Pour le roi.

Il ne restait qu'une semaine avant l'assassinat et le félin était enfin aux portes de la capitale. Que de nostalgie devant cette ville. Lui qui s'était de ne jamais plus fouler le sol de cette cité et bien voila que cela s'avérait compromis. La vie du roi ne tenait uniquement au choix de Dust. Avoir un tel pouvoir ne pouvait que flatter son orgueil, mais la situation ne permettait ce genre d'égarement. En effet la situation était dès plus critique. Dust était seul et... non seul n'était pas le bon mot vu qu'il était accompagné avec..

"C'est ici la capitale Dust, c'est immense! Mais ou est-ce qu'il habite le roi?"

Le félin tenait fermement sa main gauche, il s'agissait bien évidemment de Cléo. Elle a eut suffisamment de volonté pour survivre à l'horreur et à une blessure de Lucifer. Le félin ne pouvait se résoudre à la quitter, elle avait tout perdu. Son frère, ses parents et son village, tout a disparu brutalement dans l'empire des flammes et de l'absurde cruauté. Il ne pouvait plus se le cacher Dust s'était attacher à la gamine, alors qu'il faut le reconnaitre c'était une gamine et pas la plus sage des gamines.

¤Regardez-la avec ses yeux malicieux, je suis sur qu'elle va encore me poser des questions?¤

"Dit Dust, c'est ou que t'habites? Et pis comment on fait pour sauver le roi? J'ai faim on mange quand? Hé le roi je l'ai jamais vu, il est comment?"

¤Pitié!!! Tout va bien ne t'énerve pas! Le soleil brille, t'es encore en vie, tu dois juste supporter Cléo tout en tentant de sauver un roi que tu n'aimes pas avec des personnes que tu n'as pas encore recrutés. Ah ben vola tiens je commence à déprimer moi!!!¤

D'un point de vue extérieur Dust semblait arborait une attitude emprunte de calme et de sérénité. A l'intérieur il bouillonnait, les méninges travaillaient, le cœur était maussade et hurlait. Finalement un compromis fut trouvé et la solution bien que bancale apparut.

"T'as l'air bizarre Dust, tu veux un peu d'eau? Ou est-ce qu'on peut puiser de l'eau? J'ai soif moi aussi!! C'est quand qu'on arrive au palais? Et pis..."

"AH!!! Euréka j'ai trouvé! Cléo!"

"Oui?"

"Tais-toi! Voila c'est mieux! Alors j'expose mon plan diabolique euh magnifique non bancale, peu importe ne m'interrompt pas! Toi je te file à mes parents, moi je contacte le roi je lui dit : Hé! Salut je t'ai jamais aimé mais tu vas te faire buter, tu vois je suis sympa je te préviens. Laisse moi-donc recruter des gens pour assurer ta sécurité. Il me réponds oui bien sur quelle bonne idée, tiens a cet effet je te file ces quelques coffres remplis d'or et quelques femmes a ta disposition. Je le remercie évidemment et je pars emplit d'une aura héroïque et majestueuse en quête d'une équipe de choc! Alors qu'en penses-tu?"

"C'est nul, je veux pas te quitter!!!"

"C'est trop dangereux Cléo, mais tu sais je ne te quitterai pas vraiment je viendrai fréquemment te rendre visite."

"Moi j'avais envie de rester avec toi!!"

"Je sais... Allez viens je vais te faire visiter la capitale. La journée est à nous hein? On a encore quelques jours pour agir. Je dois d'abord réunir des personnes de confiance et utile tu pourrai m'aider au recrutement."

"D'accord!"

Dust sourit, il l'aimait bien cette gamine, enfin non plutôt cette sale gosse! Les deux félins entrèrent finalement à la capitale, en quête d'une équipe pour sauver le roi.

Je me demande pourquoi je suis revenue en cette terre. Rien ne m’attend ici, que tristesse, ennuie et souvenirs douloureux. Je m’étais pourtant jurée de ne plus jamais mettre un pied dans ma terre natale et pourtant, mes pas m’avaient ramené en ces lieux que j’aimais autant que je haïssais.

***
La guilde des serres acérées avait décidé d’élire domicile dans la terre des félins, leur terre en un sens, un repli stratégique après avoir subit un revers douloureux et une perte d’effectif si importante. Cependant, elle n’avait pas vraiment envie de les rejoindre sachant que pour cela elle devait passer par la capitale de ce pays maudit ainsi que par toute sa nostalgie passée. Heureusement que Gabriel le petit dragon l’accompagnait et réussissait à accaparer son attention pour ne pas qu’elle se renferme sur elle-même. Il possédait une énergie revigorante par rapport à ce qu’il avait vécu qui mettait du baume au cœur. Il avait une curiosité toute enfantine qui lui faisait penser à ce qu’elle aurait pu être si elle n’avait pas été brimée durant son enfance. Personne se voyait bien à sa place gambader dans ces rues et demander toutes les trente secondes un « pourquoi y’a ci, pourquoi y’a ça ??? ». Enfin, en un sens elle l’avait fait même si, elle s’était posé ces questions intérieurement et qu’elle y avait répondu par ses propres moyens.

Soudain, elle sentit une odeur familière, un parfum qu’elle connaissait parfaitement, un effluve qui lui rappelait tant de choses. Elle attrapa la main de Gabriel et le tira dans la direction opposée. La silhouette de Ren, le mari de sa sœur, sa très chère sœur… se dessinait au loin, alors qu’elle percevait l’ombre d’une autre personne à ses cotés. La louve ne devait pas la voir, elle ne devait pas les voir.

***
Savez-vous à quel point il est dur de devoir renoncer à voir, à sentir, à tenir dans ses bras la personne que l’on aime le plus au monde alors qu’elle est juste devant vous… Je sais, je sais que je ne dois pas espérer la revoir un jour, je sais que c’est pour son bien que j’agis de la sorte mais n’empêche, ça fait affreusement mal.

