[FB]L'honneur et la gloire 1/2 [PV Mysti]

La nuit régnait sur Tellius. L’obscurité était omniprésente, plus particulièrement dans le bois qui nous intéresse, à la frontière même entre Criméa et Daein. Même les yeux les plus aiguisés ne pouvaient percevoir le moindre mouvement. Près de ce bois, en territoire daeinien, un petit fort, encore largement défendable malgré sont état de délabrement avancé, dressait ses murs de pierre taillée.
Mais ce qui nous intéressait directement se déroulait dans le bois, ou plutôt à la lisière. Un homme était perché sur un arbre, parfaitement camouflé. Sa tenue, apanage de sa carrière de Disciple, recouvrait tout son corps. L'homme guettait depuis bientôt deux heures, quand il se redressa brusquement. Il était parvenu à discerner la silhouette d'un cavalier. Il lui fallut un petit effort pour reconnaître la personne en question.
Un hululement se fit entendre, puis il adressa trois signes à un autre homme, dissimulé plus loin. Celui-ci sortit une petite cage abritant un oiseau. Il lui murmura quelques mots, puis lâcha l'oiseau, qui fila à toute vitesse vers le fort. Au sommet des remparts, un autre Disciple intercepta l'oiseau. Celui-ci, avec un langage corporel éloquent et longuement travaillé, lui indiqua l'arrivée du cavalier, ainsi que son identité. Aussitôt, le Disciple se tourna vers un Soldat en armure légère qui se trouvait quelques marches plus bas et lui traduisit l'étrange langage de l'animal.

-Un cavalier vient de Criméa. Le nom: Mysti de Méline. Question: à ramener vivant?

Ni une, ni deux, le Soldat dévala aussi vite qu'il put la volée de marches, puis se dirigea vers le donjon du fort, la partie la plus fortifiée. Il parcourut les couloirs pendant quelques minutes, avant de pénétrer dans le grand hall. Au bout de celui-ci, Cormag siégeait sur un trône de pierre. Il se redressa à l'arrivée du Soldat. Il avait rapidement perçu son trouble.

-Qu'y a-t-il, Leo?

-Un cavalier a été récemment aperçu au Nord. Il a été identifié comme étant Mysti de Méline!

Cormag se raidit et, bien que cela parut impossible, il se redressa davantage. Pendant trop longtemps, il avait souhaité rencontrer cet homme qu'on disait capable de réduire un homme en cendres sans prononcer un seul mot...

-Est-il seul?

-Il semblerait, oui.

Un sourire étira le visage de Cormag, mais il n'atteignit pas ses yeux, c'était un sourire sans joie...

-Envoie les Chouettes. Ramenez-le moi en vie. Et ENTIER! Le premier usage de violence sera puni de mort!

Le Lancier ne se le fit pas dire deux fois. Il parcourut le chemin en sens inverse et se dirigera vers la caserne, où logeaient les autres mercenaires. Une femme l'attendait. Elle portait un masque qui ne dissimulait pas sa grande beauté. Au vu de sa tenue, il s'agissait certainement d'un Rôdeur.

-Où cours-tu comme cela, Leo?

Le Lancier se refusa à la regarder dans les yeux. On disait sa beauté fulgurante...

-Le cavalier... Il doit être ramené ici, en vie et entier. Ordre du Capitaine!

Aussitôt, le Rôdeur frappa dans ses mains délicates. Une dizaines d'hommes et de femmes, tous vêtus de noir se rassemblèrent auprès d'elle.

-Allez, messieurs-dames ! On se fait rapide et silencieux comme des ombres et on récupère Mysti de Méline, en vie et entier! Formation en pince, il s'agit d'un mage. Pas de violence sous peine de mort!

Ce fut l'effervescence dans le fort tandis qu'une dizaine de silhouettes le quittaient pour franchir à vitesse grand V la distance entre le fort et l'endroit où Mysti avait été localisé. Le tout se fit en silence. Dans les arbres, loin des regards, des hommes et des femmes en noir se déployaient.
A quelques mètres de Mysti, la femme masquée porta un sifflet en os à ses lèvres. Le son qui en sorti, inaudible pour un humain, fut insupportable pour la monture du général, qui piaffa, se cabra et sauta sur place à plusieurs reprises en faisant plusieurs tours sur lui-même. Profitant de la distraction du cavalier, quatre Disciples se laissèrent tomber sans bruit derrière lui. Dans les arbres, des arcs se bandèrent, au cas où. On savait Mysti de Méline dangereux...
La femme masquée, en revanche, lui fit face, escortée de deux autres Disciples et de deux Rôdeurs. Elle laissa le sifflet bien en évidence sur sa poitrine.

-Bien le bonjour, général! Il semblerait que votre monture vous pose problème. Ne vous en faîtes pas, elle se calmera bientôt.

L'ironie était palpable. Un ange passa, le temps que Mysti se remette de sa surprise. Puis la femme masquée reprit la parole.

-Général, je me nome Fiona ! Votre arrivée ici est une occasion inespérée pour nous de vous rencontrer. Mais il est quelqu'un, là-haut...

Elle désigna la silhouette du fort.

-...qui meurt d'envie de vous rencontrer. Mais étant donné que les chances que vous ayez prévu une telle rencontre soit minces, je vous demanderais de descendre de cheval et de poser armes et tomes à terre et de lever les mains en évidence au-dessus de votre tête. Pour votre sécurité, je vous prierai de n'avoir aucun comportement agressif. Nous avons reçu l'ordre de vous ramener en vie et entier...

Lentement, les Disciples s'approchaient. Ils attendaient la réaction du Mage

(si tu pouvais utiliser des couleurs plus claires et moins flashies ce serait bien x_x du blanc ou du jaune par exemple...)

Le voyage commençait donc, qui comme les autres ne serait jamais de tout repos. C'était dans cette forêt que le général avait perdu l'usage de l'épée, à Daein qu'il avait vu le Black Fang régner en maître, malgré la souveraineté de la Chevelure d'Argent. Cette frontière semblait bénéficier d'une aura maléfique pour les deux nations, les exactions y étant toujours nombreuses, et cette fois-là ne fit pas exception.

