ne laissant que le fauteur de trouble et quelques pauvres créatures aux griffes du Nemesis. L'homme avait vaguement tenté de se défendre mais il n'était rien face à la soif de l'épée sombre. Lorsqu'enfin l'arme maudite s'était dissipée, Alexander avait contemplé le carnage et avait à grand peine retenu son estomac de lui renvoyer sa propre justice à la face... Oui il avait forcément bien agi !
- Ow ! Gamin tu m'écoutes !
- QUOI!

Il avait craché ces mots avec bien plus de violence qu'il ne l'aurait voulu. Seth avait bien appris à le respecter au fil du temps mais sa tendance à oublier ses manières l'irritait particulièrement surtout en cet instant. Sans un mot, l'homme pointa la plaine en dessous du bout du doigt. Sa barbe mal rasée sans pour autant être drue, laissa filtrer un sourire d'excitation révélant la dentition parfaite et blanche du larbin. Ses yeux s'étaient allumés et brillaient désormais de cet éclat qui leur était propre... Un éclat aussi angoissant que celui du sang qu'il versait par la suite. Le Nemesis détourna son attention pour la reporter sur le point qu'il lui indiquait. Une dizaine d'hommes à cheval galopaient dans leur direction depuis le village, et leurs armes luisant au clair de lune révélaient clairement leurs intentions.
- Voilà qui est ennuyeux... Ils sont nombreux.
- Du menu fretin pour changer... Mais y z'ont l'air plus dégourdis qu'les péquenots d'toute à l'heure.

La brute passa une langue aussi rouge que ses yeux sur ses lèvres fines. Faisant jouer ses muscles, il s'empara de sa gigantesque épée avant de la balancer sur son épaule tandis que le Nemesis faisait jouer les articulations de ses doigts. Aurait-il encore à faire couler ce sang qui le répugnait tant ? Seth lui jeta un rapide regard avant de se détourner et de s'avancer lentement vers les hommes qui s'avançaient.
- Partez d'vant Boss. J'm'occupe d'eux.
- ...

Sans se faire prier plus avant, la créature ténébreuse fit demi-tour et s'avança d'un pas lent et assuré avant de lentement disparaître derrière la petite colline. Il n'avait pas besoin de se presser. Il savait pertinemment que ces hommes ne le rattraperaient pas. Son sourire réapparut et un rire silencieux secoua de nouveau les épaules drapées de blanc.

***

- Le Lion Rouge?

La cantine de Fort Lazrak. Certainement le lieu de rassemblement préféré des mercenaires de la Lance d'Argent, groupe plutôt réputé dans cette région reculée de Criméa. Leur chef, Veran Zoldik, ancien membre de l'armée et excellent cavalier wyvern, était réputé pour la teinte resplendissante de sa lance lorsque celle-ci transperçait ses ennemis. Ce n'était point un homme exceptionnel ni particulièrement bon avec ses soldats mais il n'en restait pas moins un excellent meneur d'hommes : charismatique, autoritaire et travaillant pour qui le payait convenablement. C'était un homme de confiance et d'honneur dont la vie se gagnait à la force de son bras. Et le dit bras lui avait permis de réunir près de deux centaines d'hommes, tous dévoués à leur chef. Dernièrement, les affaires n'avaient pas trop mal marchés avec toute fois une ombre au tableau. L'un de ses bataillons avait été massacré, ne laissant qu'un seul survivant en très mauvais état, et leur commanditaire avait également été tué. Qui, quoi... Impossible d'en apprendre d'avantage, la ville où ils officiaient avait presque intégralement été détruites... Et d'après les rumeurs, le Faucheur aurait été impliqué.
- Ouais t'en as entendu parler ?
- Bah comme tout le monde... Mais que des rumeurs comme tout le monde aussi! Les deux hommes s'esclaffèrent avant que le second ne reprenne plus sérieusement. S'pas ce mec qui massacre tout ce qui lui passe sous la main de puis quelques mois ?
- Si si ! Bah paraît que l'armée a mit sa tête à prix. Y z'arrivent pas à lui mettre la main d'ssus. Paraîtrait même qu'il se bat aussi sauvagement que ces satanés sous-humains. Son groupe leur colle une branlée monumentale dès qu'ils parviennent à le retrouver et ensuite pouf ! Plus de Lion Rouge pendant perpette!

Nouveau rire.
- Ah les cons ! T'crois qu'Veran va vouloir tenter sa chance ? P'têtre qu'un gars aussi fort va lui donner un peu d'mal pour une fois.
- J'aimerais bien voir la gueule qu'il a en tout cas. Si la prime est assez élevée p't'être...

L'homme qui venait de parler s'empara de sa choppe avant de s'accouder sur son dossier et de se retourner vers la table derrière eux où n'était assis qu'un seul individu à l'air maussade.
- Et toi Alex' ? T'as pas envie d'voir squ'on vaut face à s'gros matou?

L'homme interpellé releva la tête avant de tourner son regard vers lui. Une mèche de ses cheveux bleus masquait son œil gauche mais la vision de la pupille devenue récemment jaune arracha un frisson aux deux hommes. Sans un mot, Alexander se leva, raclant sa chaise contre le plancher avant de s'éloigner, son armure légère d'épéiste cliquetant tandis qu'il franchissait la porte donnant sur le large couloir de pierre. Il n'avait même pas touché à son verre. Frissonnant toujours, les deux compères se jetèrent un regard mal à l'aise.
- Y'm'file vraiment la chair de poule ces derniers temps.
- Wai à moi aussi... T'as vu ses yeux ?
- Paraît qu'ses dents sont devenues super pointues aussi. Un peu comme les sous-humains t'sais?
- Ah wai carrément?
- C'est s'qui s'dit.

L'homme finit sa choppe d'un seul trait avant de poursuivre.
- Je m'demande vraiment squ'y lui est arrivé là bas. C'était pas joli à voir d'après les gars qui sont allé l'chercher.
- Chais pas. Personne sait ! Même le Zoldik a pas réussi à lui tirer les vers du nez.

Un silence songeur s'empara des deux hommes avant qu'ils ne décident qu'une deuxième bière dissiperait leur morosité.
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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeMer 25 Jan - 23:34

La griffe de fer émit un léger cliquètement lorsque le barbare resserra le large bandeau rouge qui lui ceignait le front, empêchant sa crinière noire de lui retomber devant les yeux. La lueur de ces derniers palpita de façon plus sauvage tandis qu'il observait l'approche des cavaliers. Epées, lances, haches... Il y avait de quoi faire. Tant mieux cela faisait longtemps qu'il n'avait pas affrontés de braves petits soldats. Son sourire rétrécit un peu tandis qu'une pensée s'imposait à son esprit. Peut-être devait-il en laisser un peu au p'tiot... Le sang l'attirait toujours pas çui-là... Avec ses beaux discours ça f'sait un peu pitoyable quand même. Son sourire revint tandis qu'il opinait du chef face à sa propre suggestion. La lame monstrueuse s'enfonça dans la terre dure, fracassant la roche sur son passage tandis que le Lion Rouge croisait les bras d'un air crâne, son regard sanguinaire contrastant étrangement avec le sourire jovial qu'il exhibait.

Le premier cavalier bondit sur lui, épée au poing. Pas de discussion... Okay il n'y avait donc pas d'erreur sur l'identité de ces mecs. Le cavalier avait marqué une petite hésitation quelques secondes plus tôt sans doute en apercevant la silhouette blanche au sommet de la côte. Celui-là il était bien wai. La lame siffla mais ne fouetta que le vide alors que l'homme aux bras croisés décalait son buste de quelques centimètres vers l'arrière, laissant l'acier le raser de près. Le deuxième voulut le percer de sa lance mais le barbare tendit le bras pour s'emparer de la garde de sa lame. Sans pour autant la sortir de terre, il abaissa l'arme monstrueuse en travers du chemin, laissant la pointe effilée se heurter contre la lame noire. Les deux cavaliers poursuivirent leur chemin dans un tonnerre de sabot. Ils étaient légèrement en avance sur le reste du groupe et souhaitaient sans doute interpeller l'autre criminel avant que celui-ci ne puisse fuir. Leurs compagnons restants étaient amplement suffisants pour éliminer l'ordure qui les provoquaient ainsi. Ce dernier ne fit d'ailleurs absolument aucun mouvement pour les retenir. Sans doute préférait-il effectivement se frotter à moins d'adversaires. Les deux hommes s'éloignèrent tandis que les autres s'avançaient, armes au clair. Le troisième voulut le dépasser, sans doute pour rejoindre ses compagnons mais cette fois-ci, le Lion s'éveilla.

- Ah nan que deux, faut pas déconner non plus!

En un petit saut, il se trouvait dans la trajectoire de la monture. La lame brilla tandis qu'il levait son gantelet de métal. Son poing d'acier partit, rapide et meurtrier, avant que les griffes luisantes ne perforent la poitrine de la bête et ne la pénètrent avec une aisance et une classe que seule peuvent prodiguer des années d'expérience dans le geste. La main se retira aussi lestement qu'elle était rentrée, emportant avec elle un morceau de chair broyée tandis que l'animal s'écroulait en un hurlement d'agonie. Les cavaliers l'encerclèrent rapidement, reprenant la mesure de cet homme qu'ils avaient visiblement sous-estimé. Fier de son petit effet, ce dernier secoua son bras pour le débarrasser du sang qui le maculait désormais avant de se rendre lentement vers sa lame, le gargantuesque morceau de métal noir se découpant ironiquement sous le clair de lune à la manière d'un gigantesque croc de bête. Son sourire était satisfait et ses yeux flamboyaient tels deux rubis dans la nuit. Un homme chargea pour l'empêcher de récupérer l'immense arme et le rugissement du Lion perça les ténèbres.

Nemesis cessa de rire sans pour autant perdre son sourire carnassier. Les chevaux se rapprochaient de lui rapidement mais il ne s'était pas retourné une seule fois. Seth était un salopard, le pire serviteur possible en ce monde. S'occuper d'eux... Bien sur... Trouver du personnel de qualité était vraiment difficile de nos jours. Le sol s'ébranla sous les sabots des bêtes tandis qu'il sentait sa blessure à l'épaule se rouvrir. Le terme était bien mal choisi, la blessure restait belle et bien fermée mais en l'instant présent, si on l'observait, on pouvait distinctement voir les ténèbres en jaillir, lent fourmillement noir suintant de cette marque dans sa chair, ce creux si propice à leur échappatoire. Le flot noir grondait en son être, s'emparant rapidement de son épaule, boursouflant celle-ci en un amas sombre, grotesque et gargouillant comme si la vie agitait cette monstruosité. Il sentit la chose s'étendre à son bras, le rendant complètement noir tandis que des pics de la même matière se formaient à travers le manteau sans pour autant le déchirer, garnissant l'épaule d'un superbe arc de cercle épineux. La mutation s'étendit jusqu'à la main, la noircissant instantanément tandis qu'elle prenait son habituelle forme griffue, le froid glacial des ténèbres s'en emparant peu à peu.

Il n'avait pas besoin de regarder pour savoir. De cinq doigts il n'en passait plus qu'à quatre, arqués et crochus tels les véritables griffes d'un fauve, la surface du dos de la main semblant s'animer de minuscules flammèches dont la fumée noire s'élevait pour aussitôt se dissiper et sa bague disparaissait, comme absorbée par les ténèbres... Ce phénomène, combien de fois l'avait-il observé, avec crainte ou colère, avec espoir ou joie... Aujourd'hui il n'en avait cure, il ne s'en servait que pour se battre. Se battre et appliquer sa loi, sa justice, son idéal !

La lame du cavalier épéiste siffla derrière sa tête tandis qu'il déployait son bras. Le vent de sa puissance souffla, balayant les mèches de cheveux qui masquaient son regard de reptile et faisant claquer son manteau. Sur son bras, il le savait, s'inscrivaient brièvement les lettres d'or qui allaient le protéger.

- Khal!

La lame trancha mais il n'y avait de nouveau plus rien sous elle. Le destrier poursuivit sa folle course, manquant de déséquilibrer son cavalier, tandis que sous les yeux ébahis de ce dernier le Nemesis venait de s'évaporer, comme absorbé par les ténèbres nocturnes, pourtant largement repoussées par la clarté lunaire. Galopant toujours, l'homme jeta un coup d’œil perplexe à son camarade qui scrutait la plaine à la recherche de leur proie. Ils regardaient cependant dans la mauvaise direction. Là, sous la bête lancée à plein régime, s'agitait une masse obscure comme émergeant de l'ombre de la monture elle-même. D'abord la chevelure bleue puis le regard fou, les crocs et le corps lancés à pleine vitesse. Et cette immense lance noire que la créature tenait fermement dans sa main aux griffes acérées. Cette lance qu'il propulsa avec véhémence dans le ventre de la bête alors que tout son corps jaillissait, enfanté par l'ombre de l'animal. Belzébuth, la lance des ténèbres perça la peau comme s'il ne s'agissait que de papier. Propulsé hors de l'ombre, le Nemesis cessa de suivra la bête dans son mouvement et celle-ci entreprit de s'éventrer jusqu'à l'aine par sa propre vitesse tandis que viscères et sang aspergeaient la créature qui roula sous elle avant de s'arrêter, la lance se dissipant aussi rapidement qu'elle était apparue, tandis que l'animal chutait en hurlant, emportant son cavalier avec elle, sa masse imposante lui broyant le crâne.

Le cri d'horreur du second cavalier incita le meurtrier à se relever rapidement. Son dos était à vif et il sentait les ténèbres en suinter... Mais pas pour recoudre la chair non... La bête sommeillant en lui, sur son ordre, s'affairait à retisser les vêtements éraflés et déchirés, rendant le manteau aussi resplendissant qu'avant son action, masquant les genoux écorchés par un pantalon remis à neuf et faisant repousser un nouveau bouton à la place de celui qui avait été arraché. Oui... Le Nemesis portait un uniforme de ténèbres au sens propre comme figuré du terme et la douleur physique qu'il ressentait n'était rien face à sa classe incontestablement supérieure à celle de son adversaire. L'apparence d'un juge se devait d'être remarquable en n'importe quelle circonstance. Ces pensées lui arrachèrent un nouveau soubresaut d'amusement tandis qu'il tendait ses doigts griffus vers la bête qui le chargeait dans l'espoir de venger son camarade.

Son bras tremblait, son estomac se soulevait sous l'odeur insoutenable des entrailles qui le recouvraient mais il continuait de sourire, de ce sourire malade que possèdent les déments. La lance de son ennemi s'éleva alors que la deuxième formule scintillait à son tour sur le bras ténébreux. Il s'était protégé... Maintenant il allait châtier l'être impur qui le défiait. Ses crocs s'écartèrent légèrement tandis que ses lèvres formaient la seconde incantation:

- Esare!

Son poing se crispa brutalement dans les airs, l'arme de bois se dressa avant de brutalement retomber lorsque le crâne de la monture implosa, comme broyé par une force écrasante. Les yeux jaillirent de leurs orbites, s'arrachant des nerfs optique, la boîte crânienne fut réduite en morceaux, transperçant ce qu'il restait du cerveau... Et du sang, encore et toujours du sang. La bête n'eut même pas le temps de hennir que déjà son corps s'affaissait. L'homme avait cependant du sentir le coup venir car il avait lestement plongé de sa selle, se réceptionnant lui et son arme avec cependant nettement moins de classe. Poussant un juron, il roula sur lui même alors que Nemesis broyait la terre par magie, là où se trouvait sa tête un instant auparavant. Se redressant habilement, il releva la pointe de son arme et chargea, comblant rapidement les quelques mètres qui le séparaient de sa cible. Le coup était bien joué  mais facile à esquiver et le mage noir bondit sur le côté tandis que le fer ne faisait qu'effleurer son vêtement.

Prenant rapidement de la distance il plaça ses deux mains au dessus l'une de l'autre comme s'il tenait  une arme et se pencha légèrement vers l'avant tandis que les ténèbres s'écoulaient dans son bras droit, le rendant aussi froid et insensible que le précédent. Manier Charon allait lui demander ses deux membres. L'arme ne pesait rien car faite d'une matière impalpable mais son usage requérait une grande dextérité. Concentrant ses forces et alors que son adversaire attaquait de nouveau, le shaman vit le manche se matérialiser entre ses doigts alors que la lame d'ébène projetait une nouvelle ombre sous l'astre nocturne. La lance fendit les airs mais un claquement sonore indiqua qu'elle venait d'être contrée, brutalement repoussée en arrière. Le Nemesis souriait toujours mais il tenait désormais dans les mains une hache noire dont il agrippait fermement le manche de ses deux serres de ténèbres. La lame de son arme ne renvoyait aucune lueur sous l'éclairage blanchâtre de la lune ce qui lui donnait l'apparence d'une ombre qu'on aurait décollée du sol. Elle se distinguait également par la pointe recourbée vers le bas qu'elle arborait au bout de sa lame, sans doute utilisée pour transpercer et pénétrer les crânes plus aisément où tout simplement pour agripper à la manière d'un crochet. L'arrière de la lame, accroché au manche, se poursuivait sur une deuxième griffe d'acier à l'arrière, plus petite mais sans doute efficace pour les reprises de volées. Enfin une petite pique, sans doute décorative, s'élevait au sommet de la hache, surplombant le crâne gravé à la jonction du manche et de la lame. Ce dernier arborait deux impressionnantes cornes de bélier et présentait une double rangée de crocs semblable à celle de son porteur, à la différence prêt que les canines étaient plus longues sur la gravure.

Le soldat recula alors que le Nemesis se décalait de quelques pas, arme levée. Sa façon de tenir la hache, sa posture, ses déplacements... Tout signalait dans son attitude qu'il savait l'utiliser, qu'il avait appris à se battre au corps à corps. Sans plus de cérémonies, le lancier attaqua, fouettant l'air de son arme, forçant son adversaire à reculer. Celui-ci étudiait son adversaire, bondissant, esquivant, levant l'outil des ténèbres n'émettant aucune étincelles lorsqu'il rencontrait la lance. L'ex-cavalier se fendit, portant son arme le plus loin possible sans pour autant atteindre son objectif qui profita de cet instant. Longeant le manche en bois le mage s'avança de deux pas, Charon fouettant dangereusement l'air. Un réflexe sauva cependant sa proie lorsque celle-ci rabattit violemment sa lance dans le ventre de son adversaire, lui coupant le souffle et permettant à l'homme de récupérer son arme en main. Il ne put cependant point se dégager, constatant que la créature maintenait fermement le manche qui l'avait frappé d'une main. Avant qu'il ne puisse réagir, l'homme aux cheveux bleus avait levé sa hache de son membre libre pour l'abattre rageusement sur la lance au moment où celle-ci lui échappait des mains. Les deux hommes s'éloignèrent de nouveau, se réévaluant du regard. Dans un craquement sec, le soldat entreprit de parachever l’œuvre de son ennemi pour ne se retrouver qu'avec une moitié de lance dans la main. Avec une arme aussi vive qu'une épée il serait sans doute plus à même de l'emporter. Son adversaire était doué mais il boitait visiblement, sans doute à cause de son attaque précédente... Et ce n'était certainement pas sa seule blessure. Le regard sombre du vétéran se plongea dans celui fou et doré du serpent qu'il affrontait. Une motivation différente mais la même détermination.