***
Sa main se resserrait autour de celle du petit garçon et les yeux de celui si s’agrandissaient devant les larmes qui s’écoulaient du visage de son amie. Elle s’était toujours montrée si forte, si insensible à toute situation avec un sang froid hors du commun… Ne sachant quoi fait, il décida de régler ses soucis par un remède qu’il ne se vantait pas de connaitre. L’alcool.
Personne ne vit pas qu’au loin, un sourire s’était dessiné sur les lèvres d’une tigresse blanche. Un sourire emplit d’amour et de mélancolie. Tabatha.
La tirant avec une ferveur non négligeable alors que la jeune fille restait comme paralysée, le jeune dragon l’emmena dans une taverne bien grande, bien bruyante et avec une bonne odeur de mal, de sueur et d’alcool.
Personne n’était jamais venue dans un tel endroit et à vrai dire elle ne savait pas du tout ce qu’elle devait y faire.
- Aubergiste, une bière pour la demoiselle et un lait à la menthe pour moi !
- Tout de suite gamin va t’installer

Le gamin alla rejoindre Personne et se posa juste à coté d’elle pour venir coincer sa tête sur son épaule.
- Dis cet endroit te rappelle des souvenirs n’est ce pas ?

La jeune hybride hocha doucement la tête.
- Moi j’aimerais bien qu’il m’en rappelle aussi, mais ce n’est pas ma terre.

Personne lui cala la tête entre ses bras et lui caressa les cheveux alors que la servante arrivait avec les boissons. Elle avait promis qu’il rentrerait chez lui, elle ferait tout pour que ce soit vrai.

La boisson était bonne.

"NYALISTER! JE NYE VEUX VOUAWR N'UN VRAI CHAAAAAAT! OUIIIIN!"

Alister Crowry, seul humain autorisé à s'établir en Goldoa. Un ancien prêtre qui à choisit malgré la protection proposée de s'occuper de la jeune héritière du royaume. Un statut qui fait de lui un émissaire diplomatique. Un homme respecté de tous et accepté partout. Un homme qui est non seulement adossé à un mur, les bras croisés et les yeux bas, le sourire perplexe mais aussi le centre de tous les regard. Oui, un homme fort respectable sur lequel légendes et rumeurs sont innombrables. Il n'empêche que les habitants de Zarzi le regardait de travers. Cette attitude nonchalante parmi eux alors que les siens ont massacrés les leurs? Non:

"NYALISTER! JE N'VEUX UN CHAAAT!"

La petite aux cheveux vert avait sauté sur un inconnu, l'attrapant au sol et le plaquant au sol de toute sa force. Voilà sans doute la vrai raison.
Le citoyen lâcha un râle d'agonie, et on aurait presque pu voir son âme sortir par sa bouche:

"TRANSFORME TOUAW! NYA!"

Elle allait lui fracasser le crâne d'une tape amicale, mais elle sentit son corps décollé, tiré vers le haut. Elle gesticula en tout sens, un sourire béat aux lèvres:

"NYA VOLE! NYA VOLE! ♥"

Relâchant l'arrière du col de Gally une fois cette dernière au niveau du sol, le vieux prêtre lui frotta les cheveux et se tourna vers le félin à terre:

"Excusez mademoiselle Gallysnaga de vous avoir violenté, cher monsieur."

Il s'inclina plus bas que terre, laissant repartir l'inconnu dans un galop de cheval apeuré:

"Nya! Je shuis n'une Princesse mouaw! N'pourquoi personne il m’obéit ici, nya?"

Elle s'était tournée vers son gardien, munie de grands yeux et un doigt innocent posé sur les lèvres. De légères larmes se formant aux coins de ses immenses pupilles.
Le vieil homme s'accroupit, posa sa main sur la tête de sa protégée et souri:

"Même une princesse ne doit pas abuser de son autorité, mademoiselle, nous en avons déjà parlé.
-J'm'en souviens pas! Si c'comme cha j'n'vais piller la taverne!"

Elle disparu à la vitesse de la lumière, ne laissant sur place qu'un petit nuage de poussière et un Alister dans une position incongrue. Il soupira.

♥♥♥

Une taverne n'est sans doute pas un lieu pour une jeune fille. Foncièrement encore moins pour une TRÈS jeune fille. Du point de vu du tavernier, ce furent deux minuscules mains qui jaillirent du néant pour s'accrocher au rebord du comptoir avant que ne s'en hisse un mini-pouce:

"Nyatron! Un n'verra de lait et des cookies! Nya! ♥"

Elle lui adressa son plus beau sourire. Enfin ce qu'il ne savait pas, c'est qu'elle souriait à ses futurs feu cookies:

"Euuuh... On sert pas de "cookies" ici, mam'zelle.
-Beuh..."

Elle se lança sur un tabouret, faisant la moue, et attendit sa boisson. Naturellement, ses biscuits préférés se posèrent devant elle dans un petit service à thé exceptionnel, le tout de la main d'un majordome dont rien que le prix de la coiffure permettrait de racheter l'auberge:

"WIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII! MERCHI NYALISTER!"

Brûlant les tympans de tout être à dix mètres à la ronde, le monstre se jeta sur son goûter sous le sourire aimant d'un homme au regard emprunt de puissance.

Tout le monde la regardait, la dévisageait, la méprisait… Elle le méritait bien. Odeur de Laguz dans le corps tronqué d’un Beorc. Ange déchu ayant trahi physiquement les siens. Etre maudit par la déesse elle-même. Malgré sa dérogation obtenue de la main de Naesala, Ruika n’était toujours pas à sa place parmi les Laguzs. Pourtant, même si elle se faisait épier et qu’elle attirer l’antipathie des gens, leurs raisons de la fixer étaient tellement plus saine que celle de ces satanés et détestables humains. Elle n’était peut être pas à sa place, mais elle se sentait tellement plus en sécurité et sereine dans ce lieu, lieu de jeunesse. Combien de fois avait-elle donné des représentations dans la cours du roi, combien de fois l’avait-on admirée danser dans les cieux…
Cette époque était bien révolue désormais. Elle n’était plus qu’une simple intruse, en dessous de tout, peut être même des humains.
Pourtant, elle était heureuse. Une chaleur qu’elle n’avait plus ressentit depuis bien des années se déversait en elle avec une continuité rassurante et tellement plaisante. Elle souriait avec douceur, non plus avec sa tristesse d’antan ni avec le sadisme qu’elle ne possédait pas. Jamais, jamais elle n’aurait pensé que ce serait si salvateur pour elle que de se retrouver en terre connu. Peut être que de ce faire reconnaître par le roi Naesala lui-même l’avait profondément réconfortée. Même si… il était venu pour la faire plonger.