Le mage avançait au trot, entouré d'une escorte de mages expérimentés, à même de réagir et de se coordonner face à tous types d'adversaires. Pour une traversée dans le désert, le chef militaire de Criméa était prêt à leur confier sa vie. Bretteurs, lanciers manieurs de haches seraient ralentis par le sable et leurs armures, ainsi que ceux qui faisaient de l'art cavalier leur arme de prédilection. Si chevaux il y avait cette fois, ce n'était que pour leur transport, les bêtes ne prendraient aucun risque.

"C'est étrange...
-Quoi donc, général ?
-Je n'entends pas d'oiseaux chanter. Quelque chose les a peut-être effrayés. Peut-être un mouvement beorc, il y a un vieux fort abandonné non loin d'ici. L'endroit parfait pour une embuscade.
-Faisons-nous un détour alors ?
-Non. La sorcière d'Hatary prime, nous devons perdre le moins de temps possible. Daein et Criméa sont en paix et nous avons un laisser-passer officiel. S'ils ne veulent pas entendre la paix, nous serons forcés de prendre les armes, tenez-vous prêts à toute éventualité ! Je pars devant, à cent mètres. Attendez deux minutes puis suivez-moi."

Les soldats opinèrent, habitués depuis longtemps à ce que leur chef joue l'appât. En tant que personnalité influente de Criméa, si quelqu'un attaquait, ce serait à lui qu'on en voudrait, aussi ce rôle lui était dévolu, mais ils seraient derrière lui pour l'épauler.

D'un talonnement léger, le chevalier fit partir Fraise au galop. La jument emprunta la route la plus facile, la plus évidente... et l'effet ne tarda pas à se faire sentir. Sans prévenir, Fraise se cabra et montra tous les signes les plus évidents d'une désorientation soudaine, Mysti manqua d'être désarçonné mais glissa seulement sur sa selle, les rênes bien en main.

"Oh ! Tout doux ma belle ! Tout va bien ! Calme-toi !"

Les rats ne tardèrent pas à infiltrer le navire... Une femme grassement escortée se présenta, avec toute la présomption du monde, sans imaginer une seule seconde que Mysti avait vécu ce scénario des centaines de fois, face à des petits truands ou des bandes organisées... même contre une meute de loups laguz. Gardant son calme, le chevalier ne sortit pas son tome mais n'obtempéra pas pour autant.

"Bonjour gente dame ! Vous me connaissez dirait-on, aussi je vous épargne les présentations. Je me vois contraint cependant de refuser si douce invitation. Voyez-vous, je suis missionné par ma nation pour aller inspecter la frontière de Daein jouxtant le désert, une entreprise longue qui ne saurait souffrir de retard. S'il n'est point besoin de se battre, peut-être pourriez-vous mener ma jument tout en mandant à votre chef de faire vite et de venir à notre rencontre... Nous sommes quelque peu pressés."

La "chouette" hulula de nouveau un signal d'alarme, tandis que le martèlement d'un groupe de chevaux se rapprochait à vive allure. Mysti ne tenta pas de forcer le passage. Amusé, le général sourit.

"J'ai toujours cru que les chouettes étaient des oiseaux nocturnes. Celle-ci semble être un peu enrouée."

(Moins flashies promis!)

Le sourire de Fiona s'effaça.

-Je suis vraiment navrée que vous le preniez comme cela, général. Vous ne me laissez pas le choix...

Quelque chose, ou plutôt quelqu'un souffla dans un tube de bois creux. Un dard de fer piqua le général au cou. Aussitôt, le venin se répandit dans son organisme. Ce venin provenait d'un scorpion Cavalier Noir, célèbre pour son rôle d'anesthésiant puissant, mais surtout pour empêcher les mages de se servir de leurs facultés. Instantanément réduit à l'état de poupée de chiffon, Mysti piqua du nez. Il était toujours parfaitement conscient, mais il était impuissant.

-Nous reprendrons cette conversation un peu plus tard, général. J'attendrai que vous ayez repris vos esprits.

Un homme retenu par une corde se laissa tomber d'un arbre. Il cueillit le général sous les aisselles et se laissa remonter. Dans le même temps, les arcs tendus avaient changé de cibles. Parmi les archers, l'un d'entre eux était un Marqué aux cheveux bleus acier. Il arborait une large cicatrice à la joue. Sa marque, visible sur sa nuque, ressemblait à une larme ailée... Il observa les cavaliers et d'un geste, il lâcha le feu...
Car des mages étaient aussi postés dans les arbres. Ils enflammèrent les flèches. Dans le même temps, selon une tactique mûrement réfléchie, des globes de verre remplis d'huile avaient été envoyés se fracasser sur le chemin et un peu partout aux alentours. Les flèches se plantèrent dans les nombreuses flaques formées, créant un mur de feu qui réduirait à néant toute tentative de le franchir. L'escorte de Mysti, aussi bien armée soit-elle, devrait remettre à plus tard le sauvetage.
Pendant ce temps, Fiona et les autres Disciples couraient sur les passerelles tendues entre les arbres, et qui faisaient de la forêt un simple étage supplémentaire. En dix minutes, le groupe formé par les Disciples, les Mages et les Archers pénétraient à nouveau dans le fort, tandis que de nombreux archer se postaient sur les remparts pour les couvrir.

Il était clair à présent, même pour Mysti, que l'opération était rodée. Le feu s'éteindrait dans environ deux heures. Pour que le poison cesse de faire effet, il en faudrait une de plus.

Portant toujours le général sur son dos, Atos, car tel était son nom, pénétra le premier dans le grand hall.

-Il n'est pas bien lourd, votre pauvre diable! Vous me parliez d'un général? Je m'attendais à un prince en le voyant!

Le Rôdeur lui tapa sur l'épaule.

-Es-tu idiot? Tu n'es pas au courant que c'est un Mage?

Aussitôt, le visage d'Atos s'éclaira, il avait enfin compris l'origine du physique peu développé de Mysti.
Le groupe atterrit enfin dans la grande salle. Cormag se redressa à leur entrée.

-Il est entier?

-Simple piqure au cou. Il n'a pas voulu se rendre...