Les deux hommes tournaient lentement l'un autour de l'autre, Charon défiant silencieusement la lance amputée. Il avait encore beaucoup de chemins à faire s'il peinait contre un simple soldat mais cet homme semblait bien entraîné. Sa mort était justifiée mais elle serait honorable... Au moins ce criminel aurait-il racheté son existence de péché avant de disparaître. La hache noire s'abaissa tandis que le Nemesis s'avançait, son adversaire était prêt et l'attendait.

- WooooooooooOOOOOOOOOORYAH!!!!!!!!!!!!!

Une masse obscurcie brièvement les cieux avant de s'écraser de tout son poids sur le soldat, incapable de réagir face à cet assaut imprévu.
- Désolé Boss... J'ai mis un peu d'temps à m'débarrasser des autres.

Il gambadait presque à sa rencontre, sa gigantesque épée maculée de sang reposant sur ses larges épaules. Il n'avait pas une seule blessure et ses yeux avaient repris leur teinte normale. Une traînée de sang, ne lui appartenant certainement pas, dégoulinait lentement le long de sa joue et le sourire jovial qu'il affichait contrastait nettement avec le morceau de poumon que son gantelet métallique écrasait toujours en sa paume. Le regard jaune de Nemesis revint à son ancien adversaire que la collision avec une moitié de cadavre de cheval avait brutalement achevé. Une mort bien pitoyable pour un illustre inconnu... L'instant d'après le visage de cet homme disparaissait de la mémoire de  la créature dont les mains avaient repris une apparence normale. Ses doigts étaient écorchés par sa chute tout comme ses coudes et il avait du se fêler une ou plusieurs côtes dans l'affrontement car chaque respiration lui valait une douleur. Son épaule avait repris une apparence humaine et ce n'est que lorsqu'il essaya d'inspirer à plein poumon pour se libérer de la tension qu'il la perçut. L'odeur du sang qui imprégnait ses vêtements, son visage, tout!
- Eh bah mon gars... T'y as pas été d'main morte hein bwaha!

Ce rire lui valut un pur regard de haine qui ne le chatouilla même pas. Le sourire de Nemesis avait disparu, Alexander était de retour et tremblait, impuissant face à une telle violence. Pourquoi ! Il n'avait voulu qu'appliquer les lois, faire respecter cette justice qu'il aimait tant alors pourquoi ! Son corps tout entier était pris de spasmes alors qu'il agrippait ses épaules avec l'énergie du désespoir, ses bras recroquevillés contre sa poitrine. Il n'osait s'agenouiller au sol de peur de se rapprocher du sang, il n'osait faire un pas de peur de provoquer une nouvelle hémorragie, toujours plus de sang !
Il savait que c'était nécessaire pourtant, qu'il devait s'y habituer mais... Il ne pouvait pas!

- Ah j'vous jure... Eh Boss r'garde s'qu'un de ces troufions avait sur lui l'brave petiot!

La brute épaisse s'était posée devant lui, exposant bien en évidence l'impressionnant tatouage à trois branches qui recouvrait l'intégralité de son torse. Étonnamment une seule cicatrice ornait le tronc musclé et elle aurait pu être invisible si elle ne perturbait pas l’œuvre d'art, barrant le ventre de part en part. Pour l'heure, Alexander était plus intéressé par la flasque que lui tendait son larbin.
- J'l'ai goûtée, c'est d'la bonne tu peux y aller Boss.

Tendant prudemment la main vers le récipient, le Nemesis hésita lorsqu'il constata que le goulot était encore rouge de sang frais, mais le regard rubicond du barbare en face de lui était sans appel.
- Bois.

Alors il but. Le goût du sang ne dura qu'une fraction de seconde avant que l'alcool brûlant ne s'engouffre dans son œsophage, nettoyant cette angoisse qui le tiraillait. L'alcool n'avait plus que cet effet sur lui, mais c'était le seul dont il avait besoin. C'est sous le sourire ravi de Seth qu'il jeta au loin la flasque vide avant de s'avancer sans un mot droit devant, ignorant superbement les cadavres qu'il avait laissé.
- Au final on s'est bien amusé quand même!
- La justice est rendue. C'est tout ce qui compte.
- Ouais ouais c'est s'que j'voulais dire!
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NemesisBeorc


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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeMer 25 Jan - 23:35

Le vent soufflait ce jour là faisant claquer les drapeaux de la petite troupe. La lance argentée ondulait au rythme du souffle d'Eole, perturbant de par son éclatante teinte le fond noir sur lequel elle avait été peinte. Les hommes s'étaient tus à l'approche de leur cible, encerclant l'endroit avec rapidité et efficacité sous l’œil expert de leur chef. Veran Zoldik n'avait même pas eu un ordre à lancer. Les hommes de la Lance d'Argent se devaient de connaître leur rôle dans un affrontement et chacun se dépêchait d'occuper le poste qui lui revenait. Son heaume doré, aux allures de tête d'aigle, luisit un court instant sous le soleil avant que sa monture ne s'ébroue légèrement faisant cliqueter ses propres plaques protectrices. Thorn frémissait d'impatience et son cavalier se désolait de ne pouvoir lui offrir la frénésie du combat qu'il recherchait tant. Pas cette fois-ci, ce serait rapide. Leur adversaire, bien que célèbre, ne pouvait rien face à la centaine d'hommes mobilisés pour l'occasion. Veran avait confiance en sa force.

Le calme revint dans les alentours de la petite colline qu'encerclait maintenant la marée de métal. L'endroit aurait pu respirer la simplicité et le calme en l'absence des mercenaires qui s'y implantaient désormais. Alexander, immobile parmi le cortège de Veran observait ses compagnons se mettre en place. En lui, la furie guerrière qu'il aurait du ressentir était complètement inhibée par un froid glacial, ce même froid qui tentait de le ronger insidieusement depuis le jour où on l'avait transporté au fort, plus mort que vivant. C'était sa première mission depuis mais le médecin du fort l'avait déclaré pleinement apte à se battre. Ca ne l'avait pas soulagé... Bien au contraire.

Les hommes s'étaient immobilisés et leur chef se dressait sur sa monture, faisant face à leur objectif. Les pupilles jaunâtres de l'épéiste se levèrent vers cette petite cabane abandonnée qui suscitait tant d'intérêt. Isolée au sommet de sa colline, perdue au fin fond de cette plaine vide... Voilà où était censée se terrer la bande du Lion Rouge, le groupe de bandit le plus redouté de la région... Tout simplement inconcevable.

- LION ROUGE!!!

Le cri du maître wyvern acheva de faire taire les hommes. L'homme reprit  alors que sa monture grondait, amplifiant les paroles de son cavalier de sa voix grave et puissante.
- MOI, VERAN ZOLDIK, AU NOM DE L'ORDRE DE LA LANCE D'ARGENT, JE TE SOMME DE TE RENDRE ! TOUTE RESISTANCE EST INUTILE ! TU ES COMPLETEMENT ENCERCLE! RENDS-TOI ET AUCUN MAL NE TE SERA FAIT!

Le rugissement de l'humain résonna longtemps dans la plaine avant de s'estomper sous quelques rafales de vent solitaires. Le silence se prolongea quelque secondes tandis que l'épéiste aux cheveux bleus songeait à quel point il serait comique que l'endroit soit complètement vide.
« Perte de temps... »




« … Ridicules et faibles... »




« … Les écorcher... Tous !!! »




*SILENCE !*

Le rugissement de son esprit le fit vaciller légèrement sur place tandis qu'il fermait les yeux pour encaisser l'assaut que lui imposaient les ténèbres. Encore une fois elles cherchèrent à le corrompre, l'abreuvant de visions d'horreur, le laissant pantelant et en nage alors qu'il parvenait une fois encore à les repousser, transformant l'ordre impérieux en cette complainte lancinante qui ne quittait plus son esprit désormais. L'un de ses camarades lui jeta un regard légèrement inquiet alors qu'il reprenait la pose. Que cet imbécile regarde ailleurs avant qu'il ne se laisse aller à la violente envie de lui arracher cet œil globuleux de son stupide visage d'humain !

- ...

Brusquement conscient de l'insulte qui venait de lui traverser l'esprit, l'épéiste se mordit violemment la lèvre, tentant de maîtriser le tremblement de ses mains alors qu'enfin, la porte de la cabane s'ouvrait en grinçant. Les hommes crispèrent les poings sur leurs armes, prêts au déluge de soldats qui les attendait... Avant de stupidement écarquiller les yeux. Un homme, seul, venait de sortir de la bâtisse. Il ne semblait porter aucune arme mise à part la bouteille presque entièrement vide que sa main droite tenait par le goulot. L'autre, bien que toute aussi vide, était recouverte d'un imposant gant métallique aux doigts griffus, se prolongeant le long du bras avant de disparaître sous l'épaisse épaulière bardée de piques qu'arborait le soiffard. Sans un regard pour la troupe qui l'observait au bas de la colline, l'homme se traîna d'un pas lent, et nu de toute chausse, jusqu'à un rocher blanc tout proche avant d'allègrement se laisser tomber dessus. Carrant les épaules, il laissa jouer sa musculature, que tout observateur avisé aurait qualifiée de... Monstrueuse, avant de lâcher un rot peu discret et d'une rare inélégance. La bouteille retrouva aisément le contact de ses lèvres tandis que son contenu disparaissait définitivement au fond du gosier de son propriétaire, humectant au passage les quelques jours de barbe de la brute. Baissant la tête, l'étrange individu laissa retomber le récipient de verre en même temps que sa crinière d'ébène, véritable masse broussailleuse et désordonnée, masquait son visage. Levant la bouteille en l'air, l'ivrogne laissa alors retentir sa voix aux notes rauques et bestiales.
- Vous avez mis le temps... C'était ma dernière.

Semblant briser le charme, ces quelques paroles firent reprendre conscience au chef de la Lance d'Argent des circonstances de sa présence en ces lieux. Visiblement énervé à l'idée de s'être trompé, le chevalier se redressa sur sa selle avant de haranguer son interlocuteur.
- Nous sommes l'Ordre de la Lance d'Argent et sommes ici pour mettre fin à la carrière du Lion Rouge ! Dis à ton chef de sortir immédiatement!
- Le Lion Rouge? Eh mais...

Un sourire carnassier vint illuminer le visage broussailleux avant que d'un geste vif le barbare ne repousse sa crinière vers l'arrière dévoilant deux iris sanglants à la lueur irréelle. Complètement transformé, le brigand contemplait la scène de ce regard à la fois amusé et cruel, une force étonnante émanait de ce simple contact visuel transcendant la nature de la bête qui leur faisait face. L'alcoolique venait de se changer en... Quelque chose d'autre... Quelque chose de plus grand, de plus terrible.
- ... C'est moi ça!

C'était à n'y rien comprendre. Totalement fasciné, Alexander contemplait cette scène invraisemblable... Ce n'était pas de la magie, ce n'était même pas quelque chose d'anormal en soi c'était juste... Du charisme... Un charisme qui venait de rendre muet le chef de la Lance d'Argent. Se levant, le bandit farfouilla rapidement dans sa poche avant d'en sortir un bandeau de tissu ayant du être d'un rouge écarlate. Maintenant qu'il se tenait debout on distinguait plus clairement l'étrange accoutrement qu'il portait. Un pantalon déchiré au niveau des genoux apparaissait et disparaissait au rythme du vent, ce dernier faisant claquer l'imposante toile couleur de flammes qui pendait sur son côté droit. Par dessous le large pan de tissu scintillait une couche d'écailles d'acier, véritable mur de protection pour... Les jambes... Un attirail lourd et peu maniable somme toute songea l'épéiste.

Outre sa tenue vestimentaire insolite, l'homme présentait un torse nu et complètement dénué de la moindre cicatrice. Cet élément était cependant dissimulé par l'impressionnant tatouage à trois branches étalant sa noirceur sur la chair mâte. Se terminant en crochet, l’œuvre faisait penser à une épée pour certains comme à une immense serre pour d'autres. Un marqué ? Les rumeurs affirmaient cependant que c'était de cet impressionnant dessin que le brigand tirait sa force. Le Lion Rouge enserra rapidement son front avec le foulard qu'il venait de sortir afin de maintenir sa tignasse en place. Les mèches de cheveux retombant par dessus le bandeau auraient pu le rendre ridicule tellement leur répartition était aléatoire... Mais bien au contraire, elles ne le rendaient que plus terrifiant. Son regard écarlate parcourut alors la foule assemblée là, comme jaugeant la force de chacun avant qu'une moue de dépit ne gagne son visage. La bouteille désormais vide s'écrasa au sol alors qu'il se grattait l'arrière du crane, l'air visiblement ennuyé:

- Pff... Vous v'la bien nombreux pour un pauv' gars comme moi. Z'êtes sur d'avoir besoin de toussa ?
- Rends-toi et tu t'épargneras un massacre inutile! Cela fait trop longtemps que tu nargues les forces de ce royaume, nous sommes prêts à tout pour te capturer !
- Ouais j'vois ça...
- Mais il ne sera pas dit que la Lance d'Argent t'aura pris en traître ! Appelle tes hommes ! Dis leur de venir défendre chèrement leurs vies!

Le sourire le plus insolent qu'un homme puisse arborer fleurit dans la barbe de la brute, laissant Alexander bouche bée. Cet homme était face à la mort et pourtant... Il souriait comme s'il était sur d'avoir l'avantage!
- Mes hommes...

Croisant les bras, le brigand défia le chef ennemi de son regard embrasé avant de répondre.
- S'fait longtemps qu'y sont morts ! Des crétins incapables et faibles. Alors ouais, j'suis tout seul en c'bas monde gamin... Mais j'pense être encore assez fort pour t'apprendre le respect !

Le soleil dans son dos projetait son ombre sur le versant de la colline, l’agrandissant de façon grotesque et menaçante, comme si cette trace sombre représentait la limite de son domaine. Une rumeur parcourut la troupe amassée en contrebas. Cet homme les défiait ouvertement, qu'attendait donc leur chef pour lancer l'assaut ? Tournant légèrement la tête, Alexander chercha le chevalier wyvern du regard. Celui-ci semblait perplexe... C'était trop gros. L'homme qui leur faisait face montrait trop d'assurance pour ne pas cacher quelque chose et le chef mercenaire ne voulait pas répondre aux provocations du soudard au risque de précipiter ses hommes dans un possible piège.
- Alors mon p'tit, ta grande gueule c'était que d'la frime ? J'dois v'nir te chercher moi-même c'est ça?

Un rire sonore répondit à l'ultime provocation du barbare, empêchant le cri de ce dernier de se répercuter dans la plaine... Un rire que tous les mercenaires présents connaissaient.
- Bouhahaha ! Voilà un roquet bien insolent!

Fendant la foule assemblée là, l'homme quitta son poste aux côtés de Veran pour se présenter en première ligne. L'acier de son armure de général resplendissait d'un argent étincelant, s'accordant parfaitement avec le gris mordant de ses yeux. Une imposante lame, qu'il balança négligemment sur son épaule, reposait en sa paume. Teremir, l'homme de confiance de Veran lui-même, était connu pour sa capacité à manier cet imposant morceau de ferraille d'une seule main alors qu'un homme normal en aurait été incapable. Sa force était d'ailleurs très nettement supérieure à celle de n'importe qui sur un champ de bataille. La seule chose qui le distinguait d'ailleurs de Veran était son manque d'esprit tactique. Bien qu'excellent conseiller sur le terrain, le vétéran ignorait presque tout des arts de la stratégie et confiait ce rôle à son chef dont il avait accepté d'être le bras droit. Sans même se retourner vers ce dernier, il poursuivit, parlant suffisamment fort pour que tous l'entende.
- Inutile de vous fatiguer pour ça mon commandant. Permettez-moi de juger par moi-même de la force de ce vantard.
- S'toi le vantard ! Mouhahaha!

La pique avait été lancée avec la finesse d'un taureau enfonçant un magasin de porcelaine à pleine vitesse et nuisait rapidement à l'image que les soldats avaient commencés à se faire de leur adversaire. Alexander contemplait désormais la scène d'un air apitoyé. Ce pauvre gars allait se faireAPPLATIR!

Portant une main tremblante à sa tête, l'épéiste ferma les yeux tandis que la vague passait. C'était moins puissant que tout à l'heure... Il avait lui-même remarqué que la chose réagissait plus ou moins violemment en fonction de ses émotions et de son état d'esprit. Lorsqu'il reprit le contrôle, le général escaladait déjà la colline, visiblement sans aucune peine. Son adversaire le regardait approcher, sa bouteille vide toujours à la main. Il dut finalement lever les yeux lorsque l'autre arriva à sa hauteur, l'homme en armure mesurant facilement deux têtes de plus que lui. Un sifflement admiratif s'échappa de ses lèvres.
- Eh bah, en v'la un grand gaillard ! J'me disais aussi qu'y m'avait l'air sympa ton cure-dent!

Le « cure-dent » en question mesurait aisément un mètre soixante-dix si ce n'était plus et, tandis que le rire gras de l'ivrogne retentissait à nouveau, le général abaissa son arme monstrueuse en position de combat , la tenant à deux mains, sous les encouragements des hommes alentours. A travers son casque, ses yeux luisaient de pitié.
- Comptes-tu m'affronter ainsi ? Ou souhaites-tu récupérer une arme quelconque?

Un instant d'hésitation sembla saisir son adversaire alors qu'il jaugeait du regard la lame monstrueuse puis la bouteille qu'il tenait en main.
- Hmmm... Mwai j'pense que j'vais d'abord essayer comme ça, okay ?

Son large sourire ne rencontra que le regard glacial du général. Teremir était déjà dans son combat.
- Qu'il en soit ainsi!

Et poussant un rugissement agressif, le vétéran abattit son arme en une redoutable attaque en diagonale. Le gigantesque morceau de métal frôla le haut du crâne de son adversaire alors que celui-ci se baissait, poursuivant sa course jusqu'à violemment fendre le sol, s'enfonçant dedans comme s'il ne s'agissait que d'une simple motte de beurre. Jaillissant comme un diable hors de sa boîte, la brute bondit, armant son bras pour... Fracasser sa bouteille sur le casque blindé. Le son cristallin retentit dans toute la plaine alors que le barbare retombait sur ses pieds, contemplant le tesson qu'il tenait toujours en main d'un air dépité.
- Pas super, super efficace...
- Te fous pas de moi!