Zarzi était la ville de son enfance, là où elle avait fui avec son frère. Cette ville lui avait apporté tant de joie. Assise dans le coin d’un bar qui n’avait que peu changé depuis son enfance, elle regardait avec intérêt la populace bavarde et gaie qui réclamait encore et encore au pauvre gamin qui courait à travers la salle. Elle vit des couple quelque peu étrange telle qu’une louve avec un dragon, il était bien loin de chez eux, mais le pire restait la princesse dragonne accompagnée d’un Beorc. Il était surement le seul point de tension le long de son échine. Enfin, il était vrai, qu’elle était pus habituée à voir des félins en ces lieux, pourtant, elle-même avait élevé son frère ici alors qu’il était marqué et elle, une faucon. Que de bons souvenirs.
- Hey gamin ! Apporte-moi une bière !

Le garçonnet la regarda avec un air gêné et la mage comprit rapidement d’où venait son malaise aux yeux du patron qui la regardait l’air de dire « on ne désire pas de traitres à leur sang ici ». C’était assez désolant mais elle pouvait le comprendre. Ça ne faisait pas 5 ans qu’elle avait foulé du pied ce sol mais sans ses ailes, elle n’avait plus son identité. Plongeant sa main dans sa besace, entrainant une atmosphère de méfiance dans la salle, elle en sortit sa dérogation ainsi qu’un livre. Puis d’un pas certain elle présenta le document officiel à l’aubergiste.
- Cela suffira-t-il à obtenir une bière monsieur ?
- Le roi Naesala n’est pas notre roi, quand vous aurez une dérogation du roi Scimir, on en reparlera.
- Je vous ai connu une époque moins farouche, Roland.

Le nom était familier et surement mal venu dans un tel lieu pourtant, il y a un jour ou il lui avait donné pour la séduire. Saisissant son livre de magie et l’ouvrant, elle entraina une réaction générale où chacun dans la salle à part peut être les couples précédemment cités sortit les griffes et les crocs.
- Tsubasa !
- Qu’est ce…

A ses paroles, le vent se leva et se concentra pour former dans le dos de la jeune femme les ailes qu’elle avait perdues autrefois et les yeux de l’aubergiste s’écarquillèrent comme devant une révélation. Les rides au coin de ses yeux disparurent alors que sa bouche s’ouvrait comme celle d’un poisson, son esprit réalisant son erreur et l’horreur de ce qui se dressait en face de lui.
- Je me demandais comment une impie pouvait connaitre mon nom, _ Ruika tiqua à l’insulte_ mais maintenant que je te vois sous ton vrai jour, je comprends mieux. _il lui posa une main sur l’épaule _ Mais que t’est-il arrivé mon enfant, tes yeux ont tant ternis et tes ailes… Tu n’es plus l’ange des cieux que nous connaissions… Ruika, je ne t’avais même pas reconnu dans cette tenue si… provocante et…
- Je suis heureuse que tu te souviennes de mon nom Roland, mais mon histoire est trop longue à raconter sans un peu d’alcool pour l’accompagner.

Se tournant vers l’ensemble de la salle qui était prête à lui sauter à la gorge et à l’écorcher vive, l’aubergiste fit preuve d’une autorité digne de sa carrure de tigre.
- Rangez vos crocs et vos griffes bande de poivrots, et toi apporte une bouteille de mon meilleur vin !

Ruika prit place au bar prenant son souffle pour raconter une histoire, son histoire.

La jeune femme aux cheveux bleus s’étala de tout son long sur la table, poussant un soupir à fendre l’âme et s’étirant les bras en crochetant ses doigts les uns avec les autres. Puis elle se redressa légèrement, appuyant sa tête sur son coude lui-même posé sur la table, et jouant avec son verre vide de l’autre main. Elle était seule à sa table. Mais visiblement pas seule dans l’établissement faisant office de taverne et d’auberge. Venaient de se succéder deux terribles évènements dans la vie paisible de ce lieu où personne ne s’occupait de personne, de manière générale. Sauf lorsqu’une personne en question faisait un peu trop tâche dans le décor, ou s’amusait à percer les tympans de la moitié de la clientèle de l’endroit. L’auteur du crime s’était assis sur un tabouret et sirotait un verre de lait, accompagné de cookies si violemment remerciés, servis par un homme dont la présence semblait être tout aussi déplacée que celle de la fillette briseuse de tympans. Aiyana avait vaguement hésité à lancer un regard noir au couple peu ordinaire mais s’était résigné, ayant la sainte flemme d’aller chercher des noises à un enfant et à son garde du corps. Et Ashera sait que les enfants sont casse pieds dès que l’on s’intéresse à eux. Oui, les mômes faisaient partie des choses qui horripilaient la jeune femme au regard saphir.

Aiyana lâcha du regard la gamine et son majordome pour reporter son attention sur un autre individu qui n’avait pas non plus su se faire discret. Enfin, discrète, puisqu’il s’agissait d’une femme. Une femme à l’odeur de Laguz, et qui pourtant, ressemblait en tous points à une Beorc, jusqu’aux tomes de magie qu’elle transportait avec elle. L’ancienne voleuse aux yeux bleus se demanda pendant un instant si il était réellement judicieux de se faire remarquer par son accoutrement et son comportement lorsqu’on n’était déjà pas très normal physiquement, mais elle laissa tomber la question dans l’oubli, décidant qu’au final, peu lui importait. Elle-même n’était pas la plus normale des Laguzs existant sur Tellius – un corbeau enchaîné à un humain par un sort de magie noire. Et quand la jeune femme aux longs cheveux de jais fit étalage de son art magique, provoquant métamorphose, grognements et sortie de griffes, Aiyana se contenta de pousser un faible gémissement qui en disait long sur sa volonté de boire un verre tranquillement sans se soucier de ce qu’il se passait autour, quand bien même Tellius se mettait à tourner à l’envers.

- On peut même plus boire tranquille, grommela-t-elle dans sa barbe pendant que le patron de l’établissement appelait au calme.