Mysti fut posé et assis à une table. On ne l'attacha pas, on ne le bâillonna pas, il était donc tout à fait possible qu'il parle. Pour l'empêcher de tomber, on le ceintura à la chaise. Il tenait presque le rôle de l'invité d'honneur. A l'autre bout de la table, Cormag s'assit calmement. Il portait son armure daeinienne. Autant mettre les choses au clair immédiatement. Atos et Fiona s'étaient installés dans le fond de la salle, bientôt rejoints par l'archer à la cicatrice, et ils avaient entamés une partie de dés. Dans un coin de la pièce, Genarog dormait.
Cormag dévisagea Mysti longuement. Il était à la fois surpris et rassuré. Il ne s'attendait pas à rencontrer un individu aussi jeune qui avait déjà accompli tant de prouesses martiales. Mais d'un autre côté, le manque de musculature était une marque évidente de son office de Mage. Cormage finit par prendre la parole.

-Avant toute chose, je dois vous avouer que je suis profondément choqué des méthode de mes hommes.

Son regard se porta sur Fiona qui frémit.

-Il me semblait avoir interdit toute violence... Mais passons! Je sais pertinemment que vous ne pouvez pas avoir quitté Criméa sans une raison valable. Et d'après ce que l'on m'a rapporté, vous vous apprêtiez à chasser la sorcière dans la région...D'Hatary, c'est cela? Bon choix, les sorcières sont l'un des pires fléaux de la société, après les politiciens corrompus. D'ailleurs, il me semble que vous-même êtes le favori voire le protégé de la reine Elincia, n'ai-je pas raison?

Le tout avait été dit avec le plus grand sérieux, hormis la dernière phrase où pointait l'amusement.

-Le fait que vous soyez actuellement retardé me peine un peu moi-même, voyez-vous... Rassurez-vous, je ne vous veux aucun mal. Vous ne courez aucun risque tant que vous siégez à cette table. Non, en fait, si je vous ai mandé ici, c'est par curiosité. Scientifique pour ainsi dire. En fait, j'aimerais que vous éclairiez ma lanterne. J'ai l'impression nette et lucide de vous avoir déjà rencontré voire affronté à plusieurs reprises sans que nos duels n'aient jamais connu de vainqueur... Auriez-vous la même impression que moi, ou est-ce une erreur de ma part? J'aimerais que vous me répondiez honnêtement...

Tout alla très vite.

Pour des gens qui prétendaient vouloir la paix, ils avaient des méthodes plutôt expéditives. Ayant juste le temps de reconnaître le bruit caractéristique, Mysti ne put éviter le tir de fléchette et manqua de tomber de sa monture, rattrapé par l'un des nombreux assistant de la sournoise Fiona. En quelques secondes, il sentit son corps s'engourdir dangereusement, vit le sol s'éloigner pendant qu'on l'emmenait à travers un vaste réseau de cordes et de planches suspendues.

Pendant ce temps, la cavalerie arrivait, sous un déluge de flèches et de flammes. Les plus réactifs déchiquetèrent les traits en plein vol à l'aide d'incantations rapides en rafales. Les chevaux s'affolaient, et l'autre côté du mur de flammes, Fraise ne faisait pas exception. Elle avait perdu son maître trop brusquement pour voir où on l'avait emmené.

"Ces gens nous prennent pour de la bleusaille... Montrons-leur qui sont les mages sous le commandement direct du général De Méline ! Montrons-leur pourquoi on nous appelle mages d'élite !
-Oui !"

L'unité se mit en formation avec une discipline parfaite. Il ne fallut que quelques minutes pour qu'un déluge de foudre neutralise la magie enflammée, secondée par un couloir de vent qui la dispersa et l'étouffa dans des recoins de terre stérile. La forêt de ne brûlerait pas à cause de la bêtise de Daein. Les cavaliers s'élancèrent jusqu'aux traces de l'embuscade. Fraise y attendait patiemment et se dirigea vers les autres chevaux quand elle les vit. Aussi intelligente que son maître, elle se mit en route vers la direction empruntée par les Disciples lorsqu'ils avaient tourné talons. Le forteresse fut bientôt en vue, bardée d'archers. Des sourires de connivence naquirent alors.

"Ils nous sous-estiment parce que nous nous trouvons à Daein.
-C'est bien mal nous connaître.
-Nous ne servons pas d'escorte pour rien. Pasiris, à toi de jouer !
-Bien, laissez-moi faire... Fim---bul---veltr !"

***

De con côté le général se retrouvé installé comme un bébé dans sa table à manger, les paupières papillonnant d'étourdissement tandis que son corps vacillait. Il inspecta la salle par réflexe, les issues, les gardes, l'équipement. C'est alors que le grand manitou de la bande s'installa devant lui, tout pimpant dans sa belle armure.

"Avant toute chose, je dois vous avouer que je suis profondément choqué des méthode de mes hommes.
-C'est le général qui entraîne les troupes."

Le sous-entendu avait de quoi faire rire quand on savait que Mysti était lui-même général, ou peut-être que l'inconnu le prendrait mal. Dans tous les cas le mage serait fixé sur la sensibilité de son interlocuteur après cela. Celui-ci continua d'ailleurs son monologue avec le plus grand sérieux. Le général ne put s'empêcher de pouffer de rire.

"Faux. La reine Elincia gouverne chacun avec équité et droiture. Les nobles ne sont pas plus favorisés que les paysans, les beorcs pas plus que les laguz. Et je ne fais pas exception à cette règle. Et vous, qu'êtes-vous si pas un politicien corrompu ? ? Quels rapports entretenez-vous avec la reine Micaiah ?"

Et voilà l'homme qui sortait les violons, on aurait tout vu. Non content de le freiner dans son avancée, il s'en excusait presque. Le monde tournait-il à l'envers ? C'était peut-être juste un rêve.

Le chevalier dodelina de la tête un moment, examina du regard le décor un plus longuement.