En un mouvement bien plus rapide que le précédent, la lame jaillit du sol tandis que son propriétaire fendait l'espace alentour en un large cercle meurtrier. Lâchant son arme de fortune, le Lion Rouge leva instinctivement son gantelet en protection tandis que l'arme monstrueuse le heurtait avec violence. Un instant, il sembla encaisser le choc... Puis la force imprimée le fit tout simplement décoller. Propulsé par la force de la nature qu'était son adversaire, le criminel n'émit qu'un vague son légèrement surpris avant de démolir purement et simplement le mur de son « repaire » et de disparaître au fond dans un bruit de bois et de verre brisé. A cet instant précis, Alexander se posa très certainement la même question que nombre de gens présents : *Combien y'a-t-il de bouteilles là-dedans pour faire un tel bordel ?*

Le vacarme cessa aussi brusquement qu'il avait commencé tandis que le silence revenait sur la plaine. Le général enfonça son épée dans le sol, contemplant le nuage de poussière qui s'élevait de la cabane à la recherche d'une trace de son adversaire. Ce dernier ne se manifestant pas, le vétéran poussa un soupir de déception avant de balancer à nouveau son arme sur l'épaule et de faire demi-tour.
- Peuh ridicule.
- S'toi l'ridicule!


La porte jouxtant le trou laissé par le passage du corps s'envola brutalement, arrachée de ses gonds à la suite d'un violent impact avant de terminer son vol plané plusieurs mètres en contrebas, au pied de la colline. A sa place se dressait le Lion Rouge, sourire féroce aux lèvres, un filet de sang dégoulinant de son bras, suintant à travers la protection métallique. Ses épaules et son dos semblaient écorchés de toutes parts mais autrement, il se portait comme un charme. Son bras libre lui, tenait quelque chose qui ressemblait fortement à l'arme de son adversaire à la différence que, proportionnellement, le brigand soulevait quelque chose de bien plus lourd pour sa taille et sa masse que le général. L'arme possédait également une garde plus longue et sa lame noire, sur laquelle se découpait très nettement le rouge d'une marque semblable à celle de son propriétaire, se terminait en un redoutable crochet acéré. Toutefois, si l'arme de Teremir possédait encore logiquement la forme d'une épée, celle de son adversaire ressemblait bien plus à un grossier amas de métal tranchant.

Le monstrueux instrument reposant sur son épaule, l'homme entreprit de s'approcher de nouveau de son adversaire.

- Alors mon gars, j't'ai manqué ?
- J'ai comme l'impression que tu es plus résistant que tu en as l'air.
- Ouaip, j'crois bien aussi!
- Les rumeurs au sujet de ta marque seraient-elles vraies?

Le barbare s'arrêta à quelques mètres, l'air interloqué, avant de poser un regard dubitatif sur le symbole ornant son torse.
- Ca ?

Son regard revint brusquement à son adversaire. La lueur rouge qui y brillait désormais s'était intensifiée, comme attisée par l'ardeur du combat, tandis qu'un sourire sauvage étincelait désormais sur son visage.
- Qui sait !

Teremir plissa les yeux, essayant de distinguer la vérité du mensonge. Augmenter sa puissance par la magie était un acte qu'il considérait comme lâche et parfaitement déshonorant. Cet homme n'avait pas le droit d'usurper ainsi les années d'entraînement par lesquelles lui-même s'était approprié la force nécessaire au maniement de son arme. Ses mains se resserrèrent autour de la garde de sa lame tandis qu'il reprenait d'une voix plus sourde.
- Bien, voyons donc ce que tu sais faire avec une véritable épée!

A peine avait-il fini sa phrase qu'il se jetait avec une vitesse prodigieuse sur son adversaire, abattant verticalement son arme droit vers le crâne de celui-ci. Totalement absorbé par le combat, Alexander écarquilla les yeux, ignorant complètement la mélopée noire de son esprit, uniquement intéressé par ce choc des titans. Son ébahissement fut au moins à la hauteur de celui du général. Droit et immobile, obligeant les bras de l'imposant guerrier à trembler sous l'effort, le gantelet de métal avait stoppé l'arme géante dans sa course, enserrant dans sa poigne griffue le tranchant même de l'acier sans paraître le ressentir, ignorant les gouttes de liquide pourpre qui s'écrasaient au sol ainsi que les grincements de protestation de la protection. De sauvage, le sourire de la bête était devenu cruel et la lueur de son regard ne renvoyait plus qu'un éclat lugubre.
- Ca s'pas une épée mon gros...

D'un geste de son bras nu, il tendit l'arme gargantuesque au dessus du sol, supportant le poids de cette dernière visiblement sans effort. Son bras se contracta alors qu'il reculait légèrement la pointe crochue vers l'arrière pour prendre de l'élan.
... C'est ma putain de fidèle hache !

Son rugissement guerrier retentit dans les alentours alors qu'il balançait purement et simplement le sujet de sa diatribe dans le ventre caparaçonné de son adversaire. L'armure émit un horrible crissement lorsque le coup la plia presque sans effort tandis que Teremir découvrait à son tour les joies du vol plané. Le général flotta sur un ou deux mètres avant de bruyamment s'écraser sur le dos, son arme rebondissant au sol devant lui, immobile et incapable de se relever vu le manque de souplesse de son équipement... Une véritable tortue. Le géant d'acier n'avait pas émis un cri mais tous pouvaient ressentir sa frustration et son humiliation. Un coup... Un simple coup avait suffit à le vaincre. Autour d'eux, tous retenaient leur souffle, incapable de comprendre comment cela avait pu arriver. Cela faisait des années que personne n'était parvenu à renverser le bras droit de la Lance d'Argent, une victoire aussi aisée n'était même pas envisageable !

Les regards convergèrent vers leur chef visiblement aussi éberlué qu'eux tandis que les prunelles dorées d'Alexander ne parvenaient à se détacher de l'impressionnant combattant qui venait de reposer sa hache sur son épaule. L'homme à la marque inspira à fond avant de se mettre à rire. Ce rire si particulier aux intonations grasses et joviales malgré la situation.

- Aha ! Alors s'tout s'que vous avez à m'proposer ? On dit qu'plus c'est grand, plus c'est con, ça s'trouve c'est vrai en fait !

Une rumeur de colère embrasa la foule assemblée là alors que le barbare se penchait légèrement vers l'avant, jaugeant son adversaire du regard.
- Hey mon gros ! S'tu sais pas t'servir d'ton bout d'ferraille faut pas v'nir me l'agiter sous l'pif!

Les poings du géant d'acier se crispèrent mais il ne bougea pas. Le coup avait du lui fracasser quelques côtes et toute tentative de se relever sans aide aurait été futile. De son côté, Veran Zoldik tremblait de fureur. Le Lion Rouge se désintéressa finalement de son premier adversaire pour haranguer le maître wyvern.
- Alors gamin ! Le suivant sur la liste c'est toi ?
- ARCHERS ! En position !

Le rugissement de sa monture retentit alors que cette dernière prenait son envol. La Lance d'Argent était connu pour ne participer aux batailles qu'en dernier recours. Sa position aérienne lui permettait d'avoir une vue parfaite de l'ensemble d'un champ de bataille et sa voix puissante donnant ses ordres même à travers le vacarme du combat. A son commandement, plusieurs arcs se tendirent, arrachant un léger « Ow! » d'inquiétude au Lion Rouge. Alexander, lui, se taisait et observait. La force et la vitesse de ce simple criminel l'impressionnaient tout simplement et il était curieux de voir comment ce dernier allait réagir.

La main du chef mercenaire se leva:

- A mon commandement...

Son adversaire se contenta d'enfoncer fièrement son arme monstrueuse dans le sol avant de jeter un regard crâne au chef mercenaire qui volait au dessus de lui. La voix déformée par la colère, la Lance d'Argent abaissa la main.
- FEU!

Un déluge de flèche perça les cieux, obscurcissant un instant la lueur du soleil alors que le barbare posait les poings sur les hanches.
- Ca s'gâte.

La pluie de bois et d'acier s'abattit sur la petite colline autrefois si paisible, ricochant sur le corps immobile du général sans lui infliger le moindre mal, certaines s'enfonçant malgré tout dans les interstices de la protection. Veran avait ouvert le feu, sachant pertinemment que l'homme vaincu n'aurait rien à lui reprocher. Lorsque la pluie destructrice cessa enfin, le monticule où trônait auparavant le Lion Rouge ressemblait à un gigantesque hérisson. Quelques secondes s'écoulèrent pendant lesquelles chacun retint son souffle avant que la voix moqueuse ne se fasse de nouveau entendre.
- Raté ! Nul ! Zéro!!! Bwahahahaha !

Là haut sur la colline, la hache noire resplendissait, surgissant du champ de projectile aussi intacte que son propriétaire, tout simplement adossé à son instrument de massacre. Son rire éclata une nouvelle fois alors que tous constataient l'inutilité de leurs efforts. C'était tout simplement... Stupide ! L'homme était trop large, même assis, pour disparaître complètement derrière cet énorme morceau de ferraille. Pour que les flèches le ratent ainsi... Il avait simplement du compter sur sa chance !
- Bon alors j'viens vous chercher ou vous allez enfin vous décider à faire que'qu'chose d'constructif?

Loin au dessous du maître wyvern enragé, Alexander ne put empêcher un rire singulier de lui échapper. Cet homme était borné, arrogant, trop sur de lui... Et plus que quiconque ici, il défiait la loi... La loi que la Lance d'Argent représentait. Ce n'était plus une question d'aimer se battre, d'aimer le sang et la violence. Tout comme lui, Veran avait compris qu'aucun de ses hommes ne pouvait égaler l'assurance monstrueuse de cette chose. Magique ou pas, son tatouage impressionnait autant qu'il renforçait l'homme et seul le tacticien surplombant la scène possédait sans doute la force nécessaire à un affrontement en règle...
- Soldats de la Lance...

Le silence se fit. Alexander guettait. Il guettait cet ordre que même leur adversaire semblait attendre avec impatience.
*A mort*


*A MORT*


*A MORT*




- CHARGEZ!!!

Les prunelles sanglantes du Lion semblèrent s'illuminer alors que son rugissement guerrier se joignait à la clameur des hommes qui s'élançaient vers lui maintenant. La clameur du futur Nemesis disparut au cœur de cette marée d'acier qui déferlait maintenant dans un seul et unique but : renverser celui qui les avait défiés.


*Mort*

Il n'y a aucune règle à la guerre. Seuls les plus forts triomphent et les mercenaires se savaient les plus forts... Ou du moins le croyaient-ils. Les premiers combattants escaladaient maintenant la pente, enjambant le général toujours à terre, brisant les flèches sous leur avancée, la rage au ventre.

De son côté, le guerrier inspira un long moment avant de s'emparer de sa hache à deux mains. D'abord lentement, puis de plus en plus rapidement, le bandit entama un mouvement rotatoire visiblement sans le moindre effort, la monstrueuse lame noire fendant l'air dans un bruit de soufflerie. L'opération fit hésiter les premiers attaquants mais il était trop tard. Le rire rauque du barbare accompagna l'envolée de son arme alors que celle-ci fonçait, telle un boulet de canon, vers la marée destructrice... Et parfaitement regroupée. En un fracas de tous les diables, le bloc d'acier pulvérisa les premiers rangs, traçant un sillon sanglant au sein de la petite armée. L'acier se pliait, la chair se broyait et les victimes hurlaient.

Le choc stoppa Alexander dans sa course. Oh ce n'était ni la puissance de l'attaque ou même la scène de carnage engendrée dans les trois rangées du front, mais quelque chose en lui venait de céder. La dernière barrière qu'il opposait à la chose dont il ressentait désormais la présence... Ce simple lien qui le reliait encore à la raison et à la normalité...


Tuer... Tuer pour juger.... Juger dans le sang!

Ce n'était même plus une pulsion, c'était un ordre. Impérieux, irrépressible ! Cet homme qui défiait la loi, qui le défiait, il lui fallait l'exécuter !

De son côté, la brute avait décidé de charger à son tour et courait droit devant lui, droit vers l'armée immobilisée par sa précédente action. Un long rugissement guerrier franchissait ses lèvres à mesure qu'il se rapprochait, ses pieds nus arrachant des mottes de terre et brisant les hampes des flèches qu'ils croisaient. Vision burlesque que celle de cet homme torse nu qui galopait comme un dératé à la rencontre d'une armée venue pour le tuer. Cependant, si certains de ces hommes présents ce jour là étaient toujours en vie, ils vous auraient assurés qu'il n'y avait rien de drôle dans le regard enragé de leur adversaire.

Sous les ordres vindicatifs de leur chef, les mercenaires commençaient à se réorganiser, contournant l'arme encore fichée dans les corps de leurs compagnons, leurs propres instruments de mort dressés, prêts à recevoir la bête se rapprochant. Bête qui exécuta un véritable saut de champion une fois assez proche, ignorant les fers menaçant sa chair, bondissant à travers ce champ mortel pour enfin caler bien confortablement ses deux pieds dans le visage de l'homme le plus proche, la griffe de métal brisant la lance de ce dernier. Le casque de l'homme émit une vague protestation avant de céder sous l'impact, s'enfonçant dans le crâne peu résistant de son possesseur, le corps de ce dernier faisant office de surf des plaines sur quelques mètres. Instant de panique, le premier rang avait été percé et l'ennemi se trouvait désormais au cœur de la mêlée entraînant un réflexe instantané, une charge directe et désordonnée. Le plus rapides des soldats constata rapidement que la jambe du Lion Rouge était plus vive encore lorsque la plante de pied de ce dernier lui explosa le nez. De sa main gantée, le barbare s'empara ensuite de la lame d'une épée juste avant de l'arracher des mains de son propriétaire, la garde allant broyer le crâne le plus proche. A partir de cet instant, le brigand un peu sauvage se transforma en véritable monstre sanguinaire. Ses jambes le propulsaient toujours un peu plus vers sa hache tandis que ses poings écrasaient, broyaient, semaient mort et haine au sein de l'armée. Chaque coup porté étalait un homme au sol, le corps de ce dernier gênant les nouveaux arrivants, chaque attaque éclaboussait un peu plus les alentours de fluide vital et il ne fallut pas longtemps pour que le torse tatoué de l'homme ne se colore à son tour de cette délicieuse teinte écarlate.

Il ne s'agissait plus de stratégie, il n'y avait plus d'ordre à donner et la Lance d'Argent contemplait, impuissante, ses hommes se faire repousser par un seul homme désarmé. Les plaques au niveau de ses jambes volaient à chacun de ses mouvements, bloquant les attaques les plus vives avant qu'un pied, un poing ou même une tête ne dégage l'insolent du passage et, lorsqu'enfin la paume poisseuse de sang du barbare s'empara de la garde de sa hache, le rire gras et terriblement jovial du criminel fut recouvert par les hurlements des hommes et de l'acier broyé sous l'impact de ses coups. Sur la centaine d'homme mobilisée afin de le capturer, près d'une trentaine gisait déjà au sol, isolant l'incroyable combattant au centre d'un cercle macabre. Voyant que ses adversaires commençaient à reculer de façon méfiante, Lion Rouge prit une pause, un sourire empreint de fierté éclaircissant son visage barbouillé de sang comme aurait pu l'être celui d'un gamin de confiture. A ses côtés,  son arme géante défiait toujours les mercenaires par sa monstruosité, profondément ancrée dans le sol au travers du thorax de sa dernière victime.

Se mouchant au creux de son coude afin de se débarbouiller un peu, le tatoué leva les yeux vers l'immense reptile qui le survolait avant de lui adresser un majeur des plus éloquents. Veran bouillait de rage. Comment un seul homme pouvait-il être aussi puissant ? Il avait lui-même évalué et engagé chacun des hommes tués aujourd'hui et le premier bourrin venu en éliminait autant tout seul ? Cet ultime affront, il ne pouvait le laisser passer. Sa lance illumina les cieux alors que lentement, Thorn amorçait sa descente en cercle concentriques, chaque mètre parcourut faisant un peu plus frémir d’excitation les muscles de son adversaire. Ce combat s'annonçait palpitant. L'éclat d'une lame luisit dans son dos alors que les cris de frayeur des soldats tentaient de retenir l'inconscient qui le frappait en traître.

La hache noire fendit les airs comme si elle ne pesait rien, laissant dans son sillage un mélange peu raffiné des restes de ses opposants, avant de heurter la lame de l'infortuné mercenaire. Le regard flamboyant ne tiqua même pas sur la chevelure bleutée alors que la barre de fer pulvérisait la lame telle un fêtu de paille.
*Si faible...* Alexander voulut se jeter au sol, éviter cette mort qu'il était censé infliger et non recevoir. Son pied glissa sur un reste de cervelle alors qu'il tentait de rouler au sol et la lame rencontra son bras.*Crève!* La douleur fut violente, brutale et sans aucune subtilité. L'os se déboîta instantanément alors que le corps du possédé entamait une gracieuse pirouette aérienne s'achevant dans la boue morbide, juste sous le regard cruel du monstre. C'était... Si insignifiant comparé à ce qu'on lui avait déjà infligé.*Souffrance... Donne moi... De la souffrance !* Un rugissement sonore les informa que la Lance d'Argent plongeait vers eux. Le criminel ne lui adressa même pas un regard.
*Tue-le... Tue-le...*
- C'était bien tenté gamin.
*Assez ! A mort!!*

Le barbare leva sa lame à deux mains au dessus de son crâne et l'abattit sans aucune hésitation sur l'homme gisant à ses pieds. Le choc projeta une véritable bouillie d'organes et de sang aux alentours sans pour autant rencontrer la résistance attendue. Un frôlement dans son dos convainquit la brute épaisse de rouler rapidement au sol tandis que la charge de la wyvern le loupait de quelques centimètres. La bête remonta en flèche dans les cieux avant de reprendre lentement son vol plané. Il l'avait sentie lui aussi... Cette aura immonde, semblable à une odeur de pourriture qui empestait maintenant les lieux. Le regard sanglant du combattant se déporta dans son dos et ce qu'il y vit lui arracha un sourire d'approbation.

Donne... Moi... Le pouvoir!
- Ha ! T'es plus résistant qu'il y paraît gamin.

Surplombant les cadavres de ses anciens camarades, Alexander vrillait de son regard abominable l'échine de son adversaire, de cet homme qu'il avait jugé et reconnu coupable. Le mal de ce monde... Il allait l'éradiquer. Son bras déboîté remua légèrement lorsque le toucher glacé des ténèbres le recouvrit, lui rendant sa mobilité en même temps que sa forme monstrueuse. Les flammes noires déchirèrent le tissu, firent fondre la maille tandis que les ténèbres suintaient à travers les pores de la peau. Bientôt, d'horribles piques percèrent l'épaule sans en faire couler la moindre goutte de sang et l'articulation ainsi mise à nu disparut complètement sous la peau noire et immonde d'une tête de mort grimaçante, hérissée de ces pointes infâmes. De son doigt griffu, Alexander pointa le Lion Rouge alors que son crâne résonnait d'une clameur de victoire morbide.
- Ta vie m'appartient.

Sa propre voix lui sembla inhumaine tant elle était chargée des miasmes de son nouveau pouvoir. Son esprit se révoltait, luttant contre l'abomination qui le dominait mais elle était trop forte, trop vindicative, et ses haut le cœur s'effacèrent bien rapidement pour ne laisser place qu'à la seule envie de rendre coup pour coup à cet être arrogant. Ce dernier, après avoir longuement écarquillé les yeux, partit d'un long rire rauque ou ne filtrait nulle peur. Au contraire, chaque fois que cet homme laissait entendre le son de la voix, on aurait presque pu le croire tranquillement accoudé au bar d'une quelconque taverne.
- T'es pleins d'ressources gamin ! J'ai jamais autant ri dis donc!