D’ailleurs, en parlant de boire, elle constata que son verre était vide. Allons bon. Comment profiter d’un verre si l’on a rien à boire ? Décidément, le jus de pomme se buvait trop bien. Cependant, un deuxième verre de cette boisson exquise ne rentrait absolument pas dans les finances de la Laguz corbeau, qui n’avait pas prévu de faire des dépenses en quittant le manoir de son maître pour une nouvelle mission. Cette pensée lui tira un nouveau soupir à fendre l’âme. Elle aurait bien aimé un jour de repos, même si cela impliquait de rester dans une pièce privée de lumière et que son lit se résumait à une paillasse qui ferait hurler d’horreur n’importe quel Laguz. Mais il se passait des choses bien trop étrange sur Tellius pour que la jeune femme aux cheveux bleus se repose, à en croire son maître Alzarus. Cette vipère de noble beorc avait eu vent d’un étrange événement en Gallia – parce que d’une façon ou d’une autre, il avait des oreilles de partout, et Aiyana faisait partie des oreilles en question – et voulait évidemment en savoir plus. Quoi de plus croustillant comme nouvelle que l’incendie d’un village Laguz par la main d’un inconnu qui pourrait se révéler être fort sympathique pour un Beorc plein d’ambition ?

Même si Aiyana répugnait l’idée de s’associer à un pyromane taré brûlant des villages entiers quand cela lui chantait, elle n’avait pas vraiment le choix. Elle avait un maître dont la curiosité était vraiment mal placée, et aucune possibilité pour désobéir à ce dernier. La jeune femme au regard azur se redressa et fixa son verre pendant quelques instants, comme si celui-ci allait l’aider dans la lutte intérieure qui se déroulait dans son esprit : sa sainte flemme contre son objectif du jour, qui impliquait de manière plus simple qu’elle se lève et aille s’intéresser aux différentes conversations dans l’auberge. Et, accessoirement, le récit de la Laguz déchue l’intriguait. Le problème, c’était qu’il n’avait pas grand chose à voir avec les évènements sur lesquels Aiyana était venue s’informer.

En proie à un immense conflit intérieur, la jeune femme aux cheveux bleus prit finalement une décision capitale : elle ne bougea pas d’un pouce. Elle avait tout son temps, non ?

"Une taverne!!!!"

D'un air dubitatif Cléo regarda Dust. L'instant dura bien quelques secondes, de dubitatif le regard passa à inquisiteur. Enfin autant qu'on puisse être inquisitrice lorsque l'on est si petite. Finalement le silence se rompit par le ton agacé de Cléo.

"Tu as une meilleure idée?"

"Evidemment que non, mais j'aurai aimé en avoir une. Rohh!! On va pas recruter des gens dans une taverne, ça fait si si si si...."

"Si quoi?"

"Si si si.... Si je pouvais faire autrement, comme recruter par exemple des femmes belles et rebelles, une escorte infaillible moi et mon équipe féminine. Ce serait si si si charmant. Et accessoirement plus attrayant que les gens malpropres que je risque de recruter au sein de cet établissement hautement infréquentable. Pour cela il faudrait que je me rende à une sorte de guilde ou il n'y aurait que des femmes mercenaires et ou évidemment la beauté entre clairement en ligne de compte."

"Dust!?"

"Quoi? Tu vois pas que j’échafaude un plan merveilleux pour nous sortir de cette situation."

"Dust rentre dans cette taverne! Immédiatement!"

A t-il rêvé? Non elle lui a donné un ordre, comme c'est scandaleux. Revenu au sens des réalités il parait en effet improbable de trouver ce genre de guilde. D'ailleurs l'allusion n'était faite que pour amuser les gens qui pourraient l'entendre. Évidemment que non, Dust n'était pas ce genre de personne, enfin si presque. Ce n'est rien qu'un détail et un recrutement à la taverne était nécessaire. Mais avant une punition pour la sale gosse. Dust fit un sourire étrange puis il prononçât ces mots.

"Je pense que tu as bien raison. Après toi ma chère."

Violemment mais pas trop il l'empoigna par ses habits et la propulsa à travers l'entrée ouverte de l'établissement. Un manque de fracas, Cléo avait surement dut se rattraper au dernier moment avant de se percuter une table. Dust poussa un soupir de déception avant de faire à son tour son entrée. Il n'eut que pour accueil le regard noir que lui jeta Cléo, à cela il ne put répondre que par un large sourire. Mais cette entrée en matière avait permis il faut le dire de gagner du temps. Avec un lancée de Cléo on arrivait à capter l'attention d'une assemblée de clients à une taverne. C'était une information à retenir sans doute. Bref donc c'était parfait tout le monde fixait Dust. Certains l'avaient reconnus et son nom commençait à parcourir certaines tables. Puisqu'il fallait battre le fer tant qu'il était chaud, Dust commença son discours.

¤Fier habitant de Gallia... non c'est nul.¤

"Mes chers amis je serai bref, j'ai une annonce à vous faire. Pour certains qui me reconnaitront le sujet de mon retour n'a qu'un seul dessein, empêcher une catastrophe de produire. Libre à vous de ne pas me croire mais un odieux attentat se prépare et je me dois de l'en empêcher. A ces fins j'aimerai avoir à mes cotés le plus de soutient possible."

¤Si possible des femmes!!!¤

"Je ne peut malheureusement pas vous en révéler davantage, seuls ceux assez courageux pour me suivre sauront ce qu'il en est. Car oui je ne peut le cacher la tache va être difficile et je ne peut en aucun cas garantir la sécurité des personnes qui vont m'accompagner. Mais si nous ne l’empêchons pas, c'est le chaos qui nous attends."

Sur cette remarque emprunte aux ténèbres, Dust laissa un moment la foule tergiverser sur la venue de Dust. Encore une de ces facéties, encore une de ces extravagances. Dust écouta aussi une le fait qu'on faisait éloge de sa garde-robe. Ah enfin quelqu'un qui avait du gout. Bref pour le moment il fallait clore ces rumeurs.

"S'il vous plaît, pour toutes les personnes intéressées je les recevrai à cette table avec Cléo. Merci de votre attention. Ah oui j'allai oublier je vais prendre, enfin nous allons prendre un verre de lait et des cookies s'il vous plait Roland."