"Voyons voir... une armure de Daein, une lance et une wyverne... Des cheveux blancs... Hum, peu courant. Seriez-vous par hasard un Marqué ? Cette couleur est rarement naturelle pour un pur beorc ou un pur laguz de ce que j'en sais... Peut-être que si vous me faisiez la grâce d'un nom, vous qui semblez me connaître parfaitement, quelque chose me reviendrait... Peut-être aussi que nous gagnerions du temps à cesser de jouer aux devinettes pendant que cette sorcière dont vous connaissez l'existence massacre des vies innocentes. Vous jouez au prince clandestin dans un fort abandonné puis vous vous désolez de freiner une avancée par les moyens exagérés de vos sbires. Cette dame Fiona... je lui avais simplement demandé de vous envoyé quérir tout en me guidant sur ma selle pour venir à votre rencontre. Et me voici immobilisé pour un certain nombre d'heures à une table dont je ne connais pas l'hôte. Veuillez pardonner mon incompréhension mais tout cela me semble terriblement contradictoire. Si je n'ai pas souvenir de vous à cet instant, sachez que pour la prochaine fois je vous reconnaîtrez."

Le Fimbulvetr était un sort puissant, diablement puissant. Mais fut-ce un échec de Pasiris? UN hasard? Toujours était-il que le sort ricocha sur la muraille et se dissipa dans l'air ambiant. Le sourire narquois des archers postés sur les remparts s'élargit. L'homme à la cicatrice quitta le donjon et s'aventura sur les remparts. Il masqua son amusement derrière un regard vide.

-Vous pouvez toujours essayer vos sortilèges de débutant! Cette forteresse à été conçue pour résister à Imhullu lui-même!

Et il rit. Il rit de plus en plus haut, de plus en plus fort. Sa voix devint un roulement de tonnerre assourdissant tandis que les ténèbres s'abattaient sur l'escorte avec une violence démesurée. Un Luna lancé par douze Mages, cela fait plutôt mal...
Dans le même temps, des balistes étaient montées dans la cour, et d'autres étaient mises en place sur le toit du fort. L'homme à la cicatrice reprit la parole. Ses pupilles étaient fendues verticalement et l'expression de son visage affichait la fierté la plus absolue...

-Rentrez chez vous! Vous n'avez pas votre place ici!

***

Dans le donjon, Cormag souriait. Il se leva.

-Votre escorte semble rencontrer quelques...difficultés, semble-t-il. Mais passons. Je me nomme Cormag Grado, Capitaine de Cavalerie Wyverne de Daein.

L'interrogation de Mysti lui arracha un pur et simple éclat de rire.

-Moi? Politicien? La politique est la chose à laquelle je m'intéresse le moins en société. Et quant à ma relation avec la reine Micaiah, elle fut très différente de ce qu'elle pourrait être aujourd'hui. Vous n'avez pas toujours été à ses côtés, n'est-ce pas? Alors incapable de la protéger! Je me souviendrai toujours de cette journée où elle m'a fait face pour que j'épargne ses compagnons... Ce jour là, j'aurais éprouvé un plaisir intense à lui enfoncer la pointe de mon arme dans les côtes et lui arracher le coeur!

Il avait tonné le dernier mot, si fort que même Genarog sursauta. La bête se mit en train et s'ébroua, surprise de trouver dans la pièce un homme qui ne s'y trouvait pas lorsqu'il s'était endormi. Un ami de son maître, sûrement. Entre-temps, Cormag s'était levé.

-Mais vous savez ce que l'on dit... La guerre change un homme. Aujourd'hui, je crois bien que je serais tout juste capable de la regarder dans les yeux.

En parlant d'yeux... Il venait de braquer les siens dans le regard de Mysti.

-Je suis un homme d'honneur, Général. Et pour rien au monde je ne me sentirais responsable des massacres perpétrés par mon Roi lors de la guerre. Cela aurait dû être un conflit honnête et équitable. Il n'en a rien été. Alors j'ai fait une chose que seule un soldat comme moi pouvait faire. J'ai traversé le continent, j'ai pris sous mon aile des hommes perdus, des femmes désespérées. Je les ai protégés, et aujourd’hui, ils me rendraient la pareille au péril de leur vie. Ils me nomment Capitaine, mais je n'ai plus de Capitaine que le nom...

Il laissa traîner un temps.

-Oui, Général, vous avez devant vous un renégat, un déserteur. Oui, je suis un Marqué, et j'en suis fier. C'est avec fierté que mon père est tombé sous les coups des soldats. Avec fierté que ma mère m'a donné mon nom. Je suis conscient que la cause que je poursuis est perdue... Et pourtant je m'y accroche, voyez-vous! Je m'y accroche aussi solidement que les pierres de ce fort! Alors je vous en prie, Général...

Il aggripa le poignet de Mysti.

Répondez-moi honnêtement! Devrais-je agir en Capitaine de Daein et vous exécuter sur place? Ou devrais-je plutôt vous relâcher avec le promesse que nous nous reverrons à votre retour? Et sans escorte...

La dernière phrase avait été dite avec le sourire.

avertissement:

Alors alors… je n’ai jamais eu à jouer ce role, mon cher Cormag, ce qui fait que tu es le premier à y goûter. Pourquoi me demanderas-tu ? Eh bien parce que tu es en infraction. Tes réponses ont révélé pas mal d’incohérences :

- déjà, Cormag sait TOUT sur Mysti. Qu’il sache qui il est, c’est possible. Après tout il est général de Crimea et jouit d’une petite réputation… mais comment peux-tu savoir qu’il est en mission en direction d’Hatary pour affronter une sorcière ? Il a reçu ses ordres à Crimea, au château même. Personne ne peut savoir s’il va bien à Hatary ou en voyage diplomatique pour transmettre les amitiés d’Elincia à Micaiah.
- Ensuite, ta troupe de mercenaire (ils sont combien d’ailleurs ? On en dénombre déjà une cinquantaine, on parle d’un petit groupe de mercenaire ou d’une armée ? J’ai l’impression d’être à Fairy Tail avec des guildes de Cent mille mages !), composés d’unités indépendantes et non entrainée, mettent en déroute des mages royaux rompus au combat. Ils lancent FIMBUVETR, un sort de rang A qu’on n’utilise généralement pas avant la Classe II. Le meilleur sort lancé par tes mages, c’est Luna (rang C). Et Imhullu, c’est un sort de magie noire, pas un mage ^^’ enfin en admettant qu’un mage portant ce nom aie érigé des protections magiques pour le château, ça serait un archimage, sort de rang S… et un sort, ça s’active pas tout seul, il faut que quelqu’un l’active donc il faut un archimage dans ton équipe, or tu n’as que des mages, même s’ils sont 50, si personne ne connait la procédure d’un sort (rang S voir S+), il ne pourra pas, désolé.
- d’ailleurs…. Tes flammes sont magiques mais tes mages n’ont aucun contrôle dessus, visiblement… nan parce que t’as foutu le feu à la forêt, là… tu viens de déclencher un feu de forêt ! Vous allez tous périr dans un incendie d’origine criminelle, bravo…
-enfin, je reviens sur une citation de ton dernier message