Personnes ne bougeait tandis que l'hilarité de la brute se calmait. Même  le maître wyvern observait la scène dans un silence glacial. Même les moins sensibles la percevait, cette aura qui émanait de leur camarade et qui ne présageait rien de bon. Enfin redevenu un minimum sérieux, le Lion Rouge adressa un regard démoniaque à son adversaire.
- Tu m'fais une bonne impression... Ramènes-toi!

Et ce disant, ce furent ses propres jambes qui le propulsèrent droit vers sa future victime. Et toujours ce sourire arrogant, cette joie de vivre, cette joie de tuer qui habitait son corps de sauvage. La hache frappa et rencontra une résistance inattendue. La lame était fine mais bien plus longue que celle d'une épée normale. Recourbée en son bout, son tranchant effilé et à la couleur d'ébène parvenait à contenir la force de pression que lui appliquait l'immense barre de métal. L'on aurait pu penser qu'il s'agissait d'un simple amas de matière obscure et pourtant, il s'agissait bel et bien d'un katana, un sabre dont le métal absorbait la lumière sans renvoyer aucun reflet, une lame dont la garde fine et maniable n'était ornée que de la traditionnelle marque du Nemesis : un crâne aux cornes torsadées. Le mage noir encaissa un instant l'attaque avant de dévier la course de la hache d'une poussée de l'épaule et de se jeter sur le côté. Les ténèbres chantaient dans son esprit, scandaient leur mélopée cynique et emplit de cette même noirceur qui recouvrait son bras blessé. Il ne ressentait plus la douleur, le froid inhibait tout, annihilait même sa volonté, offrait son corps et son âme aux forces obscures qui coulaient en son être.

Le rire gras de la bête lui fit remonter sa garde pile au moment où la hache noire le percutait de plein fouet, l'envoyant rouler dans la boue sanglante. L'odeur des entrailles et le contact du sang sur son visage lui arracha un haut le cœur, la bile emplissant sa bouche alors qu'il rampait pour s'éloigner du charnier. Quel imbécile il avait été de se jeter là-dedans ! Que comptait-il faire contre ce monstre ? Il était incapable de parer une seule de ses attaques!

- Alors c'est déjà fini?
*Bats-toi ! Reviens ! Bats-toi ! Tue le!!!*

Le coup de pied dans l'estomac acheva de vider la cavité buccale d'Alexander de son contenu alors qu'il volait une fois de plus, atterrissant brutalement sur un bouclier brutalement enfoncé dans le ventre de son propriétaire. Cherchant sa respiration, le sang se mêlant à la bile, son regard jaune rencontra celui désespérément vide du mort alors que les pas menaçants de son adversaire se rapprochaient. Dans l'assistance personne ne bougeait. Ce n'était pas de la lâcheté, encore moins de la cruauté... Mais tous étaient saisis d'un même sentiment... Quel que soit le vainqueur, le monde ne s'en porterait que mieux.

Alexander tenta de se relever mais ses jambes tremblaient, ses pieds glissaient alors que le Lion Rouge le contemplait de toute sa stature.

- Ma vie t'appartient hein... S'bien s'que t'as dis bâtard.

Les bottes de l'épéiste finirent par trouver une prise solide et son sabre noir se leva de nouveau alors qu'il tentait une attaque désespérée. Son bras commençait à ressentir de nouveau la douleur et c'est avec effroi qu'il constata l'aisance avec laquelle son ennemi avait stoppé l'acier ténébreux. Le gant métallique s'était une fois de plus interposé, enserrant la lame de sa poigne de fer sans aucune crainte, sans aucune appréhension envers la paume fendue et le sang glissant le long de l'acier ténébreux. Les deux orbes sanguinolentes plongèrent dans le regard effrayé d'Alexander et une grimace de dégoût se peignit sur le visage du barbare.
- T'es même pas capable d'assumer...

La hache noire se releva alors que l'épéiste tirait désespérément sur son arme pour la dégager.
- J'vais t'montrer comment ça s'bat un vrai mec connard!

Et le Lion Rouge frappa de toutes ses forces, balançant à nouveau le monstrueux objet contre l'homme aux cheveux bleus. Pris de panique, ce dernier lâcha le katana pour replier ses bras contre son ventre, l'arme démoniaque se dissipant aussitôt alors que le choc finissait de broyer côtes et bras. Le sang jaillit hors de sa bouche alors que l'impact monstrueux le faisait décoller, survolant le champ de bataille sous les yeux impitoyable de ses ancien compagnons. Alors c'était ainsi... Il allait finir comme cet homme sur lequel il avait atterri tout à l'heure... Le regard inexpressif et le corps englouti dans ce marais sanguinolent qu'il abhorrait...
*Tuer... Vengeance...*
*C'est fini... Je vais mourir...
*Lâche... LÂCHE ! Pas maintenant ! Tuer!

Lâche... Il l'avait toujours été en quelque sorte. Une vie de mercenaire dans un coin pas trop risqué... Tuer un pauvre brigand de temps en temps... Et puis il n'était pas obligé de faire lui-même le sale boulot... Il y avait des camarades pour ça... Des camarades qui l'avaient laissé se faire tuer.
*Les massacrer... Tous!

En comparaison, le froid de la mort lui semblait presque plus chaud que celui que ses ténèbres lui imposaient. Mourir... C'était enfin faire taire cette voix qui le harcelait... C'était être seul pour l'éternité...C'était fuir... Encore... Toujours
*Donne... Moi... Le pouvoir...*
*...*
*Donne... Moi... Ta vie...*
*Je... Ne veux pas mourir...*
*Donne... Moi... Toi!*
*Aide moi !*

Un rugissement emporta sa conscience dans un fracas assourdissant, résonnant dans son esprit, tonitruant et machiavélique alors qu'il se laissait aller à l'étreinte glacée si effrayante qui l'habitait depuis ce terrible jour. Un sourire machiavélique prit place sur le visage auparavant effrayé du corps toujours en vol. Et, alors que la chair disparaissait sous l'afflux grouillant des ténèbres, le corps d'Alexander se volatilisa dans les airs, arrachant un murmure d'incompréhension aux spectateurs. Les hommes regardaient en tout sens, Veran jura avant de prendre encore de l'altitude tandis que le Lion Rouge éclatait à nouveau de rire. Il la sentait, la vague de puissance déferlante qui arrivait, qui se propageait tout autour de lui, cette puanteur démoniaque qu'il avait perçue chez ce gosse.
- Allez... Amènes ta gueule!

Une ombre née de l'ombre... Immense, menaçante, terrifiante. Jaillissant de l'ombre du barbare au sol, la bête s'éleva dans son dos, rugissant sa haine de tout ce qui existait. Elle mesurait facilement trois à quatre tête de plus que Teremir, sa peau d'ébène recouverte de fourrure absorbait la lumière, renforçant l'éclat de ses yeux jaune infernaux et de ses crocs monstrueux. Ses membres antérieurs, aussi épais que des troncs, étaient prolongés par d'immenses et meurtrières griffes raclant le sol boueux tandis que ce qui semblait être des sabots terminait les membres postérieurs. Une longue queue fouettait les airs, cinglant par instant le dos musculeux et hérissé de pointes d'où dépassaient deux immenses ailes masquant l'éclat du soleil. Enfin, la tête posée sur un cou épais et robuste s'affinait en gueule de fauve et s'ornait de gigantesques cornes torsadées. Vomissant sa haine de la vie, de tout ce qui existait et existerait, le Nemesis de la vie elle-même se dressait devant cette assemblée de futurs cadavres. Il était mort et souffrance, il ne vivait que pour cela!
- Eh bah quand même!

La voix grave et rauque, toujours aussi joviale, attira l'attention de la bête qui toisa cet être insignifiant qui la défiait.
- En v'la une grosse bête ! Où c'est qu'tu la cachais?

L'homme jouait avec son cure-dent, marchant d'un air crâne vers la bestiole qu'il considérait comme son adversaire personnel. Cette dernière déploya ses ailes et poussa un rugissement de défi alors que le Lion Rouge se mettait en position. Le corps du Nemesis se couvrit instantanément de runes dorées alors que l'homme bondissait dans sa direction en hurlant.
- ESARE!

Le sort d'annihilation pulvérisa le sol, lancé avec toute la puissance que peuvent posséder les créatures de cauchemar, balayant cadavres et boue, s'étendant sur toute la zone et broyant les hommes fuyant ce duel impossible. Veran, cramponné à sa monture, filait vers les cieux, tentant d'ignorer les hurlements désespérés de ses hommes tandis que Thorn donnait tout ce qu'il avait pour les sortir de là. Être pris dans la tourmente c'était ne pas en ressortir.

La vague de ténèbres se dissipa finalement, ne laissant derrière elle que quelques hommes encore debout. Les autres étaient morts ou ne tarderaient pas à l'être. Au centre de la zone d'apocalypse, transparaissant à travers la fumée, se tenaient deux silhouettes. L'une, immense et terrifiante et l'autre plus petite et massive... Et toujours debout.

- Héhé... Touché!

Fendu en position offensive, le barbare contemplait de son regard étincelant le bout de sa hache, profondément fiché dans le ventre de la créature, la paume de cette dernière enserrant presque le petit crâne de l'humain. Autour d'eux, le terrain était complètement calciné et pour une fois, le corps du Lion Rouge était couvert de son propre sang. Le Nemesis semblait immobilisé, ses grands yeux jaunes devenus ternes et sa gueule figée en un ultime rugissement de hargne. Avec la désinvolture la plus complète, le brigand retira son arme sans provoquer la moindre éclaboussure de sang, tranchant la bête sur le côté, avant que l'imposante barre de métal ne s'écrase bêtement sur la terre couverte de cendres. Le regard incompréhensif du brigand se déposa sur la lame qu'il tenait toujours d'une main avant que cette dernière ne s'ouvre, laissant choir au sol sa fidèle arme.

Comme déboussolé par sa propre faiblesse, et alors que le monstre en face de lui s'écrasait au sol, la brute porta sa main à son torse, palpant les contours de la large coupure sanguinolente qui en barrait  désormais le tatouage, perturbant l’œuvre d'art de sa trace pourpre. Puis ce fut le brouillard. Il lui sembla que la chair inhumaine de la bête se désintégrait et se résorbait avant que son regard ne monte vers la wyvern qui descendait vers eux. Bientôt, des bras puissants s'emparèrent de lui, le plaquant au sol alors qu'on extrayait un corps blanc et nu des restes du monstre vaincu. Rideau.


Dernière édition par Nemesis le Jeu 26 Jan - 0:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeMer 25 Jan - 23:54

La lune était à son zénith lorsque les deux hommes perçurent la sinistre silhouette des fortifications. Cela faisait deux jours depuis le massacre de Pokke, deux jours de marche à allure tranquille afin de rallier le point de rendez-vous avec leurs informateurs. L'immense croc de rocaille se profilant sur son habituelle falaise dominant un océan dont les vagues continuaient de se fracasser éternellement sur les récifs. Certaines choses ne changeraient jamais quelles que soient les circonstances. L'entrée en ruine de la forteresse les accueillit, soufflant ses éternels miasmes d'abandon au travers d'un courant d'air glacial. Pressant le pas, Nemesis franchit la porte lugubre sans prêter attention à l'immense crâne blanc, érodé par le temps et le vent, suspendu juste au dessus de l'entrée. Seth par contre lui adressa un bref salut de sa main gantée avant de suivre son chef, éternel petit rituel qu'il aimait à appliquer avant de rentrer dans ce qu'ils considéraient comme leur quartier général.
- Salut ma grande!

Le couloir les mena directement à l'ancienne cour d'entraînement où d'immenses blocs de pierre, sans doute issus des tours en ruines les surplombant, succédaient à de vieux mannequins moisis et rongés par les termites. Un vent marin balaya le sol poussiéreux, charriant avec lui une dose non négligeable de débris en tout genre. Oui, Fort Lazrak n'avait pas été habité depuis fort longtemps. Sitôt entré, Nemesis se dirigea droit vers la porte le plus à gauche, menant vers l'immense salle commune... Et surtout à la non moins immense cheminée pouvant accueillir un véritable brasier.
- Boss ! J'vais m'chercher l'rhum qu'on a ramené la s'maine dernière ! T'veux quek'chose?

L'homme tout de blanc vêtu, les épaules et le dos voûtés sous la pression de son invisible fardeau, leva rapidement la main en signe d'assentiment sans pour autant stopper sa progression.
- Prends la vodka...

Boire... Boire et oublier que la lumière des flammes ne peut protéger des véritables Ténèbres.

***

Lorsqu'Alexander se réveilla, seules l'obscurité et la douleur étaient présentes à son chevet. Chaque inspiration lui faisait un mal de chien, il avait l'impression que son cœur allait exploser et le contact dur et froid d'un dallage poussiéreux n'arrangeait rien. Il lui fallut plusieurs minutes pour retrouver une respiration à peu près normale et plus de temps encore pour que ses sens s'adaptent à son environnement. Aucune lueur ne filtrait, aucune fenêtre pour lui indiquer à quelle heure de la journée il se trouvait. Voulant agiter sa main devant ses yeux, il ne parvint qu'à pousser un gémissement de douleur tant ses os protestèrent contre le traitement. Le coup de hache l'avait sérieusement amoché mais ceux qui l'avaient transporté n'y étaient certainement pas allés de main morte non plus. Son toucher lui indiquait qu'il était certainement nu et l'ambiance humide des lieux suffisait à lui faire comprendre que c'était la maladie assurée s'il ne se vêtait pas rapidement... Un cachot ou un donjon... Ceux de Fort Lazrak ?

Son odorat ne lui apportait que la confirmation qu'il était bien emprisonné et son ouïe lui était parfaitement inutile. Il était seul... Désespérément seul et isolé, prisonnier d'un lieu qu'il avait réussi à considérer comme sa seule maison... Il devait bouger, sa position ne faisait qu'amplifier la douleur de ses blessures. Ahanant, s'aidant comme il le pouvait de ses bras et de ses jambes amochés, le Beorc parvint à ramper jusqu'à un mur où il se recroquevilla, tentant de faire barrage de son corps contre le froid. Une boule obstruait sa gorge, gênant sa respiration et d'amer larmes refusant de couler lui brûlaient les yeux. Ses souvenirs de ces dernières heures étaient pour le moins flous. Il se souvenait s'être battu en quête de justice, il se souvenait avoir croisé le fer avec le Lion Rouge... Un fer qu'il n'avait jamais possédé...

- Enfin réveillé.

Il sursauta, ébranlant ses os blessés et rouvrant sur le coup sa blessure au ventre. La voix était caverneuse et lourde de menaces. Un frôlement dans les ombres sur le côté l'incita à reculer le plus loin possible. Quelque chose racla le sol de l'autre côté tandis qu'un feulement sourd montait juste en face de lui. Il ne voyait rien, il la percevait seulement : la chose qu'il renfermait, la chose à la source de ses ennuis.
- Moi ? Je n'ai fais que t'aider.

La phrase lui avait été susurrée à l'oreille. Il hurla et bondit aussi loin qu'il le pouvait avant de s'écraser lamentablement sur la pierre gelée. Rampant comme il le pouvait, il sentit quelque chose glisser le long de son dos et disparaître devant lui. Sur la droite, une masse lourde et informe rampait, glissant sur le sol poussiéreux avant de soigneusement le contourner pour s'évaporer dans la nuit de ses sens. C'était partout, ça le guettait, attendant le bon moment pour frapper. Sa voix lui sembla fluette et ridicule dans l'immensité de ténèbres.
- Qui... Qui est là ?

Les bruits se turent un instant, laissant la question ricocher dans la cellule, avant qu'une clameur infernale n'emplisse les lieux. Un rire diabolique, caverneux et dénué de toute émotion. Un rire qui méprisait toute forme de vie, particulièrement celle qui rampait à ses pieds à l'heure actuelle. Le rugissement se répercuta sur chaque pierre, chaque dalle, emplissant l'espace jusqu'à n'en plus finir, s'appropriant l'esprit de l'être chétif recroquevillé sur lui-même, les mains enserrant son crâne.
- Assez ! Asseeeez!!!!

Le vacarme cessa aussi abruptement qu'il avait commencé et Alexander eut l'impression que des milliers d'yeux se posaient sur lui, scrutant jusqu'au plus minuscule fragment de son âme, cherchant à percer ses secrets les plus obscurs.
- Ne voulais-tu pas savoir qui était présent?

Tremblant, l'homme aux cheveux bleus ne parvint même pas à identifier d'où venait la voix. Un frôlement plus prononcé sur son épaule lui arracha un gémissement de terreur alors qu'il essayait de se protéger comme il le pouvait de ses bras.
- L... Laissez-moi... Pitié... Je ne veux pas... Je ne veux plus.
- Allons... Te voilà bien pitoyable, toi à qui nous avons accordé notre force.
- Non... Non... Non.....

Il secouait frénétiquement la tête, se balançant d'avant en arrière, tentant de chasser cette voix qui le harcelait. Le frôlement se fit plus présent le long de son dos et de ses membres, comme un vêtement trempé qu'on lui aurait enfilé. Il trembla plus violemment encore mais ce n'était pas le froid qui en était responsable. Il était prisonnier... De ce fort comme de son esprit.
- Non ? Inutile de le nier. Tu nous as appelé. Tu nous as invoqué lorsque le désespoir t'as dominé.
- Non... Non...
- Tu nous as supplié de t'aider... Et tu as adoré ce que tu as obtenu.
- Non...
- Tu nous as demandé de recommencer cette fois là... Appliquer la justice... La justice des ténèbres... Notre justice!
- Pitié... Pitié!
- Pourquoi supplier pour une vie que sans nous tu aurais misérablement perdue ? Pourquoi tant nous résister alors qu'il serait si simple de tout nous abandonner!!!

L'injonction était empressée, cruelle et sans appel. Le carcan glacé emprisonnait tous son corps maintenant et il avait même l'impression que deux mains griffues s'étaient posées sur ses épaules.
- A... A l'aide... Au secours.
- Inutile de crier. Nous venons récupérer ce qui nous est du!!!

La douleur fut atroce. Pire encore que tout ce qu'il avait déjà pu subir. Ses entrailles lui semblèrent s'enflammer tandis que son corps blessé se convulsionnait violemment au sol. Il voulut hurler mais quelque chose oppressait sa gorge, l'asséchant et empêchant l'air de circuler. Ses mains grattèrent le sol, s'arrachant les ongles, rouvrant chacune de ses récentes blessures alors que son crâne se heurtait violemment au sol comme pour s'exorciser de ce qui l'assaillait. Enfin, ce cri qu'il espérait, ce cri qui devait le libérer franchit ses lèvres. Long, terrifiant et monstrueux. Ses poumons brûlants expulsèrent tout l'air qu'ils contenaient tandis que dans son crâne éclatait le rugissement de haine et de rage de la bête. Un rugissement de frustration dont les miasmes emplirent tout son corps. Et la douleur cessa.