Roland grogna, Dust ne l'avait pas trop manqué. Il n'avait pas de cookies mais pour la jeune fille qui l'accompagnait Roland lui servit une assiette de biscuit traditionnelle. Tout en mangeant un biscuit, Dust observa la salle. C'était pour lui un miracle si il arrivait à attirer quelqu'un à sa table. Lui qui souffrait d'une assez mauvaise réputation quel félins seraient prêt à le suivre à part Cléo.

Tant de bruits, tant d’agitation, c’était réconfortant de se retrouver en terrain connu. Bien sûr, Personne ne se souvenait pas qu’il puisse y avoir tant de chaos dans une si simple auberge… D’abord l’entrée fracassante d’une petite gamine absolument bruyante, puis l’étalage de magie d’une Laguz même plus Laguz et enfin comble de l’hilarité, un félin qui fait un discours émouvant sur un attentat possible contre le roi… elle n’avait que peu souvent eu l’occasion de fréquenter une auberge mais à vrai dire elle ne savait pas si elle devait s’en sentir lésée ou pas.
Franchement… si un attentat était vraiment possible, clamer dans une taverne bondée son imminence n’était peut être pas la meilleur des choses à faire. Car,… peut être était-elle idiote mais c’était typiquement le genre d’endroit où pouvait se regrouper un groupe de rebelle attentant à la vie de la royauté… Pire encore, si le petit Laguz avait observé la clientèle de l’auberge, il aurait pu voir qu’il y avait une magicienne juste à coté de lui accoudée au bar avec une aura des plus… étranges. Si une personne devait attenter à la vie du roi, Personne aurait rapidement parié sur la participation de cette jeune femme. Après son avis n’était pas forcément objectif vu ce qu’elle avait vécu avec les non-Laguz ou les Beorcs… et cette femme avait beau avoir une odeur de Laguz, elle avait tout de même également un fort parfum humain sur elle. On ne pouvait pas faire confiance aux humains ou simili humain.

*D’ailleurs on ne peut avoir confiance en personne…*

La louve reprit son verre qu’elle sirota tranquillement alors qu’après avoir observé toutes les personnes présentes dans la salle avec une certaine suspicion, ses yeux retombèrent sur Gabriel. Etrangement le gamin semblait observer avec insistance la gamine à leur gauche qui dévorait avec un certain manque d’élégance des cookies. Peut être le gamin en voulait-il… mais de ce qu’elle avait compris, l’aubergiste n’en vendait pas…
- Si tu en veux, je pense que tu peux lui en demander… Au pire on ira en acheter s’ils ne veulent pas t’en passer.

Elle lui fit un sourire très chaleureux mais le gamin n’avait même pas eut l’air de l’avoir ecouté ou plutôt entendu… Ce n’était pas les cookies qu’il semblait regarder mais vraiment cette fille aux cheveux verts… Il avait peut être eut le coup de foudre. Si c’était le cas, Personne aurait préféré que ce soit pour la gamine avec le félin au moins, à part son entrée quelque peu fracassante, elle semblait savoir se tenir.
Soudain, Gabriel se leva sautant sur ses pieds et se dirigeant le torse bombé vers la jeune fille. Personne ne savait pas vraiment si elle devait le retenir, l’encourager, l’accompagner ou quoi que ce soit d’autre. Elle n’avait pas la fibre maternelle loin de là. D’ailleurs quand elle y pensait, elle se demandait comment sa sœur avait pu si bien prendre soin d’elle alors qu’à l’époque, elle avait certainement une demi-douzaine d’année de moins qu’elle aujourd’hui. Elle possédait vraiment une force qui ne serait jamais à la portée de la louve.
Se levant avec rapidité, elle suivit le petit dragon restant un peu derrière lui. Il traversa la salle et se présenta à la table de la jeune fille et s’inclina.

*Mais pourquoi s’incline t-il… C’est assez vieux jeu comme manière de se présenter à sa belle… peut être une coutume dragonne*

- Princesse des dragons, moi Gabriel, dragon blanc de la famille Dessange je suis votre humble serviteur.

*Princesse des Dragons… cette gamine ?*

Si c’était vrai, Personne comprenait mieux son comportement. L’appel des siens, l’envie de rentrer chez lui, ses yeux fixés sur elle, comme l’idole de toute une nation et non pas comme l’élu de son cœur.
- Gabriel, relève toi, je vais parler avec la demoiselle _ elle se tourna vers elle _ mademoiselle, mon compagnon de route que voici, a été enlevé aux vôtres et souhaiterait retourner auprès des siens à Gol…
- Arrête, tu ne peux pas demander une chose si égoïste à la princesse de mon peuple.
- SILENCE !_ le ton intimidant le fit taire sur le champ _ Il est trop respectueux de vous pour vous le demander, c’est pourquoi je le fais. S’il vous plait mademoiselle, pourriez vous le ramener chez les siens

Personne sentit un pincement au cœur en faisant cette demande, étrangement, elle s’était attachée au gamin et être l’outil de leur séparation même bénéfique pour lui, lui faisait mal…Elle posa une main dans ses cheveux et les caressa doucement .
- Je serais votre obligée et ferais tous ce que vous voudrez.

HRP : ce qui est écrit en police gigi, ne peut être compris que par les dragons, les loups et ceux comprenant le languange des loups.

Quel bordel dans cette taverne. C'est vrai quoi, la petite Gally n'était là que pour déguster ses cookies et son lait tranquillement et voilà qu'un tas de choses se produisent. Deux en l’occurrence, mais quand même deux de trop pour un si petit cerveau à peine revitaliser en sucre. Et pour ceux qui auraient l'audace de penser que l'organe intelligent de l'humanité animale n'a pas besoin de sucre comme premier apport pour vivre... Eh bien ils ont raison. Mais là n'est pas la question, débutons par le commencement.

Tout d'abord, ce type et son discours. Plutôt mignon et détendu bien qu’énormément crispé et coincé. Peut-être qu'elle devrait l'embrasser aussi? Ça décoince beaucoup les gens et c'est facile! Partie au monde des licornes roses magique, elle n'écouta donc pas la moindre once du discours.

