❝ Isaak ❞
Messages : 450 Age : 29 Localisation : Ouest de Begnion
Feuille de personnage Niveau: (23/60) Points d\'Expérience: (14/100)
| Sujet: [NC-12] La Tour de Mirame Mar 21 Jan - 17:30 | |
| C'était la Tour de Mirame, candide et grandissante vers les Cieux, Édifice à la clarté rayonnante qui contrastait avec attrait dans ces lieux, Dans cette champêtre cathédrale à la grande cloche d'airain, Dont l'auguste tintement répandait l'harmonie et estompait le chagrin.
C'était la Tour de Mirame, candide et grandissante vers les Cieux, Couvrant de sainteté la nef jusqu'au chevet, elle magnétisait les yeux Le monument était au centre de l'église, du village, et de la vallée, Attirant les abeilles fidèles autour du miel de la piété.
Les oiseaux volaient, chantaient leurs louanges Autour de la grande église constellée d'archanges, Icônes de cristal en mosaïque aux ailes de mésanges.
C'était la Tour de Mirame, candide et grandissante vers les Cieux, Où le vitrail irisait l'espace, où le vent allégeait le temps. La plèbe se hâtait dans l’église, jusqu'à se bousculer dans les rangs Afin de déposer leurs belles prières et offrandes auprès de leur Dieu.
C'était la Tour de Mirame, candide et grandissante vers les Cieux, Édifice qui désignait le Soleil et l'Empyrée à tous, telle une Ode à la vie et à l'harmonie en attendant que vienne la Lune, Cette dame des nuits qui avait laissé choir une de ses éminentes phalanges auprès des miséricordieux.
L'azur même veillait sur l'albescente construction, Elle l'enlaçait de ses onctueux bras de saphir tout rond, Et la tirait de son tapis de velours pour l'élever vers la nue et les constellations.
C'était la Tour de Mirame, candide et grandissante vers les Cieux, Le mutisme et la dévotion étaient ses maîtres mots, et pourtant : Chaque prière portait l'innocence du bébé criant et émergeant des entrailles de maman, Et emportait au fidèle une part de son être, libérant le pêché selon les superstitieux.
C'était la Tour de Mirame, candide et grandissante vers les Cieux, Où le saphir céleste et le rubis terrestre veillaient de leur mieux, Laissant les anges immobiles de verre érubescent Distinguer l'occulte procession visant à agrandir le minaret lactescent !
Guidés par l'éclat de leur apôtre, les fidèles obéissaient. Ils donnaient, s'arrachaient leurs plus grands os puis périssaient, N'hésitant pas à soumettre la carcasse de leurs enfants et leurs ancêtres sans excès !
C'était la Tour de Mirame, candide et grandissante vers les Cieux, Aux longs doigts de sélénite, crochus comme des épieux, Caressant le vide incestueux de son autel de pierre bistre, Et prenant ses racines sur une toile de cruor sinistre.
C'était la Tour de Mirame, candide et grandissante vers les Cieux, Canine du Malin, griffe du plus obscur des diablotins, Qui poussait pour pourfendre la voûte jusqu'au petit matin, Pour dominer Mirame et ses environs, honteux empire d'anxieux !
Ô Lumière, qui illumine notre Saint Autel, Toi qui éclaires notre Absurde, et ton Réel, Que ton lustre exhibe nos crimes démentiels !
C'était la Tour de Mirame, candide et grandissante vers les Cieux, Dont les fidèles se prosternaient aveuglément en fatras, Dédale impraticable de carne putride, constellé de rats, De bras et jambes exsangues érigeant un calme dévotieux.
C'était la cathédrale de Mirame, hanté par le souffle creux de Phobos, Enfin, dans l'accalmie frelatée elle avait trouvé son héautontimorouménos, Séide fourbisseur qui dans la conscience des serfs faisait tirer le xiphos !
C'était la Tour de Mirame, livide et putrescente vers les Cieux, Ton architecte te montre la voie vers le paradis des infectieux, Il élève ses bras en l'air pour s'adresser à son Démiurge, Et t'invite à poursuivre ta poussée grâce aux sacrifices de cette purge !
C'était la Tour de Mirame, sordide et tuméfiante vers les Cieux, Pilier d'Horreur autour duquel gravitait des monts de macchabées laiteux, Sa perverse érection discontinue faisait le bonheur de son mécène, Jeune chérubin à la peau d'ivoire, et à la toge d'ébène.
Ô Asura, Saigneur des Moutons d'Ashera, je t'offre ce domaine noyé dans la montagne ! Mirame, terre égarée de sa Bergère des Morts, confinée dans les abysses de ce chatoyant bagne ! Accorde-moi la Terreur et la Douleur, accorde-leur la délicate Mort sous ton infinie poigne ! |
|