Emperlé de sueur, respirant à peine, l'ex-mercenaire laissa le contact froid des dalles le ramener à la réalité. La douleur physique lui semblait si douce après ce qu'il venait de vivre que ses blessures ne le gênaient plus nullement. Au fond de lui-même, il sentait les ténèbres, avides et affamés... Mais repoussées pour l'heure.

- Pourquoi... Pourquoi tant d'acharnement à vivre...

Le vent glacé le recouvrit instantanément mais il le repoussa sans rencontrer aucune résistance. Un immense sentiment de satisfaction monta en lui tandis que la chose se rétractait de nouveau, feulant comme un animal blessé. Le rire qui secoua ses côtes fêlées était certainement le plus fou mais aussi le plus joyeux qu'il ait eu depuis que cette chose l'habitait.
- Tu t'es... Trop précipitée saloperie... T'es même pas capable de me briser...
- Silence ! Un jour tu regretteras ton erreur et tu reviendras en nous suppliant encore une fois!
- Non....

Sa tête s'agita sur le sol en signe de négation mais le geste était cette fois celui d'un homme assuré.
- Non. Je suis le chef. Je commande mon corps.
- Quoi!
- Et toi... Tu vas te faire foutre. Et tu m'aides si je le veux.
- Espèce de misérable être inférieur ! Comment oses-tu nous parler sur ce ton!

Une tempête glaciale souffla dans son esprit tandis que le monstre rugissait à nouveau à travers toute la cellule mais ces petits effets techniques n'arrachèrent qu'un ricanement à l'homme aux cheveux bleus.
- C'est à cause de lui hein...

L'image du Lion Rouge traversa brièvement l'esprit du prisonnier, arrachant un cri de rage à l'entité ténébreuse. Oui... Si cette grosse brute ne l'avait pas sauvagement massacré lors de leur dernier affrontement, il n'existerait certainement plus à l'heure qu'il était. La douleur à son flanc lui rappela qu'il y avait des chances qu'il n'existe plus bientôt dans tous les cas.
- Ton corps nous servira.
- Tais toi.

Nouveau rugissement horrifiant alors que le froid se faisait plus violent mais Alexander n'y prêta pas garde. Un bruit sourd venait d'attirer son attention... Un peu comme quelque chose que l'on aurait fracassé dans le lointain. Le bruit se réitéra une fois... Puis deux... Toujours avec plus d'ampleur, toujours plus proche. Brusquement, une porte s'ouvrit et des pas précipités s'engagèrent dans les escaliers qui devaient mener à sa cellule. La lueur rassurante d'une torche repoussa les ténèbres de sa prison alors que deux hommes portant respectivement une hache et une épée se campaient devant les épais barreaux de sa cellule. D'abord ébloui par la lumière trop vive pour ses yeux habitués à l'obscurité, l'épéiste aux cheveux bleus finit par pouvoir analyser les environs.

La pièce dans laquelle il était enfermée ne comportait rien d'autre que les murs et la porte, cette dernière étant constituée de larges barreaux noirs de plusieurs centimètres d'épaisseur, permettant toutefois d'apercevoir le couloir ainsi que les deux hommes qui s'étaient postés dos à sa cellule. Inutile de chercher à leur parler, l'une des premières règles des mercenaires de la Lance était de ne jamais parler aux prisonniers, Veran étant le seul à pouvoir s'octroyer ce droit.

Le bruit sourd retentit à nouveau, plus violent et plus proche encore tandis que les deux hommes levaient les yeux vers le plafond, l'air inquiet. Accrochant la torche à un mur, l'épéiste s'empara de sa lame tandis que l'autre guerrier faisait tourner nerveusement sa hache entre ses mains robustes. Nouveau choc. Cette fois-ci, le plafond trembla légèrement tandis que de la poussière s'en détachait. Les deux hommes s'étaient maintenant clairement mis en posture de combat et celui à la hache déglutit avec difficulté. Un silence uniquement perturbé par les crépitements de la torche et la mélopée spirituelle d'Alexander s'ensuivit, bien plus long et inquiétant que les précédents. Et brutalement, dans une splendide démonstration de force brute dénuée de classe ou de finesse, le plafond explosa, laissant choir d'immenses blocs de pierre alors que plusieurs corps épars s'écrasaient dans la pièce en contrebas, l'un d'eux atterrissant avec souplesse sur le ventre de celui qu'il agrippait dans sa chute. La fumée n'avait même pas finie de se dissiper que déjà, le prisonnier savait qui allait apparaître.

La hache monstrueuse broya littéralement le combattant avant que l'épéiste ne tente une attaque, rapidement stoppé par le poing métallique lui éclatant le nez. Sans même regarder le corps qui se tordait au sol, le Lion Rouge changea son arme de main pour la laisser négligemment retomber sur le blessé tandis qu'il s’avançait vers la cellule.

- Salut p'ti gars la pêche?

Sans attendre de réponse, le barbare pulvérisa la serrure d'un coup de barre de fer avant de pénétrer dans la cellule au moment où le reste du plafond s'effondrait en un vacarme assourdissant. Depuis l'ouverture nouvellement créée, on pouvait entendre des hurlements, les ordres fusant et les hommes s'armant.
- Waw quel palace ! Moi y m'avaient casé dans un coin encore plus p'tit qu'ça!

Alexander leva un regard totalement absent sur la grosse brute qui le dominait maintenant de toute sa stature. Toutes ses blessures avaient cicatrisées y compris l'imposante trace le long du torse... La seule et unique... Celle qui était censée le priver de sa force.
- Bah alors t'as perdu ta grande gueule toi aussi?

Se penchant vers le jeune homme, le barbare se gratta un instant le menton avant de poser un regard négligent sur la blessure qu'il avait lui même infligé au flanc de l'épéiste.
- Ah wai j'oubliais!

Saisissant une petite bourse de cuir à sa ceinture, il l'ouvrit précautionneusement avant d'en extirper une minuscule fiole de potion.
- Few elle est pas cassée. S'chiant chez vous faut traverser tout l'bahut pour trouver une putain d'infirmerie. Allez gobe moi ça t'vas en avoir b'soin, crois moi!

Et sans autre forme de manière, il fourra littéralement la fiole dans la bouche de l'épéiste qui n'eut d'autre choix que d'en boire tout le contenu, le liquide bienfaisant, mais au goût exécrable, entamant aussitôt la régénération accélérée des tissus. Toussant et crachant, le Beorc aux cheveux bleus finit par relever les yeux vers son « sauveur », ce dernier le regardant, son grand sourire carnassier resplendissant au travers de sa barbe noire.
- Ca va mieux ? Bon allez faut qu'on s'casse tes p'tits potes vont pas tarder.

Se dirigeant vers le fond de la cellule sans plus prêter d'attention à son protégé, le brigand s'arrêta lorsque ce dernier l'interpella.
- Pourquoi...
- Tu fais chier ! On s'casse d'abord, on cause après.
- Et... Le tatouage...
- Le quoi?

Se retournant l'air intrigué malgré l'état d'urgence dans lequel il se trouvait, le barbare suivit rapidement la direction que pointait le doigt de l'homme nu à ses pieds. Observant la cicatrice, il finit par partir d'un grand rire, résonnant de manière nettement plus joviale sur les murs de pierre.
- Ah ça ! C'est des conneries ! Ma maman c'était un tigre ! V'la t'es content ? Allez bouge !

Se retournant brusquement, le marqué s'approcha du mur du fond au moment où des bruits précipités se faisaient entendre dans les escaliers. Déposant délicatement sa hache contre le mur latéral, il serra son poing ganté avant de distribuer un coup nettement moins doux au mur renforcé lui faisant face, brisant la pierre comme du beurre. Deux attaques semblables plus tard, un trou suffisant pour laisser passer un homme se baissant était formé, Alexander contemplant béatement cette démonstration de force... De taré c'était le mot ! Se penchant par l'ouverture, la brute jeta un coup d’œil au ravin surplombant la mer.
- Bon... Ca d'vrait l'faire.
- Hein!
- Allez ramène toi on... Bon en fait non...

Un puissant rugissement succéda à cette affirmation non dénuée d'un certain sens critique tandis que la Lance d'Argent apparaissait par l'ouverture,son regard d'acier pétillant d'une juste colère. Dans le couloir derrière eux, un bruit de course précipitée se fit entendre. Ils étaient piégés.
- Vite dépêchez-vous!
- Pff... Bon gamin!

Se retournant, le Lion Rouge releva d'une seule main le prisonnier avant de lui pointer la sortie de la cellule d'où provenaient le fracas de la cavalcade.
- Tu t'les fais. Fais ton truc avec les explosions là c'était cool ça.
- Mais...

Mais déjà, le marqué lui assénait une grande claque d'encouragement dans le dos avant d'élargir à sa manière le trou dans le mur. Un rugissement féroce l'obligea à tendre les deux mains vers l'avant pour stopper l'avancée brutale de la wyvern qui tentait de prendre pied dans la cellule tandis que son sourire rayonnant se tournait vers celui pour lequel il avait risqué sa vie après avoir tenté de le tuer.
- Moi j'm'occupe de çui là ! On s'retrouve... Han ! Après!

Repoussant la bête, la brute s'empara de son arme d'une seule main avant de bondir à travers l'ouverture en braillant, disparaissant du champs de vision de l'épéiste.
- Le voilà à l'attaque!

Deux hommes armés d'épées venaient d'atteindre la porte défoncée. Coincé contre le mur, Alexander ne put que les regarder s'approcher, leurs lames prêtes à percer sa chair.
*Tue... Tue-les... Laisse-nous agir!
*Et te laisser faire de moi ta marionnette...
*Tu n'as plus le choix. Agis... Ou péris !*
- ...

En face de lui, les deux bretteurs chargeaient, leurs armes prêtes à frapper sans retenue. La mort se rapprochait, cette mort qu'il avait tant cherchée à fuir et pourtant, il hésitait encore. Embrasser la voie des ténèbres... Cette voie dont il avait tant pu admirer la terrible puissance... La puissance et la folie... Il pourrait accomplir tant de choses, il pourrait se perdre si loin sans s'en rendre compte... La force, la vengeance, la justice, des concepts abstraits qui lui devenaient d'un seul coup si accessibles... Combien de fois aurait-il l'opportunité d'accepter consciemment ce choix... D'en assumer la complète responsabilité.
- Aide-moi...

Un rugissement explosa en son esprit alors que ce dernier disparaissait, engloutit par la bête. La lame se leva au moment où le crâne de l'épéiste implosait. Le second chargea désespérément mais déjà, son adversaire apparaissait dans son dos... De la magie ?

Le sabre noir se retira sans un son tandis que le mercenaire s'écroulait au sol, le sang giclant de la blessure qui le transperçait de part en part, les yeux glacés du mage contemplant son œuvre macabre. Un sourire cruel révéla ses crocs pointus alors que le magma bouillonnant des ténèbres recouvrait à nouveau son corps de sa noire mixture. Sa voix résonna à travers l'espace désormais empli de bruits de courses. A moitié hors du temps, à moitié humaine, empruntant cette tonalité grave qu'elle allait désormais conserver. La transition s'était faite sans douleur... Les deux adversaires avaient acceptés... Un compromis... Et la symbiose venait de s'effectuer.

- Puisqu'il en est ainsi... Puisqu'il est écris que je devais être ainsi... Alors je l'accepterais.

Un homme armé d'une lance déboucha du coin alors qu'un long manteau blanc issu des dernières vision d'Alexander Norwind faisait son apparition sur un corps désormais vêtu comme se devait de l'être celui d'un roi. L'être maléfique tendit son autre bras, prononçant l'incantation de l'annihilation alors que les runes dorées ornaient sa peau immatérielle, faisant voler l'arme en éclat. L'instant d'après, le katana... Non... Arthanel la lame fantôme tranchait la carotide, se gorgeant du sang répandu.
- Les ténèbres seront mon guide. La justice et la loi régneront sur mon passage et chacun craindra mon nom...

Il n'aimait pas le sang... Il ne l'avait jamais aimé et même cette forme ne l'apprécierait jamais... Cette forme cependant... Cette apparence là pouvait répandre le sang comme elle pouvait l'empêcher de couler...

Marchant jusque dans le couloir d'un pas lent et calculé, le mage noir fit face aux trois chevaliers prenant toute la largeur du couloir. Arthanel s'évapora alors qu'il élevait les bras au ciel.

- Aujourd'hui mes amis est un grand jour !

Les hommes se mirent en marche, lance en avant.
- Le jour de mon avènement. La naissance de votre sauveur ! L'apparition de votre juge!

Le pas lourd des hommes en armure se fit plus proche.
- Aujourd'hui... Oui aujourd'hui... La Justice... Votre ennemi, votre Nemesis vous a jugés coupables et vous condamne.... A mort.

Et il se transforma.

La bête avait perdue de sa puissance mais cela importait peu. Son jugement était rendu et elle ne pouvait plus reculer. La peau, noire et dépourvue de fourrure, recouvrit instantanément l'épiderme rosé de l'humain. Ses bras et ses jambes prirent leur aspect bestial tandis que ses bottes s'allongeaient en longues serres aux chevilles recouvertes de flammes d'ébènes. Enfin sa tête, ultime partie humaine de son organisme, se jeta en arrière alors que les veines de son cou noircissaient, la couche de magma perçant les pores de la peau pour recouvrir le crâne en un immonde masque canin aux yeux jaunes, brillant d'une lueur malsaine, et aux crocs saillants. Debout sur ses pattes arrières, le Nemesis n'était pas bien plus grand qu'un homme normal mais son aspect repoussant fit hésiter les fiers chevaliers de la Lance, le plus brave des trois reprenant la charge le premier.

- Ne reculez pas ! Cette immondice ne doit pas nous échapper ! Mercenaires de la Lance...

Son armure s'enfonça dans son estomac, broyée par une magie renforcée. Les organes de l'humain tentèrent de s'échapper par tous les orifices possibles, étouffant sa voix en un gargouillement macabre alors que la créature utilisait sa deuxième patte pour amplifier la puissance de son coup, propulsant le massif guerrier sur plusieurs mètres. Se redressant, la bête contempla son œuvre, passant une langue aussi noire que sa peau sur ses crocs étincelants.
- A l'attaque...


Hurlant leur haine et leur peur, les deux hommes caparaçonnés chargèrent alors qu'un nouveau sort pulvérisait le heaume de celui le plus à droite. Rugissant, le survivant fouetta l'air de son arme  tandis que la bête bondissait, plantant ses puissantes griffes dans le mur afin de se hisser hors de portée. Relâchant sa prise, le mage noir se propulsa par dessus son adversaire, les runes parcourant à nouveau son corps. La maléfique formule résonna dans les airs alors que de ses deux pattes avant, le monstre propulsait sa magie contre l'armure renforcée du soldat. L'homme mourut sans un cri. Déjà on arrivait au bas des escaliers. Une véritable foule semblait s'engager dans la descente jusqu'aux cachots... Mieux valait ne pas rester là. Les runes d'or illuminèrent le corps difforme alors que celui-ci semblait déjà se volatiliser lentement.
- Khal!

Une bipenne siffla à l'endroit où se tenait auparavant l'immonde créature avant de se ficher dans un bloc en ruine un peu plus loin. Le manieur de hache jura en se précipitant vers son arme, levant à tout hasard les yeux vers l'immense trou dans le plafond d'où dépassait la silhouette vêtue de blanc de l'homme aux cheveux bleus.
- Il est là-haut ! Chopez-le!!!

Son corps décapité s'écrasa au sol, les bouts de son crâne tapissant désormais les dalles sales et noires alors que le manteau blanc claquait tandis que le fugitif reprenait sa course effrénée. Les juger... Tous sans exception... Les broyer jusqu'à ce qu'il n'en reste rien.
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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeMer 25 Jan - 23:58

Le vent sifflait à ses oreilles tandis que, les bras en croix, les cheveux dans le vent, et un putain de sourire aux lèvres, le marqué se laissait choir vers les récifs en contrebas sans aucune crainte. Son regard perçant repéra ce qu'il cherchait le long de la falaise et il inclina son corps afin d'en prendre la direction, exécutant un splendide retourné pour enfin atterrir sur sa monstrueuse lame, profondément fichée dans le roc. L'arme vibra violemment mais resta à sa place tandis que la brute se redressait, cherchant la wyvern de ses pupilles flamboyantes.
- Pas facile à choper s't'oiseau.

Scrutant les cieux rayonnant des premières lueurs de l'aurore, le barbare ne put que se désespérer de l'inquiétante absence de son adversaire. Un méchant coup de croc avait arraché un morceau de chair à son épaule et ses deux jambes avaient visiblement été tailladées par l'argent de son ennemi mais tout son corps tremblait d'une excitation palpable. Le petiot se défendait bien. Un puissant coup de vent lui fit baisser les yeux vers la gueule -pleine de dents- de la grosse bête qu'il cherchait impatiemment. Son doigt nu se pointa instantanément vers son adversaire, ce dernier rasant la surface rocheuse pour le surprendre fort vilement.
- Aha trouvé!!!

Ses jambes le propulsèrent vers le haut alors que Thorn déracinait la hache, propulsant son infortunée victime et son arme vers les cieux. S'emparant de la garde, le Lion Rouge effectua une rotation in extremis alors que la masse monstrueuse -pleine de griffes aussi- le rasait de près. Sa griffe de métal s'empara de l'une des écailles luisantes d'eau salée alors que l'immense lézard les entraînait tous dans son ascension. Veran arma son bras, s'avançant presque à la verticale le long de l'échine de sa fidèle compagne.
- Oh ow...

La lame d'argent effleura la peau mâte alors que le barbare se laissait tomber, s'en tirant avec une fine coupure le long de la joue. A nouveau le manieur de hache chût tandis que son adversaire faisait déjà demi-tour, sans lui laisser aucun répit.
- Mais tu commences à m'emmayrder!!!

Armant ses bras, l'homme à la crinière d'ébène propulsa sa hache vers le haut, l'engin tourbillonnant ciblant sa proie avec une précision très... Approximative. Rugissant, le dragon n'eut qu'à pivoter légèrement afin d'esquiver, se ruant férocement sur sa proie désarmée. A nouveau, les deux mains de la brute s'emparèrent de la mâchoire supérieure tandis que les pieds s'enfonçaient entre les crocs scintillants, s'écorchant cruellement sur l’émail résistant. La bête grogna avant de redresser son vol, secouant violemment la tête afin de se débarrasser de l'ennuyeux combattant. Forçant sur ses muscles, le brigand leva rapidement les yeux, localisant la trajectoire de son arme.
- T'vas voir ta putain d'gueule!