Cormag a écrit:: « Vous n'avez pas toujours été à ses côtés, n'est-ce pas? Alors incapable de la protéger! Je me souviendrai toujours de cette journée où elle m'a fait face pour que j'épargne ses compagnons... Ce jour là, j'aurais éprouvé un plaisir intense à lui enfoncer la pointe de mon arme dans les côtes et lui arracher le coeur! »

Alors… de un, une reine doit s’attendre à perdre ses compagnons quand elle part en guerre. C’est triste, mais c’est comme ça. La vie d’un compagnon, si proche soit-il, à moins de valeur qu’un royaume. De deux… non, peu importe que tu aie 50 ou 100 mercenaires, tu ne peux avoir vaincu une armée surentrainée qui s’est dressée face à Ashera en personne (comme le laisse sous entendre ce message). Je t’ai déjà indiqué que les lvl étaient là à titre indicatif pour que chacun sache à quel point il est fort dans l’univers de fire emblem, mais ça équivaut pour les compagnons du personnage. Si Cormag est le chef d’une troupe de mercenaires classe I lvl 14, ses subordonnés seront d’un niveau inférieur ou égal.
Sur ce, ce message était là à titre de simple avertissement : reste cohérent et humain. Je surveille tous les rp et c’est la première fois que j’ai eu à intervenir. Désormais, Peste entre en jeu dans ce rp et passera donc à chaque fois après Cormag (sauf si j'annonce à Mysti qu'il peut répondre, si j'ai rien à dire). Pour info, c’est un assassin classe III lvl 20. Cormag et Mysti survivront, mais vous ne pouvez rien pour la vie de vos PNJ… leur destin est entre les mains du maître du jeu.

Une volute de fumée épaisse s’élevait depuis le centre de la grande forêt de Daein. Lui, il était là, installé sur son cheval décharné. Désolation broutait tranquillement de l’herbe tandis que son maître observait la colonne avec intérêt. Ce feu n’était pas naturel, la nature n’a pas déclenché cet incendie par cette belle journée ensoleillée. Qui donc pouvait avoir eu cette idée folle d’embraser la végétation au risque d’ôter la vie à des millions d'êtres vivants ? War ? Non, ce n’était pas sa façon de faire. Quelqu’un d’autre… Oui, des mages sans doute. Intrigué, le cavalier descendit de sa monture et grimpa à un arbre, ne faisant alors plus qu’un avec les ombres de la végétation.

Il se déplaça, silencieux et invisible, à l’aise parmi les ténèbres, capable des plus grandes acrobaties. Il s’arrêta devant le mur de flammes. Des mages criméen d’un côté, des mages sans étendard de l’autre… serait-ce une manœuvre militaire pour arrêter un groupe dissident ? Intéressant…

L’assassin dégaina une dague à la forme semblable à celle à un croc de serpent géant, aiguisé tout du long. Un croc noir comme les ténèbres, fiché sur une poignée en ébène. Il prit un peu plus de hauteur, jusqu’à atteindre la cime de l’arbre, prit son appui et bondit par-dessus les flammes. Un frisson le parcourut à un moment du saut… une barrière magique. Les soldats allaient avoir des problèmes. Au départ, il pensait juste tous les abattre, un par un, mais il serait finalement plus amusant de donner l’avantage à l’armée criméenne pour observer leur tactique. Peste s’aggripa à une branche et se laissa glisser le long de l’arbre jusqu'à atteindre le sommet de la forteresse, notant la présence d’autres unités que des mages au passage, jusqu’à être en vue des mages rebelles. Il se laissa alors tomber sur l’un d’entre eux et l’égorgea proprement.

Le mage s’agita au sol, convulsant. Pire que le bouillonnement du sang qui s’éhappait de la plaie, c’était l’horrible teinte noirâtre qu’avait pris la gorge à l’endroit de la plaie qui inquiétait. Une nécrose rapide et immédiate. Quand bien-même il aurait survécu à son égorgement propre, il n’aurait pas survécu longtemps, le temps que la nécrose se propage… Les autres mages se retournèrent, terrifié. Un soldat criméen aurait réussi à franchir leurs défenses ? Impossible ! Et pourtant il était là, face à eux, sortant une longue épée aussi noire que la dague.

Si combat il y avait eu de l’autre côté de la muraille de la forteresse, les soldats criméens n’en avaient rien vu. Mais une bourrasque s'échappa alors des portes s'ouvrant de la forteresse, un vnt empestant les ténèbres et le sang. Et devant eux, dans la cour du fort ne restaient que des soldats rebelles… morts. Mages, archers, guerriers… personne n’a survécu à l’attaque de l’inconnu dont les mages criméen ignoraient existence et présence en ces lieux. Leur corps était noir, nécrosé, baignant dans leur sang. Il ne restait qu’un survivant encore vivant. Indemne ? Oui, pas une seule coupure visible, mais il n’avait pas l’air en forme. Il se tordait de douleur, victime d’une forte fièvre, sur son visage était dessiné la silhouette d’une main, le pouce et l’auriculaire partant chacun vers une oreille, comme si quelqu’un l’avait saisi avec une main brulante comme un fer, la peau était rouge là où elle a été touchée.

« La Peste… c’est la Peste ! Elle va tous nous emporter ! Fuyez ! Fuyez tous ! Ne le laissez pas vous toucher ! FUYEZ PAUVRES FOUS ! »

Il respirait difficilement, visiblement victime d’une très grave maladie… et ainsi à la merci des mages.