Deuxièmement, un mini-truc vint à elle. Puis un plus grand truc. Que du blabla, qu'elle écouta presque attentivement avec un demi-sourire du à sa frustration d'être forcée de sortir de sa bulle des rêves. Innocemment, elle plaça un doigt devant sa bouche et demanda:

"Nyavez des gâteaux?"

Cela sonnait un peu comme un ultimatum. Qui aurait pu croire que la future reine des dragons était aussi immature... Bon à sept ans en même temps.

Sans attendre que ses interlocuteurs répondent, Alyster se joignit à la conversation avec une classe et une noblesse exceptionnelle pour un Beorc:

"Monsieur Dessange, quoi qu'il vous soit arrivé j’enverrais dès ce soir une missive au pays pour que l'on vienne vous chercher. Quand à vous princes...
-Nyajouuur!
-Princesse!? ♥"

Gally était déjà partie, ayant rejoint un peu plus loin Cléo et Dust. Ces derniers possédaient des cookies, alors forcément... Elle tapait l'incruste:

"Nya peut n'en avoir? Nya Nya Nya? ♥"

Ruika se souvenait de ce lieu comme d’un lieu calme, elle venait de raconter à l’un des membres de son passé se qu’elle avait traversé, ce qu’elle avait fait, ce qu’elle était devenu et comment elle s’en était sortie. C’était un discours long et remplie d’émotions mais il était difficile de faire passer des émotions lorsque que votre interlocuteur devait s’occuper du grabuge qu’engranger un fou avec des idées bizarre de complot contre le roi, une gamine qui s’excitait aux quatre coins de la salle pour réclamer des bonbons et des gâteaux et toute la clientèle habituelle. Pourtant, il faisait des efforts pour écouter son récit et elle se sentait réconfortée par sa considération.
C’était la première fois qu’elle revenait au pays, elle avait fait des rencontres plus agréable que d’autre, elle s’était faite plus ou moins remarquée mais chacun la jugée sur ce qu’elle était à présent. Seul, une de ses anciennes connaissances pouvait avoir la patience et la volonté d’écouter le récit d’une sale mage Beorc. Elle ne pouvait pas dire qu’elle se sentait chez elle mais au moins elle ne se sentait pas totalement exclue.

Enfin, ça aurait tout de même était plus simple sans l’intervention de l’espiègle du village selon Roland. Il lui avait dit que c’était l’un de ses passe-temps favoris que de crier aux loups quand ceux la n’étaient point là. Ce n’était qu’une facétie de plus. Une boutade qui devait peut être sembler sympathique, peut être même marrante pour certains des clients. Mais pas pour elle. Enfin, il était tout de même mignon à s’exciter dans tous les sens comme un asticot harcelé par la pointe d’un hameçon… Quelle image troublante.
- Bon mon cher Roland je vais te laisser, tiens pour la boisson
- Non ma petite Ruika, ne me fait pas l’affront de me payer une invitation. J’invite déjà peu de monde alors s’il te plait
- Ne t’inquiète pas, je ne me battrais pas pour débourser le peu d’argent que j’ai. Il est difficile de se trouver du travail en terre Laguz dans ma condition.
- Bah, si tu abandonnes ce vêtement de pirates pour l’une de mes affriolantes petites tenues de serveuses, je t’engage sur le champ.
- Haha !! Toujours fidèle à toi-même Roland. Allez, à la prochaine fois, je vais élucider le mystère qui tourne autour de ce « complot » contre le roi. De toute façon je lui ai demandé une audience pour avoir l’un de ses laissé-passés.

Sa réflexion, sa façon de lui rappeler qu’elle était toujours la même qu’avant la fit sourire. Elle se permit alors d’agir le temps d’une seconde comme celle qu’elle avait été des années plus tôt. Elle se tourna vers le félin à lunette et lui fit un clin d’œil alors qu’elle rajoutait avec le ton espiègle de sa propre enfance.
- Tu devrais faire attention jeune homme se pourrait être moi qui irait assassiner ton roi ! Et maintenant je sais que tu ais à ma recherche.

Elle tira la langue et sa révérence en s’envolant d’un pas léger. La tête haute, elle se dirigea vers le palais. Les regards se posaient toujours sur elle avec mépris, mais cette fois ci, ils ne l’atteignaient pas. Elle avait même un sentiment de supériorité par rapport à eux car aucun d’entre-eux ne se serraient relevés après ce qu’elle avait vécu. Aucun ne serait devenu aussi forte qu’elle. Ces demoiselles qui cachaient leurs lèvres derrière leur élégant éventail, se serait prostituées pour survivre car elles n’avaient nulle force de caractère, nulle force tout court. Qu’elles rient, qu’elles soient muettes de stupeur ou quoi que soit d’autre. Ruika savait que d’un revers de la main elle pouvait les faire taire.
Elle se rendit alors dans la grande allée et même si certain plutôt que de lui lancer des regards noirs, lui lancer des déchets, aucun ne passait sa barrière de vent.

Aujourd’hui, elle était invincible.

Visiblement, la prière d’Aiyana ne serait pas exaucée : elle ne pourrait jamais siroter son verre de jus de pomme tranquillement. Peut-être n’aurait-elle tout simplement pas dû choisir un établissement aussi fréquenté ? Après réflexion, non. D’abord parce qu’il lui fallait bien un prétexte pour lambiner dans une taverne en train d’apprécier un jus de pomme, et que celui du recueil d’informations dans un endroit fréquenté lui allait bien, et ensuite parce que le jus de pomme de cette taverne était tout simplement délicieux. Bien que l’actuel verre de la Laguz soit plus vide que plein, vide qu’elle fixait d’ailleurs d’un œil morne tout en attendant d’avoir une quelconque inspiration tombant du ciel pour qu’elle se bouge les fesses. Enfin bref, pour revenir à l’énième élément perturbateur du moment, qui la tira de sa contemplation fascinante – si si, c’est fascinant un verre – il s’était agit cette fois d’une jeune fille entrant à toute berzingue dans l’établissement, manquant de justesse de se prendre une table en fin de course. Enfin, ‘entrer’ n’était pas tout à fait le terme exact puisque la demoiselle semblait être entrée contre son gré de manière aussi… fulgurante. Toujours est-il que, n’ayant rien de mieux à faire, Aiyana exécuta l’action la moins originale de la minute et posa son regard bleuté sur le drôle de duo qui venait de faire son entrée dans la taverne en tant qu’élément perturbateur numéro… trois, si elle avait bien compté.