Bondissant hors de portée des crocs redoutables, l'homme sentit l'haleine fétide de la bête le frôler une dernière fois alors que les mâchoires claquaient dans le vide. Sa main nue se tendit alors que le souffle chaud de l'animal se rapprochait de nouveau. A peine sentit-il le contact rassurant du prolongement de son bras que dans un cri guerrier, sa hache fendait les cieux, avide de sang et de mort.
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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeMer 25 Jan - 23:59

L'homme émit un gargouillement pitoyable alors que Belzébuth le clouait au mur de pierre. Sa lame rebondit bruyamment sur le sol tandis que la lance d'ébène s'arrachait de sa proie pour aussitôt remonter jusqu'à percuter de plein fouet le ventre de l'homme qui attaquait en traître. En un mouvement circulaire meurtrier, le mage aux cheveux bleus découpa les deux corps qui l'entouraient, laissant les nouveaux cadavres s'effondrer sur le tapis noir de sang recouvrant le dallage de la pièce. Ses genoux flageolèrent un instant, sa respiration saccadé trahissant son état, son corps agité de tremblements incontrôlables. Ses rotules heurtèrent violemment le sol alors qu'il tombait à genoux. La lance se dissipa en volutes sombres tandis que le meurtrier portait son bras ayant manié la lance à son visage, enfonçant les griffes acérées dans son front alors qu'il tentait de maîtriser le dégoût qu'il s'inspirait. Il ne se connaissait pas ces pouvoirs... Il ne se connaissait pas cette maîtrise des armes... La hache, la lance et l'épée se succédaient sans relâche, tranchant et frappant toujours plus vite. Les magiciens s'inclinaient face à cette forme monstrueuse qu'il pouvait prendre et toujours, toujours la vue de leur sang inspirait une terreur sans nom que contrait cette joie morbide de voir tant de crimes lavés dans la rivière pourpre.

La porte de la pièce s'ouvrit brutalement sous la poussée d'une botte emplie de fureur. Sans réfléchir, la bête resurgit, la tête démoniaque recouvrant à nouveau la chair humaine ensanglantée et la magie projeta l'homme dans un tourbillon d'entrailles sur ses camarades. Moins d'un instant plus tard, le Nemesis dégringolait le long d'un mur, raclant la pierre de ses griffes. Cet affrontement était loin d'être fini et il ne pouvait baisser sa garde avant que chaque être de ce bastion n'ait subi son jugement. Bondissant à quelques mètres du sol, la bête se réceptionna souplement avant de pousser un grognement de frustration.

- C'est fini Alexander.

Piégé... Piégé comme un débutant à son propre jeu. Là, devant lui, les restes de l'ordre de la Lance d'Argent se massaient sous le commandement de l'imposant général, Teremir. Le géant portait toujours son impressionnante armure sur laquelle se distinguaient très nettement les marques que le sort d'annihilation avait laissées. Bien que sans doute blessé lors de l'attaque, le vétéran se tenait là, à la tête de près d'une cinquantaine de soldats, survivants du massacre de la colline et rescapés des griffes du Nemesis, qui le pointaient de leurs armes... Et il en arrivait encore. Le grognement de la bête s'accentua avant de faiblir lorsque les archers présents tendirent leurs cordes. Un sourire à mi-chemin entre l'abomination et l'humanité naquit sur les lèvres inexistantes du Nemesis alors que celui-ci se remettait debout. Sa voix, rauque et déformée par la magie, crépita dans l'air frais du petit matin.
- Qu'est-ce qui est fini... Mon cher Teremir?

Le général resta impassible, laissant le vent de la folie souffler en vain au travers des dires de la créature.
- Ton existence. Tu constitues un crime par ta simple vie. Et nous sommes ici pour empêcher les monstres de ton genre d'agir en toute liberté.
- Un crime?

La bête inclina la tête comme sous le coup de la réflexion avant qu'un rire ne s'échappe de sa gueule entrouverte. Un rire qui ressemblait plus au rugissement d'un démon qu'à exclamation d'un humain.
- Qui traitez-vous de criminel, vous qui n'auriez pas hésité à prendre la vie de l'un des vôtres!
- Un traître à nos rangs. Un homme dont le corps et l’âme ont été corrompus par le démon.
- Un démon que VOUS avez réveillé ! Un démon dont les actions ne sont en fait que le résultat de vos actes misérables!
- Tes paroles n'ont plus aucun sens...
- Je suis ce démon... Je suis votre juge ! Je suis le Nemesis!
- Notre ordre s'assurera que tu ne puisses plus perpétrer tes crimes. En position !

Le dos de la bête s'illumina de runes alors que son rugissement emplissait la cour du fort. Les arcs se tendirent, les quelques mages de la garnison ouvrirent leurs tomes.
- Approchez ! Subissez donc le jugement de nos Ténèbres!
- Feu!

Les projectiles fendirent les cieux, les flammes des sortilèges faisant luire les pointes acérées.
*Les hommes sont des êtres stupides...* Déjà la bête s'évaporait dans les dernières ténèbres de la nuit.*... Ils n'apprennent jamais de leurs erreurs et réitèrent leurs actes malfaisants.* Les flammes percutèrent l'endroit où quelques secondes auparavant trônait la créature, soulevant un nuage de fumée masquant le résultat aux combattants.* La seule solution...* Deux yeux jaunes, aussi dorés que les pupilles du diable, précédèrent l'apparition du Nemesis dans le dos du général.*... Est de tous les exterminer !* Ses immenses serres se tendirent vers l'avant alors que le mage noir concentrait ses ultimes forces. Son regard meurtrier croisa l'acier de celui du général.
- Esare.

Impact. Sang, larmes et mort.

***

La chute d'une bûche dans l'âtre tira le mage de sa contemplation silencieuse. Chaque fois qu'il revenait en ces lieux, les souvenirs de sa dernière nuit en temps qu'humain lui revenaient en mémoire, images douces-amères emplies de rancœur. Il avait survécu en devenant un juge, un juge qui ne craignait aucune méthode pour parvenir à ses fins. Une chope s'enfonça dans le tonneau fracassé posé un peu plus loin avant que Seth, confortablement vautré dans un canapé éventré, ne porte goulûment le récipient empli d'alcool à ses lèvres, le vidant d'une traite. Le barbare savoura le feu invisible qui parcourait son palais avant d'émettre un rot sonore et circonstanciel. Nemesis quitta cette vision de la déchéance pour contempler la bouteille qu'il tenait à la main, à peine entamée. Sans un mot, il leva le bras avant de jeter le conteneur aux flammes, provoquant une brève augmentation de la puissance du brasier. L'alcoolique à ses côtés se contenta de soupirer avant de se resservir une chope.
- Pfff quel gâchis.

Le regard glacé de Nemesis ne le fit nullement sourciller et il ne daigna lever le regard que lorsque ce dernier prit la parole.
- Ils devraient bientôt arriver... Va les chercher et mène les ici.

Pour toute réponse, le barbare prit son verre en cul sec avant de la reposer machinalement dans le tonneau.
- Maintenant!
- Okay, okay faut t'calmer boss ! Avec s'qui les attend chuis pas sur qu'ils soient si pressés qu'ça!

Et le marqué sortit en riant bruyamment, emportant son arme monstrueuse avec lui tandis que son supérieur se levait, se rapprochant de la chaleur des flammes. Son regard doré se perdit dans la lueur dansante du brasier. Nemesis se souvenait...

***

Sa main écorchée s'appuya sur le mur alors qu'il forçait son corps à tourner à l'angle, s'abritant derrière un maigre rempart de pierre. Le soleil se levait lentement, illuminant Fort Lazrak d'une douce lueur, éblouissant les prunelles trop habituées à l'obscurité du Nemesis. Il voulut faire un pas supplémentaire mais sa jambe brisée l'entraîna au sol, son épaule sanguinolente râpant méchamment contre les pierres ordonnées du mur. Allongé sur le sol poussiéreux, le mage obligea sa chair à se redresser pour s'adosser à l'obstacle de pierre alors que les rayons chaleureux de l'astre céleste peinaient à réchauffer son âme glacée. Il respirait avec difficulté tant le sang emplissait sa bouche et sa gorge. Ses vêtements lacérés étaient trempés d'un fluide brunâtre qui ne lui appartenait pas et il ne comptait plus ses fractures. Peut-être l'une de ses côtes avait-elle endommagée ses poumons... Il l'ignorait, il souffrait, il souffrait d'avoir tant tué, il souffrait d'avoir été battu, il souffrait d'une victoire dont il ne voulait pas. Tout le répugnait, tout y compris ceux dont il venait de se débarrasser. Et du sang, encore du sang... Le sien dégoulinant de ses plaies... De son torse, de ses jambes, de son crâne... Du sang partout, celui de ses adversaires sur ses vêtements,sur le sol sur son visage. Un haut le cœur le prit mais il n'avait plus la force de vomir son dégoût, plus la force de recracher quoi que ce soit. Il n'était plus qu'une enveloppe vide sans aucun contenu... Une coquille qui n'aspirait qu'à être brisée.
- Ne crois pas... Que tu t'en tireras... Ainsi....

L'ombre du général masqua la lumière du soleil, son armure pulvérisée laissant paraître la plaie béante que la bête lui avait infligée au ventre, sa lame gigantesque lui servant de soutien. Il aurait du être soulagé... Voir ainsi un ennemi capable d'en finir une bonne fois pour toute... Mais non. Il ne ressentait que du dégoût... Une profonde envie que tout cela cesse, une soif sanguinaire de se débarrasser de cet être qui représentait tout ce qu'il détestait désormais... Quel étrange sentiment que de craindre la mort d'un ennemi autant que de la désirer.
- Va... crever ailleurs...
- Pas avant de t'avoir entraîné avec moi!

Brusquement revigoré, le bras droit de la Lance d'Argent saisit son arme avant de la lever à bout de bras. Le sang gicla sous l'effort tandis que l'immense barre de fer retombait. Le mage hurla, tentant d'esquiver avant que le brouillard rouge de la mort ne le rattrape. La morsure de l'acier percuta son cerveau lui arrachant un cri de douleur suraiguë. La lame pulvérisa l'épaule, poursuivant son chemin dans la chair, tranchant sans s'arrêter jusqu'à atteindre le haut de la poitrine où la faiblesse des deux hommes la contraignit à s'arrêter. Crachant un mélange infâme de bile et de sang, le Nemesis tourna un regard embrumé par la folie et la douleur vers son adversaire. Un spectacle de cauchemar s'offrit alors à lui. Ce n'était pas du sang qui jaillissait de la plaie mais bien l'immonde mixture de ténèbres qu'abritait le corps affaibli du Nemesis. Le magma noir bouillonnant jaillissait à flot, s'empêtrant autour de l'immense morceau de métal comme s'il était vivant, brûlant sous les rayons solaire. La respiration des deux hommes se fit sifflante alors que, dans un dernier sursaut de vie et de dégoût, le général empoignait sa lame la soulevant afin d'achever son crime et trancher le buste de cette horrible créature. Personne ne fut témoin de cet acte. Personne ne fut témoin de l'attaque. Le Nemesis lui-même ignore si cela arriva réellement... Et pourtant. Ses jambes le portèrent en un dernier saut, suivant le mouvement de la lame qui l'emporta sur quelques mètres. Les griffes d'ébène se refermèrent sur le casque où perçait un regard incompréhensif.

Haine
Souffrance
Mort


- CREEEEEEEEEEEEEEEVE!

Les runes parcoururent une dernière fois les bras recouverts de néant alors que le sort pulvérisait le heaume... Et tout ce qu'il avait pu contenir. L'épée de Teremir s'envola, emportant son démoniaque fardeau avec elle avant de glisser de la plaie, Nemesis s'écrasant plus loin dans un nuage de poussière et de sang. La vie s'échappait à gros bouillons de son corps. Ses ténèbres ne parvenaient plus à la contenir et la terre se gorgeait goulûment de ce repas inattendu. Il allait mourir aussi rapidement qu'il était apparu... Aussi rapidement que partirait la flèche de l'archer survivant qui le tenait en joue, à bout portant. Quelle ironie... Mourir alors que l'on a remporté la victoire... Le regard emplie de rage du soldat le transperça en prévision alors qu'il sifflait entre ses dents.
- Seth's Omega Supra.....
- Crève pourriture.
-.... GNAPTIME!!!!

Et la jolie petite tête blonde du dernier survivant de la Lance d'Argent disparut entre les mâchoires d'une tête de wyvern arrachée de son tronc. La main enfoncée dans ce qui restait de la nuque du prédateur, actionnant les redoutables crocs à la manière d'une marionnette, le barbare ensanglanté sépara le brave petit soldat en deux morceaux pas très distincts avant de s'approcher du mourant, son trophée toujours à la main.
- Ben alors p'tit gars 'reusement qu'j'étais là encore une fois hein... Ouuuh s'pas joli à voir ça dis moi!

Nemesis n'entendait plus, ne percevait plus rien, ne voyait plus que le noir de la mort. Les inepties du barbare ne parvenaient même plus à ses oreilles tant la douleur occultait tout. Et c'est presque avec un soupir de contentement qu'il laissa le démon noir habitant son âme l'envelopper dans une chape glaciale de ténèbres.
- Putain... Elle est super loin l'infirmerie en plus!




Lorsqu'il se réveilla, il était allongé dans le canapé alors encore intact de la grande salle. Un soleil rayonnant brillait à travers les vitraux fêlés par la violence des combats. Et le silence régnait. Un silence de mort et de désespoir uniquement perturbé par le chant angoissé de quelques oiseaux... Et l'éternuement bruyant d'un combattant de génie, actuellement en train de finir ce qui ressemblait à un reste de bière. Le mage noir tenta de se relever mais une douleur fulgurante le plaqua de nouveau sur le canapé, provocant le retour instantané des deux yeux rouges dans son champ de vision. Le sourire jovial du barbare était strictement le même que lorsqu'il l'avait abandonné mais sa barbe était bien plus fournie. Trois longues cicatrices barraient désormais la partie inférieure gauche de son visage tandis que son cou et ses membres présentaient un nouveau lot de plaies en tout genre. Comparé à leur première rencontre, le marqué avait pris plus de coup en une seule nuit qu'en toute une vie... Veran Zoldik avait du se défendre avec l'énergie du désespoir.
- Ah bah s'pas trop tôt ! C'est qu'tu m'as piqué un putain d'bon roupillon gamin!

L'homme s'éloigna aussitôt, se dirigeant vers une table à laquelle ne restait plus que deux pieds où reposait son bandeau qu'il attacha rapidement, présentant son dos couturé au Nemesis. Les yeux jaunes de ce dernier ne cillèrent pourtant pas jusqu'à ce que l'homme reprenne la parole.
- S't'une sacrée baston qu't'as provoquée. Y'avait des mecs claqués partout j'pensais pas qu'tu t'en sortirais aussi bien!
- ...
- Bon évidemment... Les péqu'nots d'à coté sont v'nus aux nouvelles quand ça s'est calmé mais j'pense que la tête de Michelle les a convaincus de gentiment repartir.
- ... Michelle...
- Le gros lézard. J'trouve qu'ça lui va bien.

Son sourire prit une teinte cruelle alors qu'il tournait un regard flamboyant d'excitation vers son protégé.
- Les autres... J'me les suis fait. Fallait bien qu'j'trouve quek'chose à faire t'as pioncé trois jours mec!

Saisissant le drap qui recouvrait le Nemesis, le barbare le rejeta d'un seul coup, dévoilant le corps blessé et couvert de bandages rougis de sang.
- Au début ça voulait pas s'arrêter d'pisser alors chuis allé chercher une vieille là bas pour m'filer un coup d'main... Bon au final c'était un vieux mais s'la même. Y voulait que j'l'épargne en échange... Mais j'aime bien mentir des fois huk huk!

Le flot de parole le submergeait... Comment pouvait-on garder une vision aussi joviale dans des actes aussi immondes que les siens.
- Ah et sinon tu vas garder des cicatrices qu'il m'a dit et...
- Pourquoi...
- Heh?
- Pourquoi... M'aider...

Le corps torturé commença à se mouvoir, luttant contre la douleur pour retrouver une position un tant soit peu digne.
- Couchay!

La taloche au front que lui asséna le barbare le propulsa de nouveau directement au fond de son lit improvisé alors que ce dernier se retournait en se grattant l'arrière de la tignasse.
- Ah t'es chiant ! Toujours tes questions à la con.

Sous le regard insistant du mage, le marqué crispa les poings avant de craquer. Retournant s'asseoir près de sa bière, il entama de sa voix de basse.
- J't'ai filé un coup d'main pasque j'avais pas trouvé cool qu'les autres profitent d'notre baston pour nous met' le grapin d'sus. Tu t'étais bien défendu et ça m'a fais chier qu'un gosse com' toi finisse d'ja sa vie à croupir en taule. Puis maintenant qu'j'suis là et qu'j'ai pas grand chose d'mieux à faire... D'ailleurs si t'as d'aut' pote comme ton commandant oiseau là faut m'le dire, ça f'sais longtemps qu'un ptit jeune m'avait pas donné autant d'mal.

Il en riait presque comme s'il s'agissait d'une bonne blague. Ce type rayonnait d'une joie de vivre à toute épreuve... Une joie de vivre très particulière il fallait l'avouer mais c'était peut-être mieux que de simplement déprimer... La soif du sang... La soif de combattre des adversaires toujours plus puissants. Un sentiment si différent de celui qu'il avait ressenti envers Teremir, un sentiment impressionnant en un sens. Un sens que le Nemesis ne parvenait pas à comprendre dans sa totalité. Il avait failli mourir plus d'une fois, il avait pactisé avec une entité inconnue pour obtenir suffisamment de pouvoir et survivre, il s'était battu contre des adversaires bien plus nombreux et forts... Mais lui n'en éprouvait pas de plaisir. Lui n'en retirait aucun sens à sa vie... Qu'avait-il maintenant... Que lui restait-il ?

Le claquement d'un manteau rouge par une nuit sans lune. Les cris, la souffrance... Les ténèbres.

La vengeance


- Bon bah vu qu't'as l'air d'aller mieux, j'me tire. C'était cool faudra qu'on r'mette ça.
- ...

Sans un regard en arrière, le manieur de hache balança son arme sur son épaule avant de se diriger vers la porte. Il allait s'emparer de la poignée lorsque celle-ci éclata, compressée par une puissante attaque magique. Le regard rouge sombre s'enflamma immédiatement alors que les deux pupilles se braquaient sur le blessé dont l'un des bras avait repris sa forme monstrueuse. Les runes illuminaient la peau sombre recouvrant les bandages mais le corps tout entier du mage tremblait sous l'effort, à la limite de la convulsion. La voix du marqué se fit menaçante alors qu'il demandait d'un ton plus grave.
- Kess'tu branles gamin...
- Je ne suis pas... Un gamin.

Son regard de reptile perça la frange bleue qui le masquait pour dévisager la brute en face.
- Je suis le Nemesis... Le juge de ce monde... L'homme qui anéantira le Faucheur...
- Ha ! Toi ? T'arrives même pas à m'toucher sans ton truc tout noir alors lui ! T'es hilarant mon p'tiot!
- Silence!

Son bras avait repris forme humaine et c'est d'un pas chancelant et visiblement douloureux qu'il parvint à se hisser sur ses jambes, redressant son corps handicapé en direction de celui qui serait son serviteur.
- Je suis le juge... Et en temps que tel, je reconnais ton ineffable talent... Tu as le pouvoir de servir la justice... Notre justice. Aussi vais-je t'accorder l'immense privilège de nous servir jusqu'à ta mort.
- … Tu t'fous d'moi là...
- Nous ne plaisantons jamais.
- ...