Peste, lui, entra dans la forteresse, se fondant parmi les ombres, il arriva dans la salle où un homme aux cheveux blonds questionnait un général criméen au physique attirant pour les demoiselles… Il resta dans les ombres, indétectable, curieux de voir la suite de ce petit spectacle. Les soldats criméens sauveront-ils leur général ou les rebelles l’emporteront-ils ?

Spoiler:

La troupe criméane s'était avancée d'un seul élan, en un bloc compact et organisé paré à toute embuscade. Mais le fracas des fioles, des flèches et des flammes avait laissé place à un silence morbide. Même si l'ennemi paraissait bien préparé pour un simple groupe de mécréants, ils s'attendaient à entendre un signal, la fameuse chouette, un caillou, un animal quelconque, quelque chose qui indiquait qu'il y avait de la vie. Et le spectacle qu'ils découvrirent leur fit comprendre à tous qu'une autre force était entrée à l’œuvre. Quelque chose de dévastateur qui avait fait des corps des assaillants un immonde tas de chairs mortes et noires, infesté de pustules déjà crevées. Les plus jeunes du groupe en conçurent des hauts-le-cœur.

Tout à coup, au milieu du carnage, la voix d'un rescapé qui leur cria de fuir, que la peste était là, en se tordant horriblement. La garde d'élite l'encercla et ses membres s'interrogèrent du regard. L'affrontement prenait une autre tournure et leur maître aurait besoin d'aide, mais s'ils couraient tous à la mort sans réfléchir, il n'y aurait personne pour prévenir Criméa et reprendre la mission à Hatary... Le second du général réfléchit rapidement à un plan.

"Deux éclaireurs, prudents. Les chevaux restent dehors ainsi que la moitié du groupe. Les autres explorent le périmètre tout autour du fort, deux par deux. Pas d'initiative hasardeuse."

Il croisa le regard du misérable à terre qui gesticulait de manière immonde.

"Un antidote pour ce malheureux, même si je crains que cela ne suffise pas... et ne le déplacez qu'avec des gants en prenant soin de ne pas toucher directement sa chair ! Exécution !"

***

Mysti resta impassible. Cet homme était fou, mais c'était plus le silence parfait qui avait envahi la pièce qui retenait son attention. L'activité feutrée de la bâtisse venait de s'interrompre, comme plongée dans un profond sommeil. Le silence s'installa bien vite après les propos du cavalier-wyverne, et le général ne fit rien pour le briser. Cette main qui serrait son bras lui rappelait celles des soldats qu'il avait un jour convaincus de s'élever contre le joug de Daein, de se libérer en attendant le retour de leur reine, le retour du mercenaire Ike précédés par les rumeurs de ses prouesses. Cormag demandait vengeance. Mais quelle vengeance ? Qu'y avait-il à venger encore ?

"Vous parlez d'honneur, mais vous n'y entendez rien. Déserter une armée, laisser tomber ses compagnons d'armes et pour quoi ? Pour former une troupe de quelques individus prêts à mourir ? Qu'avez-vous gagné à cela, Cormag ? Où les menez-vous ? Quel est votre but ? La reine Micaiah a tout donné pour préserver Daein d'une nouvelle défaite, pour la rendre à son éclat passé ! Elle a fait des erreurs bien sûr, mais qui n'en a jamais commis aucune ? Et aujourd'hui nos nations sont en paix, cultivent cette paix. C'est pour cette raison que je vais en personne, moi un général de Criméa, inspecter VOTRE frontière."

Mysti lui renvoya son regard, avec le sentiment pénible que quelqu'un les observait, une présence à l'aura différente de celle d'un simple soldat.

"Vos menaces sont sans effet sur moi. Si je dois mourir ici, alors je mourrai, mais réfléchissez bien à ce que cela implique. Vous aurez tout d'abord mes troupes à votre poursuite, puis mon pays pour l'outrage et le crime commis contre une haute personnalité. Vous aurez les chevaliers de Daein, probablement déterminés à laver leur honneur, le vrai, car Micaiah est femme juste et elle saura reconnaître un meurtre indigne de sa nation. De plus, vous m'aurez empêché d'aider votre peuple. Vous voulez mon avis ? Bien alors le voici : agissez en Capitaine de Daein et laissez-moi partir ainsi que mes hommes traquer cette sorcière, rendez-vous à votre reine et présentez-lui vos excuses, puis rachetez-vous en aidant le pauvre, l'orphelin, la veuve, le blessé, l'humble comme le fort, le démuni comme le bien-pourvu. Ma garde restera avec moi, j'en ai besoin pour entrer dans l'immensité du désert. Si vous voulez une entrevue de moi, tâchez d'être moins cavalier à l'avenir, peut-être consentirais-je alors à vous écouter. Vous vous prétendez pacifique à mon égard, pourtant vos gestes démentent, vous semblez éprouver haine et colère. Pourquoi ? Que vous ai-je donc fait ?"

Les sourcils de Cormag se froncèrent, indépendamment de sa volonté. Fiona, Atos et l'homme à la cicatrice s'étaient regroupés près de lui. Tous avaient parfaitement entendu le massacre qui avait eu lieu. Genarog, lui, avait repris sa sieste. Mais la tirade de Maysti le tira bien vite de son mutisme.

-L'honneur, dites-vous? Est-ce honorable de soutenir les actions d'un homme qui massacre les populations civiles à tour de bras? Est-ce très honorable de subir le joug d'un fou furieux persuadé que sa royauté lui donne le droit de vie et de mort sur le monde entier? Si je l'avais pu, je vous aurais volontiers suivi, général, mais la vie de mon frère était entre les mains d'un homme encore plus fou que celui qui siégeait sur le trône. Il a tué mon frère Glen, mes parents, a massacré la moitié de mon village. Lorsque la guerre a pris fin, je l'ai retrouvé et je l'ai tué! Croyez-vous vraiment qu'après un tel acte, je pouvais rester aux côtés de mes frères d'armes? Une prime monumentale trônait au-dessus de ma tête! Alors plutôt que de retrouver l'armée, j'ai décidé de regrouper tous ceux dont personne ne voulait... Tous, là-dehors, tous sont Marqués. PLutôt que de rejoindre une armée qu'à l'époque je croyais perdue dans la folie, j'avais décidé de faire quelque chose de plus grand!