Une fillette accompagnée d’un Laguz – jusque-là, ça n’avait rien de trop étonnant puisque l’on se trouvait dans une capitale Laguz – au regard azur et aux cheveux ébènes parsemés de mèches violettes – de ce côté-là, Aiya était mal placée pour critiquer – dont la seule présence semblait provoquer chez les autres consommateurs quelques réactions étranges, et l’évocation d’un nom comme ‘Dus’, ‘Bust’ ou ‘Dust’. La jeune voleuse tendit un peu plus consciencieusement l’oreille vers les autres tablées et eut droit à la confirmation de l’une de ses trois hypothèses, à savoir que le nom de la célébrité du moment était Dust, et qu’il était assez connu dans l’armée gallienne. Le reste, la jeune femme aux cheveux bleus l’apprit de la bouche du principal concerné, qui prit plus ou moins solennellement la parole pour faire une annonce des plus… intrigantes. Et pessimiste. Mais pas assez précise au goût d’Aiyana, qui pressentait qu’elle allait devoir creuser la question si l’affaire du gugusse l’intéressait, à défaut de pouvoir trouver un brûleur taré de villages laguzs. La menace dont il était question pouvait aussi éventuellement intéresser Alzarus… La meilleure façon d’obtenir des renseignements plus précis était de jouer le rôle de ‘soutien’ que le jeune homme semblait chercher au sein de cette taverne, quitte à passer pour un type extravagant adepte de la théorie du complot – et des cookies.

Le regard saphir d’Aiyana se promena entre les différentes tables de l’établissements, ses oreilles suivant le mouvement pour saisir des bribes de conversation potentiellement croustillantes. Il n’était pas étonnant de voir que la plupart des tablées avaient pris pour sujet de discussion ledit Dust, et de manière plus générale, les petits Laguzs embêtants comme semblait l’être le pauvre chat désespéré – il fallait être désespéré pour se lancer dans un projet pareil, non ? Enfin, il s’agissait là d’une réputation, donc allez savoir si ledit Dust avait réellement un caractère de cochon… Dans tous les cas, le duo Cléo/Dust avait eu le mérite d’attiser la curiosité d’Aiyana, qui daignerait peut-être de faire enfin quelque chose de sa journée. Elle fut toutefois devancée par le truc haut comme trois pommes qui était parvenu à percer les tympans de la moitié de l’assemblée quelques minutes plus tôt – arme redoutable. Alors que deux individus s’étaient avancés jusqu’à sa table pour lui adresser la parole, la gamine s’était tout simplement défilée en allant vers son centre d’intérêt du moment : les gâteaux. La voleuse poussa un soupir. Non, décidément, les enfants n’étaient pas sa tasse de thé. Dust valait-il vraiment la peine qu’elle se casse la tête avec un truc criard et collant ?

Cherchant de nouveau une réponse à une question existentielle, Aiyana ne prêta attention à la Laguz magicienne que lorsqu’elle arriva à hauteur de la table de Dust et lança une pique d’un ton railleur, avant de prendre la porte sous le regard méprisant d’une bonne partie des clients de l’établissement. La Laguz corbeau se contenta quant à elle d’hausser un sourcil mi-sceptique mi-amusé – et ouais, un sourcil, ça cache beaucoup de choses – avant de se lever à son tour, déposer distraitement son verre sur le comptoir et se diriger vers la table du chat au regard azur. Sans se gêner, la jeune femme aux cheveux bleus tira l’une des chaises libre et s’assit en face de Dust, ignorant royalement la gamine demandeuse de cookies, et adressant un petit sourire espiègle à son futur interlocuteur. Elle posa nonchalamment son pied droit sur son genou gauche, appuya son menton contre sa paume, son coude sur la table, et s’adressa d’un ton espiègle au chat au regard azur :

- J’aime les missions suicido-chaotiquo-excentriques… Ca compte comme CV ?

Elle passa sous silence qu’elle n’était absolument pas une âme courageuse, et seulement à moitié convaincue par le discours du jeune homme. Mais l’excentricité l’intriguait, aussi ne se gênait-elle pas pour enquêter un peu, même si elle parviendrait peut-être à une conclusion parfaitement débile ou insensée.

Que penser au beau milieu de ce tumulte? Que l'idée est quasi vaine? Oui certainement et s'est peut-être courir derrière une chimère que de donner voix en pareil lieu, pour pareille cause. Le destin jugera de l'opportunité de mes choix, pour l'instant le résultat était mitigé. Plutôt habile lorsqu'il s'agit de blâmer ou d'ironie, Dust ne put recevoir qu'un résultat fort mitigé, comme il le pressentait de toute manière. Ainsi de retour, il ne pouvait espérer meilleur mauvais accueil. L'assistance baillait ou ne savais que répondre. On l'accusai de crier au loup, le pire c'est qu'il ne pouvais qu'être d'accord avec eux. Cléo et Dust formaient un duo insolite et peu crédibles.

¤J'aurai du la virer.¤

Néanmoins ils n'avaient guère le monopole de l'agitation de cette taverne, en témoigne les assauts répétés de cette enfant laguz. Aux dires, c'était une princesse.

¤PRINCESSE!!!¤

Oui une princesse, veuillez me laisser continuer au lieu de m'interrompre sans cesse. Je disais donc, une vrai princesse. Gourmande et sans doute encore trop enfantine elle se jeta sur les cookies de Dust qui n'avait pas eu le temps d'en consommer au moins un. Peut-être pensât-il qu'il arriverait à l'embaucher avec quelques cookies substantiels. Quoi qu'il en soit, la famille royale de Goldoa pouvait s'avérer une aide précieuse surtout dans ce genre de situation. Cela aurait permis aussi à Dust de rendre plus crédible sa visite auprès du roi et de ses motivations, malheureusement la princesse semblait témoigner de trop d'empressement au niveau de ses caprices. C'était encore une enfant après tout.