La scène se figea un instant alors qu'un oiseau laissait entendre son cri aiguë au dehors. Puis, le Lion Rouge sourit.
- Le Faucheur hein...

Nemesis ne bougea pas tandis que le sourire devenait ricanement puis se transformait en un rire tonitruant et gras.
- C'est la connerie la plus conne qu'on m'ait jamais sortie ! T'es vraiment abruti dans ta tête toi!

Son hilarité finissant par se calmer, le criminel essuya les larmes de rire qui perlaient à ses yeux avant de se rapprocher de son nouvel « employeur ».
- C'est d'accord. Tu s'ras mon Boss et le brave Seth te filera un p'ti coup d'main pour la déconne. Seth c'est mon nom. J'crois qu'on va bien s'marrer toi et moi.
- Tu fais le bon choix... Seth

La main à découvert de son nouvel acolyte se déposa puissamment sur son épaule alors que ce dernier arborait à nouveau un large sourire.
- Je sais...

La baffe partit avec la vitesse de l'éclair alors que Nemesis s'écrasait de nouveau dans son canapé.
- Et maint'nant Boss tu bouges encore ton cul de s'te pieu et j'te tue pour de bon!
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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeJeu 26 Jan - 0:03

La porte s'ouvrit et Seth pénétra de nouveau la pièce, poussant devant lui trois Beorcs à l'air patibulaire. Tout trois étaient cependant plus chétifs que lui et aucun ne mouffeta lorsque le Lion Rouge leur indiqua Nemesis, toujours perdu dans la contemplation des flammes. A peine furent-ils derrière lui que le mage prenait la parole.
- Avez-vous trouvé quelque chose?

L'homme qui semblait être le chef s'avança. Une cicatrice faisait le tour complet de son cou et un long poignard pendait à son côté, ce n'était certes pas un débutant. Sa main calleuse plongea dans sa sacoche avant d'en sortir une liasse de documents qu'il tendit à son commanditaire. Ce dernier s'en empara avant de feuilleter le tout. Faux papiers, planques en tout genre et en tout lieu et surtout, des informations sur les derniers déplacements du Faucheur.
- C'est tout...
- Nous avons agi exactement comme vous nous l'avez demandé.
- Tsh ! Goldoa... Criméa... Begnion. Kilvas!

Saisissant rageusement la feuille relatant les voyages de sa cible, le mage noir la froissa avant de la jeter furieusement dans les flammes.
- Il se déplace PARTOUT ! Vos renseignements ne me permettent même pas de suivre sa trace précisément ! Bande d'incapables!
- Quoi que vous en pensiez, il va falloir nous payer. Nous ne vous aiderons pas plus sans le reste de la prime.

Le regard de serpent du Nemesis le pétrifia sur place.
- Mais qui a dit que nous avions encore besoin de vous misérables insectes!
- Que...

La lame d'Arthanel s'extirpa sans un bruit de l'estomac de l'informateur avant que celui-ci ne s'effondre. Avec un craquement sonore, ses deux comparses traversèrent la pièce en volant jusqu'à brutalement rencontrer le mur sous l'impulsion d'un Seth au coup de hache précis et redoutable. Le barbare éclata de rire alors que Nemesis traversait la pièce en direction de la sortie.
- Et bim ! P'tain on s'coordonne bien maint'nant c'était juste nickel.
- Prend les corps et débarrasse-t-en... Je ne supporte pas ça.
- Okay Boss ! C'est quoi l'plan?

Nemesis ouvrit la porte d'un geste vif, le vent nocturne chassant l'odeur infâme de sang envahissant la pièce.
- A Begnion... Sa dernière destination. Nous repartons en chasse Seth.

***

- Okay les enfants. Quartier libre jusqu’à quinze heure. Profitez-en pour flâner un coup et voyez si vous trouvez pas quelque chose sur l’objectif. Rompez !

L’ordre était clair et précis et la vingtaine d’hommes sous le commandement du sergent Lavinia s’empressa d’obéir, trop heureux de pouvoir profiter des petites distractions de la ville avant de devoir se mettre au travail. Kesilm était une petite bourgade tout ce qu’il y a de plus florissante. Située au carrefour de plusieurs routes commerciales, la petite cité représentait à elle-seule le point névralgique des différents types de trafics du pays, légaux ou non. Les mercenaires de la Lance d’Argent se dispersèrent rapidement dans les rues fourmillant d’activité, à la recherche qui d’une taverne, qui d’un magasin intéressant ou même de passants à questionner. En effet, Veran Zoldik n’avait pas dépêché une escouade aussi importante pour son bon plaisir.

Leur client était cette fois le maire en personne de la ville. Attiré par les quelques faits d’arme du chevalier wyvern, le noble avait récemment pris contact avec lui afin de lui exposer son problème, assez inquiétant il fallait le dire. Un mal particulier rongeait depuis quelque temps Kelsim. Disparitions inexpliquées, corruptions et autres meurtres en tout genre constituaient désormais le quotidien du journal local. La garde municipale avait naturellement été renforcée et plusieurs enquêtes menées avec plus ou moins de succès avaient révélées l’existence d’une sorte de secte. Un culte étrange dont les adeptes vénéraient le gourou, porteur de l’essence même du Mal dans sa forme la plus pure selon eux. L’homme en question exigeait évidemment richesse et gloire mais ses désirs ne se limitaient pas qu’à quelques envies cupides, sacrifices humains et autres rituels sanguinaires étaient de mise et les fidèles les plus dévoués n’hésitaient pas à commettre les actes les plus immondes en son nom. Les hommes infiltrés avaient évidemment rapidement cessé de donner tout signe de vie, probablement morts après avoir découvert qu’une opération de plus grande envergure se préparait.

Le chef de la Lance d’Argent avait accepté la mission à condition de pouvoir envoyer une petite unité tâter le terrain et Lavinia, l’une des lancières les plus vives et précises de l’ordre, avait été chargée de la mission. La jeune femme atteignait à peine la trentaine mais possédait déjà toute la confiance de ses supérieurs. Ses grands yeux bleus avaient depuis longtemps appris à regarder la mort en face et sa longue tresse brune virevoltait au combat sous le rythme de sa danse guerrière. Elle avait par ailleurs su sauver ses hommes de maintes situations périlleuses et sa loyauté envers l’ordre était inébranlable. Alexander faisait évidemment partie de son unité, notamment pour avoir réussi à se distinguer lors d’une ancienne mission de négociations. A l’époque, ses yeux possédaient une teinte verte émeraude alors que ses cheveux bruns retombaient en mèches désordonnées devant son visage à la mâchoire parfaitement humaine. Pourquoi lui et pas un autre ? Peut-être parce qu’il appartenait à l’ordre depuis plus longtemps que la majorité des hommes choisis… Peut-être parce qu’il avait prouvé son allégeance à l’ordre maintes et maintes fois… Peut-être même parce qu’il avait autrefois vécu une aventure avec la féroce Lavinia qui sait… Les choses auraient pu être si différentes s’il n’avait pas été là.

C’est donc presque dans la joie et la bonne humeur que les hommes se mirent à fureter, chacun de leur côté où en groupes de deux ou trois, dépensant leur argent en boissons et marchandises, laissant les langues se délier toutes seules sous l’effet d’une conversation enjouée. Lavinia excellait particulièrement dans ces petits jeux de charme. En temps que l’une des rares femmes de la troupe, elle avait rapidement appris qu’un clin d’œil et un sourire pouvaient arracher bien des informations au plus coriace des hommes. Pour le reste, rien ne valait une bonne séance de ragots entre femmes et le tour était joué. Les premiers jours furent donc consacrés à la récolte d’informations, les mercenaires troquant leurs armures et tenues de combat contre de simples vêtements de civils, agissant discrètement et se fondant parmi la population hétérogène de la cité.

La présence du culte, d'abord parfaitement imperceptible, devint rapidement évidente lorsque les hommes se furent un peu habitués à l’ambiance des lieux. Les regards devenaient fuyants lorsqu’on posait les bonnes questions, les gens se désintéressaient de la conversation et il devenait presque impossible de leur soutirer la moindre parole. Un soir alors qu’elle rentrait à leur quartier général du moment, le sergent Lavinia avait été agressée par trois hommes masqués, ces derniers préférant se suicider plutôt que de se laisser capturer par la mercenaire. Leur identification n’apporta aucune aide tant ces gens faisaient parties de la populace commune toutefois, leurs armes portaient visiblement un sceau que les mercenaires supposèrent être celui du groupe qu’ils traquaient. De fil en aiguille, de pot de vin en négociations, l’ordre de la Lance se rapprochait lentement mais sûrement de sa proie et, lorsqu’il devint évident que l’organisation détenait presque toute la ville sous sa coupe, Lavinia n’hésita pas une seconde à envoyer une demande de renfort à Teremir, alors en post à Fort Lazrak. Ce dernier transmettrait l'ordre à Veran aussi rapidement que possible et le chef de la Lance d'Argent agirait alors en conséquence.

Il fut également décidé d'infiltrer quelques hommes de confiance au sein du culte, les armes et tenues des agresseurs exécutés trouvant finalement leur utilité. Les rapports se firent alors plus précis, bien plus utiles à la traque mais il leur manquait toujours l'information principale... L'identité du gourou. L'ordre pouvait bien exterminer chacun des membres du culte, tant que la tête pensante n'aurait pas été tranchée, leur mission ne serait pas accomplie. Les infiltrés eurent alors pour consigne de trouver plus d'informations à propos de l'opération que les hommes du maire avait identifiée. Trouver le but en fut cependant bien plus ardu et Lavinia en vint presque à ordonner un abandon de la mission lorsque l'un des trois hommes qu'elle avait envoyés disparut sans laisser de traces. Une lettre de Teremir lui affirmant qu'un bataillon complet se dirigeait vers eux la conforta cependant dans son idée de persévérer. Quelques jours après la lettre, enfin, le rapport qui devait sceller leur destin lui parvint. Son contenu fit d'abord douter la combattante de sa véracité, c'était tellement saugrenu... Tant d'efforts de la part d'une secte si bien organisée pour parvenir à ça, c'était pure folie ! Toutefois, il lui fallut rapidement se rendre à l'évidence, toutes les preuves qu'elle possédait les menait à ce plan au delà de la simple absurdité.

Le culte en question tentait visiblement d'extraire le Mal de son gourou afin de permettre à leur sombre divinité de prendre une apparence tangible en ce monde... Il leur fallait toutefois un réceptacle dont la force et la puissance permettrait à la créature de grandir et de développer ses pouvoirs. Et leur cible n'était rien d'autre que l'ennemi public numéro un... Le Faucheur qu'ils avaient visiblement persuadé de se diriger vers eux. Par quel mystère ? Cela, Lavinia l'ignorait, tout ce qui l'intéressait, c'était la date à laquelle l'opération de capture de ce soit-disant corps puissant s'effectuerait.
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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeJeu 26 Jan - 0:04

Une nuit sans lune. Une ville qui s'endormait lentement alors que sa petite vie nocturne se mettait en place. Et un quartier étonnamment silencieux. Dans l'ombre froide et inquiétante des ruelles, des hommes se positionnaient, des lames sortaient de leurs fourreaux, des lances et des haches luisaient sous l'un des rares rayons de lumière filtrant en ces lieux à l'apparence morbide. La rue principale était vide. Pas un commerçant du marché noir, pas une fille de joie, pas un seul ivrogne ne perturbait le silence. Accroupie derrière un baril, Lavinia risqua un coup d’œil vers l'avenue silencieuse. Même si elle avait voulu croire qu'ils s'étaient trompés de lieu, un tel silence était improbable. Les hommes de la Lance d'Argent avaient du agir en toute précipitation aussi, seule une partie des renforts promis par Teremir avait-elle eu le temps de se présenter à eux. Postés à l'embouchure de la rue, les mercenaires formaient un véritable goulot mortel dans lequel leurs futurs adversaires n'auraient plus qu'à se jeter en toute imprudence.
- Tu es sûre que c'est ici?

La jeune femme sursauta avant d'identifier Alexander qui s'était discrètement approché d'elle. Son regard se reporta sur la rue alors qu'elle chuchotait.
- Ca ne fait aucun doute. C'est beaucoup trop calme. Et nos informations étaient précises. Comment vont les hommes?
- Ils sont prêts à en découdre et n'attendent plus que ton signal. Mais...

L'épéiste sembla hésiter avant de se lancer.
- Lavinia es-tu certaine que ce soit une bonne idée ? Laisser avoir lieu la rencontre entre le Faucheur et ces gens... Suppose un instant que toute cette histoire soit vraie.
- Alex' je te l'ai déjà dis. Le Faucheur n'a certainement pas été élu ennemi public numéro un pour rien. S'il est assez stupide pour se faire capturer par ces gens alors cela ne fera qu'arranger nos affaires. En plus de mettre un terme aux actions de ces cinglés, nous pourrons aisément mettre la main sur lui.
- Je suppose que tu as raison.

Cela lui déplaisait. Naturellement s'ils pouvaient arrêter le Faucheur et mettre ainsi un terme à ses actes alors le monde ne s'en porterait que mieux... Mais attendre ainsi que leurs deux adversaires s'entre-déchirent pour s'emparer de tous les gains était un subterfuge qu'il désapprouvait. Ce n'était pas l'idée de la justice qu'il se faisait.

Brusquement, Lavinia plongea de nouveau derrière son baril, l'air tendu. Son regard bleuté croisa le vert de l'épéiste avant qu'elle ne lâche dans un souffle.

- Il est là...

Et en effet, remontant lentement l'artère, le pas traînant de ses bottes résonnant sur le pavé de l'avenue, le plus grand criminel actuel de Tellius apparut. Cheveux blancs et manteau rouge au vent, les mains dans les poches et le visage baissé vers le sol, sa lame monstrueuse se balançant dans son dos, le Faucheur avançait inlassablement... Sans paraître se douter du danger qui le menaçait.

Tapotant l'épaule de son vis-à-vis, Lavinia lui indiqua rapidement du doigt la silhouette sombre qui se déplaçait furtivement sur le toit. La créature pratiquement invisible dans les ténèbres nocturnes dépassa le Faucheur avant de s'immobiliser. Ses mains s'agitaient en d'incompréhensibles signes cabalistiques et Alexander aurait juré voir briller une lueur néfaste. De la magie. Un puissant sort que l'homme invoquait, prêt à le laisser s'abattre sur sa victime dont le pas ne s'était pas modifié. Le manteau rouge filait droit dans le piège qui lui avait été tendu. L'épéiste voulut se lever mais le bras sévère de sa supérieure l'en empêcha. Il ne fallait pas les interrompre au risque de compromettre toute l'opération. Un sourire d'excuse fleurit sur le visage du mercenaire avant que celui-ci ne se précipite dans la ruelle, au vu et su de tous, sous le regard estomaqué de la lancière.
- FAUCHEUR!

Le cri résonna dans toute la place alors que l'homme interpellé s'arrêtait sans pour autant lever les yeux vers le mercenaire. Ce dernier se campa fièrement sur ses jambes avant de reprendre la parole.
- Je suis Alexander Norwind, fils héritier de la famille Norwind!

Son doigt se pointa vers le guerrier en rouge avant qu'il ne reprenne.
- En temps que fier guerrier de l'Ordre de la Lance d'Argent je me dois de te prévenir ! Notre groupe en a après toi et, le jour venu, il viendra à bout de ta malfaisante existence!

Le bras du Faucheur remontait lentement vers la garde de sa lame, se préparant au combat alors qu'un sourire resplendissant envahissait le visage du futur Nemesis.
- Mais pas aujourd'hui!

Instant de flottement tandis que son regard remontait vers la sombre silhouette dissimulée dans l'ombre de la toiture.
- Aujourd'hui... l'Ordre de la Lance mettra fin aux actes répugnants d'un homme trop avide de pouvoir et de ses stupides larbins!!

A peine avait-il fini sa phrase qu'un sombre projectile lui fonçait dessus. Il avait fait mouche. Le mercenaire plongea à terre, l'explosion manquant de lui éclater un tympan tandis que son corps roulait à terre, propulsé par le souffle. Sans perdre de temps, Alexander se releva, son épée pointe dressée vers le ciel alors que de toute part jaillissaient les adeptes du culte vicié, drapés dans d'épais manteaux sombres.
- Mercenaires de la Lance ! A l'attaque!!!!

Les flèches s'abattirent sur les formes sombres alors que les membres de l'Ordre, galvanisés par la fureur du combat, sortaient de leurs cachettes, Lavinia en tête. La jeune femme dépassa son compagnon au triple galop sans lui adresser un seul regard... Mais son sourire ne trompait pas, peut-être préférait-elle cette solution également. De son côté, le manteau rouge avait engagé le combat. Pourquoi était-il là, aucun des mercenaires ne le savait, mais c'est sans hésiter que les combattants rejoignirent le camp du Faucheur afin de faire face à la marée noire. Les lames se croisèrent, les flèches et les sorts fusèrent alors qu'Alexander tranchait son premier ennemi, Lavinia tourbillonnant à ses côtés telle une véritable furie. Il avait toujours aimé la justice. Il avait toujours aimé cette impression que leur vie ne tenait en place que par la mise en place de lois strictes et justes ! Et plus que tout, il avait toujours aimé se savoir l'outil de cette justice qu'il adulait. Un homme parvint à percer les mailles de son armure, égratignant le cuir fragile de l'humain mais il n'eut que peu de temps pour savourer sa maigre réussite. Déjà Alexander faisait volte face, frappant l'un des disciples noirs de sa fidèle lame. L'ardeur du combat estompait tout : le Faucheur dont la puissance monstrueuse faisait voler ses adversaires sans pour autant blesser ses alliés provisoires, Lavinia dont la lance creusait un périmètre de sécurité autour de son corps agiles... Et même ce petit groupe observant la scène depuis une ruelle toute proche.

Le mage observait la scène d'un regard morne et vide. L'homme qui soutenait sa faible carcasse drapée dans une immense toge noire à capuche patienta quelques instants supplémentaires avant de lever un regard apeuré mais interrogateur sur leur maître.

- Lequel, Maître vénéré ? Il faut vous décider, vous ne pouvez encore repousser votre choix!

Il avait raison... Il le savait tout au fond de lui... Tout au fond de ce gouffre abyssal qu'était devenue son âme, ce gouffre empli d'une noire puissance à qui il avait tout donné, tout cédé en espérant bénéficier de ses grâces éternellement... Cette chose qui désormais, il le savait, le consumerait jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'elle trouve quelque chose de plus satisfaisant.
- Votre grandeur je vous en conjure!