La dernière phrase de Mysti le fit rire. pendant ce temps, Atos était allé s'asseoir auprès de Genarog et contemplait les écailles bleues argentées de la bête. L'homme à la cicatrice surveillait la porte. Il sentait quelque chose, mais quoi? Fiona avait elle aussi senti. Mais elle était également incapable de dire ce que c'était.

-Vous savez, général, si je le pouvais, je rejoindrais sur-le-champ les rangs de l'armée pour maintenir cette paix dont je veux autant que vous. Mais quelque chose me retient ici, et ce sont mes hommes et ces femmes qui ont tout perdu à cause de l'amour que se vouaient leur parents. Mais aujourd'hui, ils sont tous morts. Morts!

La lance vola et se planta dans la porte, au ras du visage de Peste.

-Sors donc, espèce de lâche! Sans honneur! Un assassin tel que toi ne devrait pas foule le sol de ces contrées! S'il ne tenait qu'à moi, ton coeur aurait déjà rôti et ta tête pendrait au bout d'une pique! Montre-toi!

Bon, Cormag… là je vais être méchant mais j’ai la désagréable impression que tu le fais exprès.

Je t’ai déja expliqué que ton personnage tait Classe I lvl 14 t mon perso classe III lvl 20… ça fait UNE ENORME DIFFERENCE DE NIVEAU. En terme de pokémon, ça équivaut à un magicarpe lvl 15 (car bon, il a charge) contre Mewtwo lvl 100… ou tu veux que je sorte un autre personnage genre Electhor, pour en plus ajouter l’avantage du type ?

Reprenons… Peste est un ASSASSIN, une personne entrainée pour le combat silencieux, rapide et létal. Mysti a joué le jeu : à aucun moment ses troupes n’ont entendu de bruit de combat car tout s’est passé vite et bien. Tes personnages, eux, ont entendu tes troupes crier, or je n’ai pas parlé de hurlement : Peste a tranché la gorge de presque tout le monde sauf un qu’il a souillé par la maladie.

Ensuite…

moi-même a écrit:: Il resta dans les ombres, indétectable, curieux de voir la suite de ce petit spectacle.

Indétectable (adj) : qui ne peut pas être détecté.
Détecter (verbe du premier groupe) : Se rendre compte de ; déceler ; trouver, en parlant de quelque chose qui n'était pas évident.

Cormag, classe I lvl 14, a détecté Peste, classe III lvl 20... ça fait la 2e fois que je t’accuse d’omniscience. Une fois encore, je décide de te sanctionner de façon roleplay indulgente mais à la 3e fois… ce ne sera pas moi qui te sanctionnera et tu ne vas pas aimer.

Bref, retour au RP.

Un mince filet de sang s’échappait de l’éraflure causé par la pointe de la lance. L’assassin ne bougea pas de suite, stoîque. Ce Marqué l’a repéré. Ce simple petit Marqué l’a repéré… il sourit, ses yeux luisant dans les ténèbres qui se dispersaient. C’était fait exprès, un simple petit jeu pour le tester.

« A votre guise messire, mais soyez assuré que si je souhaitais rester dans ces ombres, vous ne m’auriez point aperçu. Cela étant… »

Il empoigna fermement la hampe de la lance. Une simple petite pression et un craquement sinistre accompagna la rupture du bois . La pointe resta fichée au mur alors que l’assassin balança le bout de bois au pied du déserteur.

« A aucun moment vous n’auriez su m’ôter la vie, que je vous y autorise ou pas. »

Il dégaina alors sa lame et en passa la pointe sur son éraflure. Une volute d’ombre l’envelopa et il se jeta en avant avec une rapidité et une grâce digne d’une panthère. En un coup, une seule passe d’escrime, il érafla la joue de Cormag et trancha l’entrave qui retenait un des bras du général.

« N’oubliez pas mon nom, petits prétentieux. Je suis Peste, la déchéance de l’humanité, la maladie incarnée. En ce jour, je vous laisse la vie sauve mais craignez mon existence comme la maladie que je laisse dans mon sillage. Et toi, renégat Cormag, apprend ou est ta place. »

L’intéressé s’effondra alors à ses pieds, convulsant. Oui, le sang de Peste était un douloureux poison entrainant la maladie et la mort des plus faibles…

« A mes pieds, précisément. »

Il lança un regard de défi à ses larbins.

« Il va perdre l’usage de la vue pendant 3 jours, accompagne d’une forte fièvre et de cloques douloureuses. Ne le touchez pas ou vous succomberez à votre tour. Enfermez le dans une pièce, portez des gants et des masques, saignez-le matin et soir, abreuvez le d’eau claire et de décoctions médicinales. Nourissez le de bouillons et laissez le dormir dans des draps propre. S’il a la force de survivre 3 jours, il survivra… sinon… eh bien il n’avait pas sa place en tant que chef d’un groupe de mercenaire si peu talentueux. »

Du pied, il retourna le chef mercenaire. Les cloques se formaient déjà sur son visage tombant en disgrâce. L’iris de ses yeux blanchissait à vue d’œil.

« Inculquez lui donc le respect et l’humilité vis-à-vis des gens de bien… et à reconnaître plus fort que lui. L’armée Criméenne vous aurait décimée en un rien de temps. »

De son épée, il trancha les dernières entraves du général et rangea son épée, tournant le dos à chaque acteur de cette pièce alors qu’il se dirigeait vers la fenêtre. S’il y en avait un seul qui tentait de l’attaquer par derrière… eh bien qu’ils essaient, ils mourront alors…

Le chevalier s'était perdu dans les explications du cavalier-wyverne. Quand il évoquait la reine Micaiah, il avait l'impression que ce Cormag parlait d'Ashnard, le tyran, le fourbe. Cet homme n'avait eu un peu d'honneur qu'au début de son règne, après quoi les multiples exactions qu'il avait organisées lui avaient attiré les ires de son peuple, des autres pays, de sa propre armée. Son ambition démesurée avait coûté la vie à tant de braves, enlevé une part de tant de familles... Non, servir Ashnard n'aurait point été un honneur, et sur ce point Mysti accordait un bon point à son interlocuteur, mais celui-ci paraissait ailleurs, n'écoutait pas, n'entendait pas ses arguments. La Chevelure d'Argent était différente. Bienveillante. Et lui semblait fou. Oui, même s'il croyait bien faire, ses propos atteignaient la démence, son monde se résumait à une vengeance dirigée on ne savait trop contre qui. Violence et haine seraient son trophée, peut-être jusqu'à la fin de sa vie... C'était triste, mais c'était ainsi.