¤Pourquoi moi? Je n'ai jamais eu pour vocation d'être garde d'enfant.¤

La suite fut tranchée, entre la phrase assassine et l'acceptation d'une laguz du peuple corbeau. Considérant la première personne, Dust aurait réellement voulu la féliciter pour ce bon mot, c'était vraiment parfait. Bon néanmoins la révérence et la langue semblait de trop, mais cela n'entachait en rien la prestation verbale de la laguz. S'il en avait eu le temps, il se serait déplacé rien que pour la félicité mais bizarrement des personnes semblaient s’intéresser à ses paroles. Tout d'abord il devait sauver au moins un ou deux cookies.

"Évidemment princesse, servez-vous je vous en prie."

Dit-il en piochant aussi dans l'assiette et en invitant Cléo à faire de même.

"Je ne sais si vous êtes habilité à cela majesté, mais le danger rôde autour du trone de Gallia. Ma famille à et à toujours fait partie du conseil des sages, conseillant le roi. J'avoue que..."

¤Zut, elle a presque déjà tout mangé!!! Faut que je fasse des sacrifices de cookies.¤

"Ma popularité n'est pas au top avec le roi Skrimir. M'accorderiez vous, l'honneur de m'accompagner ce soir au festin du roi. Je connais les habitudes du palais, en tant que proche d'un sage j'y suis convié mais vous rendriez un fier service en m'accompagnant à cette fête. Je ne souhaite que lui parler et l'avertir du danger qu'il encourt."

Souhaitant faire partager cette conversation avec la ravissante laguz aux ailes noires, Dust tourna légèrement la tête.

"Vous êtes également la bienvenue ma chère. Comment dois-je vous appeler? Pour ma part au risque de me répéter je me nomme Dust. Je dois avouer que votre décision me surprend un peu, mais je vous remercie du fond du cœur. Je n'ai guère de preuve pour avancer mes dires, mais j'ai vu les flammes et le chaos de près, je suis persuadé qu'elles vont refaire surface d'ici peu."

Bizarrement Dust n'eut même pas l'idée d'interjeté un effet humoristique. Le sujet était bien trop grave pour cela. D'ailleurs il ne tenta aucune manœuvre de séduction, si cela n'était pas un signe de gravité.

- En fait après réflexion, je pourrais le ramener maintenant. Ça vous dirait de rentrer au pays Monsieur Gabriel.

Le visage du garçon s’illumina à ces mots. Retourner au pays, Personne ne savait pas depuis quand on l’avait enlevé aux siens mais l’étincelle dans son regard signifiait clairement que ça faisait trop longtemps. Elle eut un pincement au cœur.
- Personne ! Je vais pouvoir rentrer chez moi c’est génial !!! Tu as entendu !

La louve sourit de manière amère.
- C’est génial !

Faux enthousiasme. Elle posa une main dans ses cheveux et les caressa avec douceur. Elle l’aimait bien ce gamin. Comme lui, elle voudrait bien rentrer auprès des siens, dans sa famille. Il n’était pas si loin, elle avait vu sa sœur et n’avait qu’un pas à faire pour la rejoindre.
Elle ne le ferait pas.
- Ne perdons pas de temps alors ! Et pour la princesse ?

Celle-ci se jetait déjà sur les derniers cookies du pauvre chat qui peinait à en sauvegarder.
- Je vous prierai de bien vouloir la surveiller le temps que je revienne.

La louve pencha la tête vers la dévoreuse de sucrerie et soupira intérieurement. Elle tronquait un adorable gamin doux et gentil contre une princesse capricieuse et surexcitée. Il fallait vraiment qu’elle apprécie le gamin pour le laisser partir.
- Très bien Gabriel, tu vas alors suivre le gentil monsieur, il te ramènera chez toi_ elle se tourna vers le Beorc et lui demanda à voix basse_ Vous retrouverez sa famille, vous n’allez pas l’abandonner dans les rues de Goldoa, hein ?
- Madame, je ne me permettrais de le laisser que quand ses parents le serreront dans leurs bras.

Le gamin s’excitait dans son coin, se réjouissant de son retour au pays. Il en avait vraiment vécu des vertes et des pas mûres. Il méritait de pouvoir retrouver la chaleur des bras de sa mère autour de lui. C’était vraiment un bon garçon…
- On y va Monsieur Gabriel ?
- Ah maintenant ? Et Personne ?
- Nul non dragon n’est accepté en Goldoa. Je suis désolée mais j’ai bien peur que les séparations soient maintenant.

Il se tourna vers la louve qui continuait à lui sourire chaleureusement. Il se mordit les lèvres, il trembla alors qu’il saisissait frénétiquement le haut de son pantalon de ses deux mains. L’excitation lui avait fait oublier que lui rentrer, ils devraient se séparer pour un temps indéfini…
- Personne… Tu ne m’en veux pas. Je voudrais rester avec toi, mais… mais ma famille me manque tellement …

La louve n’était pas douée pour les mots. Elle posa un genou au sol et le prit dans ses bras. Elle ne comprenait que trop bien son sentiment. Elle le comprenait si bien…
Un baiser sur le front, elle le retourna pour le pousser vers le prêtre. Elle n’était pas non plus très douée pour les « au revoir ». Alyster lui prit la main et il s’éloigna avec le jeune dragon. Hors des vues indiscrètes, ils disparurent. Un pop signa la fin de leur rencontre, la fin de leur aventure. Son cœur se serra d’autant plus.
- Nya veux des cookies ! Plus de cookies !

Personne respira profondément, réprimant le moindre signe d’une quelconque affection. D’un revers de la main elle effaça l’humidité de ses yeux et serra les dents. Reprenant son visage de marbre, elle se rapprocha du bar et de la nouvelle source d’intérêt qu’incarnait le minou.

Elle s’inclina devant les quatre protagonistes et expliqua à la princesse dans sa langue si particulière où son garde du corps était parti. Elle se mit à son service bien qu’elle n’était pas sure que la demoiselle l’ait écoutée.
Elle prit un morceau de parchemin et inscrivit en quelques phrases son nouveau nom, Leya. Elle se joignait à eux dans leur folle aventure.

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HRP: Seul Gally me comprend car je parle le language des anciens. Sinon j'écris sur un parchemin quand je communique!

» Un coup pour toi, un coup pour moi, et celui-là c'est pour le plaisir [Pv Liyu]
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Pour le roi.

Pour le roi.

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