Il lui fallait se décider. Le Faucheur n'avait été qu'une folie... Un espoir sans conviction, ses maigres pouvoirs étaient trop peu développés pour lutter face à un tel monstre et son corps était déjà bien trop vieux pour résister plus longtemps. Il fallait à leur Dieu un corps robuste, empli de convictions et de rêves, une âme à briser et à torturer afin d'accroître sa puissance, de se délecter de son désespoir et de vivre de ses cauchemars. Un esprit que le culte du Mal n'aurait pas formé à tout céder au Dieu car sans lutte, il n'y aurait pas de récompense. Il lui fallait quelqu'un capable de supporter le lourd fardeau du pouvoir, et il lui fallait tant que le Dieu le gratifiait de sa lucidité. Un bras décharné se révéla sous l'immense cape alors qu'un doigt squelettique pointait la future incarnation de leur divinité. Il était... Parfait ! Le soutien du gourou, se tourna vers l'homme à leur côté. Un bref signe de tête échangé et ce dernier propulsait sa magie vers les leurs. Le réceptacle était né !

Il luttait aux côtés de l'un des plus grands criminels que le monde ait porté, il luttait près d'une légende parmi les siens... Enfin, aussi près que le permettait la lame monstrueuse qui sifflait autour de lui. Ferraillant de son mieux, Alexander ne put s'empêcher de jubiler alors que les pertes du culte s’amoncelaient sous leurs pas. Vu leur nombre il serait aisé de capturer quelques uns d'entre eux et de les faire parler. Cette mission était déjà finie!

Le bras chétif se souleva alors que la peau se racornissait, prenait un aspect de charbon et semblait s'enflammer. Des runes rouge sang parcoururent le membre dont l'os saillait avant qu'une voix bien plus puissante ne prononce l'incantation.

Son épée transperça un ennemi supplémentaire alors qu'une explosion retentissante surprenait tous les combattants. Les deux bâtiments entourant la ruelle s'effondrèrent simultanément, comme fauchés à leur base même tandis que d'immenses blocs de pierre s'écrasaient en plein milieu de la rue, séparant la mêlée en deux groupes distincts. Lorsque la fumée se dissipa, Alexander observa la nouvelle barrière d'où émanait toujours le vacarme d'un combat acharné. Un frisson glacial le parcourut lorsqu'il put évaluer sa propre situation. Les bâtiments formaient un immense barrage impossible à gravir rapidement derrière lui tandis qu'à ses côtés, deux de ses compagnons levaient vaillamment leurs lames face à ce qui les attendait devant. Une marée de ces créatures noires s'avançait vers eux, armée jusqu'aux dents. Alexander déglutit tandis que les trois hommes reculaient le plus près possible du mur.

- Pas de panique... Nous devons rester calme...
- Ils étaient pas aussi nombreux tout à l'heure...
- Qu'ils y viennent... Ils vont comprendre pourquoi l'Ordre de la Lance est si redouté.

Malgré la situation désespéré, les trois mercenaires se sentirent ragaillardis par ces simples paroles. Oui ils n'étaient pas seuls... A quelques mètres seulement derrière eux, leurs compagnons se battaient sauvagement pour venir les aider. Si toutes les troupes de l'ennemi se trouvaient ici alors il ne faudrait pas longtemps aux autres pour les rejoindre... Un hurlement de douleur jaillit de l'autre côté des ruines, arrachant un frisson de terreur aux mercenaires.
- Qu... Qu'est-ce qu'on va faire...

Alexander serra les dents tandis que sa lame se levait. Ils étaient peut-être fort mais toute leur habilité ne leur permettrait pas de rester en vie face à tant d'ennemi. Son poing se crispa sur sa lame alors que subitement, la marée noire s'arrêtait, formant un parfait arc-de-cercle autour des trois rescapés. Se fendant devant son messie, la foule des fanatiques laissa alors passer l'étrange entité drapée dans son immense toge. Ses pieds étant masqués, la créature semblait plus glisser sur le sol que réellement marcher, bien que visiblement incapable de se déplacer sans l'aide du petit homme qui soutenait son poids. A voir la crainte respective que la chose inspirait à ceux qu'elle frôlait, les mercenaires n'eurent que peu de difficulté à comprendre à qui ils avaient à faire. Profitant de ce court répit, l'épéiste se décala vers ses compagnons.
- S'il s'avance encore un peu...

Les deux hommes à son côté approuvèrent rapidement. Eux aussi avaient envisagés cette possibilité. Tuer le maître du culte maintenant serait se condamner à mort mais une prise d'otage finement jouée pouvait permettre à au moins l'un d'eux de survivre. La peur rendait leurs mains moites, faisait trembler leurs jambes mais leur décision était prise. C'était leur seule chance de survie.

La silhouette terrifiante s'approcha encore un peu avant de lever un bras décharné dans leur direction. Ce fut comme un signal. Les trois mercenaires bondirent comme un seul homme, leur cri de défi à la mort coincé au fond de leurs gorges terrifiées.

- Alkhan.

Un éclair rouge, une douleur fulgurante et les premières ténèbres... Les plus chaudes et rassurantes.
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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeJeu 26 Jan - 0:09

Une rumeur à la limite de sa perception le tira de son sommeil. Il avait terriblement mal au crâne et ses yeux peinèrent à s'ouvrir tant ses paupières étaient lourdes. Quelqu'un chantait une sinistre et entêtante mélopée dont il ne parvenait pas à comprendre les paroles. L'accent en était guttural et la voix résonnait d'un écho caverneux. Enfin, l'épéiste revint complètement à lui et ce qu'il vit lui arracha un puissant cri de terreur, perturbant à peine le rituel qui se déroulait sous ses yeux effarés. Il était attaché sur une immense croix de bois solidement fixée au sol. Ses vêtements lui avaient été retirés et seul un pagne protégeait encore sa décence alors qu'un étrange signe avait été peint en rouge sur son ventre. Mais là n'était pas le pire. La croix se trouvait au centre d'un immense cercle satanique et, devant lui, se présentait l'horrible spectacle de deux pieux où reposaient les têtes de ses compagnons, leurs visages éternellement figés en une hideuse expression de souffrance, leurs corps exsangues et dénudés gisant au pied de l'infâme monument. Au premier rang, la créature drapée de noir haranguait la foule de ses disciples, ces derniers emplissant l'espèce de crypte dans laquelle ils se trouvaient.

Parvenant à maîtriser son effroi, l'épéiste tenta de se détacher mais ne parvint qu'à s'arracher cruellement la peau des poignets. La mélopée accélérant, le mercenaire se débattit plus violemment alors que le gourou se retournait vers lui. La chose s'avança lentement vers lui, les bras écartés tandis que ce qui devait lui servir de tête se dressait vers le ciel. Alexander hurla, les fidèles avaient entamés une courte incantation qu'ils répétaient inlassablement sur le même rythme, sans doute un hymne à la gloire de leur divinité. La créature dépassa le spectacle morbide des pieux tandis que ses yeux, jaunes et vitreux se posaient sur ceux de l'homme à qui il allait reléguer son devoir, l'homme à qui il abandonnait ses responsabilités. L'épéiste détourna le regard mais la poigne décharnée le força à contempler ce qui l'attendait avec une force insoupçonnée. Son cri resta bloqué dans sa gorge tant l'horreur de ce qu'il entrapercevait le terrifiait. La chose n'était même plus humaine. Ses yeux jaunes, enfoncés dans leurs orbites, occupaient toute l'attention tant la peau pâle et délabrée ressemblait à celle d'un cadavre en décomposition. Le crâne chauve laissait entrapercevoir deux cornes torsadées dont les pointes noires semblaient percer la peau, leur base étant entourée de deux amas de croûtes suppurant de pus. Une mâchoire difforme et trop longue pendait, articulant la litanie morbide avec difficulté et laissant transparaître de longs crocs pointus. La monstruosité enfonça ses ongles aussi acérés et tranchants que des griffes dans les joues de son prisonnier alors que la mélodie mortuaire atteignait son paroxysme. Se taisant, la bête inspira une large goulée d'air tandis qu'une ombre se dressait derrière elle, les fanatiques psalmodiant à tout rompre.

- Enfin... Mes souffrances s'achèvent!

Et la lame encroûtée de sang d'un sabre rituel embrocha les deux Nemesis. Reliés par l'acier comme par l'hérédité, liés par la douleur et les ténèbres à jamais. L'un des fanatiques retira rapidement l'arme tandis que la bête s'écroulait au sol, gisant dans le peu de sang que la chose lui avait octroyée pour vivre tandis qu'Alexander perdait lentement connaissance. Son sang et sa vie lui échappaient, il était fini... Il allait mourir sans avoir rien pu faire.

Peut-être valait-il mieux qu'il tombe ainsi. Peut-être valait-il mieux qu'il ne puisse pas voir l'horreur d'un magma bouillonnant absorbant les derniers restes de son prédécesseur. Peut-être valait-il mieux qu'il n'entendisse point les hurlements sanguinaires de l'assemblée ou même qu'il n’aperçût cette immonde flot ramper lentement vers son corps inerte, attiré par cette vie bouillonnante aussi sûrement qu'un charognard par un cadavre. Peut-être eût-il mieux valu qu'il n'ait pas conscience de tout cela... Mais c'était trop en demander à une créature dont l'essence même était formée des ténèbres...



- Où suis-je...
- Là où nous l'avons toujours souhaité.
- Qui...
- Allons Alexander... Ne nous reconnais-tu point ?

Il dérivait dans les tréfonds glacés de la mort, emporté inexorablement vers les abysses ténébreuses. Son esprit parvenait à peine à se souvenir de ce qu'il était, de ce qu'il avait pu être. Face à lui, un homme se matérialisa. Son visage et son allure lui rappelaient fortement quelqu'un... Quelqu'un qu'il avait connu... L'homme avait des cheveux bleus coupés courts, son sourire était aussi tranchant qu'un rasoir et son regard doré rayonnait d'une cruauté sans équivoque.

- Nous sommes toi. Nous avons toujours été là.
- Je ne vous connais pas... Vous n'êtes pas... Alexander.
- Né dans un petit village pauvre... Un certain talent à l'épée... Mercenaire de l'Ordre de la Lance d'Argent.
- Non... Vous ne pouvez pas... Qui êtes vous...
- Admirant Veran Zoldik, luttant aux côtés de Teremir Longvoyant, aimant Lavinia De Vancouran...
- Assez ! Répondez-moi...

La créature s'approcha, plongeant son regard maléfique dans le sien, souriant de toutes ses dents. Sa main aux griffes acérées effleura délicatement le ventre de sa proie, rouvrant la terrible blessure. La douleur frappa Alexander, incapable de bouger, incapable de s'y soustraire.
- Je suis... Toi. Je suis Alexander Norwind.
- Non!
- Je suis celui que l'Ordre a rejeté ! Je suis l'homme trahi ! L'homme que les siens ont lâchement condamnés à la mort par leur fuite!
- Vous mentez !

La créature s'immobilisa alors que son sourire dément s'accentuait. De la blessure commençait à filtrer un long filet noir et grouillant. Le sang du sacrifié, le sang du traître, le sang du démon.
- Souhaites-tu le vérifier par toi-même ? Souhaites-tu contempler de nos yeux la trahison que l'on nous a faite ? Veux-tu voir combien ton aimée tenait à toi ?
- ...
- Souhaites-tu voir comment l'homme que tu as sauvé nous a abandonné... Souhaites tu voir l'honneur du Faucheur?

Ses propres larmes n'était que sang et noirceur. Les pleurs d'un homme détruit par la rancœur et la vengeance.
- Veux-tu?
- … Montre-moi...



Le corps se convulsa alors que l'immondice grouillante l'avalait complètement. Un instant, la croix trembla tant et si bien qu'elle s'arracha du sol pour tomber sur le dos. L'on entendit un formidable rugissement, des craquements effroyables alors que le bois du support volait en éclat puis, plus rien. Rien d'autre que cette masse informe et noire reposant sans vie sur le sol, cet immonde cocon de ténèbres qui ne tarda pas à se résorber, lentement absorbé par l'être en dessous. La tête parut d'abord, visage humain à la mâchoire longue et aplatie du loup, aux naseaux de dragon, aux cornes de bélier et aux yeux d'un ambre sans pareil. Les bras suivirent, longues serres diaboliques dont l'épiderme se recouvrait lentement d'une fourrure d'ébène pareille à celle que le corps, énorme et musculeux, adoptait. Enfin, la bête se leva, arborant ses immenses ailes d'un noir sans pareil. Les prières se turent alors que le Nemesis de ce monde levait un bras, intimant le silence. Enfin... Enfin il était là... Enfin sa puissance était à son paroxysme ! Il avait eu ce qu'il désirait depuis si longtemps. Tellius... Etait sien! Un rugissement tonitruant envahit la caverne qui s'ébranla sur ses fondations, recouvrant de poussière les fanatiques en extase.
- Peuple de Tellius ! Aujourd'hui est le jour de notre retour ! Aujourd'hui est le jour de l'avènement des Ténèbres!

Tous se taisaient, tous attendaient l'ordre de leur Dieu. Tous espéraient ses paroles et exécuteraient sa volonté.
- Abandonne tout espoir car nous sommes...

La bête s'immobilisa, comme pétrifiée... Son expression se modifia soudain en une étonnante reproduction de la souffrance dans son état le plus pur avant que son enveloppe charnelle ne se fende en deux, explosant en un bruit tonitruant, projetant d'immondes volutes noires à travers tout le souterrain. A sa place, se dressait un homme torse nu, le bras levé tenant une lame à l'aura aussi terrifiante que la créature qui l'avait précédée. Ses cheveux bleus retombaient lentement devant un regard aux pupilles d'un jaune démoniaque et ses crocs aussi effilés que des rasoirs se dévoilèrent lorsqu'il partit d'un rire moqueur.
- NOUS sommes Nemesis!
*Quoi !*
*Je suis seul et unique maître de mes actes !*

A cette déclaration stupéfiante succéda un silence de mort sur lequel le mage noir enchaîna sans attendre.
- Allons voir cette vérité que tu voulais tant me dévoiler.

Le rugissement d'un monstre emplit les lieux alors qu'un puissant sort pulvérisait les fondements même de la roche.

Alexander Norwind fut retrouvé par les renforts de la Lance d'Argent à quelques centaines de mètres de la cité de Kesilm, alors qu'ils s'y rendaient afin de prêter main forte aux troupes alors en stationnement à l'intérieur même de la ville. Le mercenaire semblait avoir été cruellement blessé au ventre, bien que ces marques disparurent sans laisser de trace en quelques jours, mais les médecins du fort restèrent toutefois incapables d'expliquer son soudain changement d'apparence. La cité de Kesilm fut découverte, réduite à l'état de ruines fumantes emplies de cadavres plus ou moins défigurés. Le maire de la cité, client de l'Ordre à l'époque n'avait pas non plus échappé à ce terrible destin et il fut impossible de trouver la moindre trace du bataillon dirigé par le sergent-chef Lavinia De Vancouran, censé se trouver sur les lieux. Alexander Norwind resta silencieux sur la cause de ces actes, sans doute traumatisé, même lorsqu'on lui demanda s'il savait ce qui était arrivé à ses compagnons. Ce n'est que lorsqu'on évoqua la possibilité que le Faucheur soit impliqué que l'homme qui devait devenir Nemesis réagit, un large sourire carnassier aux lèvres, la folie altérant sa voix.

- Tout est sa faute... Ils m'ont abandonné... c'est à cause de lui... Oui... Tout est sa faute.

Le mercenaire fut par la suite traité le plus efficacement possible par les prêtres et médecins du fort avant d'être officiellement déclaré apte à se battre et réaffecté au bataillon en partance pour la cachette du Lion Rouge. Une mission qui devait s'annoncer comme une simple routine et lui permettre de retrouver ce sens de la justice qu'il semblait avoir complètement oblitéré de son existence.
- La justice n'existe pas... Seule règne en ce monde la loi du plus fort... Seule règne la justice du moins sensible...

***

Le Nemesis s'avança dans la cour alors que la lune commençait de se coucher, les premières lueurs de l'aube faisant leur apparition. Sans un mot il se dirigea vers la sortie du fort tandis que Seth trottinait vers la falaise, les cadavres sur l'épaule. Il n'avait aucune piste, il n'avait que son but, son seul et unique objectif, celui pour lequel il était persuadé qu'était né Nemesis : accomplir sa justice ! Détruire le Faucheur !

Ses bottes attaquèrent d'un bon pas la route qui menait au petit village en contrebas, ce charmant hameau qu'ils avaient rasé afin de célébrer leur rencontre il y a quelques années de cela.

- Salut ma grande!
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MessageSujet: Re: Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16]   Evil incoming: Nemesis ! [Nc -16] I_icon_minitimeJeu 22 Mar - 11:49

Langue: 2.5/2.5

Aucune faute remarquable.

Style: 2.5/2.5 +

Vraiment très intéressant à lire, on sent que tu maîtrise le personnage et le vocabulaire le soutient très bien. Peut-être est-ce aussi du à la présence de Seth.

Caractère: 2.5/2.5

Rien à dire.

Physique: 2.5/2.5

Rien à dire non plus.

Histoire: 8/8 -

Je suis assez sceptique. L'histoire est très bien écrite et on ne peux pas en détacher les yeux. Mais peut-être Seth est-il trop important dans l'histoire.
Tu connais la rengaine donc je ne vais pas déblatérer plus que ça sur mes conclusions plus que ça, vu que je suis simplement ravi de la performance. Il est vrai que tu as fais ce personnage pour moi et on voit que tu prévois déjà de le remplacer à terme par un autre. Cependant l’entremêlement du temps et le caractère d'Alexander colle parfaitement à ce côté effacé des ténèbres qui n'absorbent que ceux qui sont trop noirs. Étant toutefois totalement objectif, je t'accorde une mention "moins" pour la mise en avant du Lion Rouge par rapport à Nemesis. J'ai toutefois bien aimé la légion de PNJ utilisés, le récit n'en est que plus vivant.

Originalité: 2/2

Je ne vais ici te noter que sur l'ambiance; les musiques utilisés sont plutôt banales, peut-être du fait qu'elles me sont connus; elles rendent pourtant particulièrement bien le ton utilisé pour les dialogues. Sans doute que le vocabulaire soutenu rend aussi, et je suis plutôt content que tu n'ai pas trop usé du narratif dont tu as l'habitude d'abuser. Nemesis semble très bien se contenter du minimum; ses pensés et paroles sont plus intéressantes que ses actes dénaturés par autre chose que la description de ses actions.

Note Finale: 20/20

Je pense que tu mérites vraiment cette note vu l'effort que tu as fait. Si l'on compare avec tes autres personnages et leur BG court, ainsi qu'au fait que je t'ai presque imposé ce personnage qui n'a seul but de mourir entre les mains du Faucheur, je trouve que tu as particulièrement mis le cœur à l'ouvrage. Alors en temps que simple joueur, je te dis merci de t'être tellement investis. En temps que Fondateur et évaluateur, je te dis merci pour m'avoir permis de lire une fiche intéressante et qui ne m’ennuies pas, ce qui s'avère plutôt rare.

Mais comme dit, c'est le RP qui compte bien plus. Ainsi je ne t'autorise pas à enchaîner sur un CdC directement mais je te demande d'achever au moins deux RPs avant de commencer ce dernier. Bien entendu tes XPs seront reportés sur ta classe II.

Bienvenu parmi nous, Nemesis.
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