Un bruit léger, infiniment léger même, venait de retentir à l'entrée de la pièce, et le capitaine des mercenaires ne perdit pas de temps à y expédier une lance, tandis que le mage sentait grandir la présence de tout à l'heure.

Un être à peine perceptible sortit alors des ombres et, en quelques secondes à peine, infligea une correction des plus sévères à l'importun. Cormag se retrouva au sol, saisi de spasmes immondes, se couvrant de pustules à une vitesse défiant les lois de la nature. Peste en profita par ailleurs pour défaire les liens qui maintenaient le général à sa chaise. Ce dernier, encore tout engourdi, se débrouilla en descendre et s'appuyer au siège plutôt que de se laisser mollement tomber, au risque de se cogner la tête contre la pierre froide. Devait-il remercier l'assassin pour ce qu'il venait de faire ?

"Peste..."

Puissant. Redoutable. Que faisait un homme tel que lui ici ? Pourquoi l'avoir libéré, pourquoi avoir assisté à l'échange sans intervenir s'il repartait aussi vite ? Obéissait-il à quelqu'un ? Un espion ?

Le mage lui adressa un simple signe de tête en guise de reconnaissance. Sa gratitude lui passerait sans doute au-dessus, il ne ressemblait pas à quelqu'un intéressé par l'argent ou les faveurs. Il avait juste été là, au bon endroit, au bon moment.

Plongé dans le plus grand trouble, Mysti remarqua alors les pas de deux hommes qui approchaient en courant de la salle. Les deux mages envoyés en éclaireurs s'immobilisèrent à l'entrée, tomes brandis, prêts à déclencher un carnage, lorsqu'ils aperçurent leur général affaibli, Cormag à terre et les quelques autres autour.

"Général ! Vous allez bien ?!"

Ils gardèrent leurs armes bien à vue, contournèrent les hommes de main du mercenaire pour venir relever leur supérieur.

"Comment êtes-vous arrivés ? Que s'est-il passé dehors ?
-Un phénomène étrange a décimé les rangs ennemis... Il y a comme... une maladie foudroyante dans l'air. Chairs nécrosés, mort en quelques minutes. La seule âme vivante nous a indiqués la peste mais c'est bien plus rapide et meurtrier.
-Je crois savoir ce que c'est..."

Les soldats suivirent son regard vers le Marqué au sol, n'osant imaginer ce que Mysti avait bien pu voir. Le chevalier interrogea les sbires du regard. Chercheraient-ils à le tuer maintenant ? Alors qu'ils n'étaient plus qu'une poignée sur les doigts d'une main ?

"Pendant que nous remontons, l'un de vous deux va aller dire aux autres de donner une outre d'eau claire et de quoi faire un garrot et une saignée à ces gens. Nous ne pouvons rien faire de plus ici...
-Bien général ! Je m'en charge !"

Mysti, appuyé sur son confrère, considéra une nouvelle fois le Marqué à terre, tourna les yeux vers l'endroit où avait disparu Peste, puis vers la sortie. Du début à la fin il n'avait montré aucune intention hostile, et voilà comment tout cela se terminait. Malgré la guerre contre Ashera. Malgré les preuves de la déchéance des beorcs et des laguz au fil des siècles. La paix parviendrait-elle un jour à s'installer ?

"En route. La sorcière nous attend."

(HRP: AUh, le manche des lances de Daein est en acier, mais bon...)

L'assaut avait été fulgurant. Un instant, il jetait sa lance, l'instant suivant une lame empoisonnée lui entaillait la joue et répandait dans son corps une douleur pire que l'enfer. A travers un regard brouillé par la douleur, il observa l'assassin libérer Mysti et les hommes du général entrer. Il fit une tentative pour se relever. Elle fut infructueuse. Mais Atos et Fiona, le voyant ainsi, accoururent pour l'aider pendant que l'homme à la cicatrice surveillait l'assassin du coin de l'oeil. Sans toucher leur peau, il prit appui sur eux et se redressa.

-A...attendez!

Il attendit que Mysti se retourne.

-Général, je me dois de vous demander quelque chose... Je ne peux plus rester ici, visiblement, mais... Je vous demanderais de taire ma présence ici auprès de vos supérieurs...ainsi qu'auprès de Daein. Ils seraient trop nombreux à souhaiter...voir ma tête au bout d'une pique.

Il prit appui sur la table. La douleur l'empêchait de prononcer des phrases correctes et sa bouche était pâteuse. Il peinait à tenir debout et sentait bien qu'il cèderait d'un instant à l'autre.

-Je vous remercie de ce que vous faites pour ces hommes, général. Mais à présent, je dois repartir de zéro. Je quitterai bientôt les lieux pour Hatary. On prétend que la peste épargne ceux qui vivent là-bas. C'est ma seule chance, je crois bien!

Il fit une pause pour avaler sa salive. Il perdait pied. Il s'autorisa une dernière phrase avant de perdre conscience.

-Au revoir, Général, et bonne chance... pour votre mission, quelle qu'elle soit!

Et il s'effondra. Aussitôt, Atos le chargea sur son dos tandis que Fiona détachait Genarog. Elle se tourna vers Mysti avec un large sourire et accepta l'aide du général.

-Si vous repassez par Hatary, faites-lui la faveur de venir le voir. Ca nous ferait plaisir à tous, je crois bien!

L'homme à la cicatrice saisit quelques menus objets, puis le groupe, Atos et Cormag en tête, quittèrent la tour sur le dos de Genarog, celui-ci étant obligé de voler à allure très réduite. Il se posa hors de vu des restes de l'escorte du général, puis le trio soigna Cromga du mieux qu'ils purent, puis ils s'installèrent pour la nuit. Les prochaines semaines promettaient d'être...épuisantes!